#17 - we're not all dead and gone (tahlia & perry)

C’est vrai, j’aurais dû y penser, que jamais on ne retrouverait Perry avec un livre dans ses mains, pas de son plein gré. Et je me voyais mal instaurer comme méthode de torture de lui faire dévorer Agatha Christie - le livre pas la madame - en une nuit. Refuser de coucher avec lui c’était déjà une assez bonne torture, je pense. Je présentai un air effaré à Tahlia qui pensait que je lisais des Agatha Christie, maintenant. « Non !!! » (À reproduire sur le ton de voix de Ron à 1min55 dans cette merveilleuse parodie que vous pouvez regarder en cliquant juste ici). La conversation dévia sur les films Marvel sans que je comprenne trop pourquoi et comment. C’est Tahlia qui avait eu une bulle, je crois. Dans tous les cas, Perry profita de l’occasion pour rappeler qu’il aurait bien voulu finir ses jours avec moi. « T’es vraiment en train de dire que Chris Pratt c’est mon sosie, plutôt que moi qui suis le sosie de Chris Pratt ? Que tu finirais tes jours avec lui juste parce qu’il me ressemble et pas parce que, j’sais pas moi, PARCE QUE C’EST CHRIS PRATT ? » M’étonnais-je, moi qui étais un grand fan de Parks & Recreation. Tahlia ramena durement Perry sur terre en lui rappelant que dans les films, ce couple-là n’arrivait pas. La triste réalité se poursuivit à propos de l’absence de superpouvoirs de Perry. Heureusement qu’il y avait du beau, dans notre réalité, aussi. Par exemple : ce câlin général plus qu’agréable. Comme c’était bon d’ravoir Tahlia ici ! « Est-ce que t’es encore enceinte ? » Demandais-je avec étonnement et enthousiasme alors qu’elle se disait sentimentale depuis quelques temps. Ça se pourrait quoi ! On se détacha les uns des autres, sans trop reprendre de distance non plus. C’était peut-être une proximité malaisante pour certains mais pour nous, c’était naturel. Bon on sentait pas l’haleine de l’autre non plus. On parla de notre incapacité à trouver une troisième personne pour vivre avec nous - et endurer nos enfantillages, adultes et enfants compris. Tahlia profita de cette porte ouverte pour nous annoncer la plus belle nouvelle de l’année. Elle n’avait même pas terminé sa question, sa proposition, que je sautillais déjà sur place. « OUUUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII. » J’avais même pas consulté Perry du regard, comme quoi Tahlia au #17 c’était juste une évidence. « Come on c’est chez toi ici, je comprends même pas que tu sois retournée chez tes parents avant !! » Si c’était pour aider avec Thaïs on aurait pu aider, nous aussi ! On avait d’l’expérience en plus.

La coloc du 17 n’a jamais été un haut lieu de la lecture, ni même de la culture même si tout le monde essaie de faire un effort pour les enfants, pour qu’ils aient quand même quelques bases et qu’ils ne finissent pas dernier de la classe comme Perry. Donc ni lui ni Concho ne lit Agatha Christie mais Perry connaît de nom et aussi pour avoir vu des adaptations, auxquelles il n’a pas compris le dénouement mais bon il trouvait les acteurs plutôt sexy alors ça lui suffisait. Tout comme il trouve Chris Pratt, le gars des gardiens de la galaxie, sexy. Est-ce qu’il le trouve sexy parce qu’il ressemble à Concho ou est-ce qu’il trouve sexy Concho parce qu’il ressemble à Chris Pratt, c’est un peu l’œuf ou la poule. En tout cas son coloc est outré qu’il veuille une happy end avec l’acteur parce qu’il lui ressemble et pas parce que c’est Chris Pratt quand même quoi ! « Ouais mais en vrai il est pas si sympa alors qu’toi t’es sympa. » Il laissa un léger silence avant de dire « Nan en vrai j’en sais rien j’l’ai jamais rencontré. » Et stalker des célébrités c’est pas vraiment sa passion numéro un donc il n’a aucune idée de si dans la vraie vie il est sympa ou non. Tahlia leur rappela que de toute façon Peter Parker et Star-Lord ne finissent pas ensemble dans les films. « Ouais mais dans certaines fan fictions si et puis y’a tellement d’univers alternatifs qu’il y en a bien un où ils vivent leur meilleure love story. » Ce n’est pas vraiment le genre de trucs qu’il lit, les ships c’est pas trop son truc, à part pour ses