truth is like the sun, you can shut it out for a time but it ain't going away (peach's)

Cela fait plusieurs jours que Perry n’est pas dans son état habituel. Comme il est très mauvais menteur mais également pour cacher ses émotions, il trouve tous les prétextes pour passer le moins de temps possible à la maison. Il est presque sorti chaque soir de la semaine mais il sait qu’il ne pourra pas continuer comme ça éternellement. Et puis, il n’a pas envie de mentir à sa fille, ce n’est pas comme ça que fonctionne leur relation. Il avait juste besoin de quelques jours pour digérer l’information, mettre les choses au clair dans sa tête et savoir un peu comment il va lui annoncer la nouvelle. Enfin, pour ce dernier point, il n’y a pas beaucoup pensé, il est pas trop du genre à prévoir les choses à l’avance ou à planifier ce qu’il va dire. Comme ils avaient prévus d’aller au cinéma, il s’est dit que ce serait l’occasion pour lui de lui dire. Il ne pouvait pas annuler cette sortie, Penny se serait vraiment doutée de quelque chose. Son père qui annule une sortie cinéma, pour aller voir un Marvel, non impossible. Certes ils ont déjà vu le film mais même, il aime beaucoup trop les Marvels pour ne pas y retourner. Avant la sortie du dernier Spiderman, le cinéma de Bowen a décidé de diffuser les deux premiers, de quoi remettre un peu les choses en mémoire pour Perry qui ne se souvient plus de la moitié des événements, quand bien même il a vu les deux films plusieurs fois. Il essaie d’agir le plus normalement possible, sa hype réussissant à lui faire un peu oublier le stress de l’annonce qu’il s’apprête à faire. Comme à leur habitude ils prennent des pop-corn et des bonbons pour la séance. L’avantage avec le cinéma c’est qu’il n’y a pas besoin de parler, pendant deux heures il est tranquille mais il sent quand même le stress monter un peu en lui. Lorsque la fin arrive, la salle se vide, quelques personnes restant pour voir la scène post-générique. Comme il n’y a plus personne autour d’eux, le jeune homme se dit que c’est le moment pour lui de dire la vérité à sa fille. « Mon cœur, faut que j’te dise un truc. » Il n’y a qu’à voir la tête qu’il fait pour comprendre qu’il ne va pas juste annoncer qu’il a oublié de racheter du papier toilette. Il sent déjà l’émotion le gagner, il a peur de la réaction de Penny, la pire chose serait qu’elle l’abandonne lui pour aller avec Theodore. « Mais avant ça j’veux que tu saches que je t’aime très fort et que tu seras toujours ma fille. » Il le précise même si elle le sait déjà. De toute façon il ne peut pas repousser éternellement la nouvelle. « Il y a quelques jours….j’ai rencontré ton père biologique et il aimerait te connaître. » Il a dit la deuxième partie de sa phrase à toute vitesse, comme pour mieux faire passer la douleur. Il se dit que comme pour un pansement, s’il l’arrache vite ça sera plus simple que de tourner autour du pot pendant mille ans. La tristesse se lit sans difficulté sur son visage.

Cette sortie est l’une de leur première depuis plusieurs semaines maintenant… et inutile de préciser que Penny est surexcitée. Parce que le cinéma et son père, c’est toute sa vie. Donc forcément, combiner les deux promet une très bonne soirée… d’autant plus qu’il s’agit de deux films Marvel, les deux premiers Spider-Man (de la dernière génération, d’accord) qu’elle a vus en boucle dès que l’édition blu-ray a atterri dans leur boîte aux lettres. Même en ayant vu les films d’Andrew Garfield et de Tobey Maguire, son cœur continue de battre pour Tom Holland. Elle fait partie de la nouvelle génération, que voulez-vous…

Donc forcément qu’elle ne pouvait pas rater cette séance de rattrapages avant le prochain volet dont la sortie est prévue pour mi-décembre. Père et fille ont fait leur entrée dans la salle de cinéma avec un seau de popcorn dont ils n’avaleront même pas la moitié pendant les deux films ainsi qu’avec leur dose de bonbons et de soda qui leur donnera la dose de sucre nécessaire à ne pas s’endormir pendant les trois heures et demie qu’ils passeront dans des sièges des plus confortables.

