(+18) Sunshine in the dark [Avery]

Un bruit de verre brisé résonna dans l'établissement. Ce n'était pas le premier et ce ne serait sûrement pas le dernier. Je soupirai avant de m'approcher de la table des responsables de ce vacarme, balai et pelle en main. J'avais plus envie de me servir de ces ustensiles de nettoyage pour leur faire à tous une tête au carré, mais j'allais me contenter de ramasser ces nouveaux bris de verre. C'était vraiment un boulot de merde... Je passais mon temps à servir les gens et à ramasser leurs saloperies. Ça me saoulait de me dire que j'allais peut-être faire ça toute ma vie. Mais à défaut d'avoir de grandes ambitions, j'étais condamné à me contenter de tâches subalternes pour gagner ma vie. Il valait mieux que j'évite d'y penser, ça ne servait à rien de ruminer de toute façon, ça n'allait rien changer. Je me bassai pour ramasser les quelques débris pendant que les fêtards bien éméchés qui étaient atablés là, riaient aux éclats, m'ignorant complètement. Je lâchai un soupir mais le brouhaha ambiant couvrait les râles de ma lassitude.

Je me relevai et m'arrêtai un instant pour toiser le joyeux petit groupe d'amateurs de rhum qui ne m'avaient toujours pas remarqué. Je prenais sur moi là... Et tandis que je me dirigeais à nouveau vers le bar, j'entendis un sifflement. Un vieux rupin me fit signe qu'il voulait commander. Je lançai un regard blazé au client irrespectueux qui venait de me sonner comme un chien, ainsi qu'à sa bourgeoise trop endimanchée pour ce genre d'établissement. Elle arborait un maquillage tellement criard sur ses lèvres fripées, que j'espérais qu'elle allait s'étouffer avec. Je pris le temps de vider le contenu de ma pelle dans la poubelle et de ranger le balai, ce qui arracha un petit souffle outré à l'homme aux cheveux gris qui attendait que je prenne sa commande. Je me dirigeai vers eux, ne cachant pas plus mon manque d'enthousiasme, que les deux sexagénaires ne cachaient leur mépris pour moi.

- Et bien ! Il vous en a fallut du temps ! C'est comme ça qu'on traite les clients chez vous ? s'agaça le client.

D'abord, c'était pas chez moi, j'étais payé pour être là, et pas assez en plus de ça. Je méritais une prime pour supporter tous ces abrutis irrespectueux tous les soirs ! Je ne pris même pas la peine de lui répondre, je me contentai de le fixer, sans sourire, ignorant complètement son mécontentement.

- Bienvenue au Wojna, vous désirez commander ? demandai-je, sans cesser de le fixer.

- Évidemment que nous voulons commander, on est pas venus pour se regarder dans les yeux comme des merlans frits toute la soirée !

Il avait dit ça en faisant de grands geste avec les bras, comme s'il venait de lui arriver quelque chose de terrible. Il en fallait peu pour froisser l'égo d'un homme qui se croyait supérieur simplement parce qu'il portait une putain de cravatte. Il s'attendait probablement à ce que je m'excuse, à ce que je lui fasse des grands sourires hypocrites. Mais n'en déplaise à ce crétin, je n'avais pas l'intention de m'abaisser à jouer les larbins de "Monsieur". "Monsieur" pouvait aller se faire foutre.

- Je peux vous proposer un excellent rhum blanc qui nous vient des Antilles. Et si vous souhaitez grignoter, les moules à l'escabèche de notre chef sont excellentes.

Je récitai mon speech appris par cœur, sans desserrer les dents, fixant toujours le client droit dans les yeux. Lui aussi me fixait, visiblement choqué de ne pas avoir obtenu d'excuses.

- Me regardez pas comme ça, j'cracherai pas dedans. Promis.

Je lui fis un clin d’œil qui le fit pester dans tous les sens. Il se leva, flanqué de sa bonne femme, et tous les deux quittèrent le bar en m'affublant de quelques noms d'oiseaux et en répétant combien c'était une honte d'être reçu de cette façon. Allez, deux de moins. Bon débarras. Je retournai derrière mon bar, astiquant négligemment le bar, pendant que mes clients, eux, profitaient d'une soirée arrosée. Et tandis que je soupirai en m’apitoyant sur mon sort, la porte s'ouvrit sur une jeune femme. Le torchon toujours en main, je m'arrêtai un instant de nettoyer le comptoir pour contempler cette beauté qui perçait la pénombre ambiante.

J'avais repris mon nettoyage de comptoir, sans même regarder ce que je faisais, j'étais trop occupé à observer la jeune femme qui venait d'entrer. Elle portait une robe habillée qui laissait supposer qu'elle fêtait quelque chose ce soir. Elle rejoignit ses amis, déjà tous attablés dans le bar, tandis que je posai mon regard sur elle puis sur le comptoir, puis à nouveau sur elle, histoire de ne pas passer pour un pervers. Lorsqu'elle s'avança jusqu'à moi, je baissai à nouveau les yeux sur le comptoir, comme si de rien était.

- Bonsoir ! Je vais vous prendre un cuba libre s’il vous plait !

Elle était belle. Son sourire m'électrisait et sa façon de s'appuyer contre le bar témoignait de son assurance et c'était sacrément sexy.

- Tout de suite, mademoiselle, lui répondis-je en souriant moi aussi.

Je n'avais pas de mal à être poli avec ce genre de clientèle. C'était un régal pour les yeux et pour le moral. Ça me changeait de la paire de tocards de tout à l'heure. Si tout le monde était sympa, je le serais aussi. Enfin... Peut-être pas tout le temps, mais quand même, l'attitude des autres déterminait clairement la mienne. Alors, ce n'était pas entièrement de ma faute si je rembarrais un client. C'était forcément lui qui avait commencé. Et moi, je me contentais de ne pas me laisser marcher sur les pieds. A bon entendeur !

J'ignorai complètement un client qui me faisait signe à l'autre bout du comptoir pour me consacrer exclusivement à la préparation de la boisson de la jeune femme que j'avais en fasse de moi. Il tentait d'attirer mon attention en me lançant des petits "Hé ho !", mais je faisais la sourde-oreille.

- Tu fêtes quelque chose, on dirait, ajoutai-je en lui servant son verre.

Lorsqu'elle tendit sa main pour prendre sa commande, je sentis ses doigts effleurer les miens dans un frisson plutôt excitant. Ce moment qui ne dura que quelques secondes me suffit à lui exprimer mon intérêt, grâce à un petit sourire assez explicite. Elle allait peut-être me rembarrer direct, gros queutard que j'étais ! Ou alors, elle serait mal à l'aise et ferait comme si de rien était. Mais peut-être que non, peut-être qu'elle me rendrait mon sourire.

La jeune femme s'amusait de me voir ignorer le client désespéré en bout de comptoir. Je la vis tenter de cacher son rire quand elle me remercia. Et l'autre idiot qui continuait d'insister, se mettant à claquer des doigts, comme s'il avait une chance de me faire venir plus vite. Je me tournai quand même vers lui en soupirant pour bien lui faire comprendre que j'étais occupé avant de reporter mon attention sur ma cliente préférée de la soirée.

- Yes ! Fin des exams pour ce semestre du coup, on a besoin de se détendre de tout ce stress, me répondit-elle d'un ton enjoué.

Ah, la fin des exams... J'avais eu des exams, moi ? Probablement, mais je n'avais pas dû me présenter à tous. C'était pas mon souvenir le plus marquant de mes deux années d'études, les exams. Je l'observai tandis qu'elle portait la paille à sa bouche pour boire une gorgée. Elle en avait de la chance cette paille ! Elle n'avait pas l'air d'être mal à l'aise malgré l'insistance de mon regard, au contraire. Elle aussi me souriait, tout en sortant sa carte bleue en me demandant combien elle me devait pour sa consommation.

- Rien du tout, c'est la maison qui offre, lui répondis-je avec un clin d’œil.

