Send out your ray of sunshine + Charlie & Alba

La soirée de la vielle avait été arrosée, Léo avait rejoint des amis pour regarder un match de rugby au bar de la plage, ça avait fini en bain de minuit plutôt alcoolisé. En ce moment il retrouvait une sorte de seconde jeunesse, il sortait beaucoup, finissait généralement dans le lit d’Alba, quelque soit l’heure, il profitait et ça lui allait bien, cette liberté qu’il n’avait pas ressentie depuis longtemps, il ne courrait plus après une femme, il se foutait de ne pas être en couple, de ne pas savoir de quoi demain sera fait. Evidemment il avait des sentiments pour Alba, sûrement que s’ils officialisaient une relation ça ne le dérangerait pas. Mais il ne se posait pas de questions, il ne forçait pas le destin comme il avait essayé de le faire par le passé, à tort. Ce matin il s’était réveillé difficilement, la tête en vrac, il aurait bien passé la journée à larver sur son canaper mais il avait un repas de prévu chez Jensen, elle l’avait prévenu la veille, Charlie avait besoin d’amis, Léo n’avait pas tellement compris ce que ça voulait dire, mais passer la journée avec ses deux blondes préférées ça lui allait très bien, enfin sans la gueule de bois ça aurait été encore mieux ! Et puis il ne pouvait pas refuser, la jeune maman avait certainement déjà prévenu leur fils que son père serait là, il se voyait mal le décevoir en décommandant. Il se chargeait du vin, comme il savait bien le faire et après une douche bien méritée il avait pris le chemin de la maison d’Alba. Pour une fois il rentrerait par la porte d’entrée, en frappant, comme un vrai invité, ça arrivait rarement, il était habitué à prendre la clé cachée sous la pierre pour ne pas réveiller leur fils et se glisser dans son lit. Il se sentait étrange, face à cette porte, il ne savait pas bien comment il allait devoir se comporter aujourd’hui. Ce fut un petit garçon qui lui ouvrit, tout sourire. Salut Jony Jon ! T’es tout beau aujourd’hui ! Maman est là ? Jonah lui sauta dans les bras et Léo profita de ce moment de tendresse avec son fils avant de s’avancer dans la maison alors que le petit blond lui tirait le bras. Viens, je te montre. Tu sais, je vais faire un gâteau avec Charlie ! La voix de son fils tout excité, un peu trop aigüe pour son état, lui vrilla le cerveau, mais il était heureux d'être là.

@Charlie Keynes @Alba Jensen

En rentrant du travail, elle était passée chercher Jon à l’école. Ce matin, il avait appris que Charlie et Léo venaient manger à la maison. Elle plaignait sa professeure qui avait dû devoir gérer son enthousiasme toute la journée. Mais elle n’eut aucun retour Alba, supposant que tout c’était passé correctement. Mais Jon était bien trop excité, parlant tout le long du retour à la maison. Il parlait beaucoup de Charlie. Surtout qu’Alba n’avait pas hyper bien dormi. La veille, elle s’était emportée contre Freja, passant la soirée à lui envoyer des réponses houleuses à son ex. Alba avait choisi son camp, Charlie avait été depuis le début une amie extraordinaire. Toujours présente dans les pires moments, Alba ne pouvait pas la laisser seule en ce moment. Elle avait déjà préparé le repas qui serait froid quand on sonnait à la porte. Jon se précipitait pour ouvrir pendant qu’Alba finissait de se changer. La veille, Léo ne l’avait pas rejoint, l’avertissant qu’il allait passer la soirée avec des amis. Il n’y avait rien d’officiel entre eux, mais cette nuit il lui avait manqué. En descendant, elle entendit son fils parler à son père avec toujours ce même enthousiasme. Sur le chemin de la cuisine pour eux et du salon pour elle, ils se croisaient. Alba lui offrit un large sourire. Au même moment, on sonnait à la porte. « J’Y VAIIIIIIIIS. » Criait Jon, abandonnant ses parents. Alba s’approchait de son amant. « Tu m’as manqué cette nuit. » Puis elle l’embrassait rapidement, avant que Charlie et Jon ne les rejoignent. Quelques secondes plus tard, elle souriait à Charlie qui semblait bien triste. Elle la prit dans ses bras pour la réconforter et lui signifier qu’ici elle avait le droit d’être triste si elle le voulait.