Elle se tient comme un piquet sur son siège pendant les deux long-métrages, se gave de popcorns comme elle ne l’a jamais fait, boit à outrance… elle profite de la pause entre les deux films pour aller aux toilettes se laver les mains… puis elle appelle Perry de sa voix la plus portante pour qu’il vienne la prendre en photo avec un cosplayeur qui traine dans l’entrée du cinéma.

L’ambiance est bonne, Penny s’éclate sans trop prêter attention au plus important peut-être, à l’air inquiet que porte parfois le visage de son père… Il est bizarre Perry en ce moment, mais elle s’est juste dit que c’était le boulot, qu’il s’en voulait peut-être de pas pouvoir passer autant de temps à la maison qu’avant. Il est sensible, Perry. Elle le connait par cœur, son père. Ou c’est du moins ce qu’elle semble penser.

À la fin de la séance, les lumières s’allument. Le mouvement humain se réveille et les spectateurs sont nombreux à quitter la salle, à l’exception des grands fans qui attendent les scènes post-générique. L’adolescente reste affalée dans son siège, la main enterrée dans le seau de Popcorn qu’ils se partagent depuis le début tandis que l’autre se balade sur son pullover qu’elle essaie de débarrasser de grains de popcorns de sa paume.

Perry ouvre la bouche. Elle l’écoute en continuant de mâcher les sucreries qu’elle a dans le bec. Elle ne prête pas tant attention à ses expressions, ses yeux posés sur l’écran sur lequel défilent des noms. Les secondes qui passent la poussent à tourner la tête pour le regarder. Ses mots sont aussi inquiétants que sa lèvre tremblante.

La gosse se redresse vulgairement dans son siège, laissant tomber quelques bouts de popcorn sur ses fringues. Elle pose le récipient sur le siège d’à-côté et observe son père d’un air des plus attentifs. « Qu’est-ce qui y a, P’pa ? » Elle n’en a plus rien à faire de Spider-Man, maintenant. Quelque chose se trame. Quelque chose d’important.

Elle pose l’une de ses mains délicates par-dessus la sienne. Perry crache le morceau, Penny perd son âme.

Sa peau change de couleur et gagne en pâleur. Son air change pour un genre de… grimace qui n’en est pas vraiment une ? Elle avait déjà un peu mal au ventre à cause de tous ces trucs qu’elle a avalés, mais elle se rend désormais compte qu’il n’en était rien par rapport à cette boule grandissante qu’elle dans l’estomac. « H-Hein ? » Une syllabe passe la barrière de ses lèvres. Rien qu’une syllabe.

Puis un silence suit. Un lourd silence. Le genre de silence qui veut tout dire… ou rien du tout.

Elle a les yeux qui brillent un peu. Les paupières qui n’arrêtent pas de cligner. « J’ai pas de… de père biologique, Papa. » Techniquement, si. Mais… elle n’y a jamais prêté attention, ou du moins pas assez pour vraiment s’en soucier. Son père biologique est mort bien avant la disparition de sa mère… Perry a endossé ce rôle, et ce pour toujours. « J’ai que toi. Papa. » Elle essaie de se rassurer elle-même, mais les battements de son coeur trahissent la panique qui l'encense.

