3 words, 8 letters (manny)

Je n’arrive pas à croire que je l’ai dis. Comme ça. De but en blanc. C’était sorti tout seul, le plus naturellement du monde. « Je t’aime ». J’ai dis à Manny que je l’aimais, juste avant de raccrocher. Mais quel con je fais…je venais de gâcher mon premier « je t’aime » sans réfléchir. Je l’aimais, ça n’était pas la question. Je l’aimais avec une telle force que ça me donnait parfois le tournis, mais je ne le lui avais jamais dis, pas comme ça. Nerveux, je tapote mon volant de mon pouce, tandis que je patiente, garé sur le parking de l’université où travaille mon amoureux. Lorsque j’aperçois la silhouette de Manny, avançant vers ma voiture, dans le rétroviseur, mon coeur fait un bond dans ma poitrine. Sans attendre, je m’extirpe du véhicule et accours vers lui, avec l’objectif de briser la glace tout de suite. J’arrive vers lui en quelques longues foulée.
— Manny, je….
Essoufflé, je m’arrête, puis lève les yeux vers lui. En tombant dans son regard, je remarque qu’il est aussi fébrile que je le suis. Mes épaules s’abaissent lorsque je laisse échapper un soupir.
— Pardon, je…j’aurais pas du te le dire comme ça…C’est nul, je voulais…
Je mord ma lippe, puis serre les poings.
— Oh et puis merde, le lâche en prenant le visage de mon amoureux dans le creux de mes mains, mon regard droit dans le sien. Je t’aime Manny…
Je réduis alors la distance qui nous sépare encore et mes lèvres s’écrasent sur les siennes, pour un baiser des plus langoureux.

@manny garcia

Si tu mets à présent tout en œuvre pour qu'Elias n’accapare pas trop tes pensées lors de tes heures de travail, ton téléphone n'est jamais loin, au cas où. Tu pensais que tu allais passer ton après-midi à te tracasser à propos de cette histoire entre sa sœur et l'ami d'enfance d'Elias mais c'était jusqu'à votre appel et qu'il soit conclu par un je t'aime de la part de ton petit-ami. Paniqué, pas parce que tu ne l'aimes pas, bien au contraire, tu as fait appel à Maxine ta meilleure amie. Celle-ci t'a conseillé de te détendre et de ne pas te prendre la tête, ce que tu as eu bien du mal à faire. Tu as attendu la fin de journée avec autant d'impatience que d'appréhension, bondissant de ta chaise au sms d'Elias t'indiquant son arrivée. Anxieux, tu arrives sur le parking, voyant immédiatement le jeune homme sortir de sa voiture. Tu ne dis rien malgré toutes les pensées qui te passent en tête. Tu as peur qu'il regrette et te dise que ce n'est pas ce qu'il ressent pour toi. Tu le sens un peu paniqué, lui aussi. Il s'excuse de l'avoir dit comme ça, il cherche ses mots avant de finalement te dire à nouveau je t'aime et t'embrasser. Cette fois, même si tu as toujours un micro doute, ça ne peut pas vraiment être une erreur. Tu l'embrasses en souriant, avant de lui dire, avec un immense sourire, en le regardant « Je t'aime aussi. » tu le prends dans tes bras en ajoutant « Tellement. » Tu déposes un baiser dans son cou avant de reprendre « Désolé, j'ai hésité toute l'après-midi à t'envoyer un message, je savais pas trop quoi faire. »

/div>J’ai l’impression que mon coeur va littéralement explosé dans ma poitrine, tant il bat vite. Je sens le sourire de Manny se dessiné peu à peu contre mes lèvres, et je ne peux m’empêcher de sourire à mon tour. Quand notre baiser se rompt, Manny me dit qu’il m’aime en retour. Mon sourire s’étire davantage. Mon amoureux se serre contre moi, et je l’entoure de mes bras. Cette étreinte me fait un bien fou. Quelle est douce, cette sensation d’être aimé en retour. J’ai l’impression d’être sur un petit nuage duquel je n’ai pas envie de redescendre. On se sépare néanmoins, tout en restant suffisamment proche pour que nos chaleurs corporelles continuent de se mêler l’une à l’autre. Manny avoue avoir eu envie de m’écrire toute l’après-midi.
— Je sais, oui…pardon, j’aurais pas du balancer ça, comme ça…
Je pouffe tout en venant caresser la joue de Manny de mon pouce.
— Ca m’est venu tout seul.
J’avance mon visage près du sien et depose un baiser sur ses lèvres.
— Mais je suis content de te l’avoir dis, tellement heureux.
Un sourire étire le coin de ma bouche, tandis que je coule un regard espiègle sur mon amoureux.
— On rentre ? Je crois que tu m’as promis un massage…