Le boss n'était pas là de toute façon, alors autant en profiter. Qand il était là, j'évitais de faire ça, parce qu'il me le retenait aussitôt sur ma paye et ronchonnait sans arrêt. C'était vraiment un rabat-joie. Toujours en train de compter la caisse et de vérifier la propreté du bar. Il me saoulait...

- Au fait.. Moi c’est Avery et ton petit nom à toi c’est quoi ?

Ok, elle voulait faire connaissance apparemment, ce qui n'était pas pour me déplaire. Visiblement, je ne la laissais pas indifférente.

- Enchanté Avery, moi c'est River.

Son sourire déclenchait automatiquement le mien, et ses grands yeux clairs retenait toute mon attention, sans que je puisse m'en détacher. Il fallait que j'amorce les choses, sans quoi elle allait vite retourner auprès de ses amis, me laissant seul à nettoyer le comptoir comme un con.

- Il faut que je te dise un truc, Avery...

Je me penchai légèrement sur le comptoir pour approcher mon visage du sien, pas assez pour qu'elle s'imagine que j'allais lui sauter dessus, mais suffisamment pour qu'elle sente ma respiration sur son visage.

- Tes jolis yeux me chatouillent le cœur, lui murmurai-je sans la lâcher du regard.

Bon, en vrai, c'était pas le cœur qu'elle me chatouillait avec son regard de braise, mais je ne pouvais pas lui dire ça. Un peu de romantisme, bordel ! Au moins pour l'entrée en matière. J'attrapai sa paille tandis qu'elle tenait toujours son verre et en bu une gorgée.

- Putain, je suis bon dans ce que je fais quand même ! Tu trouves pas ?

Je me la pétais peut-être un peu trop, mais en général ça plaisait aux nanas, du moins jusque que là. Je ne savais pas comment elle le prendrait mais j'étais du genre à me dire "ça passe ou ça casse !".

- Dis-moi, t'as l'intention de passer la nuit avec cette bande de tocards pour fêter la fin des exams ? Ou tu veux vraiment t'amuser ? lui demandai-je en désignant ses amis d'un signe de tête.

Je n'avais pas eu besoin d'en faire des caisses, Avery avait l'air carrément open. C'était presque trop facile. Mais tant mieux si je n'avais pas besoin de ramer comme un canard. On était sur la même longueur d'ondes.

- Ah ouais ? Seulement mon regard et seulement ton cœur ?

Je ne répondis rien et esquissai un sourire amusé. Elle ne se laissait pas berner si facilement la demoiselle. Mais elle ne s'offusquait pas de mes paroles et de mon approche directe. C'était parfait, on allait bien s'entendre !

- En tout cas je dirai que tu te débrouille bien derrière un bar, ailleurs je ne demande qu’à en juger !

Elle me lançait un défi, et j'étais prêt à le relever. C'était clairement une invitation, pas de doutes possibles. J'étais bien motivé pour partir à la conquête d'un corps cœur à prendre !

- Laisse moi au moins prendre un verre avec eux, que je fasse bonne figure ! Occupe toi des autres clients. Et on se retrouve un peu plus tard !

Elle déposa un baiser sur ma joue et je lui fis un clin d’œil en guise d'accord avant de me remettre au travail. Je pris quelques secondes pour la regarder s'éloigner dans une démarche élégante et un brin allumeuse. Elle minaudait exprès devant moi, j'en étais certain. Et ça marchait, j'étais chaud bouillant. Il me tardait de finir mon service. Le client du bout du comptoir me fit à nouveau signe, agacé. Je me dirigeai vers lui sans entrain, l'observant d'un regard aussi courtois qu'une porte de prison.

- Mieux vaut tard que jamais ! Vous ne m'avez pas vu ou quoi ?

Il savait très bien que je l'avais vu, étant donné qu'il avait eu droit à mon regard qui voulait dire "cause toujours, tu m'intéresses..." quelques minutes plus tôt.

- Ah si si, je vous avais vu, répondis-je simplement pour bien lui faire comprendre mon désintérêt total pour sa personne.

- Je vais prendre un martini, s'il vous plait ! s'agaça t-il à nouveau.

Un martini, sérieusement ? C'était une boisson de gonzesse ça, le martini. De vieille gonzesse en plus.