potes, pour les embêter. L’amour ça a toujours pas mal été compliqué pour Perry et il n’est pas forcément adepte de comédies romantiques ou de tout ce qui touche de près ou de loin à la romance. Par contre les télé-réalités à la con basées sur l’amour, il adhère à fond ! Après le câlin général, Tahlia leur déclara être davantage sentimentale depuis quelques temps, Concho lui demandant si elle était enceinte. « Omg ! » ajouta Perry sans attendre la réponse, partant déjà trop loin à partir des suppositions de son colocataire. Un nouvel enfant au 17 ? Enfin si la jeune femme y revenait, Perry profita de l’occasion pour en parler. Elle semblait pour revenir et Concho approuva sans attendre l’avis de son ami. « Ah ouais donc tu décides tout seul toi maintenant ? Et si moi j’veux pas hein ? » dit-il comme un enfant avant de retirer son air boudeur pour ajouter. « Tu es toujours la bienvenue ici et avec ton mini-toi, of course ! Par contre j’approuve Concho, comment ça t’es retournée chez tes parents plutôt que chez nous ? Tu vas devoir t’expliquer jeune fille ! »

Il n'y avait qu'au 17 qu'on passait d'Agatha Christie à Marvel. Parfois, il y avait des passerelles assez étranges, mais ils étaient tous tellement perchés qu'ils entraient à chaque fois dans le jeu des uns et des autres. Et pour le coup, ça permettait à Perry d'évoquer subtilement son happy end avec Concho. Ou son sosie pas sympa. « Chris Pratt, c'est le brouillon. Concho, c'est le prototype. » Parce que le chef-d'oeuvre n'existait pas. Ses anciennes relations lui montraient que la perfection n'existait pas, alors le prototype était déjà un beau compliment. Perry marqua un point, néanmoins, en évoquant les fanfictions qui voguaient sur le net et qui parlaient d'une éventuelle relation entre Star Lord et Spider-Man. « Si un jour, je viens à écrire... » ce qui était aussi réaliste que Perry avec son roman d'Agatha Christie. « … je leur ferai un happy end. Et vous aurez droit à une petite dédicace au tout début, comme le font les grands auteurs. » Elle rit de sa bêtise. Mais elle s'en fichait qu'ils ne soient pas des grands lecteurs, des grands écrivains, ou des super-héros. Elle les aimait comme ils étaient, avec leurs qualités et leurs défauts. Et ce câlin qui les lia témoignait de toute cette affection qu'elle leur portait. Affection qui passa pour autre chose. Concho crut que son côté sentimentale venait d'une éventuelle grossesse. « Ah non, du tout ! » s'exclama-t-elle. « C'est le néant du côté de ma vie sentimentale... nada... alors clairement, il est impossible que je sois enceinte. Je suis juste en train de devenir une vieille trentenaire qui s'adoucit comme un petit agneau. » Au moins, pas d'autres enfants à venir au 17. Ils n'avaient juste à accepter Tahlia et Thaïs. D'ailleurs, elle s'empressa de se porter volontaire pour renforcer l'équipe du 17 puisque personne d'autre n'avait les épaules assez larges pour le faire. Ce qu'elle ne comprenait d'ailleurs pas, cette colocation était l'endroit rêvé. Concho n'attendit même pas qu'elle termine sa phrase qu'il approuva joyeusement, sans même en référer à Perry. « Le proprio n'a même plus son mot à dire. » le taquina-t-elle. Mais il accepta, lui aussi. Les deux ne comprenaient d'ailleurs pas pourquoi elle n'était pas directement venue ici. « Pour ma défense, je ne savais pas que vous cherchiez quelqu'un d'autre ! Je suis tombée par hasard sur l'annonce.  Sinon, vous vous doutez bien que je serai venue ici dès le premier jour avec mes valises. J'adore mes parents, hein, mais vous êtes quand même bien plus cools ! » Elle les regarda, avec émotion : « ça va me faire du bien de vous retrouver. Vivre avec vous, ça m'a beaucoup trop manqué. » Elle n'était pas partie de la meilleure des façons, la dispute avec Freja suite à son aventure d'un soir avec Concho ayant fait beaucoup de mal. Et finalement, depuis le 17, elle n'avait jamais vraiment retrouvé un vrai chez soi. Alors, l'optique de revenir ici était un vrai soulagement. « Je peux revenir vous embêter quand ? Dès ce week-end ? » Elle n'avait pas beaucoup d'affaires, alors ce serait vite fait.

Nous avions chacun nos domaines d’expertise en quelque sorte. Mais c’est vrai qu’on parlait rarement de politique, d’actualité ou d’enjeux sociaux bien pressants, dans nos soirées. L’intellect était rarement sollicité entre les colocataires du 17. En même temps, on entendait tellement de mauvaises nouvelles partout, tout le temps, c’était rafraîchissant d’être entouré de personnes avec qui juste chiller, sans se prendre la tête, sans angoisser sur tout ce qui va mal. Ça ne signifiait pas qu’on s’en foutait au quotidien mais bon, entre nous, on se permettait de ne pas trop y penser. De ne pas trop penser, en général. C’est ce qui faisait en sorte qu’on avait des discussions du genre : je ressemblais à Chris Pratt et c’est pour ça que Perry voulait finir ses jours avec lui. « Comment tu l’sais ? » Demandais-je en arquant un sourcil avec que mon meilleur ami n’admette qu’il n’en savait franchement rien. On sait jamais, il aurait pu le stalker sans fin sur Instagram dans toutes ses stories. Tahlia en rajouta une couche en disant que Chris Pratt était le brouillon, moi le prototype. « Vous êtes super flatteurs et ça m’fait plaisir les gars mais en vrai … qu’est-ce que vous avez contre Chris Pratt !? » M’indignais-je encore, grand fan éternel. Tahlia nous ramena de toute façon sur Terre en disant que Star-Lord et Peter Parker ne finissaient jamais ensemble, dans aucun univers, sauf dans les fan fictions selon Perry. « Après la police, tu te reconvertis en écrivaine ? J’avoue que c’est pas fou, tu vas pouvoir écrire les meilleurs romans policiers … » Elle pourrait s’inspirer de cas vécus, si elle avait le droit de faire ça, j’en savais rien. C’était peut-être confidentiel, les dossiers qu’elle gardait en mémoire. Pendant un instant, lors de ce câlin, je pensai plutôt qu’elle se convertissait plutôt en femme enceinte pour une seconde fois. Sûrement parce que j’avais l’habitude que les bébés poppent un peu de partout au #17, je pensai tout de suite à une grossesse, quand je l’entendis me dire qu’elle était sentimentale, dernièrement. Mais non. « Aaaaah … En même temps c’est sûr que si tu t’présentes toujours aux autres comme un gars creepy, tes chances sont minces, jeune fille. » Dis-je sur le ton de la réprimande, pour ne pas qu’on oublie si vite la situation dans laquelle elle nous avait mise ! Elle se rattrapa cependant super bien, Tahlia, en nous proposant d’être cette nouvelle colocataire que nous recherchions comme une perle précieuse ! Remplacer Tahlia avait été impossible depuis son départ, alors … Remplacer Tahlia par Tahlia, ça me semblait la seule solution possible ! C’est pourquoi je ne laissai même pas Perry répondre avant d’accepter. « Ouais bah le proprio s’il refuse c’est parce qu’il ne mérite plus d’être proprio du légendaire #17, justement ! » Évidemment Perry acceptait, il voulait juste bouder deux secondes, pour avoir l’attention. « Ça n’a plus jamais été pareil ici sans toi. » Et sans Freja. Mais certaines circonstances - et je plaidais coupable - avaient un peu semé la zizanie. Ça n’aurait peut-être plus jamais été pareil de toute façon, même si les deux étaient restées. « Dès maintenant, même ! T’as besoin d’un coup de main pour déménager tes trucs ? » Bon, j’étais sans doute trop dans la précipitation. Il fallait quand même qu’elle avertisse ses parents … Bon elle n’avait pas quinze ans non plus elle prenait ses décisions comme une grande. Bref c’est elle qui voyait.

