Invité | Sujet: Taking some news | Ji Lun 28 Fév 2022 - 19:51 | |
| Depuis que tu étais arrivée en ville, tu avais certaines habitudes. Et pour cause : cela faisait tant d’années que tu avais posé tes valises ici, pour suivre ton mari et ta petite nièce que maintenant… tu connaissais la Bowen comme ta poche. Et tu avais tes petites habitudes. Dans les magasins, d’abord : Tom t’avait tellement bridée que depuis votre séparation, tu savais exactement ce que tu voulais, fini de faire semblant, de te laisser marcher sur les pieds ou humilier. Maintenant, il s’agissait de vivre pour toi , et ça, tu l’avais bien compris. Alors tout d’abord, t’avais décidé de te trouver ton petit coin de paradis. En vérité, ça n’avait pas pris énormément de temps : il avait suffi que tu passes la porte de ce restaurant pour te sentir chez toi. Tu y étais venue un peu par hasard, sans vraiment savoir à quoi t’attendre ou si tu n’allais pas devoir partir en courant (après tout, on n’était jamais à l’abri d’une mauvaise surprise, et ce n’était pas Gordon Ramsay qui allait te contredire sur ce fait!) . Mais en réalité, c’était tout le contraire, qui s’était produit : tu avais passé la porte une fois, puis deux, puis bien trop pour ne plus être capable de les compter. Et à chaque fois que tu revenais, c’était la même chose : tu adorais retrouver les patrons, qui étaient avec le temps, devenus tes amis, et leur fils, que tu affectionnais tout autant. Ce n’était donc plus pour fuir ton quotidien, que tu étais venue. Mais bel et bien pour prendre des nouvelles de tes amis, et surtout de leur fils. Entre vous, c’était inexplicable. Peut-être mal barré au départ, mais avec le temps, tu avais appris à le connaître, et il était désormais comme un petit frère à tes yeux. Pour lui, tu étais bien résolue à être là chaque fois que ce serait nécessaire, et tu espérais qu’il prendrait cette chance autant que nécessaire : on n’abusait jamais de trop d’amitié. C’est donc à ces mots, que tu te préparais, tranquillement. Tu fermais le magasin, observais sa devanture une dernière fois, toujours aussi surprise d’avoir pu réaliser un tel exploit -si on t’avait dit, un jour, que tu serais couturière et que tu créerais ta propre marque!- et tu filais vers le restaurant des parents de Ji. Quelques minutes suffirent à ce qu’il te retrouve d’ailleurs devant l’établissement ; un peu en avance. Tu tapotais sur la porte en verre et fis signe à Ji, lorsque tu l’aperçus au fond de la salle : les deux mains collées sur la porte, tu n’en ratais pas une miette. C’était peut-être bête, mais tu aimais les voir préparer les tables, il y avait quelque chose de satisfaisant, d’hypnotisant, dans chacun de ces gestes. Enfin, tu vis ton ami s’arrêter dans son élan, et s’approcher de la porte. Tu te reculais, un gigantesque sourire se dessinant sur ton visage, et lançais : « salut beau gosse ! T’as l’air en forme ! Je suis désolée, je…. Sais que je suis en avance, mais j’avais trop hâte de vous voir ! Comment est-ce que tu vas ? »@Ji Hung Choi |
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