You gotta care less to see if they will care more { Sunhi }

Tu hésites sur ce que tu devrais lui dire, réalisant que si tu parles trop, tu auras sincèrement l'air du mec facile. Et pourtant, c'est probablement ce que tu es. Tu ferais un peu n'importe quoi pour te faire payer un verre et peut-être même deux. T'es pas un pervers, t'as seulement des besoins à combler. Comme celui de goûter à l'alcool pour oublier certains problèmes de fin de soirée. Mais depuis que t'as rencontré Dae-Jung, t'es plus le même. Tu as l'impression que ce qu'il pourrait penser de toi est devenu un problème. Tu t'es même surpris un matin à te regarder dans le miroir, essayant de sourire, essayant de bien paraître avant de sortir de ta chambre, avant de le croiser au salon. C'est devenu compliqué, tu ne te reconnais plus. Et tandis que tu lui expliques que t'as pas vraiment l'habitude de recevoir un compliment sans que les gens attendent quelque chose en retour, tu sens une sorte de jugement dans son regard. Pas quelque chose de méchant, bien au contraire. Comme s'il avait de la peine pour toi. Et tu baisses la tête avant de continuer sur ta lancée, avant de ne plus être capable de lui poser des questions. T'as tellement besoin de savoir ce qui se passe réellement entre vous deux, tu ne peux pas croire que vous êtes de simples connaissances.

Tu as entendu le mot ami venant de lui et ce simple mot t'as de nouveau fait baisser la tête. T'as pas l'habitude d'avoir des amis. Le dernier en qui tu faisais confiance.. t'as fini avec lui dans le backstore de ton ancien travail. De quoi te donner de mauvais souvenirs, ton regard étant dirigé vers les bacs de litières pour chats. Tu t'en es voulu pendant un temps jusqu’à ce que tu comprennes que ce type n'était pas gay, qu'il voulait simplement essayer et vu que t'étais disponible, qu'il a préféré te sauter dessus au lieu de te poser des questions. Tu te souviens très bien de son rire lorsque tu lui as fait mention de ne pas vouloir l'embrasser, que tu trouvais le tout assez dégoûtant et que ça ne te plaisais pas du tout. Et puis.. t'as continué de parler avec Dae-Jung, lui demandant une sorte de permission pour ne pas rentrer ce soir. Tu ignores si tu seras capable de le faire ou bien si tu ne veux simplement que le pousser à t'avouer quelque chose. - Non.. Comment peux-tu penser que je sois amoureux avec la première personne venue? Je te parle que de sexe Dae.. - T'as légèrement levé le ton, roulant même des yeux. T'es pas amoureux.. Tu l'as déjà été, il y a longtemps mais tout ça, c'est du passé. Et t'as plus envie de parler d'amour ou de sentiments. Avec personne. - Je ne crois pas en ça, tu le sais bien. L'amour, c'est dégelasse. - Tant pis si lui, il veut y croire. Si lui, il ne vit que pour ça. C'est pas ton genre, pas ce que tu as déjà vécu. Peut-être que les choses auraient pu être différentes si tu avais réellement été aimé dès ton premier flirt. Si tu aurais entendu murmurer à ton oreille un petit ''je t'aime'', les choses auraient été beaucoup plus simples, plus jolies. - Déçu de quoi? - Tu ne peux t'empêcher de lui demander, avant d'essayer de croiser son regard. - Parce que toi, tu peux ramener n'importe qui à la maison, visiter sa cavité buccal et moi, je devrais ne pas être.. Déçu? Je ne suis pas certain de comprendre.. Qu'est-ce que ça peut te faire que je rencontre quelqu'un, que je me foute à poils devant cette personne et que je passe la plus belle nuit de ma vie? - T'exagères là.. Mais peu importe. - Je ne te plais pas, tu me l'as dit. T'es pas amoureux de moi non plus.. Alors qu'est-ce que tu attends? Tu veux que je reste vieux garçon à l'appartement, dans l'attente que tu rentres? T'as besoin que je te prépares ton repas à tout les soirs et que je reste sage en croisant les bras, tout en espérant que tu puisses revenir sans m'avoir oublié? - T'es pas furieux, même avec ton discours. T'essaies simplement de comprendre ce qui se passe dans sa tête mais c'est une guerre sans nom.

Quelques années, voir mois plus tôt, tu t'es retrouvé obligé de partager ta vie avec le nouveau petit ami de ta mère. Bruyant, déplaisant et rempli de préjugés, vous vous êtes tout de suite sentis menacés l'un par l'autre. Dans ta bonté habituelle, tu as tenté d'ignorer vos différences d'un revers de la main, essayant de discuter avec lui et lui offrant tes plus beaux sourires, mais ce ne fut jamais assez. Si tu as toujours été très proche de ta mère, elle s'est alors peu à peu éloignée de toi pour vivre dans le luxe qui lui offrait ce nouvel amant, ta présence passant en deuxième. Oh comme son parfum pourtant bon marché te manque en cet instant présent. Tu es peut-être un adulte, mais la chaleur réconfortante de ses bras et ses repas maison te manquent cruellement en ce moment, alors que tu sais que tu es malade. Tu as toujours aimé qu'on prenne soin de toi et c'est pourquoi tu as immédiatement oublié ta tristesse lorsque Sunhi est venu te porter un déjeuner, même s'il n'a pas attendu d'être certain que tu n'en voulais pas avant de le dévorer.

Depuis l'arrivée de ton beau-père, peu de gens ont fait l'effort de revenir vers toi comme il l'a fait ce matin. Peut-être qu'il a besoin de toi juste pour ton argent, peut-être que c'était son intention au départ. Mais tu aimes à penser que tu es attachant et qu'il t'apprécie, ne serait-ce qu'au moins un minimum. Tu espères, parce que toi tu l'apprécies de plus en plus, même s'il est renfermé sur lui-même. Chaque fois qu'il ouvre un peu la bouche, tu aimes apprendre son point de vue même s'il est différent du tien, d'en apprendre un peu sur sa personne. Tu es sociale et tu aimes les gens naturellement, tu n'y peux rien.

Tu ne sais pas s'il est fâché, mais la réponse à ta question te fait sourire. Ne serait-ce que parce qu'il roule des yeux comme un enfant de deux ans. Tu sais qu'il croit réellement qu'il ne tombera jamais en amour, et ça te fait rire intérieurement. Le jour où ça lui arrivera, tu as envie de voir sa tête confuse. "Comment tu peux savoir que c'est dégueulasse si tu ne l'as jamais été? Je sais qu'on a pas besoin de boire de l'urine pour savoir que c'est dégoûtant mais quand même." Tu lui souris avec fatigue, pour lui signifier que ce n'est pas un reproche. Tu ne sais pas pourquoi, mais tu as l'impression de marcher sur des oeufs avec lui en ce moment. Sûrement parce que tu ne te sent pas assez bien pour réfléchir convenablement avant de lui parler. Mais il prend ce moment pour continuer sur sa lancée et commencer des longues phrases qui te donnent le tournis. Qu'est-ce que tu as fait pour mériter tout ça?

Surtout qu'un simple coup d'oeil en direction de ton lieu de travail te prouve que Alicia n'a pas totalement abandonné votre présence puisqu'elle vous fixe de l'autre côté de la vitre, les mains posées sur les hanches, derrière le comptoir. Pénible est le mot approprié. "Parce que tu étais déçu?" C'est tout ce que ton esprit à compris de sa réponse sur le moment. Il était déçu? À quoi ça rime cette discussion au juste? "Tu as droit de ressentir ce que tu veux... mais tu étais plus que déçu Sunhi, tu étais fâché et c'est injuste. Je ne te jugerais jamais si tu décidais de passer ta nuit dans les bras de qui tu veux. " Tu as l'impression que ce n'est pas juste comme discours, comme si tu l’enchaînais alors que c'est lui qui crèche chez toi. "Ne déforme pas ce que j'ai dit. J'ai dit...." Qu'est-ce que tu as dit déjà? Tu as peine à t'en souvenir présentement. "Enfin c'est pas exactement ce que j'ai dit." Tu lui as dit que tu n'étais pas intéressé? Pas du tout. Tu as spécifier que tu n'avais pas eu l'intention de le violer sur le comptoir et que tu n'étais pas amoureux de lui. Pas qu'il n'était pas intéressant. "Jamais j'ai dit que tu n'étais pas intéressant." Tu prends quelques secondes avant de continuer. " Puis oublies ça, tu serais incapable de cuisiner pour sauver ta vie. Je suis pas suicidaire." Soupirant bruyamment, tu décides de pencher la tête pour te soutenir mieux, cette dernière devant plus lourde. Tu espères seulement qu'il ne remarquera pas que tu as évité de lui dire pourquoi tu serais déçu. En réalité, c'est parce que ça te surprend toi-même.