Ces derniers jours, Charlie passait des nuits blanches à sangloter et cupabiliser. Après ses heures matinales de boulot, l'épuisement se faisait ressentir et quand elle rentrait enfin chez elle, elle parvenait à s'assoupir.  La douleur et le manque de Woody grandissait. Elle voyait le temps qui passait se creuser aussi sûrement que leur éloignement et cela lui crevait le cœur. En dépit de tout ce qu'il s'était passé elle gardait l'espoir qu'il lui revienne. Elle ne pouvait se résoudre de rayer un an auprès de lui, de hauts et de bas. Car en effet les sentiments étaient à présent bien ancrés, elle le réalisait maintenant qu'elle l'avait perdu. En dehors de la chaleur de ses bras, Charlie se rendait compte qu'il lui manquait bien plus que pour cela. Avec Woody ils avaient trouvé un certain équilibre et mais si ils n'avaient jamais voulu se prétendre comme couple, leur quotidien en avait tout l'air. Et c'était bon de, autrefois, retrouver son affection, ces moments de tendresse et parfois de fous-rires.

Le jour où tout s'est écroulé, Alba fut la première personne que Charlie a contacté. Elle avait pleuré chaudement au téléphone et cette première tentait depuis, de la consoler. Cela lui donnait du baume au coeur de voir son amie aussi dévouée à elle et elle ne savait comment la remercier pour tout ce qu'elle faisait pour elle. Alba se montrait toujours de bonnes ressources pour lui changer les idées et elle accepta de venir chez elle profitant au passage de la présence de son fils Jon et son ami Léo. En arrivant à la maison ce fut le petit garçon qui l'accueilla avec une joie débordante. Jamais elle ne l'avait vu le serrer aussi fort dans ses bras. Ce fut avec un mince sourire qu'elle rejoignit Alba et Léo. Elle enlaça Alba et dû chercher la force de retenir ses larmes pour ne pas craquer, ce qu'elle parvint non sans peine. Ça va? demanda-t-elle distraitement.

Dans sa folle jeunesse, Léo avait connu tous les excès, la fête jusqu'au petit matin, les alcools les plus forts qui te retournent l'estomac, les herbes qui font planner, la musique trop forte, les pilules magiques, le bolide de papa qui roule trop vite, les bagarres en pleine rue pour une broutille. Et puis les potes, toujours, inséparables, c'était Woody, Romy, Liam, Mia et les autres, envers et contre tout, tous les soirs ou presque, c'était l'insouciance. A cette époque Léo était le roi du monde, rien ne pourrait jamais lui arriver, il était jeune, il était immortel. Et quelque part ça lui manquait, de ne pas réfléchir, de s'amuser comme si le monde était à ses pieds, de s'étourdir sur la piste de danse, de s'enivrer d'alcool et de jolies filles. Depuis il avait connu la mort, la perte, les désillusions, les responsabilités et la paternité. Depuis il était adulte et il glissait doucement vers la maturité, au grand soulagement de sa mère qui pensait que ça ne viendrait jamais. Pourtant il n'était toujours pas stable, il était incapable de se construire une relation d'avenir avec une femme, pour preuve, le carnage de son histoire avec Cambridge. Il était encore possible qu'il plaque tout sur un coup de tête en prenant son sac à dos et advienne que pourra. Mais il ne le ferait pas, tant que ses nuits seraient rythmées par ses rendez-vous nocturnes avec Alba, tant qu'il n'aurait qu'elle en tête et cette envie de la retrouver ce besoin d'être avec elle. La blonde c'était cette surprise, cette évidence qui s'imposait tous les jours un peu plus. Elle l'avait déjà été, à Bangkok, même si à cette époque il avait fermé les yeux. Peut être qu'aujourd'hui il était prêt à les ouvrir. Ce qui ne changeait jamais c'était son sens de l'amitié, Alba lui avait dit que Charlie avait besoin d'eux, alors il était venu, c'était important pour lui d'être là. Il se doutait qu'il s'agissait de Woody, quelque part il espérait que ça ne serait pas si grave que ça, parce qu'il n'avait pas envie de faire un choix entre deux amis. Et puis dans sa tête ça ne pouvait être que Rutkowski qui avait encore fauté… Arrivé chez Alba, Léo était heureux d'être accueilli par son fils mais au fond il avait surtout très envie de retrouver sa maîtresse. Ça tombait bien, juste après lui alors qu'il s'avançait dans la pièce de vie, on sonna à la porte et Jon se fit un plaisir d'aller ouvrir, laissant le loisir à ses parents de se retrouver à l'abri de son regard curieux. La blonde était belle, si belle, bien plus fraîche qu'il ne devait l'être ! Elle s'autorisa à l'embrasser et Emerson se dit que ce n'était pas assez, ce baiser volé. Il sourit en coin en la regardant. Tu m'as manqué aussi, surtout quand je me baignais dans la mer, sans vêtements… il la cherchait. Même s'ils n'étaient pas là pour ça. Charlie arrivait déjà de toute façon, Léo lui offrit un sourire timide, si lui avait la tête d'un homme qui n'avait pas dormi, elle avait le regard triste et ça lui brisa le cœur. Alba était bien meilleure que lui pour consoler, déjà elle prenait sa copine dans ses bras alors que lui hésitait. Elle semblait perdue, alors il fit ce qu'il savait faire de mieux. Bon, je crois qu'on a tous besoin d'un verre. Je nous sert ? Jon, une grenadine ? Et pour eux, il faudrait plus fort que ça !

