le bonheur n'existe que pour plaire, je le veux - léo

C’est vrai qu’il n’avait pas vraiment pensé à ça, Léo, au fait que Joan ne savait potentiellement pas nager. Après il l’avait vue lors de l’activité canyoning quand même, elle n’était clairement pas la plus à l’aise dans l’eau. Mais elle l’avait tout de même faite, ce qui voulait dire qu’elle n’était pas phobique non plus. Et quand bien même, il ne venait pas de la pousser d’une falaise, il avait un minimum de conscience malgré son état légèrement éméché. S’il l’avait vu galéré, il aurait plongé pour venir la sortir de l’eau. T’inquiète poulette, s’il avait fallu te sauver, j’aurais mouillé la chemise. Je t’aurais même fait du bouche-à-bouche si besoin. Il rit en reprenant une gorgée de vin. Léo était à l’aise dans l’eau, en bon australien qui se respectait, il pratiquait le surf comme une religion dès qu’il en avait l’occasion. Mais là, regardez-la, elle était comme un vrai poisson dans l’eau. D’ailleurs, elle continuait sur les enfantillages, preuve qu’elle ne lui en voulait pas tellement. Il éclata de rire quand elle lui sortit cette réponse qu’il n’avait pas entendue depuis la cour d’école, la française grimaça et il lui tira la langue. Ce genre de moment, c’était pépite, c’était exactement ce qu’il lui fallait, à Léo, pouvoir déconnecter de son quotidien bien stressant, se comporter comme un véritable enfant sans faire de mal à personne. Avec Joan, il n’y avait que du jeu. Ce n’était pas une Freja avec qui il y avait toujours cette espèce de séduction à laquelle il se brûlait parfois, ce n’était pas non plus Andrew qu’il fallait sortir de ses pensées moroses. Il n’avait pas à réfléchir là, juste à profiter. Et tant pis s’il passait pour un homme de plus de trente-cinq ans immature qui restait bloqué dans la vingtaine, il s’en foutait royalement. D’ailleurs, finalement, il n’était pas le seul à régresser. Celui qui venait de le pousser à l’eau avait une bonne calvitie et à bien regarder les expressions marquées sur son visage, il n’était pas loin de la quarantaine. Léo se secoua la tête en remontant à la surface, il toussait, il avait bu la tasse, mais il riait. Il était remonté à temps pour voir Joan faire un highfive à l’homme en question qui se termina dans l’eau pour lui aussi. Elle se retourna vers le photographe, l’air très fier d’elle. Merci, mais j’ai comme un doute sur le fait qu’on soit encore une team là, j’attends le retour de bâton. Il commençait à la connaître, la brune, il se doutait bien qu’elle n’allait pas s’arrêter en si bon chemin. Il dodelina de la tête. Je t’ai sauvée d’... Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’elle avait déjà plongée pour venir lui attraper la cheville. De toute manière, elle avait raison, il le savait bien, c’était lui qui avait commencé. Il remonta à la surface pour prendre de l’air, en attendant que Joan ressorte, elle aussi, dès qu’il vit ses épaules il appuya dessus pour la faire couler à nouveau. Malheureusement, il fut arrêté dans son geste par une fille qui venait de lui sauter sur le dos. Mais vous êtes toutes contre moi ! Il lança une bonne gerbe d’eau à l’inconnue.

