heathens. (terry)

heathens

Cette réunion s'était un peu éternisée et Nikolaj fut ravi de pouvoir remballer son ordinateur, et serrer la main du type avec qui il venait de signer une mission. Il devait refaire tout le site web de son entreprise, mais le gars était vachement picky sur ce qu'il voulait, et ils avaient revus bien trop de détails au peigne fin. Enfin, Niko ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, c'était normal de montrer exactement ce qu'on voulait, et en soi ça ne le dérangeait pas. Mais là, il était crevé, son humeur n'était pas au top ces derniers jours, et il avait juste envie de rentrer chez lui. Se poser dans la piscine, ou peut-être aller un peu courir avec Cyrox. Le webdesigner s'empressa donc de quitter le bureau de son client, rangeant son ordinateur dans sa mallette et se dirigeant vers l'ascenseur. Les portes s'ouvrirent et l'Islandais s'engouffra dans la cabine vide en appuyant sur le bouton du rez-de-chaussée. Les portes se refermèrent sur lui pour l'emmener vers le bas. C'était sans compter sur le fait que quelques secondes plus tard, la cabine s'immobilisa dans un bruit de ferraille. Pour prendre une personne à un autre étage ? Cette supposition ne traversa l'esprit du garçon que très brièvement, vu le bruit inhabituel et le fait que les portes ne s'ouvraient pas. Fronçant les sourcils, il rappuya sur le bouton. Une fois, deux fois. Rien ne bougeait. Il rappuya, frénétiquement, avant de tester les autres étages. Rien ne se produisait. Presque immédiatement, l'Islandais sentit son corps se crisper, à mesure que son cerveau réalisait la situation. Il était bloqué. Dans un ascenseur. Dans un espace confiné. Sans moyen de sortir. Seul. Le brun prit une grande inspiration, alors que déjà, ses mains devenaient moites. Pas de panique. Pas de panique, ça allait peut-être se relancer d'une seconde à l'autre. Il appuya sur le bouton d'assistance. Des grésillements. Un truc inaudible. Nikolaj sentait déjà quelques gouttes de sueur froide s'amonceler sur son front. Il lâcha sa mallette, se laissant glisser contre la paroi en miroir. Il avait l'impression que ça faisait déjà de longues minutes qu'il était là. Peut-être une demie-heure ? Impossible à dire, il ne parvenait plus à se concentrer. Tout ce qu'il entendait, c'était son cœur qui cognait dans sa poitrine et sa respiration haletante, cherchant l'air qui selon lui se faisait presque inexistant dans cet espace clos. Sa main chercha sa poche, son téléphone. Putain. Garder les yeux ouverts, respirer. Il arriva non sans peine à composer le numéro d'urgence, ses doigts moites glissant sur l'écran. « Allô ? Allô, il faut venir me chercher... S'il vous plaît... » Une voix faible, qu'on ne lui connaissait pas. Il se laissa glisser le long de la paroi jusqu'à se retrouver assis, affalé dans le fond de la cabine, en sueur, galérant à garder son focus sur la voix au téléphone.

heathens

[justify]Terry était de garde à la caserne, elle avait deux équipes en intervention, mais elle n'était pas vraiment requise sur le terrain, rien qui nécessite un médecin. Alors elle profitait du temps libre à la caserne pour mettre à jour ses rapports de missions, et ses affaires. Elle était derrière son ordinateur quand l'alarme de la caserne se mit à sonner. Elle se leva, laissa tout en plan pour rejoindre ses coéquipiers. Elle apprend qu'un jeune homme a appelé les secours, mais qu'ils n'ont pas de réponse au bout du téléphone. Elle est requise en cas d'urgence médicale. Elle embarque dans le camion qui se dirige vers un immeuble d'entreprise.

Elle entre dans le hall avec les hommes qui sont avec elle et se dirige vers l'accueil pour essayer d'avoir des informations. Le type à l'air étonnée de les voir arriver, il annonce juste qu'un des ascenseur est en panne, il n'est au courant de rien d'autre. Elle lève les yeux au ciel, en voyant la désinvolture du type de l'accueil. Ses collègues et elle se dirige vers les escaliers pour essayer d'atteindre l'étage où l'ascenseur est bloqué. Elle s'approche des portes de métal pendant que ses coéquipiers cherchent un moyen d'ouvrir les portes. Elle pose son oreille contre le métal, et frappe dessus.

