garde le sourire, plus rien est grave - summer

Quelques part en juin 2022. Ca faisait déjà maintenant plus de trois semaines que Summer et moi, on vivait une p'tite idylle tous les deux. J'saurais pas trop qualifier notre relation, on était pas tellement en couple, ou pas officiellement du moins. En s'gardait bien de mettre des mots sur ça. Mais toujours est-il qu'on passait pas mal de temps ensemble, on f'sait des trucs que les gens en couple font, à savoir s'embrasser, coucher ensemble et ce genre de truc. J'avais juré, au départ de mon ex, de pas retomber dans ces travers là, mais j'devais bien admettre qu'avec Summer, on avait bien matché quand on s'était rencontré à la fête de la mangue. J'avais bien aimé ce qu'elle dégageait de confiance, d'impertinence aussi, et on avait fini par se voir régulièrement. Ce soir, on avait prévu de se faire un restau, le p'tit italien de la place de la ville. C'était le seul ici, il était pas si terrible même si, honnêtement, ça valait pas la cuisine de ma grand-mère. J'm'étais pas gardé de le dire en début de repas, et Summer m'avait pas loupé, en me rétorquant que j'faisais rien que d'me plaindre. J'avais haussé les épaules et on avait poursuivi le repas. Là, on venait de se faire servir nos pizzas, avec un bon verre de Chianti. Tout était réuni pour qu'on passe une bonne soirée. Mais en vérité, on était bien silencieux. "Tu peux me passer l'huile piquante s'te plait?" que j'lui devais demandé au bout de deux ou trois minutes à rien dire. Ca avait presque brisé un silence confortable. Parce que ouais, c'était pas inconfortable c'qu'on vivait là, c'était juste pas exaltant. C'était toujours un peu la même chose, depuis presque le début en fait. J'la trouvais belle et attirante, c'était pas ça le problème, d'ailleurs on f'sait beaucoup ça, de faire un truc random, un ciné, un restau, une ballade comme si on faisait en sorte que ça soit acceptable d'occuper notre soirée avant d'se retrouver d'une manière plus charnelle. Et pis quand on était ni silencieux, ni en train de coucher ensemble, la plupart du temps, on s'clashait un peu. Et là, j'sais pas pourquoi, mais y avait comme une p'tite ambiance un peu éléctrique entre nous. Ca passait essentiellement par le regard. J'avais mes iris plantées dans les siennes, en machant ma bouchée de pizza et j'plissais un peu les yeux, parce qu'elle soutenait mon regard. "Quoi?" que j'demandais presque passif-agressif. Comme si j'attendais la p'tite pic. Clairement, on avait une belle base solide de relation. (C'était de l'ironie, of course.)

@Summer Andersen

C'était un peu sorti de nul part cette rencontre avec Orso, c'était rien de prévu. Une fête de la mangue, d'la compétition, un p'tit regard charmeur et hop, Summer s'était dit pourquoi pas. C'était pas fait pour durer cette relation, elle n'en avait pas envie de toute façon, ça l'ennuierait bien assez vite. Et pourtant, bientôt un mois plus tard et ils étaient là, à manger ensemble. Et pour manger, ça oui ils mangeaient. En silence depuis quelques minutes. Une p'tite gorgée de vin, un p'tit regard moins charmeur qu'il y a plusieurs jours de ça. Ça avait matché instantanément ces deux-là, c'était électrique, une genre de bombe à retardement, une énergie sexuelle plus qu'autre chose. Ça avait une date d'expiration ces trucs-là, surtout avec Summer. Elle lui passa l'huile piquante, le dévisageant un peu, tentant de trouver c'qui clochait. C'qui clochait, c'était qu'elle s'emmerdait un peu. C'était pas un mec boring, Orso, mais ils étaient devenus boring ensemble. Enfin, sauf le sexe, ça c'était impossible, mais au restau là à manger leurs plats et à ne pas avoir de sexe, ben c'était ennuyant. Orso devait bien le sentir son regard sur lui parce qu'il se mit à la fixer en retour. Un p'tit concours de regards là, mais sans la passion derrière, sans ce p'tit truc en plus. Juste deux regards qui s'rendent compte que ce soir, y'a pas de risque d'un happy ending. « Toi quoi ?! » répéta-t-elle un peu sur la défensive vu son ton. Ça n'avait aussi pas lieu d'être comme c'était elle qui le fixait en premier. « J'me demandais juste si tu mangeais de façon aussi dégueulasse lors de nos premières soirées. » dit-elle avec un p'tit sourire arrogant. C'était gratuit, ça sortait de nul part. Elle le savait, elle s'en foutait. Elle prit une bouchée de sa pizza de façon un peu agressive, puis poussa un soupir. Non vraiment, y'avait un truc qui clochait ce soir. Elle le regardait, Orso et c'est comme si elle avait soudainement eu un peu le ick.