Tu n'as qu'une seule envie: entrer dans ce fichu café et d'aller prendre un nouveau muffin pour l'engloutir aussi rapidement que les précédents. T'agis toujours comme ça lorsque tu ne sais plus quoi faire de tes dix doigts, lorsque tu cherches une manière de te défouler. Et peut-être d'avoir la bouche trop remplie pour pouvoir mentionner des paroles que tu pourrais regretter. Tu roules des yeux sans cesse, surtout lorsqu'il te souris d'une manière tout à fait innocente. Ce que tu peux détester lorsqu'il agit ainsi avec toi. T'as l'impression d'être un enfant, d'être un imbécile à ses côtés. Tu manques peut-être trop de confiance en toi et ça commence lentement à te blesser. Peut-être n'es-tu bon qu'à mentir, qu'à te créer une petite vie et essayer de la garder intacte. Mais tout mensonge fini par ce savoir, toutes menteries finira par voir le jour, un jour. Le monde est petit, tout le monde connaît tout le monde et tu n'échapperas pas à la règle. Peut-être devrais-tu arrêter de jouer à l'enfant et parler sérieusement avec lui.

Mais pas pour tout de suite. T'as pas envie de commencer à parler de toi. Tu veux savoir ce qui se passe réellement entre vous deux avant toute chose. Si Dae te parles d'amour, tu le laisseras là. Tu partiras. Tu vas même déménager, changer de pays et espérer te faire oublier. T'es pas prêt pour ce genre d'affection, pour avoir quelqu'un près de toi de cette manière. Ça te fais peur, t'as peur d'avoir mal à nouveau. Tu laisses une moue se dessiner sur ton visage, avant de grimacer. - T'as raison, t'es dégelasse. - Tu ne vois pas en quoi l'amour et l'urine se ressemblent mais si Dae-Jung veut y croire, qui es-tu pour le contredire? Et puis oui, tu l'as déjà été, voilà pourquoi tu trouves le tout inutile et grotesque. Mais ça, tu vas le garder pour toi. T'as pas envie d'étaler ton passé devant lui et ensuite, répondre à ses questions. T'es pas né de la dernière pluie, tu sais qu'un jour ou l'autre, il finira par comprendre que tu n'as pas un cœur de pierre mais tu ne veux plus rien savoir de ce sentiment qui fait énormément mal à l'intérieur. Ça blesses, ça fait pleurer. Ça fait penser au pire et même, ça subit plusieurs conséquences.

- Nonnnnnnnnnnnn.. Pourquoi je serais déçu de tes aventures? T'es pas bien ou quoi? - Où as-tu bien pu dire une chose pareille? T'es pas déçu et tu ne le sauras jamais. Enfin, tu supposes. C'est vrai que lorsque tu es arrivé à l'appartement et que tu l'as vu entretenir une relation plutôt serré avec un inconnu, le tout t'as fait tourner de l'œil. Et même que pendant un instant, tu t'es imaginé être à la place de ce gros pervers. Mais peu importe. Tout ça, ça appartient au passé. - T'as raison, j'étais fâché. Pas déçu mais bien fâché. Et tu sais pourquoi? Parce qu'il m'arrive de poser mes fesses sur ce canapé, voilà pourquoi! Ne va pas penser que c'était parce que tu étais dans l'équation, ça n'a aucun rapport. - Tu fais beaucoup de gestes avec tes mains en ce moment, comme si tu essayais de fournir tes efforts sur autre chose que sur tes pensées. Parce que t'as peur de dire un truc de travers et que tu ne doives tout recommencer avec tes explications. - Alors, t'as dis quoi? Tu l'as bien dit, que t'étais pas amoureux.. Alors arrête de jouer avec les mots. - Et même que t'es heureux qu'il ne puisse pas l'être. T'avais pas envie de bouger ce soir et de devoir te trouver un nouvel appartement. - Je cuisine très bien, tu sauras. Pas ma faute si tu ne me laisses jamais essayer. Je fais de la merveilleuse pizza en boite et de très bonne céréales lorsqu'on y ajoute du lait. - Tu roules à nouveau des yeux, incapable de comprendre pourquoi tu dois absolument avoir cette conversation avec lui. Ça n'a aucun sens.. Même si c'est toi qui a commencé à en parler. - Et toi, tu sors toujours ta fichue mijoteuse pour cuisiner, vu que tu ne sais même pas assaisonner du riz sans ta stupide machine. Maintenant qu'elle est plus là, tu fais moins le malin, n'est-ce pas? Je t'ai vu commander du poulet hier soir, je suis pas aveugle. - Tu croises les bras sur ta poitrine, avant de soupirer. - De toute manière, tu ne me laisses jamais faire mes preuves, faut toujours que tu aies raison sur tout. Ce soir, c'est moi qui cuisine, tu verras que ça sera plus que mangeable. - Et bien voilà, tu ne parles plus de partir courir la démence et te trouver quelqu'un pour passer la nuit, mais bien de lui faire à manger. - Je te dois aussi une revanche pour ton stupide jeu là.. Tu sais celui où on doit foutre des crêpes dans une assiette avant que le dragon de la princesse ne vienne les brûler? - Ouais, tout ça, c'est un jeu que vous avez trouvé un soir.. Mais chuttttt jamais tu ne diras que tu l'aimes bien.

