les mots se font rares mais peu importe, les silences comptent aussi. (hugo)

Faire gaffe à pas t’faire aveugler? Elle aurait pas pu simplement dire merci? Ça t’arrachait un petit rire. « Il a d’la répartie le soleil. » que tu dis en levant les yeux au ciel. Toi qui pensait que c’était simplement un astre joyeux, pétillant et ensoleillé… « Te défier? Tsssk, tout le monde sait que je suis clairement meilleur que toi. » que tu lui dis en levant les yeux au ciel, un sourire aux lèvres. Provocateur, toi? À peine. Par contre, la belle brune et disait que tu devais faire un jumping jack à chaque shot pour prouver que t’as toujours la forme. Tu ris doucement et tu sais pertinemment qu’un de vous deux va finir en étant malade… et tu sais que ça ne sera pas toi. « Et toi un burpee avant chaque shot parce que regarde ces muscles… » que tu lui dis en levant son petit bras, à peine musclé contrairement aux tiens. « T’as besoin de t’entraîner Charlinette et on commence ça maintenant! » Tu commandes dix shots pour commencer que tu payes directement. T’en mets 5 devant Charlie et 5 devant toi. « Et que la fitness fiesta commence! »
 

La jeune brune éclata de rire quand Hugo souligna que le soleil avait de la répartie. C'était vrai, même si le soleil en question le faisait pas vraiment exprès. C'était juste que son sens de l'humour était le premier au rendez-vous dès qu'elle ouvrait la bouche, et qu'en plus, elle l'ouvrait beaucoup, cette bouche - pour parler hein, je vous vois venir. Charlie fronça les sourcils et tira indignement la langue à l'urgentiste quand il affirma sans l'ombre d'un doute qu'il était meilleur qu'elle. « Ouais ouais, t'sais ce qu'on dit hein, c'est ceux qui en parlent le plus qui en font le moins. » se défendit la belle avec un sourire narquois. Ce n'était qu'une façade, parce que Dieu qu'elle savait qu'Hugo risquait bien de l'enterrer. La jeune femme avait de l'endurance, mais son adversaire aussi. Et quand il s'agissait de gagner un défi, sa détermination se retrouvait décuplée. « Hé, c'est pas juste, mon exercice est plus crevant qu'le tien ! » protesta Charlie en observant Hugo tâter son bras, affichant un air boudeur. Elle eut à peine le temps de se dire qu'elle était bien dans la merde que son ami l'entraînait à l'intérieur et commandait des shots. Putain, dans quoi elle s'était embarquée.

« Sérieux, vous passez trop de temps ensemble Emilia et toi… » Que tu lui disais en riant parce que la belle blonde avait dit la même chose lors de votre compétition. « Mais tu sais que j’suis capable de parler moi aussi? » Que tu lui rappelles en levant les yeux au ciel. Puis, elle disait que l’exercice était plus crevant que le tiens. « Tiens, tu te dégonfles avant même d’avoir commencé, Meers? » En réalité, Charlie devait avoir trois fois ton énergie donc avec les burpees, vous deviez être dans une compétition quasiment équitable. « T’es prête? » Un jumping jack. Un shot. Un autre jumping jack. Un autre shot. Puis un autre. Et un autre shot. Tu t’arrêtes avec une petite moue. « M’ouais, c’est nul comme ça. J’propose une contre-offre : un jumping jack et un push up. »
 

Charlie rit en approuvant d'un hochement frénétique de tête. Oui, Emilia et elle, elles passaient beaucoup, beaucoup de temps ensemble, mais ça ne paraissait jamais trop, contrairement à ce qu'affirmait l'urgentiste. Elle n'avait pas saisi l'origine de sa remarque mais peu importe. Et de toute façon, c'était l'heure de la compétition. Charlie faisait la maligne, l'air on ne peut plus assuré, mais elle savait bien que sa victoire n'était pas assurée. Et quand Hugo plaça lui aussi ses termes dans ce challenge, elle commença sérieusement à craindre pour sa dignité - et son foie, et son estomac, et tous ses organes en fait, qui allaient clairement avoir le mal de mer au bout d'un certain nombre de shots. Du coup, forcément, ce fut d'un air belliqueux et surtout boudeur que la jeune chirurgienne protesta. Non mais, un peu d'équité, oui. Elle grogna à l'attention du brun, s'accompagnant d'une belle grimace, quand il la railla sur ce point. « T'aimerais bien. » rit-elle, avec encore la trace d'une expression boudeuse sur le front, mais ses yeux riaient, défiant Hugo. « Non mais on fait le même exercice, point ! Un peu de fair-play, nom d'un koala. » assura tout de même l'Australienne, n'en démordant pas, avant de se placer sur la ligne de départ - donc avec un verre à shot en main. « OUAIS ! » s'exclama-t-elle histoire de se donner du courage. Damn it, elle allait pas non plus en enchaîner dix comme ça, hein. C'était déjà chaud de remuer son repas de tout à l'heure à chaque jumping jack. « Attends, quoi ? Qui fait quoi ? » demanda-t-elle, le troisième shot descendant en brûlant le long de sa trachée, alors que des regards éberlués suivaient leur manège.

T’aimerais bien qu’elle te dit alors que tu éclates de rire. Mais non, t’abandonneras pas… Enfin, c’est pas dit que tu vas faire les Olympiques non plus… « Le même exercice, hein? Tu veux faire lequel? » que tu lui demandes. Honneur aux dames après tout… Elle te demande quoi, qui fait quoi. « Attends, attends. Faut faire un jumping jack, un burpee avec un push up à la fin et on se relève. T’es cap? » Que tu lui demandes en réalisant que ces trois derniers shots te donnent un peu le tournis…
 

Charlie commençait sérieusement à s'emmêler les pinceaux, entre leurs défis débiles, les verres avalés plus tôt avec ses potes, et les shots qu'ils s'enfilaient maintenant. « Ouais ouais, faisons ça ! » s'exclama la brune alors que dans son esprit, rien n'était clair du tout. Tant pis, quelques exercices dignes des plus grands sportifs qui vous font des vidéos de workout, et un shot. C'était complètement con. Et son corps ne tarda pas à le lui signaler, alors qu'elle avait l'impression que ses organes dansaient la samba dans son ventre. « Ouais euh Hugo, j'crois pas que c'était une si bonne idée... Cap on arrête ? » demanda-t-elle en masquant autant qu'elle le pouvait le fait qu'elle avait le cœur qui lui remontait dans la gorge. Son caractère compétitif n'était pas forgé pour l'abandon, mais y avait des moments où il fallait se ranger. Elle s'appuyait déjà sur le comptoir du bar pour tenir debout, même si elle prenait soin de masquer ses efforts.

La belle brune s’arrêtait et te disait que ce n’était pas une si bonne idée et tu éclatais de rire. « Il était temps que tu le mentionnes, j’deal avec mon envie de vomir depuis 5 bonnes minutes! » Que tu lui avoues finalement. « Tournée d’eau pour tout le monde! » que tu dis en levant le bras devant la barmaid qui passait par là. « Tu vas t’en sortir Charlinette? » que tu lui demandais gentiment en lui frottant le dos machinalement. Tu trouves un banc sur lequel tu t’assois, t’as même pas fait attention si tu l’avais piqué à quelqu’un et t’en trouves un autre pour Charlie. Celui-là, t’es sûr que tu l’as pas piqué par contre.
 

Elle pouvait remercier le ciel, Hugo acceptait d'en rester là, sur ce qu'elle appellerait plus tard un ex æquo. Au moins, il admettait être au même stade qu'elle, bien qu'il semblait avoir un peu meilleure mine. Charlie hocha la tête pour appuyer l'excellente idée du médecin, à savoir un bon verre d'eau. En attendant ces fameux verres salvateurs, Hugo vint tout de même l'assister alors qu'elle peinait à tenir debout, mettant de côté la compétition pour une attitude beaucoup plus prévenante et même mignonne. La jeunette esquissa un petit sourire, un peu trop faible que pour témoigner que tout allait bien. « T'es revenu à Bowen pour me tuer, en fait ? » parvint-elle quand même à sourire, alors qu'elle appuyait sa tête qui semblait peser des tonnes sur l'épaule du garçon.

Les verres arrivaient quelques instants plus tard et franchement, c’était un soulagement pour ton foi qui te faisait un peu de misères. « Tu vas t’en sortir? » que tu lui re-demandes en voyant son air un peu mal en point. Puis, elle te pose LA question : si t’étais revenu pour la tuer et là, tu pouffais de rire. Tu secoues la tête négativement. « Non, j’suis juste revenu pour toi. » Que tu lui dis avec un petit clin d’œil. Ce n’était pas un secret que Charlie Meers t’ait tombé dans l’œil quelques années plus tôt et même maintenant, elle est toujours mignonne. Bon, t’avais une histoire avec Avery, mais ça ne lui enlevait rien à Cha, bien au contraire. Tu caresses sa joue doucement, presque tendrement, comme par réflexe. « J’te raccompagne, si tu veux? » Que tu lui demandes, peut-être qu’elle était fatiguée, mais connaissant Charlie, tu en doutais.

 

À la question d’Hugo, la jeune fille répondit par un sourire qu’elle voulait cynique et blasé, c’était plutôt une grimace destinée à masquer la farandole qui se déroulait dans son estomac. Heureusement, un grand verre d’eau dégusté à petites gorgées – histoire de ne pas provoquer une pire remontée – l’aida à reprendre un peu d’aplomb. La réponse du médecin réussit à faire rosir ses joues, par la suite, même si elle se rassura du fait que la chaleur ambiante dans le bar et l’alcool ingurgité pouvaient parfaitement expliquer sa teinte pivoine. Quiconque connaissait Charlie savait de toute façon, qu’il n’était pas bien difficile de la déstabiliser avec ce genre de compliments à peine voilés et un poil ambigus. Elle s’en sortait généralement très bien d’une pirouette humoristique, mais n’avait pas la maîtrise de la peau de son visage, quand elle tentait de réprimer un petit sourire gêné. « Je le savais déjà, j’attendais juste que tu l’admettes. » répondit donc la jolie brune, fidèle à elle-même. Elle n’avait cependant plus la force de donner dans les blagues rocambolesques et les imitations à deux balles, aussi reposa-t-elle la tête sur l’épaule du garçon, alors qu’il l’emmenait vers l’extérieur. « Oh ouiiiii, viens avec moi… » répondit Charlie d’une voix enjouée mais rendue plus amortie par l’alcool, affichant une mimique adorable quand Hugo vint effleurer sa joue. « On mate un Disney ? J’suis sûre j’te défonce au karaoké. » suggéra-t-elle alors qu’ils prenaient doucement la direction de la maison, laissant derrière eux le bruit extravagant du bar. Si Charlie y croyait dur comme fer à sa proposition, sa démarche molle laissait néanmoins présager qu’elle allait plutôt s’endormir devant le film.

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