Think about the time it took for our paths to cross ı Maximilian

Soraya et toi, ça faisait un bon moment, que vous vous connaissiez. D’abord, parce que ta mère et sa tante étaient meilleures amies. Alors forcément… leurs « repas entre grandes personnes » avaient été tant de prétextes pour que vous fassiez les pires des bêtises dans leur dos étant enfants. Et puis, grandissant, vous étiez restés amis. Surprise, lorsque tu l’avais rejointe sans le vouloir, dans son cursus. Bon, bien évidemment, tu ne l’avais pas choisi pour elle, mais il fallait bien reconnaître que la savoir là représentait un avantage indéniable, ne fusse que pour comprendre les cours lorsque tu séchais : en amitié comme dans ta vie étudiante, elle était un soutien précieux. Et quelle joie, lorsque ta sœur lui avait proposé de faire partie de votre groupe ! Résultat, rares étaient les moments sans celle que tu considérait comme ta meilleure amie.

Pour toutes ces raisons, tu adorais chacun des moments que tu passais avec elle. Alors forcément, comment aurais-tu pu refuser ce moment à deux qu’elle te proposait ce soir ? Une soirée tranquille, sans sa tante ni ta famille ? t’avais accepté directement : il n’en fallait pas plus pour te convaincre. Rapidement, tu avais été te changer, enfilant une chemise noire et un jeans de la même couleur. Veste en jeans pour apporter un peu de couleur, Boum ! Tu étais prêt à passer la meilleure des soirée avec la meilleure de tes amies. Une fois chez elle, tu avais frappé à la porte tout sourire, qui d’ailleurs s’élargissait en la voyant apparaître devant toi : « salut Sury ! » embrassant sa joue, tu l’avais suivie à l’intérieur, avant de la taquiner « toujours, quand je vois tes beaux yeux ! » et lui adressant un clin d’oeil, t’avais hoché la tête : « c’est parfait, je n’en attendais pas moins de toi ! » et ouvrant son sac, il en sortit une bouteille : « j’ai apporté du coca. C’est pas grand-chose mais… j’sais qu’on saura en faire bon usage ! » et riant, tu l’avais posé sur la table « t’as passé une bonne journée? »

Soraya et toi, vous aviez toujours été là l’un pour l’autre. Et ça t’allait très bien. Après tout, tu n’étais pas certain que cela puisse en être autrement : après tout, vos familles avaient toujours été proches, tout comme ta sœur et elle. Elle avait toujours fait partie de ta vie, et tu ne la voyait indéniablement pas sans elle. Et c’était réciproque, à en juger par cette promesse que vous vous étiez fait, il y avait de cela des années maintenant. Etrangement, le temps avait beau avoir passé, cela n’enlevait en rien le caractère important de cette promesse.
T’avais adressé un clin d’oeil à la jeune femme, lui souriant d’un air espiègle, et t’avais caressé sa joue, bienveillant : « Je sais. Tout comme… tu seras toujours ma priorité, darling ! » avais tu lancé, lui tendant ton petit doigt, afin de le croiser avec le sien, en sorte de pacte : « à la vie à la mort blondie ! Mais… que ce soit bien clair : ça ne m’empêchera jamais de te taquiner, et tu le sais bien ! » avais tu lancé moqueur, embrassant sa joue. Renoncer à l’embêter ? Plutôt mourir ! Après tout, qui aime bien châtie bien, selon l’adage, et vous, vous vous adoriez ! d’ailleurs, quand vous ne vous tiriez pas dans les pattes comme deux enfants de cinq ans, vous vous liguiez pour faire les pires âneries. Comme, par exemple… ces fameux mentos dans le coca. Et pourquoi pas ? t’avais arqué un sourcil et haussé une épaule, avant de lancer : « dehors… ça me paraît bien. Pas de nettoyage. Simplement… on va éviter de le faire au pied des plantations de ta tante… aussi cool soit-elle, j’me vois mal lui expliquer que son laurier rose est mort à cause d’une de nos expériences foireuses. » riant, tu t’étais installé à côté de la jeune femme, lui faisant un sourire d’ange tandis que tu vous servais deux verres de soda « dix ? c’est trop long ! 5 ? » avais tu tenté en riant. Bon dieu, quel impatient tu faisais ! t’avais beau grandir, ça, ça ne changerait pas visiblement ! Et beaucoup plus sérieux, tu l’avais écoutée attentivement, avant de lui raconter ce que ta mère avait fait pour toi. Rien qu’à y penser, ton coeur se serrait tant t’avais été touché par son geste. Là, un énorme sourire se dessina sur ton visage, avant que ton regard se pose sur celui de Soraya : «  tu me connais un peu trop bien… ça pourrait être flippant, en y pensant ! » et tu avais ri, avant de poursuivre : « mais...oui. Elle avait pris le même que celui que j’avais – elle savait combien j’y tenais ! Alors forcément, ça a pas mal aidé à ce que je le connaisse par coeur. Ca, et puis… c’est vrai que j’y suis resté jusque tard, tellement j’étais content ! » avais tu avoué tout sourire. Et pour cause : ton ukulélé, c’était grâce à lui que tu composais les morceaux pour le groupe. Et t’as poursuivi « d’ailleurs… j’ai trouvé une mélodie assez cool pour un morceau dont je compte bien faire profiter le groupe. Je te montrerai, si tu veux ! » avais tu lancé dans un clin d’oeil, avant de confirmer « mais nooon ! On sera sages comme des images ! On se connaît, quand même ! » ta petite voix intérieure, à cet instant, hurla au fond de ta tête : oui, justement ! Tu savais pertinemment que vous étiez capables des pires conneries, elle et toi, mais ça ne t’empêcherait pas de kiffer votre soirée : « ça fait bien trop longtemps… et j’espère qu’on va rattraper le temps perdu ? » avais tu lancé en l’observant. Peu-importait ce que vous réservait la soirée. Tu voulais simplement apprécier la présence de ton amie, ça faisait bien trop longtemps à ton goût !

