Normality ? - Ft Mercedes

Ma liste de pour et de contre était de plus en plus longue. Je ne savais toujours pas si j'étais prêt à accepter le poste de Team principal pour Mercedes. J'avais l'aval de ma Blondie, mais il m'était impossible de passer outre le fait que j'allais devoir être aussi longtemps loin d'elle et de Pénélope. C'était ce qui me bloquait... Ça et le fait que ma relation avec Mercy était encore fragile. Notre hiver avait été mouvementé entre notre mariage, vite suivi par notre divorce, la perte de notre bébé et ma tentative de suicide. Malgré tout ça, on relevait tout doucement la tête en restant très prudent.

Pénélope était à l'école et j'avais proposé à Mercy d'aller au marché avec moi. Une activité de la vie quotidienne qui nous permettait de passer du temps ensemble. Je garais la voiture dans une petite ruelle avant de faire le tour pour lui ouvrir la portière. J'ai promis à un petit quelqu'un de trouver des myrtilles. Ce n'était pas la saison ici, mais parfois Pénélope pouvait se montrer très persuasive quand il s'agissait de ce petit fruit acidulé. On dirait un monstre quand elle les engloutit. Plaisantais-je. Quoi qu'il ne fallait pas se mettre sur son chemin quand une barquette de myrtilles était sortie.
J'avais enfilé un jean délavé et un pull beige pour venir ici, je regrettais un peu de ne pas avoir pris un manteau, car les 17 degrés ne me suffisait pas. J'avais froid, alors quand on passa près d'un stand de boissons chaudes, et même si ce n'était pas au programme, je la tira par la main pour y aller. Il y avait des petites tables et une fois installé, on nous amena la carte et un plaid. Excellente initiative ! Je remercia la jeune serveuse avec un énorme sourire avant de mettre le tissu autour de nous. C'était cosy, simple et agréable. Je profitais du moment en essayant de mettre de côté tout ce qui n'allait pas. Reconstruire notre couple n'était pas simple, il y avait encore beaucoup d'appréhension des deux côtés. J'aurais voulu retrouver notre insouciance du début, mais même là je me rendais compte que celle ci avait été très brève. Tout avait toujours été très compliqué entre nous. C'était comme ça. Est ce que c'était à cause de notre différence d'âge ou de mon immaturité, du fait que j'avais une fille ou un métier contraignant, est ce que c'était parce que nous n'étions pas fait pour être ensemble, que nous avions des aspirations différentes ? Je me posais des questions et je ne trouvais pas de réponses pour la plupart d'entre elles. La seule chose pour laquelle j'étais certain, c'était que j'aimais Mercedes d'un amour infini.

Pour les vacances d'été, je pensais louer un petit emplacement pour faire du camping du côté d'Airlie Beach. Ce n'était pas très loin, mais c'était un endroit avec de très belles plages. Je voulais des vacances lambda, faire des châteaux de sable et dormir sous un parasol... Qu'est ce que t'en dit ?

Assise derrière le bureau, je cliquais sur le lien du mail, avant de lancer l'impression. On était là, j'étais là, Pénélope aussi, et on avait repris une vie à trois, un semblant de normalité, mais quelque chose clochait complètement. Il n'avait pas pris de décision, ni pour le restaurant, ni pour Mercedes, et ça commençait à être compliqué de l'aider et le guider. Je montais dans la voiture avec lui et le suivait vers le marché, il me parlait de myrtilles pour Pénélope et je souris, hochant la tête. En marchant, je posais mon regard sur les passants, sur les couples ici et là, qui avaient l'air bien plus proches que nous l'étions... ou alors je me faisais des idées ?

Je m'assis avec lui, commandais un Chaï latte, et me glissais avec plaisir sous le plaid chaud, portant une chemise avec un pull court par dessus, et un jean taille haute avec des baskets. Un manteau complétais la tenue. J'appréciais sa proximité, et le fait qu'il soit au petit soin, je me rapprochais de lui, l'écoutant que d'une seule oreille pourtant. Je dessinais dans ma tête les contours de son visage, de ses yeux, et la forme de son nez. Mais dans mon observation, j'oubliais qu'il venait de parler de vacances, de camping et je revins à moi, cessant toutes observations. Je souris, allant poser ma main sur sa joue barbue, réellement tendre et caline. Je tendis ma bouche vers la sienne et lui volais un baiser, avant de me séparer de lui, je glissais une main dans l'intérieur de mon manteau et en sortis une enveloppe sans signe particulier de rien.

