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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 I know that I failed a thousand times, in the end you're the only hope I find (isidora)

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MessageSujet: I know that I failed a thousand times, in the end you're the only hope I find (isidora)    I know that I failed a thousand times, in the end you're the only hope I find (isidora)  EmptyVen 29 Juil 2022 - 2:11

Tant de promesses brisées, tant de remises au lendemain qui ne se concrétisèrent pas non plus ni le jour suivant ni celui d’après. Les yeux d’Isidora qui se baissaient vers le sol, vers ses souliers, lesquels elle fixait pour ne pas montrer à son père toute la déception qu’on lisait dans son regard. Leónel n’en pouvait plus de la décevoir encore et encore, de ne jamais être à la hauteur, de ne plus être pour elle le père qu’il avait un jour été. Pourtant, il était incapable de se relever, de se remettre sur pieds pour se tenir droit plus que quelques heures de faux-semblant. Pendant les premières années de son trouble post-traumatique, il avait essayé de garder la tête haute pour Selma et pour leur fille mais rapidement ça l’avait rattrapé, ses démons l’avaient consumé, pour qu’il ne reste plus grand-chose de lui et de l’homme qu’il avait un jour été. Mais pour elle, pour sa fille, Leónel était prêt à tout pour se retrouver dans ce labyrinthe de ses pensées noires et tourmentées. Un pas à la fois. Un jour à la fois. Cela faisait au moins deux semaines qu’Isidora lui parlait d’essayer la planche à pagaie. Elle voyait souvent des gens de tous genres, sportifs ou non, en faire lors des journées calmes dans les différentes baies de Bowen. Elle était persuadée qu’ils y arriveraient. Leónel avait trouvé toutes les excuses possibles dans les derniers jours : il était trop fatigué ; les vents de 40km/h seraient trop puissants pour leur niveau ; il était tard dans la journée et toutes les planches étaient sans doute réservées ; demain, oui demain, ce serait mieux demain. Selma était venue la porter ici la veille, c’était samedi, il débutait sa semaine avec Isidora. Quand elle se réveilla, Leónel l’attendait à la table, maillot de bain enfilé, t-shirt mis rien que pour la politesse puisqu’il était devant son petit-déjeuner. Sa serviette de plage était déjà lancée par-dessus son épaule. Il croisa le regard de sa fille qui s’était avancée dans la petite cuisine/salle à manger de la mobile-home. Il sourit en voyant son air. « Aujourd’hui c’est le grand jour. » Déclara León. « Tu vas pouvoir rire de ton père qui n’a aucun équilibre. » Et il espérait que lui aussi pourrait en rire. Il espérait pouvoir relâcher un peu ce cœur bien trop crispé. Que si les larmes coulaient ce serait de joie et non de honte ou de culpabilité. Le stress était bien là, poignant en-dedans de lui. Il avait bien failli se rhabiller dès qu’il avait enfilé son maillot de bain. Changer d’idée. Continuer à inventer des excuses. Revoir la déception dans le regard de sa fille. Mais en les voyant, au contraire, briller, Leónel ne regrettait rien.
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MessageSujet: Re: I know that I failed a thousand times, in the end you're the only hope I find (isidora)    I know that I failed a thousand times, in the end you're the only hope I find (isidora)  EmptyVen 29 Juil 2022 - 11:57

Demain, une prochaine fois, ou peut-être simplement la semaine prochaine. Isidora n'écoute plus les fausses promesses de son père qu'elle a fini par arrêter de compter. Des réponses courtes, brèves et insipides qui ne font qu'annoncer l'échéance d'un mariage qu'elle s'imagine déjà crouler sous ses yeux. Ses parents se sont séparés pour des raisons qu'elle ignore, mais aussi des raisons dont elle est bien au courant. Son père a changé, plus rien n'est pareil depuis ce fameux jour qui l'a traumatisé. Et si Isidora fait sa part du travail (et bien plus), essayant ainsi de lui redonner le sourire et de le faire sortir de cette caravane dans laquelle il est toujours fourré, essayant de fuir la lumière du jour et toutes ces responsabilités qu'il a indirectement abandonné depuis que tout s'est rompu. Elle fait de son mieux, et est même certaine que lui en fait de même. Mais peut-être n'est-ce juste pas assez ? Elle essaie de se convaincre que si, qu'elle lui en demande peut-être trop lorsqu'elle lui propose d'aller faire du paddle pour la troisième fois et qu'il lui répond un énième "demain" qui finalement n'arrivera jamais. Mais c'est comme ça, et pas question de s'en plaindre à Maman. Ça ne lui donnerait que plus de raisons de ne pas vouloir remettre le mariage en marche.