Alors que Léo m'avait poussé à l'eau, j'lui suggérais qu'il aurait pu avoir ma mort sur la conscience si je ne savais pas nager. En vérité, j'avais pas tellement peur de l'eau, mais plutôt de l'océan et de ses profondeurs. Je savais nager, mais jamais je n'irais faire de la plongée sous-marine. C'était pas tellement explicable, j'crois juste que les gros animaux marins m'effrayaient. Mais là, dans une piscine d'un bleu limpide, j'avais aucune crainte. Léo m'assura qu'il m'aurait sauvé et j'éclatais de rire. "Woo, grand seigneur!" Même si l'idée que Léo me fasse du bouche à bouche, ça sonnait bien weird. Autant, il était mignon Léo, autant il ne m'attirait pas du tout. En fait, j'étais pas attirée par grand monde quand j'y réfléchissais bien. P'tete par Concho, le directeur de l'association concurrente, mais c'était pas une attirance très saine si vous voulez mon avis. Cela dit, personne me l'avait demandé mon avis et je n'avais pas le temps de niaiser avec le sourire de Concho, j'avais une revanche à prendre. Et apparement, c'est l'ensemble des invités qu'on entraînait dans notre bêtise, ça sautait dans tous les sens, ça s'envoyait de l'eau, ça plongeait, c'était un joli bazar. J'avais vengé Léo en faisant tomber à l'eau son agresseur et je me targuais d'être dans sa team. Lui il en doutait, et à peine avait-il dit ça, que je plongeais sous l'eau pour lui attraper les chevilles et le faire perdre son équilibre. Lui, remonta à la surface avant moi, et lorsque je reprenais à peine mon souffle, il me maintenu les épaules pour tenter de me couler. J'me débattais, en riant sous l'eau, et finalement, je retrouvais l'air pure alors que Léo était attaqué par une inconnue. Il tentait de se débattre et j'l'arrosais aussi, à pleine brassée. "TU PEUX PAS LUTTER CONTRE LA SOLIDARITÉ FÉMININE!" que j'disais en riant. J'crois qu'on restait encore comme ça, plusieurs minutes à se chicaner, s'envoyer de l'eau et d'un coup, j'voyais tout flou de mon oeil gauche. "STOOOOP J'AI PERDU MA LENTILLE!" que j'criais, sans bouger, les yeux rivés vers la surface de l'eau, les deux mains au dessus de moi. Mais avec un oeil sans lentille, je voyais vraiment rien. "Merdee." Là, c'état un peu moins marrant d'un coup. Bon, c'était des lentilles quotidiennes, c'était pas si grave, mais enfiler une paire de lunette, c'était pas dans mes plans, ça cassait assurément mon flow. Même si j'avais pas grand chose à charmer ce soir, que je tentais de me convaincre. Y avait p'tete, effectivement, un p'tit guitariste, dans le coin, qui me faisait de l'oeil - sans mauvais jeu de mot.

@Léo Emerson

Heureusement que Léo n’était pas dans la tête de Joan, parce que savoir qu'il ne l’attirait pas c’était une chose, en soi lui non plus n'avait aucune attirance, surtout en sachant que Milo était sur le coup, il n'irait jamais essayé de faire concurrence à son cousin. Mais par contre savoir que la française lui préférait ce gros nigaud de Concho, ça aurait pu le mettre en colère. Tous, sauf ce gars-là. Bref, là n'était pas la question, alors qu'ils étaient tous tombés dans une bataille d’eau générale. Imaginez, des gerbes d’eau dans tous les sens, des cris, des éclats de rire qui couvraient la musique, des convives trempés en maillot de bain ou carrément tout habillés. Un vrai bordel mais une sacrée ambiance comme on n'en avait pas tous les jours dans ce quartier tranquille de la ville. Joan et Léo n'étaient pas en reste dans la bagarre, ils se battaient l'un contre l’autre, dans cette danse particulière que l’eau rendait lente et difficile. Puis le barbu fut attaqué par une autre femme et, tandis qu'il protestait, la française évoqua la solidarité féminine. Ouais, quand ça t'arrange, tiens ! Il fit basculer l’inconnue par-dessus son épaule et puis plongea en entraînant Joan dans son élan. Seulement, quand ils remontèrent, elle donna l’alerte. Quoi ?! T’as des lentilles ? C'est maintenant que tu l’dis ?? Elle avait clairement foutu l'ambiance en l'air, en tout cas pour eux deux, parce que personne d'autre ne semblait concerné. Chercher sa lentilles ça reviendrait à chercher une aiguille dans une motte de foin. Un mec venait pour les attaquer et Léo l'arrêta . T'as pas entendu ?! On joue plus là, elle voit plus rien. Le gars le regarda de travers et au moment où il allait répartir, il sorti la main de l’eau et leur tendit un petit bout de plastique. C'est ça que vous cherchez ? Léo le regarda, regarda Joan, hébété, comme ça, l'autre avait retrouvé la lentille. Hann ! Bien joué, t’es un héros ! Il le prit dans ses bras avant de le couler en riant. On va la rincer ? Il entraîna Joan en dehors de la piscine à la recherche de la salle de bain. Ils étaient trempés, ils dégoulinaient de partout. Dans la salle d'eau, ils trouvèrent des serviettes pour s’éponger. Léo laissa la brune faire ce qu'elle avait à faire. Après quelques minutes elle sortit de la pièce et fut accueillie par un Léo tout sourire. Tu sais pourquoi on appelle ça la fête de la mangue ? Il lui montra la fenêtre derrière elle, même dans la nuit on voyait une forme orange éclairée par des lumières artificielles. Derrière cette maison, à, genre 100 mètres d'ici, il y a la Big Mango, l’emblème de la ville. Viens, on va la voir ! Ils laissèrent derrière eux les fêtards qui s'amusaient toujours dans l’eau et quittèrent la maison. En effet, Léo n'avait pas menti, en deux minutes ils arrivèrent face à une énorme mangue. Paraît qu'il faut la toucher, ça porte bonheur pour gagner la compétition. Qu'il affirma en souriant de manière pas très honnête, une autre légende stupide. Par contre il se rappela quelque chose qu’il avait totalement oublié jusque-là. Quand j'étais gosse, avec mes potes, on essayait de l'escalader. Il se rappelait qu’il y avait une prise sur l’arrière. Bingo ! J'suis sur que je peux y arriver. Il essaya de monter mais avec ses vêtements trempés il ne faisait que glisser. Joan ! Viens m’aider ! Vas-y approche toi, j’vais prendre appui sur ton épaule. Il essaya péniblement de se hisser, tendit le bras mais il n'y avait aucune autre prise. C’était tout bonnement impossible et il glissa une dernière fois, s'éclatant lamentablement au sol en riant.  C'était pas glorieux, je te l’accorde. Tu veux essayer ? J’te fais la courte échelle. Pour le bien de Joan, il valait mieux qu'elle refuse, c'était clairement une idée foireuse.