T’avais arqué un sourcil et ri de bon coeur avant de confirmer « bien évidemment, que ça fait partie du deal. Ce ne serait pas nous, sinon ! » amour vache, mais amour quand même, ça avait toujours été comme ça entre elle et toi. En revanche, inutile de préciser que quiconque s’en prendrait à elle, tant par les mots que physiquement n’avait pas intêret à croiser ton chemin. Quoique, ça… c’était impossible ; car si quelqu’un s’en prenait à elle, tu ne le lâcherais pas aussi facilement. Au contraire, tu le traquerais jusqu’à ce que tu le retrouve. Têtu ? Toi ? Oui. Et il ne valait mieux pas t’énerver. Car sous tes airs de calme et de gamin poli, tu savais remettre les gens à leur place lorsque c’était nécessaire. Peut-être que finalement, avec le temps, Tay’ avait déteint sur toi… et ce n’était pas pour te déplaire !
Et t’as éclaté de rire :  « ah bah ça… j’me doute bien ! c’est toujouuurs de ma faute, de toutes façons ! » avais-tu lancé, prenant une pose dramatique, le dos de la main sur le front. Et tu la regardais discrètement du coin de l’oeil avant d’éclater de rire : avec elle, tu ne savais pas rester sérieux bien longtemps.
Lui tendant la main pour serrer la sienne, t’as lancé dans un grand sourire moqueur : « Ok ; vas pour deux alors ! » et tu lui avais adressé un clin d’oeil amusé avant de hocher la tête « carrément oui. J’sais pas comment elle se débrouille pour avoir toujours un coup d’avance, c’est incroyable, non ? » Avais tu lancé en souriant avant de lui adresser un clin d’oeil « ben… peut-être tout à l’heure alors, si on est plus occupés à faire tout péter avec le mentos et le coca ! » avais tu lancé en riant, avant de te relever et de lui tendre la main : « d’ailleurs… les deux minutes sont passées là, non ? » avais tu balancé, lui tendant la main en riant. Toi ? Hyperactif ? Non. Juste hyper heureux de retrouver ton amie « Eh ben c’est un putain de programme de génie ! j’sais pas qui a eu cette idée, mais elle est extraordinaire, cette personne, hein ? » regard insistant sur ton ami, tu lui avais adressé un sourire malicieux avant d’avaler ton verre de soda d’une traite, et d’attraper la bouteille que tu avais apporté. Puis, tu prenais les mentos, partant vers le jardin d’un pas tranquille, suivi de près par Soraya…

