I tried to scream, but my head was underwater ~Aloy&Roxie (TW Violence/Sexe)

Chaque jour semblait être identique au suivant, la même rengaine encore et encore. Les visages et les noms changeaient mais tout me semblait absolument identique. Les mêmes fantasmes, les mêmes positions, les mêmes demandes mais surtout le même abandon de mon cerveau chaque fois que leurs doigts et plus si affinité “effleurent” mon corps. Système de défense totalement vital pour ne pas sombrer dans la folie de cette intimité voler chaque jour. C’est comme si chacun d’eux me volait un peu de moi à chaque fois que je les laissais pénétrer mon temple intérieur. Petit à petit, mon âme se désagrège, perd de sa superbe et se ternit. Chaque fois qu’ils se servent de moi, ils me dépossèdent un peu plus de mon propre corps.

Aujourd’hui ne déroge pas à la règle et voilà que je me retrouve avec un nouveau client. Dès le départ, ses demandes me posaient questions et je n'avais pas un très bon pressentiment, mais je n’avais aucun choix, la hiérarchie ne me laissait pas vraiment faire la fine bouche. Tel un marché à la viande un client veut, le client obtient. Je l’avais rejoint au point de rendez-vous : Une chambre d’hôtel luxueuse. L’homme qui poussa la porte de la chambre était propre sur lui mais tout puait l’argent et le pouvoir sur lui. Rolex au poignet, costard haute couture, chaussure en cuir. Le cliché même de l’homme d’affaire qui veut se prouver à lui-même qu’il peut tout s’acheter, y compris une femme. Il ne tarde pas trop à m’empoigner fermement pour obtenir ce qu’il veut, il dirige tout prenant immédiatement l’ascendant sur moi. A l’image de la première impression que j’avais de lui, il veut me dominer, me posséder. Il ne m’adresse pas la parole hormis pour me donner des ordres que je suis contrainte de suivre à la lettre. Petite poupée sans défense, je m’abandonne une fois de plus aux mains d’un inconnu qui use de mon corps comme bon lui semble, comme si je n’étais qu’un morceau de chair prêt à consommer.

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Je me redresse dans un réflexe de survie et commence à tousser puis à chercher mon souffle afin de reprendre une respiration normale, frottant mon cou douloureux, le coeur palpitant dans ma poitrine. Le temps que je reprenne mes esprits, il m’avait balancé une liasse de billets au visage et avait disparu, me laissant seule dans cette chambre des horreurs. Tremblante, je me précipite dans la douche, me frottant à m’en faire rougir la peau sous une eau aussi chaude que les flammes des enfers comme si une telle température pouvait m’aider à nettoyer mon âme souillée. Les perles salines qui s’échappent de mes yeux se mêlent à mon mascara qui se trouve à présent plus sur mes joues que sur mes cils et à l’eau brûlante qui se déverse sur mon visage.

Rien n’y fait, je ne me sens pas mieux, bien au contraire. Je me sens si vide. Petite poupée fragile à présent brisée. Je déambule sans but dans les rues de la ville, le coeur en vrac et la peur au ventre, la peur de rentrer seule chez moi. Je ne peux délibérément pas aller dans cet état chez Archie, il poserait trop de questions. Mes pieds me mènent alors directement chez Aloy, ma meilleure amie d’enfance, la seule avec qui je pourrais tout partager. Je sais qu’elle sera toujours une écoute bienveillante, c’est elle la femme de cette situation. Je sonne alors chez elle, priant pour qu’elle soit là. J’entend la clé tourner dans la porte. Ouf. La porte s’ouvre doucement sur mon amie et sans un mot je me jette à son cou, laissant éclater mon coeur et couler mes larmes espérant qu’elle parvienne à recoller les morceaux de mon âme qui vient d’éclater en un million de morceaux.

