Ca n'était peut-être pas impossible mais quand même très improbable [Olivia Summer]

Si le métier de journaliste avait des pics d'activité, il était clair qu'Asl en avait vécue une intense ces derniers temps, d'abord en participant à dénoncer le scandale financier au sein de la banque centrale australienne, et ensuite en déjouant des représailles bancaires suite à cette même dénonciation. L'article ne le mentionnerai pas mais les talents de hackeuse de Mei avaient contribué nettement à ce que cette magouille soit tuée en quelque sorte "dans l’œuf". C'est aussi pour cette raison que sa participation à l'article central qui devait sortir le premier juin figurait avec celle d'Asl. Ca faisait bizarre de travailler ainsi avec son ex et même en fait avec une femme qui avait été deux fois son ex mais c'était le passé et ça n'empêchait pas une coopération.

L'inconvénient avec ce pic d'activité, s'il y en avait au demeurant vraiment, c'est que Asl ne pouvait pas fréquenter la belle Olivia comme il le voudrait. Ca allait à son sens au delà du fait qu'ils n'avaient pas encore "conclu", le jeune homme sentant que sa relation avec l'australienne pourrait devenir beaucoup plus sérieuse et durable qu'une aventure sans lendemain mais il était rassuré par le fait que la doctoresse avait elle aussi "du travail par dessus la tête" pour reprendre l'expression et qu'avec ce qu'elle appelait sa surcapacité pulmonaire, il en était quelque part la cause même si on pouvait ajouter que c'était pour la bonne cause. Ca pourrait d'ailleurs faire un article, à voir avec l’intéressée qu'il retrouvait ce matin-là précisément devant l'école où Olivia avait inscrit son fils.

Avant, Olivia n'était pas spécialement une lectrice assidue du journal "Bowen independent" mais depuis qu'elle connaît Asl, elle aime bien le lire et surtout ses articles. Tout comme elle n'a pas vraiment chômé depuis qu'elle suit la piste "Asl" pour ses recherches, le jeune homme n'a lui-même pas chômé, enchaînant les articles, et de bons articles même si elle n'est pas professionnelle dans le journalisme. Ca n'empêche pas qu'elle les trouve bons, ses articles et elle comprend d'ailleurs pourquoi il avait du partir si vite le jour de leurs retrouvailles très matinales au parc. Le hic, c'est que tout ce travail n'aide pas à ce qu'ils se voient pour échanger des idées, et surtout des fluides hein, des fluides corporels avec du sexe. Ils ont lié connaissance, ont des affinités alors ça serait le moment de commencer à s'envoyer en l'air quoi. Olivier commence a avoir le feu et Asl jouerait bien le pompier selon elle. Idées salaces, idées salaces.

Mais alors pourquoi vouloir présenter son fils à son futur amant ? Qu'il devienne son amant, elle y croit et comme on dit, femme motivée pour coucher, homme à moitié dans son lit. Mais que faire de l'autre moitié ? Comme elle dit oui. Puis elle n'en a pas présenté d'autres à sa progéniture, d'abord parce qu'elle l'a récupéré depuis peu, son fils, son enfant roi à elle et ensuite parce que des amants, oui quoi, ça ne s'est pas bousculé à sa porte et le travail finit par avoir bon dos.

Donc voilà, Olivia profite que Asl et elle aient moins de travail et se recontactent pour … L'inviter à passer voir son fils à l'école comme ça elle est sure de ne pas le manquer, son fils et puis Asl a l'air d'avoir envie de faire sa connaissance, celle de son fils oui, pour une raison qui échappe à Olivia et du coup elle devrait peut-être lui poser la question. On dit que la curiosité est un vilain défaut mais comme c'est la base de la recherche médicale et du journalisme, ça ne devrait pas déranger Asl et si ça le dérangeait, c'est qu'elle l'aurait surestimé et ça la décevrait mais elle doute que ça le dérange et donc elle doute qu'il la déçoive.

- Salut !

Qu'elle dit en souriant alors qu'il dépose un baiser sur ses lèvres et elle appuie un tantinet le baiser. Ca fait un autre signal d'accord pour "la mise en orbite" qu'il devrait comprendre mais un petit signal quand même parce qu'ils vont voir son fils à elle que c'est le sien alors c'est mieux qu'il n'y ait pas de tension sexuelle maintenant, ou alors tout petit, qui ne mette pas mal à l'aise quoi. Une tension sexuelle légère et conviviale comme qui dirait.

- Bravo pour tes articles, bientôt le prix Graham Perkin.

Qu'elle ajoute avec un clin d’œil fort malicieux.

Asl avait donc rendez-vous avec Olivia devant l'école où elle avait inscrit son fils dont le néo-zélandais ignorait toujours le prénom et qu'il n'avait même pas pu voir en photo, d'où l'idée d'Olivia de faire tout simplement les présentations. Ca ne lui semblait pas étrange d'accepter ainsi dans le vie de l'australienne alors que de prime abord la réciprocité ne semblait pas au rendez-vous mais en fait sa famille restée en Nouvelle-Zélande n'était de fait pas en Australie et l'expression "à la vie, à la mort" n'était plus adéquate pour définir sa relation avec sa sœur.

"Salut."

Répondait-il en retour en appréciant le baiser d'Olivia puis en riant en écoutant son compliment sur ses articles.

"Absolument ! Et le prix nobel de la paix dans la foulée."

Il était évidemment très loin de mériter le prix récompensant le journaliste le plus méritant de l'année en Australie mais comme Olivia plaisantait, il poussait la plaisanterie plus loin en évoquant le prix nobel avant de lui tendre un petit cadeau enveloppé logiquement dans du papier cadeau.

"Cadeau."

Précisait-il même si l’intéressée n'avait pas eu besoin de cet indice pour comprendre la nature de cet objet que le jeune homme lui tendait. Un ami journaliste français travaillant pour l'un des rares médias encore indépendants dans le pays des droits de l'homme lui avait dit entre deux échanges de nouvelles que c'était une idée de cadeau tendance à Paris, aussi Asl s'était dit que globalement, tout ce qui était tendance à Paris devrait l'être aussi dans le reste du monde. Paris sera toujours Paris.

Olivia sourit d'un air entendu quand Asl lui tend le cadeau en précisant que c'est un cadeau. Ca doit être une tradition humaine de dire des choses évidentes. D'un autre coté, elle évite de dire "il ne fallait pas" alors qu'elle n'en pense rien, ce que tant d'autres auraient aussi fait, tradition oblige ? Au diable les traditions.

- Oh un cadeau.

En deux temps trois mouvements, le papier cadeau est déchiré et le cadeau est dévoilé.

- Une bougie parfumée, merci !

Une charmante attention qu'Olivia se voit bien sentir en bonne compagnie, pour ne pas dire en charmante compagnie, pour ne pas dire dans l'intimité avec Asl mais histoire de garder une tension sexuelle sous le seuil léger approprié au contexte actuel, Olivia passe à l'objet de leur présence ici même.

- Ca va être l'heure de la récréation alors je vais demander qu'on puisse le voir, comme ça je ferai les présentations puis on pourrait aller déjeuner ensemble à midi.

Ben oui, on pouvait demander ça sinon Olivia ne demanderait pas. Avec Asl, elle entre donc dans l'établissement scolaire et va faire se demande à l'accueil, avant de se demander pourquoi l'employée la regarde avec un air contrit.

- Il y a un souci ?

Qu'elle demande subitement inquiète mais l'employée répond que non, c'est juste que la sortie scolaire a été avancée d'une semaine et qu'elle a oublié de l'avertir, comme les autres parents en fait.

- Oh, je vois. Merci.

Elle dit ça avant de se retourner vers Asl avec un air imitant assez bien l'air contrit de l'employée avant d'avouer son oubli sur la sortie scolaire avancée d'une semaine.

- Décidément, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.