Contrairement à Concho visiblement, Perry n’est pas un fan ultime de Chris Pratt. Il aime le MCU, même si parfois il joue un peu les rabats-joie à coup de les comics sont mieux, gnagnagna. En même temps vu que c’est le seul truc qu’il lit, il faut bien qu’il en profite, pour une fois qu’il a un minimum d’expertise sur quelque chose. Lui il préfère spiderman, forcément, parce que Peter Parker, les mêmes initiales que lui. Il l’aime surtout depuis qu’une de ses premières colocs en arrivant ici, Dash, le surnommait ainsi. Et bon le nouveau spiderman, Tom Holland, est quand même pas mal bg alors Perry veut bien être lui. Reste plus qu’à ce que Concho accepte d’être Star Lord et qu’une prétendue fanfiction devienne réalité. Cette conversation improbable leur donne l’occasion de complimenter leur coloc qui lui se demande pourquoi ils semblent autant détester Chris Pratt. « Attend on te fait tout plein de compliments et toi tu t’intéresses toujours à Chris Pratt ? J’aurais dû être lui... » répondit-il en faisant non de la tête. Même si les années passent, il ne manque une occasion pour glisser à son meilleur ami qu’il lui plaît, pour la blague bien sûr. Enfin s’il y avait une micro chance pour Concho soit intéressé par les hommes, il sauterait dessus sans hésitation, mais il sait que c’est mort, il faut qu’il se rende à l’évidence, il ne peut que rêver en fan-fictions, sous d’autres personnages. Tahlia leur promet d’écrire l’histoire si un jour elle se met à devenir autrice, et à leur faire une dédicace au début. Concho ajoute que si elle se reconvertit, avec son ancien métier de policière elle pourrait écrire des romans policiers. « J’allais dire que j’veux une dédicace peu importe le livre mais en vrai si ça parle de gens tués dans des conditions horribles, j’sais pas si j’veux être associés à ça. » Son peu de courage l’empêchera de lire le livre de toute façon, ainsi que son désamour pour la lecture. Pour évacuer le sujet des crimes, ils décident plutôt de se faire un câlin et avec l’émotion de Tahlia, Concho imagine qu’elle est enceinte, Perry s’emballant immédiatement avant qu’elle n’annonce que ce n’est pas le cas et que sa vie sentimentale est au point mort, son ancien coloc ne manquant pas l’occasion de la taquiner par rapport à sa blague de tout à l’heure. « J’suis sûr que y’a des gens qui pourraient aimer, y’en a qui ont des kicks un peu spé. » relativisa Perry avant que la conversation ne parte véritablement sur le sujet de la colocation, qu’ils acceptaient tous les deux que Tahlia réintègre, enfin surtout Concho, sans consulter Perry. « J’suis pas sûr que ça fonctionne comme ça la propriété. Vous m’enlèverez pas le 17, faudra me passer sur le corps ! » dit-il alors qu’ils savent très bien qu’il adorerait qu’ils lui passent sur le corps tous les deux. C’est arrivé pour un des deux en tout cas. De toute façon dans cette coloc presque tout le monde a couché avec tout le monde, ce qui a pu créer quelques tensions par le passé. Mais ça c’est à cause des sentiments, un truc dont Perry n’est pas franchement adepte, au moins ça lui évite des problèmes. « Même si on cherchait personne tu aurais pu venir t’incruster, le canapé est très confortable, mon lit aussi, mais bon bref, welcome back. » Au moins ils n’auront plus à chercher quelqu’un pour vivre avec eux et avec elle il sait que ça matchera. Tahlia propose de revenir dès le week-end et Concho lui ne veut pas attendre et lui propose de revenir dès maintenant. « Ouais en vrai tu peux revenir quand tu veux, et si t’as pas trop de trucs on peut faire ça là, ou une partie là et le reste plus tard. Passe au moins la soirée avec nous. » Il tente de négocier alors qu’il n’y a peut-être rien à négocier.