Quoi que je fasse, j'avais l'impression que ma gorge était serrée comme si ses doigts pressaient encore sur ma trachée. D'aussi loin que je me souvienne je n'avais jamais eu si peur... je ne saurait décrire ce qui se passait dans mon cerveau lorsque je pensais vivre mes derniers instants... Je crois que mes pensées gravitaient relativement autour des mêmes personnes. La tristesse de ne plus revoir Aloy ma meilleure amie d'enfance devant l'éternelle ou de ne plus voir mon frère Lawrence avec qui je n'aurai plus vraiment l'occasion de délirer comme nous en avions l'habitude mais surtout... Archie. L'un de mes premiers grands amours, l'un des seuls à vrai dire. Vous savez quand votre vie se met à défiler devant vos yeux lorsque votre dernier souffle approche ? Je crois que ce que j'ai vu. La bande qui passait était en grande majorité composé de souvenirs intactes de notre bout de chemin ensemble. Nos vacances à l'autre bout de la planète, nos soirées lové à ne rien faire d'autre que fumer et regarder les pires films dragon ball Z avec son frère, nos nuits chaudes à froisser les draps encore et encore comme si nous étions insatiable... Je n'avais pas envie que ça s'arrête, je voulais le retrouver et vivre d'autres moments encore avec lui. Puis il y avais eu ce retour à la froide réalité, celle qui vous percute si violemment que vous avez l'impression d'exploser en plein vol. J'avais l'impression d'être comme totalement sortie de mon propre corps, j'avais cette impression étrange de me voir là, nue et vulnérable sous cette homme si puissant et influent que si je n'avais pas résister mon corps n'aurait sûrement jamais été retrouvé. J'aurai juste disparu, peut être que mes proches auraient coller des affiches ou essayer de me retrouver mais ces mêmes affiches auraient fini par se dégrader avec le temps, avec la pluie puis le soleil et le vent salé de l'océan, petit à petit mon image ce serait effacé des lampadaires ou des murs, de la même manière que j'aurai quitté la mémoire de mes proches pour n'être plus qu'un lointain souvenir., une photo ou un prénom. Prise de conscience froide et flippante, je réalise que les choix de mon propre géniteur ont bien failli me faire perdre la vie à seulement 32 ans...

Cette idée ne quitte alors plus mon esprit tandis que mon corps passe en automatique et me mène là où je pourrais trouver le réconfort. Aloy m'ouvre à peine la porte que je m'engouffre cherchant sa chaleur, son réconfort et son soutien indéfectible. J'ai besoin de sentir des bras amicaux qui ne cherche qu'à m'apporter de l'amour et de la tendresse. Mes larmes ne peuvent s'arrêter de dévalé mon visage dans une chute infernale qui ne semble pas vouloir s'arrêter. Alors que ses doigts glissent dans ma crinière brune encore désordonnée, je me sert un peu plus presque jusqu'à sentir nos palpitant se répondre l'un l'autre à travers nos poitrines, je n'arrive plus à me détacher d'elle, j'ai besoin de ça. Alors que finalement ma rivière de larme devient moins tumultueuse, je sens ses lèvres se déposer sur mon crâne et je lève mes yeux alors vers elle comme une enfant apeurée.

- Un... client... ça s'est mal passé j'ai cru... qu'il allait... me... me...

Tuer. Le mot refuse de traversé la barrière de mes lèvres, mon cerveau refuse de le dire. Parler, c'est faire exister. Parler c'est rendre réel ce qui a failli se passer. Je secoue la tête et tente tout de mettre de mettre des mots sur ce qui s'est passé.

- Il m'a attrapé par la gorge et m'a étrangler... j'ai cru que j'allais mourir...

Mes larmes se remettent à couler alors que mes doigts se mettent à retracer instinctivement la zone fine sur laquelle sa main s'était serrer, zone encore écarlate qui ne tardera sûrement pas à se bleuté sous la violence de ces gestes.

C'était étrange mais j'avais cette forte impression qu'elle comprenait exactement ce que je ressentais, je ne saurais dire ce qui me donnais cette impression. Est-ce que c'était ses gestes emplis de douceur ou ses paroles rassurantes ? Je n'en avais aucune idée mais je me sentais écoutée et comprise comme jamais personne n'avais pu le faire auparavant. Elle n'était pas ma meilleure amie pour rien, elle me connaissais peut être même mieux que je ne me connaissais moi même. Alors que je lui avouait ce qui s'était passé, j'ai vu une colère sombre se glisser dans son regard, si sombre que j'avais presque l'impression que ses iris s'étaient légèrement assombri comme faiblement teinté de noire. Ses larmes vinrent se joindre au mienne et elle se mis en action tellement vite que j'avais dans mon état j'avais du mal à suivre. Amorphe, je me laissais totalement porté par son mouvement, la laissant mener la danse en toute confiance. Assise sur le canapé, elle plaça une poche de glace contre mon cou, que je vint tenir tandis qu'elle séchait mes larmes tout en caressant mes cheveux. Je me calme petit à petit à son contact essayant de reprendre doucement mes esprits. Je l'écoute et petit à petit ses paroles résonne en moi et quelque chose me tique. "Ne fais pas les même erreurs que moi" Est-ce que cette sensation, ce pressentiment que j'avais ressenti était le bon ? Je lève alors mes iris noisettes pour croiser les siennes. - Les mêmes erreurs que toi...? Aloy... Est-ce que tu as vécu quelque chose de similaire ? Soudainement, plus rien ne compte vraiment, mes inquiétudes sont toutes tournées vers elle. Ma main gagne la sienne pour venir la serrer doucement pour lui faire sentir ma présence. - Tu... n'es pas obligé de répondre mais quoi qu'il arrive, je suis là...