Let me show my place and cook for you | Nirvana

Lors de notre première rencontre suite à mon retour, Nirvana et moi avions échangé un baiser avant qu’elle ne s’enfuie, me laissant seul sur la plage à observer le paysage. Je m’étais posé pas mal de question sur son départ précipité, bien qu’elle m’ai dit ne pas m’en vouloir, je ne pouvais m’empêcher de me demander si je n’avais pas été trop brusque ou trop rapide. Après tout, il y avait quatorze ans qui nous séparait, nous avons changé depuis tout ce temps. Alors je me suis promis de faire plus attention la prochaine fois, de ne pas essayer de l’embrasser encore et en gardant une distance raisonnable.

Entre nos pratiques, nous avons commencé à échanger plus régulièrement par message texte. J’ai l’espoir que notre relation redeviendra ce qu’elle était, mais je ne veux pas brusquer la rousse, ne sachant pas ce qu’elle pense réellement de tout ça. Sauf que c’est pas toujours évident, la danse créant pas mal d'occasions de se rapprocher.

Nous avions justement une pratique aujourd’hui et celle-ci tirait à sa fin. Après un dernier porté je la repose et satisfait de notre pratique j’arrête la musique avant d’aller prendre ma bouteille d’eau et d’en avaler une grande lampée. Je regarde la rousse faire la même chose et je lui fais un grand sourire. « As-tu quelque chose de prévu ? Tu m’as dit la dernière fois que tu serais curieuse de goûter à ma cuisine et comme j’ai maintenant mon appart… je crois que ce serait un bon moment, à moins que tu sois déjà occupé! » Je n’en reviens pas de l’avoir proposé, je sens le rouge me monter aux joues, mais je ne dirais pas non à passer un petit moment avec la demoiselle.

Depuis la dernière fois, le cerveau de la belle rouquine au caractère flamboyant, ne cessait pas de tourner. En rond, en carré tout sauf correctement. Cette entrevu avec Hudson, avait bouleversé bien des choses, de façon plus forte qu'elle n'aurait pu le croire en le voyant sur les bancs lors du cours. Ce baiser.... Bon sang, ce baiser ! Sérieusement, est-ce que c'était normal qu'après tout ce temps, il lui fasse encore plus d'effet ? Non ce n'était pas normal et elle le décrétait haut et fort, dans sa tête. Pas tout haut, parce que ce serait un peu bizarre quand même. Quoi que, pas plus bizarre que de se retrouvé aussi proche de lui lors des entraînements, alors qu'ils gardaient leurs distances en dehors, d'un commun accord. Ce qui n'était pas simple. Pas du tout simple. Vraiment. Alors lorsqu'à la fin du porté elle retrouve la terre, elle s'en allait vite prendre une serviette et sa gourde d'eau citronnée.  « On a géré hein ? Je trouve qu'on a de plus en plus l'âme de la musique.  » Bien évidemment, ils allaient bossé pour que le résultat soit plus que bien. Hudson venait lui offrir une demande qu'elle aurait du mal à refuser. Un repas fais par lui. « Oh mais oui ! Mais c'est génial !  Tu dois être content ! » Devant les joues du brun qui prenait une teinte rouge, un sourire en coin venait sur ses lèvres. Elle passait vers lui en le regardant.  « Ce n'est pas tous les jours qu'un homme me propose de me faire un repas, alors je ne dis pas non. » Enfilant la serviette autour de son cou.  « Mais avant je vais prendre une douche au vestiaire, c'est bon pour toi ?  » La bonne solution pour faire partir un peu le stress de se retrouver seuls chez lui.

Les années n’ont vraiment rien changé, même si j’ai été longtemps sans la voir. Cette impression de désirer, le souvenir que j’avais d’elle n’ont fait qu’accentuer ce besoin de la revoir. Elle n’est plus la jeune fille inexpérimentée de mes souvenirs, mais je ne suis plus non plus ce jeune garçon qui ne connaissait rien à l’amour. Elle a été longtemps dans mes pensées et je peux, je crois, affirmer qu’elle n’a jamais vraiment quitté mes pensées. Nous avons convenu de nous tenir à distance autant que l’on pouvait en dehors des pratiques, mais durant celles-ci, la proximité était obligatoire et notre entente s’y reflétait. C’est un peu un soulagement que de finir la pratique, de pouvoir reprendre nos esprits. « C’est de mieux en mieux à chaque fois en effet ! » Ce n’est pas encore à mon goût, mais je crois qu’on arrive à quelque chose. Je lui propose de venir manger chez moi, maintenant que j’ai un appartement et que je suis installé je peux me permettre de linvité. Je hoche la tête pour lui signifier que je suis content pour l’appartement et qu'un sourire se dessine quand elle accepte. Je passe ma serviette sur mon visage. « Parfait alors, je vais en profiter pour en prendre une aussi ! » Je reprends mon sac de sport et me dirige vers le vestiaire réservé aux hommes. Je prends le temps de me laver bien comme il faut aussi terminant à l’eau froide pour reprendre mes esprits. Puis j’enfile un jeans et un t-shirt noir ainsi que mes éternels converses. Une veste et je vais attendre Nirvana pour qu’on puisse se rendre chez moi. Je suis encore à pied, mais je n’habite pas trop loin du coup. Nous marchons, parlant de chose bien futile, essayant autant que possible de ne parler de rien de personnel ou intime, ne sachant pas la réaction que l’on peut avoir. Rendu à mon immeuble, je lui indique où elle peut accrocher son vélo et je monte pour aller à l’étage. En ouvrant la porte de mon appartement, petit mais confortable. « Bienvenue chez moi ! »

