it's moving day ⠂maxine

Ces trois semaines à Londres lui avaient fait le plus grand bien à Max. Sa famille c’était son salut et son phare. Les Gray étaient soudés, drôles, et les débats étaient toujours enflammés entre eux. Puis l’évidence avait germé dans l’esprit de Max. Son appartement était bien trop cher pour elle et son frère était en coloc avec un mec sympa mais pas le best non plus. Alors elle lui avait proposé. Arlo et elle étaient très emballés, mais les autres membres avaient ri, pariant sur la durée de la cohabitation. J’ai bien vécu dix huit ans avec lui avait répondu Max piquée par leur comportement. Peut-être qu’ils avaient raison finalement … Elle n’en pouvait déjà plus de porter sa bibliothèque trop lourde dans ses bras. « Déjà pourquoi t’as besoin d’une bibliothèque ? Y’en a déjà deux ! » Bon certes, ils étaient remplis par les livres de Max et elle n’allait pas lui céder la place si facilement. Surtout que les livres d’Arlo ils étaient moches, ça parlait de corps humains, et souvent ils étaient blancs. Alors que ceux de Max ils avaient plein de couleur. La chambre avait été repeinte et ils déposaient le meuble. Max lâchait un long soupire, elle n’avait plus de bras. Il voulait déjà redescendre chercher le reste, mais Max lui offrait un regard noir. Elle avait besoin de reprendre son souffle, quelques secondes. Il ne s’arrêtait plus Arlo, pourtant il le savait que Max détestait l’effort. Elle allait se plaindre pendant des jours des courbatures et qu’il l’avait torturé pour sa chambre. « Oui pour la pizza. Pour le reste on verra bien ! » Disait-elle en prenant la bière que lui proposait Arlo alors qu’elle commandait les pizzas. « Il va falloir qu’on parle de règles dans cette colocation ! » Elle était très sérieuse, Arlo c’était certes son frère mais il devenait son coloc aussi à présent.

Personne n’y croyait à la colocation à part Maxine et Arlo, un bon point vu qu’ils allaient vivre ensemble. Avoir Arlo tous les jours près d’elle ça lui rappellerait forcément Londres, sa famille et tout ce qui lui manquait. Ça lui permettait aussi de soutenir son frère dans la période difficile qu’il traversait. Il avait perdu un être cher, et même si elle ne pouvait pas prendre sa peine, elle pouvait le soutenir. Enfin le soutenir à la Maxine. Elle commençait donc par râler parce que la bibliothèque était trop lourde. « Hé j’te rappelle que t’étais content de quitter ton coloc pour vivre avec ta merveilleuse sœur ! » Répondait-elle immédiatement. Elle plaignait les voisins parce qu’avec les deux Gray, ils allaient en entendre des choses. Ils avaient la même répartie, le même goût pour les choses bruyantes, bref si les années les séparaient pas on aurait pu croire à des jumeaux. En un seul regard, Arlo comprit que Max n’allait pas bouger les fesses de cet appartement avant un long moment. Elle acceptait la bière d’Arlo, prenant une grande gorgée. Elle adorait ça, mais moins que le gin quand même. Enfin ça dépendait des jours. En attendant, elle commandait trois pizzas, une pour Arlo et deux pour elle. Peut-être que dans sa bonté elle partagerait la troisième avec son frère, mais seulement s’il est gentil. (Bon dans la réalité, elle lui en passera parce que Max a toujours les yeux plus grands que le ventre). Elle suivait Arlo dans la cuisine, alors qu’elle imposait des règles et son frère la fit entrer pour sceller pacte. « J’vous écoute Arlo premier du nom ! » Si Arlo riait, Max était sérieuse. En tout cas, elle allait suivre que ses propres règles, parce que ne pas piquer le chocolat d’Arlo hors de question. « Mais si j’ai faim, et que c’est la dernière chose qui reste dans les placards et qu’il y a une invasion de zombie, j’peux quand même en prendre ! » Oui ça allait être long de mettre les règles s’il fallait mettre toutes les conditions à chaque fois. « Règle numéro 2 : tu ne rentres pas dans ma chambre sans mon autorisation, même si t’as un truc urgent à me dire ! » Disait-elle avec un sourire. Elle avait encore plein de règles, notamment celle de ne pas jouer le gorille si elle ramenait quelqu’un.

