i'll be your reason, i'll be your shelter (aelya) -hot-

alittlebitofrain.

Il avait immédiatement compris que quelque chose n’allait pas, la sentant soudainement plus distante, plus en retrait alors qu’en temps normal, ils s’inondaient de sms à longueur de journée avant de pouvoir se retrouver le soir. S’ils n’étaient pas officiellement ensemble, ils agissaient pourtant comme tel, incapables de se passer l’un de l’autre, Niels percevant son coeur s’emballer à chaque fois que ses pensées s’envolaient vers elle. Et il fallait croire qu’il s’était habitué à l’avoir elle dans la tête, à tout moment de la journée et de la nuit, son âme entièrement hantée par son visage, par le souvenir de ses caresses auxquelles son corps était devenu complètement accro. Et il savait que le temps n’arrangeait rien, lui qui manifestait de plus en plus le besoin de la voir et de la sentir contre lui, dans ses bras qui n’avaient jamais offert autant d’affection avant elle. Il avait finalement décidé de l’appeler après avoir longuement réfléchi, profitant de sa pause pour tenter de briser la glace avec elle, détestant nager dans cette incertitude qui le faisait tanguer « Hey… J’avais envie d’entendre ta voix. Est-ce que… tout va bien ? Tu veux quand même que je passe ce soir ? » Avait-il demandé, presque timidement, en entendant sa voix à l’autre bout du fil, redoutant une réponse négative de sa part. Parce-que la simple idée de l’imaginer mettre un terme à cette relation naissante lui arrachait le coeur, comme s’il avait toujours su au fond de lui qu’Aelya ne serait jamais une femme qu’il pourrait oublier en un claquement de doigt.

Elle tombait peu à peu dans cette relation qui colmatait les brèches de son âme brisée, lui qui de sa présence et de ses baisers volés recollait les morceaux, apprivoisant les ronces de ses défenses qui ne grandissaient plus à ses côtés, flétrissant sous l'effet de sa tendresse. Son sourire ne la quittait plus lorsqu'ils s'envoyaient des messages dès lors qu'ils se quittaient, incapable de se passer de ses nouvelles qui sublimaient son ciel tâché par les ténèbres, celles qui n'étaient jamais trop loin pour la couver lorsque son père lui revenait, tentant d'inscrire en elle la volonté de le rejoindre dans l'illégalité, encore une fois, elle qui avait pourtant purgé sa peine quelques mois auparavant. Sous la coupe de son égoïsme et de sa mégalomanie, il la faisait culpabiliser, lui rappelant qu'elle lui devait bien ça vu le nombre de fois où il était intervenu pour l'aider, la secourir. Sauf qu'il n'en était rien, son père n'ayant participé qu'à l'élaboration de l'empire de son malheur. Elle avait pris de la distance pour faire le point, pour respirer, elle qui n'avait pas envie d'imposer sa mauvaise humeur au seul qui lui faisait du bien, ayant besoin de se recentrer sur elle-même pour décompresser. Lorsqu'elle avait vu son prénom s'inscrire sur l'écran de son portable, elle n'avait pourtant pas été capable de rejeter son appel, ressentant les palpitations de son coeur résonner dans sa cage thoracique face au manque de lui qui la rongeait.

- Hey, oui oui ça va, et toi ? Tu peux toujours passer, ça me fera du bien de te voir, répondit-elle simplement. J'ai juste des problèmes familiaux qui me bouffent un peu le moral en ce moment, rien à voir avec toi, le rassura-t-elle, consciente qu'elle avait dû être plus froide ces derniers temps avec lui, elle qui avait même du mal à faire passer son envie de le voir au téléphone tant ses songes étaient ailleurs. Tu peux passer me prendre au club si tu veux, si ça te dit ? Proposa-t-elle, habituée à le voir débarquer de plus en plus souvent sur son lieu de travail pour qu'ils ne perdent jamais une seule minute de leur retrouvaille.

Il avait encore du mal à l’admettre, mais Niels avait Aelya dans la peau, depuis le premier soir, elle qui avait laissé une trace indélébile sur son âme, ce quelque chose d’irréversible qu’il ne parviendrait jamais à oublier. S’il avait peur de cet inconnu dans lequel il s’aventurait avec elle, Niels savait aussi qu’il n’avait aucun moyen de dévier sa route, incapable d’imaginer un quotidien sans elle maintenant qu’il avait trouvé l’âme qui lui correspondait le mieux. Parce-qu’il avait compris, depuis leur première nuit, que leurs regards étaient identiques, comme un reflet dans un miroir, eux qui s’étaient trouvés au détour d’une soirée sans imaginer que leur nuit de passion viendrait tout chambouler. Sans qu’il ne puisse le reconnaître, il s’était mis à redouter cette distance qu’elle avait émise entre eux ces derniers temps, se demandant si leur relation en était pour quelque chose. Il avait peur de la voir mettre un terme à ce qu’ils possédaient ensemble, sans même être officiel, habitué à sa présence qui le réconfortait, qui mettait de la couleur dans un quotidien dénué de sens avant elle. Regrettant son silence, il décida de la joindre directement, redoutant cet affrontement sans savoir l’origine de sa prise de distance. « Ça va. J’peux toujours venir ouais, la question c’est surtout de savoir si t’as envie que je vienne…? » Osa-t-il demander, déjà rassuré de la voir décrocher et d’entendre sa voix, ses sourcils se fronçant à ses mots qui semblaient être la raison de ses tourments. « Je vois… J’peux peut-être essayer de te changer les idées si tu veux…? » Demanda-t-il presque timidement, détestant savoir qu’elle n’était pas tranquille dans son esprit, ressentant l’envie d’être avec elle pour l’apaiser. « Oui, je serai là. A ce soir alors. » Conclut-il d’une voix plus douce, ses mots sonnant comme une promesse. Et au moment même où il raccrocha, une idée lui traversa l’esprit, Niels décidant de préparer un sac d’affaires avant d’attendre que la nuit ne recouvre le ciel pour rejoindre Aelya au club, chargeant son coffre, son coeur battant à la seule idée de retrouver son regard. « Je suis devant, rejoins-moi quand t’as fini. » Lui avait-il envoyé, sortant de l’habitacle de la voiture pour coincer une cigarette entre ses lèvres, les yeux rivés vers cette porte qui la séparait de lui.

