L'appel de la forêt || Mercedes & Tyler

Il me stoppa dans la marche, pris ma main, et je levais le regard vers lui, la bouche pincée.

- mmmh. Répondis-je à son excuse.

Je n'aurais pas su exprimer autre chose, j'avais été un putain de sac à foutre pour lui, et rien d'autres. C'était pas agréable du tout, pas du tout, du tout.

- C'est pas agréable Tyler, de coucher avec quelqu'un et qu'on m'ignore l'instant d'après. Pas agréable du tout. Lui dis-je alors qu'il m'avait certifié que c'était la ferme, et non moi, ou une autre.

Faisant fi de ma contrariété, et ma colère plus dirigée contre moi, que vraiment contre lui, il m'invita à diner dans la semaine. Je fronçais les sourcils, sans comprendre... avais-je pris la mouche trop vite ? Etais-je si versatile et fragile émotionnellement... la réponse est oui, pour les deux.

- J'ai une autre idée. Tu as un costume ? Je suis invitée dans 3 jours, à un gala et j'ai besoin d'un cavalier... red carpet, champagne, photographes, ce genre de choses...

Mercedes était une femme fougueuse. Ça ne fait aucun doute. Et plus elle montait dans les tours, plus je la trouvais séduisante. Pourquoi je souriais comme un idiot ? Pire, je riais sous ses mots… Elle s’était écartée de moi rapidement après nos ébats et j’avais interprété à tort son manque de tendresse également. On va dire qu’on était quittes.
— Mercedes… tu sais que tu es adorable dans ton genre ? Disais-je en me radoucissant. Comment pourais-je t’ignorer ? Impossible d’ignorer une aussi belle femme que toi.
Mes bras s’ouvrirent pour la serrer contre moi. Je déposais un baiser sa tempe espérant la rassurer, mon côté connard n’était pas un mythe par moments, mais pour le coup là c’était bien peu intentionnel de ma part. J’oubliais presque le devoir qui m’attendais et d’autant plus que sa proposition me surprît.
— J’ai un costume. En effet. Hésitais-je en passant ma main derrière ma nuque. Et bien pourquoi pas… je suis sûr que tu seras tellement éblouissante de toute façon que personne ne me remarquera. Envoie moi tous les détails et je serai ton chevalier servant dans trois jours…
Venais-je vraiment d’accepter ? Moi qui avais horreur des mondanités… En fait, j’acceptais par curiosité et aussi parce que je me disais que son invitation devait avoir une raison cachée. Peut-être cherchait-elle ainsi à monter aux yeux du monde qu’elle avançait à sa guise, malgré l’étalage de sa vie privée dans la presse ? Si je pouvais l’y aider, alors je le ferai. Je pris sa nuque et effaçais rapidement un baiser gourmand sur sa bouche avant de m’éclipser vers ma voiture. Je me retournais même avant de refermer la portière, pour croiser une dernière fois son regard de lionne. Cette fille allait me rendre dingue, c’était couru d’avance.