S’il arrive à oublier par moment la dure nouvelle qu’il a appris il y a quelques jours, elle finit toujours par refaire surface. Quand il voit sa fille si heureuse de partager cette séance de cinéma avec lui, Perry a le cœur serré. Il se dit que peut-être bientôt ça ne sera plus avec lui qu’elle ira voir les Marvel au cinéma, que son visage joyeux sourira à un autre, qu’elle finira peut être par appeler papa et que lui redeviendra Perry. C’est son pire cauchemar, ne plus être son père à ses yeux. Il vit la même chose avec Siobhan vis à vis d’Isaiah. Il a l’impression que ses deux filles ne sont plus vraiment à lui, que d’un jour à l’autre elle pourrait le laisser et ne plus le voir comme leur père. Il a tant redouté ce moment mais après avoir par moment oublié la future annonce qu’il doit faire, transporté par le film, gavé aux pop-corn, il ne peut plus reculer. Éviter sa fille pour ne pas qu’elle devine quelque chose est bien trop douloureux pour qu’il continue ainsi. A sa place il aurait sûrement voulu savoir, sans trop attendre. La gorge serré, il lui annonce les choses, d’un ton bien trop sérieux pour lui. Perry n’est jamais sérieux, même quand Theodore est venu le voir pour lui annoncer la grande nouvelle, il a fini par glisser quelques blagues malgré son monde qui s’effondrait tout autour de lui. Mais là, il ne peut pas faire autrement que d’avoir une voix grave, lourde et emplie de tristesse. Il sent qu’en parlant les larmes lui montent aux yeux et qu’il ne pourra pas retenir sa tristesse face à cette nouvelle. Le jeune homme appréhende, il angoisse depuis des jours sur la réaction de Penny. Il la connaît mais cet événement ne ressemble à rien de ce qu’ils ont pu vivre, il ne sait pas ce qu’elle pourrait faire. Il serre sa main dans la sienne tandis que la surprise et l’incompréhension traversent sa fille. Ses mots le rassurent même s’ils sont seulement dit sous le coup de la surprise. « J’aurais aimé que ça soit vrai. » dit-il tandis qu’une larme déborde de ses yeux et dévale sa joue pour venir s’écraser sur leurs mains serrées. Il aurait même rêvé que le père biologique de Penny n’existe pas, que tel Luke Skywalker, Penny n’ait pas de père mais ça ne fonctionne pas comme ça. Il s’en est même voulu d’espérer que son père biologique soit mort pour qu’il ne puisse jamais lui voler. Réflexion bien égoïste, mais lorsqu’il s’agit de ses filles, il n’y a qu’elles et lui. Il est bien content que Siobhan puisse passer moitié du temps avec sa mère mais si Aisling avait voulu lui prendre complètement, il aurait tout fait pour que ça n’arrive pas. « Je sais que c’est pas facile...pour moi non plus...mais je pouvais continuer à rien te dire. »

Au fond, peut-être qu’elle aurait dû s’y attendre. Perry n’a jamais été que son père adoptif, celui qui aura accepté de bon cœur de s’occuper de cette fille que sa sœur a laissée derrière elle après l’un des plus malheureux accidents auxquels ils aient pu assister. Il a fait de son mieux pour prendre cette gosse sous son aile, pour lui rappeler qu’elle pouvait être aimée même si la seule personne en laquelle elle comptait s’en était allée. Perry a fait d’elle sa fille, Penny a fait de lui son père, son vrai père. Parce qu’après s’être occupé de lui pendant tant d’années, il mérite légitimement ce titre qu’elle a longtemps voulu lui donner. Et si c’est d’abord venu naturellement, elle sait que c’est un titre que Perry porte fièrement sur sa tête, à la manière d’une couronne.

« Mais… P’pa… » Sauf qu’aujourd’hui, quelqu’un a décidé d’entrer dans leur vie. Pour voler sa couronne à Perry, pour lui voler ce surnom à quatre lettres qu’il est le seul à mériter. Un homme qui sort de nulle part et qui, après tant d’années à la nier, a décidé de se montrer pour venir mettre un peu de bazar dans cette vie bien ordonnée qu’ils ont bâti en famille.

Et les voilà aux bords des larmes. Les mains serrées et les gorges nouées.

Du haut de ses quatorze ans, Penny peine à réellement comprendre ce que cette nouvelle implique. Elle est juste alimentée par la peur de perdre celle qu’elle aime le plus. Puis sa sœur, puis toute cette vie qu’ils mènent à Bowen. Et si cet inconnu souhaite l’emmener avec lui ? Et s’il l’empêche de voir Perry, sa petite sœur ? Elle n’veut pas le voir. Elle n’veut rien avoir à faire avec lui. Elle ne veut que Perry, puis sa mère. Mais ça, ça reste impossible.