@Charlie Keynes  @Alba Jensen

Charlie avait été un évidence pour Alba. C’était un coup de foudre, une amitié si belle et si puissante. Ça ne faisait que quelques mois et pourtant Alba comptait garder Charlie dans sa vie. Puis Jon l’adorait, connaissant déjà la pâtissière puisqu’elle était également l’amie de Léo. Aujourd’hui, elle avait besoin d’eux. Alors ils seront là, pour elle. Après tout ce qu’elle faisait pour chacun d’eux, c’était au tour de Léo et d’Alba d’être des amis fidèles. Jon était aussi tout excité à l’idée de voir la belle Charlie et son papa. Mais Alba se doutait bien que Jon avait plus envie de voir la pâtissière qui le régalait de pâtisserie. Une première personne arrivait. C’était Léo. Dès qu’elle le vit, les yeux d’Alba scintillait. Avec sa barbe de trois jour et son sourire, il était tout simplement beau. Cette nuit, ils l’avaient passé séparé, chose qui n’était pas arrivé depuis un moment. Alors elle n’hésitait pas à l’embrasser, l’attirant à elle pour assouvir ce manque. Il était joueur Emerson. Elle le regardait faussement choqué. « Tu as osé le faire sans moi ? Tu sais que ma vengeance sera terrible. » Disait-elle en riant avant de s’éloigner de lui. Charlie arrivait le visage si triste. Cette image brisait le cœur à la blonde. En quelques secondes elle consolait son ami alors que Jon s’approchait de son papa, un peu curieux de la situation. « Oui ça va. » Pas la peine de lui demander à elle, Alba connaissait la réponse. Léo, témoin de cette scène proposait à boire. « Oui ! » Disait le petit garçon qui s’approchait alors de Charlie. « Pourquoi t’es triste ? » Alba souriait, alors que le petit groupe se dirigeait vers la cuisine.

Elle avait perdu son sourire, Charlie, elle ne savait pas faire semblant en présence de ses amis. Léo l'avait déjà vu au pire, lors du décès de sa mère. Alba, qu'elle avait rencontré il y a bientôt un an, connaissait tout aussi bien Charlie. Ce n'est pas pour rien qu'elle la considérait comme une de ses meilleures amies. D'ailleurs elle était plus qu'heureuse de les voir se retrouver, dès le départ elle avait eut le pressentiment qu'ils étaient faits pour être ensemble.

