Trying to feel what you felt for years

Tu voyais bien qu’il mettait une barrière entre vous. Qu’il y avait quelque chose qui bloquait. Evidemment, partir pendant plus d’une année, ça n’allait pas être tout beau tout rose de suite. Pourtant, c’est ce que tu espérais. Dans tes plus gros cauchemars, Cooper avait refait sa vie avec une femme bien mieux que toi, sans problèmes, sans soucis, bien dans sa tête et bien dans sa peau. Ça se trouve, c’était le cas et il ne te l’avait pas encore dit. « Je sais… » soufflas-tu en baissant les yeux. « Ma priorité, c’est Henry et Maya, j’veux que tu le saches aussi » dis-tu dans un souffle en relevant les yeux vers ton mari. Certes, tu es revenue pour ton homme mais aussi pour tes enfants. Malgré le fait que tu sois une piètre mère, tu fais de ton mieux et ils t’ont manqués. Tu ne les avais pas encore vu et ça te faisait mal au coeur. Il avait besoin de temps pour digérer tout ça, tout ce que tu venais de lui confier : tes peines, tes troubles. Mais tu lui laisserai. Alors en guise de réponse, tu hochais simplement la tête de façon affirmative. Tu serai capable d’attendre des mois et des mois pour qu’il reprenne confiance en toi. « J’ai pris rendez-vous chez un psy, je fais de mon mieux j’te le le promets, Coop’ » lui avouas-tu simplement. Tu voulais qu’il comprenne que tu étais revenue pour de bon, tu ne comptais pas partir. Juste te soigner, faire en sorte d’être la mère que tu voulais être et que tu retrouves le chemin du coeur du policier. Ça ne sera pas facile, un long chemin semé d’embuches mais tu étais prête à le parcourir. « Quoi comme règles ? » demandas-tu au jeune homme. Tu ferai tout selon ses termes, pour ne pas faire de vague. Tu étais clairement à la merci de tout le monde depuis ton retour. Tu avais causé des peines, le plus dans ta famille, et tu voulais réparer tout ça, t’étais prête à le faire.

Frankie & Cooper

Voilà plusieurs jours maintenant où Cooper se sentait perdre pied. Il avait déjà vécu ça à cause de Frankie, mais il était loin de s’imaginer revivre ça pour son retour. En fait, il ne se l’était pas imaginé parce que chaque jour de plus, loin d’elle, lui avait fait perdre espoir de la revoir. Pourtant, il était bien là aujourd’hui, face à elle. En plus, elle lui disait tout ce qu’il avait eu envie d’entendre, Cooper. Parce que cette femme, malgré tout ce qu’il lui a fait vivre, il l’aime et, peut être malheureusement pour lui, il l’aimera toute sa vie. Voilà pourquoi, c’était important pour lui de se focaliser sur les enfants. Parce que ses propres sentiments n’aideraient en rien dans l’équilibre qu’ils allaient devoir trouver pour eux. “J’ai envie de te croire Frankie, mais il va me falloir du temps.” Dit-il en grimaçant légèrement. Elle pouvait bien lui dire bosser sur elle autant qu’elle veut, son départ abrupt avait entaché la confiance qu’il avait en elle. Cooper étant Cooper, il ne pouvait tout de même pas rester impassible et attendre d’avoir des preuves. Forcément, qu’il allait essayer de l’aider comme il peut. Pour elle, pour les enfants, mais aussi un peu pour lui. Il était simplement perdu dans l’organisation de tout ça et dans la gestion de ses sentiments. “Premièrement, il faut que tu sois honnête avec moi et que tu me promettes de tout me dire. Si ça va bien, mais surtout quand ça ne va pas bien.” Dit-il presque en réfléchissant à voix haute. Il n’y avait pas beaucoup réfléchi à ces règles, l’improvisation était de mise. “Ensuite, je veux bien qu’on parle des enfants si t’en as envie, mais je ne veux pas que tu les voies.” Souffla-t-il en grimaçant. Il redoutait un peu d’être brutal dans ses paroles le policier, c’est pourquoi il s’empressa de rectifier. “Je ne veux pas te priver d’eux… Juste, pas tout de suite. Ça risque d’être trop violent pour vous tous.” Il affichait cette fois-ci un petit sourire compatissant. Il se doutait un peu de la réaction des enfants, surtout celle d’Henry, en la voyant. Le faire trop tôt pourrait bien s’avérer être écrasant pour Frankie. “Du coup, nous, on peut se voir, mais s’il te plaît, fait attention en ville et avec tes parents.” Il ne fermait clairement pas la porte à ce qu’ils puissent discuter tous les deux. Après tout, il était bien arrivé là à l’improviste lui aussi. L’important pour lui, c’était surtout de pouvoir l’annoncer aux enfants quand ils l’auraient décidé ensemble.