- Knox... je ne serais pas là cet été.

Oui dis comme ça, ça donne l'impression que je le quitte, et je souris en secouant la tête, pour le rassurer.

- Je veux dire, que Pénélope et moi, nous ne serons pas là, où tu seras.

Je posais la main sur l'enveloppe pour la glisser jusqu'à lui.

- J'ai rendez vous avec un chef pour le restaurant cette semaine, je vais l'ouvrir mais sans toi. Toi... tu vas partir achever ta carrière avec brio... Je... je ne veux pas t'entendre me dire non, ou te trouver des excuses, tu dois y aller. D'ailleurs tu n'as pas le choix, tu as rendez vous avec Mercedes vendredi qui arrive, à Stuttgart en Allemagne.

Dans l'enveloppe, il y avait un billet en premières classe pour Stuttgart, et le mail imprimé pour son rendez vous de signature, je m'étais faite passée pour lui, avec sa boîte mail, ce n'était pas pour qu'il manque sa chance de redevenir quelqu'un de massivement impactant dans le monde de la F1..

- Je vais rester à Bowen avec Pénélope, dans notre maison, et m'occuper de l'ouverture du restaurant, j'ai rencontre un chef... allemand qui plus est, qui serait peut être partant de prendre la direction des cuisines... et nous... et bien, on a besoin de ça, pour être mieux Knox... et pour apprendre à se faire confiance réellement, sans crise de jalousie et sans drama. Et si dans un an, on a toujours autant de plaisir à se retrouver, autant d'amour à partager, alors on ira se marier à Las Vegas avec les copains... sinon... sinon ça voudra dire qu'on s'est aimé un jour, et que ça n'a pas tenu, ce n'est pas un drame.

Naïvement j'avais pensé que tout allait mieux, mais je m'étais trompé. La décision sur mon avenir professionnel était l'élément clef et Mercy avait pris la décision pour moi. Elle me voulait sur les routes, avec ce rôle important pour cette grande écurie... Elle avait tout mis en place dans mon dos pour que je puisse partir et je ne savais pas si je devais lui en être reconnaissant ou lui en vouloir. La confusion devait se lire sur mon visage. C'est avec les mains tremblantes que je pris l'enveloppe qu'elle me tendait, découvrant le billet d'avion vers l'Allemagne. C'était loin. 15 000km. Tous les grands prix de la saison allaient m'éloigner de ma fille, de Mercedes aussi, mais je pensais surtout à Pénélope à cet instant. La dernière fois, je l'avais entrainé dans mes aventures et cette fois, j'allais la laisser derrière moi. Ce n'était pas pour ça que j'avais engagé Mercedes, et ça l'était encore moins depuis que notre relation avait changé. J'avais presque l'impression de perdre les deux femmes de ma vie en acceptant ce contrat. D'autant plus avec les mots fatalistes de ma blonde.

Ok. Dis-je la voix serré. J'avais envie de m'enfouir sous terre, mais je ne pus que me planquer en plongeant le nez dans mon café. Vous allez me manquer.

C'était con, mais c'était ce qui m'avait fait le plus hésiter, ne plus les voir, mais c'était également ce qui poussait Mercy à m'envoyer à l'autre bout du monde. Elle voulait tester notre relation. Pour je ne sais quelle raison, je savais que ça ne se finirait pas à Las Vegas... Elle allait finir dans les bras de ce chef Allemand, surement bien bâti, les cheveux blonds, les yeux bleus et la mâchoire carré. Il n'était pas encore là, que déjà je le détestais. Je le jalousais, tout ce qu'elle ne voulait pas.

Donc, je dois partir demain... Pénélope le sait ? La chute d'Alice dans le terrier du lapin semblait minime comparée à celle que j'étais en train de vivre. J'avais moins de 24 heures devant moi pour dire au revoir. Je me sentais pris au piège, mais je préféra ne rien dire et plutôt finir mon café. Doesn't matter. I'll see her tonight. Je tentais tant bien que mal de camoufler ce que je ressentais, je me dissociais de mes sentiments pour rester le plus "normal" possible. En plus, c'était peut être mieux si Pento n'était pas au courant de mon départ.