- Je vous mets une olive dedans ? me moquai-je de lui.

- Non, pas d'olives.

Son ton sec et rude déclenchait chez moi un désir de vengeance irrépressible. Ok, pas d'olives donc. Mais avec cette attitude, il allait avoir droit à une fève dans son martini ! Héhé. Je me tournai pour qu'il ne me voit pas verser le martini dans son verre et, discrètement, je crachai dedans. Je lui fis face à nouveau et déposai le verre sous son nez en esquissant un sourire malicieux.

- Bien fait ! toussotai-je.

- Pardon ? s'interrogea le client.

- C'est fait, je disais, ajoutai-je avec un clin d'oeil.

Ok, c'était moche ce que je venais de faire, mais il l'avait bien mérité ! Et puis, c'était bon pour mon moral. Si pour supporter ce boulot de merde, j'avais besoin de faire une crasse ou deux aux clients casse-couilles de temps en temps, je n'allais pas me gêner. Et puis, le boss n'était pas là et personne ne m'avait vu.

Le bar se remplit rapidement et je ne vis pas ces deux dernières heures passer tant j'avais été occupé. J'en avais servi des putains de cocktails, ce soir ! J'en avais marre... Mais lorsque je regardai l'horloge, je constatai que j'avais fini mon service depuis cinq bonnes minutes déjà. Heureusement, mon collègue débarqua dans la foulée. Je dénouai mon tablier et le posai sur le comptoir avant de me diriger vers Avery. Je tendis une main vers elle en souriant.

- On y va ?

Je n'avais même pas saluer ses amis, je les ignorais complètement. Et je me fichais de ce qu'ils avaient prévu ce soir, parce que moi j'avais des plans pour Avery et moi et qu'ils le veuillent ou non, j'avais bien l'intention de passer une très belle nuit en sa compagnie.

J'obtins ma réponse rapidement, Avery n'avait pas hésité une seule seconde. C'était positif, elle n'avait pas changé d'avis. Je l'avais observée tout au long de la soirée en espérant qu'elle serait toujours partante à la fin de mon service. Bon, si ça n'avait pas été le cas, je n'aurais pas été effondré non plus, mais ça m'aurait quand même chiffonné parce qu'elle me plaisait beaucoup. Je ne la connaissais pas, mais je n'en avais pas besoin pour ce qu'on avait l'intention de faire tous les deux. Elle était belle, pétillante et ça avait suffit à attirer mon attention. Et elle n'était clairement pas difficile à séduire. Ou alors, c'était mon charme irrésistible qui avait encore frappé ! C'est main dans la main que nous quittions le Wojna, partageant un consentement mutuel avéré et évident. Avery était passablement éméchée, et je trouvais ça mignon. Elle sortit maladroitement une cigarette pour elle puis une pour moi, que j'acceptai aussitôt.

- Alors River, tu m’emmènes où comme ça ?

J'avais pensé la ramener à la maison, mon père étant probablement encore au boulot. Mais ce n'était pas certain. Il ne finissait jamais à la même heure. Je n'étais donc pas sûr que nous serions tranquilles et que personne ne viendrait nous déranger. En ce qui me concernait, je me fichais bien que mon père soit là ou pas, mais pour les "amies" que je ramenais occasionnellement à la maison, c'était mieux si nous étions seuls. Je ne voulais pas qu'elles soient mal à l'aise ou qu'elles décident d'écourter la soirée parce qu'elles seraient gênées d'une quelconque façon. Et puis, je n'avais aucune envie d'avouer à qui que ce soit que j'étais retourné vivre chez mon père. Sans lui à la maison, je pouvais faire comme si je vivais seul, c'était quand même mieux pour mon image.

- Si tu veux au cas où je vis seule chez moi !

Ah mais voilà qui était parfait ! Pas besoin de se prendre la tête ! En plus de ça, on était clairement sur la même longueur d'ondes. Elle aurait pu me proposer un truc ridiculement romantique, du genre se balader dans la rue, main dans la main, ou encore aller s'allonger dans le parc pour regarder les étoiles. Mais non, elle voulait passer à l'action tout de suite et moi aussi. C'était tellement plus simple quand ça se passait comme ça. Pas besoin d'essayer de rentrer dans un jeu de séduction dégoulinant de niaiseries. J’attendais qu'elle allume sa clope, pour lui prendre son briquet et allumer la mienne. Je tirai une taffe, puis soufflai la fumée tout en fixant son regard, avant de l'embrasser avec autant d'ardeur que de désir.  

- Qu'est-ce qu'on attend alors ? Allons-y, lui répondis-je après avoir libéré ses lèvres de mon étreinte torride.

Ce premier baiser que nous partagions ne laissait aucun doute sur la tournure qu'allait prendre cette soirée. Avery était tout autant désireuse que moi de ne pas perdre de temps. Et c'était parfait pour clôturer une journée de travail tout aussi longue et ennuyeuse que les autres l'avaient été. J'avais besoin de m'amuser, tout le temps, mais d'autant plus depuis que j'avais pris ce job au Wojna. Le quotidien d'un jeune actif ne m'allait pas du tout. Je détestais avoir des horaires à respecter, devoir être là où on m'attendait à un moment précis. Et je ne supportais pas d'être au service de qui que ce soit, le comble pour un serveur. Mais étant donné que je n'avais pas terminé mes études et que je n'avais aucun diplôme en poche, je ne pouvais espérer mieux que ce boulot.

- Ah bah perso, je suis venue en uber, j’habite pas à côté du bar donc sauf si t’as une voiture faut prendre un taxi.

Je lui répondis par un rictus embarrassé. Non hélas, je n'avais pas de voiture, ça devenait vraiment problématique, ça allait même finir par nuire à ma vie sociale, et surtout sexuelle. Je devais trouver une solution pour me dégoter un moyen de locomotion de toute urgence. Mais à moins de demander la charité à mon père, je ne voyais pas comment j'allais réussir cet exploit en ne me dégageant qu'un petit salaire de serveur. J'aurais pu économiser, me direz-vous, en espérant me payer une caisse d'ici une petite dizaine année, avec un faible apport et un crédit sur une autre décennie.

Mais pour l'heure, je n'avais pas envie de me polluer l'esprit avec ce genre de préoccupations. J'étais là avec Avery, et nous nous apprêtions à passer un très bon moment, pour sûr. Le temps qu'arrive le uber qu'elle venait d'appeler, on avait eu le temps de polluer nos poumons avec la nicotine, en se bécotant comme des ados qui avaient les hormones en ébullition. J'avais beau être sorti de l'adolescence, ce n'était pas si vieux, et je pouvais aisément constater que ma libido elle, n'avait absolument pas changer. Il parait qu'on se calme avec le temps. C'était de toute évidence encore trop tôt pour moi.

A peine monté à bord du véhicule, Avery ne perdit pas une seconde pour me chauffer en bonne et due forme. Grimpant sur moi comme une tigresse, elle m'embrassa aussitôt avec la même ardeur, ignorant sans gêne le chauffeur qui lui, nous avait remarqué. je le voyais se rincer l’œil dans le rétro, mais ça m'était complètement égal. Il n'avait peut-être pas souvent l'occasion de prendre son pied, alors si ça lui permettait de mieux se branler ce soir, je voulais bien le laisser nous mater. J'étais super altruiste quand je voulais, je me souciais de mon misérable prochain en manque de minou.

Avery se trémoussait sur moi, comme si le temps allait nous manquer. Ce qui n'était pas pour me déplaire. Elle aimait clairement prendre les devants et avoir le contrôle de la situation. Et ça ne me dérangeait pas non plus. Je la serrai contre moi, embrassant sa poitrine quand la voiture s'arrêta. La jeune femme ne perdit pas une seconde et m'entraina par la main jusque chez elle. Aussitôt, elle m'embrassa à nouveau. Baiser que je lui rendis avec la même intensité. Mes mains se baladaient sur son petit corps frêle, cherchant déjà la fermeture de sa robe. Enfin, je l'avais trouvée ! Je la fis glisser vers le bas, ce qui dévoila immédiatement le soutien-gorge aguicheur d'Avery. Sans nous lâcher, s'appropriant chacun les lèvres de l'autre, nous nous déplacions en regardant à peine où on mettait les pieds. Avery entra en butée avec l'accoudoir du canapé, ce qui nous fit basculer tous les deux sur celui-ci, elle en arrière et moi sur elle. Parfait, on était déjà allongé ! Je galérais un peu à libérer ma tentatrice de sa robe et abandonnai rapidement. Il fallait vraiment que les designers se penchent sur le côté pratique de ces putain de robes de cocktail à fanfreluches ! C'était joli, c'était excitant, mais c'était un enfer à défaire ! Tant pis, tant que je pouvais voir ce que j'avais envie de voir, ça m'allait. Je dégrafais son soutien-gorge, sans mal cette fois-ci, et en profitai pour embrasser sa poitrine, son cou, plongeant mon visage dans ses cheveux avant d'aller mordiller le lobe de son oreille.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les choses ne trainaient pas avec Avery. Tant mieux, avec moi non plus. C'était typiquement le genre de nanas qui se ne posaient aucune question et j'adorais ça. Je savais déjà qu'elle ne me harcèlerait pas de textos et qu'elle ne m'en voudrait pas si je ne la rappelais pas dés le lendemain. D'ailleurs, je n'allais pas le faire, ce n'était pas mon genre. Je ne vois pas pourquoi je ferais un truc pareil, je n'aurais rien de plus à lui dire demain. D'ailleurs, on n'avait même pas parlé. On était passé directement au dessert et je n'avais même pas eu besoin de l'inviter au resto. Le pied ! Avery c'était tout à fait le style de filles qui me convenait, pas farouche, pas chiante et dispo !

De plus, elle aimait visiblement prendre les choses en main, et ce n'était pas pour me déplaire. Tandis que je la couvrais de baisers fougueux, humant le parfum délicat de sa peau si douce, je sentis ses mains se balader sur mon corps pour me retirer mon t-shirt en mode express. Elle savait clairement ce qu'elle voulait, je n'avais même pas eu besoin de lui dire des mots doux ou de la rassurer sur mes intentions. De toute évidence on était sur la même longueur d'ondes. Je me laissai absorber par son sourire aguicheur tandis qu'elle déboutonnait mon jean. Elle me l'avait enlevé en deux secondes et me fit basculer aussitôt pour prendre les commandes. Dans la foulée, elle retira sa robe tout aussi rapidement qu'elle m'avait déshabillé. Il fallait vraiment être une fille pour arriver à se libérer d'un tel amas de fanfreluches. Pour moi c'était pire qu'un putain de filet de pêche ! J'étais certain de pouvoir attraper de la poiscaille les doigts dans le nez si je jetais sa robe à la mer. Je la laissais diriger, n'opposant aucune résistance. Ses initiatives me plaisaient, elle maitrisait son sujet à la perfection. Je grimaçai, déçu, lorsque ses lèvres quittèrent les miennes. Mais je retrouvai aussitôt le sourire quand je sentis ses lèvres parcourir mon corps jusqu'à mon caleçon que je fis descendre avec empressement. Je fis glisser ma main dans ses cheveux, les agrippant avec douceur lorsque sa bouche vint s'emparer de ma teub. Putain, j'avais déjà le gourdin ! Je fermai les yeux un instant, savourant chacun de ses va-et-vient, luttant pour ne pas laisser le plaisir monter trop vite. Putain, elle était douée ! Même trop ! Je n'allais pas tenir longtemps à ce rythme. Il fallait pourtant que je me retienne si je voulais pouvoir la satisfaire aussi. Rapidement, je l'incitai à s'arrêter en posant mes mains sur son visage et la fit basculer à mon tour. Attrapant ses hanches, je les serrai fermement contre les miennes, pénétrant son terrain de jeu. Je pouvais plus attendre, je passais au home run ! Couché sur elle, je mordillai sa lèvre inférieure en caressant vigoureusement sa poitrine tandis que nos corps s'unissaient dans un mouvement équilibré. Je me délectais à regarder son visage se crisper et ses yeux se fermer, pendant qu'elle laissait échapper des gémissements presque symphoniques.

