| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| Bloody eyes ft. Leónel Orellana | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: Bloody eyes ft. Leónel Orellana Lun 3 Oct 2022 - 7:57 | |
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Libre. Innocenté. Ce sont des mots que l’on peut lui associer depuis peu. Après des mois de cavale, Manwë était enfin revenu. Il s’était rendu de lui-même au commissariat et avait pu plaider son innocence dans cette histoire. Le revenant innocenté, voila ce que disent les journaux depuis. Longtemps, ils ont écrit de lui qu’il était mort, tué en même temps que son père. Cette histoire garde un certain flou, un autre homme a été inculpé, un acolyte de son père qui sera bientôt jugé et pourtant, les regards restent tournés vers le luthier.
Son histoire étalée au grand jour, la mort de sa mère, les violences infantiles subies, tout ça reste à l’esprit des gens, il ne peut y échapper. À ce mélange de pitié et de crainte. Car oui, beaucoup de riverains pensent Man’ coupable de ce meurtre ignoble. Ils ont raison. Néanmoins, Man’ n’a aucune envie de finir sa vie en prison, alors il ne dit rien. La vérité, personne d’autre que lui ne la connaitra jamais, lui et son avocate. Les autres, ceux qui le côtoyaient, penseront savoir, ils auront toujours le doute. Il leur laisse à tous la liberté de ne jamais revenir vers lui, il ne leur en voudra pas, au contraire, il comprend. Il est un monstre.
Il n’avait personne avec qui fêter sa liberté retrouvée, personne ne l’attendait dehors. Alors pourquoi est-ce qu’il est revenu ? Avant, il restait à Bowen uniquement pour attendre son père, pour s’en venger, pour l’éliminer. À présent que c’est chose faite, il ne sait pas ce qui l’attache encore à cette ville, bientôt, tôt ou tard, il sera aveugle. Il sera plongé dans l’obscurité dans une ville ou tout le monde se méfie de lui. Il sait qu’il doit partir, mais pour aller où ? Pour faire quoi ? C’est peut-être sa pénitence que de rester ici, seul.
S’offrir un verre, un remontant, une dose de courage. Mêlé au monde en étant à part, dans son coin.
C’est drôle comme les gens lui ont manqué, sans qu’il ait vraiment envie de les revoir, de se mélanger ou de s’intégrer. Il n’a pas envie de causer, mais en même temps, il se sent seul. Il n’a jamais ressenti ça avant, il faut dire que quatre mois enfermé planqué dans un mobil-home à des kilomètres d’ici, ça rendrait fou n’importe qui.
Comme son verre n’arrive jamais, il commence à réaliser que le serveur n’a probablement pas envie de le servir. Paria. Alors Man’ repère un autre type, seul, avec une moustache plutôt classe, il doit l’admettre. Il n’a pas l’air d’attendre qui que ce soit, alors Manwë vient prendre place en face de lui “ Salut… Tu peux me commander un verre ? “ Il lui tend un billet de dix dollars, il pourrait s’expliquer mais à quoi bon ? Sa gueule a fait les journaux, il mettra du temps avant de se faire à nouveau oublier. “ Attend, j’te connais… “ Ancien portraitiste, le luthier est très physionomiste, il se souvient des gens, surtout ceux qui ont expérimenté des traitement sur lui, même si c’était il y a fort longtemps. Il identifia l'homme en quelques secondes. “ Orellana. Doc Orellana. “ Il n’est pas un de ces plus grands fans, à l’époque ils suspectaient sa maladie d’avoir un spectre neurologique, on peut dire que Man’ a dégusté sous les traitements du moustachu. “ Laisse tomber… “ Qu’il soupire en repliant habillement le billet entre le majeur et l’index, décidé à se résigner à rentrer bêtement chez lui.
@Leónel Orellana |
| | | Invité | Sujet: Re: Bloody eyes ft. Leónel Orellana Dim 16 Oct 2022 - 14:03 | |
| C'est vendredi matin en lisant le journal local que Leónel avait accroché à la photo, cette photo, d'un homme dont il se souvenait que trop bien. Cet homme dont il n'avait pu comprendre la maladie, ni la guérir ni la ralentir, ça n'avait rien de neurologique finalement malgré tous les tests qu'il lui avait fait endurer. Était-ce la goutte qui avait fait déborder le vase, propulsant cet homme dans des histoires floues, louches, au point qu'on le pense coupable du meurtre de son propre père ? Leónel n'en savait rien et en toute honnêteté, il préférait ne pas chercher à savoir. On disait de lui qu'il était innocent, finalement, alors peu importe ce qui aurait pu faire croire le contraire à certaines personnes, Leónel préférait s'accrocher au verdict. Ça lui faisait peut-être moins mal, de se dire que cet homme-là avait poursuivi sa vie, une vie normale, une belle vie peut-être, et ce malgré son handicap duquel le neurologue n'avait pu le libérer. Qu'il n'avait pas sombré dans l'obscur, un peu comme Leónel finalement, même si ça n'avait rien à voir, même si ce n'était pas comparable. Le chilien avait passé le weekend avec sa fille Isidora, celle-ci le sortant le plus possible même si c'était la saison des pluies. Orages et ondées avaient ponctué leur fin de semaine, face à un papa qui aurait préféré louer des films et s'oublier toute la journée. Mais Isidora lui faisait du bien, il ne pouvait le nier. Mais pas assez pour le sortir de sa tête, de sa noirceur. C'est pour cette raison que dès qu'elle retourna chez sa mère lundi matin, lui retourna au bar le lundi soir, le chèque du début de mois étant passé l'avant-veille. Il était assis à une table, sa table habituelle peut-être même s'il ne s'était pas encore totalement rendu compte de son habitude pitoyable des premières journées du mois. Il releva la tête vers lui, l'homme de la photo dans le journal, son ancien patient, lorsqu'il l'aborda en lui tendant un dix dollars. « Hmm ? » Avait-il été capable de lâcher seulement, pris de court. Le regard chez Manwë Druid changea, il venait de le reconnaître. « Leónel seulement, maintenant. » Il n'était plus docteur, il n'était plus médecin, plus neurologue. Il ne ferait pas semblant de porter ce titre. Il s'apprêtait à partir, reprenant son billet avec lui. Le chilien aurait pu le laisser partir, c'aurait été plus facile. Mais malgré lui, il dit : « Je vais te le commander, ton verre. Qu'est-ce que tu veux ? » Et il tendit la main pour prendre le billet. Il n'avait plus les moyens de payer la tourne aux autres. Il n'avait techniquement même pas les moyens de se la payer à lui-même. |
| | | Invité | Sujet: Re: Bloody eyes ft. Leónel Orellana Dim 6 Nov 2022 - 17:05 | |
| “ Ok, Leonel seulement. “ C’est quoi son problème à celui-là ? Man’ n’était pas particulièrement aux faits de ce qu’il se passe à l’hopital de Bowen, au contraire, il évite l’endroit un maximum. Les consultations avec le neurologue remontent à de nombreuses années, malgré tout, il n’a pas oublié le thérapeute. Difficile d’effacer de sa mémoire un visage, bien plus quand celui-ci vous a causé certaines souffrances et nourrit votre dégout pour le système de santé. Man’ n’en voulait pas personnellement à cet homme qui ne faisait que son travail, pire même, avait pensé bien faire. Néanmoins, sa réaction première fut de lâcher l’affaire et décider de rentrer chez lui, de ne pas s’entêter, pour une fois.