Les voilà logiquement hors de l'établissement scolaire où Olivia se permet du coup d'augmenter la tension sexuelle entre eux.

- Qu'est-ce qu'on fait ?

A l'origine, l'expression "jamais deux sans trois" n'avait pas du tout celle que beaucoup employaient au jour d'aujourd'hui pour dire que si une chose se produisait deux fois, il y avait de fortes chances - ou de forts risques - que ça se produise une troisième fois, un peu comme une troisième guerre mondiale que d'aucun considéreraient par conséquent inévitable. C'était la troisième fois qu'une sorte de destinée implacable empêchait Asl d'en savoir plus sur le fils d'Olivia alors que son instinct le poussait justement de plus en plus à non seulement en savoir plus sur lui mais à le rencontrer. Pourtant, ce serait quand même anticiper précocement que de se projeter déjà comme le futur beau-père de l'enfant et il n'avait pas besoin de "gagner des points"auprès d'Olivia.

C'était bizarre.

En l’occurrence, parfois "à quelque chose, malheur est bon". Bien sur, le terme malheur n'était pas approprié en la circonstance mais plutôt celui de déconvenue à la limite mais l'idée était là. Une fois seuls, tous les deux, avec toute la journée devant eux, qu'allaient donc pouvoir faire Asl et Olivia ? Visiter l'appartement de la belle, cette dernière insistant sur le fait qu'il était non seulement très bien insonorisée contre les nuisances sonores extérieur mais aussi entre chaque pièce, de sorte qu'Olivia avait équipé la chambre de son fils de toute la panoplie du parfait espion mais que sa progéniture n'entendrait rien provenant de sa chambre à elle et même si l'enfant était absent au moment de la visite, Asl comprenait parfaitement ou elle voulait en venir.

No limit.

Sans surprise, la visite devenait très intuitive dès l'arrivée dans le hall d'entrée où Asl se retenait de justesse de déchirer les habits d'Olivia parce que si ça donnait une impression de glamour au cinéma, il n'en allait certainement pas de même dans la réalité et même un expert en arts martiaux n'avait aucune envie d'encaisser un direct à la mâchoire, surtout au moment de "conclure". Il avait donc en quelque sorte baptisé quasiment chaque pièce - évidemment pas celle où l'enfant dormait - d'une façon aussi intense que jouissive pour aboutir finalement dans la chambre d'Olivia où leurs ébats s'étaient poursuivis jusqu'en début de soirée. Quand son amante s'était éclipsée "un petit moment" avec un sourire d'une oreille à l'autre, le néo-zélandais en avait déduit naturellement que ça lui avait aussi beaucoup plu et il en avait profité pour dormir un petit peu.

Une surprise l'attendait au réveil.

On dit qu'on est pas déçu quand on attend rien de quelque chose mais Olivia n'est pas d'accord avec ça. Elle attendait beaucoup d'Asl et elle n'a pas été déçue, on peut même dire qu'il a surpassé ses attentes qui étaient pourtant conséquentes ! Ca y est, ils l'avaient fait. A part dans la chambre de son fils, ce qui était le minimum de décence, ils avaient fait l'amour dans chaque pièce de l'appartement avant évidemment de s'y consacrer le plus dans la chambre d'Olivia. Avec certes une "rediffusion" dans la salle d'eau, la cabine n'étant guère glamour comme dans les films mais avec ses galets pour ne pas glisser et ses barres pour ne pas glisser non plus, ils n'avaient pas risqué de glisser en plein ébat sous les jets d'eau chaude multidirectionnels. Un SPA, on appelait ça un SPA. Puis alors leurs ébats charnels, Olivia ne pensait pas un jour connaître autant d'orgasmes à répétition. La petite mort portait brusquement bien son nom … Ben littéraire. Elle était ravie et le mot était en dessous de la réalité. Elle était plus que ravie, très ravie. Elle se disait juste qu'elle avait oublié peut-être quelque chose, et Asl aussi du coup mais sans mettre le doigt dessus quand elle laissait brièvement son amant, le temps de demander à sa nounou si elle pouvait aller chercher son fils à l'école après sa sortie scolaire. Ouf, elle pouvait.

