The Kiwi disaster → Kara Robbins

Tu hochais la tête alors qu’il disait que vous alliez rentrer tous les deux. T’avais besoin de ça. T’avais besoin de lui, de tes médicaments, de repos et surtout que ta fille pétille et soit en pleine forme. T’étais une mama bear, mais quand ta petite oursonne est mal en point, tu ne rayonnes plus et tu ne penses qu’à ça. La main d’Asher avait trouvé la tienne et tu ne t’y opposais pas. T’en avais pas la force de toute façon. T’étais exténuée par cette journée et tu ne savais pas trop comment t’allais faire pour t’en sortir. Tu soupirais et tu boitais. Asher te disait qu’il ne voulait pas lui transmettre ça. « Tu ne lui as pas transmis. » Que tu lui réponds simplement avec un petit sourire qui se voulait réconfortant. Tu réalisais que l’homme pouvait lui avoir transmis, mais tu refusais de l’admettre tant que tu n’aurais pas la preuve concrète que c’était le cas. « C’est pas de ta faute, Ash. J’ai insisté pour qu’elle goûte le kiwi. C’est normal, j’imagine. » T’essayes de pas lui en mettre sur les épaules et surtout de ne pas toi, te sentir coupable. Et ça, c’est clairement plus facile à dire qu’à faire. « On va manger du thaï? » Que tu demandes à Asher. Comme si combler ton estomac allait régler tous les problèmes du monde. Puis tu réalisais quelque chose... « Hey, t'avais pas une rencontre aujourd'hui, toi? » Tu fronçais les sourcils.

Nous étions sur le départ et nous avions beaucoup de mal à laisser Cali derrière nous dans sa chambre d'hôpital. Nous tentions d'être fort l'un pour l'autre, mais ce n'était pas un grand succès. Je m'en voulais que la petite ai la même allergie que moi, qui était assez rare en soit, et même si la brunette tentait de me rassurer, ça ne fonctionnait pas vraiment. Elle même culpabilisait de lui avoir fait essayer, même s'il n'y avait eu aucun moyen de savoir auparavant que Cali allait être allergique au kiwi. Nous étions pathétique, ou juste inquiet comme des parents - une maman et un tonton - pour la petite fille. « Tu adores ça, elle aurait fini par y gouter un jour. » Il fallait que l'on tente d'être rationnel, au moins un petit peu.

« Anh le thaï !!! J'ai commander et j'ai complètement oublié d'aller le chercher. » Dis-je en me souvenant des mes faits et gestes d'un peu plus tôt. Quel boulet ! Le restaurant était toujours ouvert, mais est ce qu'ils allaient être assez gentil pour nous re préparer nos plats ? Je n'en étais pas certain et pourtant nous avions besoin de force pour affronter la suite de cette péripétie. « Je suis désolé, ça m'ai complètement sorti de l'esprit. » Je m'excusais auprès de la brunette, parce qu'elle m'avait demandé plus tôt de lui rapporter du thaï et que je n'en avais pas été capable, elle devait avoir faim à présent. « Je vais les rappeler tout de suite. »

Installés dans la voiture, je regardais le volant devant moi pour essayer de me concentrer sur la question qu'elle venait de me poser. « Oui. Non. Je ne sais pas. Peut être... » Mon cerveau était dans le brouillard et même les questions les plus simples étaient trop compliquées pour y répondre. « Si j'avais rendez vous, ils comprendront. Ce n'est pas grave. » Dis-je en démarrant le moteur de la voiture pour quitter le parking de l'hôpital. « Est ce qu'on a le numéro du service où elle se trouve ? L'infirmière a dit que l'on pouvait appeler quand on voulait. »

Tu apprenais à lâcher prise, d’accepter qu’il y avait des situations que tu ne pouvais pas contrôler. Tu travaillais beaucoup là-dessus et ta fille dans cet état te demandait une force surhumaine. T’étais toi aussi mal en point… Tu te forçais à te prioriser pour que tu puisses mieux prendre soin d’elle. Après tout, elle était avec les personnes les mieux qualifiées de Bowen. Tu avais rencontré les internes en pédiatrie et ça te rassurait de les savoir présentes. « Je sais, mais est-ce que ce jour était sensé être aujourd’hui? » Que tu lui demandes gentiment. « Maintenant, j’pourrai plus jamais en manger alors que vous êtes dans les parages. » Tu affiches une mine un peu triste, mais tous les deux étaient plus importants pour toi que ce satané fruit de l’horreur.