Lorsque tu étais plus jeune, tu avais toujours été du genre solitaire. Pas que tu n’aimais pas les autres ou leur compagnie, mais tu aimais tout simplement le calme, et ton petit monde tranquille, dans lequel tu ne permettais pas à grand monde d’entrer. En fait, Soraya avait été l’une des premières exceptions. Elle t’avait vu dans tes meilleurs comme dans tes pires moments, sans jamais te juger. Et c’est à ce moment, d’ailleurs, que tu avais compris : C’était une réelle amie. Et elle tenait ce rôle à la perfection depuis de nombreuses années, maintenant. T’étais même pas vraiment capable de dater quand vous vous étiez rencontrés. Mais tu savais maintenant que cette amitié était indestructible. Qu’elle durerait toute la vie et ça te donnait espoir. « Bien évidemment, j’ai toujours raison, ma chère ! » avais tu lancé en lui adressant un clin d’oeil. Oh, ça, c’était loin d’être la vérité. Mais tu aimais bien jouer les vantards. Oui. Jouer. Car tu ne l’étais pas du tout, en réalité. Et hochant la tête, tu lui répondais d’un air amusé « ne t’inquiètes pas, j’en ai autant à ton service, lorsqu’il s’agit de ma mère : c’pas moi c’est Sora ! » t’as marqué une pause quelques secondes, avant de reprendre : « mais… elle ne me croit jamais. Elle te donne le bon dieu sans confessions, et surtout, elle connaît les conneries dont j’suis capable ! » avais-tu admis en riant, te moquant de toi même. Cet aveu n’était pas la réalité, et tu espérais que Soraya le comprenne : rejeter la faute sur les autres, ça n’avait jamais été ton délire : on t’avait toujours appris à assumer tes erreurs.

Deux minutes de pause. Deux minutes pendant lesquelles tu expliques à Soraya comment ta mère avait pu agréablement te surprendre, l’autre jour : tu n’en revenais toujours pas. « vendu. » avais tu répondu avant de filer comme un gosse vers l’extérieur, écoutant attentivement les instructions de Soraya « attends, attends, c’est qui, qui filme ! Faut qu’on immortalise ce coup de génie ! » t’avais réfléchi trois secondes, avant de trouver un endroit où poser ton téléphone, histoire de filmer sans le ruiner… et d’avoir tes deux mains libres. Et une fois revenu vers la jeune femme, tu attendais qu’elle n’ouvre la bouteille, la laissant s’écarter un peu, puis tu y a mis les mentos. Mais ce qu’on disait était vrai : effet immédiat, tu n’avais pas eu le temps de tracer que déjà, la préparation t’avait pété en pleine face, te rendant trempé et tout collant… exactement ce que vous vouliez éviter, donc. Mort de rire, tu as rejoint Soraya ruisselant, observant la fin de la réaction chimique. Et t’as fini par tendre les bras d’un air malicieux : « Sorayaaaa ! Viens faire un calin à ton Maxouuu ! » avais tu lancé en éclatant de rire