Je n'avais pas croisé le regard de Mercedes depuis qu'elle m'avait donné l'enveloppe, alors quand enfin je tourna le visage vers elle, je fus surpris de ce que je vis. Elle n'avait pas la moindre once de doute dans le regard, elle pensait vraiment bien faire en m'envoyant en Allemagne. Elle voulait m'offrir la chance de reprendre ce que j'aimais vraiment : la F1. Deux personnes, deux points de vue... You really think it's a good thing for me to go back to F1. Ce n'était pas une question, je lui annonçais juste une évidence pour elle.

I don't want to stop you in any way, so if you want something else while I'm gone, just tell me. I won't do anything stupid. I... I think I'll prefer to see you happy with someone else than miserable with me. You're young and you have your whole life ahead of you. Petite pause. Even if I'll still love you.

Je pensais le voir heureux, libéré d'un poids qu'il s'était mis sur les épaules, mais à la place, je vis le doute, l'inquiétude et une angoisse que je ne lui connaissais pas... Merde, avais-je présumé mal ? Avais-je été trop loin dans le guidage de sa propre vie, alors que la mienne concrètement était largement au point mort depuis sa tentative de suicide ? Les phrases sont cassantes, marquées, teintées d'une noirceur que je ne pensais pas voir.

J'ouvre la bouche, j'essaie de répondre, mais je panique, parce que je me rends compte que je suis sans doute allée trop loin... Et que je n'avais pas prévu cette attitude là.

- Knox I... pas le temps de terminer, il enchaine, parle de Pénélope. Deux jours, pas demain. et c'est juste pour signer ton contrat, évaluer les possibles changements que tu voudrais dessus etc... Corrigeais-je mais il ne me laisse pas vraiment en placer une.

Finalement il me parle que j'avais lui manquer, enfin non, qu'ON allait lui manquer. Qu'il m'aimait finalement, et je réalise que dans ma bonne volonté de faire les choses pour son bien être, il pensait certainement que je voulais me débarrasser de lui.

- Wait a minute... i just did what i did because you're not the same... you're like a ghost, you're not really convice you're worst it. You're wrong, this is your chance, that doesn't change anything between us, more or less... i know you're gonna be far from home for few months in a year, but this is all you're work for, your entire life ! The question is, what do you want to do in your life ? You're not a home dad, at all... not really a chief even your pasta are great... Answer me : what do you want to do in your life? Lui dis-je avec passion.

La question était importante, lui qui tergiversait depuis des mois, sur l'avenir en se reposant sur sa fortune... mais sans pour autant avoir un réel projet de vie. Je l'ai fait pendant des années, c'est démoralisant, il faut un but, une quête à l'être humain. Mon but c'est qu'il aille mieux, qu'il redevienne lui même, l'homme sûr de lui, un peu égoîste certes, mais pourtant confiant et généreux.

- Me ? I want you to be happy in your life, even it's far away from me... And for my life... i want to open that restaurant, maybe with detlev, maybe not, and travel anytime i want with pénélope, to be with you.

Je savais que quand il parlait d'être avec quelqu'un d'autre, il se faisait des films de moi avec d'autres hommes, comme j'ai pu m'imaginer qu'il sauterait tout ce qui bouge, peut être même qu'il tomberait amoureux d'une autre, mais j'avais chassé cette pensée... nous devions apprendre à nous faire confiance et ça passait par là aussi.

Je posais mes mains sur les siennes.

- You're my true soulmate Knox, i'm sure of it, i can't be with anyone else but you because the connexion is too strong... no matter the distance between us, now i know you exist... i'm fucked up with other men... be sure of it...

Je n'avais jamais été vraiment seul et partir à l'autre bout du monde pour diriger une écurie loin de ma famille me faisait peur. J'avais peur de la solitude, mais surtout de l'oubli. Pénélope était petite et je craignais qu'en ne m'ayant pas près d'elle au quotidien, elle pense que je ne faisais plus partie de sa vie. Je ne voulais pas non plus que la distance nous fassent défaut à Mercy et moi. L'expression "loin des yeux, loin du coeur" était forcément née de quelque chose. Elle dut percevoir mes appréhensions, car elle vint poser sa main sur la mienne en me disant des mots rassurants. Je l'entendais, même si je n'intégrais pas tout, j'avais envie de la croire. Elle était ma soulmate... Ma main se tourna pour pouvoir entremêler nos doigts. Je la tenais fort, sans pour autant faire mal, je voulais juste qu'elle sente que j'entendais ce qu'elle me disait même si je n'étais pas très bavard.  