Nirvana avait juste l'impression de retomber dans le passé avec lui. Elle avait du mal à savoir gérer ses émotions, comme toujours finalement, mais plus encore. Les échanges de regards ne trompaient personnes. Mais la rousse se persuadant qu'il n'y avait rien, que ce n'était qu'une histoire de l'adrénaline des retrouvailles qui avait rendu leurs lèvres collés. L'adrénaline et rien d'autre. Oui voilà ! Le pire dans toute cette histoire ? Ne pas savoir ce qui se passait dans la tête de Hudson. Ils s'étaient mis d'accord, sauf qu'au fond, ils n'en avaient pas vraiment parlé. Et là, il l'invitait chez lui ? Il allait la rendre folle. Si ce n'était pas déjà fait.... Rarement un homme lui proposait un repas fait maison. C'était peut-être la première fois, et puis, cela n'engageait à rien d'accepter.  « J'essayerais de ne pas être trop longue alors.... On s'attend dehors. » Dernier regard et chacun de leurs côtés ils partaient sous la douche. La veille elle avait lavé ses cheveux alors pas besoin de le faire maintenant, surtout qu'elle y passerait trop de temps vu la longueur et l'épaisseur de sa tignasse. Bref. Sous l'eau brûlante qui rougissait sa peau de rousse, elle se l'avait par l'occasion, des ses pensées. En sortant elle remettait sa tenue d'avant le cours, sa jupe vert émeraude, son petit haut noir et son gilet favoris, avec des cerises, nicher dans une brocante. Puis elle allait le retrouver dehors, la lueur du soleil couchant sur son visage, lui rappelait cette soirée où ils s'étaient laissé aller. Se mordant l'intérieur de la joue pour ne pas flancher, ils commençaient le chemin. Elle guidant son vélo, mais marchant à pied à côté. Chacun d'un côté du vélo, une bonne distance.  « Heureusement que je te connais, sinon j'aurais pu avoir peur pour ma peau. » Disait-elle en riant un peu nerveusement. Défaut de formation professionnelle. Les vidéos de trues crimes avaient de quoi rendre parano des fois. Seulement avec lui, il n'y avait aucune once de peur. Une fois à son immeuble, elle posait son vélo dans un coin et le suivait jusque chez lui, timidement en dedans, mais sur en apparence extérieur.  « Woh c'est super beau, tout sauf une garçonnière ! » Ce qui n'avait rien d'étonnant. Il avait du goût.  « J'aime beaucoup les poutres et il n'y a pas de double sens ! Juste que c'est beau et cosy enfin, bref. » OK, elle s'enfonçait là non ? Nirvana posait son sac sur le canapé plein de coussins, remplaçait une mèche derrière l'oreille.  « J'ai le droit à une visite des lieux ? Ou sinon, je peux t'aider à quelque chose ?  » Tourner en rond, autour du pot. C'est bien.  

Si seulement tout pouvait être facile, mais la vie est remplie d’embûche et d’obstacles j’ai créer cette distance entre la belle rousse et moi en quittant pour une ville a presque deux mille kilomètres d’ici, pourtant, malgré cette distance, je n’ai jamais cessé de penser à elle. Maintenant, on apprend à se connaître de nouveau, à connaître les adultes que nous sommes devenus. Cette invitation à venir chez moi est venue spontanément, mais je ne sais pas si c’est une bonne chose, si nous saurons garder cette distance qui est si difficile à maintenir entre nous. « Parfait à tout à l’heure ! » Je lui fais un grand sourire et je quitte de mon côté. Je me lave tout entier, les cheveux compris, il faut quand même que je sois un joli garçon pour elle. Rincer à l’eau froide, j’ai l’impression que ma peau est vivifiée et je me sens beaucoup plus réveillé, malgré les heures de pratique qu’on vient de faire. Je ne l'attends pas trop longtemps dehors, elle est magnifique encore une fois. Heureusement qu’il y a le vélo entre nous, ça m’aide à garder une certaine contenance, pourtant j’ai l’impression de sentir quelques effluves de son nettoyant pour le corps. « C’est vrai que tu pourrais une cible facile qui sait je suis peut-être un tueur en série et que j’ai quitter Sydney parce que j’étais sur le point de me faire repérer ! » Je ris, mon humour de merde, mais ça détend l’atmosphère non ? Parce que sinon on risque d’être trop tendu, tant qu’on est pas dans un sujet plus sensible ou sérieux, on arrive à plutôt bien se tenir. J’ai l’impression qu’on nage à contre-courant pour se repousser alors que clairement on s’attire encore autant. Je la fait entrer chez moi et je m’appuie contre la porte, la laissant découvrir le premier coup d’œil. Je ris quand elle parle des poutres, j’avais quand même compris. « Je te fais faire le tour, ensuite tu pourras te détendre si tu veux. » Nous sommes dans la pièce principale, donc je lui montre la cuisine évidemment, le petit coin servant de salle à dîner et le salon. Il y a une porte derrière la cuisine qui est la salle de bain et nous traversons le salon pour aller dans la dernière pièce. « Et voici ma chambre ! Si tu t’assois dans le lit, je ne suis pas certain que tu arrives à te relever et je ne suis responsable de rien ! » C’est très blanc chez moi, la seule couleur autre que le gris c’était le verts j’aime beaucoup le vert. « Tu as des allergies ? J’avais en tête de faire un pad thaï aux crevettes, mais j’ai aussi du poulet si tu n’aime pas ! » Je reste dans le cadre de porte toujours, dès qu’elle me répond je vais à la cuisine pour sortir ce dont j’ai besoin. Je fais une préparation pour ma semaine dès que je sors des courses, mes légumes sont donc déjà coupés et j’ai tout ce qui me faut à portée de main. J’enlève ma veste que j’accroche sur l’un des dossiers de chaises.