Plus le temps avançait, plus son âme se liait à la sienne, dans le silence assourdissant de son coeur qui cognait à en défaire son propre rythme, Niels qui lui donnait l'équilibre qu'elle avait perdu, elle qui enfin, trouvait un sens à sa vie. Elle renaissait peu à peu des cendres de ses échecs, sa méfiance se terrant dans les ténèbres lorsqu'il était là, à inscrire de la lumière dans ses prunelles, Aelya qui se regardait doucement sombrer à chaque fois que ses lèvres venait caresser ses plaies, pansant les marques de ses nombreux rejets. Elle n'avait jamais désiré se tenir à l'écart bien que la raison lui sommait de le faire parce qu'elle se voyait peu à eu perdre son indépendance, le coeur écroué derrière les doux barreaux de ses doigts qui la maintenaient pourtant en sécurité. Elle avait peur de chuter, de s'écrouler si un jour il venait à partir, bien que pour le moment tout ce dont elle prenait conscience, était qu'il était le seul à l'ouvrir, arrachant sa coquille pour lui redonner sa vraie consistance.

- Si j'avais pas envie, je te l'aurais pas proposé, renchérit-elle simplement lorsqu'il l'appela au téléphone, Aelya se confiant un peu sur sa vie personnelle. C'est dont j'aurais besoin j'crois oui, répondit-elle, souriant légèrement en comprenant qu'il comptait passer la soirée avec elle. A tout à l'heure, lança-t-elle avant de raccrocher, le coeur soudainement plus léger en pensant à la suite de sa journée qui allait beaucoup mieux se dérouler maintenant qu'elle savait comment elle pouvait se terminer.

Elle se rendit au travail, laissant ses courbes se dévoiler sous les regards fiévreux des clients qui lui laissèrent leurs billets, ses songes happés entre les mots de son père et l'image de Niels qui la hantait de plus en plus. Retournant au vestiaire pour se changer après ces longues heures de service, elle reçut un sms de Niels qui lui indiqua qu'il l'attendait devant la porte, elle qui se pressa à se changer pour le rejoindre au plus vite.

- Hey, sourit-elle en sortant du club, reconnaissant rapidement la belle stature de son amant, adossé à sa voiture. Je t'ai beaucoup manqué à ce qu'il parait ? Lança-t-elle, amusée, s'approchant doucement de son visage pour lui voler un baiser, réconfortée à la seule idée de ne pas être seule face à elle-même ce soir.

Il n’avait plus envie d’imaginer son quotidien sans elle, lui qui avait pris conscient d’à quel point tout lui paraissait vide quand elle n’était pas là, quand il se retrouvait seul face à lui même. Elle l’aidait sans même le savoir, lui offrant ce que personne n’avait été capable de lui donner avant elle. Plus qu’une envie, sa présence était devenue un besoin, Niels peinant à admettre combien il était déjà bouleversé par tout ce qu’elle provoquait en lui. C’était aussi la raison pour laquelle sa panique avait grandi lorsque les jours s’étaient écoulés sans qu’ils ne se voient, lui qui avait même peiné à avoir de ses nouvelles, comprenant sans trop de mal que quelque chose ne tournait pas rond. Et soudainement, il s’était demandé si leur fréquentation était au fondement de ses doutes, si sa vision de leur relation avait changé au point de décider qu’elle ne désirait pas prendre le risque avec lui. Incapable de supporter son silence plus longtemps, il s’était décidé à l’appeler, épris d’un mélange de soulagement et d’inquiétude lorsqu’il comprit que sa prise de distance n’avait rien à voir avec lui. Son cœur loupa un battement en l’entendant avouer qu’elle désirait le voir, elle aussi, lui qui aurait aimé lui dire à quel point elle lui manquait. « Alors je serai là pour toi. » Ajouta-t-il tendrement, lui qui aurait désiré agir plus vite pour ne pas la voir s’engouffrer sous ses problèmes personnels, convaincu qu’il avait les moyens de libérer sa conscience. Il s’attela à mettre en forme son idée au moment où il raccrocha, passant quelques coups de fil pour parfaire ce qu’il avait prévu avant que l’horloge ne vienne afficher l’heure de sa fin de service. Il se prépara à la rejoindre, le cœur battant plus vite maintenant qu’il savait qu’il allait rejoindre celle qu’il aurait probablement attendu toute sa vie. Il scruta les environs en arrivant sur le parking, son regard posé sur la porte qui s’ouvrît finalement pour laisser apparaître la silhouette d’Aelya, un sourire étirant le coin de ses lèvres lorsque leurs regards se retrouvèrent. « Salut. » Répondit-il, sans la quitter du regard, ses yeux suivant son visage qui s’approcha du sien pour lui délivrer un baiser qu’il lui rendit doucement. « Ça te plairait que j’te dise que c’est le cas…? » Joua-t-il, lui volant à son tour un baiser pour confirmer ses dires. « Je t’ai manqué moi ? » S’amusa-t-il, finissant sa cigarette avant de se redresser de son capot. « Allez monte. » L’incita-t-il, prenant place derrière le volant pour les conduire chez elle.

Elle bouillonnait à la seule idée de le revoir, elle qui voyait son âme vibrer dès lors que leurs peaux se touchaient, se fondaient pour ne faire qu'une seule. Elle n'avait jamais eu une proximité et une intimité aussi grande auparavant, Niels qui avait réussi à abolir toute notion de distance, de méfiance, pour la complaire dans le repère unique et chaleureux que ses bras formaient autour de son corps titubant. Elle avait peur de vouloir plus, de se laisser envahir par des pensées qui mettraient en lumière son envie de l'avoir pour elle seule, là où son indépendance prendrait officiellement fin dans les flammes de leur coeur. Elle se laissait pour le moment tomber pour lui, consciente que la peur de la chute était un nouveau danger qui la stimulait autant que cela la freinait, son père n'ayant de cesse de lui rappeler qu'elle avait changé depuis un petit moment, surement à cause de cette nouvelle fréquentation qu'elle taisait par sécurité pour Niels. Elle sourit doucement à sa remarque avant de raccrocher, rassurée à l'idée de l'avoir alors que son monde bougeait dans son déséquilibre, menaçant continuellement de s'écrouler sur lui-même pour la happer en son vide. Elle partit au travail comme à son habitude, dansant pour les yeux des clients qui comblaient ses fins de mois parfois difficiles avec leurs billets, retrouvant assez vite son amant dans le manteau de la nuit.

- Ca me plairait surtout que tu le dises en le pensant, même si ça peut vouloir dire que t'es de plus en plus foutu, s'amusa-t-elle après l'avoir embrassé, elle qui aimait voir leur relation comme un jeu auquel ils perdraient sans doute tous les deux. Tu me manques jamais, te fais pas de films, sourit-elle en coin, en lui volant un autre baiser, son regard traduisant tout l'inverse de ses mots alors qu'elle le dévorait littéralement du regard.

Elle acquiesça et monta dans la voiture côté passager, attendant que Niels ne vienne s'y immiscer, son parfum qui régnait dans l'habitacle suffisant à lui faire oublier les tensions qui animaient son quotidien.

- Merci de passer la soirée avec moi. T'avais peut-être mieux à faire... ? Demanda-t-elle, curieuse.

Il se demandait souvent si elle pensait à lui autant qu’il pensait à elle, lui qui se rendait bien compte qu’il passait la plupart de son temps à songer à Aelya, à se remémorer leurs instants privés, où leur intimité leur permettait de se dévoiler l’un à l’autre. Il avait toujours su que la pente était glissante, que l’équilibre était précaire, et pourtant, il fermait les yeux sur ce terrain dans lequel il prenait le risque de s’enliser. Ce soir encore une fois, alors qu’elle avait pris ses distances avec lui depuis quelques temps, Niels avait pris les devants pour la ramener à lui, incapable de la laisser s’échapper trop longtemps, le manque d’elle commençant à l’étouffer. Parce-que même sans le vouloir, il se prenait maintenant à s’inquiéter pour elle, jamais serein lorsqu’il savait qu’elle était de service au milieu d’un tas d’hommes qui la désiraient autant que lui. Rassuré de l’entendre et de savoir qu’il n’était pas à l’origine de sa distance, il ne manqua pas de lui faire comprendre qu’il désirait passer la soirée avec elle, au moins pour essayer de lui faire oublier ses tracas, le temps d’une nuit volée. Incapable d’imaginer perdre une seule seconde de leurs retrouvailles, il était arrivé un peu avant la fin de son service, l’attendant impatiemment à l’extérieur, son coeur tambourinant à l’intérieur de sa cage thoracique à la seule idée de pouvoir s’enivrer de son parfum. Son sourire s’était chargé de lui traduire ce qu’il ressentait maintenant qu’elle était là, ses lèvres cherchant les siennes dans un baiser rapide. « Foutu pour foutu t’façon… » Pouffa-t-il, admettant à demi mots qu’elle lui avait réellement manqué, lui qui savait qu’il avait déjà bien trop franchi la limite. « Embrasse-moi encore une fois pour m’aider à me faire des films alors… » Joua-t-il, en profitant pour l’avoir au plus près de lui, sa main glissant furtivement dans son dos avant qu’ils ne rejoignent sa voiture, Niels secouant négativement la tête à ses mots. « Est-ce qu’il y a mieux à faire que d’être avec toi…? » La chercha-t-il, un brin séducteur, s’amusant de ses propres mots. « Ça me fait plaisir. Puis, ça fait quand même un moment qu’on s’est pas fait une soirée ensemble, non ? » Lâcha-t-il, admettant que ces derniers temps sans elle lui avaient semblé longs. Il se gara au pied de son immeuble, arrêtant le moteur avant de capter son regard. « En fait… J’ai eu une idée. Ça te dit de préparer un sac d’affaires et de partir avec moi pour le week-end ? »

Et elle tombait, laissant le chaos et le vide l'aspirer, éviscérer l'espoir qui flétrissait dans ses prunelles assombries par son propre rejet, les regrets qui se dessinaient dans le passé qu'elle aimait faire taire dans les excès. Parce que les voix démoniques ne la laissaient jamais tranquille, emplissant son coeur de cette encre putride et acide qui fondait la sérénité essorée par la suie. Et elle aurait voulu lui dire à Niels, à quel point ça la terrorisait de s'accouder à la solitude qui craquelait sous le poids mort de ses émotions trop vives. Elle avait peur d'être seule, peur d'être abandonnée, alors Aelya, elle s'accrochait, éraflant ses frêles phalanges à force de tracer les sillons de sa destinée sur le bois arraché de sa force qui venait parfois à lui manquer. Et dans l'ombre, y'avait son aura bienfaisante qui savait continuellement la ramener à la raison, lui redonner ce sourire qui n'était plus tachée de ses envies d'auto-destruction.

- T'abandonnes le jeu par forfait Mr Björk ? Demanda-t-elle dans un sourire malicieux, son regard lumineux vrillant sur ses lèvres à sa demande, Aelya s’exécutant à l'embrasser encore une fois, caressant ses lèvres de cette tendresse inouïe qu'elle n'avait jamais donnée, qui avait toujours été enfouie. Mais c'est que tu sais me parler, toi, sourit-elle lorsqu'ils s'immiscèrent dans la voiture, touchée par sa manière de toujours choisir les bons mots pour faire palpiter son coeur à l'agonie dans son désir d'en avoir toujours plus de lui. Très longtemps. C'est vrai qu'on a commencé à prendre nos habitudes nous deux, s'amusa-t-elle, ce fait l'amusant autant que cela l'effrayait bien qu'elle n'était que capable de laisser la bonne humeur et la légèreté l'habiller, Niels garant quelques minutes plus tard la voiture devant sa résidence. Comment ça ? Arqua-t-elle un sourcil, une lueur d'excitation traversant son regard, elle qui en avait toujours rêvé, sans aucun moyen pour le faire. Ca y est, tu veux officiellement que je devienne ta partenaire d'aventures ? Lança-t-elle, le regard plein d'entrain, elle qui ne saurait jamais refuser sa proposition tant cela couvrait ses yeux d'étoiles. J'te dis oui pour tout, et surtout pour toi, ajouta-t-elle en perçant son regard d'affection.

Il aimait penser que sa présence pouvait panser les blessures de son âme, causées par cette solitude qui l’avait arraché trop longtemps à la vie, les faisant tous les deux errer dans un monde qui n’avait toujours eu que très peu de sens à leurs yeux. Parce-qu’ils avaient tous les deux fait face au rejet, s’habituant à être seuls dans leurs destinées, comme si c’était écrit, comme si l’abandon faisait partie de leur histoire. Et pourtant, il osait croire que leurs chemins s’étaient croisés pour une raison, lui qui avait trouvé la réponse à ses questions dans la profondeur de son regard, là où pour la première fois, il avait l’impression de compter. Incapable de la laisser seule face à elle-même dans cette situation qui semblait l’atteindre, Niels s’était porté volontaire pour rester avec elle, cherchant à apaiser ses doutes qui l’avaient poussé à s’éloigner de lui. « Pas encore, j’suis du genre coriace tu sais… » S’amusa-t-il, alors qu’il savait pertinemment que plus le temps passait, plus il sombrait pour elle, pour son charme, pour son aura qui le faisait flancher à chaque fois qu’elle se trouvait dans les parages. Il l’avait laissé s’approcher une nouvelle fois pour recevoir la douceur de ses lèvres contre les siennes, se délectant de ce moment qu’il avait imaginé bien plus qu’il ne l’aurait dû ces derniers jours où la distance s’était creusée entre eux. « Je commence à bien te cerner surtout… » Joua-t-il, ses mots se voulant aussi séducteurs que sincères, lui qui admettait qu’il aurait certainement annulé tout son emploi du temps pour pouvoir passer un moment de plus avec elle. « Ouais, c’est vrai. Tu comprends pourquoi j’me suis inquiété de ton silence du coup… » Ajouta-t-il, gardant un ton léger, lui qui était maintenant soulagé de la retrouver, lui avouant qu’il avait imaginé un plan pour leur week-end. « Tu veux te barrer avec moi hors de Bowen ? » Répéta-t-il avec un sourire amusé en constatant la surprise habiller ses traits. « Seulement si t’en as envie… » Souffla-t-il, le regard suspendu à ses lèvres, son coeur loupant finalement un battement à sa réponse qui le fit chavirer un peu plus, l’incitant à se pencher vers elle pour lui voler un énième baiser. « Viens, on va préparer ton sac. » Murmura-t-il tendrement, son sourire ne le quittant plus maintenant qu’il savait que le week-end leur appartiendrait. Il suivit ses pas jusqu’à son appartement, saluant son colocataire avant de la suivre dans sa chambre, son regard peinant à se décrocher de sa silhouette. « Prends pas trop de vêtements, ça va prendre de la place pour rien… » Lança-t-il l’air de rien, son regard illuminé par cette malice qui ne le quittait pas.

Son âme n'avait jamais eu de toit sous lequel se réfugier, à la merci des vents et des marées qui l'avaient continuellement balayée, appauvrissant son être qui perdait peu à peu en consistance, se laissant habiller de translucidité par la quelle Niels savait y voir ses brèches abîmées. Il la complétait, et plus ils apprenaient à se connaître, plus elle comprenait que la distance les privait de ce refuge qu'ils construisaient à deux dans le souffle de leurs envies invasives. Elle sourit à sa remarque, laissant planer le mystère de leur jeu qui ne prenait jamais fin, là où tous les deux se vouaient une délicieuse guerre qui terminait trop souvent dans les draps où leurs corps affamés se rejoignaient pour ne faire plus qu'un. Elle aimait le retrouver pour puiser contre ses lèvres toute cette vie qui s'en allait de ses veines dès lorsqu'il n'était plus près d'elle, là où son coeur se tordait à battre de manière irrationnelle, irréelle, à l'image de tous ses sentiments qui éclosaient quand elle s'était pensée plus morte qu'en vie, l'âme sous terre pendant que le corps errait dans la ville.

- J'deviens trop prévisible, c'est pas bon pour mes affaires, s'amusa-t-elle, consciente qu'ils passaient trop de temps ensemble pour ne pas laisser son âme se découvrir sous la fièvre de ses iris, à l'intérieur desquels elle aimait se noyer pour retrouver son oxygène. J'voulais pas t'inquiéter, c'est juste que j'avais besoin de réfléchir un peu et j'avais pas envie de pourrir ton humeur avec mes problèmes, avoua-t-elle en plissant les lèvres, laissant son regard défiler sur le paysage en duite alors que les songes de son père lui revenaient à l'esprit. Evidemment que j'en ai envie ! J'espère juste que t'arriveras à me supporter, pouffa-t-elle, enjouée à la seule idée de partir hors de Bowen pour s'alléger le coeur de ce trop plein que lui seul pouvait épancher, ses lèvres captant les siennes lorsqu'elle affirma sa volonté de le suivre.

Elle sortit de la voiture avec lui, s'empressant de dévaler les marches jusqu'à son appartement pour récupérer quelques affaires, saluant son colocataire en même temps, avant d’atterrir dans sa chambre où elle trouva un sac dans lequel entreposer ses habits.

- J'en connais un qui veut surtout me voir plus nue qu'habiller, j'me trompe ? Le chercha-t-elle malicieusement en redressant son regard, celui-ci se détournant en même temps que ses bras qui firent des trajets entre le lit et la penderie pour remplir le sac. J'vais prendre tes sous-vêtements préférés aussi... Lâcha-t-elle, amusée, se rendant dans la salle de bain pour continuer à prendre quelques affaires avant de fermer son sac. J'crois que j'suis prête ! On va où du coup ? Demanda-t-elle, le regard illuminé d'excitation.

Jamais il ne s’était intéressé à une âme comme il l’avait fait avec celle d’Aelya, comme si naturellement, il ressentait le besoin de l’apaiser comme elle parvenait à le faire avec lui. Jamais il n’aurait pu prévoir ce dénouement, lui qui avait imaginé qu’elle ne serait qu’une aventure de plus qu’il finirait pas oublier, que les souvenirs de leur nuit finiraient par s’évanouir dans le néant au moment où ils se quitteraient. Et pourtant, les semaines défilaient et Niels continuait de penser à elle, aux frissons qu’il ressentait quand elle touchait sa peau, quand elle effleurait ses lèvres, incapable de s’imaginer dans les bras d’une autre quand son corps entier n’appelait qu’elle. « C’est pas parce-que t’es prévisible que j’te trouve moins intéressante… » La rattrapa-t-il avec un air joueur, elle qui n’avait sûrement pas idée d’à quel point il était passionné par tout ce qu’elle était, par tout ce qu’elle dégageait. « Je comprends, mais j’veux juste que tu saches que tu peux me dire les choses… Tu peux me parler autant que t’en as besoin. J’suis là pour toi. » Ajouta-t-il, bien plus tendrement, comprenant parfaitement son envie de le tenir à l’écart de ses problèmes, parce-qu’il aurait certainement réagi de la même manière, eux qui avaient toujours marché seuls dans les ténèbres. « Ce voyage nous le dira. » S’amusa-t-il, lui qui ne doutait pas un instant du fait qu’il la supporterait plus que bien, craignant surtout le retour à la réalité après ce week-end passé avec elle, bien conscient que ces instants privilégiés avec Aelya pourraient aggraver son attachement pour elle. Il la suivit jusqu’à son appartement, saluant son colocataire qu’il avait pris pour habitude de croiser depuis qu’il fréquentait Aelya, s’installant sur son lit alors qu’elle s’affairait à préparer son sac. « Absolument pas, j’suis pas du tout comme ça, c’est mal me connaître. » Pouffa-t-il, ses yeux la contemplant discrètement, se nourrissant de son image qu’il s’était pris à imaginer lors de ces derniers jours sans elle. « C’est une bonne idée ça… » Répondit-il en arquant un sourcil, elle qui n’avait aucun mal à embraser son désir à chaque fois qu’ils se retrouvaient, souriant lorsqu’elle clôtura son sac. « Tu le sauras dans quelques minutes. Suis-moi. » Souffla-t-il en lui adressant un clin d’oeil, prenant son sac avant de quitter sa chambre et l’appartement, chargeant ses affaires dans le coffre de sa voiture. « C’est ta dernière occasion de faire marche arrière là. » Rit-il, démarrant le moteur avant de rouler quelques kilomètres pour atteindre un parking où un van les attendait, Niels souriant d’excitation alors qu’il laissait Aelya découvrir le moyen qui leur permettrait de parcourir la route. « J’espère que t’es pas contre l’idée de rester collée à moi dans un espace restreint. » S’amusa-t-il, garant sa voiture avant de sortir leurs affaires, découvrant le van dans lequel il déposa leurs sacs et la guitare qu’il avait amené pour l’occasion. « J’pensais longer la côte jusqu’à Cairns, on en a pour quelques heures de route, mais ça vaut vraiment le coup alors… toujours partante ? »

Tous ses rêves n'étaient maintenant que conduits vers la beauté de ses traits si ce n'était pas vers les songes toxiques de son passé qui la retenait encore prisonnière. Elle aimait s'oublier dans ses bras, la seule manière pour elle de faire abstraction du mal qui la rongeait dans son quotidien morcelé par les ténèbres qu'elle avait trouvé derrière l'illégalité, et les barreaux. Si elle essayait de faire table rase de ces images, son père, lui, veillait à ce qu'elle ne puisse jamais lui échapper aussi aisément, aimant garder cette emprise délétère sur la volonté de sa fille. Avec Niels, elle se sentait libre, choisie, pour une fois dans sa vie.

- Tant mieux sinon ça m'aurait brisé le coeur, lança-t-elle en riant, n'ayant jamais envie de voir son regard se ternir. Merci c'est gentil. Tu sais que c'est réciproque, hein ? Répondit-elle, Aelya qui avait surement plus de confiance à donner en Niels qu'en elle-même, lui qui très vite avait pris une place de choix dans sa vie. Le suspens est à son comble alors, pouffa-t-elle, amusée, persuadée qu'ils ne pouvaient que s'amuser tous les deux aux vues de leurs tempéraments similaires, de leur complicité qui se taisait de mots tant elle se vivait plus qu'elle ne se parlait, tous deux rentrant dans l'appartement d'Aelya où ils saluèrent tour à tour son colocataire qui avait pris l'habitude de croiser Niels à force de leurs entrevues. Nan c'est pas du tout toi, toi tu me préfères avec un col roulé la plupart du temps, répondit-elle ironiquement avant de rire, ses mains remplissant son sac avant de lui envoyer un clin d'oeil lorsqu'elle admit de beaux sous-vêtements dans le contenant, acquiesçant à sa remarque avant de le suivre dehors où il posa ses affaires dans la voiture. J'ai aucune envie d'le faire, j'ai toujours préféré prendre des risques moi, ajouta-t-elle dans un sourire en coin avant de s'immiscer dans la voiture qui les amena vers un parking où ses yeux aperçurent un van, celui dans lequel ils allaient faire la route. Ca me fait vraiment pas plaisir ohlala, trop dommage même ! Roula-t-elle des yeux en feignant la déception avant de sourire, toujours plus enjouée à cette idée à mesure qu'elle découvrait ses idées. Toujours aussi partante, j'ai même trop hâte. Pour dire, j'viens d'Australie et j'ai jamais pu visiter le reste, ajouta-t-elle, aidant Niels à tout installer dans le van avant de se diriger vers le devant du véhicule, laissant l'opportunité à son amant de conduire. Tu m'apprendras à jouer de la guitare aussi ? Demanda-t-elle, ayant perçu l'instrument qu'il avait rangé. Merci en tout cas. C'est tout ce dont j'avais besoin et t'as vraiment visé juste... T'es vraiment parfait, sourit-elle, exaltée, avant de tendre la nuque pour lui voler un baiser, touchée par son geste. Jamais personne a été aussi gentil avec moi... Ca me change, j'ai l'impression de pas te mériter, avoua-t-elle plus timidement.