Tu ris doucement et tu calles ta tête contre lui. « Ça arrive. » Tu ne t’en faisais pas plus que ça avec le thaï. Ta main restait dans la sienne et c’était tout ce qui comptait à cet instant précis. « Est-ce que t’aurais préféré quelque chose d’autres? » Que tu lui demandes gentiment, voulant bien faire. L’homme te répondait vaguement sans trop savoir lui-même. Tu t’installais dans la voiture à ses côtés. « Faut pas négliger les affaires, Ash. » Que tu lui dis. Après tout, tu lui avais emprunté pas mal d’argent dans les derniers temps… Tu ne voulais pas qu’il soit à sec autant que toi. La musique n’était pas très fructueuse ces temps-ci. À sa question, tu hochais la tête positivement. « Je l’ai sur un papier dans mon sac à main. »

« Mais si tu pourras. Tu en mangeais avant et il ne s'était jamais rien passé. On sera prudent. » On. Je parlais de nous comme si nous étions une famille, que j'allais rester vivre avec elles pour toujours... La situation était temporaire et il fallait que je me le répète pour l'intégrer. Mais après ce qui venait de se passer, je me laissais un peu de répit. Cali avait besoin de nous pour se remettre.

J'avais oublié la commande et je m'en voulais. Kara m'avait spécifiquement demandé de lui ramener et j'avais réussi à oublier. Elle me demandait si j'aurais aimé autre chose, mais non, quand elle avait parlé de thaï, j'avais immédiatement voulu comme elle. Notre commande était toujours la même, et lorsque l'on mangeait elle venait piocher chez moi et moi chez elle... Comme un vieux couple.

« Le boulot ce n'est pas ce qui est important pour le moment. » Et ça ne le serait jamais plus que Cali et elle. J'avais de l'argent de côté, ma maison était déjà payée, je ne devais rien à personne... L'argent n'était pas un problème. La santé de la petite était ce qui me tracassait le plus ce soir et en montant dans la voiture pour quitter l'hôpital je me sentis envahis par une vague d'émotions. Je ne voulais pas la quitter, j'avais peur et j'étais en colère, j'étais triste... Mon front se posa sur le volant et je soufflais lentement pour essayer de gérer. « Je supporte pas de la savoir si mal en point. Je sais que c'est ta fille, mais je l'aime tellement que ça me fait mal physiquement de la savoir malade. J'aimerai pouvoir prendre sa place. » Et son abruti de père qui n'avait même pas daigné bouger ses fesses pour voir sa fille à l'hôpital, ça me rendait fou ! Pourquoi Kara avait choisi Myles ? Pourquoi pas moi ? J'aurais été un papa parfait pour sa fille, je les aurais rendu heureuses...

Tu hochais la tête à ses dires, mais clairement, ça t’avait coupé l’appétit assez fortement toute cette histoire. Des kiwis, t’en voulais plus. « Toute façon, j’en ai plus envie. » que tu disais, t’étais assez catégorique dans ce que tu voulais. « On aura pas le choix, de toute façon. » que tu lui disais simplement. Il avait secoué la tête lorsque tu avais parlé d’autre chose. Il aimait le thaï, lui aussi. C’était un de tes plaisirs coupables.

L’homme te ramenait sur terre assez rapidement. Tu fronçais les sourcils à l’entendre. « Ta business ne doit pas passer après nous, Asher. C’est ton gagne-pain. » que tu lui rappelais. Après, il pouvait bien te demander comment toi tu comptais fermer ton mois en ayant pas un rond pour le moment. T’avais pas envie de chanter, tu songeais te reconvertir autrement. Tu ne savais pas trop en quoi, ni comment… Après tout, tu n’avais pas de grandes études. Une fois dans la voiture, tu posais ta main dans son dos. « Je sais, je le ferais aussi. Mais c’est pas possible. » Tu soupirais, le regard au loin. « Elle va s’en sortir, on a fait ce qu’il fallait. Elle est entre de bonnes mains, maintenant. Il faut leur faire confiance. Viens là. » Que tu lui disais pour lui faire une étreinte douce et tendre. « On va manger du thaï, ok? Ensuite, tu reviens avec moi à la maison. On relaxe, on décompresse et demain matin, première heure on va la retrouver, t’es ok? » que tu lui demandes en gardant ta main dans la sienne.

