| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| stones in the river bed (elias) | |
| | Auteur | Message |
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4138 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: stones in the river bed (elias) Dim 20 Nov 2022 - 15:09 | |
| Deux jours après l'accident
Depuis qu'il avait appris que l'accident de voiture avait emporté sa mère, Woody s'était plongé dans un mutisme. C'était sa faute. Il n'avait pas réagi assez vite, les muscles de son corps n'ayant pas suivi les réflexes, parce qu'il avait décidé de prendre le volant malgré la poussée de symptômes des dernières semaines. Symptômes qu'il avait, encore et toujours, cherché à cacher à ses proches. De peur d'avoir l'air faible. Par crainte d'attirer la pitié ou la sympathie. Pour être laissé seul - c'était dans la solitude qu'il gérait le mieux le mal. Cette fois cependant, cet entêtement avait eu des conséquences graves. Des conséquences impardonnables. Il avait tué sa mère. Après le premier choc de l'annonce, durant lequel il avait hurlé de rage et de culpabilité, on lui avait administré un calmant et il s'était laissé aller au brouillard. Il n'avait pas voulu en ressortir depuis. Ne plus ressentir les émotions, c'était plus facile que de les laisser vivre en lui.
Malgré les sentiments sans doute confus qui les habitaient, les membres de sa famille avaient continué à passer le voir, pour la plupart. Charlie aussi était venue à son chevet, mais il n'avait pu se comporter comme l'homme qu'elle aurait sans doute voulu prendre dans ses bras pour le rassurer. Il avait à peine lâché quelques phrases. Il s'imaginait que tout le monde lui en voulait, que tout le monde rageait face à son irresponsabilité. C'était ainsi qu'il se sentait face à lui-même, après tout. Il voulait mourir, Woody. Ramener sa mère et prendre sa place là-haut ou nulle part. Il voulait mourir, Woody. Il tourna la tête vers l'entrée de sa chambre quand il y sentit du mouvement. C'était Elias. Son regard se détourna sans émotion, vers la fenêtre à nouveau. « T'es pas obligé de passer, tu sais. Je comprends. » Il comprenait qu'on ne puisse plus le regarder dans les yeux. Il n'arrivait plus non plus à soutenir les regards.
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| | | Invité | Sujet: Re: stones in the river bed (elias) Lun 21 Nov 2022 - 1:05 | |
| J’ai l’impression d’arpenter ces couloirs davantage que ceux de chez moi. C’est insupportable. Je déteste l’odeur, je déteste ce blanc aseptisé, et encore plus les souvenirs qui y sont à jamais rattachés. Pourtant, ce maudit hôpital semble faire parti intégrante de mon quotidien ces temps-ci. Après m’être rongé les sangs à attendre qu’Avery se réveille de son coma, il m’avait fallu affronté la pire épreuve de toute mon existence. Perdre ma mère m’avait anéanti, j’avais l’impression d’avancer en pilote automatique depuis quelques jours. Immobilisé à cause de mon bras encore dans le plâtre, je ne pouvais même pas anesthésier mon cerveau sur les chantiers, je ne pouvais pas me noyer sous le travail. Alors, ouais…cet hôpital me sortait par les trous de nez, mais il valait mieux ça que de tourner en rond comme un lion en cage. Je viens si souvent que les infirmiers et les médecins commencent à me reconnaitre et m’adressent des sourires dès que je les croise. Cette fois-ci pourtant, je ne m’attarde pas à rendre ces sourires, ni à les remercier de leur solicitude. Je marche, bille en tête, vers mon objectif : la chambre de Woody. Deux jours, deux putains de jours qu’il ne donne aucun signe de vie. Alors qu’il l’est, lui, en vie et qu’il devrait avoir la décence d’en ressentir de la gratitude. J’arrive enfin, serre les poings avant d’entrer mais ne dis rien. J’inspire profondément en entendant mon frère me rembarrer avant même que je n’ai moi-même ouvert la bouche. Garde ton calme, El. — Ca suffit, Woody…
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4138 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: stones in the river bed (elias) Mar 22 Nov 2022 - 2:29 | |
| Les dernières années, les dernières années qu'il avait eues avec sa mère, Woody les avait passées à se cacher des autres, à s'isoler de sa famille, à repousser ceux qu'il aimait. Même ses parents. Même sa mère. Elle qui n'avait été qu'une maman aimante, bienveillante et à l'écoute. Tout ce temps-là. Tout ce temps-là elle aurait été là pour son fils aîné. Tout ce temps-là elle l'attendait, elle attendait qu'il lui revienne, son grand garçon. Woody le savait, que sa mère lui laissait le temps et l'espace dont il avait besoin, mais qu'elle lui ouvrirait ses bras lorsqu'il cesserait son entêtement. Il avait été têtu bien trop longtemps. Il n'avait pas su saisir sa chance à temps. Maintenant, sa mère était partie, morte, par sa faute et sans qu'il ait pu lui demander pardon. Pardon d'avoir été un fils exécrable, un fils ingrat. Ça le tuait, Woody. Ça le tuait de vouloir autant mourir alors que sa mère aurait tellement voulu vivre.
