Drunk in love + beth & mila & cha

Les doutes s'étaient emparés de Charlie, surgissant comme de vieux démons. Elle en avait parlé à ses proches mais peut-être ne savaient-ils pas à quel point elle était encore tourmentée. Elle-même ne comprenait pas pourquoi elle s'acharnait ainsi sur son sort. Pourquoi fallait-il qu'elle soit tant attirée par l'inaccessible? Une fois qu'elle eût réussi à avoir Owen, elle avait quitté Sidney. Elle était tombée amoureuse de Liam, alors qu'elle savait pertinemment qu'il ne serait pas intéressé par une relation sérieuse. Elle s'attachait à Woody, pourtant il lui avait fait comprendre qu'il n'avait pas tiré un trait sur Freja. Et là, récemment, elle avait commis l'erreur d'embrasser Milo pendant un moment de faiblesse, sachant également qu'il en aimait une autre. Elle n'avait parlé de ce baiser à personne, préférant porter le poids de la culpabilité seule.

Désorientée, elle décida de succomber une fois de plus à l'anesthésie de l'alcool pour amnésier ses pensées. Elle se rendit à un bar, but un verre. Puis un deuxième qui fut suivi d'une longue liste, jusqu'à ce qu'elle réalisa qu'elle était à la mauvaise limite. Celle où elle vomirait sur ses beaux talons si elle finissait le fin de son verre. Alors après avoir chanté joyeusement avec des inconnus dans un bar, elle salua l'amie qu'elle avait rejoint plus tôt dans la soirée et rentra à pied chez elle. Elle traversa la place de la ville et finit par s'arrêter pour s'assoir sur quelque chose qui ressemblait à un bloc de marbre. Puis en levant les yeux au ciel elle se rendit compte qu'elle était assise sur une grande statue d'un viel homme barbu. Il fronçait ses sourcils touffus d'un air sévère et montrait du doigt en direction derrière elle. Machinalement elle regarda au-dessus de son épaule.  Y'a rien là-bas. dit-elle comme si la statue allait répondre. Elle plissa ses yeux.  Hé ho, c'est bon déride-toi. Pas besoin de rester de marbre. Puis au bout d'un court instant sérieux, elle se mit à éclater de rire de sa blague bien pourrie. Oui en effet, Charlie était bien pichée pour rire aux éclats en compagnie d'une statue.

Mais quelle idée ! Beth regrettait déjà les quatre margaritas en trop qu'elle avait commandées fièrement influencée des amies avec qui elle était supposée être sortie pour un verre et qu'un seul verre. Beth ne sortait pas souvent. Encore moins depuis qu'elle n'était plus en couple avec Zak, elle n'en avait plus vraiment l'occasion. Avec Ivy à temps plein, Milo qui n'était pas souvent à l'appartement et Azriel qui filait le parfait amour avec Lys, elle avait recommencé à s'oublier en tant que femme. Mais pas ce soir. Ce soir, elle avait repris possession d'un peu de courage, demandant à Zak s'il était possible de garder Ivy, il lui manquait et il serait sans doute bien heureux de passer un moment avec celle qu'il comptait presque comme sa propre fille. Alors, l'Anglaise l'avait déposé chez l'ancienne rockstar aux alentours de 19 heures, promettant de ne pas rentrer tard. Erreur...

C'était qu'une petite soirée entre filles. Un repas sur la terrasse d'un restaurant mexicain, des cocktails et puis c'était tout. Mais ça avait fini en cocktails sur cocktails et sans vraiment comprendre pourquoi, Beth était saoule. Complètement saoule. Impossible pour elle de reprendre la voiture. Elle se dirigeait donc chez Zak à pied, passant par les rues festives de la ville et les bars animés, puis, finalement, la place de la ville, là où deux blondes discutaient déjà. Beth en reconnu d'ailleurs une des deux, sa grande amie, Charlie, vers qui elle accourut pour la prendre dans ses bras. « Charliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie », fit-elle alors qu'elle refermait son accolade. « Oh, mince, pardon, j'interromps la conversation, hein ? » La gêne, même complètement ivre, finissait toujours par lui revenir. Et comme pour faire comprendre aux deux demoiselles qu'elle allait se taire pour les laisser terminer ce qu'elles se disaient avant que Beth arrive en tourna, la brune porta un doigt à sa bouge, mimant le signe international du silence, tâchant de se contrôler à ne pas rire. Un bon mime ne parle pas. Elle mima ensuite le symbole x de ses bras, signifiant qu'elle ne s'imposerait pas plus. Puis, elle leva un poignet vers ses yeux comme si elle regardait sa montre, patiente, s'assoyant à son tour sur la statue où avait été posée Charlie.