Alors que les deux jeunes femmes s'enlaçaient pour se saluer (mais aussi parce qu'Alba souhaitait lui apporter son réconfort, elle le savait), Léo leur proposa à boire. Oui, merci Léo. lui dit Charlie avec un très mince sourire. Leur fils Jon, s'approchait. Le charmant bambin vint jusqu'à Charlie, et la prit au dépourvu en lui demandant pourquoi elle était triste. Charlie regarda en direction de Léo et Alba à tour de rôle et hésita à répondre à la question. Oh, eh bien... Tu vois, je... je me suis fâchée avec mon amoureux, alors je suis un petit peu triste. Mais ça va s'arranger. précisa-t-elle aussitôt pour ne pas qu'il s'inquiète. Elle n'aimait pas les mensonges, Charlie, mais en réalité elle ne savait absolument pas si cela allait s'arranger.

Emerson se laissa embrasser de bonne grâce, même si Jonah n'était pas loin, son fils était tellement surexcité à l'idée que Charlie vienne qu'il ne s'occupait pas du tout que ses parents batifolent. Et puis il était au courant pour eux deux, alors il ne servait plus à rien de se cacher, bien qu'ils restaient prudents puisque la nature de leur relation n'était pas encore totalement claire, ni officielle surtout. Bien qu'à ce stade ça s'apparentait plus à un secret de polichinelle qu'à autre chose. Je n'attends qu'elle, ta vengeance ! Qu'il affirma, presque triomphant, sûrement qu'il s'attarderait ici ce soir, cette nuit, pour retrouver la chaleur de ses bras. Un fois Charlie arrivée, Léo se trouva la mission parfaite de servir un remontant à tout le monde, lui il se contenterait d'un verre d'eau gazeuse bien fraîche, qu'il trouva dans le frigo d'Alba alors qu'il s'affairait déjà à faire le service. Il repéra une bouteille de vin blanc et leur servit un verre à chacune et pour Jon, une grenadine bien noyée. Le petit monde le rejoint bien vite dans la cuisine et donna son verre à chacun. La question, posée en toute innocence par le petit garçon, fit rater sa gorgée à son père, il toussa. Jonah ! Mais le mal était fait et puis il avait bien le droit de savoir après tout. Il regarda Alba qui, elle, semblait totalement détendue puis grimaça en écoutant la réponse de Charlie. Jon sembla comprendre qu'il avait peut-être dit une bêtise, il devenait tout rouge sous ses boucles. La pâtissière entrepris de lui expliquer et Jon la fixa un moment sans rien dire, avant de faire une moue boudeuse. Si tu veux moi je peux être ton amoureux, comme ça tu ne seras plus triste ! Léo ne put s'empêcher de pouffer de rire, cette réponse était d'une logique implacable, les enfants ne s'embarrassaient pas de filtres et trouvaient une solution simple. Le petit blond semblait être d'une sincérité désarmante. Le regard de Léo se posa sur Alba, puis Charlie, il haussa les épaules en souriant. Hé ! C'est bien mon fils, il a tout compris ! Il fanfaronnait presque, à voir son gamin débuter timidement dans le monde de la séduction. Mais en vrai c'était bien de l'avoir ici, pour apporter un peu de légèreté et redonner le sourire à Charlie.