Kara avait raison quand elle disait que mon business était important, mais il ne le serait jamais autant que les deux Robbins. J'avais toujours un peu d'avance sur mes commandes et mes comptes étaient plutôt bons cette année. Je pouvais me permettre de prendre un peu de temps pour moi, pour elles. Surtout vu l'état dans lequel l'incident me mettait. La brunette fut obligé de m'attirer dans ses bras pour me consoler. Moi, le grand bonhomme à deux doigts de pleurer dans ses bras, elle aurait tout vu. Je repris mes esprits, me redressant en lui prenant la main. « Ok. On fait comme ça. »

J'étais derrière le volant, alors je nous conduisit au thaï où j'avais commandé. Le moteur éteint, je m'étais précipité pour aller lui ouvrir la portière et lui prendre son sac. Mais maladroitement, son sac m'avait glissé des mains avec les bandages et s'était étalé par terre. Tout le contenu du sac s'était répandu sur le sol et je m'étais dépêché de ramasser en m'excusant profusément. J'avais presque tout rattrapé quand je me retrouvais avec un kit génétique dans les mains. « Qu'est ce que c'est ? » J'étais soudainement très curieux. Il semblait y avoir deux tubes de prélèvement et sur un il y avait le nom de Cali. « C'est un test génétique pour Cali ? » Je ne comprenais pas, j'étais intrigué. Mon esprit était brouillon, il allait beaucoup trop vite pour tout comprendre.

Ok, on fait ça. Asher l’avait dit, c’était donc ça que vous alliez faire et tu ne te cassais pas la tête plus qu’il le fallait. On se retrouvait au thaï et en ouvrant la porte, ton sac se retrouvait répandu sur le sol. Évidemment, il devait voir ce qu’il ne devait pas voir… Bordel. T’aimais pas mentir à Asher. Puis, si tu lui mentais, il pourrait sans doute détecter ton mensonge tant tu détestais ça. Tu soupirais. « Oui, c’est un test génétique. » Que tu souffles doucement. « Je voulais être certaine que ma fille n’aille pas de problèmes génétiques et me faire tester également. » Quel bobard de merde que tu lui racontais là. T’espérais que ton explication lui conviendrait. « Bon, on y va? J’ai faim. » Tu allais le recentrer sur la bonne chose à faire dans le moment présent. « En fait, c’est pas ça. » Que tu soupires en mettant ta main dans ton visage. « Tu te souviens de la fois où on était trop ivres et où on a couché ensemble avant que Cali soit là? »

Qu'est ce qu'un test génétique faisait dans son sac ? Surtout pour Cali... Je ne trouvais pas sa première explication très convaincante, et j'avais raison, car deux minutes plus tard sa version changeait. « Tu délires complètement Kara. La seule fois où on a couché ensemble remonte à quelques semaines, pas plus. » Mes neurones ne se connectaient pas très vite, mais lorsqu'ils se regroupèrent enfin pour former une information cohérente, je me retrouva sur le cul. « Non ! Non... Cali. Moi ? » Je n'étais pas le genre de mec qui brisait les couples, alors pourquoi ? Puis je ne comprenais pas pourquoi je n'avais aucun souvenir de ces évènements ? La brunette ne pouvait pourtant pas inventer cette histoire. « C'est la fille de Myles, pas la mienne. » J'avais voulu des centaines de fois dire que Calista était ma fille, encore aujourd'hui je m'étais fait passer pour son paternel, mais ce n'était qu'un fantasme inatteignable. « Pourquoi je ne me souviens pas de cette nuit ? » Finis-je par lui demander. J'étais désorienté et je n'arrivais pas à me faire à l'idée. « Je ne veux pas faire ce test. » Furent mes derniers mots avant que je ne rentre dans le restaurant. C'était catégorique, car quoi qu'il en ressorte quelqu'un serait blessé et je ne comptais pas infliger ça à qui que se soit. Surtout pas à la petite. Je refusais de virer Myles de sa place de père, même s'il était nul, je refusais d'accepter d'avoir manquer autant de moment important si Calista était réellement ma fille... Je préférais rester dans l'ignorance.

Tu secouais la tête négativement. Tu attrapais sa main et tu secouais la tête. « Tu ne te rappelles pas de ta pendaison de crémaillère? » T’avais de grands yeux vers lui.« Tu ne te souviens pas de tout ce que tu m’as dit ce soir là? Tu ne te souviens pas de ce qu’on a fait? » Que tu lui demandes à voix basse. Il ne se rappelait pas de la fois où il t’avait dit je t’aime? Tu tremblais à l’idée qu’il aurait pu l’oublier. Tu affichais une mine triste. « Je ne sais pas si c’est la fille de Myles. » Que tu lui dis finalement en te mordillant la lèvre inférieure. « Je ne crois pas que ce soit la fille de Myles. » Ni dans ta tête, encore moins dans ton cœur. L’homme te questionnait à savoir pourquoi il ne s’en souvenait pas. Tu baissais le regard, les joues toutes rouges. C’était presque mieux qu’il ne s’en rappelait pas. Tu riais doucement quand même. « T’étais fucking ivre. En 20 minutes, t’avais pris 5 shots de tequila sur mon nombril. » C’était normal qu’il se rappelle pas de cette soirée. Toi en revanche, t’avais eu les orgasmes de ta vie, tu pouvais pas oublier. Tu pouvais en faire abstraction par moment, mais pas oublier. Il ne voulait pas faire le test. « Pardon? » Que tu disais en entrant en titubant dans le restaurant. « Attends, tu préférerais ignorer que Calista soit ta fille? » Tu déglutis avec difficulté. « Elle ne t’a rien fait. C’est moi qui t’a tout caché, pas elle, ni Myles. » que tu rugis.

Kara me racontait des choses qui n'avaient pas de sens pour moi. Ma pendaison de crémaillère avait été une super soirée, mais je n'avais aucun souvenir de la nuit, j'avais surement sombré dans un sommeil profond sur mon lit après le départ du dernier invité. Fin c'était ce que je croyais, parce que la brunette avait une autre version des faits. « Je n'ai pas le moindre souvenir. Raconte moi. »  Mais ce qu'elle m'avoua après me fit l'effet d'un électrochoc. Si Myles n'était pas le père de Cali, ça voulait dire que c'était moi. J'avais couché avec Kara lors de ma pendaison de crémaillère ? Les pièces du puzzle s'assemblaient, mais n'en était pas moins très difficile à placer. « Sur ton nombril ? » Kara me donnait les informations petit à petit et j'avais l'impression de découvrir un autre Asher. Un qui avait des couilles, mais qui n'était pas très responsable. « Même saoul je nous aurais protégé, c'est pas possible... » J'étais littéralement sur le cul et je refusais de voir la réalité en face. Cette probabilité qui allait peut être changer toute ma vie.  Quoi que non, je n'en voulais pas de ce changement, alors je refusais de faire le test. Kara le prit très mal et sa rage sortit d'un coup. « Depuis quand tu as des doutes ? Et comment ça se fait que tu ne m'ai jamais parlé de cette nuit là ? Pourquoi tu m'as caché ça aussi longtemps ? »

Il redécouvrait la soirée et c’était toi qui la lui racontait. Il n’avait pas le moindre souvenir. Tu passais une main dans tes cheveux. « On était ivres tous les deux. » Tu déglutis. « Puiiiis, j’sais pas trop… Tu m’as fait un tummy body shot. Ça chatouillait un peu et tu m’as embrassé et… » Tu inspires, tu déglutis et tu expires. Tu trembles encore juste à y penser. « On s’est promis qu’on en reparlerait jamais. Et là, je trahis cette promesse parce qu’on en reparle aujourd’hui... » Tu baisses le regard vers le sol. « On s’est embrassés et fuck que c’était bon. » que tu souffles d’un coup. « Je sais, c’est contre tes principes… Mais j’t’ai dit que je m’en foutais. On était trop ivres, Ash. » Tu déglutis encore. Tu secouais la tête concernant la protection. « Tu ne te rappelles de rien du tout, pas même ce qu’on s’était dit après? » T’étais couleur pivoine, Kara.

