les mots se font rares mais peu importe, les silences comptent aussi. (hugo)

les mots se font rares mais peu importe, les silences comptent aussi

La journée était derrière elle, Charlie avait passé ses heures de travail à faire les quatre-cents coups avec Emilia, avec l'aide des enfants de l'étage pédiatrie. Il lui fallait au moins ça pour lui remonter un peu le moral, à la jolie blondinette, avec sa récente rupture. Elle avait donc tout fait pour que sa collègue et amie de cœur n'ait pas le temps de penser à autre chose qu'au travail et à la malice innocente des enfants à leur charge. Elle ne l'avait pas lâché d'une semelle, Charlie, essayant d'être la meilleure amie possible, jouant à des concours de diagnostics et profitant d'un moment creux pour une partie de jeux vidéos sur la Switch d'un des patients de treize ans, où leur esprit de compétition était bien ressorti. La journée avait été remplie, pleine de rires et de distractions en tous genres, de concentration aussi, et comme souvent à la fin d'une journée où la jeune médecin avait encore une réserve d'énergie à revendre, il avait été décidé qu'ils aillent boire un coup au Elm Street. Les bars de Bowen, Charlie les connaissait par cœur, pour en avoir fait le tour depuis son adolescence, jusqu'à aujourd'hui encore. Voir des gens, partager des verres - raisonnablement ou à l'excès selon l'horaire du lendemain -, balancer son sourire solaire à qui en voulait bien et même à ceux qui n'en voulaient pas. C'était le don de la jeune fille, balancer sa joie de vivre aux quatre coins d'une pièce et se recharger avec l'énergie des gens qui l'entouraient. La jeune femme avait commandé trois moscow mule au comptoir, prête à repartir avec sa commande vers le table animée où elle se trouvait actuellement avec des copains, même si elle connaissait tellement de monde dans cette ville qu'elle dansait de table en table et voguait de conversation en conversation. En revanche, elle ne s'était pas attendu à se retrouver nez-à-nez avec Hugo en chemin. « HUGO ?! » s'écria-t-elle, presque pour tout le bar, sans s'en préoccuper le moins du monde. Elle posa les verres de cocktail qui occupaient ses mains sur la table adjacente, sans non plus se demander à qui appartenait momentanément cette table. « Maiiis qu'est-ce que tu fais là ?! » poursuivit-elle d'une voix haut perchée, ne laissant pas au brun le temps de lui répondre alors qu'elle lui sautait au cou pour un de ces câlins un peu envahissants dont elle était spécialiste.

Ta journée avait été épuisante, t’étais exténué, Hugo. Ton retour ne se passait pas spécialement en douceur, mais tu devais te tenir occupé avec tout ce qui se passait. T’avais l’impression de graviter autour de tout, tout se faisait automatiquement et tu n’étais pas le maître de ce qui se passait. Tu t’étais greffé à une bande d’internes de l’hôpital en réalisant à quel point le temps passait, tu n’étais plus à ce stade. Tu le réalisais en restant auprès d’eux quand tu entendais un « HUGO ?! » te sortant de tes pensées et de tes conversations. Tu te scandalisais presque et tu restais quasi immobile sur le coup de la surprise, puis tu te retournais vivement d’où venait les cris et tu voyais Charlie. Avec un sourire, tu retrouvais la belle brune pour une étreinte intense. « Je suis de retour. » Que tu souffles avec un petit sourire. Ouais, t’étais de retour, c’était ça. « Et puis là, j’sais pas trop… » Tu ris doucement, t’as bu un peu et ce mood dans lequel t’es actuellement est pas trop bon pour toi… Tu flottes un peu, genre. Charlie va révolutionner tout, t’en es persuadé. Tes yeux brillent, elle était belle Charlie. C’était pas pour rien que t’avais déjà eu un faible pour la belle brune. « Toi, ça va? » que tu lui demandais le plus simplement du monde.

Le sourire radieux de Charlie éclairait presque tout l'espace autour d'eux, d'une aura d'énergie bienveillante, après une étreinte de retrouvailles avec son ancien collègue. « Ah ben oui, ça je vois ! » s'exclama l'étudiante en riant. Bon, après, elle imaginait que ça voulait dire qu'il était de retour pour de bon, après avoir disparu plusieurs mois du continent australien. Elle rit de plus belle quand Hugo sembla incertain quant à sa présence au Elm Street. « Très beau programme. » approuva Charlie avec malice, tout en mimant cet air faussement sérieux et désinvolte. Elle détaillait le visage hâlé du garçon, comme pour y déceler une explication supplémentaire qu'il taisait. Il avait l'air un peu absent, quelque part dans son regard, ou peut-être même perdu. La curiosité naturelle de la jeune femme venait déjà lui titiller la langue, mais elle décida sagement de garder ses questions pour plus tard. Pour l'heure, elle était simplement contente de le voir ici et d'être tombé sur lui... Ah, et elle avait des verres à aller apporter à ses potes, accessoirement. Même s'ils savaient bien qu'avec Charlie, et cette forte probabilité qu'elle croise plusieurs visages connus et tape quelques minutes de discussion en chemin, il fallait pas être trop pressé quand c'était son tour d'aller chercher à boire. « Oui oui, rien de spécial depuis l'autre jour... Qui était y a genre six mois quoi ! Faut trop qu'on papote, là. » commença-t-elle par répondre d'une voix doucereuse, avant que son ton ne prenne une touche plus ironique. Mais elle le disait en riant Charlie, avec une sincère joie dans le fond de ses iris iceberg, qui pétillaient comme des petites étincelles. Il s'était juste passé plein de choses, et elle avait envie de rattraper le temps perdu avec Hugo. Qu'il lui raconte aussi ce qu'il avait fabriqué depuis tout ce temps, et où il en était maintenant qu'il était de retour.

Elle confirmait les faits et tu riais doucement. Elle avait le chic pour le faire. La brunette confirmait que ton programme était bien beau et tu levais les yeux au ciel. « Tu sais, l’alcool parfois… » que tu lui dis en conservant sa mine très sérieuse. En attendant, elle te confirmait qu’il n’y avait rien de spécial depuis l’autre jour, y’a genre six mois. Ça t’arrachait un sourire. « Allez viens, on va dehors. » que tu lui dis. Tu attrapes les cocktails pour lui donner un coup de main et tu les déposes à la table indiquée par Charlie et tu ressortais en tenant la main de la jeune interne pour éviter qu’elle ne disparaisse avec d’autres. Tu t’installais sur le trottoir en mettant tes mains sur tes yeux quelques instants. Tout ce brouhaha était loin derrière. « Alors raconte, il s’est passé quoi en six mois, j’ai manqué quoi dans la trépidente vie de Charlie Meers? »

 

« Parfois c'est de l'eau ? » acheva Charlie en toisant son ami d'un air espiègle. Elle protesta sur le fait qu'il y avait certainement plus de questions auxquelles répondre qu'à un "ça va ?", et sous son air un peu surpris mais ravi, Hugo l'emmena dehors, à l'écart du brouhaha qui commençait à s'amplifier au Elm Street, à mesure que les gens finissaient leur journée et poussaient les portes du bar pour venir se détendre. Ils allèrent rapidement apporter les consommations aux potes de Charlie, qui commençaient doucement à s'impatienter, même s'ils adressèrent des sourires bienveillants et enjoués quand la brune leur fit signer qu'elle allait dehors, et reviendrait auprès d'eux un peu plus tard. La conversation dans le groupe était enjouée et reprit bien vite après leur départ, alors que la chirurgienne se laissait entraîner à l'extérieur par Hugo, et ayant pris soin d'embarquer un des verres de cocktail avec elle. Adressant un petit signe de main à son groupe avant de sautiller derrière le garçon, ils se frayèrent un chemin à travers la population éclectique de Bowen. Elle était toute excitée par son retour. « Ma vie est toujours trépidante, même si t'étais resté ici t'aurais raté des choses. » répliqua la jolie brune. Tout sourire, elle avait quand même envie de lui faire un petit résumé, mais se rendait compte qu'il y avait pas mal négatif ces derniers temps. Enfin, pas que. Mais elle pensait au passage à l'hôpital de Jules, et d'Aelya, des histoires d'Emilia. « Et toi alors ??? » éluda-t-elle, préférant se concentrer sur Hugo.

« Ouaiiiis, c’est ça! » Elle avait tout deviné. T’étais pas ivre, mais clairement tu ne faisais pas de sens. T'éclatais de rire avec ce constat. T’avais amené ta bière de ton côté en entraînant Charlie avec toi. La brunette t’arrachait un sourire en te disant que t’aurais quand même raté des choses si t’étais resté. Tu t’adossais au mur, les bras croisés. « Ah ouais? Mais qu’est-ce que j’ai raté déjà? » que tu lui demandais. « Faut que tu me dises tout! » Puis, elle ne tardait pas à te retourner la question, tu haussais les épaules. T’avais pas grand-chose à dire… « Moi? Sérieusement pas grand-chose… » Que tu confiais. « J’ai eu le cœur brisé par Sara qui m’a trompé… Puis, j’suis parti parce que je ne voyais qu’elle et j’déprimais. » Que tu commences par admettre. T’allais pas non plus lui dire que tu envisageais la prise d’antidépresseurs dans le contexte. Un docteur médicamenté, c’est pas cool. « J’suis allé finir mon internat en Espagne, dans la famille de ma mère, ça m’a fait du bien. » que tu confies. « Mais en toute franchise, tu m’as manqué, Charlie. » Que tu lui disais alors que tes joues rosissaient et que tu prenais une nouvelle gorgée de bière.

 

La brunette pouffa de rire, alors qu'ils étaient tous les deux dehors, insufflant l'air australien qui se rafraîchissait alors que le soir tombait doucement. « Bon, pour commencer, t'as raté MON ANNIVERSAIRE ! Et ça, va falloir te le faire pardonner, De La Cruz. » commença Charlie, prenant un air désapprobateur, en fronçant bien les sourcils pour monter au jeune médecin qu'elle était sérieuse. « Si je dois tout te dire, j'espère que t'as une semaine de libre devant toi. » pouffa-t-elle ensuite, bien qu'elle le pense vraiment. Surtout connaissant la langue bien pendue de la jeunette et son incapacité à faire des résumés, à s'exprimer de manière claire et concise. Il allait falloir qu'Hugo s'accroche, s'il voulait vraiment tout entendre. L'Australienne redirigea toutefois le centre du sujet sur ce dernier, curieuse de ce qu'il avait fait ces derniers mois sans nouvelles, et ce qui l'avait décidé à revenir. « Oui, je me rappelle... » commenta Charlie, sa voix redescendant magiquement l'escalier des octaves, alors que son ton était bien plus doux, empathique. Elle posa même une main sur le bras d'Hugo, le pressant doucement, avec un demi-sourire plein de compassion. Elle n'avait pas eu les détails à l'époque, et le garçon n'avait pas traîné avant de partir, mais elle se rappelait que sa relation avec Sara n'était plus que cendres. Elle n'avait pas été jusqu'à penser que cette rupture avait été tellement douloureuse pour le bel Espagnol que ça avait été la raison majeure de son départ. « J'suis vraiment désolée pour toi Hugo, tu sais. Mais c'est super si ça t'a fait du bien, encore plus si ça t'a permis de revenir. » souffla-t-elle ensuite d'une petite voix, ne sachant pas trop quoi lui dire d'autre de prime abord. « Toi aussi. » répondit la jeune résidente en prenant à nouveau Hugo dans ses bras. Les câlins, elle aimait toujours beaucoup ça, Charlie. Et encore, elle était même pas encore bourrée, là.

Pour commencer, t’as raté son anniversaire! Surpris, choqué, tu manques de t’étouffer avec ta bière. « Miiiiince, ton anniversaire! » Tu te face palm sur le moment puis tu t’étouffes une nouvelle fois en entendant ton deuxième patronyme que tu n’utilises pas ou plutôt, que t’as utilisé qu’en Espagne. « M’appelle pas comme ça… Sérieux, j’sais pas ce que toi et Ruby bouffez mais vous êtes chiantes. Hugo. Patridge. Un ou l’autre, pas les deux. Pas de Docteur Gogo, HUGO. PATRIDGE. C’est même pas difficile à dire! » que tu t’exclames vivement. Peut-être un peu plus avancé en alcool que ce que tu prétends vu ta réaction quasi démesurée. « Une semaine de libre? Charlie, j’suis médecin. Tu sais que j’ai pas ça une semaine. » Tu ris, tu sais avec les horaires de fous que tu fais que t’as pas réellement ça une semaine. Puis, tu joues dans une zone plus sentimentale. « Ça a fait du bien de voir autre chose, de voir d’autres gens. » Tu te confies à Charlie. Tu mentirais si tu disais que tu n’avais jamais pensé à Sara, mais c’était comme ça la vie. Tu l’étreignais doucement, comme si elle apaisait encore cette peine, cette blessure pas encore totalement cicatrisée.
 

