～ soirée de clôture de la fête de la mangue

Après une énième sorte de crise de panique-douleur de son interlocuteur, v'là-t'y pas que le jeune homme revenait instantanément au calme, se relevant d'un geste bien plus tranquille. L'Australienne ne savait pas tellement comment gérer ce comportement chaotique, et ne voulait pas prendre le risque d'aggraver les choses. Charlie hocha donc simplement la tête, s'exhortant à effacer la mine inquiète de son visage, sortant de la foule avec le garçon. Le calme après le brouhaha de la foule paraissait bénéfique pour ce dernier, c'était déjà ça. Son comportement semblait apaisé, aussi Charlie lui laissa son espace, préférant ne pas insister. Elle aurait bien proposé de lui filer un sweat à nouer autour de sa taille pour cacher son petit accident, si ça pouvait l'apaiser un peu plus, mais elle n'avait rien sur elle. « Je comprends. » répondit la chirurgienne avec un sourire, quand le jeune homme assura qu'il était déjà mieux ici. Sans blague. Elle se posait un tas de questions, notamment sur cette condition à laquelle il avait fait référence. Elle se mordit la langue pour calmer sa curiosité. « Pourquoi avez-vous eu envie de venir ici, si vous vous sentez plus à l'aise au calme ? » finit-elle par demander pour rompre le silence de l'attente, et surtout parce qu'elle n'avait pas pu se retenir de demander. Elle ne voulait pas être intrusive mais... Elle l'était un peu quand même. Et puis, qui sait, peut-être qu'il avait envie d'en parler, ce mec. « Pardon, je veux pas être indiscrète. Mais si vous avez envie d'en parler, tant qu'on est là... » s'excusa-t-elle tout de même, incapable de garder ses pensées pour elle, comme toujours.

@Daywayn T. Garcia

Charlie n’avait aucune intention de s’immiscer dans la vie et les problèmes de cet homme, néanmoins, quitte à tuer le temps, elle pouvait lui indiquer qu’elle était à l’écoute s’il en ressentait le besoin. D’une part, elle n’était pas vraiment à l’aise, même plutôt inquiète, après ses observations sur le comportement de son interlocuteur. Mais ça n’empêchait pas qu’elle voulait qu’il se sente aussi à l’aise que possible, lui, et non livré à lui-même. Charlie ne comprenait pas toujours les gens autour d’elle, s’ils ne rentraient pas dans les moules qu’on lui avait imprimé dans le crâne depuis qu’elle était née. Mais ça n’entamait pas sa compassion, et son envie d’aider l’autre, du mieux qu’elle le pouvait. Le brun sembla malheureusement encore plus embarrassé, en lui expliquant de façon assez vague aux yeux de la médecin, ce qu’il lui était arrivé. Elle ne comprenait pas tellement le rapport avec sa première question, qui était de savoir pourquoi il avait voulu venir se perdre dans une foule en délire alors qu’il avait dit être mieux au calme. Ou bien c’était elle qui avait du mal à comprendre. Quoi qu’il en soit, Charlie ne savait pas sur quel pied danser. Si elle était douée pour communiquer avec les enfants, les rassurer en toutes situations, ce don ne s’étendait pas forcément aux adultes. « Je suis vraiment désolée. » répondit tout de même la jeune fille, la voix chargée de compassion et de chaleur. Elle n’avait pas besoin de comprendre les détails, pour savoir que ce gars avait traversé des choses difficiles. Elle restait désemparée toutefois, devant cette larme qu’elle vit sur le visage assombri du jeune homme. Elle n’osait pas le toucher, ne voulait pas risquer de déclencher une réaction brusque, il lui semblait toujours imprévisible. Elle ne pouvait pas non plus le laisser comme ça. « J’peux pas vous dire bêtement que ça va aller, c’est sans doute pas vrai. Mais je travaille à l’hôpital, et si vous avez besoin d’aide, que je vous oriente vers des collègues au top niveau, qu’on vous fasse un suivi correct, vous pouvez toujours demander le docteur Meers. Je connais plein de spécialistes et de personnes aussi professionnelles qu’adorables. » finit par dire la jolie brune, cherchant le regard du garçon, avec un sourire qui se voulait réconforter. Elle entendit ensuite les signalements sonores de l’ambulance, qui s’approchait, et se retourna vers le véhicule en faisant des signes pour indiquer leur présence. Elle expliqua rapidement aux ambulanciers ce qu’il s’était passé, de façon concise, juste le temps qu’ils arrivent jusqu’au garçon et qu’il soit pris en charge. Après un petit top-là joyeux aux deux conducteurs, Charlie se tourna vers le patient, l’expression radoucie. « C’est là que nos routes se séparent, mais je vous assure que je vous laisse entre de bonnes mains. » sourit-elle.

@Daywayn T. Garcia

Out pour Charlie.