Il te demandait depuis quand tu avais des doutes, tu secouais la tête négativement. Tellement de questions auxquelles tu n’avais que très peu de réponses. « Depuis ce matin, avec le kiwi… C’est pas anodin, tout ça. » Tu lui mentais. Elle avait tellement de ressemblances avec Asher que ça t’avait effleuré l’esprit à quelques reprises. Même si tu croyais au fond de toi que ce n’était que parce qu’ils passaient du temps ensemble. « Parce que je croyais que tu t’en souvenais aussi bien que moi… Parce que j’espérais que tu te souviennes de ce qu’on s’est dit ce soir-là. Parce qu’on s’est dit qu’on en parlerait jamais, Asher. Parce que j’ai trompé Myles avec toi, ce soir-là. Et pas que physiquement, Ash. » T’étais gênée. Tu pouvais pas croire que tu lui disais tout dans ce restaurant thaï. « Et puis, c’est pas certain à 100 %, on essayait d’avoir un enfant avec Myles à cette époque… »

Kara me racontait la soirée de ma pendaison de crémaillère. Apparemment je lui avais bu de la tequila sur le corps avant de l'embrasser et de là j'avais accepté de lui faire l'amour sans protection. Ce n'était pas anodin, ça ne me ressemblait pas, même si c'était avec ma brunette. J'avais du mal à accepter, car je n'en avais aucun souvenir, mais je ne pouvais que la croire en voyant l'énergie qui se dégageait de son corps. Elle semblait revivre beaucoup de choses assez agréables en parlant de cette nuit. « Je ne me souviens de rien, mais je suppose que j'ai du te dire ce que j'avais sur le cœur. »  Surement la seule chose qui me ressemblait un petit peu. Cette honnêteté avait du faire tâche à l'époque, car elle était encore avec Myles. Je m'en voulais. J'avais ruiné son couple de l'intérieur et je n'étais même pas foutu de m'en souvenir. Elle avait beau me raconter, je n'avais aucun flash qui remontait à la surface. Rien.

J'avais énormément de questions et plus Kara y répondait, plus je me sentais comme un idiot. J'avais le regard baissé et j'essayais d'encaisser les informations au fur et à mesure qu'elles arrivaient. J'avais du mal à toucher au plat qui venait d'arriver devant moi.
« Je n'arrive pas à me souvenir. Je suis désolé. Je ne sais pas pourquoi je t'ai fait ça, ça ne me ressemble pas. Je n'aurais jamais du m'imposer entre Myles et toi. » C'était elle autant que moi, mais j'étais celui qui avait initié le show en allant boire des shots sur son nombril. Quel débile ! Et maintenant Kara mettait en doute la paternité de Myles. « Elle doit être de lui. C'est pas moi en une fois qui... Elle est de lui. » Je ne savais pas qui j'essayais de convaincre, mais j'essayais en tout cas.

« A chaque fois que je vais te faire l'amour, se sera parce qu'on a bu alors ? » Demandais-je assez triste. L'amour que j'avais pour elle ne savait s'exprimer que lorsque j'avais beaucoup bu ? « C'est plutôt pathétique, non ? D'attendre l'alcool pour laisser libre court à ce que je ressens. »

Il ne se souvenait de rien, mais il supposait correctement. Tu hochais la tête positivement. Tu déglutissais difficilement. « Et je t’ai dit aussi ce que j’en pensais, Asher. On était deux dans ça. » que tu lui dis doucement sans moins te sentir coupable. Asher avait baissé le regard, honteux. Doucement, ta main allait chercher la sienne. « Arrête, tu ne t’es pas imposé. » Puis c’était autant mieux qu’il ne s’en rappelle pas. « J’avais une histoire avec lui qui n’était pas terminée, maintenant elle l’est. » Que tu parviens à souffler. Tu piochais dans les différents plats devant toi, même si t’avais l’estomac tout retourné. Tu haussais les épaules face à sa déduction. « Peut-être, mais en deux ans, on a jamais été capable de concevoir, Myles et moi. Et toi t’arrives dans l’équation… » T’affiches une mine perplexe. « Tu trouves pas que c’est un drôle de hasard? » Tu t’essuyais la bouche avec une des serviettes près de toi. « Si t’es aussi certain de ce que tu avances, t’es prêt à passer le test de paternité, comme ça ce sera réglé une fois pour toute? » Et s’il était le père, tu pourrais t’en vouloir à mort, Kara.

Ton meilleur ami renchérissait sur autre chose… T’en échappais le morceau de poulet qui était coincé dans tes baguettes. Tu ouvrais la bouche puis tu la refermais. C’était vachement triste tout ça… T’étais foutrement mal à l’aise, parce que c’était la deuxième fois que ça arrivait… « Mais Asher, on est pas sensés coucher ensemble, à la base. » Tu te sens coupable de le lui rappeler vu sa mine triste. Tu brimais tes sentiments, toi aussi… mais t’étais pas certaine de pouvoir lui donner ce qu’il voulait et encore moins ce qu’il méritait. « On peut… j’sais pas… coucher ensemble sans engagement, sans mentionner nos sentiments. » Parce que tu le ressentais toi aussi, mais t’étais pas prête à le dire, ni à le vivre au grand jour. Pas pour le moment, du moins.

