ne me demande pas ce que nous réserve l'avenir, j'sais pas - ariane

Depuis que j'étais arrivée à Bowen, je suivais le conseil de Will à la lettre : chaque jour à la fois. C'était de loin le meilleur conseil que j'avais eu de sa part. Il avait bien compris la tempête dans laquelle je me trouvais, j'étais vraiment perdue et là, depuis quelques jours, j'commençais enfin à me bouger vraiment. Parce que j'pouvais pas rester éternellement enfermer chez lui. Il fallait que j'me trouve du travail et accessoirement un appartement. J'pouvais pas indéfiniment resté chez lui. Ca me troublait d'l'avoir près de moi. Ca remuait beaucoup de ressentis, de souvenirs et j'essayais de pas trop me perdre dans ses yeux, quand on discutait. C'était assez épuisant, au quotidien, de lutter contre l'envie d'me blottir dans ses bras. Alors la journée, quand il n'était pas là, je soufflais un peu. Ce matin, j'avais reçu un message d'Ariane. Je l'avais rencontré lorsque j'étais encore à Seattle, il y a déjà quelques temps. On avait tout de suite accrochée toutes les deux. Notre relation, au départ, elle était professionnelle mais très vite, on avait continuer à se parler, et on avait lié un truc vraiment spécial toutes les deux. J'en avais pas beaucoup des vrais amis, mais Ariane assurément, elle faisait partie de ceux là. Elle s'était beaucoup inquiétée pour moi quand le scandal de mon père avait éclaté. J'l'avais rassurée, lui disant que je m'éloignais un peu de Seattle, et m'installant à Bowen, pour quelques temps. Elle savait bien que c'était parce qu'il y avait Will, que j'allais là bas. Il avait été tellement adorable avec moi. Le message d'Ariane il m'avait fait un peu tiqué. Elle m'annonçait qu'elle était à Bowen, elle aussi, et qu'il fallait absolument qu'on se voit, rapidement. Un grand sourire s'affichait sur mon visage. J'lui avais répondu dans l'instant, super heureuse de savoir qu'un visage connu et une vraie amie se trouvait aussi ici. Même si je me demandais bien pourquoi elle était là, elle aussi. Mais ça allait me faire un bien fou de la revoir. Alors, on avait convenu qu'on se retrouvait le soir, chez elle, dans son p'tit appart. J'avais attendu toute la journée, faisant presque semblant de chercher un travail. J'paressais un peu, sur ce plan, j'crois que j'avais besoin de temps, avant de trouver ce que je pouvais faire de ma vie. J'étais passée au centre ville de Bowen, pour la première fois, toute seule, pour y trouver un joli bouquet de fleurs à offrir à Ariane. Et j'me retrouvais à frapper à sa porte, à l'heure convenue. J'étais assez excitée à l'idée de la retrouver. Ariane, elle avait ce don, cette énergie, pour me faire me sentir vivante, galvanisée. J'tenais le gros bouquet de fleurs colorées dans les mains, et j'attendais, le sourire bien en place.

@Ariane T. Lerkinson

Pourquoi sa vie toute tracée volait en éclat comme ça ? Ariane avait envie de se taper la tête contre les murs tellement tout partait en sucette. Cependant, une petite notification sur son téléphone la fit sortir de sa torpeur. Poppy. POPPY ! Aussitôt, elle pianota sur le smartphone un peu passé d'âge et lui signifia son urgence absolue de voir la jolie rousse dans les plus brefs délais. Elle avait bien besoin d'une amie de longue date pour se plaindre et surtout de savoir comment se portait la jeune femme. Elles s'étaient rencontrés lorsqu'on avait mandaté Ariane pour écrire un papier sur un jeu vidéo sportif. Au début, la journaliste avait trainé des pieds puis... Elle avait rencontré Poppy. Cette fille était incroyable et en un clin d'oeil, elle était devenue une vraie amie chère au coeur de la blonde.

Elle s'était vraiment inquiétée lorsqu'elle avait appris le bordel dans lequel la famille de la rousse était et elle allait enfin pouvoir voir de ses yeux l'état de son amie. Alors, aussitôt, Ariane lui demanda de la retrouver dans son appartement chausse-pied pour passer la soirée ensemble et papoter comme deux copines se racontant les potins. Même si, en vrai, elle avait un peu peur d'annoncer aussi à la rousse qu'elle avait fait une grosse bêtise pendant son séjour à Paris. Ariane avait prit une douche rapide et avait enfilée un débardeur qui laissait apercevoir son ventre si on était observateur ainsi qu'un short en lin large. De quoi être confort. Alors, excitée comme une puce, elle courut presque pour ouvrir à son amie en entendant la sonnerie. « POPPYYYYYYYYY !!!!! » Ariane lui sauta au cou, tant pis pour les fleurs et la serra contre elle tendrement, les larmes aux yeux. La blonde se reprit, observa les fleurs avec la bouche en forme de o, surprise avant de l'entrainer dans son appartement et de bien fermer la porte derrière elles.