Le fait que j'perdre ma lentille, là en plein milieu de l'agitation ça avait forcément un peu tout stoppé. Pourtant on passait un giga moment, tous ensemble là, c'était le fun mais sans lentille, ça craignait vraiment. Léo semblait bien surpris que j'ai des lentilles et j'relevais les yeux vers lui, j'le voyais à moitié flou, à moitié net, c'était très spécial. "Bah c'est pas parce que j'ai des lentilles que j'vais m'empêcher d'avoir du fun!" Ca me semblait une très bonne raison, mais là, c'était pas le moment d'argumenter. Alors j'tentais de voir quelque chose dans l'eau, parfois je plongeais la main, quand j'croyais avoir vu un truc. Mais non rien. Léo, je l'entendais s'agacer contre un gars qu'avait pas compris que c'était fini. Mais sorti de nul part, il brandit ma lentille. J'relevais la tête, ahurie, battant des cils et finissant par hocher la tête. "Wow, ouais, merci bien, t'as sauvé une partie de ma soirée!" Le gars, il semblait bien fier de lui et finalement, je suivais Léo vers la salle de bain. On était dégoulinant d'eau, on sentait le chlore, mais on était bien heureux quand même. J'prenais mon sac au passage, pour récupérer mon produit à lentille et tandis que Léo se séchait, moi j'faisais mon p'tit business, m'assurant qu'elle était bien nettoyer et que j'allais pas me cramer l'oeil avec l'eau de javel présente dans l'eau de la piscine. Léo m'attendait finalement dehors et je ressortais, toujours mouillée mais avec une vision bien en place. Il me souriait, et j'faisais de même, un peu sonné par la bataille. Mais visiblement, lui il en avait pas fini avec les bêtises. Je haussais les épaules, j'allais formulé une réponse random à sa question, mais Léo m'indiqua la Big Mango, dont on voyait un morceau par la fenêtre. "Vas y, j'te suis, j'l'ai jamais vu de prêt cette mangue!" En vrai, je l'avais déjà vu mais j'étais jamais allé l'inspecter de plus près. On marchait en direction de la place, et effectivement, on était vraiment pas loin. Elle était là, immense, bien éclairée et j'm'empressais de la toucher, posant ma paume dessus. "S'il vous plait, Big Mango, faite gagner les figues cette année!" que j'disais presque sur un ton de supplice, avec le sourire aux lèvres. Mais visiblement, Léo, il avait d'autres idées. Décidemment, il était vraiment plein de ressources celui là. Escalader cette grosse boule toute lisse? A son grand âge? Bien évidemment que c'était une chic idée! J'le suivais derrière, et je l'encourageais. "Vas y, hésite pas à prendre appuie sur moi, j'suis soooliideee." que j'disais alors que j'sentais quand même que mes jambes vacillaient vachement beaucoup sous le poids de Léo. "Tends bien les bras, choppe ce que tu peux!" Mais clairement, il était trop lourd pour moi, j'arrivais bien à le maintenir, mais de là à le faire s'élever, c'était au dessus mes capacités. Finalement, il glissa et tomba à terre. J'portais ma main à ma bouche, non pas par stupeur, mais juste pour cacher mon rire. "Ca vaaa?" que j'demandais en rigolant. Mais il semblait bien en forme encore, puisqu'il me proposa à mon tour d'essayer. J'lui tendais la main pour l'aider à se relever et j'me tenais prête. "UN PEU QUE J'VEUX ESSAYER!" J'posais mes mains sur les épaules de Léo, qui joignait ses deux mains au niveau de mes genoux. J'calais un pied dedans, et j'faisais des p'tits élans, là, pour être certaine de pouvoir m'éjecter vers le haut une fois qu'on aurait démarrer le mouvement. "T'es prêt? Ca va partir très fort!" que j'dis en rigolant, avant d'me concentrer, serrer les lèvres, fixer le haut de la Big Mango et de m'élancer. Léo, il avait sacrément de la force, j'me sentais presque voler à un instant. J'arrivais à toucher la moitié de la Big Mango, il me manquait encore bien un bon mètre pour en toucher le sommet. "Mais elle est immense cette mangue!" que j'disais à Léo, en tentant de m'étirer. "Impossible, y a aucune prise! Et ça fait quoi en plus de l'escalader? Ca porte bonheur aussi?" J'lâchais pas hein, j'voulais y arriver, j'étais pas du genre à m'avouer vaincue, mais là, force est de constater qu'il n'y avait rien à faire. Le sommet était inatégnable.