Pendant ces deux interminables journées, Woody avait préféré fixer le vide plutôt que d'affronter les regards, les visites, les phrases vides de sens qu'on lui offrait. Il ne voulait entendre personne. Il ne voulait plus entendre ses propres pensées, non plus. Alors, quand Elias rentra dans la chambre, Woody n'en pouvait déjà plus. Il ne connaissait même pas les intentions de son petit frère que déjà il le rembarrait. D'une voix brisée, il lâcha : « T'as raison, ça suffit. Alors prends un oreiller et finis-en avec moi. » C'était sans surprise que l'aîné des Rutkowski se montrait autant injuste. Ils venaient tous de la perdre, leur mère. Ils étaient tous endeuillés, à leur façon. Et voilà qu'il demandait à son frère d'achever ses souffrances. |
| | | Invité | Sujet: Re: stones in the river bed (elias) Mar 29 Nov 2022 - 0:39 | |
| Aucun de nous n’avait conscience de l’étendue des symptômes de Woody, mon frère étant particulièrement doué pour nous les cacher. Aucun d’entre nous n’avait eu à l’esprit qu’ils pourraient provoquer cet accident. Aucun d’entre nous n’avions eu ces informations-là. Et quand bien même nous les aurions eu, il aurait été impossible de prévoir ce qui c’était passé, et encore moins l’éviter. j’étais en colère oui, contre la fatalité, contre l’univers qui m’enlevait ma mère trop tôt, contre ça, oui, j’étais en colère, mais, contre mon frère, pas réellement. Au plus profond de moi, je n’éprouvais pas de colère à son encontre, ni le blâmais pour la situation. Un accident était ce qu’il était…accidentel, imprévisible et déchirant Malgré ça, l’attitude de mon frère m’agaçait, et si j’aurais voulu lui laisser plus de temps pour encaisser le choc, son mutisme me faisait sortir de mes gonds. Nous avions besoin d’être soudé, d’être une famille, maintenant plus que jamais. Nous avions besoin de lui. J’aibesoin de lui… Je serre les au moment où me suggère d’utiliser un coussin pour en finir. — Putain, Woody ! je rugis en m’approchant vivement de lui. T’es sérieux ? Ma voix tremble, je n’arrive pas à contenir l’émotion qui me serre la voix. La colère, la tristesse, le désarrois, se mêlant à l’incrédulité devant les propos qu’il me tient. — T’as pas le droit, je siffle entre mes dents serrées. Je reste un moment à regarder mon frère ainé, haletant comme si j’avais couru un marathon, la colère montant en moi comme la lave d’un volcan, puis je me rapproche pour lui faire face. — T’as pas le droit de rejeter cette vie, alors qu’elle n’a pas eu la chance de la garder…
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4138 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: stones in the river bed (elias) Lun 19 Déc 2022 - 15:58 | |