Tu voyais bien qu’il était perdu. Ça changeait de la colère de la dernière fois où vous vous êtes parlés tous les deux devant votre maison. Il était plus calme mais surtout plus dans la lune, à ne pas savoir quoi répondre ni quoi faire. « Prends le temps qu’il te faut » dis-tu simplement en hochant la tête. Tu voulais qu’il comprenne que tu allais tout faire pour te faire aider, pour aller mieux et pouvoir redevenir la femme qu’il a connu avant votre mariage. Tu voulais être une mère exemplaire, revoir tes enfants et enlever ce sentiment de culpabilité de cette fuite à l’autre bout du monde. Tu lui demandais quelles étaient les règles qu’il voulait appliquer à ton retour, pour les enfants et pour vous. Le policier était entrain d’énoncer toutes les règles qu’il voulait mettre en place dues à ton retour et tu hochais la tête. Ton coeur se brisait légèrement quand il te disait que tu ne devais pas encore voir les enfants, que c’était trop tôt. Mais au moins, il acceptait de te voir, de te parler et surtout de t’aider à aller mieux et c’était quand même très important. « J’te promets de te dire quand ça va pas » commenças-tu par dire une fois qu’il a fini de parler. « Je comprends pour les enfants, tu seras le seul juge pour savoir quand le temps sera le mieux pour qu’on se retrouve tous ensemble » soufflas-tu ensuite, une larme roulant sur la joue. Mais tu la balayais d’un coup de manche pour ne pas trop que ça se fasse remarquer. « Et j’appellerai mes parents avant de venir les voir, je te dirai quand j’y suis, qu’il n’y ai pas de confusion » finis-tu par dire, pour lui faire comprendre que tu avais compris toutes les règles. Il acceptait quand même que vous vous voyez tous les deux, et ça c’était une bonne chose, il ne fermait pas vraiment la porte à votre couple, à vous. « J’aimerai juste vraiment que… que l’on parle, que l’on se voit tous les deux » dis-tu en plantant finalement ton regard dans le sien. Même s’il avait déjà accepté ces termes là, tu voulais qu’il comprenne que c’était quelque chose que tu avais envie toi aussi.

Frankie & Cooper

Les règles, c’est tout ce qui régissait la vie de Cooper. En grandissant dans une famille de militaire et en l’étant lui-même devenu, il avait toujours eu besoin de cadre. Cooper ce n'est pas le genre de gars qui aime improviser, tout doit être réfléchi bien en amont avec lui. Cette situation avec Frankie l’avait pris de court, comme un exemple parfait de ses capacités à s’adapter aux imprévus. S’il y a bien quelqu’un qui le connaît assez pour le savoir, c’est elle, et c’est sûrement pour ça qu’elle acceptait qu’il mette en place des règles. C’était une étape nécessaire pour leur futur, pour celui de leur famille. Elle acceptait tout sans trop sourciller, malgré quelques larmes qui n’échappaient pas au policier. Il n’ajoutait rien de plus, se contentant d'acquiescer à chaque explication de sa femme. Les quelques règles qu’il avait énoncées, elles lui paraissaient justes. “Merci.” Dit-il sobrement sans la lâcher du regard. Elle était partie du jour au lendemain, forcément qu’elle n’allait pas pouvoir revenir comme une fleur dans la vie des enfants ou dans la sienne. Pourtant, il ne fermait pas toutes les portes Cooper. “On pourra le faire. Dans la semaine ou plus tard. Je peux m’arranger pour que Poppy garde les enfants.” Expliqua-t-il en restant ouvert à l’idée qu’ils prennent du temps pour discuter tous les deux. Il ne se sentait pas obligé de préciser qui était Poppy, son lien avec son frère ou même le fait qu’elle soit la baby-sitter des enfants, il restait concentré sur le but de tout ça. “Par contre, c’est à toi de prendre le lead Frankie. T’as choisi de partir, si tu veux revenir, c’est à toi de faire les efforts.” Au moins, il avait le mérite d’être clair Cooper. Il n’allait pas se battre seul pour qu’elle réintègre sa vie ou celle des enfants. Si les efforts devaient être faits par quelqu’un, c’est par elle.