Ah bah oui, l'anniversaire de Charlie, ça se ratait pas. Elle savait parfaitement bien qu'il n'appréciait guère qu'on l'appelle ainsi, c'était pourquoi l'Australienne en jouait de temps en temps, quand elle avait quelque chose à lui reprocher, même si c'était pour rire. Elle pouffa donc quand le garçon s'emporta à propos de l'utilisation de ce nom, lui exposant presque tout un cours sur comment l'appeler. Aucune idée de qui était Ruby, cependant. « Ruby qui ? Rubyk's Cube ? » Bienvenue dans l'humour épuisant et inégalable de Charlie. Et le pire, c'est qu'elle en était fière. Oui oui. Elle pinça cependant les lèvres quand Hugo rappela qu'il était médecin et que donc non, il n'avait pas une semaine de libre. « Ben je sais, j'suis médecin aussi j'te rappelle. Chirurgienne, pour être exacte. » souleva-t-elle, butée. Un poil susceptible, la brunette ? Carrément. Elle se sentait même un peu prise de haut, pour le coup, et n'allait pas manquer de le faire savoir. Elle but une grosse gorgée de moscow mule du bout de sa paille, travaillant à faire disparaître son air boudeur alors que le garçon lui relatait son départ de Bowen. Elle s'adoucit immédiatement, avant de prendre une nouvelle fois le beau brun dans ses bras, véritablement heureuse de son retour, et en pleine compassion envers ce qu'il avait traversé, et endurait probablement encore aujourd'hui. « J'imagine oui. J'avais ressenti ça aussi, quand j'suis partie faire mon stage en Afrique l'an dernier. » comprenait la jeune femme. « Et quoi, finalement les kangourous te manquaient trop ? » demanda ensuite Charlie, curieuse de savoir ce qui l'avait décidé à revenir.

Tu la voyais s’esclaffer alors que toi, tu prenais la mouche. Puis, tu parlais de Ruby et elle ne savait pas de qui tu parlais. Tu fronçais les sourcils. « Ruby Rosebury-Stawski, la gynéco. » que tu réponds alors en fronçant les sourcils. « Elle est en dernière année si ma mémoire m’est fidèle… » Par contre, tu esquissais un sourire Rubyk’s Cube, t’allais bien la faire à la gynéco celle-là… Celle qui t’appelait Docteur Gogo allait bientôt le regretter, même si c’était de bonne guerre. « Of course que tu sais, t’es en résidence. » que tu lui rappelles en levant les yeux au ciel. Par contre, avec la nouvelle responsabilité du titre officiel, t’avais plus trop le temps. « Alors, tu comprends. » Que tu lui dis avec un petit sourire. Tu haussais les épaules. « J’sais pas si c’est les kangourous ou l’offre irrésistible que l’hôpital m’a fait, mais j’suis revenu. J’pouvais pas bouder Bowen aussi longtemps… » Que tu admets. « La plage me manquait pas mal, mes amis aussi… la routine ici est bonne… Toi, qu’est-ce qui t’a ramené d’Afrique ? »
 

Cela prit quelques secondes à Charlie pour replacer la Ruby dont lui parlait le brun. « Aaah, oui, Rosebury ! » s'exclama-t-elle alors que le visage de cette collègue éloignée lui revenait soudainement. Elle terminait sa résidence en gynécologie-obstétrique, alors que l'étudiante était encore en plein dedans, et traînait plus souvent avec les jeunes internes. Elle avait déjà travaillé avec elle en de rares occasions, pour un accouchement compliqué ou la prise en charge néo-natale dans des circonstances particulières, mais c'était à peu près tout, hormis se croiser parfois dans les couloirs, relation entretenue avec au moins une centaine d'autres praticiens. Plongeant dans son cocktail comme une nageuse olympique, la belle brune redirigea son regard clair vers Hugo quand il lui expliqua les circonstances de son retour. « Ou bien c'est peut-être les résidents super funs de l'étage pédiatrie ? » suggéra Charlie en riant, se désignant évidemment elle-même sans passer par la case subtilité. « Quelle offre ? » souleva-t-elle néanmoins avec un brin de concentration sur la conversation. Elle lui décocha un regard surpris quand le médecin lui demanda pourquoi elle, elle était revenue. C'était comme lui demander pourquoi la Terre tournait autour du soleil. « Euh, ben parce que toute ma vie est ici ? C'était juste un stage, y avait un billet retour prévu dès le début. » répliqua-t-elle en riant. Pas une seconde l'idée de ne pas rentrer à la maison l'aurait effleurée. Ici, c'était chez elle.

Tu hochais la tête lorsqu’elle replaçait Ruby. Tu pouffes de rire lorsque Charlie mentionne les résidents super funs de l’étage de pédiatrie. « Ah oui, j’avoue qu’Emilia est très gentille et qu’elle me bat dans plein de compétitions folles! » que tu dis en hochant la tête, un sourire aux lèvres pour taquiner la belle brune. « Un poste aux urgences qui aura de bien meilleures conditions lorsque j’aurai mon diplôme. » que tu confirmes avec un sourire. T’avais besoin de motivation. « Tu vois, moi j’avais pas de date de retour fixée… J’savais même pas si j’allais revenir à vrai dire. » que tu lui admets. Bowen c’était la maison, oui et non… Ta mère avait beaucoup incité pour que l’Espagne devienne comme une deuxième maison et t’y réfugier t’avait fait beaucoup de bien au cours des dernières semaines.

 

Charlie sourit, ses traits presque touchés de tendresse quand il mentionna Emilia. L'Italienne, c'était son pilier à l'hôpital, sa sœur. Et elles étaient passées professionnelles dans l'art d'animer leur shifts ensemble par des tonnes de rires, de folies et de défis. « Carrément, c'est la meilleure. » accorda la brunette d'un air entendu, prenant une gorgée de cocktail. « Ah ouais ? Mais Hugo, c'est trop bien ! » s'excita Charlie, pressant l'épaule du garçon d'une main enthousiaste. Elle était vraiment contente pour lui, et puis, contente de le compter à nouveau dans son quotidien. Comme il le souligna par la suite, elle n'avait pas pensé que ça arriverait un jour à nouveau. « Je comprends... Mais je suis vraiment contente que tu l'aies fait. » sourit la chirurgienne, de ce sourire solaire et plein d'ondes positives qui émanaient de sa personne, ce petit rayon lumineux qui voulait faire briller la vie de tous ceux qui l'entouraient.

« Elle est incroyable, Emilia. » que tu confies avec un sourire. « Mais toi aussi t’es chouette, Charlie. T’es pas pareille… T’es un soleil à toi toute seule. » que tu lui révèles avec le sourire. « Je sais que c’est trop bien, j’ai trop de chance. » que tu lui dis en réalisant que c’était pas que de la chance, c’était aussi du travail. Du foutu travail acharné et de l’entêtement. Tu l’enlaces alors qu’elle te dit qu’elle est contente que tu l’aies fait. Un sourire règne maintenant sur tes lèvres. « Alors, on fait quoi ce soir? Concours de beuverie? Qui boit le plus de shots? On saute partout? » Parce que Charlie c’est la Queen pour ne pas s’ennuyer et ça, tu le sais et elle le sait mieux que personne!
 

Charlie ne pouvait qu'acquiescer aux paroles de l'urgentiste, quand il parla d'à quel point Emilia était incroyable. Elle était bien d'accord avec lui. Chaque journée passée avec sa résidente préférée à l'hôpital était une bonne journée, peu importe ce qui leur arrivait. Et elles avaient le don de rendre les journées qui étaient déjà bonnes en soi, carrément exceptionnelles. L'Australienne rougit tout de même quand Hugo rajouta qu'elle, Charlie, elle était pas pareille. Il y avait des compliments que la brunette savait recevoir facilement, quand ils venaient de sa famille, ou de ses meilleurs potes, genre Jules – qui tournait généralement ses compliments de la façon la plus sarcastique et insultante qui soit, le jeu d'une vie entre eux deux – ou Emilia. Mais il y avait de ces personnes, qu'elle considérait pourtant comme des amis, desquels un mot gentil pouvait déclencher un petit ouragan miniature de sensations en elle. La jeune fille termina son cocktail pour se donner contenance. « Fais gaffe à pas t'faire aveugler, alors. » répondit-elle après avoir manqué d'avaler la dernière gorgée de travers. Classique Charlie, descendons le moindre compliment un peu trop touchant avec de l'humour bien débile. Heureusement, ils parlèrent du poste offert à Hugo, offrant une porte de sortie, et la jolie brune souriait de toutes ses dents. Elle était vraiment heureuse pour lui, et prit plaisir à se faire enlacer par ce garçon qu'elle était si contente de retrouver, encore plus que ce qu'elle n'aurait cru. Elle serra son étreinte, comme pour lui témoigner toute son affection, juste avant que leur instinct espiègle ne reprenne le dessus. « Ho hooo, tu veux vraiment me défier à un concours de shots ? » souleva Charlie, une étincelle compétitive dans son regard iceberg. En vrai, elle s'embarquait mal, parce qu'elle savait très bien que son ami était à la hauteur de ce défi. « Tu dois faire un jumping jack à chaque shot, pour prouver que t'as toujours la forme. » le défia la médecin, passant une langue sur ses lèvres.