Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
— Gamin transi dans ses rêves, qui croit qu’un jour, des ailes viendront affubler ses omoplates. Dix-huit pétales dansants au gré du vent, qui porte et emporte les cœurs et les corps. Délicatesse malgré la maladresse, Ary s’applique en refermant la boîte en carton, enrubannant le tout d’une belle ficelle rouge qui, irrémédiablement, lui fait penser à l’une des prestations scéniques de son danseur favori. Sourire sur le bord des lèvres tandis qu’il fredonne, douce, la mélodie de cet instant. Mains qui s’agitent quand, finalement, il est plutôt satisfait du résultat. La présentation à l’extérieur lui donne l’eau à la bouche, mais un peu moins tout de même que ce qu’il y a à l’intérieur. Pâtisseries qu’on lui a demandé de porter dans des bureaux, Ary ne rechigne pas à la tâche qui fait partie de son apprentissage. Dans les rues de cette ville Australienne, le jeune homme sait qu’il a encore de nombreuses choses à découvrir et son myocarde tambourine au rythme de ses pas sur l’asphalte à mesure qu’il avance. Si certains parlent de rêve Américain, même s’il n’a pas vraiment eu le choix de venir vivre ici, Ary songe qu’il devrait y avoir le rêve Australien. A l’évidence, les coutumes diffèrent de la Corée, son pays d’origine, mais les gens demeurent agréables et paraissent toujours avoir le sourire. Façade ou réalité ? Courte morosité qui traverse le faciès de l’asiatique tandis qu’il rejoint le trottoir à l’opposé. Les prunelles s’échappent alors à droite, à gauche, s’envirant de la foule qu’il fend sans que pourtant quiconque lui prête une réelle attention. Être personne au milieu de tout le monde quand le désir de danser engourdit ses sens et se fait plus pressent. Seulement, Ary sait qu’il doit mener à bien la tâche qui lui a été confiée… Oh ! rien qu’un pas, ou deux. Corps qui s’élance dans une ruelle, une minute ou plusieurs ; mais où sont les gâteaux ? « Non ! Non, non, non, non, non… » Ce sont des rafales de mots en coréen qui dévalent de sa bouche alors que son regard apeuré cherche alentour. Il tourne, se retourne, revient sur ses pas, Ary, mais le carton emballé si soigneusement a disparu. Et dans sa maladresse, il se prend les pieds par terre et manque de tomber sur un homme auquel il se retient. Les oreilles deviennent rouges pivoines et son buste se courbe par réflexe devant l’inconnu – pas si inconnu que ça. « Pardonnez-moi, je suis désolé ! Pardon… » Jeunesse et maladresse riment plutôt bien ensemble.
Je me baladais, sur l’avenue, le cœur ouvert à l’inconnu. J’avais envie de dire bonjour à n’importe qui… En fait non pas du tout, je n’avais pas franchement envie de parler en ce moment. Disons que j’avais pris sur moi pour sortir de mon domicile et aller me promener un peu, histoire de me changer un peu les idées. Mon retour à Bowen avait été un peu plus rude que je ne l’aurais imaginé. J’avais cru, à tort évidemment, que je pourrais retrouver ma vie là où je l’avais laissé. Mais ça n’avait pas été le cas. Durant mon absence, la vie avait continué à Bowen et Charlène, oh ma douce Charlène, avait refait sa vie. Elle était même mariée désormais, et pour couronner le tout, elle attendait un bébé. Je regrettais amèrement mon départ, d’avoir quitté Bowen, Charlène, d’avoir laissé ma fille Gabriella seule en plein milieu de sa grossesse, jusqu’à loupé la naissance de ma petite fille. Et tout ça pourquoi ? Pour le travail… Pourtant, même si j’aimais mon travail, je savais que je ne devais absolument pas le faire passer avant ma vie privée, la preuve, j’avais gâché mon histoire avec Charlène en partant pour le boulot. Dans le monde du travail, nous ne sommes que des numéros, rien de plus. Puis dès lors que l’on n’est plus utile, ou simplement que la vie s’échappe de nous, on sera vite remplacé, sans même qu’ils aient une minime pensée pour nous. Tout ce que les patrons souhaitent, c’est que leur entreprise tourne, le