@Charlie Keynes  @Alba Jensen

Alba avait beaucoup de défauts, et Léo était doué pour les faire ressortir. Mais quand il s’agissait de ses amis et surtout de Charlie, Alba ferait tout pour lui redonner le sourire. Elle savait qu’entouré de Léo, Jon et elle, Charlie passerait une bonne soirée même si elle serait courte. La française aurait le loisir de parler et de se lâcher, et peu import que Woody soit l’ami de Léo. S’il le fallait, Alba l’insulterait de tout les noms. Déjà, elle avait prit la défense de Charlie s’opposant à Freja. Pour l’instant, elle se perdait dans les bras de son amant qui avait osé se baigner nu sans elle. Elle riait sachant que cette vengeance serait bien trop douce. « T’es incorrigible. » Disait-elle en riant avant de lâcher Léo. Charlie apparaissait aux côtés de Jon . Son amie avait l’air si triste et si perdue et sans hésiter Alba la prit dans ses bras. « Merci Léo. » Elle lui souriait en le suivant dans la cuisine suivi de la blonde et du petit bouclé. C’était étrange de le voir ainsi Léo, dans sa cuisine à elle en train de faire le service. Mais c’était une image qui lui plaisait tandis que Jon posait une question à Charlie. C’était mignon et Charlie répondait avec honnêteté. Qu’il était mignon son petit blond bougon et un peu jaloux proposant à la belle Charlie d’être son amoureux. Elle le savait Alba que Jon aimait beaucoup son amie, toujours partant pour faire la cuisine avec elle. Parfois Jon voulait même s’arrêter en chemin pour acheter des fleurs pour la pâtissière. Alba savait qu’un jour il aurait le cœur brisé, parce que Charlie en aimait un autre bien plus âgé. Elle fronçait les sourcils à la réponse de Léo. « Pourquoi ? T’as souvent consolé des femmes tristes ? » Demandait-elle un peu méfiante mais en riant également.

Spoiler:

Chez Alba, Charlie se sentait toujours bien. Il y régnait quelque chose de familier quand elle s'y retrouvait. Jon, Léo et Alba ; c'était un peu comme sa deuxième famille. Une famille de cœur. Tout comme avec Jules, elle passait beaucoup de temps auprès d'eux. Et aujourd'hui elle en ressentait le besoin d'être avec eux. D'ailleurs le petit Jon avait remarqué sa tristesse. Elle savait que le fils d'Alba et Léo était attachée à elle, car à chaque fois qu'elle avait l'occasion de le garder ou de le croiser, il débordait de joie. Elle trouvait ça attendrissant.  Encore plus quand il lui proposa être son amoureux. "Pour ne plus être triste". Charlie s'agenouilla et le prit dans ses bras. T'es mignon mon lapin. s'attendrit la pâtissière avant d'embrasser la joue du petit garçon. Léo pouffa de rire, l'air vantard. Charlie allait se contenter de lever les yeux au ciel et de ne pas répondre mais ce fut Alba qui releva sa remarque. Elle demandait si il avait souvent consolé des femmes tristes. Évidement songea Charlie. Même si Alba riait, Charlie ne savait pas comment elle prendrait une réponse franche et maladroite de Léo. Pitié, ne répond pas à cette question. s'empressa d'intervenir la blonde qui arborait un sourire forcé.

Jonah était un amour et à lui seul il aurait pu consoler le cœur triste de Charlie, à force de câlins d’une tendresse et d’une candeur si attachante. Léo n’était pas vraiment au courant que son fils en pinçait un peu pour la blonde, du moins autant qu’un petit garçon de cinq ans puisse en pincer, les premiers amours, parce qu’elle était jolie et gentille et parce qu’elle faisait de bons gâteaux. Au même âge, Léo était amoureux de sa maîtresse, il ne s’en souvenait pas mais sa mère aimait le lui rappeler quelques fois, surtout qu’elles étaient amies à l’époque. C’était le genre d’amour qui passait, qui ne bouleversait qu’à l’échelle de ce jeune âge. Alba avait l’air un courant, peu surprise, plutôt attendrie par la proposition de son fils. Mais Léo, lui ne songea qu’à son égo masculin, fier que son fils prenne le même chemin de séducteur que lui, quoi qu’il n’eût pas à en être fier et qu’au fond il espérait plus que tout qu’il ne devienne pas comme lui. Courir les femmes, ça ne rendait pas heureux. Ce fut finalement lorsqu’il remarqua le regard de Charlie, puis la réflexion d’Alba, puis la supplication de Charlie et enfin les eux paires d’yeux de ses deux blondes favorites braquées sur lui que Léo comprit qu’il avait fait une boulette. Ce n’était pas la première, surtout en présence de ces deux-là. En vérité il s’en foutait, lui de cette amourette avec Keynes, c’était si vieux, il y avait prescription, il pensait même que les deux femmes en avaient déjà parlé ensemble et que ce n’était pas un tel secret. Pourtant ça s’emblait en être un, si. Et cette idée l’emmerda, parce qu’il ne voyait pas pourquoi on en ferait tant de mystère. Il se racla la gorge. C’est une question piège ça ! Petit rire un peu nerveux. Avec la dernière sortie de Charlie, Alba s’attendait à une réponse de sa part. Non, c’est pas tellement, enfin… c’est pas la question. Il s'enfonçait, c'était pire que tout, il tendit alors d’autorité un verre à la pâtissière. Tiens Charlie, pour te remonter le moral, c’est pour ça qu’on est là. Et il noyait le poisson, se noyant également au passage, il ne fallait pas rêver.