L'entendre me raconter cette soirée me mettait au plus mal. J'avais toujours cru que j'étais le genre de type honnête, droit dans ses baskets, alors qu'en fait ce n'était pas du tout le cas. Je me dégoutais, je ne me sentais pas bien au point qu'il m'était impossible de manger les plats que j'adorais pourtant. Elle surenchérissait en me disant que pendant deux ans Myles et elle avaient essayé d'avoir un bébé, sans succès et qu'après mon passage, comme par magie, elle s'était retrouvée enceinte. « Je ne savais pas. » Ce test génétique aurait pour but de nous fixer sur l'identité du géniteur de Calista, mais je craignais que ça n'apporte que des problèmes. « Si tu as raison et que je suis le père de Cali, ça voudrait dire que j'ai tout raté de sa vie, la grossesse, sa naissance, ces premières années... Je ne suis pas sur que je pourrais me pardonner ça. » Avouais-je. « Mais si c'est ce que tu veux vraiment, je le ferais... » Je n'allais pas lui refuser ça, se serait égoïste. « Peut être que tu n'es pas obligée de me dire les résultats. »

« Je sais qu'on n'est pas sensé le faire, mais ça s'est quand même produit deux fois. » A l'évidence il y avait une certaine attirance entre nous, entretenu par de très forts sentiments de part et d'autre. Mais Kara refusait de prendre en compte les sentiments, elle n'était pas prête pour ça et à la place elle me proposait d'être son plan cul. Je ne savais pas si on pouvait tomber plus bas que ça, en tout cas lorsque mon regard croisa le sien, il était vide. S'envoyer en l'air, sans émotions, sans sentiments... Elle me voulait comme sex toys le temps de se rétablir. « Ok. » M'entendis-je lui dire. Je ne voulais pas la contrarier, mais l'idée ne m'enchantait pas du tout. « Va pour être ton plan cul. » Il fallait dire les choses telles qu'elles étaient, en plus d'être son ami, le potentiel père de sa fille, je me retrouvais également au rang de plan cul. C'était un downgrade dont je me serais passé.

« Tu ne pouvais pas savoir. » que tu lui disais simplement en haussant les épaules. Cali était arrivée par magie dans votre vie et tu regrettais éperdument que Myles en soit le père potentiel. Asher était négatif et tu secouais négativement la tête. « Arrête, t’es ce qui se rapproche le plus d’un père pour elle. T’étais là dans tout. » C’était la seule influence masculine présente pour elle. Peut-être qu’ils ne vivaient pas sous le même toit. « Si c’est positif, viens vivre avec nous. Tu pourras être davantage présent, si tu le souhaites. » Que tu lui offrais. C’était tout ce que tu pouvais faire en cet instant. Puis, il suggérait de ne pas savoir. Tu hochais la tête positivement. « Comme tu veux, Asher. »

L’homme te rappelait que ça s’était produit deux fois. Tu soupirais. Tu en mourrais d’envie d’être avec lui, mais de l’autre, t’avais peur que ce soit trop précipité. Puis, il te disait qu’il pourrait être ton plan cul, tes yeux s’agrandissaient. « C’est pas ça du tout et tu le sais. » T’aurais voulu qu’il comprenne autrement, il était blessé et toi, ça te frappait de plein fouet. Son regard vide te faisait ressentir la honte de lui avoir proposé ça. Pourtant, toi, tu aurais commencé par ça, c’était plus facile pour toi. Puis, ça aurait pu évoluer d’une autre façon. « Écoute Ash, je vais rentrer toute seule. T’en fais pas pour moi. » que tu lui disais. Tu te levais, chambranlante. Tu déposais un peu d’argent sur la table et tu sortais du restaurant, peinée. T’étais en colère, tu t’en voulais. Tu lui en voulais aussi de ne pas te comprendre. Et pour une des rares fois, tu te laissais à toi-même et tu pleurais parce que t’étais une petite cuillère à café des émotions. Asher et toi n’étiez plus sur la même longueur d’ondes. Tu appelais un taxi qui apparaissait quelques instants plus tard.