@Léo Emerson

Cette soirée, Léo s’en souviendrait longtemps. Sauf s'il continuait à boire et qu'il allait trop loin. Quoiqu'en y réfléchissant, il n'avait bu que sa bière et deux verres de vin, à tout casser, le reste était parti dans la piscine, tout comme son téléphone d'ailleurs. Il n'était pas vraiment ivre, il se laissait juste porter par l’ambiance et ça faisait très longtemps que ça n'était pas arrivé. C’était sûrement l'effet Joan, avec sa folie et sa bonne humeur, toujours prête à le suivre dans ses blagues ou ses conneries, il n’en fallait pas plus pour que Léo se lâche plus que d'ordinaire. La soirée avait failli tourner court avec cette histoire de lentille perdue, heureusement la brune eut un sauveur qui lui sauva la mise. Et ils ce fut en l'attendant à l'extérieur de la salle de bain, qu'il eût une idée pour la suite de cette nuit épique. La Big Mango évidemment ! En soi ce n'était pas une mauvaise idée, cette énorme sculpture était l’emblème de la ville, c'était grâce à elle que la compétition avait commencé, ce n’était pas rien. En sortant de la maison, Léo n’avait pas manqué de subtiliser deux bières dans la cuisine et ils étaient sortis. Joan sembla prendre cette fausse superstition au sérieux puisqu'elle supplia la mangue de la faire gagner. Le photographe pouffa de rire. Avant d'avoir une réminiscence de son adolescence, quand il était encore jeune, stupide, mais agile et qu'il avait tenté d’escalader la sculpture. Il commença d'abord seul, avant de demander son aide à la française. Joan était à fond, elle essaya de l’aider du mieux qu'elle pouvait. Sauf qu'il faisait un certain poid, Léo. Tu tiens, c’est bon ? Parce que j’te sens pas trop solide là quand même ! Mais il essaya quand-même, avec les ombres de la nuit, il lui sembla qu'il pouvait atteindre le sommet. Vas-yyyy j’y suis presque Jojo ! On va l'avoir ce somm… Héhé. Bam ! Il tomba au sol, s’éclatant l'épaule au passage, mais il riait trop pour s'en rendre compte. J’y était presque, j’te jure !! Pas du tout, évidemment qu'il n’y était pas. La Big Mango faisait dix mètres de haut ! Il proposa cependant à Joan d’essayer et évidemment elle accepta, elle était chaude, aloes Léo se redressa péniblement avant de se positionner pour lui faire la courte échelle. Quand t'es prête, tu me dis. Et il la hissa, à la force de ses bras, la force de tout son corps, celle de son courage, y mettait tout son cœur. Mais elle avait raison, il n’y a avait aucune prise. Ouais, elle fait dix mètres de haut. Que Léo dit comme si c’était l'information la plus logique au monde et avec une pointe de fierté alors qu'il parlait de l’emblème de sa ville. Ne réalisant pas QU'ÉVIDEMMENT, elle n'arriverait pas au sommet. C'est pour ta fierté personnelle ma grande ! Merde Joan, j’ai une crampe dans l'épaule, j’vais lâcher. C'était plus qu'une crampe à ce point là. Il commençait à avoir bien mal. Alors ils lâchèrent le plus en douceur possible. Puis Léo se posa sur l’herbe, tendant sa bière à Joan. T'as pas démérité, bravo.