Tu es heureux de te retrouver enfin face à Elias et que la panique qui t’a envahie tout l’après-midi, s’en aille enfin un peu. Tu es passé par tous les états. Tu t’es dit que tu avais sûrement rêvé et qu’il n’avait rien dit, ou alors qu’il ne s’adressait pas à toi, qu’il devait regretter. Globalement tu as davantage pensé qu’il s’agissait d’une erreur plutôt qu’il ne le pense vraiment. Avec les mois qui passent, tu arrives davantage à te dire que votre relation vaut quelque chose et qu’Elias n’est pas avec toi par charité ou en attendant un mec mieux mais ces pensées ont encore beaucoup de place dans ton esprit. Il te rassure, se rendant compte que son impulsivité t’a fait paniquer même si, tout comme lui, tu es heureux qu’il t’ait ces trois mots qui ont sans doute beaucoup trop d’importance à tes yeux. « Je suis content que tu me l’aies dit aussi….ça fait longtemps que j’avais envie de te le dire aussi mais...j’avais trop peur de ta réaction. » avouas-tu, un peu gêné. Heureusement, la conversation redevient rapidement plus légère puisque ton petit-ami n’a pas oublié que tu lui as promis un massage et une soirée tous les deux pour lui faire un peu oublier toute cette histoire entre sa sœur et son ami d’enfance. Tu n’as pas tout compris quand vous en avez parlé mais tu as bien vu que tout ça touche beaucoup Elias. « Oui, tu as plus de mémoire que moi ! » Ce qui n’est pas bien dur tant tu oublies toujours tout. Tu montes dans la voiture avant que celle-ci ne prenne la direction de ton appartement. « Tu veux manger un truc ? » lui demandes-tu tandis que vous arrivez chez toi. Il est encore tôt mais de ton côté, tu vas sûrement prendre un snack pour tenir jusqu’au dîner.

Ce « je t’aime » est comme un évidence, pourtant nous voilà, après plusieurs mois de relation à s’avouer, l’un à l’autre, qu’on redoutait de le dire. C’est fou quand on y pense. De quoi avions nous peur ? Ce qui se passe entre nous, c’est fort, je peux le dire sans la moindre hésitation, je le ressens au plus profond de mes tripes. Ce « je t’aime » est venu tardivement, mais je sais aussi que ceux que nous venons d’échanger sont les premiers d’une longue série. Mon coeur est comme envahit par un bonheur qu’il me semble n’avoir encore jamais connu, la sensation est indescriptible. C’est comme si je flottais dans un univers parallèle. Une univers où rien, hormis les bras de Manny, ses yeux presque noirs et son sourire renversant ne pouvaient m’atteindre. Nous montons en voiture, et je lui rappelle, non sans une pointe de malice, qu’il m’a promis un massage.
— Je n’oublie pas ces choses-là, je lui dit avec un clin, juste avant de démarrer la voiture.
Je prends le chemin de son appartement, que je connais désormais par coeur. Il n’est pas rare que je vienne le récupéré au travail pour que nous passion la soirée tous les deux chez lui. Quelques minutes plus tard, je me gare dans sa rue. Et alors que je détâche ma ceinture, Manny me demande si je souhaite manger quelque chose. Je ricane.
— T’es un ventre sur pattes, je le taquine, mais j’avoue…si t’as de quoi grignoter, je te suis.
Je monte avec lui jusqu’à son appart, et au moment où il cherche ses clefs pour ouvrir la porte de chez lui, me penche pour déposer un baiser sur la peau tendre de son cou, un sourire espiègle ourlant mes lèvres.