Elle était tellement sexy qu'elle m'avait chauffé en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, et comme souvent, je n'avais pas vraiment pris le temps de penser à elle et à son désir. Je le faisais même pas exprès, dans ces moments-là mon cerveau se déconnectait complètement et je ne pensais plus qu'avec ma teub. La dernière fois que j'avais fait un effort pour penser à ma partenaire, c'était avec Grace. Mais cette nana, putain, elle avait quelque chose de spécial. Elle faisait d'ailleurs partie de mes conquêtes les plus mémorables. Je ne sais pas exactement à quoi ça tenait, peut-être que comme elle était plus âgée, j'avais pas voulu tirer mon coup vite fait comme un ado en rut. Peut-être bien que j'avais voulu l'impressionner. Je n'étais pas certain que ça ait marché, cela dit. Quoi qu'il en soit, les traitements de faveur, c'était assez rare de ma part. Et quand la nana était particulièrement désirable, j'avais du mal à freiner mes ardeurs. Avery était de celles-là. Super bien gaulée, chaude comme la braise, elle m'avait fait monter la trique direct ! Résultat, je prenais mon pied sans me soucier de savoir si c'était son cas aussi. A en juger par ses gémissements, elle avait l'air d'aimer ça, mais je n'étais pas plus attentif que ça à ce qui se passait autour de moi. Je me contentais de savourer le moment et j'étais complètement distrait par ses mains qui parcouraient mon dos et ses lèvres qui s'emparaient à nouveau des miennes, me mordillant légèrement. Je les aimais en mode tigresse, mais peut-être que mon côté bestial à moi était un peu trop furtif pour mes partenaires.

Comme d'habitude, je n'avais pas pensé à mettre de capote, j'y pensais juste maintenant alors que j'étais déjà en elle. Tant pis... Je n'avais jamais eu de pépins jusque là, je n'avais qu'à croiser les doigts pour que ma chance ne tourne pas, ou pour que Avery prenne une méthode contraceptive. C'était pas grand chose comme détail, ça devrait me traverser l'esprit bien avant qu'on soit si engagé, mais il y avait rien à faire, j'y pensais quand c'était trop tard. Ou alors j'y pensais avant mais je n'avais pas de capotes sur moi. Et je ne voulais pas laisser passer une occasion de baiser juste pour ça. Pourtant, maintenant que je savais que mon père avait fait grimper en flèche la courbe démographique de Bowen à lui tout seul, je devenais presque anxieux. Oui, presque. Ça ne me tracassait pas au point de penser à sortir couvert, encore moins à devenir chaste. Mais je gardais une certaine inquiétude dans un coin de ma tête. Putain, fallait que j'arrête de penser à ça ou j'allais redescendre ! C'était pas le moment de se mettre à flipper. Bordel, j'en voulais à mon père... A cause de lui je me mettais à avoir une conscience, fais chier !

Avery avait de l'endurance, peut-être trop pour moi, ou peut-être que c'était juste pas le bon moment. Ou peut-être bien que s'inquiéter d'engrosser une nana en pleine action, c'était pas l'idéal pour garder le rythme. Merde, je m'égarais dans mes pensées là... Je secouai la tête et tentai de me concentrer sur Avery, je caressai sa poitrine voluptueuse et mordillai le lobe de son oreille, me permettant ainsi d'oublier mes tracas et de revenir dans la course. J'avais attendu le plus longtemps possible, mais j'avais juté avant de percevoir une satisfaction totale dans les gémissements d'Avery. Putain de merde... J'avais foiré mon coup, là...

- Merde, désolé... annonçai-je un brin embarrassé.

Penser à mon plaisir avant celui de ma partenaire, ça m'arrivait souvent, je devais l'avouer. Mais ne pas être capable de finir la partie, ça c'était moins courant. Et louper ma performance parce que je cogitais, ça, c'était jamais arrivé ! Depuis quand mon cerveau restait allumé pendant l'acte ? N'importe quoi putain...