« moi ? Prendre la grosse tête ? Jamais de la vie, ma vieille, tu déraille ! » lui avais tu lancé, mort de rire. Et tu levais les yeux au ciel, amusé par ce qu’elle pouvait affirmer. Le bon dieu sans confession, on lui donnait sans aucun souci. Et ça t’avait toujours fait rire. Combien de fois ses yeux de chat potté à tendance angélique vous avait sauvé la mise ? d’ailleurs, les cours d’acting qu’elle avait pu te donner lorsque vous étiez petits t’avaient sauvé la mise à ton tour ! Tu te mettais à rire de bon coeur, hochant la tête « fais attention, elle est en train de se casser la gueule ton auréole ! » [/b] et tu t’approchais, faisant semblant de redresser ce couvre-chef que seuls les anges connaissaient. Et tu lui adressais un clin d’oeil « tu vois, que j’la vois, « mon ange ! » » avais tu ricané, piquant sciemment ce surnom à sa tante que tu citais. Certes, il n’y avait, à ta connaissance qu’elle pour appeler ainsi ta rouquine, mais ce surnom n’était-il pas de circonstance ? Et puis bien vite, vous partez à l’extérieur pour faire ze connerie qui a pu faire fantasmer tous les gosses d’Amérique, d’Australie et d’ailleurs : la connerie, c’était universel, elle n’avait pas de frontière, et t’étais persuadé que dans tous les pays, les gamins rêvaient de mettre des mentos dans du coca. Heureusement que l’idée ne leur venait pas en même temps. Imaginez le tremblement de terre que ça pourrait provoquer ? Voire même … un tsunami de coca sur le globe ? Tu ne savais pas si c’était possible. En tous cas, en attendant, tu t’étais pris un beau tsunami en pleine face ! Un peu surpris, tu restais statique, avant de réaliser ce qui venait de se passer, et d’exploser de rire « Pitié, faites qu’on ait immortalisé ce moment de génie ! » tu pleurais de rire, retirant ton t-shirt et ton pantalon afin de ne pas salir la maison de la tante de Soraya : il n’aurait plus manqué que ça. Avec la rouquine, tu n’étais pas pudique pour un sou. Après tout, vous vous étiez vus sous toutes les coutures et dans les pires circonstances ; des relookings douteux des parents, aux spectacles d’école. Alors forcément… ça brisait pas mal la glace. Toujours aussi mort de rire, tu courais vers la salle de bains en boxer, traversant la maison le plus rapidement possible, mais les pieds encore mouillés tu glissais sur le carrelage et te vautrais lamentablement. Grimaçant, tu regardais Soraya, faussement blasé « je crois que dieu m’en veut de m’être foutu de sa gueule tout à l’heure ! » tu t’étais mis à rire, entrant dans la salle de bains t’aurais une serviette à me prêter s’il te plait, ma So’ ? »

Un célèbre chanteur francophone avait dit « quoi ma gueule ? qu’est ce qu’elle a ma gueule ? ». Ca, tu l’avais vu en cours, lorsque vos professeurs vous avaient parlé de la musique étrangère. Et ça t’avait fait marrer. Mais pour autant, tu n’aurais pas fait l’affront de sortir cette référence à Soraya : déjà, parce que tu n’étais pas certain qu’elle la comprenne… et aussi et surtout : tu ne savais pas parler un traître mot de français, et tu n’avais pas envie que le fantôme de ce type probablement mort depuis des lustres, ne vienne te hanter pour tous les écorchages que tu pourrais faire à sa langue. À la place, tu t’étais contenté d’une grimace et d’un tirage de langue dans les règles de l’art, mort de rire face à la tête dépitée de ton amie : vous aviez quatre ans d’âge mental. Enfin, surtout toi, comme tu venais de le prouver. Et lorsqu’elle évoqua ta jalousie, tu fis semblant d’être sur le point de pleurer : « mais ouiiii ! Ma maman elle veut même pas m’en donner une, elle dit que les cornes de diablotin ça déforme les auréoles ! Prête moi laaaa ! » tu te déshabillais finalement, tes fringues bonnes pour la machine dans le meilleur des cas… la poubelle, au pire. Tu te mis à rire, mettant tes vêtements en boule dans tes bras, contre ton torse. « oh, oui, j’ai ça en vidéo. Je crois même que j’ai choppé ma déchéance ! » tu te mis à rire, avant de poursuivre « hey, on aura qu’à vérifier ça, lorsque je serai… moins collant ? » tu te mis à rire, avant de te vautrer lamentablement, t’éclatant le coccyx sur le sol. Tu grimaçais avant de te relever. Ouh. Alors celui là, il allait te laisser un bleu digne d’un schtroumpf! pensais-tu avant de rejoindre la salle de bains, préparant la température de l’eau qui viendrait effacer tes maux. Soraya revint quelques instants plus tard avec une serviette. Tu la remerciais, et commençais à te savonner… mais c’était bien trop calme à ton goût. En gamin capricieux, tu l’appelais dans les deux secondes qui suivaient, pas même certain qu’elle soit déjà sortie de la salle de bains « Sosoooo ! j’ai peur quand j’suis tout seuuuul vieeeens ! c’est trop calme sans toi ! » et mort de rire, tu passais la tête par le rideau de douche, un immense air de crapule fiché sur le visage : tu guettais sa réaction.