Tu es soulagée de sentir une grande partie de ton stress s’en aller maintenant que tu sais qu’Elias ne regrette pas son je t’aime. Tu as encore du chemin à parcourir avant de penser le mériter, mais depuis votre rencontre, tu en as déjà parcouru. Tu te sens plus en confiance, ta timidité s’en va petit à petit, davantage lorsque vous êtes tous les deux que lorsque tu fréquentes des inconnus, mais tu sens que les choses changent et que cette partie de toi que tu as toujours voulu changer, se transforme petit à petit au contact de ton petit-ami. Tu lui souris lorsqu’il te répond que lui n’oublie pas les choses que tu lui promets. Toi tu oublies un peu tout, tu es rapidement distrait et si tu ne notes pas les choses, la plupart du temps, tu les oublies, ce qui t’as déjà occasionné quelques problèmes et ne t’a pas aidé dans tes études. Dans la voiture tu réfléchis à votre repas parce que ça te vient en tête, forcément Elias se moque gentiment de toi puisqu’il n’est pas vraiment l’heure de manger. « Non...je suis prévoyant, enfin non, c’est juste parce que j’y pensais. » avoues-tu avant d’ajouter « Oui, j’ai des trucs à grignoter t’inquiète pas. » Vous arrivez chez toi, tu ris lorsque tu sens ses lèvres dans son cou tandis que tu ouvres la porte de ton appartement. Après l’avoir refermé, tu viens embrasser le jeune homme avant de le prendre dans tes bras pour lui dire « Je suis content de te retrouver comme ça...mais si tu veux parler de ce qui s’est passé cet après-midi, tu peux...si tu veux pas, t’es pas obligé...mais j’veux pas que tu refoules des trucs. » Tu es un peu maladroit, tu ne sais pas trop comment formuler les choses, ni quoi lui dire vraiment mais tu sais que cette histoire entre sa sœur et son ami l’a beaucoup touché et tu n’as pas envie qu’il mette ça dans un coin de sa tête pour faire comme si tout allait bien.

J’aime le taquiner, d’autant plus lorsqu’il réagit au quart de tour en protestant. Si mon petit-ami pense à la nourriture, j’ai, moi, d’autres idées en tête à ce moment précis. Tandis qu’il déverrouille la porte de chez-lui, je me penche dans son cou pour l’embrasser. J’aime la douceur de sa peau, son goût, le parfum dans nuque. Une douce chaleur se fraye un chemin dans mon bas-ventre tandis qu’on entre tous les deux dans l’appartement. Manny me fait face, referme la porte puis vient m’embrasser. Je l’accueille contre moi avec bonheur, jusqu’à ce qu’il aborde le sujet qui me tiraille depuis plusieurs jours. Je sais qu’il cherche à me prêter une oreille attentive, et ça me touche. Je souris, puis secoue doucement la tête.
— J’ai pas envie d’en parler tout de suite…
Et c’est vrai. Mon envie n’est pas de taire mon ressenti, de mettre dans un coin ce qui me tracasse, seulement, je n’ai pas envie d’entacher mon bonheur du moment. Je passe mes mains sur sa taille, comme pour le rapprocher de moi, davantage qu’il ne l’est déjà.
— J’ai envie qu’on profite de la soirée, tous les deux, je précise, j’ai besoin qu’on passe ce moment sans penser à rien d’autre.

Tu n’as jamais été très doué pour parler aux gens. Tu sais écouter, comme tu n’es pas très bavard, en général dans les conversations ce sont plutôt les autres qui parlent. Quand il s’agit de donner des conseils, tu es beaucoup moins doué et tu ne sais pas toujours quoi dire alors un peu maladroitement, tu expliques à Elias que s’il veut parler, tu es là. Tu n’as pas envie qu’il refoule sa colère ou son ressenti dans un coin de sa tête pour faire comme si rien ne s’était passé. Toi aussi tu gardes beaucoup les choses pour toi et tu ne te confies pas forcément, préférant davantage coucher tes émotions sur papier, composer des chansons et jouer pour exprimer toutes les choses qui te tourmentent l’esprit. Heureusement tu n’es pas si torturé, tes chansons ne sont donc pas si mélancoliques. Tu hoches la tête lorsque ton petit-ami t’explique qu’il n’a pas envie d’en parler pour l’instant, préférant se concentrer sur sa bonne humeur actuelle et la perspective d’une soirée en ta compagnie. « Ok...si jamais tu changes d’avis, tu peux. » lui assures-tu malgré tout. « Bon déjà, première chose, le cocktail. » dis-tu en attrapant sa main pour l’entraîner vers le comptoir de ta cuisine, qui se trouve juste à côté de l’entrée, la route n’est pas très longue. Tu ouvres ton frigo avant de te tourner vers lui « Ça risque d’être un cocktail un peu fond de placard...j’ai plus grand-chose. » t’excuses-tu.