Après ça, Olivia se disait qu'elle devrait ne pas prolonger cette séance de délicieuse débauche avec Asl mais elle reprenait de plus belle ces ébats dès qu'elle le voyait. Finalement, elle parvenait à quitter la chambre "un petit moment" pour :

- accueillir son fils de retour de l'école.
- lui faire faire ses devoir, parler de sa journée à lui.
- appeler le traiteur pour un repas léger.
- lui donner à manger et le mettre au lit. Non, pas le traiteur.
- s'il était sage, il aurait droit de voir un film demain. Toujours son fils oui.
- aller apporter le repas sur un plateau à Asl histoire qu'ils reprennent des forces avant de remettre ça.

Le jeune homme avait déjà commencé à reprendre des forces en dormant "un petit peu" donc. Olivia est beaucoup trop excitée pour dormir mais c'est bien que lui ai commencé à en reprendre, des forces.

C'était le genre de surprise que Asl affectionnait.

"Je dirais bien que je pourrais m'y habituer mais je dirais plutôt "à charge de revanche" n'est-ce pas."

Disait-il avant d'embrasser sa belle et d'ajouter avec un clin d’œil :

"Mais je pourrais bien m'y habituer."

Le néo-zélandais notait que le repas était volontairement léger, assez consistant pour reprendre des forces mais pas assez pour empêcher ou du moins altérer défavorablement la suite de leurs ébats. Olivia gérait et pas qu'un peu. Soit il avait davantage dormi qu'il l'avait pensé, soit la belle brune avait agi vite et bien. Peut-être un peu des deux et l'aide de la nounou avait du aider au demeurant. Toujours est-il que deux pensées auraient alors pu le traverser, une hors de propos dans leur situation actuelle et une autre nettement moins cavalière mais il ne pensait ni à l'une ni à l'autre, la première du fait d'une certaine fausse amie d'enfance et la deuxième du fait d'une certaine ex. Le tout, sans chercher à se déresponsabiliser sur autrui.

Du tout du tout.

Comme on dit, quand on aime, on ne compte pas et il aurait été malaisant de compter le nombre de fois où ils faisaient l'amour cette nuit. A la fois beaucoup et pas assez. Asl veillait à se réveiller avant Olivia pour avaler une pastille pour la menthe pour lui épargner les ravages d'une mauvaise haleine matinale mais comme la belle ne se réveillait pas, il en profitait pour passer sous la douche et se raser … Sauf qu'il n'avait pas de quoi se raser bien sur mais ça pourrait attendre quelques heures. Un tout petit peu moins bien rasé que la veille mais tout propre, il se rhabillait - ce qui valait mieux - puis s'aventurait dans la cuisine et parvenait à préparer un petit déjeuner sans rien casser, non pas que ce fut par maladresse mais par méconnaissance de cette cuisine, avant d'apporter le petit déjeuner à Olivia, sur un plateau comme elle la veille. Du moins telle était son intention mais il terminait de préparer le petit déjeuner lorsqu'une voix d'enfant résonnait derrière lui. C'était un mot, un seul mot mais ça le faisait se figer de stupeur. S'il avait manié un couteau à ce moment-là, il aurait été capable de se couper sous le choc. En fait, il aurait même été capable de se couper avec un couteau à beurre.

