Parfois la noirceur peut amener la lumière feat. Svetlana Kozlova

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@Svetlana Kozlova - Il avait fallut que ça recommence, il avait fallut y retourner alors que ça faisait des mois, que je n'en avais pas eu besoin. Une odeur désagréable, réveillant de vieux souvenirs, m'avait faites replonger dans mes travers. La noirceur qui m'avait pendant si longtemps laissé tranquille, était réapparu et j'avais foncé à l'hôpital pour trouver le soutien nécessaire. J'avais vu ce psychiatre conseillé par celui de Brisbane. Un confrère fiable et sérieux d'après ce qu'on m'avait dit.

Je le regardais, ses petits yeux bleu à moitié caché par de grands verres de lunettes, posaient sur moi. Je ne savais pas ce qu'il pensait, sans doute que j'étais folle, mais avait-il la moindre idée de ce que j'avais vécu ? Je l'entendais alors me dire qu'il avait eu mon dossier et un rapport très détaillé de Brisbane. Que j'avais, il y a peu attenté à mes jours suite à une émission de télévision auquel j'avais participé. Il voulait revenir dessus et je ne comprenais pas très bien pourquoi. Après tout, j'étais guéri maintenant ? A moins que ça soit encore une illusion de mon esprit ?

L'entretiens avait duré longtemps, trop longtemps et je me sentais exténué. Ce psychiatre m'avait demandé de rester, il voulait que je me repose cette nuit à l'hôpital et je n'avais pas réussi à lui dire non. Bien sûr que, je pouvais partir maintenant, mais j'avais l'impression que c'était ce qu'il avait de mieux pour moi. Rester ici et dormir en sécurité. Pouvoir avoir la sensation de lâcher prise pendant un instant.

Je me posais donc dans le petit salon, dans un coin tranquille où je pourrais être en phase avec moi-même sans devoir côtoyer les autres malades. J'étais sûrement très folle de rester ainsi ici, sous simple recommandations de ce psychiatre inconnu. Je soupirais légèrement avant de m'offrir le luxe d'aller me servir un café à la machine. Les gens penseraient sûrement un peu plus que j'étais une simple visiteur et non une patiente d'un jour, suite à ses angoisses répété.

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Sveta était presque une habituée des lieux, elle y faisait quelques courts séjours au moins chaque trimestre depuis quelques années déjà, au point où elle commençait à connaitre personnellement certains membres du personnel soignant. Ce soir-là était un de ceux où les pensées tournaient en boucle dans sa tête sans lui donner une seconde de répits et le seul moyen qu'elle avait trouvé pour les faire taire était de consulter des professionnels. C'était à chaque fois la même chose: elle touchait le fond et se retrouvait à discuter de tout et de rien avec des personnes qui l'écoutaient, car c'est ce qu'elle venait chercher avant tout - du réconfort... Et un petit calmant pour être sûre de bien dormir.

La journée avait été également fatigante pour la jeune Russe et les cernes qui entouraient habituellement ses yeux étaient plus prononcés que d'habitude. Elle était habillée d'un simple ensemble de survêtement et ses cheveux étaient tirés en une queue de cheval négligée. Svetlana était du genre à se moquer de ce que pouvait penser les autres de son physique où de ce qu'elle portait, qui plus est, aujourd'hui était le jour où elle avait fait le moins d'effort pour être présentable. De toute manière, l'hôpital n'est habituellement pas le genre d'endroit propice à faire de nouvelles rencontres.

Après sa séance chez le seul psychothérapeute libre en urgence, Sveta était exténuée et ses idées étaient encore plus désordonnées qu'à son arrivée. C'était sans cesse les mêmes discussions avec eux et ils terminaient toujours en lui conseillant d'aller consulter plus fréquemment afin de trouver une aide stable. Ils avaient surement raison, mais c'était au dessus de ses forces et elle, qui n'arrive pas à se projeter plus loin qu'une semaine ou deux, ne pouvait imaginer devoir prendre rendez-vous avec un parfait inconnu chaque mois. Il lui avait également conseillé de passer la nuit à l'hôpital si elle en ressentait le besoin, ce qu'elle comptait évidemment faire. Un café n'était pas de refus après une si dure journée et c'est en trainant les pieds qu'elle se dirigea vers le salon des visiteurs où se trouvait la machine.

Elle y vit une femme qui tentait de se servir et attendit donc patiemment son tour quelques secondes. Rien ne se passait et Svetlana connaissait tellement bien les lieux qu'elle se douta rapidement que la machine à café était à nouveau en panne. Elle s'avança alors et poussa doucement l'inconnue de coté en lui posant une main sur l'épaule.

"Excusez-moi... Le marre reste parfois coincé, il faut juste donner quelques coups." Dit-elle en s'exécutant de deux coups de point ferme sur l'aluminium qui recouvrait la machine. Elle plaça ensuite un nouveau gobelet dans le lieu prévu pour et se retourna vers l'inconnue. "Plutôt café long ou court ?"

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@Svetlana Kozlova - Alors que je suis entrée dans la pièce pour me mettre au calme, une envie soudaine de caféine se fait ressentir et je décide de prendre un café. Je préférais faire semblant d'être en visite pour quelqu'un, plutôt que pour moi-même bien que j'allais passer la nuit entre les murs de cette hôpital. Je me poste devant la machine à café et je tente de la faire fonctionner. C'est alors qu'une main se pose sur moi et qu'elle me fait reculé de la machine. Je regard cette jeune femme qui semble avoir de l'expérience avec l'appareil. "Excusez-moi... Le marre reste parfois coincé, il faut juste donner quelques coups." Je la regards donner quelques coups bien placé avant que l'appareil se décide enfin à vouloir délivrer son nectar noirâtre. "Plutôt café long ou court ?"

