When you get up in the morning and the light is hurt your head (Luna)

Un simple rayon de soleil aura suffi, remontant doucement au fil des minutes, chauffant peu à peu l’Australien. D’abord une sensation de chaleur sur le bras, puis l’épaule, puis le cou, avant de finir sur son visage. Il laissait s’échapper un léger grognement, incapable de bouger pour se mettre dans une position différente. Des réveils difficiles, il en avait eu, mais celui-là, c’était encore une autre histoire. Prenant conscience de son corps seconde après seconde, c’est la douleur au dos qui le réveilla vraiment. Dans une grimace, il ouvrait les yeux sur un plafond peu familier. Des effluves d’alcool devaient encore s’échapper de tout son être. Tommy resta allongé un instant, essayant principalement d’ouvrir complètement les yeux. Quand le contact entre ses doigts et ses paupières ne fut pas d’une grande aide, l’Australien décida d’opter pour une autre méthode. Il se roula tant bien que mal sur le côté pour s'asseoir. À ce moment-là, c’est sa tête qui résonna comme si on lui avait frappé la tête avec une batte de baseball. Un bâillement, un regard à droite, un regard à gauche. L’autre gars allongé pas loin de lui et la porte à barreaux comme derniers indices sur sa localisation. Tommy s’étira dans une grimace de douleur. Ce genre de réveil, même pour un homme du matin, ce n’est jamais évident. Il traîna alors les pieds jusqu'à la porte et mit les mains sur les barreaux. “Officier ?" Aucune réponse. Le couloir semblait vide. “OFFICIER ?” Se provoquant lui-même un mal de crâne en parlant trop fort, Tommy laissa s’échapper un nouveau grognement. Il tourna alors la tête pour voir s’il avait réveillé son petit camarade. Ronflant de plus belle, il n’avait pas l’air d’avoir été dérangé. Par contre, le regard de Tommy s’arrêta sur la cellule voisine. “Luna ?” Chuchota-t-il, le regard encore embrumé et le cerveau en bouillie.

« Officier ? » C'est cette voix qui réveilla Luna en premier lieu, mais elle ne parvint pas à ouvrir les yeux tout de suite. Elle grimaça en sentant d'abord une douleur lancinante dans son pied gauche, douleur qui remontait tout le long de sa jambe. Elle n'avait aucune idée de ce qu'il se passait, ni d'où elle se trouvait, mais elle ne disait pas non à quelques heures de sommeil en plus, bien qu'elle ne sentait pas le confort de son propre lit, ni l'odeur de son petit cocon, d'ailleurs. « OFFICIER ? » Ce mot résonna plusieurs fois dans sa tête. Elle sursauta légèrement en ouvrant les yeux avec toute la difficulté du monde. C'était désormais sa tête qui lui faisait mal, comme si on lui avait administrer un coup en plein sur le crâne. Elle grogna un peu, refermant les yeux comme si ce geste allait pouvoir effacer toute ces douleurs. Ce n'est que lorsqu'elle entendit le chuchotement de son prénom qu'elle se réveilla réellement, son regard virevoltant un peu avant de se poser sur la cellule voisine. Il ne lui fallu pas beaucoup de temps pour se rendre compte de l'endroit où elle était. « Tommy ? Qu'est-ce que... » Elle manqua de trébucher lorsque son pied foula le sol, à cause de cette douleur qui la faisait terriblement souffrir. « Merde ! » Elle se rattrapa de justesse, réussissant finalement à marcher jusqu'à la porte à barreaux qui la retenait prisonnière. « C'est quoi ce bordel ? Qu'est-ce qu'on a foutu ? » Sa voix était faiblarde, elle avait connu mieux comme réveil. Elle ne se souvenait pas avoir bu beaucoup, Luna, mais avec la fatigue qu'elle avait accumulé ces derniers temps, peu d'alcool avait sûrement suffi à la mettre dans cet état. Elle fouilla dans ses poches instinctivement, évidemment qu'on lui avait confisqué ses effets personnels. « Hey, y a quelqu'un ? » cria-t-elle avec peine alors que tout était silencieux.

Le corps entièrement douloureux de la tête aux pieds. Ce réveil était loin d’être le plus agréable. Debout contre les barreaux de sa cellule, Tommy restait presque incrédule. Complètement ignorant de ses actions de la veille. Dans cette mésaventure, il était presque soulagé de voir un visage connu. Bien sûr, il aurait préféré qu’il en soit autrement. On ne peut pas décemment souhaiter ce genre de réveil à qui que ce soit, mais pour combler les trous dans son cerveau, ils ne seraient pas de trop à deux. Qu’est-ce qu’ils foutaient là ? Et surtout, qu’est-ce qu’ils avaient foutu ? C’était bien ça la question à un million. Dans un bâillement, Tommy retourna s'asseoir, enfouissant sa tête dans le creux de ses mains. “Je n'en ai pas la moindre idée… J’me rappelle avoir quitté le Wojna avec une bouteille entre les mains… Après ça…” Une grande zone de flou. Il soupira en guise de fin de phrase. Incapable, pour le moment, de remettre les pièces du puzzle en ordre. À vrai dire, c’était même carrément impossible de les visualiser.

Luna tenta à son tour d'appeler quelqu’un, mais rien ne semblait vraiment fonctionner. Un soupir de désespoir s’échappa de Tommy. “On risque d’être coincé là, un petit moment” Il n’avait pas la force pour l’aider à se faire entendre. C’est comme si toute son énergie s’était évaporée durant le peu de temps qu’il avait passé debout. “Tu te souviens de quoi ?” En prononçant sa phrase, il inspectait son corps pour la première fois de la journée. Alors qu’il découvrait des marques sur ses bras, un autre détail attira son attention. "Je portais ce tee-shirt hier ?” Demanda-t-il en relevant vers Luna un regard interrogateur.

On avait fait mieux comme réveil, celui-là était l'un des pires de sa vie, et pourtant elle en avait vécu des lendemains de soirée. Le flou envahissait son cerveau et plus elle tentait de comprendre ce qu'il s'était passé, plus toutes les informations se mélangeaient et il lui était impossible de se rappeler. Et ces douleurs... C'était affreux. Elle fut soulagée en entendant la voix de son ami, à vrai dire elle comptait sur lui pour retracer le cours de leur soirée mais elle déchanta vite en comprenant que lui non plus n'avait aucune idée de ce qu'ils avaient fait. C'était rare que Luna ait un trou noir mais à ce moment précis, elle était bien incapable de réfléchir et elle n'avait qu'une seule envie : rentrer et retrouver son lit, car cette cellule lui donnait la nausée et elle n'allait pas tarder à rendre tout ce qu'elle avait mangé et bu si personne ne venait leur ouvrir. Malheureusement, malgré sa tentative d'appeler quelqu'un, ce n'était pas près d'arriver. En attendant, elle essaya avec l'aide de Tommy de retracer leur soirée mais rien n'y faisait, c'était toujours le flou total. « Je me souviens du service et... Et puis plus rien. J'te jure, il y a rien qui me vient. Le noir total. » Pourtant, cela faisait un moment qu'elle avait cessé d'abuser de l'alcool. Elle faisait la fête, elle buvait, oui, mais elle connaissait ses limites et restait dans les clous. Elle s'était assagie avec les années et elle s'était surtout rendue compte que si elle ne se stoppait pas, elle finirait comme son père. La veille avait peut-être était une entorse à la règle, peut-être qu'elle avait fait une exception et dépassé ses limites, ce qui expliquerait le black out. Elle réfléchit un moment à la question de Tommy en se tenant la tête et en grimaçant de douleur. « Oui je crois, j'en sais rien. » Elle inspecta sa propre tenue qui n'avait rien d'extraordinaire et qui lui semblait être la même que la veille même si elle n'était sûre de rien. « J'ai hyper mal au pied, tu crois que je me suis cassée la gueule ? » qu'elle demanda avant de soupirer. « Quand on va récupérer nos téléphones, on pourra se rappeler, c'est sûr que j'ai pris des photos et vidéos. Reste à savoir quand est-ce qu'ils vont nous libérer ces cons... »

Voilà quelque temps qu’il ne s’était pas retrouvé dans cette situation Tommy. Le cerveau embrumé, sans souvenir de la veille, c’était une habitude pour lui, mais le faire dans une cellule, ça, c’était beaucoup plus rare. D’un côté, il était content de ne pas être seul dans cette situation. À deux, ils devraient avoir plus de chance pour reconstruire ce puzzle qu’était, la nuit, passée. “Pareil pour l’instant, juste le service… Mais on n'était pas seul, comment est ce qu’on a fait pour se retrouver là que tous les deux ?” Après tout, il y avait de grandes chances pour que d’autres de leurs collègues aient fini dans un état similaire. Peut-être s’étaient-ils séparés juste avant de se faire arrêter ? Ou bien les autres avaient été plus sages ? Cette dernière possibilité le laisserait perplexe connaissant les engins qui faisaient partie de cette petite troupe. Cherchant des indices sur lui, Tommy se questionna sur sa tenue, sans que Luna ne puisse lui donner trop d’informations supplémentaires. “C’est probable… J’ai un peu mal aux genoux donc c’est possible qu’on ait fait les cons et qu’on se soit tous les deux cassé la gueule dans le process” Dit-il en tentant de déplier la jambe plusieurs fois, comme pour tester sa théorie. Luna annonça par la suite qu’elle devait bien avoir des preuves dans son téléphone, mais ça, il n’en aurait pas la certitude tout de suite. Le cuistot regarda ensuite sa montre pour essayer de se rassurer. “Il est 8h, on ne devrait pas tarder à être libéré normalement… Enfin… Ça dépend quand on s’est fait embarquer quoi.” Dit-il en soupirant. Réalisant la situation petit à petit, un détail frappa Tommy. “Putain… Je ne vais pas arrêter d’entendre parler de cette histoire.” Ronchonna-t-il en enfouissant un peu plus sa tête dans le creux de ses mains. “Le shériff, c’est mon frère” Avoua-t-il à Luna, ne sachant pas si elle avait déjà fait le rapprochement entre eux.