Glissant sur un matelas très fin mais pourtant des plus confortables, Isidora sort de son lit un peu plus tard que son père, comme à ses grandes habitudes. Elle passe une main par-dessus sa chemise de nuit pleine de plis en écarquillant les yeux après les avoir frottés. Dans le gaz, encore hypnotisée par le Dieu du sommeil et cette soirée un peu trop courte que Père et Fille ont passé à regarder un grand classique du cinéma, tous les deux affalés sur la petite banquette du mobile-home à garder le regard accroché sur un écran qu'elle a toujours trouvé un peu trop petit. C'est par ses petits bâillements incontrôlés et le son de ses pas froids que la môme annonce sa présence, entrant dans la petite cuisine pour venir arroser son père du traditionnel baiser sur la joue qu'il reçoit quasiment chaque matin depuis qu'elle sait marcher à peu près droit. Les poils de sa joue fraichement rasée lui procurent toujours cette même sensation un peu désagréable mais qu'elle a appris à ignorer... Et si Izzy remarque facilement que Leónel parait aujourd'hui plus rayonnant, plus enjoué que la veille... elle peine à assimiler les mots qu'il prononce, encore un peu fatiguée. « Le grand jour de quoi... ? » Elle se retourne le cerveau. Son anniversaire ? Non, elle le lui a souhaité un mois plus tôt. Elle fronce un peu les yeux, cognée par l'incompréhension... avant de réaliser qu'il porte ce même maillot de bain qu'elle ne l'a pas vu enfiler depuis un long petit moment. « T'es sérieux ? On y va vraiment aujourd'hui ? » Elle veut en être sûre alors que ses yeux se mettent à briller et que ses bras l'entourent déjà de toutes leur forme pour le serrer autant qu'une môme est capable de serrer son père contre elle, le remerciant de faire un premier pas vers elle, de lui tendre la main alors qu'elle commençait à avoir des crampes aux bras. « Put... Joder, enfin ! » Elle met fin à leur accolade dans des applaudissements de joie et une levée de bras, avec l'impression d'avoir gagné un premier round. Elle tape des pieds, s'excitant sur place... avant de foncer vers sa "chambre" pour y retourner, mettre le bazar dans son semblant de garde-robes et enfiler à vitesse grand V l'un des quelques bikinis qui prenaient la poussière dans son armoire sous un short souvent porté pour ses sorties au soleil. Izzy revient aux pieds de son père aussi vite qu'elle s'est envolée, ses baskets aux pieds et ses cheveux à peine brossés. « On peut y aller maintenant ? » Son sourire lui bouffe le visage. Papa veut enfin faire quelque chose, et ça... elle compte bien le célébrer et en profiter jusqu'à la prochaine fois.
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MessageSujet: Re: I know that I failed a thousand times, in the end you're the only hope I find (isidora)    I know that I failed a thousand times, in the end you're the only hope I find (isidora)  EmptySam 30 Juil 2022 - 3:16

Le café de Leónel avait été plus que bienvenu ce matin, lui qui avait encore les yeux à moitié fermés même s’il avait réussi à puiser en lui la motivation à sortir aujourd’hui, réaliser une activité pour sa fille, rien que pour elle. La veille, ils s’étaient emmitouflés dans une couverture, évachés sur la petite banquette au matelas carreauté rouge et beige. Ils avaient regardé un film, sans changer de position, jusqu’à ce que le générique de fin les tire du brouillard. Ça, c’était une activité que Leónel pouvait proposer à sa fille. Regarder la télé. Peu importe le film, la série ou le programme. Il pouvait alors laisser son esprit partir dans tous les sens et ne retenir que quelques morceaux de ce qui se passait devant ses yeux. Au fond ça n’avait pas d’importance, les images qui défilaient face à lui, tant qu’Isidora finissait par poser sa tête sur son épaule. Ça ne lui demandait pas trop, à Leónel, et ça leur faisait plaisir à tous les deux de passer un petit moment privilégié, même si la petite devait bien savoir que son père n’était pas toujours tout à fait présent, dans sa tête. Ce matin, l’ancien neurochirurgien allait prouver à sa fille qu’il pouvait être présent pour elle, malgré les embûches accumulées entre ses deux oreilles. D’ailleurs, il ne perdit pas une seconde à le lui annoncer, qu’aujourd’hui, c’était le grand jour, celui où il cessait de dire non, de remettre au lendemain. Elle se redressa, intriguée, après avoir déposé sur sa joue gauche le traditionnel bisou matinal, que Leónel accueillait toujours avec le sourire et les yeux fermés, puisant dans ce contact chaleureux, tout l’espoir de la journée. Quand Isidora comprit de quoi son père parler, elle s’élança vers lui pour l’entourer de ses fins bras. Il rit, posant ses mains sur les avant-bras de sa fille pour quelques secondes avant qu’elle ne s’éloigne, non pas sans laisser quelques gros mots sortir de sa bouche, dans la langue de son père ! « Woh, woh. ¡Cuidado con esa boca! Te dije que no juraras aquí. » Ou nulle part, en fait. Il fronça les sourcils en regardant sa fille. Il leva le doigt pour la pointer, le regard un peu plus sérieux. « Surtout pas devant ta mère. Elle va croire que j’te laisse tout faire et tout dire, ici. » Il n’était peut-être pas le père ayant le plus d’autorité, pas depuis les dernières années en tout cas, mais il tenait quand même à bien encadrer Isidora. Leónel retrouva quand même assez rapidement sa bonne humeur, même si elle n’était sans doute que passagère. Il ne savait même pas si sa réprimande s’était rendue jusqu’à la tête de sa fille puisque cette dernière était déjà partie en fusée vers sa chambre, probablement pour enfiler son maillot de bain. Le quadragénaire se concentra de nouveau sur son petit-déjeuner, mais eut à peine le temps de prendre trois bouchées qu’Isidora était déjà de retour, prête à partir. « Prends le temps de manger un peu, au moins. S’il-te-plaît. » Il lui tira sa chaise, de l’autre côté de la banquette qui leur servait de divan le soir, là où il était présentement assis. « Faut bien que tu prennes des forces pour faire quelques heures de … paddletruc. » Il termina son bol de céréales, avant d’avancer la boîte vers sa fille.
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MessageSujet: Re: I know that I failed a thousand times, in the end you're the only hope I find (isidora)    I know that I failed a thousand times, in the end you're the only hope I find (isidora)  EmptySam 27 Aoû 2022 - 13:54