| Était-il sérieux, Woody, ou bien n'était-ce que de la provocation ? De la victimisation ? Qu'aurait-il fait si, sous le coup de la colère, son frère avait réellement pris un oreiller pour étouffer son aîné ? Woody se serait peut-être débattu, qui sait. Il attendait peut-être encore quelque chose de la vie, même si cette dernière semblait s'acharner sur son sort. Il n'en savait rien, il avait du mal à lire en lui-même. La douleur du deuil voilait tout, encore plus que d'habitude, lui qui n'avait jamais été bien près de ses émotions. Lui qui avait toujours couru dans le sens contraire quand venait le temps de s'ouvrir le coeur, l'âme, l'être. « Pourquoi j'serais pas sérieux ? C'est tout ce que je mérite. » Même sans savoir ce qu'il voulait réellement, Woody, il insistait. C'était plus facile de rejeter Elias, actuellement. Autrement, il ignorait ce qu'ils pourraient bien se dire. Le silence était préférable dans ce contexte. Il voulait être seul. Ça évitait les confrontations. Ça évitait que la mort de leur mère devienne trop réelle, trop concrète. Elias se rapprocha du trentenaire. Woody retint ses larmes en entendant les paroles de son jeune frère. Il avait raison. « Je sais. C'aurait dû être moi, pas elle. Elle l'aimait tellement, sa vie. Et moi j'en n'veux plus de la mienne. » C'était injuste, tellement injuste, et Woody aurait tout fait pour revenir en arrière et prendre sa place. |
| | | Invité | Sujet: Re: stones in the river bed (elias) Dim 8 Jan 2023 - 23:07 | |
| Je ne sais pas vraiment ce que j’attends de cette confrontation avec mon frère, je ne sais pas vraiment ce que j’ai envie de lui dire. J’en ai besoin, c’est tout ce que je sais. J’ai besoin d’être là. De ne pas faire comme si Woody n’était pas là, comme si nous ne risquions pas de le perdre comme nous avions perdu maman. Je n’étais sans doute pas le mieux placé pour venir. Nevaeh, sans doute, aurait mis plus de forme à cette discussion, elle qui savait si bien arrondir les angles, là où, moi, je les tranchait net, sans me soucier, parfois, des dégâts que cela engendrait. Mais ni Nev, ni Avery, ni notre père ne sont pas là, il n’y a que moi. Moi, face à ce frère qui me demande sans le plus petit ménagement, de placer un coussin sur sa tête. Une vive colère monte en moi, et je l’exprime, n’hésitant pas à évoquer notre mère, même si je regrette mes paroles aussitôt qu’elles franchissent mes lèvres. Je serre mon poing valide, fort, à m’en faire mal à la paume tant mes ongles s’enfoncent dans la chair. Je fais appel à des trésors de self-control pour ne par hurler à la figure de mon frère. — Tu peux pas dire des trucs comme ça…tu penses à Avery et Nev ? À Papa, ou même à Charlie ? Arrête d’agir et penser comme si t’étais seul sur terre, comme si on ne tenait pas à toi !