« Et… Qu’est-ce qu’il veut… ? » Elle a le bout du nez un peu rouge, comme le reste de son visage, couvert par un mélange de surprise et de crainte. « Est-ce que ça veut dire que t’es plus mon père… ? Que j’vais devoir aller vivre avec lui… ? » Ce qui n’était qu’une paire de larmes se transforme en un véritable torrent. Elle a perdu ses repères une fois, elle n’veut pas les perdre à nouveau. « Parce que, j'veux pas... »

En général c’est à lui qu’on annonce les mauvaises nouvelles et puis il doit les encaisser, parce qu’il en caisse toujours, plus ou moins bien, mais souvent il arrive à relativiser. Mais là c’est lui qui doit annoncer la nouvelle, une nouvelle qui ne lui plaît pas forcément mais il ne peut pas cacher à sa fille la conversation qu’il a eu avec Theodore, il sait qu’elle lui en voudrait bien trop si elle l’apprenait. Alors sans tourner autour du pot pendant une éternité, parce qu’il stresse déjà depuis plusieurs jours, il annonce la grande nouvelle. Il fallait bien avoir vu Spider-Man pour lui donner le courage nécessaire pour vraiment se lancer. Quelque part, même s’il est profondément triste et que voir la détresse de Penny l’attriste encore plus, il est un peu heureux qu’elle réagisse comme ça. Non elle ne compte pas le lâcher parce que son père biologique vient de débarquer, ça le rassure un peu. Il a toujours eu peur que ses enfants l’abandonnent. Penny en découvrant son père biologique et Siobhan en préférant Isaiah à lui. Même si ses amis le rassurent, il a toujours cette insécurité dès qu’il s’agit de sa paternité. Le jeune homme prit sa fille dans ses bras pour qu’ils pleurent ensemble. Les quelques personnes restées dans la salle, assez éloignés d’eux doivent se dire qu’ils sont réellement fan de Marvel pour pleurer ainsi. Forcément Penny s’interroge, pourquoi son père biologique débarque comme ça, est-ce qu’elle va devoir aller vivre avec lui. En tout cas elle, malgré leurs disputes ses derniers temps, elle n’a pas envie de partir. Il faut dire que dans cette histoire il n’y a pas que eux deux. Durant toute son enfance Penny a été entourée des amis de Perry, ses colocataires aussi, le quitter lui, c’est aussi les quitter eux. « Je veux toujours être ton père, je le serai toujours. » assura-t-il. Il est officiellement reconnu comme le père adoptif de sa fille et qu’un type débarque de nul part n’y change rien. Ou en tout cas s’il voulait y changer quelque chose, il faudra aller au tribunal parce qu’il ne compte pas laisser partir Penny comme ça. « Il veut juste te rencontrer, te connaître. » C’est ce que lui a assuré Theodore en tout cas. « Je te laisserai pas partir loin de moi. » ajouta-t-il en la serrant un peu plus dans ses bras.

Elle a déjà pleuré au cinéma, devant un Marvel aussi. Elle est touchée par l’annonce et les mots de son père, Penny. Encore plus qu’elle l’a été devant la mort d’un très célèbre Avenger il y a un peu moins de cinq ans… Et si c’est un peu gênant de verser des larmes une fois la fin d’un film venue, lorsque les lumières se rallument et que tous se redressent pour quitter la salle : elle n’y prête pas attention. Ce n’est même pas dans ses pensées, en fait. Elle n’peut que penser à son père, aux chamboulements qu’une telle nouvelle est sur le point de produire sur son quotidien. Puis elle pense surtout à cet inconnu qui a décidé de se pointer dans sa vie du jour au lendemain. Elle n’sait pas ce qu’elle ressent encore pour lui ? De la haine. De la curiosité. Parce qu’elle a autant de questions que d’envies de lui dire de s’en aller. Sa mère ne lui a jamais vraiment parlé de cet homme. Elle devait avoir se raisons… mais est-ce que Penny devrait s’en vouloir d’être quelque peu attirée par l’idée de le rencontrer ? De voir à quoi il ressemble, cet homme ? Elle se questionne en laissant son père la serrer dans ses bras, lui soufflant à l’oreille tous ces mots qu’elle veut, qu’elle a besoin d’entendre. Et si elle a les yeux dissimulés dans le cou de son père, elle entend tout de même le début de présence des deux agents d’entretien qui se mettent déjà à nettoyer la salle de cinéma pour la prochaine séance…