I want... I want to be the team principal of Mercedes. Avouais-je tout doucement. But I know that it's not compatible with a family life. If I leave, I'm gonna fucked up everything we built. J'avais ce sentiment de culpabilité qui me bouffait, parce que mes envies n'étaient pas en accord avec ma vie actuelle. Je savais qu'en choisissant l'une ou l'autre, j'allais foutre le bordel. Mais ce qui m'emmerdait le plus, c'était de perturber Pento et Mercy. D'en faire des victimes collatérales.
I'm sorry. I'm truly sorry. It was so selfish of me to love you and chase you. I really tought that I could make you happy. Even now, a small part of me still think that I can. Et ce fut plus fort que moi, je la pris dans mes bras sous le plaid. I don't know why I love you so much. I can't stop thinking about you. I dream about you, all the time. You're in my head, in my heart. I don't think I can look at another woman the way I look at you. Not even love her. You're my one and done. Finis-je par dire le visage collé au sien. Elle n'avait pas idée de l'amour que je pouvais ressentir pour elle, parce que j'avais toujours été très maladroit dans ma façon de lui montrer. Nous avions eu nos quelques moments de bliss, mais ça n'avais jamais duré. Je pensais notamment à notre mariage, une des plus belles journées de ma vie, mais qui comme tout le reste avait fini par s'éteindre dans notre divorce quelques semaines plus tard.

Can you please promise me that we'll see each other as much as we can, even if it's five minutes on a video call. I don't want to lose you, or to be a stranger when I come home.

Trop d'émotions dans cette simple discussion, et nous nous étions rapprochés, au point d'être obligés de nous toucher, de nous sentir, et c'était là toute la beauté de notre relation, nous étions en phase l'un avec l'autre, au moment de nous toucher, et de nous respirer et goûter. La complexité aussi quelque part, parce que nous serions incapables de nous séparer pour de bon. Peut être l'écart d'âge était conséquent entre nous, et sans doute avions nous du mal à définir ce que nous voulions, à s'entendre sur divers sujets, mais merde... une histoire comme ça, une attraction pour celle que nous avions, jamais je n'aurais pensé le vivre.

Il avait avoué ce qu'il voulait et j'étais rassurée, il s'excusait, mais je ne lui en voulais pas du tout. Il savait ce qu'il voulait faire et être depuis longtemps, de peur de perdre Pénélope, j'avais mis le holà sur tout ça, mais concrètement... il était heureux en F1, pourquoi ne pas adapter nos vies en conséquence ?

- I know... i Know love...

Je l'embrassais pour éteindre sur mes lèvres, ses angoisses et doutes.

- I can do more than that... let me finish this year with Pénélope, find a manager and a chief for the restaurant... and if we can be far away from each other, and even be in love and have this relationship far away... we can talk about, travelling with you, and find an "au pair" and a teacher for Pénélope ? Everything is possible, but... let us try to be far away for this 10 months, and i'll come to visit you with our daughter, some weeks for holidays.

Ses lèvres douces sur les miennes me permirent de revenir à la réalité. Mon regard se posa sur elle et je me mis enfin à l'écouter. Vraiment. Mercy était rassurante, ses mots ramenaient un peu d'humanité à la situation, mais c'était surtout son toucher qui me fixait dans la réalité.

It's weird, we're not the best at communication, but a simple touch can solve anything. Je sentais mon rythme cardiaque redescendre tout doucement. Elle m'avait offert une magnifique opportunité et elle ne l'avait pas fait pour me repousser, elle l'avait fait pour mon bonheur. Le réaliser avait été compliqué, mais je commençais -enfin- à y arriver. We have something special. Murmurais-je à quelques centimètres de son visage en caressant sa joue avec mon pouce. Elle était douce, sentait bon, elle était ma Mercy, celle que j'avais promis d'aimer et de chérir jusqu'à la fin de ma vie. Ce petit bout de femme avait le contrôle de mon cœur.

Nous étions dans notre bulle, quand je vis du coin de l’œil quelques photographes qui se donnaient à cœur joie pour nous photographier. Notre mariage puis notre divorce, la fausse couche de Mercy et mon instabilité avait fait les gros titres dans la presse automobile. Nous étions un peu le couple du moment, attirant toutes sortes d'intérêts... J'encaissais même si je n'aimais pas, ça faisait partie du boulot, surtout maintenant que j'allais reprendre la tête d'une des plus grandes écuries de F1. On devrait y aller avant d'attirer trop l'attention sur nous.