Hey ... il y a quelqu'un ? c'est les pompiers ! Répondez-moi !

Elle frappe contre le métal pour essayer d'avoir une réponse même faible, elle commence à s'inquiéter de ne pas avoir de réponse. Elle lance un regard à ses coéquipiers, les incitants à aller plus vite.

S'il vous plais répondez !

Voix éloignées, étouffées, raisonnant jusqu'à lui comme dans un rêve. Il ne savait pas si c'était son coeur qui cognait aussi fort dans sa poitrine ou si c'étaient des coups portés à un mur ou sur le métal de l'ascenseur. Impossible de réellement distinguer les contours de ce qu'il se passait, comme s'il vivait les choses à travers une glace opaque. Niko voyait flou et n'était pas capable de dire s'il était resté mi-conscient tout du long ou s'il avait perdu connaissance à un moment. Le sang pulsait à ses oreilles, son muscle cardiaque battait à lui rompre les côtes, il avait l'impression de n'entendre que ça, devant sa vision pleine de petites taches noires et blanches. Il lui semblait qu'une voix lointaine l'appelait, et avait l'étrange sensation que c'était une personne qu'il connaissait. Sa mère ? Des figures de son enfance ? En réalité, la panique menait l'Islandais vers un semi-délire dans lequel il ne savait pas s'il était sage ou non de s'abandonner. Ange sauveur à l'extérieur, la voix se fit plus forte, lui offrant un ancrage dans la réalité, et Nikolaj cligna un peu plus des yeux, essayant de combattre cette vision flouée qui de toute façon, ne lui laissait apercevoir que l'espace exigu de l'ascenseur. Sa gorge était serrée et son souffle erratique, alors qu'il s'efforçait de répondre. « Oui, je suis là ! Sortez-moi s'il vous plaît... » tenta-t-il de crier, mais sa voix était si faible qu'on aurait plutôt dit un mec au bord de l'apoplexie. Il sentait son visage en sueur, rampant jusqu'à ce qui lui semblait être l'origine de la voix, mais son corps semblait soudainement peser des tonnes, comme dans un cauchemar où on n'arrive pas à avancer alors qu'on court du plus vite qu'on peut.

Terry était arrivé avec ses collègues dans un immeuble de bureau et avait vite grimper les marches vers l'étage où l'ascenseur était bloqué. Elle essayait de savoir ce qu'il se passait et surtout si la personne dedans était toujours consciente. Cependant l'absence de réponse immédiate commençait à l'inquiéter. Et elle lançait des regards à ses collègues qui en disait long sur ce qu'elle pensait. Elle espérait que la personne n'ai pas fait un malaise cardiaque ou autres surtout. Les gars faisait tellement de bruit qu'elle eu du mal à entendre la personne de l'autre côté des portes métalliques.

Hey, les gars, s'il vous plait, moins de bruit deux secondes.

Tout le monde arrêta tout, histoire que le silence se fasse. Et elle pu entendre la voix qui était faible et provenait de la cabine. Ah son intonation, elle comprend rapidement qu'il n'a pas l'air dans son assiette et qu'il a l'air paniqué ou près à s'évanouir.

Oui, on s'y attèle, ça ne devrait pas durer longtemps. Je vous en pris dites moi que vous allez bien ? Ne paniquez pas !

Elle regarde ses collègues qui se remettent à leur tache avec plus d'ardeur. Elle tape doucement sur la porte pour lui faire comprendre qu'elle est toujours là. Ses collègues lui annoncent que cela va prendre plus longtemps que d'habitude, une histoire de nouveau système de sécurité et autre, bref elle doit rapidement faire quelque chose pour le type dans la cabine.

Vous m'entendez ? Vous êtes toujours là ? Je vous en pris, parler moi, de ce que vous voulez, Je m'appelle Teresa, je suis pompier et vous ? pourquoi vous êtes ici ? vous faites quoi dans la vie ?

Elle attend un instant, mais n'a pas de réponse, ou elle n'entend pas vraiment avec le bruit du métal que les pompiers essayent de déverrouiller, découper et autres. Elle est allongée devant les portes de l'ascenseur toujours fermées et pose sa main dessus, comme si elle pouvait sentir quelque chose au travers.

Hey, écouter ma voix ... prenez une grande inspiration, puis retenez là, avant d'expirer lentement. Fermez les yeux, et recommencez ! Quand vous êtes prêt, parler moi !

Une furtive brise de soulagement souffla sur Nikolaj quand il comprit qu'on était venu lui porter assistance, même si tout restait très confus autour de lui. Cette voix lointaine, féminine, mais brouillée et étouffée qui essayait d'établir un lien. Les bruits métalliques tout autour de la cage d'ascenseur, ou bien étaient-ce ailleurs dans le bâtiment ? Un tas de ressentis traversaient son épiderme, rendu hyper-sensible par cette crise d'angoisse. Il n'arrivait pas à évaluer la température qu'il faisait, l'espace autour de lui qui lui semblait aussi exigu qu'une cannette de soda écrasée, il avait du mal à identifier les sons et les vibrations tout autour. Quelque chose était en mouvement, à moins que ce ne soit que son esprit. La tête lui tournait et il essayait de se concentrer sur la voix qui lui parlait, mais sa gorge était trop sèche et trop serrée pour qu'il parvienne à répondre. Il entendait quelques coups de l'autre côté de la paroi, sa joue collée contre le métal froid, des perles de sueur garnissant son visage blafard. « Oui... Je suis là... » parvint-il à balbutier au prix d'un effort surhumain. Il n'était pas sûr de tout comprendre, et répondait avec un temps de latence. Peut-être qu'il imaginait tout ça, parce que jusqu'ici, sa situation n'avait pas bougé d'un pouce. Peut-être qu'il n'y avait personne de l'autre côté. Non, si, il délirait, il était vidé de ses forces. Évidemment qu'il y avait quelqu'un. Teresa. Elle s'appelait Teresa, voilà le nom qu'il pouvait accoler à cette voix qui le tirait tant bien que mal vers la conscience. « Teresa ? » souffla-t-il en tentant de mettre autant de volume que possible dans sa voix. Ses oreilles bourdonnaient inlassablement, de façon à peine supportable, et il avait l'impression que la voix avait disparu, le laissant à nouveau livré à lui-même. Comme par miracle, la voix salvatrice revint, il l'entendait déjà plus distinctement, malgré l'épaisseur de la matière entre eux. Il se rassura mentalement en se disant qu'elle devait être toute proche, juste de l'autre côté, à seulement quelques centimètres de lui, au final. Il obéit à ses consignes, appliquant à la lettre la méthode, avant de se redresser un peu en position assise et plus stable, alors que sa respiration folle se calmait d'un cran. Les sueurs coulaient toujours dans le creux de sa nuque, et malgré ses paupières closes, les néons l'aveuglaient, lui donnaient l'impression de faire frire son cerveau. « Je... Je m'appelle Nikolaj. » parvint-il à dire une fois qu'il put entendre sa propre voix par-dessus les battements de son cœur pulsant à ses oreilles.

Terry était toujours coincer de l'autre côté de la porte en métal, et elle essayait de faire ce qu'elle pouvait. Bien sur, elle pouvait aussi aller avec les autres et les aider à ouvrir la porte, mais ils étaient assez nombreux et puis elle préférait se concentrer sur son patient, qui était toujours coincé. Elle voulait le rassurer, lui montrer qu'il n'est pas seul, faire en sorte qu'il ne panique pas. Elle avait encore perdu le contact avec l'homme avant qu'elle ne l'entende encore lui avouer qu'il est toujours là avec elle. Bien sur, il peut pas partir, mais son esprit lui peut déconnecter et elle fait en sorte que ce ne soit pas le cas. Elle sourit quand il repris son prénom.

C'est ça ! Je m'appelle Teresa, comme mère Theresa mais sans le H et en moins sainte !

Elle rit un peu. Elle essayait de détendre l'atmosphère comme elle le pouvait. Elle l'entend lui répondre et lui donner son prénom. Elle sourit.

Enchanté Nikolaj ! Aller maintenant dites-moi, vous faisiez quoi ici ? vous y travaillez ? Je suis curieuse, vous savez quel est mon métier mais moi je ne connais pas le vôtre.

En attendant sa réponse, elle tourne la tête vers ses collègues qui lui font signe qu'ils avancent. Apparemment dans une dizaine de minutes, il sera libre de sortir de là.

Aller tenez le coup, mes collègues me disent qu'ils devraient pouvoir ouvrir la porte et vous sortir de là, d'ici 10 minutes.

Une crise d'angoisse, c'était pas si grave, c'était con de se retrouver aussi faible et incapable, c'était en tout cas ce que Niko se disait. Il se détestait de se retrouver dans cette situation d'impuissance, de faiblesse, la même que quand son membre l'abandonnait lâchement lorsqu'il voulait s'adonner à des plaisirs avec une femme. C'était un sentiment qu'il haïssait, qui provoquait un déluge de frustrations chez lui, et il était bien incapable de les maîtriser, lui qui n'avait jamais voulu y travailler. La jeune femme de l'autre côté répéta son nom, lui offrant un bref sourire, certes dérisoire, lorsqu'elle le compara à mère Theresa. Elle lui posa ensuite un florilège de questions que Nikolaj essaya d'assimiler, alors que son esprit était aussi coincé que son corps entre ces quatre parois bien trop proches, bien trop écrasantes. Au moins, elle lui proposait une microscopique distraction de sa prison, physique et mentale. « Je... J'avais un rendez-vous... Webdesigner, je suis webdesigner. » parvint à articuler l'Islandais aussi distinctement que possible, ses bribes de phrases entrecoupées par son souffle saccadé. Il tentait tant bien que mal de se sortir de cette cage, de diriger toute sa concentration sur sa conversation avec l'urgentiste, mais il ne pouvait détendre son corps qui se sentait en danger extrême, comme si ces murs allaient l'écraser et qu'il allait mourir ici d'une seconde à l'autre, même avec Teresa juste de l'autre côté de la porte de métal, ironie de la vie. Il se prit même à se dire qu'il le méritait, un bref instant. Mais cette pensée s'évapora bien vite loin de lui. Fidèle à lui-même, il estimait qu'il n'avait rien à se reprocher dans la vie. « Dix minutes ? » répéta le garçon, au désespoir, sa voix rauque perçant à peine à travers l'épaisse paroi. Dix minutes, c'était synonyme d'heures pour lui, chaque seconde écoulait faisait naître une nouvelle goutte de transpiration sur son corps. Il avait peur, il se sentait terriblement mal, à un point qui lui était insupportable. Et les battements incessants de son cœur dans sa cage thoracique rendaient le temps encore plus long, bruit qui l'assourdissait de plus en plus.

Terry ne savait pas trop ce qu'il se passait dans la boite de métal, mais tant qu'elle l'entendait parler, elle était rassurer. Plusieurs scénario lui passait pas la tête, la plus simple, une crise d'angoisse, la pire, un infarctus, un avc, ou autre. Même si il est jeune d'après elle, et qu'il y a plus de chance que se soit la première option que la dernière, son boulot était d'envisager toutes les options et surtout de trouver la bonne à la fin pour bien soigner le patient. Et Nikolaj était son patient aujourd'hui.

Webdesigner ! Ouah, tu dois en avoir dans la tête. J'ai toujours eu du mal avec tout ce qui est informatique, enfin, je sais me débrouiller avec un ordinateur, enfin les trucs basique quoi ! En tout cas, j'espère que votre rendez-vous c'est bien passé en tout cas.

Terry jette un regard à ses collègues alors que le jeune homme répète le temps qu'il lui reste à attendre et elle comprend que pour lui c'est une torture. Elle ne voulait pas le déprimer au contraire. c'est à ce moment là qu'elle voit les portes s'entrouvrir de quelques centimètres, un bon début, le reste va vite arriver. Elle passe un œil par l'ouverture et aperçois Niko. Elle lui fait un sourire.

Hey, Salut ! C'est moi Terry.

Elle le regarde, la cabine est sombre, mais elle voit distinctement le jeune homme assis. Elle le détaille du regard, elle observe tout ce qu'elle peut avec son regard de médecin. Elle élimine l'AVC, l'infarctus des possibilités, elle reste sur la crise de panique.

Hey, regarde moi ! Maintenant que je te vois, tu me dire un peu ce que tu ressens ? J'ai besoin d'avoir plus d'information pour savoir ce qui t'arrive.

Malgré les tentatives de l'urgentiste pour le distraire, Nikolaj sentait sa poitrine se compresser sur elle-même, son souffle saccadé peinant à grappiller quelques bulles d'oxygène. Des vagues de panique le traversaient, alors qu'il se voyait déjà mourir ici, alors qu'il sentait ce besoin impératif et vital de sortir de cette boîte infernale. Son cœur était mis à rude épreuve lui aussi, cognant dans sa cage thoracique à un rythme effréné, en tout cas c'était ce qui paraissait au garçon. Il ne parvenait plus à se concentrer sur ce que Teresa lui disait, assourdi par le bruit de son sang pulsant dans ses tympans, à chaque battement de cœur trop violent. Il avait l'impression d'être ici depuis des heures. Tout à coup, comme le tirant de son enfer personnel, les portes s'entrouvrirent, faisant glisser sa joue contre la paroi métallique. Il tenta de se redresser un peu, mais devait se maintenir avec ses mains au sol, pour ne pas totalement se liquéfier par terre. Il avait vraiment l'air pathétique, il le savait, et ça ne faisait que rajouter à son malaise. Le visage un peu brouillé de Terry apparut dans son champ de vision, de l'autre côté des portes, croisant le regard presque suppliant de l'Islandais. « Salut... » s'étrangla-t-il presque, essoufflé, tentant un sourire. « Je... Je suis claustrophobe... » essaya-t-il d'articuler aussi distinctement que possible, exercice définitivement épuisant. Son buste était soutenu par ses mains et ses bras tremblants, alors qu'il était à moitié effondré au sol. Il se serait bien assis appuyé à une paroi, mais il voulait rester le plus près possible de ces portes, et garder cette sortie en visuel, sans quoi il avait l'impression qu'il allait réellement devenir dingue. « Et j'ai... Une cardiomyopathie... Hypertrophique. » haletait-il. Il détestait devoir le préciser, encore une de ses faiblesses. Mais au vu de sa situation, il jugea plus sage de préciser qu'il ne disposait pas d'un muscle cardiaque au top de sa forme.

[justify]Les collègues avaient enfin reussit à ouvrir un peu les portes de l'ascenseur. Ce dernier était légèrement décaler par rapport à l'étage mais rien de bien gênant pour eux. Elle avait passé son regard par l'interstice et observé le jeune homme qui était coincé dans cette cage de métal. Elle l'écouta alors qu'il avouait qu'il était claustrophobe ce qui expliquait à peu près tout. Elle lui fit un sourire rassurant.

Oh alors je comprend mieux maintenant.Approche toi, tu vas voir que sentir l'air sur ton visage va rapidement te soulager. L'intervalle n'est pas très grand mais je suis certain que tu peux sentir de l'air passer.

Elle voulait aussi qu'il s'approche plus pour l'avoir à porter de main si besoin, mais elle ne voulait pas trop l'inquiéter mais elle préférait prévoir tout au cas où. Surtout que les paroles qu'il lui dit après, n'était pas pour la rassurer non plus. Elle hocha la tête et passa sa main à travers la fente.

Je peux prend votre pouls ? Je préfère vérifier même si, je pense que tout va bien se passer. Vous faites une crise de panique à cause de votre claustrophobie. Rapprochez vous de l'espace ouvert et surtout concentrez-vous sur votre respiration, qu'elle soit régulière et ça va aller.

Elle lui sourit et à ce moment là les portes s'ouvrir encore un peu plus environ 20 cm, de quoi ouvrir plus grand l'espace mais au vue du gabarie du jeune homme, pas assez pour qu'il passe par cet espace.