Elle renifle un peu, essuie ses yeux mais surtout ses joues inondées de larmes du bout de ses doigts fins, recroquevillés dans les manches d’un pull un peu trop ample pour elle. Et si elle n’a pas envie de s’en aller, elle sait qu’ils sont sur le point d’être obligés de le faire. Alors, elle se lève d’elle-même après avoir glissé un baiser sur la joue de son père adoptif, la lueur de l’écran se reflétant sur son visage trempé par les effets que seul une telle nouvelle peut engendrer…

La main tendue, elle attend que son père la prenne pour enfin quitter la noirceur de la salle obscure et regagner l’extérieur. Début de soirée. Il fait déjà noir, dehors. « C’est qui, Papa… ? » ose-t-elle briser le silence de cette question qui la taraude depuis le début alors qu’ils marchent tous les deux dans un western district bien animé en ce début de soirée. Des questions, elle en a tant… et elle ne sait toujours pas si elle veut les poser à son père, ou à cet homme qui n’a pas voulu s’occuper d’elle lorsqu’elle en avait besoin. « Pourquoi j'le connais pas... »

S’il a voulu tout avouer à Penny à la fin d’une séance de cinéma c’est sûrement parce que dans les Marvel qui regardent, les choses ne finissent jamais très mal en général. Il aimerait que ce soit pareil dans la vraie vie, que tout aille toujours bien, qu’il y ait quelques problèmes ok mais à la fin il y a la happy end et le générique, tout va bien. Mais non tout ne se passe pas toujours comme ça. Il essaie de rassurer sa fille du mieux qu’il peut mais lui n’est pas très rassuré alors il a du mal à afficher de l’assurance. Il se montre fragile face à elle, cette nouvelle l’affecte tout autant qu’elle. Pas pour les mêmes raisons mais elle vient forcément mettre à mal la relation qu’ils se sont efforcés à construire pendant toutes ces années. Comme le film est fini et qu’il n’y a plus qu’eux dans la salle, le personnel passe pour faire le ménage avant la première séance. Penny se lève donc pour partir, il attrape sa main et ils sortent tous les deux dehors, sous le regard interrogateur du personnel qui se demande comment il est possible d’être aussi chamboulé par Spiderman. La demoiselle lui demande qui est donc ce fameux père dont elle n’a pas jamais entendue parler. Et comment se fait-il qu’elle n’en ait jamais entendu parler ? S’il tient tant à la rencontrer pourquoi a-t-il attendu 14 ans ? « Il s’appelle Theodore...il t’a écrit une lettre, je te la donnerai quand on sera rentré, si tu veux. » répond-il un peu mécaniquement, toujours perdu face à tout ça. Il a pensé à la déchirer pour ne pas qu’elle puisse la lire mais tout comme le reste il n’a pas voulu lui mentir. Même s’il a eu du mal il a lu cette lettre et sa fille a le droit de la lire elle aussi, si elle en a envie du moins. « Il m’a dit qu’il savait pas que tu étais sa fille et c’est pour ça qu’il débarque que maintenant. » Sa phrase s’essouffle dans sa tristesse. S’il avait attendu dix ans de plus peut être que ça aurait plus simple, Perry n’aurait plus vu sa fille comme une enfant, elle aurait été indépendante et même s’il n’aurait pas été indifférent, il se serait sans doute senti moins mal qu’actuellement.