Je peux te demander une énorme faveur ? Est ce que tu accepterais de remettre ton alliance ?

- Qu'ils prennent des photos je m'en fiche. C'est notre quotidien, et je ne vais pas arrêter de vivre pour 3 malheureux photographes. Lui dis-je en me frottant à lui, tentant de chercher sa proximité.

Ils flashaient, mais je n'avais d'yeux que pour l'homme devant moi. Sa question me laissa perplexe, je fronçais les sourcils en secouant légèrement la tête.

- Qu'est ce que ça changerait ? Ce n'est qu'un anneau Knox. Je ne nous définis pas par rapport à ce mariage avorté, et pas que... Je voudrais entamer une nouvelle page de notre histoire, quelque chose d'apaisé, en confiance, et avec maturité.

Il se mit à pleuvoir, et je levais la tête pour regarder le ciel pleurer sur nos têtes.

- Mais j'accepte de remettre mon alliance, si vraiment c'est important pour toi, ça n'empêchera pas les hommes de me draguer, moi de les regarder, mais je veux bien faire ce pas vers toi.

C'est juste que c'était l'alliance de ma mère... Je préfère la savoir à ton doigt plutôt qu'au fond d'un tiroir. Lui dis-je tout calmement. Ou tu peux la mettre de côté pour le jour ou Pénélope en aura besoin. Mais ça me plaisait déjà moins. J'avais envie de savoir cette bague au doigt de Mercedes, pour la simple raison que je lui avais donné le plus beau jour de ma vie et que ça me tenait à cœur. Ce n'était pas une marque d'appartenance, mais plutôt une promesse d'amour. On se retrouvait tout juste et j'allais tout faire pour que ça continue ainsi. Même sur un collier. Ça pourrait être beau, non ? Dis-je pour proposer des solutions.

La pluie se mit à tomber et je lui proposa d'aller rapidement récupérer la commande de Pénélope avant de rentrer. Oui, j'aurais très bien pu passer au supermarché pour récupérer les myrtilles des ma fille, mais je voulais le meilleur. En quelques minutes à peine, je réussis à en acheter trois barquettes avant de revenir vers Mercy. Ce n'était plus des petites goutellettes, c'était un vrai déluge qui s'abattait sur Bowen. Je me mis à rire en voyant les cheveux plaqués sur le visage de la belle blonde. A peu de choses près et on pouvait refaire l'affiche du film The Notebook..

J'adorais la pluie, j'y trouvais un certain réconfort qui me donnais envie de rester dehors. En tant normal je me serais posé sur un bac et j'aurais attendu que l'averse se calme, mais là je n'étais pas seul. Je suivis donc Mercedes vers un abri, entre le café où l'on se trouvait avant et la voiture. On se regarda avant de s'élancer vers la voiture en courant, pour éviter la pluie même si on était déjà trempé. Je mis les fruits sur le toit de la voiture avant de chercher les clefs dans mes poches. Je ne les trouvais pas, je cherchais encore et encore, jusqu'à mettre la main dessus dans la poche arrière de mon jean.

I like it when you are wet. Dis-je en m'installant derrière le volant. C'était clairement une phrase à double sens.

J'étais trempée, et le parapluie était resté dans la voiture, je regardais Knox qui me fit une petite blague sur The note Book.

- Pour refaire la scène, il faudra un long moment de séparation et de la frustration... Lui dis-je.

Tenant sa main, pour finit par courir vers la voiture et il ne trouvait pas les clés.

- Allez Knox... trouve les clés !

On finit par entrer dans la voiture et sa phrase me fit rire.

- O..kay... Je penchais la tête sur le côté en fronçant les sourcils, souriant l'air de rien.

La voiture démarra, et Knox me fit encore quelques allusions grivoises et en arrivant à la maison, je fermais les portes de la voiture, et attrapais Knox par le pull pour l'attirer à moi.

- On l'a jamais fait dans ta voiture... soufflais-je avec sensualité et envie dévorante.

Je l'embrassais avec passion, avant d'aller m'asseoir sur lui et me frotter à lui. Je retirais mon manteau avec un peu de mal, son pull avec du mal aussi, et les boutons des ma chemise cédèrent en voletant dans l'habitacle. J'éclatais de rire, avant de revenir à sa bouche, passant mes mains dans ses cheveux, les agrippant même, tout en ondulant du bassin sur le membre dur que je sentais sous moi. Trop tendu dans son jean, et pour moi, complètement humide.