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4138 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: stones in the river bed (elias) Sam 14 Jan 2023 - 17:29 | |
| C’était justement en pensant à ses sœurs, à son père et à sa fiancée, que Woody en venait à se dire qu’il ferait mieux de mourir. Il les faisait souffrir, tous, depuis tellement longtemps. Pas aux mêmes niveaux. Pas des mêmes manières. Mais chacun-e avait souffert de l’entêtement de l’ancien sportif. Il n’en pouvait plus de traîner ce poids-là, Woody, et le décès de sa mère s’y ajoutait lourdement. Le pire des châtiments. « Bien sûr que j’y pense ! C’est justement pour ça ! » Avait lancé Woody, criant par-dessus son frère, l’entendant par la suite poursuivre qu’il ne pouvait continuer de penser et d’agir comme s’ils ne tenaient pas à lui. « C’est pas une question de ça. C’est pas une question de tenir à moi ou pas … J’fais rien de bien, Elias. Jamais. J’ai laissé la maladie bouffer tout ce qu’il restait de bon de moi. Si y’a déjà eu du bon, j’sais même plus … » Lâcha-t-il dans un murmure, vers la fin de son discours. Il soupira, ses lèvres inférieures tremblotant de chagrin. Il serra la mâchoire, avant de finalement capituler face à ses sanglots. « J’m’ennuie déjà tellement d’elle, Elias … Je peux pas croire qu’elle est morte … » Admit-il, la souffrance jaillissant de tout son être, la plaie béante et invisible s’étant cruellement ouverte sur ces mots. __________________________
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| | | Invité | Sujet: Re: stones in the river bed (elias) Mar 17 Jan 2023 - 12:30 | |
| Le ton commençait à monter, il ne nous avait pas fallu longtemps pour en arriver à ce point-là. Quand Woody et moi étions seuls dans une même pièce, cela finissait toujours comme ça. Woody protestait, et en réalité, c’était exactement la réaction que j’attendais. Non que j’avais prémédité notre entretien, j’agissais à l’instinct, mais je connaissais suffisamment mon frère pour anticiper ses réactions. Et une fois la colère exprimé, le reste suivi naturellement. Le parole de Woody me brisèrent le coeur, mais je savais qu’elles étaient nécéssaire. Il avait besoin de sortir ça de lui, même si cela me faisait mal, à chaque fois, d’entendre mon frère se dévaloriser. Lui que j’avais tant admirer, gamin. Sa voix se brise et ses larmes affluent. J’ai du mal à contenir les miennes lorsqu’il évoque notre mère. Machinalement je serre les poings, comme si ça allait suffire à contenir l’immense tristesse qui me submerge d’un seul coup. Je pourrais foncer sur ce lit d’hôpital et prendre mon frère dans mes bras pour laisser couleur toutes cette détresse mais c’est comme si une force extérieure me cloue au sol. Je ne bouge pas, j’en suis comme incapable. « Elle… » Ma voix se brise dans ma gorge. Je me mordre l’intérieur de la joue pour retenir mon émotion, en vain. « Elle me manque aussi. » Un silence aussi lourd qu’un enclume semble tomber sur nous. Je n’ose pas relever les yeux, fixant le sol, de peur de croiser le regard de mon frère. « On doit… » je me racle la gorge, avant de reprendre. « On a besoin d’être ensemble, Woody. Tous les quatre…on a besoin de toi. » Une nouvelle pause, cette fois l’air est moins dense, moins étouffant. « J’ai besoin de toi » je précise avec émotion.
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4138 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: stones in the river bed (elias) Dim 29 Jan 2023 - 0:53 | |
| Au diable les nouvelles résolutions des deux frères, d’enterrer la hache de guerre, de dresser le drapeau blanc entre eux. Les réconciliations n’avaient été que de courtes durées. Les vieilles habitudes de se quereller à la première opportunité avaient pris le dessus bien trop rapidement. Dans des circonstances comme celles-ci, pouvait-on s’imaginer autre chose ? Il était évident que dans des émotions aussi vives, les deux frères ne tiendraient pas bien longtemps dans la douceur. Cependant cette fois, la colère ne semblait pas être forcément dirigée vers l’un et l’autre. Ils exprimaient leur tristesse à travers ces cris. Et la carapace de Woody finit par se fissurer, puis à craquer jusqu’à l’ouverture. Il laissa s’échapper, dans un torrent de mots désolants, tout ce qu’il pensait de lui, de ce qu’il méritait - c’est-à-dire bien peu. Et à quel point il s’ennuyait déjà de leur mère, à qui il avait l’impression d’avoir volé la vie. Les larmes roulaient le long des joues de l’aîné de la fratrie, c’était la première fois que les embâcles lâchaient complètement. Elias se tenait à distance, droit et immobile comme une statue, les poings serrés. Woody distinguait à peine ces détails à travers ses larmes, mais il la sentait, cette distance. « J’ai besoin de toi aussi, Elias. » Finit-il par admettre, incapable de lui demander de mettre fin à cette distance, mais le sous-entendant. « J’vais avoir besoin d’aide, Elias. Il faut que ça arrête. Il faut que ça change. » Qu’il change. Et ça ne se ferait pas du jour au lendemain. __________________________
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| | | Invité | Sujet: Re: stones in the river bed (elias) Ven 17 Fév 2023 - 23:51 | |
| Cette distance qu’il y a entre nous depuis des années est douloureuse, pour Woody comme pour moi, mais elle est familière. On a apprit à vivre avec, à apprivoiser cet état, à composer avec. C’est presque devenu normal, quand bien même elle nous déchire le coeur à chaque fois qu’on se trouve, mon frère et moi, dans une même pièce, et qu’on laisse cette distance prendre toute la place. Comme un parasite qui prend ses aises. Pourtant, aujourd’hui, je n’en veux plus. Elle est devenue trop lourde, trop encombrante et j’ai la sensation qu’un poids vient de s’ôter de mes épaules lorsque Woody abaisse ses barrières. Cette fois-ci il ne me met pas à l’écart. Il ne me force pas à le regarder se détruire sans que je ne puisse rien faire. Cette fois-ci, il me demande de l’aide. Mon coeur tambourine dans ma poitrine tandis que je relève les yeux, cela me fait mal de voir mon frère comme ça, de voir la souffrance se dégager de lui. Très vite, je réduis la distance qui nous sépare et vient l’étreindre, me penchant sur son lit. Des torrents de larmes coulent sur mes joues, tandis qu’enfouis mon visage contre l’épaule de mon ainé. « Je te lâcherai pas » je promet alors entre deux sanglots.« On va traverser ça, j'te promets. »
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4138 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: stones in the river bed (elias) Mar 28 Fév 2023 - 17:26 | |
| Face à son frère désemparé, face à son aîné en larmes, en détresse complète, Elias brisa finalement la distance entre eux. Il vint l’étreindre, la douleur de l’épaule cassée de Woody irradiant d’un coup mais il n’en ressentait même plus tant que ça la souffrance, il ne savait surtout pas comment la distinguer de celle qu’il ressentait en-dedans de lui, en fait. Son jeune frère vint enfouir son visage dans son épaule gauche, celle qui était encore fonctionnelle, pendant que Woody fixait le plafond, ses larmes continuant de ruisseler sur son visage. Entre deux sanglots, son frère lui promit qu’il ne le lâcherait pas, qu’ils traverseraient ça ensemble. Le trentenaire renifla. « J’sais pas par où commencer, Elias … Pour m’en sortir vraiment … » Son frère se redressa, afin de poursuivre ce coeur-à-coeur, sans doute le plus honnête de toute leur vie. « J’ai l’impression qu’à chaque fois que j’veux faire mieux, qu’à chaque fois que je veux changer … I fail terribly. » Les derniers jours n’en étaient qu’une énième confirmation. Son attitude fermée envers Charlie aussi. Il s’était si longuement emprisonné dans cet entêtement, dans cette négativité, Woody, qu’il avait du mal à se voir autrement. À ses yeux, c’était tout ce qui restait de lui-même : le mauvais, l'exécrable. __________________________
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| | | Invité | Sujet: Re: stones in the river bed (elias) Mer 29 Mar 2023 - 17:10 | |
| C’est la seule chose que je suis en mesure de lui promettre. Ne pas le lâcher, l’épauler du mieux possible, être avec lui, l’aider à se relever… Il m’a rarement laissé faire par le passé, aujourd’hui, il semble disposer à me faire entrer dans sa bulle, à demander de l’aide, je ne compte pas le laisser sur le carreau. C’est mon frère. Quelle que soit la douleur que j’éprouve aujourd’hui, Woody reste mon frère ainé, et je sais qu’il n’est coupable de rien. Je sais aussi qu’en plus de sa convalescence physique, il va devoir se relever psychologiquement parlant aussi, et le chemin risque d’être long et semer d’embuches. J’étreins mon frère ainé alors que l’émotion me gagne petit à petit, je laisse couler mes larmes sans les retenir. Il se confie, et ça me brise le coeur. S’il savait que je le vois toujours, moi, comme cet homme invincible qu’il a toujours représenté à mes yeux. « You won’t fail me » je souffle sans rien pouvoir ajouter de plus. Pardon du delai On peut clôturer ici si tu veux
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