Son sourire, ses petites fossettes qui se creusaient lorsqu’il le faisait, cela avait tendance à la faire fondre de l’intérieur. Il la destabilisait. Elle qui ne se laissait jamais perdre pied, sauf si c’était de son propre-chef. Lui, il avait ce pouvoir attractif. Du genre sur lequel elle n’avait visiblement aucuns contrôle. Alors la douche était une bonne idée, bien que rapidement, ils se retrouvaient dehors, les regards se croisant un bref instant, histoire de ne pas trop se noyer dans ses beaux yeux. Bien vite, Nirvana blaguait nerveusement sur le fait qu’il pourrait très bien être un tueur, si elle ne le connaissait pas. « Une cible facile ? Tu sais, je sais me défendre et j’ai toujours du spray dans mon sac ! » On est jamais trop prudente lorsqu’on est une femme. Enfin, pour les hommes aussi hein, mais c’était beaucoup plus courant dans le sens inverse. Elle rigolait doucement à sa boutade. « Pas possible. Déjà, tu es trop gentil, même tuer un insectes t’aimes pas et puis surtout, je serais au courant avec mes vidéos ! » Il n’avait jamais montré de méchanceté et c’était bien une chose que la jeune femme appréciait chez lui. Son humour aussi cabossé que le sien aussi, au moins, entre humour cabossé, ils se comprenaient. En passant derrière lui pour le suivre dans son appartement, son odeur venait dans son nez, n’aidant pas à sa nervosité grandissante. Se retrouver seuls tous les deux dans son appartement, était-ce une bonne idée, alors qu’ils tentaient de garder leurs distances ? Non, sans doute pas, mais maintenant, il était un peu tard pour faire demi-tour. Complimentant la décoration qui était bien plus travailler qu’elle ne l’aurait cru, il finit par lui faire faire un tour de son cocon. Terminant par sa chambre…. Ok, est-ce qu’il sait à quel point elle avait du mal déjà ? Elle lui lançait un regard pleins de sous-entendu. Ben oui, terminer la visite par la chambre, portait à confusion. Non ? Ou c’était elle ? « J’avoue qu’il a l’air très confortable…. » Se mordant la lèvre inférieur en tournant la tête loin de la sienne. « C’est le genre de lit comme dans les hôtels, tu sais quand tu ouvres la porte et que tu vois le lit tout bien fait qui a l’air super confortable et que t’as qu’une envie, sauter dedans en mode étoile ! » C’était exactement ce qu’elle avait envie de faire. Elle rigolait et le suivait dans le coin cuisine, secouant la tête de gauche à droite, s’appuyant contre une colonne en bois. « Non, pas d’allergie, heureusement. Et toi ? Que je sache pour la contre-invitation. » Oui, il allait falloir qu’il vienne chez elle aussi. « Des pads thaï ?! » Se rapprochant du plan de travail toute contente. Oui, la nouriture avait cet effet sur la rousse. « Tu sais que tu vise tout pile ? J’adore ce plat ! Alors c’est parfait. » Faisant un petit sourire en coin. « Mais je me sens un peu inutile à te regarder faire…. Et si je mettais de la musique ? » Après son accord, Nirvana se branchait sur sa chaîne hi-fi et lançait une playlist au hasard. Tapant le rythme du pied, commençant bien sur à avoir envie de danser. C’était plus fort qu’elle. Il suffisait qu’une mélodie lui parle, pour que son imagination lui envoie des mouvements pour l’habiller. « Sun !! Je viens d’avoir une idée !! » Se stoppant dans ses mouvements balançant et venant vers lui. « Je crois qu’il faut qu’on change de musique ! Je ne sais pas, je l’ai eu dans la tête en même temps que cette musique et d’un coup je nous voyais danser dessus. Enfin, je te la fais écouter et tu me diras ce que tu en penses, ok ? » Le sourire de toutes ses dents, heureuse de sa trouvailles. Une fois la fin de la musique, elle l’observait, toujours avec ce sourire malicieux. « Alors, t’en dis quoi ? » 

Je me demande parfois ce qu’on serait devenu si je n’avais pas eu à quitter pour aller m'établir à Sydney. Si c’est avec elle que j’avais vécu mes premières fois, si nous serions encore ensemble après tout ce temps ? Je crois que c’est possible d’aimer la même personne toute une vie durant, je ne dis pas que c’est facile, mais c’est possible. Il n’y a qu’à voir de quoi nous avons l’air maintenant à nous forcer à prendre une certaine distance entre nous. Est-ce simplement qu’il nous restait quelque chose à vivre ensemble ou c’est encore de l’amour ? Un amour qui serait resté de braise durant quatorze ans ? « Même si tu sais te défendre, tu n’es pas bien grosse ni bien grande. C’est facile de te porter ! » Je ris, elle ne rendrait probablement pas la tâche facile mais je sais de quoi je parle, nous venons tout de même de pratiquer plusieurs porté ensemble. Elle se soulève facilement. « Dit comme ça j’ai l’air d’une petite chose fragile.  Tes vidéos ? Tu fais des vidéos ? Des Tik tok ou YouTube ? » Je la regarde l’air faussement choqué.  J’ai du mal à garder mon sérieux avec elle et notre humour étrange. Je suis loin d’être le genre de mec qui se prend au sérieux.  C’est quand même drôle que les deux on soit actifs sur les réseaux.  Puis nous rentrons chez moi, je n’habite pas loin du studio de danse, mais tout dans cette ville se fait à la marche c’est ce que j’aime d’une ville plus petite. À Sydney j’étais toujours dans le bus et j’aimais pas ce côté, mais on s’y fait. Je lui fait faire le tour de l’appartement et je me rends compte qu’en lui présentant ma chambre en dernier, ça donne une impression que je veux juste la mettre dans mon lit. Dans un petit rire, je lui pointe mon lit. « Tu peux, mais si tu le brise tu vas me devoir un lit ! » Je  retourne en terrain neutre, la proximité avec la jeune femme est beaucoup trop dangereuse. « Aucune allergie non plus, heureusement on mange tellement variés dans ma famille. » Avec un père cambodgien, une mère australienne, une sœur qui a vécu avec un chilien, disons que nous avons de l’ouverture côté culture. La réaction de la rousse ne peut que me faire plaisir, content de voir que j’ai tapé dans le mile. Je lui fais signe qu’elle peut en mettre de la musique et je commence à sortir tout ce dont j’ai besoin pour la cuisson. Je me concentre sur la musique en même temps que je commence la cuisson des aliments, écoutant bien le rythme et j’approuve. « Ouais j’aime bien, je crois qu’on peut faire quelque chose de sympa là dessus. Il va falloir revoir notre numéro par contre. Ça veut dire bien des heures à se voir encore… » Je la regarde du coin de l’œil, pour voir sa réaction. Le repas n’étant pas très complexe, j'avance rapidement. L’avantage de préparer ses aliments dès que l’on revient des courses et puis je peux impressionner la belle avec ma cuisine. « Si tu veux j’ai du vin au frais, du blanc qui s’accorde bien avec le plat. Pour ne pas avoir l’impression d’être inutile tu peux nous en servir ! » Je sors des coupes que je pose sur le comptoir.

« C'est facile parce que tu as pris pas mal de muscles monsieur ! » Bon.... Il n'avait pas tout à fait tord. La danseuse ne pesait pas bien lourd et serait facile à kidnapper. Mais elle se disait qu'avec l'adrénaline et l'envie de survivre, elle ne serait pas si simple à attraper. Enfin elle l'espérait et préférait ne pas savoir de quoi il en retournait dans la réalité. Elle se stoppait un instant pour le regarder, battant des mains devant elle.  « Ha mais non ! Je ne le disais pas du tout dans ce sens. T'es loin d'être quelqu'un de faible. » Mais elle n'allait pas lui faire trop d'éloges non plus.  « Oui, je fais des vidéos sur youtube. Des vidéos de Trues Crimes. Je sais qu'on peut le trouver bizarre.... Mais je ne le fais pas de façon tordu ! » Certains lui avait déjà fait la réflexion que c'était étrange, mais si elle le faisait, ce n'était que pour rétablir des vérité, ou pour essayer de résoudre des enquêtes.  « Donc tu vois, j'aurais sûrement entendu parlé de toi sinon. Ne me dit pas qu'avec tout ce temps, tu es devenu un psychopathe ? » Blaguant à nouveau. Pas possible. Il était trop gentil, dans le bon sens du terme. Le chemin jusque son bel appartement s'était fait rapidement, puisqu'il n'était pas loin du studio. Ce qui pouvait être pratique. Le beau brun lui faisait une petite visite guidée, qui donnait la note final sur sa chambre. Évidemment, pour détendre l'atmosphère un peu pesante, Nirvana n'arrêtait pas de parler. Un peu trop.  « Je crois que je vais pas prendre le risque ! Il est si bien rangé que j'ose pas !  » Elle n'était pas bordélique, seulement il y avait tant de bibelots partout, que tout semblait beaucoup plus chargé que ici. Donc elle le suivait dans la cuisine.  « Ha oui ? Dans la mienne c'était la même chose. C'est de là que vienne tes talents culinaire ? » Lui faisant un sourire. Ne sachant quoi faire d'autre que le regarder cuisiner, elle proposait de la musique et mieux encore, un changement pour leurs duos. Il y avait dans ses pensées, une mélodie qui collait bien. Même si il allait falloir faire quelques rectifications sur la chorégraphie. Des heures en plus ? Son cœur s'emballait un peu et ses yeux se détournait, stoppant tout mouvements de danses.  « Et alors ? » Le défiant du regard cette fois. Décidément, elle ne savait plus sur qu'elle fesses se mettre. De sa démarche sur, Nirvana allait dans le frigo pour attraper la bouteille de vin, tout en haut, et ouvrait la bouteille, prenant soin de servir les coupes telle une professionnelle. Une fois les coupes pleine, la séductrice allait lui tendre le verre, oubliant les distances.  « Il faut bien qu'on soit les meilleurs et qu'on déchire tout. Non ?  »  

Je hausse les sourcils avant de lever les yeux au ciel, s’il est vrai que ma musculature s’est pas mal développée, je n’ai rien d’un monsieur muscle non plus. J’ai plus ce qu’on peut appeler une musculature nerveuse, bien dessinée mais pas qu’un paquet de muscles qui n’arrivent plus à bouger normalement. En danse nous n’avons pas le choix d’être musclé, notre corps travaille tellement fort. « Je voulais dire quelqu’un de peu viril, mais merci je vais le prendre pour un compliment. » Dis-je avec un petit sourire satisfait sur les lèvres. Je ne savais pas qu’elle faisait des vidéos sur YouTube, ce n’est pas le réseau que j’utilise le plus, mais je me serais fort probablement abonné à sa chaîne si j’avais su. « Finalement c’est peut-être tok la plus psychopathe de nous deux ! Puis sinon, je suis peut-être un tueur en série qui n’a pas encore fait tant parler donc c’est peut-être pour ça que tu n'as pas entendu parler de moi. » Je ris en secouant la tête. « Mais non je trouve pas ça bizarre, je sais que plusieurs filles ont une passion pour le true crime. » Même moi je trouve ça intéressant ! Je ne suis pas celui qui regarde ce genre de documentaire toutes les semaines, mais je ne dis jamais non à en regarder un. Après le tour de l’appartement, on est devant ma chambre à coucher, je crois qu’elle est gênée ou mal à l'aise, je lui offre donc de sauter sur mon lit si elle en a envie. « T’as juste peur que mon lit t’avale et de ne plus pouvoir en sortir. Tu n’as pas à avoir peur de le dire ! » Je rigole avant d’aller à la cuisine. « Pas vraiment, ma mère m’avait un peu montrer avant que je partes à Sydney, mais j’ai surtout appris par moi-même quand je me suis retrouver en résidence. » Ma vie de jeune adulte je l’ai commencé seul, il a bien fallu que j’apprenne à me débrouiller si je ne voulais pas dépenser le peu d’argent que j’avais en restaurant ! Il y en a qui le faisait, mais j’aime bien cuisiner au final. Il y’a toujours de la musique chez moi, mais j’ai laissé Nirvana s’en charger et j’écoute la musique qu’elle propose et je crois que ça pourrait être bien, même s’il va falloir travailler fort pour être à temps, donc se voir plus souvent. « Moi je n’ai rien contre le fait de devoir te voir plus souvent, mais tu es tellement occupé! » Levant les yeux au ciel, je fais l’innocent un peu. Elle vient ensuite servir le vin à ma demande. Je peux sentir sa présence dans mon dos quand elle me sert ma coupe. Je la prend de sa main, prenant bien soin d’effleurer sa main au passage, puis je la pose sur la surface dure du comptoir. Je me tourne pour lui faire face et lui retire sa coupe des mains pour la poser sur le comptoir. Mes yeux se plongeant dans les siens, mes doigts effleure sa joue doucement, alors que l’autre se pose sur sa taille fine, effleurant sa peau au passage. « J’arrive pas à me concentrer quand tu es aussi près…. » Je murmure doucement.

À son tour elle haussait les yeux en direction du ciel. Comment pouvait-il croire ne pas être viril ? Il l’était et pas qu’un peu. Mais étant dans ce milieu, Il avait du recevoir des critiques. Nirvana en était sur. Déjà avant, il en recevait, et ses deux amies le défendaient. « Ne crois pas les dires des autres, tu es viril. » Et pas qu’un peu. Sinon, comment se falait-il qu’il lui fasse toujours à ce point tourner la tête ? « Hum oui, c’est plus plausible que ce soit moi, après tout, j’ai la chevelure du diable ! » Disait-elle en riant gaiement. « Soyons des psychopathes ensemble ! » Tournant un peu son visage vers le sien, l’air amusé. « Oh alors, c’est une passion féminine, je ne savais pas ! » Bon, il était vrai que la plupart des autres chaîne à ce sujet, étaient tenue par des femmes. Sans doute parce qu’elles sont plus facilement des proies pour l’homme et qu’il y a beaucoup plus de sales histoires à relater.

Une fois le tour finit, devant sa chambre, Nirvana se mettait à raconter un peu n’importe quoi, sans doute un peu perturbée, nerveuse. Elle avait oublié pour quelle raison ils avaient mis cette distance entre eux. Certains moment, cela lui paraissait idiot. Comme maintenant. « Quoi ? Ton lit est un genre de monstre ? Ok, tu m’as convaincu, je n’irais jamais dedans. » Rejoignant le rire de son compagnon de danse, décidant sagement de rester dans la cuisine, loin de tout confort. C’était vrai. Il était parti si jeune pour sa nouvelle vie, à Sydney, qu’il avait du apprendre tout seul la cuisine, le ménage et tout ce qu’un adulte fait. Seulement il l’avait fait à l’âge d’un adolescent. « Ce n’était pas trop dur ? » Demandait-elle doucement, voulant en apprendre plus sur tous les chapitres qu’elle avait pu loupé. Puis elle se laissé aller à quelques mouvements des plus discret, de simples balencements au rythme de la musique, avant qu’il ne lui propose de servir le vin. Pas sur que l’alcool soit une bonne idée, surtout dans un moment où il fallait garder le contrôle…. Mais pourquoi pas, ils n’étaient pas des sauvages. Si ? Non, normalement non. Que voulait t’il dire par là ? Que passer du temps avec elle ne le dérangeait pas, ou bien qu’il en avait l’envie ? Et puis pourquoi se poser autant de questions ? « Ha que veux tu, je suis une femme très demandé, il va falloir faire avec ! » Haussant les épaules, l’air faussement snob. Nirvana venait finalement lui tendre son verre, passant dans son dos pour lui donner. Mauvaise idée. Cette carresse sur sa main, lui donnait un frissons jusque le haut de la tête, pendant un instant, elle retenait son souffle. Comme si le retenir allait les sauver. Hudson réccupère les verres, les poses dans un coin, et se retourne face à Nirvana, qui n’osait, ou plutôt, n’arrivait pas à quitter son regard. Alerte, alerte, alerte ! Lui criait son cerveau. Ce qu’il était beau, surtout en prenant les devants de cette manière. Ok, il se pourrait qu’elle ait un peu chaud d’un coup…. Ses doigts taquinant sa taille la rendait totalement et complètement confuse, n’en montrant pas grand-chose sur son visage. « Alors ta solution c’est de venir encore plus proche ? » Venait-elle susurrer contre sa joue, ses lèvres rouge passant près de la peau de son cou, son front allant presque s’appuyer sur le siens, avant de prendre sa main, le faisant tourner sur lui-même, lançant une danse improvisée, pour éviter le pire. 

Ça fait quand même chaud au coeur, c’est vrai que j’ai souvent pu douter, qu’on s’est moquer de moi parce que j’aimais un sport qui normalement est plus féminin, surtout en mode contemporain. Pourtant, si on regarde le succès que j’ai pu avoir et le fait que je fais carrière en danse c’est que j’ai un talent. Je rougis tout de même sous le compliment et décide de baisser les yeux, n’osant pas la regarder jusqu’à ce qu’elle fasse un commentaire sur ses cheveux. “Ah ouais, j’avais oublié que les roux n’ont pas d’âmes…. ” Je dis ça sur le ton de la rigolade, moi je l’ai toujours trouvé magnifique Nirvana avec sa chevelure flamboyante. Je continue de rire quand elle propose qu’on devient psychopathe ensemble. “Je dis pas que c’est qu’un délire féminin, mais tu entends souvent les filles parler de ce genre de trucs. Les gars ont est mieux de se tenir à carreaux, vous savez comment cacher un corps sans laisser de traces.” J’avais des amies à Sydney qui étaient passionnées par ce genre de documentaire. Leur copain les trouvaient flippantes parfois quand elle se mettait à dire que le mec était idiot en laissant des traces d’adn de telle ou telle manière sur une scène de crime.

Nous avons l’air de deux adolescents prépubères qui ne savent plus agir l’un devant l’autre, racontant bêtises par-dessus bêtise pour éviter d’être trop près l’un de l’autre. Nous avions probablement l’air de ça quand on avait quinze ans. “Tu sais pas ce que tu manque pourtant…. ” Je me tape dans le front en me retournant, est-ce que je viens vraiment de dire ça ? Merde… Je voulais dire par son confort, mais là j’ai l’air de vanter mes talents au lit et puis qu’est-ce qu’elle va finir par penser ? Putain, j’suis mieux d’aller cuisiner et ne plus raconter de bêtise. Bref, une fois à la cuisine je me sens un peu plus dans mon élément et je commence à faire le repas pour nous deux. Je hausse les épaules. “C’est quand je suis allé à l'université que j’étais en résidence que j’ai commencé à cuisiner. Avant ça c’était plus un peu comme un pensionnat si on veut ? Du coup j’avais 18 ans et j’étais bien heureux de pouvoir manger ce qui me plaisait. Puis après j’ai eu à déménager pas mal, c’est pour ça que je n’aime pas quand c’est trop chargé. ” Fais-je en pointant l’appartement. Je lui propose de servir le vin alors que la musique résonne dans l’appartement. “J’imagine que je vais devoir prendre un numéro Madâme…” Que je réponds en exagérant le mot madame. Puis elle me prend par surprise en venant se poser dans mon dos, son parfum chatouille mes narines, je pose donc les coupes sur le comptoir en me retrouvant face à elle. Nous avons l’air hypnotisé l’un par l’autre, nous restons silencieux un moment, complètement obnubilé par les prunelles de l’autre. “Je ne vois pas en quoi c’est si mal… ” Je soupire avant qu’elle ne me fasse tourner, bien joué, elle a réussi à s’échapper de cette manière. “Laisse moi terminer de cuisiner si tu veux manger quelque chose de potable et tu peux aller t’asseoir bien loin sur le divan, comme ça y’a pas de risque. ” Je lui montre sa coupe et le divan. “Ça ne devrait plus être très long ! ”

Hudson n’avait aucunes raisons de douter de lui. De ce que Nirvana pouvait voir, depuis son retour, il était devenu un homme accompli. Épanoui. En revanche, son air timide lui, il était toujours présent. « Oui, c’est ce qu’on dit. Donc, attention à toi ! » Ce genre de rumeur, Nirvana n’y croyait pas du tout, en revanche, il lui arrivait d’en rire. « Tu n’as pas tord, on pense aux moindres détails. Vous êtes un peu plus…. Dans l’action ? »

En acceptant son invitation, une part d’elle savait que ce n’était sans aucuns doute, la meilleures des idées. En particulier après avoir danser un peu avant de venir ici. Là, il avaient juste l’air d’adolescents, qui passaient une soirée ensemble, pour la première fois. Ce qu’il disait, le montrait à la perfection. Elle riait en le voyant se taper le front, l’air exaspéré. « Ha oui ? Tu aurais donc des choses à montrer ? » L’air taquine. Bon, ce n’était pas son genre d’enfoncer le couteau dans la plaie, enfin, si en fait. Parfois c’était très amusant de le faire et Hudson étant très expressif. Ce qui rendait les choses encore plus drôle. Même si là, ils s’en trouvaient tous les deux dans un genre de gênes, saupoudrer d’une tension planant dans l’atmosphère. « Et donc, le pensionnant c’était bien ? Tu devais avoir un rythme intense. Oh que oui, comme je te comprends, ne pas avoir à manger du poulet frit, c’était une délivrance ! » Puis il parlait de la décoration qui restait épurée, surtout en comparaison à son appartement. « Déjà, tu as de la décoration, c’est une bonne chose ! Tu risquerais d’avoir peur si un jour tu viens me voir. » Le beau brun munit de son sourire si…. Waouh. Cependant, il avait raison sur un point. Le fait que son emploi du temps était vraiment chargée, voir un peu trop…. Mais n’étant pas professionnelle dans la danse et ne remportant pas assez d’argent, elle n’avait pas d’autre choix que de faire réceptionniste à l’hôtel. Puis finalement, cela lui plaisait assez. « Euh Madame ? J’ai une tête à ce qu’on me dise Madame ? Tu viens de me vieillir d’un coup ! » Rigolant. La première fois qu’on lui avait dit ce mot, Nirvana n’avait même pas su répondre. Tant le choc était grand. Elle finissait par servir les verres, qui bien rapidement furent mis de côté par Hudson prit d’un élan d’assurance, ce qui le rendait encore plus, ensorcelant. Le moindre contact, visiblement, avait le pouvoir de la rendre muette. Prise d’un long frisson, la rouquine avait vite trouvé une échappatoire, pour ne pas perdre pied au creux de ses bras. Il n’y avait pas de mal à passer du temps avec lui, si ce n’est que c’était dangereux. Se retrouvant puni sur le canapé, la rouquine croisait les bras sous sa poitrine, telle une enfant boudant dans son coin, le zieutant en fronçant les sourcils. « Alors parce que je te déconcentre, je suis prise pour une pestiférée ? Et bien, la galanterie n’existe plus ! » Prenant un air faussement offusquée. Avant de finalement tremper ses lèvres dans le verre de vin blanc, réfléchissant à la chorégraphie. Puisque là tout de suite, elle n’avait pas grand-chose d’autres à faire. Même s l’envie d’aller l’embêter la taquinait fortement…. Au lieu de cela, pour une fois, elle restait sage, ne bougeant pas, imaginant simplement mille scénarios possibles avec Hudson, qui décidément, ne voulait pas partir de sa tête. « Je t’emprunte la salle de-bain deux seconde ! » Sans attendre l’autorisation, Nirvana se précipitait dedans, et passait de l’eau froide sur sa nuque, finissant par se regarder dans le miroir. « Ok, reprends toi enfin ! »

Notre conversation n’a ni queue ni tête, nous disons absolument n’importe quoi quand on se retrouve seul et qu’on a pas de pratique. Je ne pensais pas qu’on se mettrait à parler des tueurs en séries, mais je me promets quand même d’aller faire des recherches pour trouver la chaîne de la belle rousse, curieux de voir le contenu de ses vidéos et aussi pour l’entendre me parler même quand elle n’est pas près de moi. Damn, je suis cheesy quand je m’y mets..

Oh my god… Je suis vraiment imbécile quand je m’y mets, je n’arrive pas à croire que j’ai pu dire ça en parlant de mon lit. Je dois avoir l’air du pire pervers de la terre maintenant en lui disant qu’elle ne savait pas ce qu’elle pouvait manquer dans mon lit. C’est sûr que je ne dirais pas non à l’amener dans celui-ci, mais ce n’est pas mon but premier. J’ai l’impression de perdre mon cerveau quand elle est trop proche de moi. En plus elle en rajoute et je ne sais pas comment ne pas perdre la face. “Non… non… oublie ce que j’ai dit. ” Les joues me brûlent et je refuse de me tourner pour ne pas qu’elle ne me voit comme ça. Nous sommes comme deux adolescents, qui rougissent à la moindre parole déplacée. Pourquoi mon coeur bat-il aussi vite putain. “En vrai, j’étais toujours occupé, je me pratiquais beaucoup me disant qu’à défaut d’être loin de chez moi, il fallait que ce soit pour une raison. Je crois qu’on pourrait dire que j’étais un peu trop sérieux. Il n’y a pas que du poulet frit non plus je te rassure. On devait quand même faire attention à ce que l’on mangeait. ” Je ris, continuant de préparer le repas. “Peur pourquoi ? C’est le bordel ?” Demandais-je en haussant un sourcil, je risque de me faire attaquer par des objets ? Pour le moment, je ne sais pas quand je pourrais aller chez elle, elle a un horaire plus chargé que le mien. Je me mord la lèvre, c’est dommage qu’elle n'ai pu devenir professionnelle et vivre que de sa passion. Je lui tire la langue, elle le méritait après m’avoir fait rougir comme ça tout à l’heure. “C’est que tu n’es plus la petite adolescente que j’ai laissé derrière.” Elle est loin d’être vieille et même que je trouve qu’elle est encore plus belle qu’avant, ses traits moins enfantin, son visage plus fin, moins poupin.

Il se passe quelque chose entre nous alors qu’elle vient de nous servir à boire, et tout vas si vite, je n’ai pas le temps de tout enregistrer, je sais que j’ai poussé ma chance un peu, mais ça valait la peine non pour voir son beau visage s’empourprer alors que ma main avait glisser sur le nacré de sa joue. Je lui demande ensuite d’aller s’asseoir sur le divan, sinon je risque de faire brûler le repas et je n’aurais plus rien pour l’impressionner. “Moh, tu y vas fort, pestiférée…. ” Je la regarde, ses bras croisés alors qu’elle boude. C’est vraiment mignon, mais finalement elle se redresse d’un bond et file vers la salle de bain. Je la regarde faire surpris alors que je suis en train de mettre les crevettes dans la poêle. C’était le dernier ingrédient qu’il manquait et je dresse les plats en attendant avant de mettre les crevettes sur le dessus. Posant les deux assiettes l’une en face de l’autre sur la table. J’approche de la porte de la salle de bain. “Tout vas bien ?”

Qu’il était drôle de le voir ramer au plus possible, après lui avoir sorti qu’elle ne savait pas ce qu’elle ratait, en ne testant pas son lit, ou autre chose…. Nirvana n’était pas bête, elle savait très bien qu’il ne parlait pas de choses perverses, il était juste un peu maladroit et elle s’en amusait un peu, juste un peu. Histoire de ne pas le rendre encore plus mal à l’aise, cette fois, elle ne continuait pas sur sa lancé et ne répondait rien, pour lui laisser faire retomber le rouge qui s’était emparé de ses joues. Ce qui lui laissait aussi le temps de se remettre elle-même de ses émotions. Parce que mine de rien, ils semblaient dans un état assez similaire. « Tu as donc été un élève modèle…. Sun un élève modèle ? J’avoue avoir un peu du mal à le croire ! » Lâchant un petit rire. Eux qui faisaient toujours des conneries, qui rendaient la vie dure aux professeurs. Bon, il faisait aussi de sa passion une réalité, elle supposait donc que c’était une motivation plus que suffisante à se dépasser. « J’espère que tu as toujours un peu le goût du risque ? » Lui lançant un regard, où l’on pouvait presque voir le défi. « Non le poulet frits, c’était dans ma famille…. Un repas qui revenait un peu trop souvent. C’est à cause d’eux que j’ai du adopter les joggings jusque tard ou tôt. » Elle réfléchissait, ce n’était pas vraiment du bordel, ou alors, un organisé. C’était surtout qu’il y avait tout pleins de bibelots, de décorations, un peu partout. Sans doute un syndrome d’accumulation, à force de n’avoir presque rien eu pendant des années. « Je dirais pas du bazar, juste…. Beaucoup de décoration ? » Grimaçant un peu. En parlant d’emploi du temps bien chargé, un doute planait sur la journée du lendemain….  Normalement, c’était sa journée de repos, enfin repos, est un grand mot, vu les entraînements. Et puis, il fallait aussi passez à la maison des Buckley, problème de fuite, donc la rouquine allait y aller pour tenté de régler le problème. Ce n’était pas une pro, mais quand on grandit avec des Parents drogués, pas le choix que d’apprendre à se débrouiller seul. Elle et son grand-Frère étaient un peu comme un couteau suisse, pouvant servir dans pas mal de situation. Nirvana riait devant Hudson qui la chariait en lui tirant la langue. Madame, et puis quoi encore ? « Toi non plus. Je dois dire que tu as pas mal changé…. »

Parfois, des situations lui échappait. Comme celle-ci. Pourquoi s’amusait-il à se jouer de cette proximité entre eux, à venir narguer son coeur et ses joues ? Dans quel but ? Ne devaient-ils pas garder leurs distances, le temps de réapprendre à se connaître ? Au final, elle ne savait pas vraiment si c’était pour cette raison. De toute façon, de sa main, il avait balayait toutes ses convictions. Le forçant à faire un tour sur lui-même, elle balayait ou tentait de le faire, cette tension. Finissant renvoyé sur le canapé, loin de lui, le plus possible. « C’est toi qui dit que j’y vais fort ? Tu me répudie le plus loin de toi, sur le coin le plus éloigner du canapé. Alors de nous deux…. Je pense que c’est toi qui y vas fort. » Le narguant de son petit sourire narquois. Cependant,  il avait raison. Il ne fallait mieux pas prendre de risques et bien qu’elle soit complètement d’accord, dans le fond, elle était un peu vexé. Décidément, cette fille ne savait pas ce qu’elle voulait. Lui ? Non. Trop de risques de souffrir. Oui mais, ses yeux ne mentaient pas, ils ne le quittaient quasiment pas. Ses muscles se dessinant au grès de ses mouvements, c’était hypnotisant et Nirvana décidait de prendre la fuite, se passer un peu d’eau fraîche. Jusqu’à ce que la voix de la source de ses tourments ne s’élève de derrière la porte. Soufflant un coup, elle se recoiffait et sortait, se retrouvant face à lui, L’air sur. Alors qu’au fond, elle n’en menait pas large. « Oui, ne t’en fais pas. Je crois qu’il faut que j’arrête l’alcool pour ce soir. » Quelle excuse. Waouh. C’est minable. « En fait, je ne sais pas si tout va bien. Tu…. Tu es déconcertant, t’en a conscience ? On dit de rester éloigné et toi tu joue les jolies coeurs. À quoi tu joue ? Je ne comprends plus rien. Et puis non, oublie ce que je viens de dire ! Allons déguster ton plat qui sent merveilleusement bon. » Lunatique ? C’est un euphémisme. Un dernier regard sur lui en levant la tête en l’air, avant de retourner au salon, un couloir, c’est bien trop étroit.

”Je n’avais pas d’amis quand je suis arrivé à Sydney, vous n’étiez pas là Alexis et toi. Tant qu’à être là-bas pour réaliser mon rêve, je voulais me donner à fond ! ” C’était ma motivation première et puis dans cette école, il y avait tant de gens talentueux, je devais montrer que j’étais là pour les bonnes raisons et que j’étais vraiment doué. Il y en avait qui était dans cette école depuis de nombreuses années déjà, je devais m’assurer d’atteindre le niveau supérieur. Heureusement, j’ai su faire ce qu’il fallait pour me faire remarquer. Je lui fais tout de même un sourire avant d’hocher la tête. “Je n’ai pas dit que j’étais devenu un saint, t’en fait pas. ” Puis je pince les lèvres, parfois j’ai tendance à oublier que cette jeune femme a eu une vie compliqué dans sa famille, on a tendance à l’oublier quand on voit son énergie solaire et ses manières assurés, au fond, elle est plus fragile que ce qu’elle ne montre. Ça doit lui faire du bien d’avoir son chez soi, d’avoir un endroit à elle toute seule et en entendant la description de son appartement, je peux comprendre qu’avec le peu qu’elle a eu, elle aime bien avoir un espace rempli, des choses qu'elle a choisies elle-même. Au contraire, moi qui ai eu l’habitude de vivre avec des gens, d’avoir jamais manqué de rien, même si je n’ai jamais vécu dans l’opulence, je préfère les endroits aérés, sans être surchargé pour ne pas avoir l’impression d’étouffer. “Je peux voir, promis, je ne passerai pas de commentaires si tu m'invites un jour. ” Je roule exagérément les yeux, j’espère qu’elle m’invitera, mais je ne suis certain de rien, ne sachant sur quel pied danser devant la jeune femme. Nos vies ont tellement changés, nous avons des responsabilités maintenant, des comptes à rendre, des contrats… Elle a un job, en plus de sa chaîne youtube, plus la danse et sa famille, ça en fait des choses à rentrer en vingt-quatre heures. “On a tous changé… On ne pouvait pas rester adolescent toute notre vie non ?”

Nous avions convenu de prendre le temps de réapprendre à se connaître, de bien faire les choses. Mais parfois, ça me semblait compliqué, j’avais du mal à me tenir loin d’elle, j’avais envie de faire fuck les convenances et de sauter des étapes, mais je ne savais pas quand il fallait ou quand il ne fallait pas le faire. Nous avons été sages depuis ce baiser sur la plage, bien que j’ai envie de reprendre l’expérience, de recommencer. Je ne l’ai pas invité explicitement pour ça, mais j’espère qu’on pourra en parler un peu, voir comment les choses vont entre nous, pas juste rester en surface, parce que l’on apprend rien si on ne parle pas plus non ? Je penche la tête pour la regarder à l’autre bout du divan. “Faut pas le prendre comme ça, c’est que tu me fais per… tu sais très bien ce que je veux dire… Ça commence à être compliqué cette histoire. ” que je dis en retournant à ma tâche. Je la laisse filer vers la salle de bain alors que je fais les dernières touches du repas, plaçant les plats sur la table, je vais m’assurer que tout va bien pour elle. Me retrouvant face à elle lorsqu’elle ouvre la porte, je retiens mon souffle sans m’en rendre compte. Je penche la tête sur le côté… elle a à peine trempé ses lèvres dans son verre… Je joue les jolis coeur ? Déconcertant ? Je sais que nous avons convenu ensemble de… Mais ? Je la regarde filer vers le salon. Je ne suis plus certain d’avoir envie de jouer, de prendre le temps de bien faire les choses, clairement, je n’arrive pas à me la sortir de la tête. Je retourne vers le salon également et je prends place à l’une des extrémités de la table. “Combien de temps on va continuer de faire semblant Nirvana ? On le voit bien non qu’on a du mal à se repousser ? On prend notre temps pour quoi et pour qui ? Pour les autres ?”