Après cette sortie chaotique au marché, nous avions repris la voiture complètement trempés. La pluie nous avait surpris et plutôt que de râler, je m'étais laissé aller à profiter de ce moment. J'étais soulagé d'un poids maintenant que Mercy m'avait donné ces billets d'avion pour l'Allemagne et tout me semblait plus clair. Plus simple. Et c'était surement pour cette raison que je m'étais mis à la taquiner en lui lançant quelques remarques hot. J'étais de nouveau dans l'optique de la récupérer. J'allais être le Knox séducteur, marrant et lourd qui l'agaçait, mais qu'elle aimait tant.

A peine garé, elle m'empêcha de sortir en venant grimper à califourchon sur moi. Holy f**k ! J'avais été taquin, mais je n'aurais jamais pensé qu'elle ferait ça, encore moins avec autant d'enthousiasme. J'étais un pantin entre ses mains. Elle m'avait retiré mon pull avant de faire sauter les boutons de sa chemise. En voyant les boutons voler dans l’habitacle, elle s'était mise à rire à gorge déployée et je n'avais pas réussi à me contrôler, j'étais parti l'embrasser dans le cou. Puis elle s'était emparée de mes lèvres et je m'étais laissé faire parce qu'elle savait exactement ce dont j'avais besoin. J'étais à sa merci totale. Mercy. Grognais-je contre ses lèvres pour la faire ralentir. Ses mouvements de bassin contre la bosse qui déformait mon jean allait me faire craquer avant même que l'on ai commencé. Je réussis à me libérer de mon pantalon avant de pousser le tissus de sa robe, et avec une certaine précipitation, je réussis à la trouver. Elle était déjà trempée, chaude, elle me rendait folle avec ses mouvements erratiques. Je réussis à attraper ses hanches pour la stabiliser avant de remonter mon bassin vers le sien avec des mouvements puissants et rapides. J'avais besoin de me faire du bien autant qu'à elle. Son corps m'offrait tout ce dont j'avais besoin, sa poitrine qui rebondissait avec chacun de mes coups de reins, sa bouche entrouverte, son souffle court, ses cheveux en bataille et son regard accroché au mien. Nous étions en symbiose et je voulais que ça dure. Ça faisait tellement de bien. Pas besoin de mot, juste nos corps et tout ce qu'ils savaient si bien communiquer ensemble. Mon contrôle finit par m'échapper lorsqu'elle eut son deuxième orgasme. Elle m'avait terrassé et je dus fermer les yeux pour réussir à retrouver mon calme.

Je devrais penser à me faire faire une vasectomie. Pour être plus tranquille et ne plus devoir y penser. Mais l'idée que l'on aille trifouiller à cet endroit là me foutait des frissons dans tout le corps. Et pas le bon type de frissons.

Mais pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi ce sujet ? Pourquoi après l'orgasme ? Mais pourquoi ?

C'est franchement les seuls mots qui arrivent à toucher mon esprit embrouillé par l'explosion d'endorphines. La tête contre son épaules, je respires, les bras appuyés contre le dossier, on était bien là, en train de reprendre notre souffle après du quick sex sauvage dans sa voiture. Mais non... non... c'est le moment qu'il a choisit pour parler de vasectomie ! C'est tellement plus marrant, et super romantique !!

Je me suis contractée sur le coup de ces paroles, et je me suis redressée, posant mes mains sur son torse. Je le regarde en fronçant les sourcils.

- Vraiment ?! Tu penses que c'est vraiment le moment de balancer ça ?!

Je suis à la limite d'exploser en hurlant. Je m'en passerais bien de me faire me souvenir de mon premier avortement, suivit de ma fausse couche. Je soupire, en levant les yeux au ciel, et me dépatouille, pour me tirer. C'est pas facile, et je fous du sperme de partout, manque de le castrer dans le process, et finalement je réussis à sortir de la voiture, avec un tout petit plus de classe qu'avant ça. Je tire sur ma robe, pour qu'on ne voit pas mes fesses et rentre dans la maison, en laissant la porte ouverte.

Je n'ai pas envie de parler de ça, pas envie d'aborder la discussion, je ne sais même pas si c'est une bonne idée vraiment qu'on soit retourné ensemble !! Je n'ai rien dit à mes parents par exemple, ni à mes amies, et je cherche encore des réponses ! Qu'il fasse ce qu'il veut avec ses couilles, personnellement j'aimerais me laisser une chance pour plus tard. 26 ans, j'ai 26 ans, pas 37, pas 39, pas 42 ans, mais 26 ans !