Tu te sent fatigué et tu n'as vraiment pas envie de terminer ton quart de travail. Peut-être que tu serras serré financièrement ce mois-ci, mais tu sais de source sûre que c'est tout de même le meilleure chose à faire. Avec tout ce drama dont tu as été le centre il y a à peine quelques minutes, tu ne te sent plus d'attaque pour faire de faux sourires aux clients, surtout si tu en croises certains déplaisants. Et c'est sans compter Alicia. Tu ne te sent pas le coeur à passer encore plusieurs heures en sa compagnie. Tu sais pertinemment qu'il y a trop de staff en ce moment et que le patron ne dira pas non à quelques heures en moins sur le total de la semaine. Peut-être que tu pourras rattraper les quelques sous manquants en remplaçant plus tard durant le week-end. Après tout, il y a toujours les jeunes de soir qui veulent sans cesse échange leurs quarts pour aller à des fêtes et autre chose du genre. Tu n'es pas un gros fêtard malgré ton côté sociale. Tu n'as jamais vraiment compris ce besoin qu'ils ont de se défoncer la tronche à tout bout de champs.

"Parce que tu viens juste de dire... laisse tomber." T'as pas du tout envie de te prendre la tête avec lui. Pourtant tu n'es pas fou, il a insinué qu'il avait été déçu même si il dit présentement le contraire. Peut-être es-tu fiévreux, mais ça, tu es certain de l'avoir compris. Tu décides quand même de laisser le tout couler, car tu ne veux pas te bagarrer avec lui. Tu lèves quand même les yeux dans les airs lorsqu'il parle encore du canapé. Il n'en reviendra probablement jamais. Pourtant, lui il lâche des flatulences dessus et tu ne vas pas le brûler pour ça. Tu arques ensuite le sourcil lorsqu'il parle de ses talents de cuisinier. "La dernière fois que tu as touché au fourneau, .... en fait je t'ai jamais vu y toucher." Et pourtant, grand coeur que tu as, tu ne lui en barres pas l'accès. C'est juste qu'il est trop paresseux pour y aller ou bien il sait bien qu'il ne sait pas cuisiner même s'il affirme le contraire. "D'accord d'accord. Si je cuisine aussi mal... alors tu ne veux pas que je fasse à manger en arrivant c'est ça? Tu t'en charges?" Car pendant votre discussion tu as laissé un texto à ton patron qui vient de te donner son accord pour rentrer chez toi. Tu fais donc danser l'écran devant ses yeux, petit sourire aux lèvres. "Parce que je viens d'avoir un ok pour retourner à l'appartement tout de suite." Et tu sais bien que tu devras sûrement commander de la nourriture... mais bon ta carte de crédit sert à ça. De plus tu n'as pas faim, tu as un peu mal au coeur, donc au moins tu ne vas pas mourir de faim si c'est horrible. Lorsqu'il parle du jeu que vous avez tenté de comprendre la dernière fois que vous avez passé une soirée ensemble à l'appartement, ton sourire s'illumine. Tu es peut-être malade et tu as envie de prendre une bonne douche en revenant chez toi, mais tu as bien envie d'une petite après-midi et soirée tranquille avec Sunhi. "Ah non c'est moi qui va te botter les fesses, pas la peine de rêver!" Tu te lèves déjà, prêt à quitter cet endroit le plus rapidement possible.