Alors, telle fut sa surprise d’entendre l’homme se proposer d’aller lui chercher son verre. Une petite moue sceptique avant de placer le billet dans la main de Leonel. “ Une Téquila c’est bien. “ Il hésite un peu, pas pour l’argent, mais plus pour ce que ça implique, mais il ajoute un second billet en lui disant “ Et ce que tu veux pour toi… “ Après tout, Leonel semble être le premier être humain qui accepte de lui adresser la parole, en dehors de ce qui lui reste comme famille ou de ses amis les plus proches. Il a beau ne pas être très sociable, ses derniers mois à vivre reclus comme un ermite, ça travaille. Alors il est prêt à discuter avec n’importe qui, même avec un toubib qui ne veut plus être appelé comme tel.
Ses yeux hazel se posent sur des clients qui chuchotent dans son dos et qui cessent brutalement en croissant son regard. Le luthier soupire, las. Puis se laisse choir sur la chaise, sans invitation, mais persuadé que cela reste le seul endroit où il pourrait s’asseoir ici sans être insulté ou regardé directement de travers. Combien de temps est-ce que cela va durer ? Il n’en sait rien, il était venu ce soir pour se détendre, pour se mêler au monde, pour prendre la température… Glaciale à son encontre. Lorsque le moustachu revient à sa place avec le verre tant attendu, il adresse un léger sourire à son sauveur avant de lever ce verre “ Merci… Hé donc, Je lève mon verre au seul gars ici qui ne chie pas dans son froc à l’idée que je puisse le butter. Ouais… Bande de tocards… “ Il n’était pas un psychopathe, il avait beaucoup de défauts, mais pas celui-là. Les gens ont peur, il les trouve absurdes. D’autant plus absurde du fait qu’il ait été innocenté. Mieux valait en rire, du moins… Essayer. Il pouvait déjà commencer par se réconforter avec l’alcool.
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| | | Invité | Sujet: Re: Bloody eyes ft. Leónel Orellana Sam 19 Nov 2022 - 11:16 | |
| Ce genre de remarque aurait pu le faire au moins sourire, avant, Leónel. Que Manwë Druid reprenne ses propres paroles en acquiesçant au Leónel seulement. À la place il resta plutôt de marbre, comme inatteint par cette réplique. C'est peut-être cette attitude froide, distante, sans expression, qui avait poussé son ancien patient à faire marche-arrière malgré sa demande bien claire de lui acheter un verre avec le billet tendu. Si c'était plutôt Manwë qui avait tendance à s'entêter des duex, même si Leónel ne le connaissait pas assez pour le savoir, cette fois c'est le Chilien qui insista. Il retint l'homme de partir, de sa voix seulement, n'osant pas le toucher, n'osant plus toucher qui que ce soit. Une moue sceptique plus tard, Manwë posait le billet de dix dollars australiens dans la main du quadragénaire. « Ok. » Il allait se lever pour aller commander, mais à mi-chemin dans le mouvement, Manwë lui tendit un second billet, pour lui, pour ce qu'il désirait boire. Si jusqu'à maintenant il ne s'était permis que les verres de bière les moins chers, les bières qui goûtaient la pisse, donc, avec ce billet-là Leónel pourrait se commander un verre de Pisco, dont il avait déjà aperçu une bouteille sur les étagères. Ça lui rappelerait peut-être chez lui. Ça le réchaufferait peut-être enfin de l'intérieur. Il hocha la tête. « Merci ... » Ce n'était pas nécessaire mais c'était certainement le bienvenu. Même si cela signifiait qu'il allait sans doute le boire avec Manwë et peut-être replonger dans un passé qu'il ne voulait pas revisiter. Pour un Pisco, à l'heure actuelle, Leónel était prêt à tout. C'était d'une tristesse, quand même. L'ancien neurologue se dirigea donc vers le bar et commanda deux verres, une Téquila et un Pisco. Il ne remarqua pas les chuchotements dirigés vers la table qu'il venait de quitter. Il était bien trop dans sa tête désormais, Leónel, pour constater que la Terre continuait de tourner autour de lui. Le quadragénaire paya les consommations et, un verre dans chaque main, revint vers sa table. Manwë s'était posé sur la chaise devant la sienne. Il posa le verre devant lui et reprit sa place, conservant son verre à lui dans sa main. « Peut-être que si tu me butais au moins tu me rappellerais que je suis vivant. C'est peut-être pour ça que je ne chie pas dans mon froc. » Lâcha-t-il en haussant les sourcils, reprenant les paroles de l'autre. Puis, il leva son verre entre eux deux avant de boire une gorgée du liquide qui lui rappela effectivement le Chili. Il ferma les yeux, profitant de la chaleur dans sa gorge. |
| | | Invité | Sujet: Re: Bloody eyes ft. Leónel Orellana Sam 26 Nov 2022 - 10:52 | |
| Manwë hocha doucement la tête, plus vraiment habitué aux remerciement, les gens ont plutôt tendance à lui cracher dessus, il devrait sans doute être reconnaissant envers l’ancien médecin. Le brun soupire, laissant son regard s’attarder sur les clients qui soit le fusillaient ou détournaient les yeux. Il se demandait combien de temps ça allait durer et surtout, il se demandait pourquoi ça ne l’affectait pas plus que ça. Il s’était toujours vu comme un paria dans cette ville, c’était juste plus concret désormais. C’était juste chiant d’avoir autant d’attention. Il était passé du paria que personne ne regarde à celui que tout le monde désigne du doigt. C’était juste chiant de se voir refusé d’être servi et d’être relativement chassé du peu d’endroits où il aimait se rendre.
Lorsque Leónel seulement revient à la table avec leurs verres, le brun trouva de bon gout d’avoir le mauvais gout d’ironiser sur la situation en trinquant avec le moustachu.
Il arque un sourcil face à la réponse inattendu du chirurgien déchu, puis lâche un soupir en portant son verre également à ses lèvres. Ce n’était pas la meilleure Tequila de sa vie, mais ça avait le mérite de réchauffer et peut-être que l’alcool aura un semblant effet anesthésiant ou apaisant… Les deux hommes restèrent silencieux longuement, chacun vraisemblablement dans ses pensées, puis finalement le luthier sorti deux autres billets, pas vraiment navré d’utiliser ce pauvre gars comme navette pour payer les verres. De l’argent, il en avait maintenant, ironiquement ça aussi… Il n’a jamais été riche, il préférait vivre dans une foutue caravane que d’aller à l’hôtel du coin. Il n’était pas pas certain qu’on lui réserve une chambre avec sa gueule d’assassin.
“ J’te ferais pas le plaisir de te butter mon vieux, quoique… J’ai toujours eu une sainte horreur des dépressifs… “ Man’ était un combattant, vraiment, il ne savait même pas pourquoi il était comme ça, parce qu’il ne pouvait pas dire qu’il aimait la vie, mais il l’acceptait comme elle était : un amas de déceptions et de douleurs. “ C’est quoi l’histoire ? T’as charcuté un gars à mort et tu ne te le pardonne pas ? “ Tiens, ça fait curieusement écho à ce dont Manw était coupable justement, la culpabilité en moins. “Cliché comme hypothèse…. Mais sois sympas, dis-moi que c’est pas une histoire de bonne femme… “ Manquerait plus que ça… Il esquisse un sourire, un soupçon railleur, bien que dans le fond, s’il posait les questions c’est qu’il était bien plus humain qu’il ne voudrait l’avouer et surtout, que personne ne peut réellement voir en lui…
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| | | Invité | Sujet: Re: Bloody eyes ft. Leónel Orellana Sam 26 Nov 2022 - 20:50 | |
| Manwë ne lui offrant qu'un simple sourcil arqué en guise de réponse, Leónel soupira et avala une seconde gorgée de son Pisco. Il n'était même plus capable de converser normalement avec quelqu'un sans foutre un malaise. Pourtant, on aurait pu croire qu'un mec accusé du meurtre de son père aurait été immunisé aux remarques douteuses, aux idées sombres. La réplique ne viendrait qu'un peu plus tard mais pour le moment, l'interlocuteur du Chilien soupira de son côté aussi, gardant le silence en buvant sa téquila. La soirée allait être longue mais au moins il y avait de bonnes chances qu'il puisse s'engourdir l'esprit et oublier le malaise. Le malaise entre eux deux et le malaise intérieur, aussi, celui qu'il ressentait depuis plus de quatre ans maintenant. Leónel avait davantage eu recours au cannabis qu'à l'alcool pour gérer son anxiété, son trauma ; ça prenait moins de temps, moins de quantité. Il ne pouvait nier cependant que le goût réconfortant du Pisco et la chaleur procurée, était plus que bienvenus ce soir. Sans paroles pour venir rythmer leur consommation, les deux hommes passèrent rapidement à travers leurs verres. D'ailleurs Manwë sortit deux autres billets de sa poche et les posa sur la table. Comprenant le message sans qu'il n'y ait besoin de demande, il attrapa de nouveau l'argent et s'en alla au bar, commander une deuxième tournée. Il revint quelques minutes plus tard, posant les verres à côté des deux autres, vides. Il se rassit sans rien dire. Il aurait dû se sentir coupable d'accepter l'argent d'un homme qu'il ne connaissait pas plus que ça, qui n'avait juste pas eu d'autre choix que de s'allier à lui pour obtenir ses boissons. Mais Leónel parfois devait profiter des autres, désormais, pour s'en sortir financièrement. Vous me direz : il n'avait qu'à couper dans l'alcool, ce n'était pas nécessaire. Oui, certes. Mais non. Finalement, Manwë romput le silence en revenant sur la déclaration de l'ancien neurologue. « À voir ta tête, tu n'as pas un peu une sainte horreur de toi, actuellement ? » Il ne pétait pas le feu, comme on dit. Il avait l'air bougon, il avait l'air fermé sur lui. Ça ne respirait pas le bonheur, son état. Manwë questionna le Chilien sur son histoire à lui. « Non, c'est pas une histoire de bonne femme, comme tu dis ... » Quoique, à travers tout ça, il avait effectivement perdu Selma, son épouse, la femme de sa vie. Ce n'était pas non plus une histoire reliée à son ancienne carrière. Il en avait perdu, des patients, et pourtant ça ne l'avait jamais traumatisé comme ce jour-là sur la plage, lors de la fusillade. « C'est plutôt un autre gars qui a ouvert le feu sur plein de monde devant mes yeux. Et je me le pardonne pas. » Ce qui, dit à voix haute, avait bien peu de sens. Il n'y était pour rien, Leónel. Ce n'était pas lui, l'homme armé. Mais il était le médecin qui avait complètement figé sur la plage, n'aidant personne alors que peut-être, peut-être s'il avait réagit, il aurait pu sauver au moins une victime. |
| | | Invité | Sujet: Re: Bloody eyes ft. Leónel Orellana Dim 27 Nov 2022 - 10:04 | |
| “ Touché. “ dit-il avec un mauvais accent français. Il n’est absolument pas bilingue, mais son cousin Jules lui a appris quelques mots et certains qu’il trouve absolument ravissant, bien que d’autres sont complètement impossibles à prononcer, comme libellule, moelleux ou poêle. Pour en revenir aux faits, il était vrai que Man’ n’était pas spécialement fan de lui-même en ce moment, ni jamais, néanmoins, il ne songe pas à mettre fin à ses jours. Non, c’est juste comme ça. Et puis, il a bien compris que personne ne peut l’aimer, alors pourquoi devrait-il s’apprécier ? Mais il n’avait pas trop le choix que de composer avec. “ J’ai connu des jours meilleurs. “ Malgré tout, il doit l’admettre… Il a connu quelques jours heureux, à sa manière. Il est même tombé amoureux avant qu’il ne tue son père, il avait songé à renoncer, mais il avait fait son choix et cette personne avait foutu le camp de la ville. Par dégout sans doute, comment lui en vouloir ? Au moins, il aura connu ça une fois dans sa vie, même si ça n’a duré que quelques semaines.
À la bonne heure, il ne s’agissait pas d’une histoire de bonne femme, ni de patient. Man’ ne s’attendait pas vraiment à ce que l’homme se confie, mais ça arrivait plus souvent que l’on puisse se l’imaginer. Quand l’on est misérable, les gens ont plus de facilité à se montrer vulnérable. “ Hm… C’est pour ça que j’évite de trainer sur les plages, entre les mecs qui tirent sur les autres et les vieux en slip de bain… “ Parfois, il aimerait avoir un humour un peu moins sombre, mais l’on na se refait plus passé un certain stade. Cette journée en 2018, tout Bowen s’en souvient parfaitement, même ceux qui n’étaient pas là. Il faut croire qu’il y avait pire monstre sur cette terre que Manwë Druid, les gens s’en souviendront à la prochaine catastrophe.
“ Tu ne pouvais rien faire, tu ne peux que t’estimer chanceux d’être en vie. “ C’est ce que le luthier s’est dit pendant des années, il n’a pas pu empêcher son père de battre à mort sa pauvre mère, c’était comme ça. Et lui… Il avait juste eut la chance de ne pas en mourir également. Il s’était dû d’agir, de le tuer, parce qu’aujourd’hui c’était ce qu’il était capable de faire pour l’empêcher de nuire, donc non, il ne regrettais pas son geste. “ Face à la mort, la vie est le fardeau de ceux qui restent. Même si dans mon cas, la mort de certain fut un vrai soulagement… Hm, c’est probablement pour ça que tout le monde me regarde de travers. “ Il esquisse un sourire amusé, il ne veut pas mentir et se dire affecté par l’assassinat de son père, là ce serait tout simplement suspect. Manwë ne détestait pas complètement la vie, au contraire, il pensait avoir fait sur cette terre ce qu’il avait à faire, tout simplement. “ Pour ce que ça vaut, j’t’en veux pas pour les examens putain de douloureux et inutiles que tu m’as fais passer… “ Il ne sait pas pourquoi il dit ça, juste parce que c’est la vérité… Sur cette noble parole, il lève son verre avant d’en vider le contenu. A cette vitesse, il va finir comme sa mère….
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| | | Invité | Sujet: Re: Bloody eyes ft. Leónel Orellana Sam 24 Déc 2022 - 13:20 | |
| Leónel aussi, avait connu des jours meilleurs. Pour autant, lui non plus n'avait jamais vraiment envisagé de s'enlever la vie. Il gardait espoir, quand même, que jour après jour il se rapprochait de lui-même, le lui-même d'avant. Il gardait espoir que la noirceur finirait par se dissiper et qu'à nouveau, il trouverait le monde beau. Rien qu'à travers le regard de sa fille Isidora, il y arrivait, parfois. C'était bon signe, non ? Alors certes, Leónel était en dépression depuis plusieurs années, mais les pensées suicidaires ne l'habitaient pas. Il avait déjà songé que ça le délivrerait de sa propre lourdeur, oui, mais il savait que ça n'était pas la solution. Surtout, il ne voulait pas songer à la souffrance de ceux qu'il laisserait derrière. Peut-être qu'il n'était pas rendu assez bas, Leónel, contre toute attente. Parce qu'il savait bien que pour certains, la douleur de vivre était si vive que même en songeant aux proches, s'enlever la vie semblait la seule avenue. Pas pour lui. Il continuait d'y croire, en la vie.
Lorsque le Chilien évoqua la fusillade sans pour autant nommer l'événement, Manwë fit référence à la plage. Il savait, donc. Il savait exactement de quoi l'ancien neurologue parlait. Son humour noir décrocha un sourire à Leónel, qui recula légèrement la tête en laissant passer le rire muet entre ses lèvres. À tout cela le quadragénaire n'avait encore rien répondu. Ce n'est que lorsque l'homme en face de lui affirma qu'il n'aurait rien pu faire et qu'il pouvait juste s'estimer chanceux d'être en vie, qu'il releva son regard vers lui, cessant enfin de jouer avec son verre à moitié vide. « Ce n'est pas vrai, cela dit. J'aurais pu faire quelque chose. Pendant que toutes ces personnes se vidaient de leur sang, j'aurais peut-être pu en sauver une, juste une ... » Et les images de l'interne en chirurgie, celle de son département, cette future médecin brillante, qui avait été touchée à l'abdomen, lui revinrent en tête. Ces images-là Leónel avait voulu les faire disparaître mais elles revenaient sans cesse dans ses cauchemars. Au moment où il ne pouvait rien contrôler. Manwë continua en affirmant que face à la mort, la vie était le fardeau de ceux qui restent. Ses paroles résonnèrent en lui même si ce n'était pas la première fois qu'il entendait un dicton du genre. Le Chilien haussa les sourcils quand l'homme poursuivit sa pensée. « À ta place, je ne dirais pas ça trop fort. Il y en a pas mal ici qui ne sont pas convaincus à ton propos, je pense. Et qui n'attendraient que des mots pareils. » Pourquoi ne doutait-il pas, lui, Leónel ? Ou alors, pourquoi ne se posait-il pas la question ? Il aurait pourtant dû être sensible à ça, aux meurtres, aux assassinats. Mais il avait assez du sien à se rejouer en boucle dans la tête. Il ne voulait pas d'autres images d'horreur. « Ce n'est jamais inutile. C'est soit on trouvait la cause, soit on en éliminait d'autres pour préciser notre recherche. » Il le regarda caler son verre, plissant légèrement les yeux. « Il s'est passé quoi, après ? Tu as finalement obtenu des réponses ? » Il était curieux, évidemment, de savoir si d'autres médecins avaient mieux cherché que lui.
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| | | Invité | Sujet: Re: Bloody eyes ft. Leónel Orellana Mer 28 Déc 2022 - 16:15 | |
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Man’ se trouvait évidement à Bowen le jour des attentats, mais il ne se situait pas sur la plage où celui-ci avait eut lieu. Il le disait avec humeur, mais il n’était pas du genre à flâner sur la plage, sa peau un peu trop pâle pour un Australien en témoignait. Le gars veut se persuader qu’il aurait pu faire quelque chose, le luthier comprend ce sentiment, il a longtemps pensé ça… Qu’il aurait pu sauver sa mère, qu’il aurait pu agir, qu’il aurait dû se faire entendre… Il aurait dû être un meilleur fils. Puis avec le temps, il a compris. “ Ouais, t’aurai pu. “ On ne devait pas souvent lui répondre cela. Manwë n’est pas un fin psychologue, d’ailleurs, il aurait bien besoin d’un suivi, mais mieux vaut ne pas lui en parler. “ Mais t’avais aussi le droit d’être terrifié et incapable de réagir. “ Il hausse les épaules, parce que lui aussi en avait laissé passé des injustices, il avait rectifié le tir, à sa manière.
“ J’suis pas faux cul comme la moitié de cette ville. Je ne pleurerai pas la mort du salopard qui a tué ma mère, battu et drogué des femmes, sans parler de ce qu’il traficotait avec les petits réseaux du coin. J’l’ai dis aux flics que j’en suis ravi, ça se dit sans doute pas, mais hé, c’est lui qui m’a “élevé” et j’suis quand même un homme libre. “ Il avait le droit d’avoir une opinion, cela n’en déplaise aux gens, Manwë doit déjà mentir en prétendant être innocent, il ne faut pas pousser le mensonge. Et puis… Qui pourrait croire qu’il est triste de la mort du père qui l’a maltraité et privé de sa mère ? Là, ce serait louche !
Comme l’homme était une exception en ne lui demandant pas frontalement s’il est vraiment innocent, Man’ resta dans le thème des sujets désagréables en parlant des examens que le toubib lui avait fait subir il y a de nombreuses années. Il émit simplement un grognement lorsqu’il se défendit que ce ne fut pas utile avant de finir son verre. “ Après… Tout le monde m’a dit qu’il n’y a rien à faire, que je n’ai qu’à me préparer à être aveugle un jour. Il y a des jours plus compliqués que d’autres, vertiges, douleurs… Ils ont tous jeté l’éponge, on peut pas dire que je sois intéressant. Personne ne se vanterait de m’avoir comme patient, pas comme ce mec… Docteur Boggs ? Briggs ? Y a tout un baratin dans le journal de ce mec, il aurait rafistolé le genou du p’tit Kelly. “ Encore un qui veut une médaille pour avoir tout simplement fait son job… Oui, Manwë lisait le journal, parce qu’il était déconnecté des réseaux sociaux. Ses sources d’informations étaient la bonne vieille presse dans laquelle bossait son cousin Jules, et les ‘on-dit’ de la rue. On entend tout et n’importe quoi quand l’on tend l’oreille, mais c’était bien la voix de la rue qui l’avait conduit jusqu’à son père. “ Et donc… Juste Leonel, tu fais quoi maintenant si tu ne charcute plus personne ? A part trainer dans les bars et causer à des types louches. “ Au moins à un type louche.