Le spectacle devait être pathétique. Charlie, ivre, en train de se taper une barre de rire avec une statue de marbre. La pâtissière se croyait seule, et à sa grande surprise, une jeune femme l’interpella. Charlie se retourna apurée, la regarda d’un air ébahi, comme si elle avait atterrit de nulle part. Tout va Farpaitement bien. Même fa- pai – fartainement, bien ! balbutia-t-elle avec difficulté. Elle se releva, manquant de tomber mais parvint à se redresser droite comme un I. Elle souleva une mèche de cheveux pour dégager l’oreille de la blonde. JE-VAIS-BIEN-MERCI ! articula-t-elle clairement mais dû malheureusement lui lâcher une haleine désagréable et alcoolisée. Et sans raison particulière, elle se mit à glousser. On ne peut pas dire qu’il s’agissait d’une grande discussion, il y avait même de grandes chances qu’elle ne se souvienne pas de cette soirée. Sans doute avait-elle perdue quelques neurones dans le bar. Elle s’apprêtait à quitter les lieux avant qu’une jolie brune accourue jusqu’à elle. Ce fut grâce au son de sa voix qu’elle reconnut son amie.  BETH ! AAAAAAAAAAAH ! cria Charlie explosant de joie. Un visage connu, un visage qu’elle appréciait, pour une raison inexplicable elle se sentait rassurée. La nausée avait soudainement disparu. Les deux jeunes femmes s’enlacèrent, comme si elles ne s’étaient pas revus depuis des années et des années. Charlie était tellement saoul qu’elle ne se rendit nullement compte que Beth avait elle abusé à la boisson. Jusqu’à ce que cette dernière se mit à mimer avec de grands gestes qui, aux yeux de Charlie, n’avaient rien de compréhensible. Elle plissa les yeux un instant, tentant de rassembler le peu d’intelligence qui lui restait.  Mais toi aussi t’es beurrée, j’en peux plus ! hurla-t-elle en éclatant de rire. Le pire c’est qu’elle n’arrivait plus à s’arrêter. Haaaa! J’en peux plus ! répéta-t-elle en se tenant les côtes, partie dans un fou rire interminable.

Dans cette idée à la fois irresponsable et complètement stupide de prendre la route vers la maison de Zak à pied, et de penser qu'elle aurait les facultés de ramener Ivy à la maison, la blague, Zak ne la laisserait jamais quitter son chez lui dans cet état avec un bébé d'un an en plus, Beth ne pensait jamais croiser quelqu'un qu'elle connaissait sur la route. Elle était ultimement convaincue de pouvoir faire la route en un dix minutes top chrono et mettre sa petite fille au lit rapidement. Elle avait été bien sotte de penser ainsi. De toute façon, alors qu'elle serrait Charlie dans ses bras, elle oubliait complètement la raison pour laquelle Beth traversait la place de la ville deux minutes plutôt. Ce qu'elle parvint à comprendre, cependant, c'est qu'elle interrompait sans doute une conversation entre son amie et une belle blonde qui, visiblement, ne comprenait pas sur quel spectacle elle était tombée ce soir. La pauvre, les deux brunes devaient avoir l'air complètement ridicules dans cet état. Et à sa place, Beth serait sans doute pliée de rire devant leur manque de glorieuse posture. Alors, ne voulant pas se montrer impolie, Beth mimait le voeu de silence qu'elle se faisait afin d'évider de briser encore plus le moment. Charlie était pliée de rire, découvrant que son amie était elle aussi complètement saoule. « CHUUUUUUUUTEEEEEEEEEEEEE, JE MIME ! », avertissait-elle. « Les mimeeeeeeeeeees, ça ne parle pas, tu m'as fait gâcher le même... le môme... LE MIMEEEEE ! » Beth se retourna vers la blonde. « Elle a besoin de ton aide ! Pour apprendre à ne pas parler pendant les miiiimeeeees ! », disait-elle à l'inconnue. Il était tard et peu de gens s'aventuraient sur la place de la ville à cette heure, mais il y avait tout de même des passants revenants de soirée ou finissant leur travail à des heures tardives. Un individu, d'ailleurs, s'approchait de la blonde. Beth, dans sa non-sobriété qui lui donnait l'impression d'être invincible, mais qui lui donnait aussi une vision tordue de la réalité, cru tout de suite à l'agression. « ATTENTION ! », criait-elle alors qu'elle s'élançait à la course pour sauter sur l'inconnu dans une prise de lutte, les bras autour de la gorge de l'inconnu, tentant de l'immobiliser au sol. « C'est bon, les filles, j'ai immortalisé le méchant monsieur ! », criait-elle à même le sol. « Mais je crois que je saigne un peu du genou... »