Je sors du frigo une bouteille de jus de fruits que j'essaie d'ouvrir, et qui ne veut pas en entendre parler. Je force, je prends des positions dingue pour tenter de l'ouvrir, et je réponds à Knox de manière faussement calme.

- Tout va bien.

Tout ne va pas bien.

Ce qui aurait du être une simple pensée avait dépassé la barrière de mes lèvres. Une connerie que Mercedes ne manqua pas de me faire regretter en s'échappant de la voiture sans même prendre le temps de se rhabiller correctement. Elle était hors d'elle. Et j'eus bien du mal à la suivre jusqu'à la maison sans perdre mon pantalon que je n'arrivais pas à reboutonner.

Non, je sais que j'ai merdé. Je lui pris la bouteille des mains pour l'ouvrir avant de la reposer sur le comptoir. Mercy... Je voulais qu'elle me regarde, mais ce n'était pas gagné, elle faisait tout pour éviter mon regard. Je voulais pas dire ça à voix haute, c'était juste une pensée. Pas sur que ça m'aide vraiment à me sortir du pétrin dans lequel je m'étais mis. Il n'y avait pas de bonne explication à ce que j'avais dit dans la voiture. J'avais peur, peur qu'elle tombe à nouveau enceinte alors que l'on n'était pas prêt, peur que ça vire à nouveau au drame, peur qu'une nouvelle grossesse ne nous sépare pour de bon... Alors assez égoïstement, et même si elle était très jeune, je voulais supprimer ce risque en faisant une vasectomie.

Je compris rapidement que Mercedes ne cèderait pas à mes demandes pour avoir une discussion, alors je la laissa dans la cuisine. J'avais des traces de nos ébats sur mes vêtements, alors je pris une douche avant de me changer dans des vêtements secs et chauds. Il pleuvait toujours et je pris la décision d'allumer la cheminée. C'était réconfortant un feu, non ? Non, c'était juste une feinte pour me faire croire à moi même que tout allait bien alors qu'encore une fois mon couple était en danger. Ca n'allait jamais bien très longtemps, c'était toujours des problèmes sur d'autres problèmes... J'étais fatigué. Pas au point de lâcher l'idée qu'un jour je serais avec Mercedes, mais pas loin.
Comme à chaque fois, je perdis quelques poils de bras avec les premières flammes, mais une fois le feu lancé, je pus m'installer contre la table basse pour regarder mon œuvre. J'étais à même le sol et je regardais en silence devant moi. Il faisait sombre à cause de la météo, du coup ça me paraissait étrange que Pénélope ne soit pas à la maison. Quoi qu'elle était bien mieux à l'école qu'au milieu d'un énième conflit entre sa mère et moi. Je fis un bon quand mon chien vint s'installer à côté de moi. Il avait changé de personne préférée depuis que Mercy s'était installée avec nous. Il l'avait aidé à surmonter sa peur des chiens, et elle l'avait adopté en retour. Mercy... Mercedes était au cœur de tout à présent, elle avait charmé tout le monde et j'étais le seul idiot à enchainer les boulettes avec elle.

J'avais du faire le tour de la maison avant de la retrouver. La culpabilité me rongeait, j'en avais assez de la faire souffrir avec des conneries. Je suis désolé. C'était inapproprié de dire ça tout à l'heure. Glissais-je en me mettant contre la porte.

Je déteste qu'il m'aide à ouvrir cette maudite bouteille, et du coup je pars sans la boire. Je rentre dans la chambre d'amis et me déshabille, pour y prendre là bas une douche. Sous l'eau, je me fais cette réflexion : il faut qu'il parte, qu'il s'éloigne de moi pendant longtemps, qu'on réfléchisse à ce qu'on veut vraiment... parce que là, l'un sur l'autre, c'est de la dynamite certaine, mais ce n'est pas sain du tout.

Lorsque je sors, c'est pour me mettre dans le bureau, pour répondre à des mails, écouter de la musique forte, tenter de trouver un logiciel de composition musicale, je sais que je vais faire mes trucs avec Knox loin, que je vais pouvoir être moi, et pas juste la femme de, ou l'ex de. Il arrive et se pose sur l'encadrement de la porte, je retire mon casque, pour l'entendre s'excuser quelques part. Je secoue la tête, mordillant mes lèvres.