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| | | Invité | Sujet: Re: Bloody eyes ft. Leónel Orellana Jeu 29 Déc 2022 - 11:55 | |
| C’était effectivement la première fois qu’on lui répondait ça, à Leónel. Qu’il aurait pu faire quelque chose. Qu’il aurait pu se bouger et aller sauver ne serait-ce qu’une seule personne, ce jour-là sur la plage. Il regarda d’ailleurs son interlocuteur avec surprise, parce qu’il l’était, surpris, de cette réponse directe, et un peu cruelle. Mais ça ne le fâcha pas. Au contraire, il était soulagé que ce ne soit plus que sa propre voix qui fasse écho dans sa tête avec des mots pareils. Puis, Manwë poursuivit le fil de sa pensée, affirmant qu’il avait aussi le droit d’avoir été terrifié, figé, incapable de réagir. Ça, Leónel l’avait entendu, on le lui avait répété, que ce soit Selma, ses amis, sa psychologue. Ces paroles n’avaient jamais autant pris de sens que ce soir, sorties de la bouche de Manwë, qui n’avait pourtant pas une place d’importance dans la vie de l’ancien neurologue. Pourquoi, venant de lui, ces paroles étaient lourdes de signification et de sincérité ? « Peut-être. Ça ne m’enlève pas mon sentiment de culpabilité pour autant. » Il haussa les épaules à son tour, portant son verre de Pisco à ses lèvres. Mais les mots faisaient leur chemin, lentement, mais sûrement. Les dures déclarations de Manwë à propos de son père troublèrent le Chilien. Il n’avait pas lu tous les articles, il ignorait si ces informations étaient diffusées, si les habitants de la ville avaient toutes les cartes en main pour juger - le jury populaire autoproclamé. Il haussa légèrement les sourcils en hochant lentement la tête. « Ouais … » Une constatation. Un trouble. « C’est vrai que ça donne envie de le tuer. » Affirma-t-il en toute honnêteté, d’une voix neutre, égale. Il avait prêté serment d’assistance, il sauvait des vies plutôt que de les achever, Leónel, du moins à une époque. Il n’aurait pas été celui à poser l’acte. Mais il était vrai que pour certaines personnes, la mort dérangeait moins que pour d’autres. Il avait souvent eu ces conflits moraux, du temps où il était chirurgien et que parfois, il devait opérer sur des personnes qui clairement ne valaient pas toute cette peine. Mais Leónel était médecin, pas juge, pas bourreau. Il avait traité tout le monde de la même manière, même lorsque tout en-dedans de lui était confus, déchiré. Et certaines personnes, comme Manwë dans le temps, auraient dû avoir bien plus que ce qu’il avait pu offrir en tant que médecin. Il aurait voulu trouver des réponses à ses questions, à son état. Peut-être que depuis son passage à l’hôpital, il en avait eues. Leónel s’autorisa à le demander, curieux malgré lui. « Docteur Briggs. » Lâcha le Chilien en hochant la tête. « Entre rafistoler un genou ou trouver la cause d’une condition inconnue, il y a quand même une marge. » Et ce n’était même pas lui-même qu’il défendait, c’était tous les neurologues qui avaient pu passer avant et après lui, aussi. « Mais je suis désolé que tout ce que tu puisses faire, c’est de te préparer. » Il n’était pas le seul. C’était le cas de plusieurs personnes, encore, dont les maladies étaient incurables. On ne pouvait qu’organiser leur vie autour de leur condition, c’est vrai. Tout comme Leónel organisait - ou désorganisait ? - sa vie autour de son trauma. « Je traîne dans les bars ou dans ma caravane. Causer à des types louches, ça me sort un peu de ma zone de confort, ce soir. » Il esquissa un faible sourire. C’était plus facile de rattraper ça ainsi plutôt que d’admettre qu’il ne faisait plus rien, maintenant. Qu’il n’était plus rien.
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| | | Invité | Sujet: Re: Bloody eyes ft. Leónel Orellana Dim 8 Jan 2023 - 15:59 | |
| Manwë avait simplement haussé les épaules, il n’est pas psychologue, il en dit que ce qu’il pense, sans filtre. Il avait plus de gentillesses en lui qu’on ne se l’imagine malgré sa première surprise qui avait eut le don de surprendre l’ancien neurologue. Oui, on peut difficilement croire qu’il pourrait être en capacité de réconforter qui que ce soit, il ne s’en croit pas capable non plus. Pourtant, c’était ce qu’il venait de faire.
Il esquisse un sourire amusé lorsque l’homme affirme que ça donne envie de tuer cet homme quand l’on écoute la description que l’on en fait. Les gens ne semblent pas vraiment au courant, comme si la mort était une baguette magique, pour que l’on oublie ce qu’il a fait. Passe de criminel à victime en un claquement de doigts, il n’y aurait jamais cru. Les gens sont tellement curieux…
“ Je suppose… Pour ce que j’y connais, des raisons qui rendent les gens célèbres ou non. “ Lui était tristement connu dans cette ville, mais il sera tout autant tristement oublié tôt ou tard, il le sait. “ Désolé ? “ Il lâche un léger rire, jaune, sans animosité néanmoins. “ C’est la nature qui m’a fait comme ça… “ Ou peut-être toutes les drogues et alcools consommés par sa mère durant la grossesse, qu’est-ce qu’il en sait ? Man’ n’est pas biologiste, c’est du charabia pour lui. “ Ça ira. “ Parce qu’il n’attend rien.
“ Sans déconner… “ Lâche-t-il avec une pointe d’ironie, qui aurait cru qu’il serait le voisin un jour de ce cher docteur ? Enfin, juste Leonel. Il se passera de lui préciser qu’ils logent à la même enseigne, il n’a pas envie qu’on vienne l’enquiquiner dans sa caravane. Le luthier compris seulement que son interlocuteur ne glandait pas grande chose de ses journées. “ L’alcool ça aide bien, hm… Mais il parait que l’alcoolisme ça coute cher. “ Il ne juge pas, sa mère était alcoolique et c’était clairement ce qui lui pendait au nez s’il ne se reprenait pas en main. Il devait le faire, seul. Man’ ne pouvait compter que sur lui-même, un peu comme toutes les personnes qui se trouvent dans cette situation.
- Le patron me fait vous dire que vous devez partir, vous gênez la clientèle.
Le brun lève ses yeux verts en direction d’un jeune serveur qui faisait dans son froc au simple fait de devoir lui adresser la parole. Bien sûr qu’il pourrait écraser ce morveux, mais à quoi bon ? “ Pas de problème. J’termine mon verre et je pars. “ Le gamin acquiesce avant de filer au trot avec la sueur au front, ce qui fit décrocher au méchant de la ville un léger sourire pensif et d’une étrange tendresse, celle qu’il éprouve pour les gens de cette ville malgré tout. Croissant le regard du Chilien, il se sentit obligé de justifier cette expression presque trop douce pour le monstre qu’il est “ J’adore les gens trop bien pour moi. “ Plus ils le rejettent, plus ils valent mieux que lui et c’était franchement tant mieux. “ Par contre, le patron est une vraie putain de couille molle... J’vais être obligé de te fausser compagnie on dirait bien. “ Qu’il déclare en levant son fond de verre avant de le terminer.
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| | | Invité | Sujet: Re: Bloody eyes ft. Leónel Orellana Ven 20 Jan 2023 - 22:19 | |
| Dans la société et peut-être bien à Bowen plus que n’importe où ailleurs, n’importe quoi pouvait faire parler, pouvait se rendre dans les journaux ou sur un blog. Un influenceur qui lance un homard du haut d’une chute d’eau faisait le tour d’une région, alors Leónel n’avait pas de mal à croire qu’un homme suspecté d’avoir tué son père faisait grandement jaser. Et qu’un docteur ayant “miraculeusement” sauvé un genou pouvait devenir célèbre pour avoir fait son boulot. Le Chilien ne répliqua rien à ce propos, il n’aimait pas le sentiment qui l’habitait, le sentiment d’échec face à Manwë, alors que d’autres confrères réussissaient l’impossible à côté. Il se montra plutôt désolé envers son interlocuteur, puisque ce dernier ne pouvait que se préparer à devenir complètement aveugle. Un sentiment d’impuissance face à la fatalité. Leónel hocha la tête lorsque Manwë affirma que c’était la nature qui l’avait fait ainsi. Que ça irait. Sans doute, oui. Il se débrouillait bien jusqu’à maintenant. Il aurait le temps de développer des stratégies d’adaptation.
L’ancien neurologue haussa les sourcils lorsque l’homme sembla surpris d’apprendre son nouveau mode de vie. « Quoi ? » Demanda-t-il, légèrement sur la défensive. C’est qu’il avait plutôt senti de la moquerie ou du jugement, dans la réaction de son partenaire de table. Il était loin de se douter qu’en réalité, c’est qu’ils ne logeaient pas loin l’un de l’autre, et que Manwë venait d’en faire le constat. « Oui, un peu trop cher. C’est pour cette raison que je profite des gens dont les autres ne veulent pas à leur table. Ils ont tendance à vous payer vos consommations si vous leur laissez une place où s’asseoir. » Il esquissa juste un tout petit sourire, Leónel, rien de bien marqué. C’était sans doute le second verre de Pisco qui commençait à lui rentrer dedans. Le Chilien leva les yeux vers le serveur qui venait de les accoster, afin de demander à Manwë de quitter puisqu’il gênait la clientèle. Il fronça les sourcils à cette demande, ou plutôt, à cet ordre. Il fronça encore plus les sourcils en voyant la douceur dans le sourire de Manwë qui venait d’acquiescer à la demande, tout simplement. « Tu n’as importuné personne. Tu vas vraiment partir et lui donner raison ? » Leónel termina à son tour, d’un trait, son verre. « C’est qui la couille molle ? » Lâcha-t-il avec un léger soupir. C’était assez out of character pour le Leónel d’aujourd’hui. Il se serait permis de telles remarques, avant. Visiblement, le Pisco le ramenait dans le passé.
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| | | Invité | Sujet: Re: Bloody eyes ft. Leónel Orellana Mar 24 Jan 2023 - 12:42 | |
| Manwë eut simplement un léger hochement de tête face à cette injonction un poil agressive, ce quoi, laché sur la défensive. L’homme ne semblait pas accorder d’importance à qui il avait à faire, à ce que tout le monde disait du luthier, cet assassin barbare et cruel. Man’ avait perdu l’habitude à ce qu’on lui réponde avec un minimum de répondant. Le chilien n’était pas aussi éteint qu’il en avait l’air ou qu’il voulait le laisser croire. Le luthier opte pour ne pas répondre, il n’a pas envie de copiner avec le voisinage. Il veut qu’on lui foute la paix, c’était égoïste comme démarche dans un sens, puisqu’il s’éloignait par la même occasion des personnes qui lui étaient chères…
“ Content de ne pas être ce genre de pigeon en manque d’interraction sociale. “ Est-ce qu’il ironnisait ? Cela voudrait dire qu’il avoue que ça lui manque un peu ? Il ne pouvait pas se permettre ce genre de faiblesse. Si l’argent mal acquit de son père pouvait servir à aggraver l’alcoolisme des inconnus, c’était finalement une bonne ironie du sort.
Le serveur lui demanda de partir, cela amusait assez le luthier, bien plus encore la dernière remarque de Leonel. Le brun eut un franc sourire, le premier depuis bien longtemps. “ Ce serait sans doute divertissant que j’tienne tête, que j’refasse le portrait de ce connard, que j’leur montre à tous comment je fais saigner quiconque me chauffe un peu trop ? “ De sa poche, il extirpe deux autres billets, comme s’il allait encore envoyer son petit caniche à moustache lui chercher un verre, mais il ne déposa pas les billets sur la table. “ Le prend pas mal, mais t’es un putain de fantôme, personne te regarde… Aussi fancy soit cette moustache. “ Il dosait ses propos avec de l’humour, mais l’ancien chirurgien le disais lui même… “ Rien à voir quand tout le monde chie dans son froc juste en t’voyant. “ Ça peut être amusant, mais ça ne l’est pas, ça vous enferme. Néanmoins, son sourire laisse supposer que la situation ne le dérange pas le moins du monde.
Il pose finalement les billets sur la table. “ Payes toi des coups, ou invite une de ces jolies filles au fond, elles ont l’air de se faire royalement chier… Ou un mec, j’en sais rien… Ça te fera peut-être du bien de revenir parmi les vivants. “ C'était un dernier conseil avant de partir, le fantôme pouvait en faire ce qu'il voulait. Druid n’était pas un don juan, mais son côté dangereux attire des filles franchement tordues mais qui font tomber leur petite culotte et il n’attend rien de plus. Malgré tout ce qu’il est, il doit admettre que ces moments pourtant plus que primaires, ça l’aidait bien plus à garder la tête froide que n’importe quoi d’autre sur cette terre. Le brun se lève pour libérer cette place qu’il n’avait que brièvement occupé mais ce soir, cette simple interaction sociale lui a coupé l’envie de tuer le premier type qui le ferait chier et ça, c’était suffisant pour lui.
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| | | Invité | Sujet: Re: Bloody eyes ft. Leónel Orellana Dim 5 Fév 2023 - 14:26 | |
| L’absence de réponse agaça Leónel, qui s’imaginait mille et un scénarios, qui s’imaginait tout le jugement que portait Manwë à son égard. Il savait qu’il renvoyait lui-même l’image du mec alcoolique et déprimé, vers qui on n’a pas trop envie d’aller. Mais il n’aimait pas qu’on sous-entende quoi que ce soit sur sa personne quand même, et quand il avait l’impression qu’on le fixait un peu trop longuement ou qu’on le jugeait, il s’énervait intérieurement (et pas qu’intérieurement cette fois puisque Manwë et lui discutaient, en quelque sorte). S’il avait su que ce n’était qu’une question de voisinage, son esprit se serait apaisé et il n’aurait pas cherché à trouver quelle roulotte appartenait à son ancien patient, d’ailleurs. Il aurait surtout souhaité qu’ils ne se croisent pas trop souvent. Lui non plus, n’avait pas plus que ça envie de copiner. Pas dans cet environnement auquel il n’avait pas le sentiment d’appartenir. « Dis-toi ce que tu veux pour mieux dormir la nuit. » Parce que ce pigeon en manque d’interaction sociale, qui paie des verres à celui qui veut bien lui laisser une place, c’était Manwë ce soir. Personne d’autre n’aurait voulu de lui à sa table et puisque Leónel lui s’en fichait bien, cela avait formé un duo évident. Comme le Chilien en gagnait des consommations gratuites, il s’était permis d’étirer le temps, alors que normalement il aurait pris la première ouverture pour s’en aller. Ne pas avoir à discuter.
Le serveur les interrompit dans une discussion qui ne menait nulle part de toute façon. Manwë se laissa demander de partir et obtempérait, même, ce qui surprit pas mal l’ancien neurologue. « Ah parce qu’il n’y a que la violence qui pourrait régler cette situation, c’est vrai. » Lâcha Leónel, dont le Pisco commençait sérieusement à faire changer d’attitude par rapport à ce qu’on lui connaissait récemment. Il posa les yeux sur les billets, c’est fou comme le rapport à l’argent change, qu’on soit riche ou qu’on soit pauvre. Il reporta son regard sur son interlocuteur, qui trouva le moyen de l’insulter et de le complimenter dans la même phrase. « On récolte ce qu’on sème, j’imagine. Je ne cherche pas à ce qu’on me remarque. » Lui, cherchait-il à semer la peur autour de lui ? Leónel l’ignorait, il n’arrivait pas à cerner Manwë. Ce dernier posa finalement les billets sur la table et proposa au Chilien de se payer des coups ou des filles. Il soupira silencieusement. « Mmmh. Ça va aller, merci. » Grogna-t-il simplement, regardant Manwë se lever. À son tour, il se leva de sa chaise, après avoir terminé les dernières gorgées de son verre, d’un trait. « Garde-les pour toi, ces billets, si tu les trouves aussi jolies que ça, les filles au fond. À te regarder aller tu as autant besoin que moi de revenir dans la société. » Il enfila son coat et en replaça les épaules, s’éloignant vers la sortie du bar, laissant les billets sur la table même si l’envie de les prendre et de se casser avec avait été forte.
Dernière édition par Leónel Orellana le Mer 1 Mar 2023 - 12:23, édité 1 fois |
| | | Invité | Sujet: Re: Bloody eyes ft. Leónel Orellana Dim 19 Fév 2023 - 5:49 | |
| Man’ n’y connaissait pas grand-chose en égo, alors il ne songeait pas un instant qu’un silence ait pu heurter celui du seul gars qui lui avait réellement adressé la parole dans la journée. Il ne cherchait pas à se faire de nouveau ami, mais ça lui faisait du bien de parler un peu à quelqu’un, même s’il ne voudra l’admettre sous aucun prétexte. L’agressivité de Leonel, il ne la prenait pas personnellement, il se disait simplement que l’homme avait eut sa dose de conversation, sans doute. Après tout, c’était Man’ qui s’était invité à sa table où il était tranquille jusque-là. Le serveur venait le tirer de là, les pseudo-provocation de l’ancien médecin amusa le luthier plus qu’autre chose. “ Je n’ai pas été dans les grandes écoles pour apprendre un autre mode de langage que la violence. “ Avait-il répondu sans animosité, bien qu’il ne pouvait s’empêcher de se dire que les grandes écoles avaient également forgé le déchet qui se tenait face à lui. Dommage… Mais il n’aurait de toutes manière jamais réussi dans les grandes facs du pays, il le sait, il n’en était pas triste, il avait sa vie, aussi étrange soit-elle, ça allait pour lui.
“ On ne récolte que ce que l’on sème, t’as bien raison. “ Man’ le savait, et qui plus est, il était né avec un patrimoine de vie d’une mauvaise graine. Le genre de ronce qui pousse dans l’ombre et la poussière. Le luthier allait disposer de son comparse, lui laissant de l’argent, un peu pour le remercier, parce qu’il se doutait bien que cette entrevue n’avait pas été une partie de plaisir.
Il lâche un léger rire étrangement sincère lorsque celui-ci refuse, lui retournant sa réplique contre lui-même au passage. “ Sincèrement ? je crois qu’il n’y a pas assez d’argent sur cette table pour qu’une fille de ce genre veuille coucher avec moi. “ Mais déjà Leonel prenait la sortie. S’il avait de l’égo, sans doute aurait-il laissé l’argent par fierté, mais il n’avait pas envie d’engraisser ce patron qui venait de le mettre dehors. Une fois l’argent récupéré, il suivit Leonel sur le chemin de la sortie.
Le criminel s’alluma une cigarette et se mit à suivre Leonel à bonne distance, il se demandait si celui-ci se rendrait compte de sa présence, il s’emmerdait pour ainsi dire, il trouvait que le moustachu ne marchait pas assez vite. La clope ne lui tiendrait sans doute pas tout le trajet jusqu’à l’espace caravaning, non pas qu’il s’inquiétait d’avoir une consommation excessive et de l’état de ses bronches, mais il s’inquiétait de son stock restant. Il se doutait que ça ne devait guère était rassurant et agréable pour Leonel de se sentir suivit par celui qui effrayait tout Bowen, s’il l’avait remarqué. Cela ne l’empêchait de pas continuer, situé à une dizaine de mètres derrière ce dernier, Man’ n’allait pas faire de détour pour mettre confortable l’homme devant lui, il n’était pas du genre à faire des détours.
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