Les règles avaient été posées, tu savais maintenant que tu pouvais te confier à Cooper. Même si tu le savais déjà avant, mais qu’il te le dise, ça comptait encore plus pour toi. Dorénavant, tu ne serai plus seule, comme tu t’étais forcée à l’être à la naissance de Maya. Et tu allais tout faire pour lui prouver que tu voulais changer, que tu voulais être heureuse avec eux, avec lui. Tu lâchais un léger sourire, quand ton mari te remercia. Tu aurai pu passer la journée à le regarder et à te plonger dans son regard. Mais tu voyais bien que chaque chose allait mettre du temps et c’est bien normal. Tu n’allais pas revenir après deux ans sans nouvelles et que le jeune homme te saute dans les bras. « D’accord, très bien… Merci… » soufflas-tu simplement en regardant finalement le sol. Il était d’accord pour que tu rentres de nouveau dans sa vie, pour commencer. C’était pas facile, ça serait pas un jeu d’enfant mais tu allais tout donner pour que ça fonctionne. Poppy, ce prénom t’étais familier mais tu n’en demandais pas plus, ça devait être la nounou des enfants. Ensuite, tu relevais les yeux vers lui pour lui répondre. « Je sais, je ferai de mon mieux pour ça. J’ai envie de revenir dans vos vies, j’ai envie d’aller mieux… Alors je sais ce que je dois faire » dis-tu avec un maigre sourire sur les lèvres. Tu savais que tu allais devoir faire des efforts et tu étais prête à remuer ciel et terre pour retrouver ta famille.

Frankie & Cooper

Cette situation n’était facile pour aucun d’eux. Cooper était encore centré sur la surprise, le choc de son retour et sa façon à lui de réagir à tout ça, mais il allait commencer à comprendre son point de vue aussi. En-tout-cas, il avait à cœur de le faire à un moment. Son côté empathique allait prendre le dessus, quoi qu’il arrive. Il s’y attendait forcément. Pourtant, il n’avait pas envie d’être celui qui fait les efforts dans cette histoire. Son but principal, ce n’était plus son mariage, mais bien ses enfants. Voilà plusieurs mois qu’il se battait pour eux, pour leur offrir une stabilité malgré tout, alors ce n’est pas aujourd’hui qu’il allait commencer à faire les choses autrement. Le regard perdu sur Frankie, un maigre sourire s’étira sur ses lèvres. Il était prêt à faire un pas vers elle et qu’elle lui dise vouloir aller mieux, c’était déjà un bon début. Après un soupir, il hocha donc la tête, peu décidé à rester là. Mine de rien, l’ambiance était pesante, même pour lui. Il était venu sur un coup de tête, sans vraiment se préparer à quoi que ce soit. Il en ressentait maintenant les conséquences. “Très bien. Je te laisse me tenir au courant alors.” Dit-il comme pour conclure cette conversation. Son regard se perdait une nouvelle fois sur elle. Alors qu’il était sur le point de partir, c’est comme si son cerveau avait besoin d'ancrer son image. La peur que ce soit la dernière image d’elle le guettait toujours un peu. Parce que même si elle disait vouloir revenir pour de bon, la confiance n’était plus là et l’idée que sa peur se réalise, ça lui briserait le cœur une nouvelle fois. “Je vais te laisser… Au revoir Frankie.” Murmura-t-il finalement en grimaçant. Son corps allait finir par se mettre en automatique pour qu’il s’en aille, même si son cœur lui criait de rester encore un peu.