- Je crois qu'on est plus sur la même longueur d'onde depuis longtemps Knox, tout ce que l'un ou l'autre peut dire, nous blesse, nous rappelle le passé, et actuellement, notre relation n'a rien de saine. Lui dis-je avec sincérité, je mordis ma lèvre. Un an... un an éloigné l'un de l'autre, en se voyant pendant les vacances seulement, ça nous laissera entrevoir s'il y a quelque chose à sauver ou non...

Je ne voulais pas lui dire que je voulais garder le contrôle de mon corps, ne pas me condamner quand peut être je serais prête à avoir un enfant, mais je sais au fond de moi, que je ne me vois pas avec Knox pour avoir un enfant, ce qui est terrible d'un côté et alarmant de l'autre... Je l'aime, mais je ne veux pas d'enfant avec lui. Et quelque part, c'est comme si je savais que notre histoire ne durerait pas... J'étais trop jeune pour me marier, notre relation l'était tout autant, jeune.

Je l'aime, oui. Mais plus on avance, plus je doute de notre happy ending, je vois plus notre relation comme : rencontrés trop tôt, aimés passionnément à s'en brûler les ailes, et détruits trop vite. Je ne sais pas, je ne sais pas ce qu'il va se passer, et il faut que j'efface de mon esprit la petite voix à l'intérieur de moi, pour tenter d'avancer.

- As tu besoin d'aide pour faire ta valise ? Je pars chercher Pénélope... As tu besoin que je passe au supermarché ?

Je me lève et attrape mon sac, laissant l'ordinateur allumé, ouvert sur les paroles d'une chanson que j'ai écrite, qui parle de respirer.

I hear the sound, echoes beneath
Angels and skylines meet
And I'm straining to reach
The light on the surface, light on the other side

I feel the pages turning
I see the candle burning down
Before my eyes, before my wild eyes
I feel you holding me, tighter I cannot see
When will we finally

Breathe, breathe, breathe

Ok. Fut le seul mot qui arriva à sortir de ma bouche après son petit discours. Elle semblait si sure d'elle, certaine que cette séparation allait nous faire du bien, alors que je savais que ça sonnait juste notre fin. Ravalant ma peine, je fis non de la tête lorsqu'elle me demanda si j'avais besoin de quelque chose. Elle sortit pour aller chercher Pénélope à l'école et je pris sa place dans le fauteuil du bureau. Ce n'était pas pour regarder ce qu'elle y faisait, juste pour m'assoir et reprendre un peu mon souffle. J'avais l'impression que mes jambes allaient me lâcher. Et ça ne s'arrangea pas lorsque je vis les paroles de la chanson qu'elle écrivait. Je l'étouffais. She couldn't breathe... Mes doigts se mirent à pianoter sur le clavier, cherchant de nouveaux vols pour partir au plus tôt. Il n'y en avait pas des tonnes en provenance de Bowen, mais si je rejoignais Brisbane ou Sydney j'avais plus de choix. Partir ce soir était mon nouveau plan. Je réussis à trouver et je fis ensuite ma valise. J'étais en train de la fermer lorsque la porte d'entrée se referma. J'entendis immédiatement les petits pas de Penny. Comment j'allais réussir à lui dire au revoir ? Ma fille. Ma vie. J'aurais aimé pouvoir l'emmener avec moi à l'autre bout du monde, mais elle avait sa vie ici. Puis Mercy était tout autant sa mère que j'étais son père, je ne pouvais pas l'arracher de son cocon. C'était dur. Tellement que les adieux furent atrocement douloureux bien que très bref. En à peine dix minutes, j'avais réussi à tout boucler et à refermer la porte derrière moi.

Les vols s'étaient passés sans encombre, j'avais envoyé quelques messages pour informer de mon avancement. Mercedes m'avait fait signer mes contrats, mais plutôt que de repartir à Bowen, je m'étais rendu à Monaco pour rechercher un appartement. C'était le meilleur endroit pour vivre lorsque l'on était dans le monde de la F1. Ça avait longtemps été mon QG, et ça allait bientôt le redevenir. J'avais déjà les contacts et un appartement triplex me tomba presque dans les bras après quelques jours à peine sur le Rocher. La vue était superbe, un immense rooftop et surtout du calme. J'avais plusieurs mois devant moi avant la prochaine saison, j'avais du boulot et je ne comptais pas beaucoup quitter mon nouveau havre de paix.