Je peux tout dire à Manny, et c’est une des choses que j’aime le plus dans notre relation, cette bulle qui semble nous entourer dès que nous sommes ensemble et où je me sens bien. Je n’ai pas besoin de forcer, pas besoin de jouer un rôle ou d’appliquer le moindre masque. Je peux être pleinement qui je suis et il m’aimait pour ça. Je trouve cela infiniment doux. D’un sourire, je le remercie de m’offrir l’espace dont je pourrais avoir besoin pour parler, pour vider mon sac. Mais cette soirée, j’ai envie de la passer sur un nuage, avec lui, et uniquement lui.
Je le suis au coin cuisine et l’observe, tandis qu’il se penche dans son frigo, se rappelant que nous avions inclus une session cocktail dans le programme de notre soirée.
— Je suis sûr qu’il sera parfait, je le rassure, alors qu’il fait l’inventaire du peu d’ingrédients qu’il lui reste pour confectionner son cocktail.
Je le regarde s’affairer, trouvant dans ses gestes et la scène en elle-même comme une réminiscence de notre tout premier date. Un sourire de bienheureux pendu aux lèvres, je m’approche et vient l’enlacer dans son dos. Mon nez se niche au creux de son cou, et je me délecte de son odeur. Mes lèvres s’étirent lentement.
— Je peux t’aider peut-être ? je demande distraitement, alors que mes mains commencent à jouer avec le bas de son t-shirt.

Il y a peu de choses dans lesquelles tu as confiance dans la vie. Tu ne penses pas être très doué pour grand-chose, mais il y a des domaines où tu te sais pas mauvais. Il s’agit de la musique, ta passion depuis tout petit, et des cocktails, une passion arrivée plus tardivement, on comprend pourquoi. Tu aimes faire des expériences, mélanger des choses, c’est un peu ce qui t’a poussé à étudier la micro-biologie. Tu aimes voir les bactéries pousser dans leurs petites boîtes de petri, tu aimes manipuler les pipettes et les éprouvettes pour faire des expériences. Pour faire passer une bonne soirée à ton petit-ami qui a besoin de se changer les idées, tu mises donc sur une de tes compétences, à laquelle il a déjà pu goûter à plusieurs reprises. N’ayant pas vraiment anticipé d’avoir besoin de préparer des cocktails, tu n’as pas grand-chose en stock. Pas de cocktail extraordinaire au menu, mais tu devrais t’en sortir avec ce que tu as. Au programme une boisson à base de wisky dont il te reste moitié d’une bouteille dans tes placards, le jus d’un citron vert, du jus de pamplemousse que tu avais entamé dans ton frigo et de l’eau gazeuse. Tu poses l’ensemble des ingrédients sur le comptoir et sort de quoi couper le citron et les autres ustensiles dont tu auras besoin. Elias te rassure sur la qualité de ton cocktail à venir malgré le peu d’ingrédients à ta disposition. Tu commences à découper le citron et à le presser quand il vient se placer derrière toi pour t’enlacer. Tu sens son nez dans ton cou, ça te chatouille un peu, tu ris légèrement en tentant de te concentrer sur ta tâche et ne pas perdre un doigt au passage. Tu sens ses mains s’aventurer sous ton t-shirt alors qu’il te demande si tu as besoin d’aide. Tu tournes légèrement la tête vers lui, pour lui demander, en souriant « Pour préparer le cocktail ou retirer mon t-shirt ? » Tu reviens à ta préparation, attrapant au passage ses mains, sans attendre de réponse à ta question. Tu les places dans les tiennes pour que vous prépariez le cocktail ensemble, même s’il faut bien admettre que ce n’est pas le plus pratique et que ta maladresse est multipliée.

