Send out your ray of sunshine + Charlie & Alba

Plus cette petite mascarade durait, plus Léo sentait qu'Alba perdait patience. Ca se voyait tellement que les deux amis cachaient quelque chose à la photographe, que Charlie avait des envies de meurtre alors que Léo s'en foutait royalement. Il ne voulait blesser personne, il ne voulait pas non plus finir avec un œil en moins, mais il sentait qu'il fallait crever l'abcès. Il roula des yeux. Toutes les femmes, c'est à peine exagéré ! Lui il trouvait que c'était carrément une montagne oui, il ne consolait pas la terre entière non plus, il ne fallait pas pousser ! Entre eux trois il y avait Jon, qui sirotait son jus de fruit en les regardant de ses grands yeux bleus curieux. Il ne comprenait rien à ce que les adultes se disaient, mais ça avait l'air sérieux. Bah oui, papa il est gentil, moi il me console toujours quand j'ai du chagrin ou que je me suis fait mal. Le bouchon, Léo le regarda avec des yeux si tendres, cet enfant était une perle. Tu es bien le meilleur entre tous mon Jonah. Tu as le droit d'aller jouer un peu dans ta chambre si tu veux, nos conversations ne sont pas très intéressantes pour toi. Léo n'était pas chez lui, mais il se permit quand même cette suggestion, surtout pour ne pas que son fils entende la suite de la discussion. Le petit garçon ne se fit pas prier pour aller s'amuser avec ses jouets. Puis Léo resservit un verre à Charlie qui le lui réclamait. Oui, on va l'avoir cette conversation, comme ça ce sera fait. Il avala son verre d'un trait et le posa d'un geste un peu trop sec, tant pis, puisqu'ils avaient un pied dedans, autant y mettre les deux. Ca ne sert à rien de tourner trop longtemps autour du pot. Un été, je devais avoir vingt-et-un an, je passais quelques semaines chez les Keynes en France, j'ai passé tout mon temps à courir après Charlie et on a eu une sorte d'aventure. On était gamin, j'étais très con, c'était il y a mille ans, ça ne signifiait rien, j'ai failli me faire assassiner par Jules pour avoir osé toucher sa sœur. Il fixa Charlie avec un air de défi, qu'elle ose le houspiller ! Je ne vois pas pourquoi on en fait tout un flan, j'étais persuadé que vous en aviez déjà parlé entre vous, dans vos conversations de filles. Moi je ne vois cette histoire que comme une anecdote qui fait qu'on en serait pas les amis qu'on est aujourd'hui sans ça. Voilà. Il se tourna vers Alba, ne sachant pas s'il devait également redouter sa réaction. Mais lui, il se sentait plus léger de l'avoir enfin dit, parce que ce secret de polichinelle ça ne pouvait pas durer.