Généralement, j'avais pas besoin d'alcool pour rendre les soirées funs. J'aimais bien, forcément, être un peu cocktail, d'me sentir un peu échauffée par l'alcool mais là, en vérité, ce soir, j'étais plutôt très sobre. C'était pas les deux bières, le verre de punch tiède et le demi de vin blanc que j'avais bu qui m'avait donné des ailes. Non, j'crois que celui qui me donnait des ailes ce soir, c'était Léo, et sa bonne humeur, et son humour. On s'était bien trouvé tous les deux et depuis maintenant près de deux heures, c'était juste un enchaînement de bêtises et de grand n'importe quoi. On avait frôlé la catastrophe avec ma lentille mais finalement, tout était rentré dans l'ordre et Léo, comme s'il n'en avait pas assez obtenu, avait eu la chic idée de nous emmener jusqu'au pied de la Big Mango. Et, comme on était pas capable de rester calme plus de trois secondes lorsqu'on était dans l'espace de l'autre, voilà que j'me retrouvais à tenter de hisser Léo sur la hauteur de la Big Mango. Autant dire que c'était mission impossible, elle était beaucoup trop haute et trop lisse pour qu'on puisse réussir quoi que ce soit. Mais on avait beaucoup de fun, on y mettait tout notre coeur. J'entendais Léo qui s'assurait quand même de savoir si je tenais bon. "BIEN SUR QUE NON J'TIENS PAS BON, TU PESES UNE TONNE!" que j'dis à bout de souffle, en riant, j'sentais mes jambes qui tremblaient mais si, en réalité je tenais bon, entendant Léo, plus haut, qui m'assurait y être presque. Jusqu'à ce qu'il dégringole et s'éclate sur le sol. Outch. On avait touché du bout du doigt notre objectif, Léo semblait pas s'être fait si mal, puisqu'à peine de retour sur ses jambes, qu'il me missionnait moi, pour l'escalader cette Big Mango. J'hésitais pas une seconde, j'avais déjà cette idée là en tête d'ailleurs, avant même qu'il ne la formule. On s'mit en place, et Léo m'élevait dans les aires, avec une facilité déjà plus évidente que quand c'était moi. Mais fallait se rendre à l'évidence, elle était beaucoup trop haute. J'entendais Léo me donner l'info sur la hauteur et je riais tandis que je continuais d'essayer de trouver une prise. "Ouais, il faudrait que j'mesure deux ou trois mètres de plus pour espérer un truc!" Mais Léo, il avait chopé une crampe alors j'arrêtais de m'agrandir pour rien et j'me laissais glisser lentement contre la Big Mango, Léo me retenait comme il pouvait et j'retrouvais bientôt la terre ferme, un grand sourire sur le visage. "J'ai quand même une p'tite déception, j'vais pas mentir!" que j'dis alors que je rejoignais Léo dans l'herbe, un peu à bout de souffle. J'avais les joues rougies par l'effort, celui de la Big Mango cumulé à celui de la bataille d'eau. J'buvais une gorgée de bière avant de soupirer, mais c'était évidemment un soupire de bien-être. "J'ai eu bien du fun avec toi, Léo!" que j'dis avant de lui donner un p'tit coup d'épaule. Cela dit, la soirée était pas encore terminée. "On va s'le terminer ce p'tit verre de blanc là?" que j'dis en souriant en me relevant dynamiquement. Il commençait à être tard, fallait qu'on retourne à la fête, et pis, mine de rien, on était toujours trempé et j'commençais à avoir légèrement froid. On regagna la fête, où on y retrouvait tous les convives, trempés aussi. On rebut un p'tit verre avant que finalement, la fête ne se termine. C'était vraiment un très bon moment que j'avais vécu là avec Léo, et j'étais ravie d'avoir pu passer tout ce temps avec lui. Il était chouette, Léo.

rp clos.

@Léo Emerson