Manny est doué pour beaucoup de chose, même s’il en doute la plupart du temps. Je m’efforce, tous les jours, de lui faire prendre conscience de la personne exceptionnelle qu’il est et que j’ai vu dès le départ. C’est fou comme cet homme m’est rentré dans la peau, presque tout de suite. Un sourire heureux ne quitte pas mon visage tandis que mon cerveau trouve des similitudes entre la soirée que nous venons de commencer et la toute première que nous avons passé ensemble, juste après un match sur BBT. Le cocktail qu’il m’avait confectionné ce soir-là était incroyable, mais en réalité, ce n’était pas ce que j’avais retenu de la soirée. J’étais tombé littéralement sous le charme de ce garçon timide et un peu maladroit, de son sourire et de l’intensité de son regard, un regard qui dévoilait toute la douceur dont il était capable.
Me collant à mon amoureux, je niche mon nez dans son cou et souris quand il tressaillit soudainement. Je sais qu’il est chatouilleux. « Tu crois que j’ai besoin d’aide pour retirer ton t-shirt ? » je le taquine malicieusement, tout en collant un baiser dans son cou. Manny attrape mes mains et me fait participer à la préparation du cocktail surprise. Je ris de nous voir si gauches, il faut dire que la position n’est pas très confortable, mais je crois qu’aucun de nous deux n’en a quelque chose à faire, à ce moment précis. C’est simplement doux de passer ce moment ensemble.
On s’installe finalement au salon. Je trempe mes lèvres dans ma boisson, puis acquiesce du menton. « C’est pas mal du tout ! Même avec un fond de placard »

C’était il y a plus de six mois ce soir où tu as préparé pour la première fois un cocktail pour Elias. Tes mains tremblaient et tu sentais que tu pouvais craquer à chaque instant sous le stress. Heureusement la confection de boisson est pour toi une tâche qui te fait un peu oublier le monde autour et qui t’a permis d’avoir un semblant de confiance en toi. Aujourd’hui tu arrives à avoir ton petit-ami proche de toi et presque ne pas sourciller malgré ses mains qui s’aventurent sous ton t-shirt. Tu as encore bien du chemin à parcourir, il n’y a qu’à voir la panique que tu as ressenti lorsqu’il t’a lâché un je t’aime presque sorti de nulle part, un peu plus tôt dans la journée. Pour ne pas que votre cocktail ne se retrouve à moitié fait sur le plan de travail, tu attrapes ses mains, tu le connais maintenant, si tu le laisses faire vous finirez dans ton lit en un rien de temps, ce qui n’est pas pour te déplaire mais tu aimerais bien finir vos verres avant. Tu lui souris avant de lui répondre. « Non ça je sais que tu t’en sors très bien sans mon aide. » Maladroitement vous finissez par avoir deux verres que vous allez déguster sur ton canapé qui n’est plus à deux doigts de vaciller grâce aux réparations d’Elias, une bonne excuse pour vous voir à nouveau suite à votre premier rendez-vous bien mouvementé. « Tu aimes bien ? » demandes-tu quand même, comme si ce qu’Elias venait de te dire ne le montrait pas déjà. Tu as toujours besoin d’être rassuré et heureusement ton petit-ami n’est pas avare de compliment. « J’ai toujours de quoi faire quelques trucs même si c’est pas exceptionnel. Si j’avais eu le temps je serai passé faire quelques courses, mais j’crois que de toute façon j’aurais été trop perturbé pour réussir à rassembler mes pensées correctement et acheter des trucs cohérents. » expliques-tu en riant, te sentant bien plus détendu depuis que le jeune homme est venu te chercher et t’as confirmé que son je t’aime t’était bien destiné.

Ce n’est pas le cocktail qui m’a fait tomber sous le charme de Manny, il y a six mois. En réalité, je me souviens à peine du goût qu’il avait, en revanche, je le souviens des expressions de Manny, de ses joues parfois rouges, de sa maladresse, de son sourire aussi, de sa voix, de ses doigts qui grattaient les corde de sa guitare, puis qui parcouraient mon corps à moi. Je me souviens de ces détails-là, parce que c’est cet ensemble de petit détail qui avait fait grandir mon amour pour lui. Je ne sais pas pourquoi nous avons pris temps de temps, l’un et l’autre, pour nous avouer nos sentiments, mais j’étais heureux de l’avoir fait aujourd’hui. On s’installe sur le canapé qui, lui aussi, fait partie de notre histoire en quelque sorte, puisque je m’en suis servi comme prétexte pour revoir le musicien. Il m’a fallu d’une réparation pour lancer la machine. Et nous voilà aujourd'hui.
Après une première gorgée du cocktail fraichement préparé, je complimente Manny qui cherche aussitôt confirmation. Amusé, je lâche un léger rire, avant de venir caresser son épaule. « Oui, c’est très bon. » je lui confirme à nouveau. Il m’explique qu’il aurait eu envie d’aller faire quelques courses en amont, histoire de nous concocter quelque chose de meilleur encore mais qu’il se sentait un peu trop perturbé cet après-midi. Mon sourire s’élargit. « J’avoue que je n’ai pas fait le malin non plus… » J’ai lâché ce je t’aime de manière complètement naturel, en le pensant sincèrement mais en ne prenant pas compte du fait que je ne l’avais encore jamais formulé à voix haute à Manny. Mais depuis nos retrouvailles un peu plus tôt, je me sentais plus détendu. J’étais heureux de passer cette soirée avec mon amoureux. Je prends une gorgée de cocktail, puis pose mon verre sur la table basse avant de revenir vers le musicien. Je me rapproche un peu, un air guilleret toujours imprimé sur mon visage, puis niche mon visage dans son cou pour venir l’embrasser là. « J’espère ne pas avoir trop perturbé ton travail quand même… » Mes lèvres se délectent de la peau tendre de sa nuque, alors qu’un sourire mutin se dessine. « ça m’ennuierait… » je lui susurre, prenant un ton plus suave.