« Oooh je suis si contente de te voir !!! Qu'est-ce que tu es belle ! C'est l'air de Bowen qui te réussit ou ce Will ? » Elle lui fit un clin d'oeil avant de tapoter dans ses mains, vraiment heureuse et le coeur gonflé à bloc de voir cette femme après toutes ces années. Elle lui montra son canapé lit replié et l'invita à s'y installer. « Tu veux boire quelque chose ? »

Il y avait beaucoup de choses qui me rassuraient depuis que j'étais arrivée à Bowen. A commencer par la présence de Will et ses attentions les plus délicates pour bien m'accueillir ici. Il avait ce p'tit don pour me faire me sentir un peu plus apaisée. Ce qui me rassurait aussi, ici, c'était d'me savoir bien loin de la famille Watkins. J'essayais au maximum de ne pas traîner sur twitter ou sur les pages d'actualités mais j'avais quand même cette petite curiosité mal placée qui me faisait plus de mal que de bien. Et puis, ce qui me rassurait aussi, depuis ce matin, c'était d'avoir appris que Ariane était à Bowen. Ca, c'était comme un rayon de soleil en plus dans ma vie. Ariane, elle était merveilleuse, on ne se ressemblait pas beaucoup, elle était beaucoup dynamique et joyeuse que moi, mais justement, elle avait ce truc pour me faire sourire, me faire me sentir bien et détendue. Alors j'étais très heureuse de la retrouver ce soir. A peine la porte ouverte, Ariane elle fonça droit vers moi et j'la serrais très fort dans mes bras, un grand sourire sur les lèvres. "Ouiiii toi ici!" que j'lui disais presque en murmurant. J'étais mais tellement heureuse de la retrouver. Elle regarda le bouquet de fleur et j'lui tendis, fièrement. "Un p'tit cadeau de bienvenue un peu tout écrasé!" Les roses blanches avaient un peu pris un coup avec notre étreinte mais elles tenaient encore le coup. Ariane me fit entrer et déjà, j'me sentais bien. "Ca me fait du bien de te voir aussi Ariane. Enfin un visage connu!" J'exagérais un peu, j'avais quand même Will et son frère Cooper mais j'étais à mon goût beaucoup trop entourée de Hughes. J'rougis un peu lorsqu'elle me demanda si c'était Will qui me faisait aussi belle. Ca m'faisait toujours un truc de penser à lui. "Oh, si j'ai l'air si reposée c'est parce que j'fais rien de mes journées, voilà tout." Ouais, c'était mieux ça, plutôt que de penser à Will. Ariane me présenta le canapé d'un signe de la main et j'prenais place, tout sourire. "J'prendrais ce que tu prendras Ariane, ça sera parfait!" Tandis que la jeune femme se dirigeait vers la cuisine, j'posais mes yeux sur elle. Et j'remarquais sa silhouette. Un peu différente de d'habitude. Comme si, il y avait un début de belly bump, là. J'fronçais un peu des sourcils, le sourire aux lèvres. "Ariane?" J'désignais son ventre de mon index. "Est-ce que c'est un abus de gâteaux au chocolat ?" J'la toisais d'un petit regard un peu malicieux. Parce qu'on me la faisait pas à moi ça.

La blonde était toute excitée, pire qu'un acarien au salon de la moquette. Elle prit les roses blanches un peu abîmée avec un grand sourire, touchée de cette petite attention si mignonne. Ariane embrassa la joue de Poppy du genre, un bisou qui claque. Puis, elle la fit rentrer et sortit un verre pour y mettre de l'eau ainsi que les fleurs avec infinie délicatesse. « Elles sont trop belles ! Puis, on sait que l'amour ça fait mal, comme ça elles aussi. » Elle rit un peu, les traits tirés de son visage ne laissaient pas tellement place au doute. La journaliste attrapa ensuite deux autres verres ainsi que du coca qui sortait du mini frigo. Elle versa le liquide marron et tendit le verre à la rousse. « TOI, rien faire de tes journées ? J'ai du mal à te croire ! » Elle rit un peu avant de lever les yeux vers son amie qui désignait son petit ventre.

Elle eut un haussement d'épaules avec un sourire en coin avant de répondre, légèrement cynique. « J'ai des gaz... » Elle but une gorgée de son coca avant de répondre plus sérieusement, se grattant la tête de gêne. « Tu te rappelles qu'il y a quelques mois... Je t'avais appelé en panique parce que j'avais oublié ma pilule. On s'était dit que c'était pas très grave. Ben... En fait, un peu quand même. » Elle poussa un profond soupire en se laissant tomber sur le canapé. Ariane farfouilla dans son sac et en sortit les clichés de l'échographie qu'elle tendit à Poppy.

« Et il y en a deux... Je t'avoue que c'est compliqué. » Elle poussa un nouveau soupire avant de se prendre la tête dans les mains. Puis, Ariane sourit un peu et posa son front sur l'épaule de son amie en fermant les yeux. « Tu n'imagines pas le bien que ça me fait de te voir. Je m'inquiétais tellement pour toi aussi. » Étrangement, son coeur se sentait plus léger à avoir la rousse à ses côtés, elle avait l'impression que ses doutes se calmaient un peu. Indéniablement, Poppy lui donnait de la force juste par sa présence.

J'prenais place sur le canapé d'Ariane tandis qu'elle était en train de servir un p'tit verre de coca. Je soupirais un peu, le sourire aux lèvres. "Depuis que j'suis là, c'est devenu trèèès calme ma vie!" que j'lui dis. Ouais, j'avais quitté la vie professionnelle et la mouvance constance de Seattle pour le calme de Bowen. Et ça me faisait encore tout bizarre. Mais j'comptais bien réussir à m'acclimater ici, rapidement, et maintenant qu'Ariane était là, j'me sentais beaucoup, beaucoup moins seule. Mon attention s'était portée ensuite sur la silhouette d'Ariane, anormalement arrondie. J'la regardais avec un air presque blasé quand elle tenta maladroitement de trouver une excuse. Je savais bien que c'était pas ça. Et elle ne tarda pas à vendre la mèche. J'écarquillais les yeux en grand. J'me souviens très bien d'elle m'appelant en panique pour cette histoire de pilule. J'avais tenté de la rassurer, comme je pouvais mais apparement, on s'était un peu tromper quand à la gravité de la situation. "Attends, nan mais pour de vrai?" Ouais, je crois que je venais de réaliser à cet instant que oui, Ariane était enceinte et que c'était pas juste une espèce d'impression. C'était bien réel. La jeune femme me tendit l'échographie. Ariane soupirait, elle semblait bien troublée. J'regardais l'image sur laquelle on pouvait à peu près distinguer deux petites silhouettes. "Wo, tu fais pas les choses à moitié toi." Ariane déposa son front sur mon épaule et j'posais ma main sur bras, pour lui donner des p'tites caresses du bout des doigts, comme pour lui montrer que j'étais là pour elle. "C'est pour ça que t'es là, à Bowen aujourd'hui ? Pour le retrouver lui, j'imagine..." J'réalisais pas encore totalement ce que tout ça, ça voulait dire pour Ariane. Mais je sais que quoi qu'il arrive, je serais là pour elle. C'était une certitude. Les mots d'Ariane me firent sourire, un peu tristement. Je soupirais à mon tour. Wahou, c'était la big ambiance là! "T'en fais pas pour moi. J'ai tiré un trait sur Seattle, ma carrière, mon père et puis j'essaye de me concentrer sur ici. Et on est plus toutes seules maintenant, on nous à nous." Je souris tendrement avant de me re-concentrer sur mon amie. "Comment ça va toi, depuis que tu sais pour tout ça?"

« T'inquiète, on va enlever ce calme en faisant des soirées pyjama à tout va ! » Elle rit un peu avant de finalement avouer que ce n'était pas du tout des gaz. La demoiselle rejoignit bien vite son amie pour se blottir un peu contre elle sans même s'en rendre compte. Elles ne s'étaient pas vu depuis longtemps mais c'était comme si ça datait d'hier. Cela dit, vu les heures qu'elles pouvaient passer au téléphone ou bien par écrit, on aurait dit qu'elles étaient colocataires.

Ariane hocha lentement la tête à la question de Poppy avant de soupirer et de reprendre la parole. « Tu aurais vu comment je lui ai annoncé tout ça... J'ai honte. » Elle leva les yeux vers Poppy en tentant de retenir ses larmes tant bien que mal, chassant la seule qui perlait d'un revers de main. Puis, Ariane sourit un peu plus, les mots de son amie la touchaient beaucoup. Elle serra dans ses petits bras la frêle demoiselle avec un grand soupire de bonheur. « Tu veux pas emménager ici ? C'est tout petit et il n'y a qu'un lit mais on serait ensemble contre le monde. »

Elle soupira, gardant Poppy contre elle avant de la lâcher finalement et de poser sa main sur son ventre, caressant un peu sa peau. « J'ai paniqué, j'ai quitté ma famille sans prévenir personne, j'ai menti à mon employeur pour pouvoir venir ici, j'ai avoué comme une idiote tout ça à Ciàn quand je suis tombée par hasard sur lui en sortant d'une boutique pour acheter un doudou et depuis, je fais la morte. Ça fait trois jours. Ah et, le gynécologue m'a dit avant hier qu'il y en avait deux. DEUX. Donc, on peut dire que je suis au bout du rouleau je crois. ET LE PIRE, c'est que je l'aime. Je suis irrécupérable. Achèves-moiiiii ! »

La réflexion de Ariane me fit rire et j'la toisais d'un p'tit sourire amusé. "Oh, pour ça, j'te fais entièrement confiance!" Quand j'avais Ariane dans mon espace vital, c'était toujours une explosion d'énergie. On était très différente toutes les deux, on était complémentaire, c'était une évidence. Très vite, on se mettait à parler de sa grossesse, parce que j'avais assez rapidement identifier son petit belly bump et j'crois que dans un premier temps, j'avais pas trop réalisé. Et puis à mesure qu'on en parlait, j'me rendais compte à quel point cette nouvelle venait bouleverser le quotidien de mon amie. "Tu vas tout me raconter , et n'oublie pas, il n'y a pas de problèmes, que des solutions." C'était notre petite phrase qu'on se disait quand l'une ou l'autre avait un p'tit coup de mou, et qu'elle traversait une tempête. Et là clairement, ce que vivait Ariane, c'était un gros chamboulement. Ariane, elle oscillait entre les larmes et les sourires, j'voyais bien qu'elle était un peu perdue. Sa proposition, elle me donna le sourire. L'idée d'emménager ici, c'était une bonne idée. "Oh, nous deux ici, ça m'plait bien. C'est pas que j'aime pas Will, au contraire, mais ça me coûte tellement d'le voir tous les jours.." Sous-entendus que je suis hypnotisée par lui et constamment en contrôle pour ne pas faire éclater mes sentiments. Ariane elle savait à quel point Will était important pour moi. Puis, on se détâchait l'une de l'autre, tandis qu'Ariane me racontait les événements des derniers jours. Les hormones ne l'aidaient pas à rester calme, j'pouvais facilement le ressentir. Je souris tendrement. "T'as été super courageuse de venir jusqu'ici déjà. Laisse toi le temps d'accueillir tous ces changements Ariane." Je marquais une pause, avant de reprendre, me tournant un peu vers la jeune femme, je posais mon coude sur le rebord du canapé et calait ma tête dans ma paume de main. "Et Ciàn, il a réagit comment? Il t'aime lui aussi tu penses?" L'idée c'était de savoir si Ciàn allait être là pour elle ou pas. Et si ce n'était pas le cas, j'étais bien déterminée à aller le chercher par la peau des fesses. Cela dit, j'étais tout à faire certaine que je ne serais pas vraiment capable d'une telle audace. Mais pour Ariane, j'aurais déplacé des montagnes. Sans l'ombre d'une hésitation.

Pas de problème que des solutions. Poppy avait raison. Cette phrase aidait terriblement Ariane à relativiser à chaque fois. Elle inspira profondément avant de proposer à son amie d'emménager. Ce serait bien, après tout. Elles pourraient se réconforter et en plus, la blonde se sentirait plus en sécurité avec la douce Poppy à ses côtés. Visiblement, cela la tentait et elle en était RAVIS. « Oh, c'est vrai que voir ses beaux muscles toute la journée, ça doit être compliquééééé ! » Elle rit un peu, prenant son amie dans ses bras pour se faire pardonner avant de lui faire un clin d'oeil et de lui désigner la petite pièce. « C'est autant chez toi que chez moi. On verra plus tard pour le loyer et tout, mais par contre si tu fais venir Will ici, préviens-moi ! J'irais faire un tour. »

Oui parce que bon, il ne fallait pas abuser, hein. Elle n'allait pas passer la nuit dans la douche. Déjà que quand la grossesse serait un peu plus avancée, elle ne pourrait pas rentrer dedans... Ariane rit un peu avant de finalement tout raconter par rapport au désastre de l'annonce de la grossesse à son amant.« Je t'avoue que j'ai paniqué, je suis venue pour qu'il me rassure comme le gros bébé que je suis. Mais bon, t'imagine, je suis une gamine qui débarque avec deux gros cadeaux parce qu'elle a pas fait attention. »

Un nouveau soupire avant d'entendre la phrase de son amie. Ciàn. Elle espérait de tout son coeur qu'il ressente la même chose qu'elle. Mais, là encore, elle ne l'avait pas laissé parler. Il avait voulu mais elle, elle l'avait muselé parce que sinon, Ariane n'aurait pas eu le courage de lui dire. « Je ne l'ai pas laissé réagir. Ça fait trois jours que je fais la morte et il ne m'a pas recontacté. Je suppose que tout ça a du le perturber. Il doit tellement m'en vouloir... Olala, je me déteste !! » Elle chouina comme un enfant, se frottant les yeux pour le pas encore pleurer. Les hormones, c'était vraiment une plaie totale.

« Dis, rien à voir, tu voudras être la tata gâteau qui leur donne des jouets bruyants ? » Cette idée la rassurait beaucoup, savoir que Poppy serait là pendant et après. Elle se sentait moins seule et moins vulnérable. Cette femme était vraiment une ancre dans sa vie. Même si elles se voyaient peu avant, Ariane était vraiment très attachée à la jeune femme. C'était sa meilleure amie, comme une évidence.

Ariane ne tarde pas à me proposer de venir emenager chez elle. Ca me touche vraiment venant de sa part, mais je sais qu'elle sera toujours là pour moi. J'la regarde, j'ai les joues qui s'empourprent un peu, rien qu'à penser à Will. "Ohh, s'il y avait que ses muscles .. c'est son p'tit sourire moi, qui me fait craquer.." J'reste songeuse, le temps d'une seconde, en repensant à Will. Ouais, vivre avec lui, ça me demande beaucoup trop d'effort, de self-control et ça me perturbe. Je rougis encore une fois à ce qu'elle dit, par rapport à Will et le fait de l'amener ici. "Arrête Ariane! On est pas ensemble de toute façon.. et pis, non, c'est de l'histoire ancienne avec lui." Ca me faisait toujours un p'tit truc de le verbaliser haut et fort, ce genre de phrase. Parce que moi, j'en aurais bien repris un peu d'une histoire d'amour avec lui.

Ariane me raconte ensuite comment ça s'est passé avec Ciàn, et l'annonce de la grossesse. Je grimace un peu. "T'as pas fais attention.. mais lui non plus hein. T'es pas la seule fautive, ces bébés, là, vous les avez fait à deux." C'était trop facile de tout remettre sur le dos d'Ariane. J'espérais juste que Ciàn allait être cool, et présent. Pour elle et pour les futurs enfants. Elle mérirait que ça, Ariane, d'être heureuse avec un mec bien. J'le connaissais pas Ciàn, mais Ariane m'en avait tellement parlé que j'avais l'impression que oui, c'était un type bien.

Je posais ma main sur l'avant bras de mon amie, pour tenter d'la calmer. "Dis pas ça Ariane, tu réagis très bien. Il n'y a pas de mode d'emploi pour ça tu sais. Chacun fait avec ses feels." J'essayais d'avoir une voix posée, calme, juste pour lui montrer que j'étais là pour elle. "Laisse lui le temps d'encaisser la nouvelle. Mais tu devrais aller lui parler quand même, j'pense que c'est important." C'était pas facile de réagir avec du sang-froid dans ce genre de situation. Ariane, j'la sentais assez fébrile, j'voyais bien qu'elle était au bord des larmes et de la panique. Sa proposition d'après, elle me fit sourire tendrement. "Mais bien sûre que je serais cette tata là!" J'marquais une pause. "J'serais peut-être même de celle avec qui ils pourront faire des bêtises, sans que les parents soient au courant." Moi faire des bêtises? Ca sonnait pas tout à fait juste, mais faire des p'tites folies avec des bambins, ça restait dans mes cordes. Comme manger du chocolat assis sur le canapé, ou sauter dans les flaques d'eau à la moindre pluie. Ca oui, c'était tout à fait à ma portée et j'serais présente pour la suite, Ariane, elle pouvait en être certaine. J'caressais tendrement son bras. "Tu vas être une mère formidable Ariane." que j'lui assurais, le sourire aux lèvres.

La blonde ne pouvait s'empêcher de sourire et de glousser en entendant son amie et en voyant son regard pétillant. Elle l'avait encore terriblement dans la peau, son Will. Et la journaliste trouvait ça terriblement dommage que leur couple ne se fasse pas. Pourtant, ils étaient bien ensemble de son point de vue à elle. « On ne sait jamais, sur un malentendu, tout peut se passer ! Si tu veux, on va le kidnapper et on l'enferme dans la douche. » Elle gloussa encore de sa bêtise avant de soupirer un peu. Pour Poppy, elle serait prête à faire énormément de choses. Cette femme était comme Ciàn, sa bouée dans la mer si agitée de sa vie. Et de son mental.

« Je sais bien que c'est de notre faute. Mais, c'était ma charge, je l'avais pris pour moi, tu comprends ? Il aurait mit une capote sans problème si je lui avais demandé. » Nouveau soupire mais un peu plus léger malgré tout. Après tout, c'était fait, il fallait assumer maintenant. Et Ariane comptait bien élever ces deux petits du mieux possible même si elle devait dire adieu à sa carrière, ça, elle en était certaine. La jeune femme se blottit d'instinct un peu plus contre Poppy, séchant les larmes qui menaçaient de couler ENCORE.