@Charlie Keynes  @Alba Jensen

Elle était fière de son fils. Il avait un grand cœur, tellement grand que parfois elle se demande d’où il tenait toute cette gentillesse. Léo et Alba n’étaient pas d’horribles personnes mais elle les trouvait bien trop égoïste par rapport à leur fils. Jon brillait par cette innocence merveilleuse. Il se pensait capable de réparer les maux de la belle Charlie rien qu’avec un câlin. Cela pourrait faire un pincement au cœur d’Alba de voir son fils amoureux, cet amour si pur. Mais c’était tout le contraire, elle était attendrie quand bien même elle savait qu’elle allait devoir le consoler. La belle Charlie ne sera jamais son amoureuse, elle en avait un autre qui lui faisait des misères. La maman fronçait les sourcils à la remarque de son amant. Ça lui ressemblait bien à Léo ce genre de commentaire. Papa tout fier de voir son fils charmer les femmes. Si Jon ne pouvait pas prendre tout ce côté ça l’arrangerait, elle aurait dû mal à voir son fils briser trop de cœur. Alors elle prit le ton de la plaisanterie Alba. Loin d’être naïve, elle savait bien que Léo avait dû en consoler plus d’une de femme. « Non pas du tout ! » Elle allait rire, mais c’était la suspicion qui prit le dessus. Pourquoi Charlie ne voulait pas qu’il répond cette question. Et hop, petite pirouette de Léo pour changer le sujet et sur le coup Alba avait l’impression de manquer d’informations. « Qu’est-ce que vous me cacher ? » Alba saurait leur faire cracher le morceau. Elle prit son air sévère regardant à tour Charlie et Léo. Autant, elle n’avait pas énormément de moyen de pression sur son ami, elle en avait beaucoup plus pour Léo.

De la tristesse, Charlie était rapidement passée à un tout autre état. Le malaise. Léo était le roi de la maladresse et avait un don inouï pour se mettre dans des situations délicates, oui, vraiment c'était prodigieux à quel point il était doué pour cela. Face à la confusion d'Alba, qui n'avait certainement pas envie d'entendre Léo dire qu'il en avait consolé plus d'une, de femmes, Charlie ne résistait pas à l'envie de se cacher dans un trou, même si cela la conduisait au néant. Que Léo est un éléphant dans un magasin de porcelaine? Non je suis sûre que tu le savais déjà. Contrairement à Léo, elle avait répondu du tac au tac et lui s'enfoncait dix pieds sous terre. Au fond de Charlie, son moi-intérieur était exaspéré et voulut balancer son verre sur la tronche de son ami Léo. Ne savait-il pas que les femmes n'apprécient franchement pas de parler des anciennes conquêtes? Encore moins qu'on lui donne l'illusion qu'il ait séduit la moitié du pays. Elle espérait que soudainement qu'il puisse lire dans ses pensées. Des pensées qui disaient bordel, Léo, c'est le moment de la rassurer et de lui dire que non il n'y a pas eu tant de femmes que ça auparavant et que de toute façon il n'y avait qu'elle, Alba, qui comptait.