Non, Star Lord et Peter Parker n'avaient sûrement qu'une infime chance de finir ensemble. Et à moins qu'il n'existe un multivers dans la vie réelle, Perry et Concho n'avaient que peu de chance de terminer ensemble, peu importe les vagues de compliments qu'il pouvait faire à l'encontre du jeune Rosenbach. « Oublie Chris Pratt ! » dit-elle en riant, ne voulant pas trop s'aventurer sur le sujet des on-dits à son propos. Elle préférait largement leur Concho et son ouverture d'esprit. Une telle ouverture d'esprit que l'idée même que Tahlia puisse écrire un bouquin ne semblait pas impossible pour lui. « J'ai été policière à Bowen. Pas à Chicago. Pas à New York. À Bowen. Je ne pense pas que les contraventions du Maire feraient un bon sujet pour un livre. » Il était vrai qu'en disant qu'elle avait été policière, on s'imaginait de folles affaires. Il y en avait eu quelques unes, oui, mais rien de bien transcendant.  Ou alors il faudrait raconter sa propre histoire, mêlant corruption, amour et mafia. Et là, la dédicace pour le 17 aurait toute sa place. Elle secoua la tête aux mots de Perry, riant de bon cœur. « Tu auras juste à lire la première page, c'est tout ! » Mais trêve de plaisanterie, l'heure était plutôt au débordement d'émotions et à ce câlin collectif qui lui faisait un bien fou. Elle était heureuse de les retrouver et elle ne le cachait pas, tant et si bien que cela porta à confusion. Ils crurent tous les deux qu'elle était enceinte, comme si elle n'avait pas le droit d'être JUSTE sentimentale. Vu ses échecs amoureux, il n'y avait aucun souci à se faire. Il n'y avait pas de brioche dans le four. En même temps, comme Concho le disait, si elle se mettait à jouer les psychopathes, pas sûre que cela joue en sa faveur auprès des hommes. Ou alors uniquement pour ceux à qui ce genre de trip plaisait. Elle regarda Perry en secouant énergiquement la tête. « Ah nooooon, merci ! J'veux une histoire normale pour une fois. Enfin pas trop creuse non plus... mais saine. » Fini le Henry légèrement flippant. Fini tout le reste. L'heure était maintenant au retour au 17. Les deux étaient parfaitement d'accord pour qu'elle revienne ici, ce qui lui faisait bien chaud au cœur. « S'il faut te passer sur le corps, je suis sûre que tu ne dirais pas non à un coup d'état au 17. » Il avait tendu la perche, là. Et au sens littéral de la phrase, il s'en était passé des choses dans cet appart'. Mais soyons sérieux, au fond, tout était grâce à lui. C'était lui qui avait ouvert les portes du 17, agrandi l'appart' pour qu'ils puissent vivre encore tous ensemble. Alors non, il n'y aurait pas de coup d'état. C'était un proprio vachement cool, Perry. Tout ce qui lui appartenait ici leur appartenait aussi. Même son lit ! « Quelle générosité ! » dit-elle, malicieuse. Mais si elle pouvait récupérer sa chambre, ce serait quand même bien mieux. Maintenant, il restait à organiser le déménagement. « J'ai quelques petits meubles et des cartons. Rien de fou. » Elle avait préféré repartir à zéro, en vendant tous les gros meubles. L'un comme l'autre étaient même partants pour qu'elle ramène ses cartons dès à présent. « Bah pourquoi pas ! Je peux déjà aller prendre quelques cartons chez moi et prendre le reste plus tard. » Elle chercha ses clés de voiture dans le sac et avant même de partir, elle claironna : « Et bien sûr, je ramène la bouffe... et les boissons ! » N'y avait-il pas meilleure façon que de renouer avec le 17 en préparant une belle beuverie ? Sûrement pas...