Elle leva ses yeux humides vers ceux de son amie et lui sourit tendrement. Cette femme était incroyable. Ariane admirait beaucoup la jolie rousse. Même si elle ne lui disait jamais, elle la trouvait terriblement inspirante. La journaliste hocha la tête en se répétant les mots de son amie. Elle avait raison, Poppy. Ariane devait laisser Ciàn digérer tout ça. Surtout vu comment elle lui avait annoncé, hein. Elle sourit, presque impatiente de voir comment sa douce amie serait avec les deux monstres. « Tu seras si parfaite ! Comme toujours ! »

Cependant, lorsque Poppy lâcha sa dernière phrase, le coeur d'Ariane se serra comme rarement. Elle était véritablement touchée. La blonde serra encore plus la rousse contre son coeur et lui claqua même un bisou sur la joue pour la remercier. « Il va falloir que je prenne des cours. Je ne sais pas trop comment faire... J'étais si petite quand j'ai du m'occuper de mon petit frère. Olala... Je n'ai strictement rien acheté à part un doudou que j'ai oublié avec le peu de fringues que j'avais trouvé... Je ne rentre plus dans rien ! Un ENFER ! Alors que toi, t'es tellement belle, tout le temps, je devrais être jalouse ! »

Ariane, elle m'aidait pas là, à me parler de Will, de ses muscles. J'voyais très clair dans son petit jeu, à essayer d'me pousser dans ses bras. Mais non, c'était du passé. J'étais à peu près certaine de me monter la tête toute seule, lui, il avait sa vie ici à Bowen, depuis maintenant plus d'un an. Je secouais la tête. "Nooon, mais dis donc! T'arrêtes oui?" que j'lui disais avec un grand sourire. En vrai, j'aimais bien l'idée d'une nouvelle histoire avec lui mais j'essayais de pas trop le monter. Sauf qu'Ariane, elle lisait en moi comme dans un livre ouvert, alors j'pouvais rien lui cacher. J'soupirais un peu. "Haawn, il me fait tellement d'effet, t'as pas idée.."

On en venait à parler un peu plus sérieusement de l'incident, de l'oublie d'Ariane qui la conduisait aujourd'hui à porter deux p'tits bébés dans son ventre. J'voyais bien qu'elle se considérait fautive. Elle se blotti contre moi et j'tentais de la rassurer comme je pouvais. "De toute façon, c'est trop tard, le plus important c'est que tu sois là aujourd'hui, tout près de lui. C'est ça qui compte." Et j'espérais sincèrement que Ciàn prendrait ses responsabilités. L'idée d'être la tata fun des deux futurs enfants, ça me plaisait bien. J'accueillais la proposition avec beaucoup d'enthousiasme, et puis j'lui disais qu'elle serait une mère formidable. Ariane, elle en doutait, elle commençait encore à paniquer, j'essayais de la suivre mais ça allait beaucoup trop vite, elle enchaînait les idées à la vitesse de l'éclair. "Héé, Ariane, tout va bien, ok?" J'tentais d'avoir une voix la plus rassurante possible. "Les p'tits là, ils sont encore bien au chaud dans ton ventre pour encore quelques mois. Tu as le temps de préparer leur arrivée. Et puis, on va aller faire du shopping toutes les deux ok?" Je marquais une pause et je levais les yeux au ciel. "Etre jalouse de moi? Come on Ariane, j'suis la fille la moins entreprenante de toute l'Australie, j'craque pour mon ex sans oser rien lui dire .. alors que toi, tu portes la vie! C'est moi qui devrait être jalouse!" J'lui adresse une p'tite moue boudeuse, avant de retrouver mon sourire. "Demain, toi et moi, on prend les choses en main, d'acc?" J'lui disais ça avec beaucoup de sérieux, pour lui montrer que maintenant, on était toutes les deux, contre le reste du monde s'il le fallait. (Mais si Ciàn et Will voulaient faire partie de notre gang, clairement, on ne disait pas non. Soyons honnêtes deux secondes.)

« Jamais ! Tu me connais ! Je suis une personne toujours dans la raison et jamais dans l'excès. La preuve, je n'ai pas tout quitté pour venir ici. » Elle ricana un peu, la blonde avant de hausser les épaules et de remettre une mèche rousse derrière l'oreille de Poppy. La jeune femme savait, bien-sûr, elle connaissait son amie. « Ah, sisi, j'ai bien une idée ! Faut que tu le travailles au corps. Si tu veux, je vais te coacher ! Il va te tomber dans les bras ! » Pas bonne idée... Mais ça fit rire Ariane qui aurait tout fait pour aider son amie. Elle se serait même habillée d'une pancarte TU AIMES POPPY, IDIOT ! et se serait pavanée devant Will, si la belle lui demandait. Sans l'ombre d'une hésitation.

Mais, lorsque le sujet dévia sur Ciàn, ce fut une autre histoire. Cependant, les mots de son amie la rassuraient et calmaient la panique qui s'était emparée d'elle depuis que la blonde avait appris qu'elle était enceinte. « Tu as raison. Dire que j'ai mentis à mon chef pour pouvoir venir. Pour le coup, je suis plutôt fière de voir qu'il m'a cru. Ou alors, il a eu peur... » Elle ricana un peu, bien fait pour lui. Mais lorsqu'Ariane dévoila ses doutes, ce fut une autre chanson, elle ne riait plus du tout, la journaliste. Vraiment, heureusement que Poppy était là. Ayez tous une Poppy dans votre vie !

« On achètera des body Star Wars, hein ? Avec des phrases à la con qui font ricaner et qui sont cringes ? » Elle sourit un peu, l'idée l'emballait mais la blonde tentait surtout de calmer la pointe de tristesse qui menaçait de revenir. Cependant, la phrase de Poppy la fit se redresser. Elle fronça les sourcils et lui tapota le buste du bout du doigt. « Madame Watkins, sachez que je vous admire beaucoup et que votre ex est un idiot de ne pas remarquer que lui aussi, il craque encore pour vous ! » Elle rit un peu avant de réfléchir finalement. « Pas demain, après demain oui ! Mais seulement si tu débarques pour un supplément soirée pyjama ! Depuis le temps qu'on doit se la faire. » Alors, les moitiés seraient forcément les bienvenues mais seulement s'ils acceptaient de se faire maquiller et chouchouter avec des masques comme toute bonne soirée pyjama. Sinon, tant pis pour eux !

Ariane, elle était ma force, celle qui me donnait de l'énergie et de l'élan quand j'avais envie d'abandonner. Sa réponse m'arracha un rire. "La personne la plus censée que je connaisse effectivement!" que j'lui répondais le sourire aux lèvres. "Mais c'est exactement pour cette raison que je t'aime tu sais!" J'lui disais à quel point Will me troublait et elle semblait tout à fait au courant de ce que je ressentais. J'secouais la tête à sa proposition. En vrai, je ne savais pas exactement comment Will se positionnait vis à vis de moi, il était pas facilement lisible dans ce domaine. Il semblait pas vraiment se rendre compte à quel point il m'attirait. "Nooon noon, j'vais me débrouiller toute seule! Avec toi et ta discrétion légendaire, j'vais me griller en deux secondes!" Mais du coup, ça me faisait vraiment du bien l'idée d'emménager avec Ariane, de savoir qu'on allait s'épauler et que je ne serais plus jamais seule. J'voyais bien qu'Ariane avait fait beaucoup de sacrifice pour venir jusque là, à commencer par mentir à son patron. Mais c'était pour la bonne cause, elle était enceinte et elle se trouvait certainement au tournant de sa vie. Et j'serais là pour l'aider à ne pas céder à la panique. Je hochais la tête lorsqu'elle parlait de bodies star wars. "Tous les plus beaux bodies de tout Bowen, c'est promis. Ils seront les mieux sappés de l'Australie, tes enfants!" Ariane me jalousait mais clairement, elle n'avait aucune raison mais apparement, mes quelques mots ne lui plurent pas tellement. Je souriais lorsqu'elle faisait mes éloges. "Ca serait bien qu'il craque encore pour moi.." que j'disais un peu songeuse. J'avais définitivement que lui en tête, c'était épuisant. J'la regardais alors, m'annoncer qu'on prendrait les choses en main seulement après demain. J'la regardais avec un p'tit air curieux. "T'as quoi de prévu demain?" Je rebondissais ensuite ce qu'elle avait dit juste avant. "Compte sur moi pour la soirée pyjama, on a tellement de truc à rattraper toutes les deux!" J'lui adressais un grand sourire, la serrant dans mes bras. J'fermais les yeux, quelques secondes, qu'est-ce que je pouvais être bien là, sereine, avec Ariane. "J'sais pas ce que je ferais sans toi." que j'lâchais presque en murmurant, avec beaucoup de sincérité.

Poppy était terriblement importante pour Ariane, elle était le calme et la réflexion. La bouée dans l'océan, la lumière dans la nuit la plus sombre. Alors, vraiment, la blonde ferait tout pour cette femme, quitte à se mettre en danger. « Moi aussi, Poppy chérie, je t'aime ! » Elle lui sourit tendrement avant de l'entendre parler de se débrouiller seule. Forcément, on n'avait pas envie d'une pompomgirl aussi gracieuse qu'un bulldozer à côté de soi quand on tente de draguer. « HEY ! Je suis discrète !.... Ouais, non, t'as raison. On me grille souvent quand j'essaye. » Elle haussa les épaules avant de rire un peu et de sourire doucement.

Parler shopping faisait du bien à Ariane, mine de rien. La blonde s'imaginait déjà en train d'écumer toutes les boutiques bébés de Bowen pour que ses jumeaux soient les plus stylés du coin. Elle rit et hocha vivement la tête. « Oh, clairement ! Ils vont être les plus BG et vont faire tomber tout le monde comme des mouches ! Surtout s'ils prennent la beauté du papa... » Elle soupira, dieu que Ciàn était beau. Pour Ariane, le plus beau de l'Australie au moins. Pas pour Poppy, forcément.

Elle prit les mains de la rousse et les serra tendrement. « Moi, je suis certaine que ça va aller. Si ce con ne se rend pas compte de sa chance, tu en trouveras un dix fois mieux. Je serais là, t'en fais pas. » La blonde lui caressa le dos de la main doucement et posa son front contre celui de Poppy. « T'es pas seule, je suis avec toi ! Enfin, on maintenant... » Elle rit un peu avant de se relever et de lui tirer la langue, amusée. Son emploi du temps était vide mais, elle avait besoin de se reposer et quelque chose lui disait que le lendemain serait mouvementé.

« Rien mais j'ai vraiment besoin de dormir. Et si tu es là, on ne dormira pas beaucoup, les premiers jours ! » Elle rit un peu avant de taper dans ses mains, ravis d'avoir une soirée pyjama. « Et on ira acheter des cochonneries dans l'après-midi ! Et des chips, surtout des chips. » Dieu, elle avait envie de chips maintenant. La jeune femme se fatiguait, franchement. Pourquoi avait-elle parlé de ça ? Les paroles de Poppy la touchèrent et elle sauta sur la rousse pour la serrer le plus fort possible contre elle. « Et moi dont. Merci d'être venue. Dire que je trainais des pieds pour l'interview. Je ne remercierais jamais assez mon boulot rien que pour t'avoir rencontré. »

Notre amitié, avec Ariane, c'était comme une évidence. Pourtant, on ne s'était pas vu si souvent que ça. Mais à chaque fois qu'on était ensemble, ça coulait tout seul. Sa présence, elle me dynamisait, elle était un p'tit rayon de soleil. On était différente toutes les deux assurément, mais on se complétait beaucoup. J'lui avais dit en rigolant que je n'avais pas besoin d'elle et de sa discrétion inexistante pour me rapprocher de Will. J'la connaissais Ariane, elle allait en faire des caisses et je serais grillée avec mon ex en moins de trois secondes. J'ris en écoutant ce qu'elle me disait. "Voilà, on est d'accord. Donc, t'as le droit d'me botter les fesses pour me bouger, mais tu restes biiiiiien loin de Will!" J'lui fais une petite moue amusée.

Ariane, elle semblait un peu perdue avec la montagne de choses à faire avant la naissance des bébés, mais j'serais là pour elle, quoi qu'il arrive. A commencer par s'assurer que les enfants seront les plus beaux de tout l'Australie. Ariane se mit à penser à la beauté de Ciàn et ça me faisait sourire. "Et avec la beauté d'la maman, j'pense que ça fera un beau mélange!" En vrai, Ciàn, je ne l'avais jamais vu, mais j'me doutais connaissant Ariane, qu'elle n'avait pas choisi le plus vilain de la contrée. Même si, de mon point de vue, personne ne pouvait détrôner Will et son sourire charmeur.

Clairement, notre conversation avec Ariane tournait essentiellement autour des deux mecs qui faisaient chavirer nos coeurs. On avait l'air de deux adolescentes. Les mots d'Arianne me firent sourire. "Il est pas con, Will, c'est juste qu'il se rend pas compte que j'suis encore sous son charme." Et puis je hochais la tête tandis qu'elle posait son front contre le mien. "Oui, on est une team, toi et moi. Enfin, vous et moi."

Toujours l'une à côté de l'autre sur le canapé, on programmait les prochains jours. Je hochais la tête. "Oui, faut te reposer surtout. J'vais bien bien prendre soin de toi." Ariane semblait avoir une nouvelle passion pour les chips ce qui ne manquait pas de me faire rire. Puis j'lui disais très sérieusement que je ne savais pas ce que je ferais sans elle. Ariane sauta dans mes bras et j'lui rendais un gros câlin, fermant les yeux quelques instants. Je souris à ses mots. "Moi aussi j'me demandais bien ce que j'allais raconter à une journaliste sportive! Et en fait, c'était toi et c'était la meilleure chose!" Comme quoi, parfois la vie, elle réservait une belle dose de surprise. Desserrant un peu mon étreinte, je posais mes mains sur les joues de mon amie. "Si t'as besoin de quoi que ce soit, de jour comme de nuit, je suis là, d'acc?" Les prochains mois allaient sûrement être très fort en émotion, mais j'me portais caution de la santé mentale d'Ariane. Sans hésitation.