Ils avaient six ans d’écart, et pourtant c’était une des personnes sur cette planète avec qui elle était le plus proche. Arlo comprenait Max d’un seul regard et c’était la même chose dans l’autre sens. Le faire venir dans cette colocation lui permettait d’avoir un œil sur lui, de retrouver la petite étincelle qui avait disparu quand Josh s’était éteins. Max avait été chamboulée aussi, connaissant les amis d’Arlo depuis toujours. C’était la petite Gray, celle qui trainait toujours dans leur patte avec la langue trop pendue et qui avait toujours un mot à dire sur tout. Josh il avait été un pilier pendant des années pour Arlo et pour elle, aujourd’hui Arlo allait devoir continuer sans ce pilier. La cohabitation n’allait pas toujours être de tout repos parce qu’ils étaient aussi meilleurs ennemis. En un quart de tour, ils pouvaient se détester et s’envoyer les pires piques parce qu’ils étaient un peu sanguins, surtout Maxine. Elle riait à son effusion de compliment. « N’abuse pas trop, je ne te crois. » Disait-elle avec un sourire, alors qu’elle buvait sa bière. A cet instant se jouait les règles de la colocation, un moment ultime et ambitieux pour les deux Gray. Arlo il prenait pas ça au sérieux, Max un peu plus, parce qu’elle lui tomberait dessus si un jour il ne respecte pas une de ses règles. « Bah qu’est-ce que t’en sais. Si ça se trouve les zombies auront peur des appartements et la meilleure façon de survivre c’est de se confiner chez soi. » Elle avait des réponses à tout, et puis même sans invasion de zombies, elle allait lui piquer du chocolat, parce qu’il était meilleur que le sien. C’était un fait avéré, la nourriture, les vêtements et tout d’Arlo était meilleur quand ça lui appartenait que les propres affaires de Maxine. A son tour elle donnait la règle de la chambre. Elle lui tirait la langue à sa remarque. « Bon d’accord t’as le droit s’il y a des zombies ! » Elle pouffait de rire. Par contre elle fronçait les sourcils à sa remarque. Est-ce qu’elle se sentirait à l’aise de ramener quelqu’un si Arlo était à côté ? Forcément les images d’Orso nu dans son lit revenaient. Clairement non. Mais tout comme, elle ne voulait imaginer son frère avec une femme nue dans la pièce d’à côté. « Non ça ne va pas. On ne ramène pas de plan cul ! » Elle était assez sûr de cette règle qu’elle allait enfreindre plein de fois.

Ça lui faisait du bien à Maxine d’avoir son frère près d’elle. Malgré leur différence d’âge ils avaient toujours été proche. Enfin proche du cataclysme, de la troisième guerre mondiale surtout. Ils ne pouvaient s’empêcher de s’embêter, de se lancer de piques, mais il n’y avait personne sur cette terre qui connaissait Max aussi bien. Pourtant ils étaient bien différents et ça e voyait à l’énonciation des règles. Chacun voulait avoir le dernier mot, et Max râlait comme à l’accoutumée, surtout qu’il venait de lui faire monter des dizaines de fois les escaliers pour son déménagement. Ils partaient loin, surtout que les exceptions des règles faisaient référence à des attaques de zombies. « Et oh qu’est ce que t’en sais t’es un expert en zombie peut-être ? » Bon il devait certes en voir plus qu’elle à l’hôpital, à cette pensée Max riait, elle avait parfois un humour noir, pas toujours apprécié. Arlo n’avait pas le droit de rentrer dans sa chambre, sauf exception (les zombies), parce qu’elle avait déjà ramené des mecs ici, et elle se sentirait si mal si Arlo arrivait au pire des moments. Non, il n’y aurait pas de plan cul dans cet appartement, plus jamais. Enfin c’était avant qu’Arlo ne propose ce petit challenge. Il ne suffisait d’un rien pour raviver l’esprit compétiteur de Max. Elle haussait un sourcils. « Non le premier qui se fait choper à enfreindre cette règle paye le loyer. » Il était clair que jamais Max n’allait lui dire qu’elle allait ramener quelqu’un si c’était pour perdre le pari. « Et j’ajoute même un petit twist … à chaque personne ramener sans que l’autre ne le remarque, il paye les courses. En gros si je ramène deux fois quelqu’un et que t’as pas capté, deux fois tu payeras les courses. » C’était un jeu très débile, surtout que pour l’instant Max n’avait personne à ramener. « Deal ? » Disait-elle en tendant la main à son frère. Voilà, les Gray réuni, les ennuis commençaient.