Comment avait-il pu se mettre dans une situation aussi délicate ? Il fallait bien l’admettre, Léo était le roi des gaffes, il l’avait toujours été. Pour une raison simple, parce qu’il partait du principe que les anecdotes du passé appartenaient au passé et qu’elles ne changeaient rien au présent. Seulement ce que lui prenait pour de fameuses anecdotes, c’était des important pour d’autres, du moins, pas si anodin que ce que lui pensait. Comme cette fameuse amourette d’été avec Charlie, pourquoi en faire tout un plat ? Ça ne concernait qu’eux, ça n’était pas important, voir même, peut-être que s’ils n’avaient pas été aussi proches à cette époque, ils ne seraient pas les amis qu’ils sont aujourd’hui, alors autant en rire. Mais visiblement la pâtissière ne voyait pas les choses de cette façon et il lui semblait que, si elle l’avait pu, elle aurait arraché les yeux et la langue de son ami tellement elle semblait furieuse. Il tendit alors son verre à Alba également, au moins, ce détournement de conversation avait permis, mine de rien, à Charlie d’oublier son chagrin durant quelques minutes, tout n’était pas perdu. Seulement, Léo, lui, devait se sortir du pétrin. Ca suffit les filles, arrêtez de voir le mal partout ! Jon est juste un garçon prévenant, comme son père, voilà ce que je voulais dire. Le ton était assuré, au moins Charlie ne lui arracherait pas les yeux, mais il rapidement noya son regard dans son propre verre, espérant que sa réponse convienne à l’assemblée et qu’ils puissent changer de sujet pour oublier cette gêne. Il savait bien qu’Alba n’en resterait pas là, que ce soit tout de suite ou plus tard dans la journée, elle lui tirerait les vers du nez.

@Charlie Keynes  @Alba Jensen

Quelque chose se jouait à ce moment-là et Alba ignorait tout. Charlie et Léo se connaissaient depuis des années et ils avaient dû vivre des choses qu’eux seuls savaient. Alba ne s’était jamais imaginée qu’il ait pu se passer quelque chose de plus fort que de l’amitié. Elle ne comprendrait pas pourquoi ils lui auraient caché ce genre d’histoire, ç’aurait pu la faire rire si dès le début ils en avaient parlé. Le cacher donnerait à Alba des soupçons. Charlie répondait trop rapidement, et Alba commençait à bien la connaitre sa pâtissière préférée. « Non je ne savais pas qu’il consolait toutes les femmes. » Elle se retournait vers Léo haussant un sourcil. Elle attendait à ce qu’il dise quelque chose pour la faire rire. De toute façon, ils avaient déjà un passé compliqué elle et lui. Alba ne jugerait pas Léo pour son passé mais s’il consolait encore des filles, ça m’énerverait quand même un peu. « Je ne vois pas le mal partout ! C’est vous qui êtes bizarres là depuis cinq minutes ! » Elle les regardait tous les deux avec une envie de leur arracher la langue. « Si vous me cachez le fait que Léo consolait les femmes ça ne m’étonne pas ! » Léo était un séducteur, elle le savait. Alors elle ne voyait pas pourquoi d’un seul coup la tension entre eux était devenue pesante.

Charlie aussi, aurait préféré n'en faire tout un plat de cette amourette d'été qui avait lieu il y a des années lumières. Cependant elle n'était pas certaine que Alba le prenne aussi bien. Léo et Charlie avaient prétendu être de vieux amis, ce qui était vrai dans le fond. Cependant, la gaffe de Léo concernait toute autre chose cette fois. Il sous-entendait avoir consolé beaucoup beaucoup femmes tristes,  Charlie qui espérait que Léo rassure Alba, s'enfoncait clairement dans le sable mouvant. Elle le regardait avec une envie de sereal killer, un peu trop évident. Pour une raison qu'elle ignorait, Alba s'était imaginé qu'ils cachaient quelque chose tous les deux. Léo eut une énième tentative de rattraper le coup. Sans succès. Alba insistait davantage. Est-ce que vraiment vous avez envie d'avoir ce genre de discussion, là, maintenant? demanda la pâtissière qui préférait clairement changer de sujet. Elle le savait que Léo avait la réputation d'un grand séducteur, mais jamais elle n'oserait rajouter de l'huile sur le feu entre le couple. Bien au contraire. Tu me sers un verre, Léo? s'empressa de rajouter Charlie pour faire diversion. Ne sait-on jamais, sur un malentendu, cela pouvait fonctionner. L'espoir fait vivre.