Charlie était tellement éméchée qu'elle partait dans un fou rire incontrôlable, à s'en tenir les côtes. Retrouver sa copine Beth dans cet état la pliait en deux, ne sachant vraiment pas pourquoi elle mimait des gestes qui étaient à ses yeux incompréhensibles. La pauvre blonde assistait au spectacle des deux jeunes femmes - on peut le dire - ivres. Puis sans comprendre ce qu'il se passait vraiment, Charlie fut alertée par le attention de Beth. Quoi? s'écria-t-elle soudainement affolée. Ses neurones ne fonctionnaient pas comme à son habitude, tout son intellect était resté au fond de son verre de rhum. Alors Charlie analysa la situation de la pire façon qui soit. La blonde qui, elle ne connaissait pas, était face à elle. Elle crut alors que c'était elle le danger. Alors elle prit son élan, fonça droit sur elle, et la projeta par terre. Une chance qu'elles n'étaient pas sur du goudron mais une parcelle d'herbe verte. C'est bon je la tiens! s'écria Charlie qui tenait la pauvre jeune femme, telle une maladroite prise de catch. Cependant elle relâcha rapidement sa prise, ne voyant pas Beth dans son champ de vision. Mais... mais... qu'est-ce que tu fais? demanda-t-elle de plus en plus décontenancée.

Spoiler:

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ATTENTION, ça avait été le signal d'alerte. Pourquoi? Pour sauter sur ce méchant monsieur qui menaçait terriblement d'attaquer les trois jeunes femmes. Enfin, dans l'oeil de Beth. Il était passé trop près d'elle, sa tête ne lui revenait pas, bref, les raisons toutes aussi stupides les unes que les autres avaient défilé et Beth avait jugé qu'agir rapidement était la meilleure solution. Not, à vrai dire, mais il était trop tard pour réfléchir puisqu'elle neutralisait déjà l'homme au sol, genoux écorchés qui saignait quelque peu, mais fière d'avoir subtilisé l'ennemie. Mais ce que Beth n'avait pas calculé, c'était que Charlie la suivrait dans sa folie, neutralisant la belle blonde à son tour. La brune fronçait les sourcils. « Mais... toi, tu fais quoi? », fit-elle en regardant l'une et l'autre tour à tour. « Woah.. j'ai mal au crâne... », fit-elle en se laissant aider par la blonde qui la relevait du sol pour libérer l'étranger. Beth la regardait les sourcils froncés. Mais qui était-elle? La connaissait-elle? L'alcool commençait vraiment à lui faire perdre ses moyens. Elle se tourna vers la brune, celle qu'elle connaissait, mais dont le visage, pour une raison obscure, n'était plus familier. « Mais... », fit-elle lentement, comme si son cerveau cherchait à réfléchir plus vite que ce qu'il en était capable à cet instant. « Vous êtes qui? », demandait-elle avec sérieux. « Je fais quoi ici? », ajoutait-elle. Paniquée, elle regardait son genou qui saignait. « Pourquoi je saiiiiiiiiiigne? POURQUOI JE SAIGNE? » Beth respirait fort, très fort. Très vite. « Je vais.. MOURIR ? »

Dans l'incompréhension totale, Charlie tenta de maitriser physiquement la pauvre inconnue qui ne chercher qu'à aider les deux amies complètement ivres. Mais elle fut surprise de voir Beth dans la direction opposée en train de livrer une bataille avec un homme étranger. Ignorant les paroles rassurantes et calmes de la blonde, Charlie se détacha d'elle pour rejoindre son amie. Qu'est-ce qu'il y a, Beth? Beth? s'inquiéta Charlie qui avait grandement du mal à dessoûler. Sa tête cognait fort alors qu'elle essayait de réfléchir rapidement. D'un pas titubant elle se laissa tomber près d'elle, faisant même tomber une de ses chaussures. Beth ne la reconnaissait pas, comme si elle était devenue soudainement amnésique. Charlie grimaça se demandant si elle ne lui faisait pas une mauvaise blague. L'alcool ne l'aidait pas à avoir quelconque lucidité. Elle regarda le genou blessé de Beth et fut prise de nausée. Mais c'est vrai, elle saigne! paniqua-t-elle, dans l'impossibilité d'évaluer la gravité de la situation.

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« Sauter sur un inconnu??? », s'indignait Beth. « Nous? Nous on fait ça? » Elle secouait la tête frénétiquement, tellement hors de son état normal. Elle, elle n'était pas le genre de fille à sortir, à boire à en perdre la tête et à faire des conneries. Non, elle, elle était maman et responsable. Et quand on est mère et responsable, on ne fait pas ce genre de choses. N'est-ce pas? « J'vais peut-être mouuuuuuuuurir! », répondait Beth en panqiue. « Me vider de mon sang et... et.. et.. Qui va s'occuper d'Ivy? J'ai pas fait mon testament encore... J'suis trop jeune pour mourire... » Et c'est alors qu'elle croisa le regard de Charlie, aussi paniquée qu'elle. « Oh la la... », fit-elle en se tenant la tête avant de rire. « On a tellement bu, Cha », concluait la brune. « Ma fille.. J'dois aller récupérer ma fille », s'empressait-elle d'ajouter.

hj: