way too closed to the edge (aelya)

Il avait décidé de se donner corps et âme dans ce combat contre l’addiction de son amour, convaincu qu’ils parviendraient à la vaincre à la seule force de leur volonté et à celle de leur amour qui triompherait toujours. Parce-qu’il n’avait jamais été question de l’abandonner, ni de la laisser crouler sous le poids de ses démons qui n’attendaient que le calme plat pour s’emparer de son âme et la contrôler. Il avait tout fait pour la soutenir, la suivant lors de ses shootings et ses interviews, veillant sur elle tout en lui rappelant qu’elle était bien plus forte que l’appel de la poudre, lui répétant inlassablement que les cartes étaient entre ses mains et qu’elle pouvait décider de son sort. Désirant la protéger de son mal, il avait tenté de tenir son entourage à l’écart, persuadé que leurs habitudes n’aideraient pas son amour à remonter la pente, lui qui avait pourtant bien compris que sa présence n’était pas la plus attendue sur leur lieu de travail. Mais Niels, il ne reculait devant rien, se présentant tous les jours après ses heures de travail à l’agence où son amour travaillait, son coeur palpitant à chaque fois qu’il l’admirait sous les projecteurs, son regard s’illuminant devant l’aisance de ses gestes. Il avait dû s’absenter ce jour-là, rejoignant son travail pour remplacer l’un de ses collègues, lui qui avait toujours la boule au ventre lorsqu’il laissait Aelya seule bien qu’il avait entièrement confiance en elle. « Je suis déjà à la maison bébé, j’ai hâte que tu rentres. C’était long aujourd’hui, tu me manques trop… Je t’aime. » Lui avait-il envoyé après avoir terminé son service, retrouvant leur cocon qui manquait cruellement de la présence d’Aelya, conscient que ce nouveau rythme de vie avait renforcé son besoin de l’avoir avec lui constamment. Il s’était affairé à remettre de l’ordre dans les pièces, retrouvant finalement leur chambre où il ramassa quelques affaires dans leur dressing avant qu’un léger détail ne vienne attirer son attention sous la pile de vêtements d’Aelya. Et il ne lui fallut que quelques secondes pour sentir son monde s’écrouler de nouveau, au moment où sa main se nicha sous le linge de sa femme, reconnaissant sans même le voir ce qu’il s’y cachait. En une fraction de seconde, il avait compris qu’il s’était encore trompé, qu’Aelya l’avait de nouveau bercé d’illusions pour lui faire croire qu’elle ne consommait plus. Et le nombre de pochons qu’il trouva le laissa sans voix, lui prouvant que le combat qu’il avait pensé mener avec elle n’avait en réalité jamais existé. Le coeur à l’agonie, il n’avait eu aucune force de l’appeler, lui qui semblait sans vie devant le triste spectacle qui s’offrait à lui, le regard embué par cette trahison qui venait de l’achever un peu plus.

Elle aurait voulu s'accrocher aux étoiles qui perlaient dans l'ambre de ses opales, Aelya qui s'était sentie revigorée d'entrain et d'espoir lors de leur dernière discussion au sujet de la drogue, intimement persuadée qu'elle saurait se relever tant que sa main était dans la sienne. Elle s'était fortifiée derrière la forteresse de leur amour, prenant toute l'énergie nécessaire pour tenter de rebondir face à cette mauvaise passe. C'était ce qu'elle avait pensé, que c'était juste un mauvais moment de leur histoire, quand toutes ses cellules lui criaient sa dose, peu à même d'oublier le lendemain qu'elle en avait manqué une. Niels avait tenu parole, trouvant le moyen de venir la soutenir et l'encourager au travail quand ils le pouvaient, lui qui semblait avoir les ailes qu'elle n'avait plus pour la protéger des bourrasques qui la faisaient disparaître dans ses propres cendres. Sauf qu'il n'était pas là tout le temps, il était finalement là peu de temps, laissant tout de même les pans de son addiction se révéler, l'incitant toujours plus à consommer, à se consumer. Et pourtant, elle avait lutté, et elle luttait encore, prenant de grandes inspirations avant de plonger la tête dans ce rêve artificiel, tentant de se faire ramener à la raison qu'elle avait totalement occulté malgré elle, malgré sa volonté de s'accrocher. "Tu me manques trop toi aussi, vivement que j't'embrasse mon coeur, je t'aime." Qu'elle avait répondu par sms, les larmes sur le coin des yeux alors qu'elle venait de s'envoyer une autre dose, dévastée par l'idée de faire comme si elle allait bien alors qu'elle sombrait, incapable de lui dire la vérité qui la mettrait à distance de sa drogue et de lui. Parce que s'il venait à savoir, elle savait qu'il allait lui conseiller la cure de désintoxication, la propulsant elle-même dans son propre Enfer rongé par la solitude.

Elle n'avait plus les mots, elle n'avait que les maux, tyrannisée par son fléau.

Elle prit la direction de leur maison lorsque sa journée de shooting fût finie, le coeur presque trop léger face à ce qui se tramait dans la lourdeur de ses pensées. Elle n'avait que dans l'idée d'aimer Niels, s'appuyant à penser que ses lèvres étaient tout ce dont elle avait besoin en cet instant. Elle câlina Hank qui vint à sa rencontre lorsqu'elle passa le pas de la porte, cherchant du regard son mari avant de le retrouver dans la chambre.

- Hey bébé, t'as passé une bonne journée ? Lança-t-elle, l'air de rien, incapable de se douter qu'il avait trouvé sa cachette, lui qui n'allait jamais fouiller dans ses vêtements.

Il avait naïvement pensé qu’il ne suffirait qu’une dose de volonté et de temps, intimement convaincu que sa présence pourrait avoir un impact bénéfice sur l’appel de la poudre qu’il voulait écarter de son chemin. Et c’était la raison pour laquelle il n’avait cessé de se démener pour être le plus souvent possible à ses côtés, la suivant pendant ses journées de travail quand ses horaires le lui permettaient. Et il l’encourageait, avec son coeur, avec son âme, eux qui se comprenaient avec un regard, un seul d’entre eux leur permettant de communiquer quand le monde n’avait jamais su les comprendre. Ce jour-là, il avait regretté de ne pas pouvoir la rejoindre, son coeur se fissurant à l’idée de savoir qu’ils seraient l’un sans l’autre, Niels qui s’était bien trop habitué à la présence de son amour si bien que la moindre minute sans elle devenait un supplice. « C’est un enfer sans toi… Y’a rien de pire. Je t’aime mon bébé. » Lui avait-il répondu, le coeur lourd, contraint de laisser Aelya seule avec ses démons même s’il était persuadé qu’elle était devenue assez forte pour les repousser. C’est en rentrant et en découvrant la vérité qu’il avait compris que ces derniers jours n’avaient été qu’une pile de mensonges accumulés, teintés de ces illusions pour lui faire croire qu’Aelya ne consommait plus. Dans un mouvement de recul, il arrêta de compter le nombre de sachets qu’il venait de découvrir, déjà trop abasourdi par leur présence volontairement dissimulée, les mots d’Aelya et ses promesses résonnant dans sa tête, lui laissant ce goût amer de trahison sur le bord des lèvres. N’attendant même plus son retour, le fil de ses pensées prit fin lorsqu’il entendit la porte claquer, sonnant l’heure de cette confrontation à laquelle il n’aurait jamais voulu participer. Assis sur le rebord du lit, il leva les yeux vers elle lorsqu’elle s’adressa à lui, son regard semblant inexpressif, livide, lui qui ne parvenait plus à lire en elle maintenant qu’il savait la vérité. « Quand je t’ai demandé si t’avais encore de la cocaïne sur toi l'autre soir, tu m’as regardé droit dans les yeux et sans ciller, tu m'as répondu que t'avais tout jeté. Tu m’as promis que tu ferais le maximum. Tous les jours. » Souffla-t-il, sentant son âme se décomposer à mesure qu’il lui faisait comprendre qu’il avait tout découvert. Il se leva finalement, dans un silence pesant, sa main replongeant sous la pile de vêtements d’Aelya où il sortit les pochons un à un, les balançant sur le lit pour la confronter à cette vision qui le faisait tout autant frémir d’effroi.

Elle aurait voulu arrêter le temps, l'effacer pour se complaire dans son existence lorsqu'il n'y avait qu'eux et le bonheur pur qu'ils nouaient à deux. Parce que depuis un petit temps, c'était les nuages orageux qui perçaient la tranquillité de leur vie, Aelya voyant bien que son métier y était pour quelque chose bien qu'elle savait également que c'était à elle de s'adapter à cet équilibre qui tanguait entre les ouragans de plus en plus fréquent. Et elle se perdait, se tuant à petit feu parce qu'elle n'avait finalement, toujours su faire que ça, délivrant son âme de ses liens dans les excès pour s'enivrer des palpitations de son myocarde. Parce que lorsque Niels était parti, elle s'était retrouvée au bord du vide, au bord d'elle-même, à la merci de ce vertige qui lui susurrait sa perte et sa prochaine chute en Enfer. Et elle continuait, peinant à arrêter la houle des ténèbres qui l'emportaient au loin, son être entier disparaissant dans la dissociation qui l'habillait lorsqu'elle consommait son rêve artificiel. Prenant la route pour rentrer à leur villa, elle n'avait aucune idée de ce qui se tramait bien qu'elle sentait ses nerfs s'étirer à force d'ériger ses journées dans le mensonge qui était devenu son seul langage. Ce n'était pas aussi simple et quand bien même elle l'aurait voulu, tout portait à croire que l'unique solution résidait dans le déni et la manipulation qui était son quotidien pour ne pas défaillir devant les prunelles inquiètes de Niels. Elle le retrouva finalement sur le lit, remarquant dans l'excitation, à peine le dépitement qui martyrisait son visage, la froideur de sa posture venant directement la faire revenir sur Terre.

- Oui. Et c'est vrai. J'avais plus rien quand je te l'ai dit, répondit-elle, fronçant les sourcils, son cœur s'emballant sous ses mots qui présageaient le pire. Et j'ai fait le maximum aussi. J'ai pas menti là-dessus. J'ai vraiment bataillé même si ça se voit pas... Je sais que j'ai merdé et que je fais n'importe quoi, mais crois-moi, je fais vraiment tout ce que je peux... Avoua-t-elle, avant de soupirer. T'as trouvé les sachets, hein ? Écoute bébé... Je suis désolée, je sais pas quoi faire d'autre, ni quoi faire de mieux, mais j'essaye vraiment de lutter c'est juste que... C'est terriblement compliqué... Lâcha-t-elle, sa voix tremblant sous l'effet des sanglots qui faisaient trésailler son ton.

Il aurait tout fait pour devenir la solution à ses maux, lui qui aurait certainement préféré souffrir à sa place, supportant mal de savoir que son bonheur ne tenait qu’à un fil et que trop souvent, ses démons tournoyaient autour d’elle pour la faire sombrer dans les ténèbres les plus hostiles. Il s’était promis de ne pas laisser son amour tomber, cherchant à la raccrocher à leur réalité, à ce qu’ils étaient l’un pour l’autre, à cet amour qui avait toujours été au centre de leur monde. Parce-qu’il savait parfaitement que leur lien pouvait les sauver, lui qui n’avait jamais perdu totalement espoir à chaque fois qu’il s’était écroulé, se rappelant que son existence avait un sens pour celle d’Aelya. Et il désirait la voir s’accrocher à cette flamme qui brûlerait éternellement, lui qui tentait par tous les moyens de lui faire ressentir sa présence, son soutien infaillible, prêt à amortir les coups, parce-que Niels, il se jetterait dans le gouffre en premier pour atténuer la douleur de sa chute. Pourtant, c’était la sienne qui le prit de court lorsqu’il découvrit qu’Aelya avait replongé, lui qui se demandait même si elle avait seulement arrêté. Le coeur en miettes, déphasé au milieu de cette réalité qu’il aurait préféré fuir, il entendit son amour rentrer, conscient que les minutes qui allaient arriver continueraient de le faire saigner. Il n’attendit pas plus longtemps pour la mettre devant le fait accompli, lui qui ne voulait plus entendre de mensonges. Il leva les yeux vers elle à sa réponse, sondant son regard, le sien ne suppliant que sa quête de vérité. « T’as pas menti là-dessus, mais tu m’as menti tous les jours en me disant que ça allait mieux. » Lâcha-t-il, cillant en comprenant qu’en réalité, la descente aux enfers s’était faite bien plus rapidement qu’il n’aurait pu l’imaginer. Il l’écouta, sentant l’hémorragie l’affaiblir davantage à chaque mot qu’elle prononçait, comme la lame d’un poignard qui s’enfonçait un peu plus profondément à chaque fois. « J’vois qu’une seule solution moi… » Lâcha-t-il finalement, abattu par cette idée qu’il voyait comme leur seule issue. « C’est pas moi qui vais réussir à te sortir de là, j’pensais que c’était une solution, qu’on en serait capables si on restait ensemble… Mais tu vois bien que ça marche pas. » Souffla-t-il, le regard embué par cet échec qui était le leur. « T’as besoin d’une aide extérieure, de personnes qui t’aideront à gérer ton addiction, et d’un cadre de vie qui t’aidera à aller de l’avant… Et j’crois pas que tu le trouveras chez nous, avec moi… » Murmura-t-il, se redressant pour venir lui faire face, tentant de maintenir son regard. « J’veux pas que tu te détruises… »

Elle y avait peut-être trop cru, espérant que les vagues de l'oubli la submergeraient pour la faire valser du côté de la résilience, loin de la décadence qui assiégeait son âme en transe dans le fléau de sa putrescence. Elle se perdait, peinant à trouver des explications quand tout ce qu'elle essayait de faire était lutter pour atteindre la lumière, celle qui disparaissait, floutée derrière les vapeurs toxiques des ombres qui l'enlaçaient. Dès qu'il n'était pas là, c'était ses démons qui l'accablaient, lui prouvant une fois de plus qu'elle n'était faite que pour la damnation. Plantée devant ses yeux, Aelya, elle comprit assez rapidement ce qu'il avait trouvé, ce secret qui venait à lui tout seul s'arracher de ses mensonges qui avaient jusqu'ici pendus à ses lèvres asséchées par la destruction.

- C'était pas totalement faux. Ca allait mieux puisque t'étais plus avec moi... C'est surtout quand j'suis seule que c'est compliqué... Avoua-t-elle en soupirant, honteuse d'admettre qu'elle était privée de son indépendance, enchainée à l'obscurité qui la terrorisait autant qu'elle l'appelait, elle qui avait désiré retrouver la liberté dans la poudreuse, se rendant compte qu'en réalité, elle était maintenant emprisonnée dans sa propre prison qu'elle avait construit de ses propres mains rongées par le remord. Ca peut encore marcher... Souffla-t-elle, peinant à croire en ses propres mots qui s'effaçaient entre ses sanglots, consciente dans le fond qu'on ne détruisait pas une addiction avec de l'amour et de l'eau fraîche bien que cette solution lui aurait convenu plutôt que de se contraindre à s'éloigner de son domicile. J'ai pas envie Niels... J'ai pas envie d'être encore loin de toi, c'est ça qui m'a fait plonger en plus... Lança-t-elle, paniquée à l'idée de se retrouver au pied du mur, elle qui ne pouvait admettre que c'était finalement la seule et unique solution qui lui restait. Si c'est que ça j'peux voir un psy' ? J'suis sûre que y'a d'autres moyens, j'vais pas y arriver si j'suis pas là avec toi... Tenta-t-elle de négocier, le déni la guidant dans ses mots, ses démons parlant à sa place pour la faire rester dans ce cocon dans lequel elle s'était complait, dans lequel elle s'était défaite. Tu veux me quitter... ? Ajouta-t-elle, soudainement stressée à l'idée qu'il puisse vouloir la tenir loin de lui également, son regard perdu plongeant dans le sien.

Ils avaient tous les deux été aveuglés par leur espoir, sans admettre que la partie cachée de l’iceberg était en réalité bien trop colossale pour être contournée aussi facilement. Niels, il s’était contenté des mots de son amour, lui qui s’abreuvait de ces paroles qu’il avait voulu entendre, loin d’imaginer que la vérité était bien plus sombre. Et la chute ne lui laissa aucun répit lorsqu’il comprit l’enfer dans lequel baignait Aelya depuis un trop long moment, lui qui constata avec effroi que la femme qu’il aimait se détruisait à petit feu dans l’ombre. Sans lui jeter la pierre, bien trop sonné par ce secret qui venait de s’effondrer devant ses yeux, il cherchait à comprendre la raison qui l’avait poussé à le tenir en dehors de ses propres ténèbres. « T’aurais dû me le dire… J’aurais quitté le bar, j’aurais tout fait pour que ça aille mieux ! » Lâcha-t-il, peinant à rester calme alors qu’il imaginait que les choses auraient pu être différentes si Aelya s’était livrée à lui lorsque ses démons l’avaient de nouveau poussé vers la poudre. Il soupira à ses mots, lui qui pour la première fois avait l’impression que leur amour ne parviendrait pas à les guider vers la lumière, comme si la résignation s’était invitée en lui pour briser ses espoirs. « Non… Ça marchera pas, et tu le sais aussi bien que moi… » Murmura-t-il, entendant les éclats de son coeur se fracasser sur le sol alors qu’il admettait qu’il n’était pas la solution à ses problèmes, évoquant cette seule possibilité qui s’offrait désormais à eux. « J’ai pas envie non plus Aelya. Mais on n’a pas le choix, on a tout fait, on a tout tenté… Et tu vas pas mieux. » Avoua-t-il dans un souffle désespéré, agonisant de ce mal qu’il n’aurait su décrire, seul son regard traduisant l’étendue de sa souffrance. « Bébé… » Lâcha-t-il alors qu’il la sentait fermée à sa proposition, lui qui l’implorait de leur donner une chance. « Évidemment que non. J’veux justement qu’on puisse s’en sortir, et actuellement, y’a aucune autre solution. Je t’aime Aelya, tu sais que je ferais tout pour toi… Mais là, il est pas question de moi, c’est pas moi qui ferai la différence… » Souffla-t-il, son regard ne la lâchant pas alors qu’il tentait de la convaincre de cette seule option. « Faut que tu le fasses. Pour toi, et pour nous… »

- Et qu'est-ce que ça aurait changé, que tu quittes le bar ? Je l'aurais pas fait sur le coup mais après ? Je t'ai déjà dit. Tu peux pas passer ta vie à mes côtés, c'est pas possible et c'est pas ça qui arrêtera mes conneries. C'est utopique de croire qu'il faut juste ça, ajouta-t-elle, avouant que la seule solution résidait finalement en elle, là, dans le creux de sa cage thoracique mortifère où ne battait plus aucune énergie malgré la lueur inespérée de l'espoir qui s'y aventurait encore.

Elle aurait voulu y mettre un terme par la seule force de sa raison mais c'était naïf de croire que la seule présence chaleureuse de son mari y changerait quelque chose quand on savait qu'elle avait plongé dans une drogue dure, laissant son organisme se craqueler sous le poids du manque dès lors qu'elle n'avait pas sa dose. C'était plus fort qu'elle, rythmé par sa seule physiologie qui l'incitait toujours plus à sombrer. Elle plissa les lèvres à sa réponse, peinant à le contredire alors qu'il disait vrai, cette évidence se posant sous leurs yeux à mesure qu'Aelya peinait à remonter vers la lumière.

- On a pas tenté le psy' non, renchérit-elle, tentant de trouver une issue de secours alors qu'elle voyait bien là où Niels voulait l'amener à réfléchir, ses membres tremblant à sa déclaration qui se poursuivait, elle qui savait qu'elle n'était pas encore prête à partir en centre de désintoxication, son cerveau et son corps emprisonné se refusant à cette réalité qui était pourtant la seule manière pour elle de se donner une chance de s'en sortir. J'vais y réfléchir... Avoua-t-elle, ses derniers mots l'amenant à songer à se battre pour eux bien qu'elle n'était pas certaine d'en avoir la force, ses émotions se rendant tumultueuses, déphasées par l'appel de la drogue qui continuait de lui revenir, la happant vers un choix qui n'était décidément jamais le bon. J'ai besoin de sortir un peu, j'te retrouve tout à l'heure, ajouta-t-elle, n'ayant pas envie de continuer cette conversation qui la mettait au plus mal devant ses démons qui lui tournaient autour.