reste c’est bien secondaire pour eux. Aujourd’hui, j’étais malheureux, j’avais quitté la femme de ma vie pour partir en mission et désormais je n’avais plus aucune chance de la reconquérir, malheureusement. Et même si cela me brisait le cœur de savoir qu’elle en aimait un autre, je ferais avec, parce que je tenais à elle et que malgré tout je voulais la garder dans ma vie. Mais soigner cette blessure béante dans ma poitrine allait prendre un certain temps, heureusement que je pouvais aisément compter sur ma fille pour me remonter le moral, comme par exemple avec cette sortie à la fête foraine qui m’avait fait un bien fou. Totalement dans mes pensées, ne me préoccupant absolument pas de ce qu’il se passait devant moi, je sentis quelqu’un se raccrocher à moi. Dans un sursaut, je revenais quelque peu à la réalité et il me fallut bien quelques secondes pour comprendre ce qui était arrivé. Un jeune homme avait manqué de tomber et j’avais été utile puisque s’était rattrapé à moi je lui avais épargné une chute mémorable. Cette voix, je la connaissais. Cet inconnu qui venait de se rattraper à moi n’était pas un inconnu, c’était Ary, ce jeune garçon recueilli il y avait de cela quatre ans par la famille Williams. « Eh, salut Ary ! Ca va, ce n’est que moi, cesse de t’excuser il n’y a pas mort d’homme ! » Je lui tapotais amicalement l’épaule et le scrutais, tentant de savoir si tout allait bien pour lui. « Comment vas-tu ? Ca fait plaisir de te voir ! » ajoutais-je en tentant d’esquisser un petit sourire.
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Dernière édition par Thiago Fitzgerald le Mer 18 Aoû 2021 - 11:40, édité 1 fois
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Sujet: Re: (thiago) over and over again Ven 23 Juil 2021 - 4:33
— Tandis que son cœur continue de tambouriner dans sa poitrine, Ary redresse le regard vers son interlocuteur qui vient de le reconnaître. Un « o » délicat se forme sur ses lèvres alors qu’il bat plusieurs fois des cils, bien certain de se remémorer le visage de Thiago, l’un des amis de ses parents adoptifs. Cela fait quelques temps qu’il ne l’a pas vu et voilà à présent qu’il a manqué de l’emporter dans sa chute. Ses rougeurs intempestives sur son visage ne s’évaporent pas tout de suite, d’autant plus que son aîné utilise une expression qu’il n’arrive pas à saisir. Ses doigts se tordent les uns entre les autres avant qu’il acquiesce doucement de la tête. « Je vais bien, je suis content de te revoir. Mais, Thiago, c’est une catastrophe ! » Encore, le jeune homme observe dans tous les sens, se tourne et se retourne, mais aucune trace des gâteaux qu’il doit livrer. « J’ai voulu faire une pause, enfin, danser un peu, et j’ai posé une boîte de pâtisseries que je dois apporter dans des bureaux… La boîte a disparu. » Profondément ennuyé, il sent déjà les remontrances de son patron quand il va revenir à la boulangerie les mains vides et sans avoir accompli la tâche qu’on lui a confié. Il se mordille la lèvre, ignorant sur l’instant ce qu’il peut bien faire. Submergé par ses émotions, il n’arrive pas à voir au-delà de tout cela. Ses iris sont retournées croiser celles de Thiago alors qu’une bouffée d’angoisse s’immisce en lui. « Je ne veux pas que les Williams soient mis en tort à cause de mes bêtises… » Enfant adopté dont les doutes sont constants, bien que la plupart du temps masqués par de grands sourires biaisés. Ary sait qu’il n’aurait pas dû abandonner la boîte sans surveillance, que les voleurs peuvent sévir n’importe où, mais ses rêves sont parfois trop durs à contrôler pour son jeune âge. « Thiago, je suis désolé de t’embêter avec mes histoires. Est-ce que tu vas bien, toi ? » Les poumons doivent se gonfler de courage à l’inspiration et se libérer, au moins un peu, à l’expiration. Un professionnel lui a expliqué tout cela, il y a quelques mois. Ary va finir par trouver une solution, sinon, il n’y aurait pas de problème, n’est-ce pas ?