Du désespoir au bonheur, il n’y a qu’un pas. Si le temps passé au mobile-home de son père n’est jamais folichon compte-tenu du manque de motivation de Leonel pour sortir, Isidora a toujours composé avec, sachant pertinemment que si son père était devenu allergique au soleil depuis les évènements qui ont suscité leur divorce et un changement de personnalité soudain chez l’homme pour qui son amour n’a pourtant jamais changé. Elle s’est habituée, ne prend que ce qu’il accepte de lui donner sans pour autant forcer pour le mettre dans des conditions qu’il jugerait non supportables. Ils ne sortent que très rarement, font trop peu d’activités pour que la môme puisse profiter pleinement du temps passé à ses côtés. Elle aime la télévision, elle aime ce paquet de cartes qu’ils se partagent parfois après manger, mais ils le savent très bien tous les deux : Izzy est une fille de l’extérieur. Elle a beau aimer faire des grasses matinées de temps en temps, elle préférerait tellement qu’ils puissent aller nager ensemble dans le lac le plus proche, qu’il l’emmène à la plage ou qu’ils retapent cette vieille cabane délabrée qui lui appartenait autrefois, au fin fond du jardin de la maison qu’il occupait autrefois, quand leur couple était encore d’actualité. « ¿De qué sirve ser bilingüe si ni siquiera tengo derecho a decir lo que quiero? » Ils ont un langage codé mais ne peuvent même pas l’utiliser ! Elle fronce les sourcils avec dédain et exagération, les mains posées sur les hanches. « Tu sais que j’ai plus douze ans et qu’les filles de mon âge disent des gros mots, hein ? C’est juste… normal ! Tu faisais pareil à mon âge, nan ? » Il dira que non, mais Isidora saura que si. C’est toujours pareil. Les adultes aiment interdire des choses qu’ils faisaient et font toujours. C’est qu’une question d’apparences : les vieux veulent des gosses parfaits alors qu’ils ne le sont pas eux-mêmes ! « C’est pas comme si Maman en disait jamais, d’toute façon… Si on avait un bocal à remplir d’argent à chaque fois qu’elle en disait, j’pense que j’aurais pu m’acheter un nouveau vélo. »

Et ça, elle aimerait bien. En avoir un qui fasse moins « gamine ». Sans ces foutus stickers impossibles à retirer qu’elle y a collés quand elle était encore dans son mood « Hello Kitty » et paillettes.

Le fait est… qu’on s’en fiche des insultes. Aujourd’hui, Leonel emmène Isidora loin de son mobile-home ! Très loin ! Elle est impatiente à l’idée de partir, Papa préférerait qu’elle prenne son temps. Elle abandonne l’idée de prendre la route dès maintenant dans un profond soupir. « Paddleboard, Papa. Pas Paddletruc. » le reprend-elle en s’installant à table, attrapant au passage la boite de céréales qu’ils se partagent chaque matin, comme deux enfants. La môme remplit son bol, y ajoute un peu de lait… Ça croque sous ses dents. Elle y met visiblement plus d’entrain que d’habitude. « Qu’est-ce qui t’a motivé à y aller aujourd’hui ? J’veux dire, t’arrêtais pas de dire qu’on irait une prochaine fois. » Un coup de fil de sa mère, peut-être ? Impossible, elle n’aurait pas pu le savoir. « C’est parce qu’il fait beau, peut-être ? Ou parce que t’en as marre de rester enfermé comme un ermite ? » Elle le taquine avec légèreté, boit autant de lait qu’elle avale de céréales. « On va… on va le faire à deux, d’ailleurs. Hors de question que tu me regardes, ou que tu fasses la poule mouillée et que tu passes ton temps près de l’eau. J’t’ai fait voir des vidéos la dernière fois, t’as même dit que ça te paraissait facile… ! » se souvient-elle, alors qu’elle se lève déjà pour récupérer les deux bols vides et aller les poser dans l’évier. Jamais on ne l’a vue se motiver autant un matin d’école.

« T’as préparé nos affaires ? On peut déjà y aller ? » Il n’y a qu’à prononcer un mot pour la voir s’élancer hors du mobile-home.
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MessageSujet: Re: I know that I failed a thousand times, in the end you're the only hope I find (isidora)    I know that I failed a thousand times, in the end you're the only hope I find (isidora)  EmptyDim 28 Aoû 2022 - 17:41

Leónel était également un homme d’extérieur, c’est pourquoi ce mode de vie dans lequel il se vautrait depuis quelques années était tout sauf bénéfique pour sa condition. Il le savait, Isidora le savait, Selma le savait, sa psy le savait, le monde entier le savait et pourtant l’ancien neurologue avait du mal à s’extirper de cette routine imposée par un traumatisme duquel il ne se sortait pas. Sa thérapeute lui rappelait à chaque séance que lorsque le temps viendrait, qu’il serait prêt à reprendre ses activités, il le saurait. Ce matin, Leónel n’était pas persuadé de savoir que c’était une bonne idée d’aller s’essayer à la planche à pagaie avec sa fille. Il n’avait pas eu de petit feeling particulier, pas quelque chose d’instinctif qui lui avait soufflé que c’était le moment. Il s’était surtout senti obligé, parce qu’il repoussait cette sortie sur l’eau depuis tellement longtemps, il pouvait sentir l’espoir de sa fille diminuer de jour en jour. Et, bien sûr, les paroles de Selma lui revenaient en tête et le hantaient. Il avait l’impression de ne pas avoir le choix de faire cet effort supplémentaire qui, aux yeux des autres, pouvait avoir l’air banal, on lui aurait même dit mais quel sacrifice tu fais, d’aller passer un superbe avant-midi avec ta fille !. Il le savait, le chilien, que ça n’avait pas de sens qu’il se sente autant angoissé à l’idée d’aller passer quelques heures avec Isidora, à s’amuser sur des planches flottantes. Il n’y avait cependant pas grand-chose de rationnel dans sa condition et il le savait, ça aussi. Il ne pouvait pas constamment chercher à se l’expliquer. Au moins, aujourd’hui, il essaierait. Il essaierait de mettre les peurs de côté, et de retrouver sa fille comme dans le bon vieux temps, le temps d’avant, le temps où il était bien dans sa peau bien dans sa tête.

À la réplique en espagnol d’Isidora, son père haussa les sourcils en la regardant avec sérieux. « Ciertamente no puedes decir lo que quieras. Eres demasiado joven para esas palabras. » La réprimanda-t-il encore une fois. À cela, Isidora lui rappela qu’elle n’avait plus douze ans et que les filles de son âge adoptaient le même langage. « Tu n’es pas obligée de faire comme tout le monde, Isidora. » Surtout pas comme son père, d’ailleurs. Il ne releva d’ailleurs pas cette partie-là de la réponse de sa fille. Il est vrai que Leónel avait eu un assez mauvais langage avec ses frères et ses sœurs, lorsqu’ils se pourchassaient dans les champs de la terre de leurs parents. Isidora repartit sur les habitudes de ses géniteurs mais cette fois, en parlant de sa mère. Selma blasphémait devant leur fille ? Voilà une chose qu’il pourrait enfin lui reprocher. Il n’était pas le seul à faire des erreurs. « Propose-lui l’idée, alors. Elle apprendra peut-être à mieux parler. » Leónel termina son café alors que sa fille le rejoignait pour manger son bol de céréales.

Bien qu’il ait terminé son petit-déjeuner, il resta à côté de sa fille, chérissant ces moments, aussi simples soient-ils. « Ouais, c’est ça, paddleboard. » Il esquissa un léger sourire, amusé, regardant sa fille du coin de l’œil pendant qu’elle se versait des céréales. Sa question suivante ramena un peu de sérieux sur le visage du chilien. Il ne pouvait quand même pas admettre à sa fille que c’était surtout la culpabilité, qui le forçait à aller à cette activité. « Le beau temps, oui. Et il n’y aura pas trop de vent. Je ne sais pas si on pourra avoir toutes ces conditions réunies dans les prochaines semaines, alors … Il faut en profiter. » Évidemment, Leónel n’échappa pas aux avertissements : lui aussi allait devoir se mouiller et essayer la planche à pagaie. Il avait déjà pensé à ne laisser que sa fille en faire, surtout parce que la location de ces planches, ce n’était pas donné. Pour les deux, ça lui coûterait 70 AUD, pour deux heures. Il s’était résigné à ne manger que des pâtes ou des plats peu coûteux, la prochaine semaine, lorsqu’il n’aurait pas Isidora avec lui. « Bien sûr que ce sera facile. Si je suis capable de me tenir sur une seule jambe, je devrais être capable de me tenir debout sur une planche qui flotte … » Isidora se leva et, serviable, apporta son bol et celui de son père pour les déposer dans l’évier. « Il ne resterait qu’un lunch à préparer, si tu veux qu’on lunch à la plage après … » Il aurait tellement aimé pouvoir lui offrir un restaurant, au bord de l’eau, rien qu’un snack bar aurait fait le bonheur de sa fille, mais Leónel pouvait difficilement se le permettre. « On prépare rapidement des sandwichs et on part ? » Proposa le papa.
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