Tu aimerais bien ne pas avoir sans cesse l’approbation des autres pour savoir que ce que tu fais est bien. Tu aimerais arriver à te dire que tu arrives bien à faire telle chose ou que t’es pas juste un gars nul qui est une fraude pour les choses qu’il réussit. A ton travail, tu te sens coupable pour chaque erreur que tu fais, te disant que tu es trop nul, mais pour les choses que tu fais bien, tu te dis que c’est de la chance ou des choses simples que personne raterait. Dans tous les cas, tu n’as aucun mérité. Il y a bien la musique qui fait exception, même si souvent tu estimes que si tu es bon en musique c’est parce que tu as commencé tout petit et que n’importe qui dans ton cas s’en sortirait très bien aussi. Alors que non, même si on commence la guitare à trois ans, on ne devient pas forcément doué, on ne sait pas forcément composer, écrire, jouer de la basse, du piano et un peu de violon. Mais bon ça il faudra encore du temps pour l’ancrer dans ta tête. Les compliments d’Elias aident, mais ils ne suffiront jamais parce que c’est surtout à toi de te dire ces choses là sans attendre les compliments des autres. Tu n’étais pas trop sûr de toi pour le cocktail, ayant fait avec ce que tu avais sous la main, mais il t’assure qu’il est très bon et tu ne batailles pas plus que ça sur la question, lui expliquant plutôt que tu aurais pu mieux faire si tu avais fait des courses mais que tu étais trop perturbé pour y réfléchir. Lui aussi a été pas mal perturbé. « Ah ouais ? » dis-tu étonné, les seuls scénarios que tu as imaginé étant qu’il regrettait de te l’avoir dit alors qu’il ne le pensait pas ou qu’il l’avait seulement dit pour ne pas que tu t’imagines qu’il pourrait aimer quelqu’un d’autre alors qu’en vrai il est fou amoureux du sosie d’Henry Cavill qu’il rejoint tous les soirs où vous vous voyez pas. Oui tu es plutôt adepte des scénarios catastrophes. Tu souries lorsqu’il vient te dire qu’il espère ne pas t’avoir trop perturbé dans ton travail tout en venant embrasser ton cou. « Oh oui je sais que tu détestes ça, c’est pour ça que tu m’envoies jamais aucun message équivoque ou plein de sous-entendus...c’est pas ton genre. » dis-tu en souriant avant de venir tourner la tête pour l’embrasser.

Je prends un malin plaisir à le distraire, c’est vrai. Et ça m’amuse de faire semblant du contraire. En vérité, ça me plait d’être dans ses pensées. C’est un brin égoïste, j’en ai bien conscience, mais lui occupe les miennes la plupart du temps. J’imagine que ça rend la chose équitable. Ou peut-être suis-je simplement en train de me trouver des excuses. C’est fort possible. Mon sourire en coin ne quitte pas mes lèvres alors que j’embrasse la nuque de Manny. J’adore l’embrasser-là, sentir l’odeur de sa peau, sa douceur, son goût. « Non, c’est pas mon genre du tout » je le taquine alors qu’il tourne le visage vers moi pour capturer mes lèvres des siennes. Je ferme les yeux et me délecte de ce baiser, l’intensifiant à mon tour en venant prendre son visage en coupe. J’attire Manny à moi, puis bascule mes hanches pour venir me placer au dessus de lui, m’asseyant en fin de course sur ses genoux. Ma bouche quitte la sienne alors que mon regard s’ancre dans celui du musicien. « J’ai le droit de te dire que je t’aime à nouveau, tu vas pas paniquer cette fois ? » je le taquine en souriant.