Vu l’expression de visage du jeune homme, je me doutais qu’il semblait surpris de me voir. Après tout, cela faisait un moment que l’on ne s’était pas croisé lui et moi. J’avais été absent de Bowen pendant une année entière et cela faisait encore un peu plus longtemps que je n’avais pas vu ses parents, et donc lui par conséquent. Malgré que cela faisait un moment que l’on ne s’était pas vu, il m’avait reconnu et c’était rassurant. On s’était relativement peu vu même si je trouvais ce garçon très gentil, discret. Je l’appréciais beaucoup et j’étais heureux qu’il ait pu se trouver une bonne famille pour être recueilli, il le méritait. « Moi aussi je suis content de te voir Ary. Mais qu’est-ce qu’il se passe ? T’es sûr ? Il y a sûrement moyen d’arranger ça, non ? » Je me sentais un peu mal pour lui, il semblait totalement paniqué mais je ne savais pas encore par quoi. J’espérais que je pourrais lui venir en aide, cela m’embêterait de ne pas pouvoir l’aider, lui qui est si gentil et si adorable. Je vois bien qu’il regarde dans tous les sens mais s’il ne m’explique pas ce qu’il se passe, je ne pourrais absolument rien pour lui. Je me sentais totalement impuissant vis-à-vis de lui. Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas franchement bien la situation. Il avait posé sa boîte de pâtisseries quelque part et visiblement elle avait disparu. Les gens étaient vraiment idiots pour en arriver là, malheureusement c’était assez fréquent. « Tu te souviens exactement où tu as posé cette boîte Ary ? » Le pauvre était tellement paniqué et apeuré par la situation que j’avais la sensation de me trouver face à un enfant qui avait fait une bêtise et qui était pris en flagrant délit. Je venais poser ma main sur son épaule pour tenter de le rassurer. « Personne ne sera mis en tort pour quoi que ce soit, ne t’en fais pas d’accord ? Il n’y a pas mort d’homme… » J’espérais que je saurais trouver les bons mots pour le rassurer et qu’il se sente un peu mieux. Il fallait en tout cas qu’il se rassure d’une chose, il ne risquait absolument rien, et ses parents non plus, pour une fichue boite de pâtisserie perdue. « Veux-tu qu’on repasse à ta boulangerie ? Je repaye la boite et on l’emmène tous les deux dans des bureaux, comme ça tu ne risqueras pas de l’égarer une fois de plus hein ? » Je me voulais rassurant pour lui, je me doutais que sa vie n’avait pas été facile. Les Williams ne m’avaient donné que peu de détail sur la vie du jeune homme et il aurait été déplacé de ma part de demander directement à en savoir plus. S’ils voulaient me parler, ou qu’Ary voulait se confier, ça viendrait d’eux directement mais jamais je ne me permettrais de poser une quelconque question. « Tu ne m’embêtes pas du tout Ary, et si je peux t’aider sache que ce sera avec plaisir. Ca va, on fait aller. Mon retour à Bowen est un peu compliqué mais, ça va passer. » J’inspirais un grand coup. J’avais encore beaucoup de mal à encaisser que c’était définitivement terminé avec Charlène, que je me devais de faire une croix sur notre relation, amoureuse du moins. Je ne voulais pas m’étendre sur le sujet car clairement ce n’était pas le moment de l’embêter avec mes histoires et surtout je ne croyais pas que je saurais me confier à lui sur ce genre de choses, nous n’étions pas assez proches pour cela, et puis il pourrait être mon fils.