Teresa avait raison, il pouvait percevoir un faible courant d'air, mais non négligeable. Cela suffisait à peine à sécher les perles de sueur sur son front, mais Nikolaj se raccrocha à cet air qui lui paraissait chargé d'oxygène comparé à celui de l'ascenseur. Son visage presque collé à l'interstice, il prenait chaque minuscule brise comme un salut, même si tout son corps était encore bloqué dans cet espace exigu et terrifiant, et que son cerveau le savait bien. Il expliqua la situation à la pompière en quelques mots à peine, incapable de donner de longues explications et n'en ayant aucune envie non plus. De toute façon, elle avait une formation médicale, non, donc elle devait bien comprendre la situation sans qu'il n'ait à s'étendre. Elle en savait probablement bien plus que lui sur sa condition. « Oui. » souffla faiblement Niko quand elle lui demanda de prendre son pouls, approchant son avant-bras vers l'interstice, affalé contre les portes de l'ascenseur, incapable de se redresser à la simple force de ses muscles. Il se sentait aussi vulnérable qu'un nouveau-né et ce sentiment extrêmement désagréable ne l'aidait pas. Nikolaj, il aimait se sentir puissant, intouchable, indestructible. Il aimait se penser ainsi. Ceci était un rappel qu'il ne l'était pas, simple humain victime de ses défauts. Il déglutit aux mots de Terry, quand elle lui parla de crise de panique, fronçant les sourcils. Il le savait bien, que c'était ça, pas la peine de lui remettre dans la figure. C'était vraiment pitoyable. Il se sentait comme une merde, et en public. Il obtempéra néanmoins à ses conseils, se rassurant de sa présence comme un enfant apeuré, et se fustigeant mentalement de réagir avec si peu de fierté. Les portes s'ouvrirent un peu plus, faisant sursauter l'Islandais qui s'y était appuyé, mais représentant surtout sa délivrance. Il ouvrit un peu plus les yeux, sa respiration toujours erratique s'était néanmoins un peu apaisée au fil des minutes, malgré un pouls irrégulier et toujours ce sentiment d'oppression viscérale. Il passa un bras par l'ouverture, désespéré. Il sentait déjà les suppliques futiles revenir dans son esprit, qu'on le laisse sortir, se refusant toutefois à les formuler en un énième signe de faiblesse.

Terry essayait de calmer le jeune homme dans l'ascenseur. Ses collègues avaient un peu plus de mal à ouvrir les portes, une histoire de contact, de court circuit ou un truc du genre. Elle n'est pas caler en électricité mais en médecine, pour sa part, même si bien sur, elle est aussi une pompière à part entière. Elle l'avait invité à s'approcher et à se mettre en face de l'interstice pour qu'il ressente un peu plus l'air. Elle tendis sa main à travers l'espace pour prendre son pouls comme elle le pouvait. Elle se concentre et sent son pouls. Elle ne trouve pas vraiment d'anomalie, bon bien sur, il bat vite mais vu les conditions cela est totalement normal.

Ton pouls est correct, un peu rapide, mais rien d'anormal vu la situation.

Elle le regardait essayer de se calmer, de se concentrer sur sa respiration. Les portes s'étaient de nouveau assez décoincer, enfin, encore quelques centimètres et ils pourraient le sortir de là.

Aller d'ici quelques minutes, vous serez sortit.

Elle se recule deux seconde pour prendre une bouteille d'eau et la passer à travers les deux portes et la lui tendre.

Tenez ! Si vous avez besoin d'eau. Vous avez besoin d'autre chose en attendant ?

Elle se demande si il a pas besoin d'autre chose, comme d'aller au toilette. Enfin, après c'est un mec, elle trouvera bien une solution, une bouteille vide au pire.

Nikolaj hocha la tête aux paroles de la médecin, comprenant ce qu'elle disait mais incapable d'y accorder beaucoup d'intérêt, même si c'était de son rythme cardiaque, qu'on parlait. Ce qui le préoccupait le plus en ce moment, et depuis déjà bien trop longtemps, c'était le fait d'être bloqué dans cet espace qui lui semblait de plus en plus exigu et chaud. Sa tête était en proie au tournis et au délire, alors qu'il tentait de maintenir une respiration calme, ou au moins mesurée. Si on lui avait demandé d'évaluer le temps passé coincé ici, il aurait sûrement dit plusieurs heures. Il sentait les portes bouger, l'habitacle trembler un peu, mais il n'était plus en état d'y réagir. Tout ce qu'il voulait, c'était sortir. Juste ça. Il ne se concentrait plus que là-dessus, sur l'idée d'avoir son corps tiré hors de cet enfer. Une bouteille d'eau passa l'interstice des portes, que Nikolaj remarqua quelques secondes plus tard, le regard fiévreux, la voix de Terry lui parvenant de loin, comme derrière une paroi épaisse. « Merci. » articula-t-il en se saisissant de la bouteille, ses doigts faibles peinant à l'ouvrir, mais les quelques gorgées fraîches furent salvatrices. « Sortir... Juste sortir. » murmura-t-il, ses yeux se fermant pour se rouvrir à intervalles irréguliers, des perles de sueur sur son front. Il parvint à glisser un regard au travers des portes, suppliant. Son ego prenait un coup monumental, mais il n'en était plus à ça près.

Terry surveillait patiemment le pouls de son patient. Elle faisait ce qu'elle pouvait pour calmer Nikolaj dans la situation où il était. Elle ne pouvait pas faire grand chose de plus tant que cette porte n'était pas assez ouverte pour qu'il sorte ou qu'elle puisse passer. Ses collègues arrivaient à ouvrir de plus en plus les portes, mais il y avait toujours un truc qui bloquait, comme une sorte de sécurité qu'ils n'avaient pas encore réussit à passer. Elle lui avait donné une bouteille d'eau. Elle le regarde, remarque qu'il a un peu de mal. Elle n'avait jamais été vraiment paralysé par la peur, bon elle a le vertige et déteste les petites bêtes mais pas au point de se retrouver terrifier comme une vrai panique, enfin, elle n'a pas encore eu ce genre d'expérience. Elle a pourtant déjà faillit mourir, et pas qu'une fois. Son dos montre une superbe cicatrice le long de sa colonne vertébrale qui le prouve.

Elle lui sourit à ses mots et comme si ils avaient eu un pouvoir, c'est à ce moment là que les gars crient, et que les portes s'ouvrent dans un bruit métallique. Elle se redresse et saute dans la cage de l'ascenseur et s'approche de son patient.

Salut ! Ravie de te voir enfin en face à face.

Elle s'approche alors qu'un collègue entre aussi dans la cage pour l'aider si besoin. Avant toute chose, elle s’accroupit devant lui et commence à lui faire un petit check up. Elle regarde ses yeux, son pouls, enfin tout, avant de lui tendre la main.

Tu peux te lever pour sortir où tu as besoin d'aide ?

De toute façon même si il peut sortir, elle ne le laissera pas partir aussi facilement, elle doit quand même l'amener faire quelques examens au cas où.

hj : désolée de répondre si tard

Il ne l'attendait presque plus, cette délivrance. Toute son anxiété avait finit par se concentrer au centre de ses entrailles et le convaincre qu'il ne sortirait peut-être pas d'ici. C'était totalement irrationnel comme pensée, mais cette phobie d'être enfermé n'avait pas de meilleure occasion de s'étendre et prendre le contrôle total que dans un ascenseur bloqué. Le bruit horrible de métal grinçant qui résonna aux oreilles de Nikolaj lui sembla être le plus beau qu'il ait entendu, alors que le courant d'air suivant l'apparition de la médecin dans l'ascenseur, lui donna l'impression que l'oxygène existait de nouveau. L'Islandais ouvrit la bouche en grand pour inspirer autant d'air que possible, son regard se jetant vers la sortie, fébrile. « Je veux sortir, il faut que je sorte, tout de suite. » bredouilla-t-il pour toute réponse alors que Terry entreprenait quelques tests rapides. Elle était bien gentille, mais tout ce qu'il voulait lui, c'était enfin sortir du ventre de cette machine de l'enfer. Son corps encore secoué de petits tremblements, il se laissait faire comme un enfant impuissant, mais agité, alors qu'il lorgnait vers le sol de l'immeuble à seulement quelques centimètres. Dès que la jeune femme eut fini, il ignora sa main et rampa presque jusque l'autre côté des portes de l'ascenseur, se retrouvant enfin hors de ce tombeau en suspension, encore dans un état un peu second. « Désolé, je... » haleta-t-il alors qu'il était toujours au sol, assis dos contre le mur, un vrai mur en béton cette fois. « Je devais vraiment sortir de là. » s'expliqua-t-il à Terry pour justifier son empressement fébrile.