@Charlie Keynes  @Alba Jensen

Il y avait quelque chose d’étrange dans cette ambiance. Alba se rendait compte que Charlie et Léo cachait quelque chose. Elle ne savait pas quoi, mais elle n’aimait pas être dans l’incompréhension. Ils avaient un lien particulier, qu’elle trouvait beau. Cette amitié entre eux était si réelle et si douce, et Alba aimait savoir que Léo avait une amie aussi douce que Charlie et qu’elle avait un ami fidèle. Elle avait toujours respecté cette histoire entre eux, n’étant pas jalouse de leur lien puisqu’elle en avait également avec eux. Léo consolait les femme, ça n’étonnait pas Alba. Mais ils parlaient de discussion, quelle genre de discussion ? Alba n’y comprenait rien et ça l’agaçait fronçant les sourcils à chacune de leur remarque. Heureusement que Jon était là pour défendre son père et Alba le regardait avec des yeux tendres. Il ne comprenait pas ce qui se jouait. Alba ne savait pas encore qu’il y avait eu un mensonge, un secret. Léo congédiait gentiment Jon dans sa chambre et elle sut Alba que ses doutes n’étaient pas vain. Il y avait vraiment quelque chose. Léo bu, Charlie aussi et Alba les imitait, pas prête à entendre la suite. Il lui avouait tout Léo, l’histoire passagère avec Charlie. En soit, il n’y avait rien de grave et Alba aurait pu en rire. Le seul problème c’était la durée de ce mensonge. S’ils n’avaient rien à se reprocher pourquoi attendre un an pour lui dire. Elle les regardait tour à tour. Charlie était mal à l’aise tandis que Léo regardait Alba presque avec défi et nonchalance. Pour c’était dit, plus de secrets et surtout que pour lui il ne fallait pas en faire toute une histoire. « Oh je vois … » Répondait Alba, cherchant ses mots. Mais la seule question qu’elle avait dans sa tête, c’était pourquoi. Pourquoi avaient-ils attendu pour lui dire ? Est-ce que ça se signifiait vraiment rien ? Plusieurs fois elle essayait de dire quelque chose mais se retenant à la dernière seconde. Qu’est-ce qu’elle pourrait dire. « Je vais faire un tour. » Et elle partit, fermant la porte derrière elle dans le jardin Keynes. Il n’y avait aucun mal, c’était bien avant qu’elle ne rencontre Léo. Mais ça l’ennuyait quand même qu’il y ai une autre personne dans son entourage qui ait eu une relation avec Léo. La prochaine fois qu’elle rencontrerait une femme, elle lui demanderait si par hasard elle était passée entre les draps de son amant.

Pour une raison inexpliquée, Alba semblait de plus en plus méfiante et insistante. Pour une autre raison inexpliquée, Léo se décida pour opter qu'il s'agissait du bon moment pour lui révéler le passé entre lui et Charlie. Rapidement il incita Jonah à sortir et le petit loup écouta son père. Pétrifiée, Charlie assistait à la scène totalement confuse et en perte totale de la situation. Léo, qui paraissait sûr de lui, annonça qu'ils allaient enfin avoir cette conversation. Léo... commença par dire la blonde en fronçant les sourcils, sur un air menaçant.  L'atmosphère devint plus malaisante, si cela ne fut possible. Charlie le fusilla du regard mais c'était trop tard. Il avoua à Alba leur très vieille aventure, précisant qu'elle ne signifiait rien. Au moins là-dessus, Charlie était d'accord.  Par contre elle l'était beaucoup moins sur la façon et le moment choisi de l'avoir annoncé à Alba. Elle regardait furieusement Léo mais quand ses yeux se posèrent sur Alba, elle afficha un air tristement coupable. Je suis désolée je ne savais pas comment te dire... balbutia-t-elle en perdant ses mots, sans vraiment savoir quoi dire d'autre. C'en fut de trop pour Alba qui décida de sortir de la pièce. Charlie fit volte-face. T'es vraiment con d'avoir balancé ça comme ça! lui reprocha aussitôt la pâtissière. Merde, Léo! Maintenant elle est blessée! Tu t'attendais à quoi? Elle va s'imaginer des trucs! lui fit-elle remarquer sur un ton de reproche. Il était trop tard pour revenir en arrière.

