you're the perfect distraction, you're the main attraction (thomy)

Le moment avec le danseur avait été plutôt gênant pour Romy, mais il y avait eu un avantage : Thomas n'avait pas été insensible à l'image de la blonde dansant dans les bras d'un autre. Cela avait tendance à renforcer les mots de son ex-mari. Cela lui donnait encore plus envie de croire que oui, il n'y avait qu'elle à ses yeux. Même s'il le répétait, le voir afficher son air renfrogné rassurait la jeune femme. Heureusement, ils n'en firent pas cas bien longtemps puisque très vite, l'ambiance se réchauffa. Thomas jouait encore de son regard sur elle, en sachant très bien l'effet que cela procurait chez la blonde. « C'est petit d'user de tes charmes ainsi. Je vais finir par ne plus te regarder. » répondit-elle avec un sourire en coin qui montrait bien qu'elle en était incapable. C'était lui. Depuis toujours. On lui avait dit, à Romy, de rencontrer d'autres hommes, que l'amour serait encore accessible avec un autre, mais elle n'en voulait pas. L'amour, elle l'avait trouvé. Et peu importe ce qu'il se passait, elle revenait sans cesse vers Thomas. Il était son âme sœur. Et elle commençait à le dire peu à peu. Face aux mots du jeune homme – qui lui disait que le sentiment était réciproque – Romy hocha la tête. « Je le sais, mais je ne le comprends toujours pas. Tu aurais pu rencontrer n'importe quelle autre femme. C'est toujours bizarre de me dire que tu me rechoisis une deuxième fois. » Mais tant mieux, dirait-elle. Les sentiments ne s'expliquaient pas et heureusement. Sinon, il ne serait pas là, face à elle, alors qu'elle était en train d'user de tous ses charmes pour qu'il la fasse danser. Quand il se compara au jeune danseur, Romy haussa les épaules. C'était lui qu'elle voulait, point. « Tu me marcheras sur les pieds, alors. » Elle s'en contrefichait bien. Alors, quand il l'invita à danser, le sourire de Romy fut éclatant. Elle prit sa main et se releva, en soufflant :  « Avec plaisir, Monsieur Rankin. » Il la surprit davantage en laissant sa béquille de côté, l'entraînant alors sur la piste de danse. Elle le laissa s'appuyer sur elle. Parce que c'était ça aussi un couple, c'était aussi soutenir l'autre. Ils s'ajustèrent sur les premières secondes, lui trouvant son équilibre, elle, retrouvant la chaleur de son corps et de ses bras qui l'enserraient. Ils n'étaient pas en rythme, mais elle s'en fichait. Le moment était juste suspendu dans le temps, leurs regards se rencontrant, le contact de sa main sur sa joue qui la rasséréna, ses mots si doux qui lui firent un bien fou., leurs sourires faisant écho. Ils étaient beaux, tous les deux. Ils ressemblaient à un jeune couple durant les premières années de leur amour. A cet instant, Romy savait qu'elle ne voudrait être nulle part ailleurs. Elle le savait depuis longtemps mais ce moment lui donnait envie d'abaisser toutes les barrières possibles. Alors, elle murmura du bout des lèvres : « Ne me lâche plus jamais. Promets-le moi, Thomas... » Ils avaient failli à leurs premières promesses lors du mariage. Ils n'étaient plus en droit de rater cette seconde chance.

Forcément, voir quelqu’un d’autre danser avec la blonde ne t’avait pas fait plaisir. Au contraire, tu avais laissé sortir le regard du mari (ou plutôt ex-mari dans ton cas) jaloux qui n’a pas envie de voir un autre homme poser ses mains sur les hanches de sa femme (enfin de son ex-femme). Et ça, Romy l’avait remarqué assez vite d’ailleurs, ton regard d’homme jaloux. Mais rapidement, ce fut oublié quand tu lui faisais ton plus beau regard charmeur. Tu savais que ça marchait bien sur elle. « Tu ferai ça, ne plus me regarder ? » demandas-tu avec des yeux de chien battu. Bien sûr, tu te doutais qu’elle ne le ferait pas mais c’est comme si tu avais encore besoin de savoir que votre histoire avançait dans le positif, qu’elle n’en était qu’au début des retrouvailles. Tu ne voyais qu’elle, tu ne regardais qu’elle et secrètement, tu espérais qu’elle aussi ne voit personne d’autre que toi. C’était égoïste dans un sens, mais c’est comme si tu avais besoin d’être rassuré l’espace d’un instant. Vous étiez fait l’un pour l’autre, et comme te l’avait dit Marcus il y a quelques jours : il n’y a que vous qui ne le voyez pas. « Parce que j’ai pas envie de choisir une autre femme que toi. Tu me connais par coeur depuis qu’on a 16 ans, Romy, j’ai pas envie que quelqu’un d’autre apprenne qui je suis. C’est comme ça, je t’ai choisi à 16 ans et ça ne changera jamais » soufflas-tu avec un sourire pour la rassurer. Tu ne voulais pas reconstruire quelque chose avec quelqu’un parce qu’elle était faite pour toi et inversement. Tu avais merdé une fois, et tu t’en mordais les doigts depuis. Romy était la personne qui comptait le plus à tes yeux avec ton fils et ta soeur, c’était indéniable. Elle te laissait sous-entendre que c’est avec toi qu’elle aurait aimé partagé cette danse et pas avec cet homme inconnu au bataillon. Alors tu te levais difficilement pour te mettre debout devant elle et lui proposer de danser avec toi. Des papillons dans le ventre quand elle acceptait, tu avais l’impression d’être de nouveau un adolescent. Tu t’appuyais un peu sur elle, vu que tu avais laissé ta béquille sur le côté, pour rendre la chose plus romantique. Même si vous n’étiez pas en rythme, si tes pas de danses étaient terribles, vous étiez tous les deux en symbiose et tu étais heureux. Les mots qu’elle prononçait dans un murmure résonnaient en écho dans ta tête : ne me lâche plus jamais. « Jamais » soufflas-tu avec un sourire en coin. Délicatement, tu venais poser tes lèvres sur les siennes comme pour sceller cette promesse que plus jamais tu n’irai voir ailleurs, que plus jamais tu ne penserai à une autre femme qu’elle. C’était la bonne, la femme de ta vie. C’était Romy.

hj: