Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: A long way down... [Tamara] Mer 16 Fév 2022 - 20:19
A long way down...
Mon boulot me faisait pas rêver, tout le monde le savait, je m'en plaignais bien assez souvent pour que ça n'ait pu échapper à personne. Quoi que je râlais sur tellement de trucs que peut-être que les gens n'écoutaient plus quand je vidais mon sac. Bref... Donc déjà en temps normal, je kiffais pas vraiment mes soirées au Wojna, c'était jamais très palpitant, sauf quand on faisait une pause entre nous à la fermeture. Mais pendant mon service, je comptais les minutes... Il n'y avait jamais de bonnes journées de taf pour moi, parce qu'elles se suivaient et se ressemblaient tristement. Je ne supportais pas de rester derrière le comptoir à me faire chier comme un rat mort en attendant les clients, pour finalement courir partout quand ils arrivaient tous en même temps et qu'il fallait les servir plus vite que la musique ! En plus c'était franchement pas stimulant comme boulot, c'était même carrément ennuyeux. Je pouvais pas dépenser mon énergie ici, il y avait rien de suffisamment palpitant pour ça. Bien sûr il y avait à faire, et même plus que ce à quoi je m'employais. Ce que Luna ne se gênait pas de me répéter inlassablement... Heureusement pour moi, elle n'était pas là ce soir. J'étais pas passionné par les tâches qui incombaient à mon poste, alors j'en faisais le moins possible. Je tournais en rond sans arrêt et je trainais des pieds toute la soirée. Il m'aurait fallut un job plus excitant que ça, mais être serveur c'était tout ce que je pouvais trouver vu que je n'avais pas fini mes études et que j'avais zéro expérience dans quoi que ce soit.
Il était tôt, 21h à peine... Il y avait quelques clients, mais ce n'était pas la foule non plus. J'étais accoudé au comptoir, la tête appuyée dans le creux de ma main, et je ne cachais pas mon air las, soupirant probablement beaucoup trop souvent. De temps en temps, je levais le nez pour regarder l'horloge dont le tic tac me donnait envie de me taper la tête contre les murs. Putain que je trouvais le temps long... Je grimaçai en observant une cliente seule à une table. Une dame avec un certain embonpoint, ou plutôt un embonpoint certain, qui était en train de vider la coupelle de biscuits apéritifs que j'avais posé là quelques minutes plus tôt. Ça aussi ça me saoulait... Resservir dix-mille fois ces saletés de biscuits, remplissant les bols encore et encore... Les gens se jetaient dessus comme des crève-la-faim. Du coup j'étais obligé de repasser de tables en tables pour répéter ce manège ennuyeux afin que mes clients puissent se gaver de sel. Et cette dame là, elle s'empiffrait comme les autres, à coups de grosses poignées. Voilà, j'étais énervé... Je trainai ma carcasse jusqu'à sa table et m'arrêtai devant elle, sans un sourire.
- Je vous ressers un verre pour faire descendre tout ça ?demandai-je en attrapant la coupelle qu'elle venait de vider.
Je la fixai d'un air inquisiteur, plein de jugements. Franchement quand on était obèse comme ça, on avait pas idée de se goinfrer de ces cochonneries. Elle allait finir par avoir des problèmes de santé. Non pas que je m'en souciais, j'étais juste saoulé de devoir remplir encore une putain de coupelle de biscuits apéritifs à la con. J'aimais pas ces trucs en plus. Je pouvais même pas occuper ma soirée en tapant dans le stock pour me distraire.
- Vous devriez faire gaffe... Ces merdes c'est pas bon pour le... cholestérol. C'était bien ça comme mot. Un moyen implicite de dire à quelqu'un qu'il mangeait trop gras, c'était d'évoquer son taux de cholestérol possiblement trop élevé. On aurait été ailleurs, je lui aurais simplement dit qu'elle était obèse, mais je faisais preuve d'un minimum de retenue quand j'étais au boulot. Enfin, si on pouvait considérer ma remarque déplacée comme "retenue". Et encore, même ça j'avais du mal. Parce qu'au final, même au taf, quand j'étais bien énervé, je modérais plus rien. Ni mes propos, ni mon attitude. Je pouvais pas réprimer ma colère bien longtemps, quelque soit le contexte.
- Et puis, j'ai pas que ça à faire de venir remplir ce truc toutes les cinq minutes...lâchai-je en fronçant les sourcils avant de retourner au comptoir, plantant là ma cliente médusée par mes remarques.
Si, j'avais que ça à faire au final, vu que j'étais pas débordé. Mais ça me saoulait, voilà tout... Je repartis derrière le comptoir, je remis ces saletés de biscuits dans ce putain de bol et retournai voir la cliente pour le lui déposer sous le nez.
- Au fait, vous m'avez dit quoi déjà ? Vous voulez un autre verre ou pas ? Un digestif peut-être ?
Je me souvenais même pas de ce qu'elle m'avait répondu cinq minutes plus tôt, j'étais comme anesthésié par l'ennui. C'était un peu comme avoir fumé un joint, les effets psychotropes et le bien-être en moins. Plus comme une redescente en fait. Bordel... C'était ça le monde du travail ? L'impression d'être un robot presque catatonique, répétant sans cesse les mêmes gestes, effectuant les mêmes tâches soporifiques ? Putain, il allait falloir que je me recycle dans une organisation criminelle, genre pour faire de l'argent facile sans se faire chier huit heures par jour au même endroit. Parce que je savais déjà que je supporterais pas ce mode de vie éternellement.
lumos maxima
Invité
Sujet: Re: A long way down... [Tamara] Lun 28 Fév 2022 - 19:47
Il y avait des soirs, comme ça, où rien n’allait. Ouais, enfin, c’était peut-être un grand mot. « tout ? » peut être pas. Mais tu commençais sincèrement à te demander pourquoi la vie te cassait les couilles à ce point. D’abord… il y avait eu ta machine à laver. Le cycle essorage était terminé, c’était donc qu’elle était censée être vide, non ? Ah bah non. Fallait dire ça à ta machine, pleine de plusieurs litres d’eau. T’avais plus qu’à adopter un couple de poissons rouges, et les regarder barboter, aussi hypnotisée que lorsque tu regardais ton linge tourner, inlassablement, dans le tambour : rouge… vert ! Bleuuuu ! Rouuuuge ! Veeert, bleuuu ! Heureusement, personne ne te voyait, dans ces moments là ; dieu que t’avais l’air attardée ! Mais… Mine de rien, c’était nécessaire, pour tout bonnement déconnecter ta boite à gamberge. Tu passais ton temps à penser, t’inquiéter, te poser mille questions et bosser sur mille projets en même temps. Alors oui : de temps à autres, t’arrêter devant ta machine, suivant avec attention les couleurs comme s’il s’agissait d’une saison inédite de Game Of Thrones, ça t’était nécessaire. Ca te permettait de remettre les compteurs à zéro. Et puis, surtout… tu ne pensais plus à rien et ça n’avait pas de prix. Mais maintenant qu’elle était morte ? Comment t’allais faire ? en voiture, Simone ! il n’était pas encore dix-huit heures, tu pourrais peut-être trouver un réparateur ? Go, go go ! Tu démarrais ta voiture, tranquillement, et t’arrêtais au stop… Prête à redémarrer. Enfin : tu étais prête à redémarrer car visiblement, ta voiture, elle, n’en avait pas la moindre intention ! « oh, allez, merde ! Pas toi Brigitte ! » avais-tu échappé. Brigitte ? C’était ta voiture. Mais elle aurait également pu s’appeler Albertine, ou Alphonsine, ou Micheline ou… bref. On avait compris la mécanique : tu préférais lui donner un nom, plutôt que de la couvrir de noms d’oiseaux. Les nerfs à vif, tu craquais et te mis à pleurer, submergée par :
1) la panique : bloquée au milieu de la rue, à devoir pousser ta voiture, seule, pleine d’incertitude, et te demandant déjà ce que tu allais bien pouvoir faire pour te sortir de là
2) la colère, de voir les gens passer devant toi, voire même gueuler parce que tu dérangeais la circulation. Comme si c’était de ta faute.
Tu hurlais à ces débiles : « t’as qu’a sortir ton gros cul de ton siège en cuir, CONNARD ! » mais personne ne t’entendait. T’étais seule. Et par une grande chance, t’avais fini par réussir à te garer sur le bas côté. T’appelais ton assurance puis, tu appelais Blake à la rescousse. Mais il n’était pas là pour répondre. Eh merde. Le coeur lourd, tu avais attendu la dépanneuse, et tu avais décidé de prendre un petit remontant. A soirée de merde, t’avais bien mérité un verre. Et puis, avec un peu de chance, tu croiserais peut-être Blake au Wojna ? C’était con, mais ce type, aussi antipathique et con avait-il pu te sembler de prime abord, commençait à se rendre indispensable. Du moins, assez pour que t’aies envie de l’appeler dans tes moments de panique. Bordel, comme t’aurais aimé voir sa vieille tête. T’aurais préféré mille fois qu’il se foute de ta gueule : au moins, ça aurait détendu l’atmosphère.
Pensive, t’étais rentrée dans le bar et t’étais installée au fond de la salle, à la vitre. Tu te refaisais le film de ta soirée catastrophe, et tu finissais par commander un verre et de quoi grignoter. Merde. Avec tout ça, t’avais pas encore mangé. Et tu commençais sévèrement à avoir la dalle, comme pouvait en témoigner cette coupelle que tu venais de vider en un temps record. damn, fuck it C’est la voix du serveur qui te sortait de ta torpeur. T’avais enfin commencé à redescendre un peu dans les tours, alléluia ! Au départ, tu n’avais pas tout de suite compris sa pique. En fait, tu t’étais dit qu’il était peut-être simplement… Maladroit dans la façon qu’il avait de dire les choses ? Et puis, qui irait analyser le moindre de vos mots ? Y’avait que les tordus, pour faire ça. Alors t’avais hoché la tête dans un sourire : « oui, s’il vous plait. Et j’aimerais un autre verre de whisky s’il vous plaït. Un double. » c’est lorsqu’il se mit à parler de ton cholestérol, que tes deux neurones s’étaient connectés. Et ça t’avait franchement agacée : « j’vous demande pardon ? » tu tentais de te contrôler. Surtout, rester calme. Mais quand même.Il fallait que tu la sorte, c’était plus fort que toi « j’vous demande, moi, pourquoi vous êtes devenu serveur plutôt que de lâcher vos études ? Mêlez vous de ce qui vous regarde. J’m’occupe de mon cholestérol, et vous, de votre crise existentielle. On fait comme ça ? » un sourire carnassier sur le visage, tu arquais un sourcil, satisfaite : à en voir la façon dont il te parlait,tu avais clairement deviné qu’il n’était pas heureux de travailler ici. « non seulement je voudrais un double whisky… mais en plus, j’aimerais DEUX ramequins de bretzels s’il vous plait. Je n’aimerais pas être responsable de votre épuisement, les allers et retours… c’est fatigant, non ? oh. En fait, après réflexion… j’voudrais deux verres s’il vous plait. » Ce que t’allais faire de ton second verre , t’étais pas certaine. En fait, t’hésitais à lui jeter au visage… ou à lui offrir : ton crédo ? Répondre de la façon la moins évidente, lors des conflits : ça t’avait permis de désamorcer un bon paquet de situations épineuses. Et te forçant à lui sourire, tu demandais : « c’est bon ? Deux doubles whisky et deux ramequins. Merci monsieur ! » tu prenais sur toi, clairement : ce soir, t’avais pas la force de te battre comme tu avais pu le faire avec Blake. Cependant… s’il revenait à la charge, tu te défendrais, pour sûr : tu avais toujours détesté le manque de respect.
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Sujet: Re: A long way down... [Tamara] Dim 6 Mar 2022 - 0:03
A long way down...
J'en avais tellement marre aujourd'hui... Plein le cul de ce taf de merde et de ces clients insupportables. Et cette dame en face de moi ne dérogeait pas à la règle. Elle me pétait les noix comme les autres ! Elle avait besoin de s'empiffrer comme une crève-la-faim, m'obligeant à remplir ces putain de bol toutes les vingt minutes ? En plus de ça, elle n'avait clairement pas l'air affamée. On pouvait voir que c'était quelqu'un qui mangeait bien. Oui, je jugeais ! J'étais pourri au fond, putain...
- Oui, s’il vous plait. Et j’aimerais un autre verre de whisky s’il vous plaït. Un double.
Elle n'avait pas saisi la provocation dans ma phrase, ou alors elle avait choisi de l'ignorer. Pourtant, je faisais pas dans la subtilité. J'insistai alors en évoquant sa santé, prenant ouvertement un air sarcastique. Et enfin elle percutait.
- J’vous demande pardon ?
J'esquissai un sourire faussement surpris et haussai les sourcils comme si je n'avais pas compris pourquoi elle s'offusquait. Je n'étais pas d'humeur à être sympa ce soir - encore moins que d'habitude -, et rentrer dans le lard des gens était inévitable dans ces cas-là.
- J’vous demande, moi, pourquoi vous êtes devenu serveur plutôt que de lâcher vos études ? Mêlez vous de ce qui vous regarde. J’m’occupe de mon cholestérol, et vous, de votre crise existentielle. On fait comme ça ?
Putain, elle était sèche la meuf ! Elle avait tapé en plein dans le mille en plus. Quelle sagacité... Je pouffai un petit rire moqueur, je n'allais pas me laisser vexer par si peu de raillerie.
- J'en serais ravi si ça pouvait m'éviter de venir vous remplir cette coupelle toutes les cinq minutes.
Bon pas toutes les cinq minutes, c'était juste une façon de parler. J'essayais seulement de lui faire comprendre que faire des allers-retours sans arrêt entre les tables et le bar me faisait doucement chier des bulles. En même temps, c'était un peu pour ça que j'étais là. Mais ça me gavait, voilà ! Moi au taf, j'en faisais le moins possible et ça m'allait bien.
- Non seulement je voudrais un double whisky… mais en plus, j’aimerais DEUX ramequins de bretzels s’il vous plait. Je n’aimerais pas être responsable de votre épuisement, les allers et retours… c’est fatigant, non ? oh. En fait, après réflexion… j’voudrais deux verres s’il vous plait.
Je tentai de dissimuler mon agacement, gardant un visage impassible. Mais au fond je bouillonnais...
- Ce sera tout ?grognai-je entre mes dents.
- C’est bon ? Deux doubles whisky et deux ramequins. Merci monsieur !
Quelle pétasse celle-là ! Je ramassai la coupelle vide et retournai au bar en trainant les pieds. Je versais le whisky dans deux verres, en soufflant lourdement avant de remplir également deux coupelles de bretzels. Je me retournai un instant et constatai qu'elle me toisait. Dommage, j'aurais bien craché dans son verre ! Mais elle ne perdait rien pour attendre, je n'avais pas dit mon dernier mot. Je mis tout sur un plateau et m'avançai jusqu'à sa table avec autant d'entrain que si j'avais dû aller me faire pendre. Je posai tout devant elle, non sans brutalité, laissant le deuxième verre m'échapper, ce dernier se renversant sur ma cliente.
- Oups...lâchai-je sans même feindre la maladresse.C'est trop bête ça. Un si joli chemisier... Je la regardai alors qu'elle semblait choquée et ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire.
- Heureusement que vous avez un autre verre pour noyer votre chagrin. Et vous pouvez même faire une crise de boulimie pour compenser la frustration,ajoutai-je en lui désignant les bretzels.
lumos maxima
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Sujet: Re: A long way down... [Tamara] Lun 7 Mar 2022 - 20:20
Tu n’aimais pas vraiment comment ce gamin te parlait. Nom de dieu, tu n’étais pas la reine d’Angleterre, mais bon sang, un peu de respect, ça lui écorcherait la gueule ? ok. Ok. Calme. Là, t’étais clairement en train de t’emporter. Et ce gamin … en avait probablement marre de sa journée, ce qui pouvait se comprendre. Mais merde, tu n’y étais pour rien. Et puis toi aussi, ta journée avait été particulièrement savoureuse. Alors qu’il s’y ajoute ? Non merci. Tu soupirais, et l’envoyais balader, d’une nonchalance déconcertante. Mais il en rajoutait. Encore et encore. Et tu commençais à en avoir marre. Merde, le père Morgan t’avait déjà fait des remarques désobligeantes sur ton poids lors de votre rencontre, tu n’allais pas te laisser emmerder par un serveur ? Tu pensais à ta voiture morte, ta machine à laver, pas plus fraiche, et à Blake qui, putain, ne répondait pas à tes appels. Tu désespérais. Il n’était pas chez lui, ni ici, visiblement. Où diable avait-il pu se barrer, sans téléphone ? La situation commençait à te peser, t’étais à deux doigts d’exploser et en fin de compte, peut-être bien que c’était le mieux qui te restait à faire : exploser un bon coup. Tu riais jaune à la remarque du serveur, commençant à avoir vraiment du mal à contrôler ton agacement et levais les yeux au ciel « mon pauvre chéri. Peut-être devriez-vous vous réinscrire à la fac au lieu de pleurnicher sur votre sort ? J’vous ai pas forcé à me servir. C’est votre travail et j’en suis désolée. »
Agacée, tu pris donc le parti de faire une double commande. Déjà, pour lui éviter des pas inutiles, mais aussi parce qu’on ne savait jamais : s’il n’était pas stupide… peut-être que … vous finiriez bien par les boire ensemble, ces verres. Et puis, au pire des cas ; tu pourrais toujours le boire, ce verre : tant pis pour lui ! Mais tu n’étais pas au bout de tes surprises. Parce que cet imbécile, non seulement d’être désagréable, venait de renverser l’intégralité de ton verre sur toi. Tu sursautais, tentant de te pousser, pour limiter les dégats, et prenais, non sans brutalité, les serviettes pour t’éponger… et tu renversais volontairement le verre restant sur lui. Un sourire faussement compatissant sur le visage, tu grimaçais, posant ta main devant ta bouche pour ne pas laisser paraître tes babines retroussées : t’étais morte de rire. Mais tu n’eus pas le temps de savourer la victoire, puisque ton téléphone sonnait. Blake. Tiens, il tombait bien, lui. Tranquillement tu te laissais retomber contre le dossier de la banquette, et tu croisais les bras sur ta poitrine « Tieeens ! Blake Morgan ! Tu es vivant ? Je suis surprise de ne pas t’avoir croisé… je suis au Wojna, j’apprends la politesse à un des serveurs ! » un sourire s’étirait sur tes lèvres, tu ne pouvais pas t’empêcher de regarder le jeune homme, un sourire carnacier sur le visage .Tu souriais, cette fois-ci sans aucune arrière pensée, heureuse d’entendre Blake « Ma voiture et ma machine à laver sont tombées en panne. J’voulais juste te prévenir. Non, rien de grave… le truc, c’est que je pensais pouvoir me détendre, en attendant de trouver une solution. Mais… je crois que le serveur aussi, est cassé ! » tu éclatais de rire, t’oubliais en fait presque à quel point t’étais saoulée. Et tu raccrochais, après avoir échangé quelques banalités supplémentaires avec Blake : « désolé. On en était où déjà ? » lançais-tu, comme si de rien n’était, avant de sortir un paquet de cigarettes de ton sac. T’en avais besoin, et visiblement tu n’étais pas la seule « bon. On va dire… qu’on a tous les deux été des cons ? » tu souriais avant de proposer « je crois … que lorsqu’on en vient à arroser une cliente de whisky, c’est qu’il est temps de changer de métier. Ou, pour être moins dramatique, de faire une pause. Vous fumez ? » toi, ça t’arrivait pas souvent, mais c’était soit la cigarette, soit claquer quelqu’un. Et pas sûre que Blake aie besoin de ce genre de publicité.
Invité
Sujet: Re: A long way down... [Tamara] Ven 11 Mar 2022 - 20:28
A long way down...
Elle commençait à me courir sur le haricot celle-là, comme si j'en avais pas déjà assez des clients casse-couilles tous les jours. Bon peut-être que j'étais pas des plus avenants non plus et que ça n'arrangeait pas la situation, mais je ne parvenais pas à me mettre dans mon rôle de serveur hyper pro en faisant comme si de rien était quand un client me prenait la tête. J'étais entier, et je ne faisais pas semblant quand quelque chose me contrariait. C'était comme ça, je ne pouvais pas contrôler cet aspect de ma personnalité. Ou en tous cas, je n'en avais pas envie. Envoyer chier les pète-noix, c'était mon exutoire à moi, pour oublier mon triste sort et mon boulot de merde... Et mon salaire tout pourri aussi.
- Mon pauvre chéri. Peut-être devriez-vous vous réinscrire à la fac au lieu de pleurnicher sur votre sort ? J’vous ai pas forcé à me servir. C’est votre travail et j’en suis désolée.
- Moi aussi je suis désolé, commençai-je, presque sincère.Ça doit pas être facile de se regarder dans le miroir tous les matins et de se rendre compte qu'on est une emmerdeuse.
Le mot était peut-être un peu fort. Non pas que je le pensais pas, mais j'évitais les insultes explicites quand j'étais au taf. J'essayais de laisser parler ma rage tout en restant presque subtil. Parce que même si je détestais mon boulot, j'en avais besoin, et je voulais pas me faire virer. Je voulais encore moins qu'un client gagne en obtenant mon renvoi. C'était surtout ça qui me ferait chier, perdre la bataille avec un abruti.
Celle-là, elle battait quand même des records. D'habitude, les clients avec qui je m'accrochais, ils pestaient et finissaient par s'en aller. Mais elle, elle était toujours là. Même après que je lui ai renversé un verre sur elle, exprès. Non seulement elle ne s'était pas barrée en hurlant, mais elle avait renversé le deuxième verre sur moi. Je fis un pas en arrière par réflexe, mais elle m'avait bien arrosé... J'avais l'air de m'être pissé dessus, sérieux... Je la regardai, bouchée bée, carrément choqué qu'elle se soit défendue d'une façon aussi puérile. Et elle jubilait en plus, ça se lisait sur son visage. J'en revenais pas, putain ! Bon Dieu qu'elle m'agaçait, elle !
Je m'apprêtais à la traiter de tous les noms quand son téléphone sonna et qu'elle répondit aussitôt, m'ignorant complètement. Je restai planté là, mon plateau vide dans une main, et l'autre essayant de sécher mon tee-shirt et mon fut.
- Tieeens ! Blake Morgan ! Tu es vivant ? Je suis surprise de ne pas t’avoir croisé… je suis au Wojna, j’apprends la politesse à un des serveurs ! Je relevai aussitôt la tête, écarquillant les yeux. Elle avait bien dit "Blake Morgan" ou j'avais rêvé ? D'où elle connaissait mon daron celle-là ? Et elle continuait de se foutre de ma gueule en plus, je le voyais à son sourire satisfait. Je lui lançai un regard noir, restant tout de même là, curieux de savoir ce qu'elle pouvait bien avoir à raconter à mon père.
- Ma voiture et ma machine à laver sont tombées en panne. J’voulais juste te prévenir. Non, rien de grave… le truc, c’est que je pensais pouvoir me détendre, en attendant de trouver une solution. Mais… je crois que le serveur aussi, est cassé !
Qu'est-ce que mon vieux pouvait bien avoir à foutre des problèmes ménagers de cette bonne femme ? Et voilà qu'elle me lançait une autre pique en plus...
- Désolé. On en était où déjà ?me demanda t-elle en sortant son paquet de clopes.
Je la regardai en haussant un sourcil. Elle était sérieuse, là ?
- Ben on était juste en train de s'envoyer des fions, quoi...
On était en train de se prendre la tête sévère, en se jetant des verres à la tronche et tout, et elle faisait comme si de rien était. Je devais avouer que ça m'avait calmé du coup, j'étais beaucoup moins énervé. En fait, je la trouvais bizarre.
- Bon. On va dire… qu’on a tous les deux été des cons ? Je crois … que lorsqu’on en vient à arroser une cliente de whisky, c’est qu’il est temps de changer de métier. Ou, pour être moins dramatique, de faire une pause. Vous fumez ?
Je me sentais bête pour le coup. On me l'avait jamais faite, celle-là... C'était bien la première fois qu'une cliente restait si cool avec moi après un accrochage comme celui-là. Je comprenais pas trop. Peut-être que c'était une zinzin, peut-être qu'elle était genre bipolaire. Il fallait peut-être même que j'appelle un HP, au cas où elle se serait évadée.
- Heu...
J'allais pas refuser une clope gratuite, en plus j'étais plus vraiment énervé. Elle avait réussi à me couper les pattes avec sa réaction que j'avais pas du tout anticipée.
- Oui, répondis-je à sa question sur ma consommation de tabac.
On s'était chahutés, on s'était insultés, on était tous les deux couverts de whisky, et voilà qu'on allait se taper une clope comme si de rien était. Ma foi, pourquoi pas ? Ça m'était déjà arrivé de boire des godets avec des mecs avec qui je m'étais tapé sur la gueule genre cinq minutes plus tôt, alors...
Je posai mon plateau sur la table et fit signe à ma cliente de passer devant, lui désignant la porte de derrière. On serait plus tranquille pour fumer. Et puis le boss aimait pas que les employés clopent devant l'entrée. Je la suivis jusqu'à l'extérieur et attendit qu'elle me propose une cigarette. C'était toujours ça de gagné aujourd'hui.
- D'où tu connais Blake Morgan ?
J'avais le tutoiement facile, et j'estimais qu’après tant de joyeusetés, on pouvait se le permettre. J'étais curieux, j'avoue. Pourtant j'en avais pas grand chose à foutre de qui mon père côtoyait. Mais comme cette dame m'avait quand même bien cassé les couilles, je trouvais étonnant que mon père - qui avait aussi peu de patience que moi- puisse entretenir de bons rapports avec elle.