Alors qu'il revoyait gentiment Jonah dans sa chambre, Léo avait pris sa décision, il allait enfin dire la vérité, il en avait assez de cette gêne pour rien. Autant parler, au moins ce serait fait, advienne que pourra. Charlie tenta une dernière fois de l'en empêcher, mais il ne faisait exprès de ne pas la regarder à ce moment là, rien ne pourrait le faire changer d'avis. Il y avait suffisamment de secrets et de non-dits dans sa vie pour lui gâcher l'existences, de choses bien plus grosses que lui, presque inavouables, qu'il n'oserait peut-être jamais affronter, de quoi faire tout s'écrouler comme un château de carte. Cette histoire-là, avec Charlie, c'était presque une histoire drôle, une anecdote qu'on pourrait raconter en soirée avec un petit coup dans le nez, ça ne signifiait rien, à part qu'ils avaient été jeunes et qu'à cette époque-là les hormones les démangeaient sérieusement. Il n'y avait rien de méchant à avoir flirter ensemble plus de dix années en arrière. Alors il commença. Il déballa tout, à mi-chemin il osa défier Charlie du regard, mais elle semblait mortifiée, Alba également. Lui leva les yeux au ciel devant tant de comédie. Il ne voyait définitivement pas le mal, non. Et il termina donc, soulagé, oui, que tout soit enfin révélé, il aurait même pu osé articuler un sourire, mais les regards braqués sur lui l'en dissuadèrent bien vite. Alba restait visiblement sans voix et elle préféra prendre l'air pour encaisser la nouvelle. Léo tenta de la retenir par le bras, mais elle se libéra rapidement. Alba, attends... elle avait déjà claqué la porte. Il se retrouva alors face à Charlie qui fulminait. Mais qu'est ce qu'elle pourrait s'imaginer merde ?! Ca n'a jamais rien signifié, c'était terminé avant même que ça commence Charlie ! On est d'accord toi et moi, n'est-ce pas ? L'espace d'un bref instant il se mit à douter. Et si Charlie avait eu envie de plus, à l'époque ? Je ne lui ai pas fait la liste de toutes celles avec qui eu une histoire, c'est pas pour lui parler d'un flirt d'été qui date de quand on était gamins ! Et puis c'est vrai, j'étais même persuadé que tu lui en avais déjà parlé, toi. Léo se retourna vers la porte que la photographe venait de claquer et soupira en la fixant. J'vais la rattraper. Il regarda Charlie avec un air contrit, prenant enfin conscience qu'il avait encore une fois fait une connerie. Puis il sortit dehors pour rejoindre Alba qui avait commencé à marcher dans la rue. Alba ! Arrête, s'il te plait ! Il la rejoint en quelques enjambées rapides. Alba, j'suis désolé. Pas pour cette histoire avec Charlie, mais pour l'avoir visiblement blessée et pour le coup il l'était réellement.

Il y a quelques mois, Alba aurait réagit d’une toute autre manière. Elle aurait claqué la porte, avant d’insulter les deux amis. Ce ne fut pas le cas, mais il lui fallait juste deux minutes pour digérer la nouvelle. Surtout qu’ils avaient eu deux ans pour lui dire, alors pourquoi maintenant ? Est-ce que ç’avait été plus qu’une petite aventure et qu’ils avaient eu peur de la réaction de la photographe ? Il lui fallait juste quelques minutes pour encaisser la nouvelle et surtout analyser de manière intelligente la nouvelle. Toute avait été disproportionné. Charline ne voulait pas absolument qu’Alba le sache. A côté, Léo l’avait dit avec tant de nonchalance comme si tout le monde devait prendre l’information avec sourire. Alba de son côté, elle était agacée que cela soit gardé secret et que Léo lui dise sans aucun tact. Elle se dégageait de lui pour sortir, elle avait besoin juste de quelques minutes seules. Dehors, elle soupirait, se rendant compte que cette situation allait encore arriver. Elle connaissait la réputation et le passé de Léo. Il avait eu beaucoup d’aventure et Alba avait des risques d’en rencontrer d’autres. Il était sortit la rejoindre, alors qu’Alba voulait juste être seule. Il arrivait quand même à la rattraper se posant en face d’elle. « De quoi t’es désolé ? D’avoir eu une vie avant ? » Disait-elle en haussant les épaules. Elle avait confiance en Charlie et lui. S’ils lui disaient que ça ne signifiait rien, elle les croyait. « Je me dis juste qu’à chaque fois que je vais rencontrer une femme il y a un risque qu’elle ait un jour partager ton lit. »