La première pensée d'Olivia en quittent le monde des rêves est de trouver dommage que Asl ne soit pas près d'elle mais la deuxième l'amène à reconsidérer ça sous un meilleur jour parce qu'elle se trouve quand même toute chiffonnée au saut du lit et c'est parce qu'elle l'est. Puis il y a l'haleine au réveil et elle n'a pas pensé à prendre de pastille pour l'haleine mais lui oui et ça n'est pas un signal pour elle vu qu'elle ne lui a pas encore soufflé dessus au réveil et ça vaut mieux, puis elle avale une pastille. Le jeune homme a du aller se doucher alors elle fait de même en se disant qu'elle le chopera peut-être sous la douche … Mais ce n'est pas le cas. Ca aussi ça aurait pu être bien mais en fait non. Si, ça aurait pu être bien mais la veille, son fils dormait et probablement plus maintenant. Faire la connaissance d'Asl en train de "faire la bête à deux dos" avec Olivia ne serait pas une bonne chose. Ni après avoir fait connaissance hein. Aussi Olivia prend sa douche et elle pense en se coiffant qu'elle devrait se recoucher, des fois que son amant ait l'idée de lui amener le petit déjeuner au lit, sur un plateau, les mots "à charge de revanche" étant un indice pouvant l'amener à lui réserver ce genre "de surprise". Elle quitte donc la salle d'eau avec cette intention quand elle entend son fils dire un mot. Ah, il a vu manifestement Asl et vue la direction, dans la cuisine. Sauf qu'il n'a pas dit un "bonjour" plus de circonstance, ni un "bonjour …" avec du doute dans la voix ou encore un "bonjour ?" avec encore plus de doute dans la voix. Elle l'entend dire ça :

- Papa !

Papa ? Comment ça, papa ? Voila qui intrigue Olivia qui renonce à se recoucher avant d'enfiler rapidement une robe et de se rendre à son tour à la cuisine. Sérieusement, elle a vraiment entendu … Papa ? Alors oui, elle l'a entendu mais ça sonne d'une façon tellement … Ca n'était clairement pas le mot qu'elle s'attendrait à entendre de son fils quand ce dernier vient de faire la connaissance d'Asl. Sans faire trop de plans sur la comète, peut-être plus tard mais clairement pas maintenant ! Bizarre, vous avez dit bizarre, comme c'est bizarre.

Asl se retournait et voyait avec stupeur Liam se précipiter dans ses bras après l'avoir appelé d'une façon en fait habituelle chez lui depuis qu'il avait fait la connaissance de celui qui était censé être le fils de Lin mais en fait non … Mais que faisait-il ici ? Etait-ce une hallucination ? A priori non parce qu'on ne serre pas une hallucination dans ses bras ou alors une hallucination qui tromperait aussi le sens du toucher. Le néo-zélandais était peut-être tombé dans la quatrième dimension, à moins que l'humanité vive en fait dans la matrice et qu'il soit une des "pilules bleues" puis il y aurait eu une sorte de bug …

"Liam, mais qu'est-ce que tu fais là ?"

Ce à quoi l'enfant répondait qu'il habitait là. Agé de cinq ans de plus, il y aurait eu probablement de l'ironie dans sa voix et adolescent, Liam lui aurait peut-être aussi demandé ce qu'il avait fumé pour poser une question aussi absurde mais c'était l'âge de l'innocence comme on dit et l'enfant avait répondu en toute simplicité. Il habitait là.

"Salut."

Disait-il certes en souriant mais aussi avec une petite gêne à Olivia quand cette dernière les rejoignait dans la cuisine, heureusement habillée elle aussi. Liam était en pyjama mais lui ne s'attendait pas à avoir de la visite.

"Ca va t'étonner mais on se connaît."

Ajoutait-il en portant le petit dans ses bras, n'ayant jamais cru qu'il referait ça un jour, porter Liam dans ses bras vue la tournure qu'avait pris sa vie après la dernière turpitude de Lin.

"Liam est mon fils."

En fait, Asl n'avait aucune preuve de ce qu'il avançait, il en avait juste eu de plus en plus le sentiment et ce avant même que Lin commence à l'embrouiller dans un sens, puis dans l'autre, insinuant dans un premier temps qu'Asl était le père de Liam avant de revenir sur ses propos mais on ne pouvait pas lui faire confiance une seule seconde. Toujours est-il qu'Olivia était visiblement très surprise devant une telle révélation.

Olivia aimerait comprendre la situation aussitôt, ce serait comme mettre en place les pièces d'un puzzle à la vitesse grand V mais elle a l'impression que son cerveau pédale dans la semoule quand Asl lui apprend qu'il connait non seulement son fils mais que ce dernier est son fils. Non pas au conditionnel mais au présent. Clair qu'elle est à l'ouest !