Aaaah, c'qu'on pouvait s'emmerder royalement ce soir. Non, mais c'était vraiment bizarre comment la passion qu'on avait pu vivre tous les deux, elle semblait s'être arrêtée à la porte de ce restaurant, comme en une fraction de seconde. Et j'étais pas certain qu'elle nous attende à la sortie. En vérité, on avait rien à se dire. Et pourtant, on avait tellement bien accroché elle et moi. On s'était p'tete dit déjà tout ce qu'il y avait à dire, on avait épuisé notre stock de conversation et là, c'était vraiment emmerdant. Vu de l'extérieur, c'était exactement comme à l'intérieur. Froid, distant et sans l'ombre d'une p'tite passion. En vérité, ça faisait déjà p'tete quatre ou cinq jours que ça s'était un peu essoufflée notre histoire. Il n'y avait bien que le sexe qui était insane. Ca ouais, parce qu'elle était sublime et c'est comme si nos corps savaient et se comprenaient de cette manière. On mangeait, en silence, et nos regards se captèrent, pour une espèce de battle un peu trop longue, et pas du tout dans le charme. J'finissais par lui demander, dune manière très poli et délicate (non) c'qu'elle avait. Et elle répondit, d'la même manière, presque sur la défensive. J'finissais ma bouchée de pizza et j'prenais mon verre de vin pour faire descendre le tout. Et elle reprit la parole, j'reposais mon verre lentement, comme pour bien que ces mots prennent de l'espace. On avait l'habitude, de temps en temps, d'se parler mal comme ça, mais généralement, il y avait un p'tit je ne sais quoi de taquin. Là, c'était juste gratos. "Eh bah j'sais pas, p'tete qu'avec ta tête d'enterrement là, j'ai pas spécialement envie d'te charmer tu vois." que j'lui répliquais, d'une voix étrangement calme, reposant mon verre sur la table, relevant les yeux vers elle et lui adressant un p'tit rictus bien ironique. Elle m'faisait plus aucun effet Summer, j'avais plus envie d'la séduire. On en était rendu à manger comme des p'tits cochons, juste pour agacer l'autre. Lorsqu'elle croquait sa pizza avec agressivité, je levais les yeux au ciel. "T'es fucking élégante ce soir, y a pas à dire." que j'disais en me reculant sur ma chaise, pour la jauger d'un regard tout sauf sympathique. Elle m'avait coupé l'appétit avec une sortie pareil.