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Dernière édition par Thiago Fitzgerald le Mer 18 Aoû 2021 - 11:41, édité 1 fois
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Sujet: Re: (thiago) over and over again Jeu 5 Aoû 2021 - 13:42
— Les seules pensées qui martèlent l’esprit d’Ary en ces instants sont celles des viennoiseries portées disparues. Jamais il n’aurait cru que quelqu’un les volerait, jamais il ne serait dit qu’il serait préférable de ne pas les laisser sans surveillance. Le cœur tambourinant dans sa poitrine, sa tête est une véritable girouette quand il n’a de cesse de tordre ses doigts les uns entre les autres. Sourire est aisé, mais quand les problèmes s’en mêlent, tout de suite, tout semble prendre de l’ampleur et se décupler. « Je-je ne sais pas. Je l’avais posé là, juste sur le muret et j’ai à peine tourner la tête une minute, juste le temps de danser et elle a disparu. La boîte a disparu. » Ses mots se mélangent et il a l’impression que l’anglais se confond avec son coréen natal quand ses idées s’embrouillent. Le regard dirigé vers Thiago, le jeune homme ignore de quelle manière s’y prendre pour retrouver sa boite (dont il doute retrouver la moindre trace). Il commence à prétendre ne pas vouloir causer d’ennuis aux Williams, cette famille généreuse qui l’a adopté et lui offre chaque jour beaucoup de tendresse. Il craint de décevoir, Ary, et cette peur s’accroit de plus en plus ces derniers temps. Le vague à l’âme le submerge partiellement mais il fait de son mieux pour résister. « Tu sais, ils sont si bons avec moi, je ne veux pas qu’ils aient des soucis ! » Il se mord la lèvre, acquiesçant toutefois aux paroles bienveillantes et rassurantes de son aîné. Ary ne le connaît pas vraiment, Thiago étant un ami de ses parents, mais il l’a toujours senti honnête et juste. Des qualités qui ont permis à l’adolescent qu’il est de se sentir en sécurité. « T-tu ferais ça pour moi ? » Et les prunelles s’illuminent quand il renifle en essuyant ses iris d’un revers de la manche. « Enfin, je veux dire que tu n’es pas obligé… Je ne veux pas t’embêter toi aussi, Thiago. Tu dois avoir d’autres choses plus importantes que ça à gérer puisque tu viens de revenir dans la ville. » Mais une fois de plus, l’homme répond par la négative, poursuivant que ça ne le gêne pas de lui venir en aide. Ary ne sait pas comment le remercier mais il se promet de le faire. Thiago s’est proposé de payer et de l’accompagner de nouveau jusqu’aux bureaux où la livraison doit se faire, alors le plus jeune lui est clairement redevable. « La boulangerie est par-là, mais est-ce que… est-ce que je pourrais t’attendre dehors ? Sinon le patron va bien s’apercevoir que j’ai fait une bêtise. »
Je me sentais assez mal de voir le jeune homme dans un pareil état. Il se souciait énormément des Williams et ça faisait plaisir à voir cette reconnaissance qu’il avait vis-à-vis d’eux. Toutefois, je voulais qu’Ary cesse de s’en faire autant qu’il s’en faisait. Il n’y avait absolument rien de dramatique. Les viennoiseries avaient été perdues, ou plutôt volées je dirais au vu des propos que tenait le jeune homme, mais il n’y avait pas mort d’homme. C’était un peu embêtant certes, mais il ne s’agissait pas de s’en faire une montagne non plus. J’allais faire de mon mieux pour arranger les choses pour lui, pour qu’il souffle un peu et qu’il cesse de se torturer pour ces petites gourmandises. Je me sentais démuni face à lui ne sachant que dire ou que faire pour le calmer un peu. Il était beaucoup trop paniqué et je n’aimais pas cela. « Ce n’est pas grave Ary. Sans doute que ces gourmandises sont convoitées alors une personne mal intentionnée les a prise… » Je n’étais pas bien sûr que cela le rassure mais ce que je voulais lui faire comprendre c’était simplement que même s’il n’avait pas posé cette boîte, quelqu’un aurait pu la lui arracher des mains. Il fallait voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide et se dire qu’au moins, il n’avait pas été agressé par qui que ce soit pour des sucreries. Je souris à ce qu’il me dit ensuite concernant les Williams, c’était vraiment touchant et très gentil de sa part. « Je le sais oui, mais ne t’en fais pas, il ne sera fait de tort à personne, d’accord ? Tu as confiance en moi, dis ? » Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il était complètement rassuré, mais il semblait entendre ce que je lui disais et croire en moi sur le fait que j’allais l’aider, que tout allait bien se passer et que personne ne serait mis en cause pour quoi que ce soit. Je hochais la tête à sa question en esquissant un petit sourire. Je voyais ses yeux brillants et cela me fit un petit pincement au cœur. « Bien sûr, pour qui d’autre ici ? » demandais-je avec une pointe d’ironie en regardant autour de moi où il n’y avait personne, ou pas grand monde. Je posais mon index sur ma bouche pour lui faire signe de se taire, ou plutôt lui faire comprendre de cesser de dire des bêtises. « Je ne me sens pas obligé, je le fais de bon cœur. Et tu ne m’embêtes pas petit gars ! Et là je n’ai rien de plus important à gérer, je t’assure ! » lui dis-je calmement en lui souriant et faisais un petit clin d’œil. C’était tout naturellement, sans me poser aucune question que j’avais proposé à Ary de repayer une tournée de pâtisseries afin qu’il puisse les livrer comme il le devait dans les bureaux. Cela ne me coutait pas grand-chose, ça rassurerait le petit, et ça me faisait véritablement plaisir de pouvoir lui venir en aide. « Oui si tu veux, aucun soucis. Tu me dirais simplement ce que je dois prendre, ok ? » lui dis-je calmement en lui tapotant doucement l’épaule. « Ca va aller, on va tout arranger, d’accord ? »
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Dernière édition par Thiago Fitzgerald le Mer 18 Aoû 2021 - 11:42, édité 1 fois
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Sujet: Re: (thiago) over and over again Mar 17 Aoû 2021 - 12:29
— De tous les temps, Ary n’est pas un jeune homme qui se laisse aller facilement. Cependant, quand il s’agit d’événements qui le dépassent, il ignore de quelle manière parvenir à les résoudre. Ary, il est du genre à sourire à tout va, à prendre la vie comme elle a décidé de venir, sauf depuis le drame de ses parents. Bien sûr, sa carapace est solide, mais elle se fissure vite et il doit toujours repasser dessus pour la coller, la re-coller. C’est sûrement pour cette raison qu’il panique rapidement, que la gêne et le désir de ne pas décevoir les Williams est si présente chez lui. Après tout, ce sont eux qui l’ont choisi, ce sont eux qui ont décidé de lui offrir une seconde chance du haut de ses quinze ans. Parce qu’ils lui ont dit, à l’orphelinat en Corée, que les adolescents sont ceux qui sont le moins « pris ». Alors il déglutit, Ary, secoue doucement la tête aux propos de Thiago et essuie ses yeux en cachette, d’un revers de la manche. Ça va aller, maintenant. Thiago accepte de lui venir en aide, il doit cesser d’en faire tout un drame, n’est-ce pas ? Plus facile à dire qu’à faire. Il inspire quelques secondes, expire, prend la route et indique le chemin de la boulangerie en sachant que l’heure continue de tourner. Que vont dire les gens du bureau pour le retard ? Ary se mord la lèvre. « Merci Thiago, merci beaucoup. J’aurais vraiment dû faire plus attention… » Ou cesser de rêvasser pour des désirs qui, à l’évidence, ne seront sans doute jamais réalisables. Pourtant, la danse fait partie intégrante du coréen qui est doué, qui est capable de faire de son mieux pour y arriver. Il acquiesce encore quand son aîné continue de le rassurer, déposant une main chaleureuse sur son épaule. « Oui, d’accord. » Et un léger sourire se trace enfin sur ses lèvres tandis que leurs pas les amènent plus près de la boulangerie. Là, Ary s’arrête, un peu en retrait, et indique les différents noms des pâtisseries qu’il a perdu à Thiago. Le temps que ce dernier aille acheter tout ça, le jeune homme reste caché, le cœur battant, afin de ne pas se faire voir de ses éventuels patrons qui jetteraient un coup d’œil hors de la boutique. Quand Thiago revient, Ary lui fait signe et le remercie encore. « C’est promis, je te rembourserais la prochaine fois qu’on se voit. Est-ce que tu viendras voir Emily et Jack bientôt ? » Car il sait, Ary, que ce sont des amis de Thiago. C’est de cette façon qu’il l’a rencontré, d’abord impressionné par son charisme… et finalement toujours un peu gêné de sa gentillesse envers lui.