"Vu la journée que je passe...Un long est tout indiqué je pense." Je souris légèrement et je me demande bien ce qu'elle fait ici. Est-ce qu'elle est patiente ici ? Ou en visite ? Ne voulant pas paraître impolie, je préfère ne rien dire et je saisis le gobelet une fois le café coulé. "Merci beaucoup ! Sans vous, je serais encore entrain de lutter avec cette machine." Je ris légèrement, étrangement, c'était le seul truc positif dans ma journée. Rencontrer une nouvelle personne et pouvoir rire d'un truc totalement banal, sans se soucier de son état d'esprit. Je pensais pas devoir un jour replonger dans la noirceur de mes souvenirs et je me demandais bien pourquoi, tout ceci était remonté.

"Vous voulez qu'on s'installe là-bas ?" Je montrais un petit coin tranquille, loin des résidents surement présent à l'année et qui, entre nous étaient plutôt flippant. On pourrait se croire dans un mauvais film d'horreur, où les résidents allaient finir par se découvrir une vocation de cannibales. Je frémissais légèrement avant d'ôter tout ceci de mon esprit et de m'installer plus confortablement dans un des fauteuils. "Excusez ma curiosité, mais vous venez voir quelqu'un peut-être ?" Je ne voulais pas retenir cette jeune femme, surtout si, elle devait voir un proche.

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@Love Bryce La jeune fille gardait un léger sourire poli et même si elle n'était pas vraiment d'humeur, Svetlana l'imita. Il n'y avait aucune raison pour que cette inconnue subisse les états d'âmes de la Russe, après tout, elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même si tout allait mal dans sa vie. Elle lui servit le café long qu'elle avait sollicité quelques secondes avant. "... Sans vous, je serais encore entrain de lutter avec cette machine." Cette réflexion lui rappela la première fois qu'elle s'était retrouvée face à ce même problème et elle souffla du nez. En effet, il lui avait fallu de nombreuses minutes - et un excès de colère - pour comprendre que ce n'était qu'une histoire de marre coincé. "Pas de problème" Sveta avait le don de constamment se mettre à la place des autres et elle était satisfaite d'avoir pu éviter ce genre de situation à l'autre demoiselle.
Elle montra alors du doigt un petit coin qui avait l'air plus tranquille, où elles seraient moins dérangées par les vas et viens des employés et autres résidents. Svetlana hocha la tête "Bonne idée oui !" Habituellement, Sveta se contentait de boire son café enfermée dans sa chambre où, quand elle était de meilleure humeur et qu'il n'y avait pas trop de monde, dans le petit jardin qui appartenait au bâtiment et où les résidents pouvaient se prélasser.
A la question de l'inconnue, elle haussa les sourcils. On entrait directement dans le vif du sujet et bien que Svetlana n'avait habituellement honte de rien, le fait d'être une habituée des lieux la gênait particulièrement. Elle prit une grande inspiration afin de rassembler son courage pour assumer partiellement son état. "Je suis venue quelques fois déjà... Je me bas contre certains états d'âme." Dit-elle en détournant les yeux de son interlocuteur et enchaina comme pour balayer ce qu'elle venait de dire. "Ils sont une bonne équipe ici, ils s'occupent bien de tout le monde" Elle marqua une pause de quelques secondes. "Et vous ? Vous êtes venu rendre visite à quelqu'un?" Dit-elle ensuite avant de prendre une gorgée de café. Après tout, c'était elle qui avait poser la question en premier, elle devait s'attendre à ce que Svetlana la pause en retour.

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@Svetlana Kozlova - Heureusement que cette jeune femme était venue à mon secours pour la machine à café, car j'aurais pu passer un bon moment à me battre avec sans grand succès. Une fois les cafés servis, je proposais à la jeune femme de nous installer dans un coin plus calme et j'entrepris de faire un peu sa connaissance. Je n'avais aucune idée si, elle était présente ici pour une visite ou, si elle était comme moi. Je réalisais alors qu'elle attendait peut-être quelqu'un et que j'allais la mettre en retard. C'était pour cette raison, surement un peu maladroite, que je lui posais directement la question. En général, lorsqu'on était dans ce genre d'endroit, on prenait moins de gants avec les gens et on était plus direct qu'à l'accoutumé. "Je suis venue quelques fois déjà... Je me bas contre certains états d'âme." Je faisais une légère moue, comprenant parfaitement ce qu'elle voulait dire. "Ils sont une bonne équipe ici, ils s'occupent bien de tout le monde" Je n'en avais pas douté en arrivant, bien que j'aurais aimé ne pas venir confirmer par moi-même. "Et vous ? Vous êtes venu rendre visite à quelqu'un?" J'allongeais doucement mes bras pour montrer les deux cicatrices, encore fraîche, qui couraient le long de mes poignées. "Je ne pensais pas devoir revenir dans ce genre de lieu, mais un événement dans la journée m'a fait perdre pieds...Et je préfère venir combattre tout ceci en étant bien entouré..." Je soupirais doucement avant de boire une gorgée de café. "J'espère juste qu'ils ne vont pas penser que je dois reprendre des anti-dépresseurs...je vis très bien sans depuis plusieurs mois...C'est juste que le changement chez les dépressifs n'est pas forcément une bonne idée." Je souriais une nouvelle fois, c'était d'ailleurs très étrange que je puisse ainsi discuter de ce genre de chose avec une parfaite inconnue. Est-ce que c'était pour cette raison ? Est-ce que c'était parce que je savais aussi qu'elle était surement dans le même cas que moi ? Dans tout les cas, j'avais la sensation qu'elle était en mesure de savoir de quoi je parlais. En plus, du fait que j'en avais marre de faire semblant, j'étais malade et je devais à présent pleinement l'assumé.

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