Sans en avoir conscience, Aelya lui faisait un bien fou, amenant dans son quotidien une légèreté qu’il n’avait jamais connu jusqu’ici, lui qui avait enfin l’impression d’avoir trouvé une raison de se lever tous les matins, débutant chaque journée en se raccrochant à elle par le biais de leurs messages. Il aimait ce qu’ils avaient, quand bien même il avait conscience de la dangerosité de leur situation, comme s’ils marchaient sur un fil en continuant de se fréquenter et de se complaire l’un contre l’autre, s’aveuglant par les frissons qu’ils s’offraient constamment. « Je l’aurais réparé derrière s’il fallait… » Lâcha-t-il, profitant de ses mots pour rebondir, lui qui n’avait de cesse de vouloir la charmer encore et encore. « J’le sais, merci… » Répondit-il à son tour, le coeur réchauffé par cette confiance mutuelle et inédite qu’ils se vouaient, Niels qui se sentait protégé avec elle, comme si l’étau de ses bras et la douceur de son regard faisaient rempart contre le monde entier. Il s’amusa avec elle, incapable de ne pas avoir le regard qui brillait lorsqu’il songeait à ces jours qu’ils passeraient ensemble, loin de tout, loin de leur quotidien, eux qui pourraient relâcher toute la pression pour profiter de ces moments privilégiés. « J’aimerais bien que t’en portes quand t’es sur scène, ouais. » La chercha-t-il, avouant qu’il aurait préféré ne jamais avoir à partager la beauté de ses courbes avec ses clients, conscient que son corps était, à bien des égards, créateur de fantasmes pour ces hommes qui cherchaient à s’évader le temps d’une danse. Le regard posé sur elle, il l’observa préparer ses affaires, souriant à la vue de ses sous-vêtements qu’elle vint enfouir dans son sac, lui qui brûlait déjà d’envie de la déshabiller pour mettre fin au manque qui terrassait sa patience. « C’est pour ça qu’on était faits pour se rencontrer. » Remarqua-t-il avec un sourire satisfait, lui qui voyait le reflet de son âme à travers la sienne, conscient qu’ils étaient similaires dans leur manière d’aborder la vie, sans craindre les risques qu’ils encouraient. Il conduisit quelques minutes pour parvenir au parking où se trouvait le van qu’il avait loué pour l’occasion, souriant à ses mots et à sa réaction qui lui faisaient plaisir. « Eh ouais, j’suis sûr que finalement, c’est toi qui vas avoir du mal à me supporter. » Pouffa-t-il, chargeant le van de leurs affaires, plus qu’enjoué à l’idée de prendre la route avec elle. « Alors c’est une première. Avec moi en plus, j’suis presque honoré. » S’amusa-t-il, prenant place derrière le volant lorsque tout fut prêt, Niels démarrant le moteur après qu’Aelya se soit installée. « Tout ce que tu veux. » Répondit-il en la regardant tendrement, s’attendrissant devant ses remerciements, lui qui tendit naturellement la nuque vers elle pour recevoir son baiser, son cœur s’emballant sous ce simple échange. « On dirait pas comme ça, mais j’peux avoir des bonnes idées parfois. Faut croire que tu m’inspires toi… » Souffla-t-il, usant de mots légers pour lui faire comprendre qu’il n’avait jamais été aussi prévenant pour quelqu’un d’autre, secouant la tête à ses paroles qui firent suite. « Pourtant c’est le cas. J’pense même que tu mérites encore mieux. » Ajouta-t-il, ses yeux se détournent sur la route qu’ils parcoururent sur plusieurs kilomètres, renforçant leur complicité alors que Niels s’était laissé aller à son envie de réfugier sa main dans la sienne, comme pour ne jamais perdre son contact. « Tu peux dormir si tu veux, j’te réveillerais quand on sera arrivés… »

Elle aimait sa présence, elle aimait ses sourires qui caressaient son âme, laissant s'écouler sur sa peau enfiévrée par ses démons, la douceur qu'elle n'avait jamais pu recevoir dans le passé, le myocarde à l'abandon sous le couperet d'une fatalité qu'elle aurait voulu fuir maintes et maintes fois. Elle sourit à sa remarque, amusée par sa manière rebondir à ses mots.

- Charmeur, lança-t-elle en secouant la tête, avant de rire, profitant de leur proximité de abreuver sa vision de ses traits magnifiques, ne loupant aucune miette de la pureté de sa beauté qui s'étendait dans la faible luminosité de la voiture, tous deux rejoignant rapidement l'appartement d'Aelya, elle qui était enjouée, exaltée à l'idée de quitter la ville avec son amant qu'elle se verrait suivre jusqu'à l'autre bout du monde sans problème. J'vais perdre des fans si j'fais ça, c'est pas forcément bon pour mes rentrées d'argent, tu passeras le message à ta jalousie, pouffa-t-elle, consciente que plus ils se fréquentaient, plus des sentiments émergeaient, comme la jalousie, la possessivité, la tendresse, la fusion de s'avoir encore et encore sans limite. Vu à quel point on a l'air d'être les mêmes, j'pense que justement c'était pas une si bonne idée que la vie nous réunisse, s'amusa-t-elle en remplissant son sac de vêtements, de sous-vêtements, rejoignant peu après la voiture qui les porta vers un parking où siégeait un van, celui qui serait témoins de leur aventure, Aelya ne pouvant s'empêcher de laisser éclore sa joie et son engouement rien qu'à cette sensation de liberté qui l'éprenait déjà. J'pense que tu seras te rattraper, ajouta-t-elle en lui envoyant un clin d'oeil, remplissant le van de leurs affaires tout en détaillant l'espace qui leur était donné. C'est moi qui suis chanceuse que tu me l'aies proposé ! Lança-t-elle, ravie de pouvoir partager un autre souvenir avec celui qui avait pris beaucoup de place dans sa vie, Aelya allant à l'avant du van pour se placer côté passager, remerciant Niels pour cette initiative qui inscrivait un peu plus d'étoiles dans le creux de son regard, celui-ci ayant peu de temps avant été ravagé par les tempêtes. J'veux continuer à le faire, j'ai l'impression que ça te réussit bien, sourit-elle tendrement après l'avoir embrassé, touchée par cette proximité et cette intimité qu'ils avaient alors qu'ils ne se connaissaient pas depuis très longtemps. Tant que j'te mérite toi, le reste je m'en fou, avoua-t-elle sur le même ton, laissant sa main se sceller doucement à la sienne dans un contact tendre, fusionnel, le genre qu'elle n'avait jamais eu auparavant. Tu me dis si tu veux qu'on échange, ajouta-t-elle, peu désireuse de le laisser se fatiguer.

Sans lâcher sa main, Aelya ferma les yeux, le corps épuisé par cette longue soirée de travail qui l'avait éreintée. Elle ouvrit les yeux quelques instants plus tard lorsqu'elle perçut l'absence de vibration du moteur qui s'était arrêté.

- On est arrivés ? Demanda-t-elle en ouvrant difficilement les yeux.

Pour la première fois, il se sentait capable d’offrir un peu plus de lui, s’ouvrant à Aelya comme jamais il ne l’avait fait avant elle. Elle le mettait en confiance, parvenant à caresser ses failles pour parvenir jusqu’à son âme, celle qu’il avait barricadé au monde entier pour ne plus avoir à se sentir abandonné. Avec elle, toutes ses craintes s’envolaient, ses barrières s’abaissant lorsqu’il n’y avait qu’elle, lui qui peinait encore à expliquer pourquoi elle parvenait à lire en lui aussi facilement. Il esquissa un sourire à ses mots, incapable de la contredire alors qu’il faisait toujours tout pour tenter de la faire chavirer un peu plus, l’amener à sombrer contre lui. « T’es pas cool. Ma jalousie et moi, on te remercie pas. » Lâcha-t-il, roulant des yeux pour exagérer son désarroi, elle qui avait visé juste en mentionnant ce tout nouveau sentiment qui était venu se frayer un chemin en lui depuis qu’ils se fréquentaient. « Ouais peut-être. Mais pour l’instant, on a pas l’air de trop retourner le monde entier encore. » Pouffa-t-il, conscient que leurs deux tempéraments de feu pouvaient être d’autant plus explosifs s’ils étaient combinés, eux qui étaient tous les deux épris de cette même impulsivité qui pouvait parfois faire des ravages. Le coeur exalté par cette nouvelle aventure qu’ils vivraient ensemble, Niels s’occupa de les emmener sur le lieu où était garé le van qu’il avait choisi pour eux, comblé par sa réaction, par ses mots qui lui prouvaient sa reconnaissance. « C’est certain ça. » Répondit-il, sur le même ton joueur, chargeant le van avant qu’ils ne puissent prendre la route tous les deux. « Je l’aurais proposé à personne d’autre. J’ai envie que d’une seule partenaire de voyages moi. » Ajouta-t-il, souriant à ses propres mots qui dissimulaient d’autres vérités qu’il n’était sûrement pas encore prêt d’admettre maintenant, lui qui laissait éclore tous ces sentiments qu’il éprouvait pour elle sans se soucier de leur signification. Il cilla à son baiser, à ses mots qui faisaient battre son coeur un peu plus vite, se retenant de lui demander de l’inspirer jusqu’à leur dernier souffle. « Fais-le autant que tu peux. » Murmura-t-il, son envie de la garder dans sa vie résonnant à travers ses propres mots, sombrant aux siens qui faisaient écho à tout ce qu’il pouvait éprouver pour elle. « J’suis heureux quand j’suis avec toi… » Laissa-t-il échapper de ses lèvres, portant sa main qu’il avait entrelacé jusqu’à sa bouche pour y déposer un baiser avant que son regard ne vienne se concentrer sur la route. « T’en fais pas, t’as besoin de plus de repos que moi. » Répondit-il, conscient qu’elle venait de sortir d’une longue soirée de travail, la laissant s’endormir alors qu’il les conduisait jusqu’à leur destination finale qu’ils atteignirent quelques heures plus tard. « Oui, à l’instant et tu sais quoi…? On va avoir droit au lever du soleil dans pas longtemps. » Ajouta-t-il doucement pour ne pas brusquer son réveil, souriant en la voyant lentement émerger. « Tu sais que j’te trouve même sexy au réveil toi…? » S’amusa-t-il, contemplant ses traits encore endormis.