- Ah.

Elle pourrait ajouter quelque chose comme "je te demande pardon ?" mais pour le moment, elle a juste besoin de manger et ça l'aidera peut-être à y voir plus clair, de remplir un peu son estomac, ça irriguera peut-être davantage son cerveau.

- Je vois que tu as préparé le petit-déjeuner. Liam va être ravi !

Qu'elle dit en se retenant de rire parce que le jeune homme lui avait préparé un bol de lait contenant des céréales au chocolat. Qu'en les mélangeant, ça a fait des chocapics.

- Allez, tournée générale de chocapics.

Son fils est ravi et Asl n'a pas l'air de comprendre la blague mais ça n'est pas grave bien sur, c'est aussi ça qu'elle apprécie chez lui, ces moments où il donne l'impression de ne pas être très futé mis comme on dit "il faut se méfier de l'eau qui dort". Peut-être pas l'expression la plus appropriée.

- Toi et moi, on aura une petite discussion après avoir emmené le petit à l'école.

Comprendre par la qu'il devrait "se mettre à table" et même s'il n'avait plus faim, haha. Olivia a besoin de comprendre les tenants et aboutissants de tout ceci et probablement d'une prise de sang pour le néo-zélandais mais l'expression de son fils quand ils prennent le petit-déjeuner lui met du baume au cœur. Elle qui avait un doute concernant la rencontre de Liam avec Asl, elle ne se serait pas doutée que ça se passerait comme ça mais alors pas un seul instant.

- Je crois qu'on aurait pu avoir cette petite discussion plus tôt.

Olivia vient de réaliser qu'elle pensait avoir dit le prénom de son fils à Asl mais en fait non, puis le bug en tentant de lui montrer une photo, puis le fait de l'avoir manqué à l'école mais il vaut mieux tard que jamais.

Asl se doutait qu'une certaine procédure médicale confirmerait bientôt ses propos, à savoir qu'il était bien le père de Liam. Pour lui, ça ne faisait aucun doute mais la surprise venait surtout du fait que Olivia soit la mère de cet enfant. De toute évidence, les manipulations de Lin étaient encore plus tordues que le néo-zélandais le pensait jusqu'alors. Asl était donc en couple avec la femme qui s'avérait aussi être la mère de son enfant retrouvé au bout du compte et si ça n'était pas impossible, c'était quand même vraiment une possibilité très improbable. Idéalement, le jeune homme aurait préféré se retrouver seul avec la femme qu'il aimait, du moins au réveil après tous ces moments très agréables passés ensemble et qui n'étaient qu'un prémisse à ceux à venir, c'est dire. Néanmoins la surprise de revoir son fils effaçait ce désir qui pouvait être considéré non pas comme égoïste, quand même pas à ce point mais quand même un tantinet possessif. Ils auraient le temps de se poser calmement pour parler de tout ça une fois Liam déposé à l'école même si Asl devinait déjà les éléments dont Olivia lui parlerait, pour aboutir à cet instant T, même si cette intrigue n'était pas cousue de fil blanc.

"Je confirme."

Confirmait-il donc quand l'australienne lui disait qu'ils auraient une certaine conversation d'ici peu et même dans un avenir encore plus proche mais pas devant Liam même si ça ne serait assurément pas une dispute.

"On ne va pas ressasser le passé."

Disait-il avec un grand sourire et au sourire qu'elle lui rendait alors, Olivia partageait son point de vue, ce qui n'était pas étonnant dans le sens où ils étaient tellement raccords tous les deux. Ils auraient pu en parler plus tôt mais certains aléas en avaient décidé autrement, accentuant ainsi l'effet de surprise de ce jour et qui était assurément une bonne surprise. Ainsi Asl se doutait du fond de la discussion à venir dans un avenir en effet vraiment très proche avec Olivia et l'avenir lui donnait raison.