@Summer Andersen

C'était un peu ça la beauté de cette ''relation'' entre Orso et Summer. Y'avait pas besoin de faire semblant, les deux étaient eux-mêmes, juste en version un peu plus charmante les deux-trois premières semaines. Les deux n'avaient pas la langue dans leur poche et ils ne se choquaient pas pour rien. Pas besoin d'se faire chier avec les formalités, ils savaient ce qu'ils attendaient l'un de l'autre, c'était juste un bonus qu'ils aient passé bien du temps ensemble en dehors du sexe quoi. Sauf que ouais, là la p'tite magie, elle s'effaçait et pas à une vitesse de tortue quoi, c'était la course. Ça s'effritait comme une vieille momie et y'avait pas moyen de stopper ça. En plus, c'était pas avec leurs commentaires déplaisants qu'ils allaient rattraper le coup. « Y'a quand même un monde entre me charmer et me dégoûter, j'sais pas. » dit-elle de façon bien nonchalante en haussant les épaules. De toute façon, Summer elle n'avait plus trop envie d'se faire charmer, c'est pas comme si ça risquait de fonctionner après cette vision d'horreur qu'était la pizza qui s'faisait malmener dans sa bouche quoi. Elle l'imita grossièrement avec sa pointe à elle, n'ayant même plus envie de faire un effort, n'ayant même plus envie d'être là. C'était dingue comment on pouvait passer de 100 à 0 en quelques instants. En même temps c'était pas si nouveau que ça qu'ils s'ennuyaient, ils perdaient des plumes depuis quelques jours. C'est juste que là, devant lui au restau, ça la frappait. Elle n'avait plus envie de ce qu'ils étaient. Même le sexe ne semblait plus valoir la peine. Ça valait certainement pas ses répliques alors. Elle lui fit un sourire, la bouche pleine et lui fit un doigt d'honneur. « Va te faire foutre Luciano. Tu crois que t'es la grâce incarnée toi? » lui demanda-t-elle avec un petit rire avant de laisser tomber le restant de sa pointe dans son assiette. Elle la poussa vers lui et se laissa retomber sur sa chaise. « Tu pourras ramener les restes, t'auras quand même payer pour. » lâcha Summer, insinuant qu'il avait intérêt à payer le repas malgré la tournure des événements.

Nan mais, on était où là au juste? C'était quoi qui s'jouait là, entre nous? C'est comme si on avait plus aucun filtre. Cela dit, on en avait pas eu beaucoup des filtres dans notre relation. On avait toujours été très francs l'un avec l'autre, on s'était pris la tête aussi, parce qu'elle était beaucoup trop têtue et que j'étais pas loin derrière mais à chaque fois, il y avait une finalité, on se cherchait, c'était notre façon d'se faire la cour. Alors que là, damn, j'avais plus du tout envie d'la charmer, même pas certain que j'aurais eu envie d'l'avoir dans mon lit là. Elle était infecte, avec son p'tit sourire en coin là. Ce même sourire, il m'avait eu, au début, là, j'avais juste envie d'lui coincé le reste de la pizza entre les dents pour faire disparaître son p'tit sourire satisfait. Et elle revenait à la charge, avec le fait que j'la dégoutais. J'plissais des yeux, pour la défier. "C'est bon là? J'peux vivre et manger peinard sans que t'aies à me piailler dans les oreilles?" Ca prenait vraiment une sale tournure notre discussion, tant est si bien que Summer me fit un beau fuck, et agrémenta le tout d'une belle vulgarité. Ca avait presque claqué dans le silence calme du restaurant. J'regardais autour de moi et j'me mettais à applaudir. "BIEN, parfait, t'as fais ton p'tit cirque, t'es satisfaite?" J'la regardais en secouant la tête, elle était à la limite de me faire me poser la question de "qu'est ce que j'avais pu lui trouver à Summer?" Clairement, son impertinence, sa franchise, ça m'avait charmé, mais là, j'pouvais plus. Comme si nos personnalités ne pouvaient plus matcher. On était devenu deux aimants qui se repoussent. Elle aussi lâcha sa pizza et me suggéra de ramener les restes. J'la regardais, presque en riant, ironiquement. "Ah parce que tu crois sincèrement que j'vais te payer le restau? Eh bah putain, t'as de l'espoir ma grande." que j'lui dis en croisant les bras. C'était pas une question de thune, mais de principe. J'posais mes deux mains bruyamment sur la table et j'plantais mes iris dans les siennes. "Bon, t'as un autre truc à me dire, ou t'as fini pour ce soir?" En fait, j'crois que c'était fini pour plus que ce soir, en réalité.

@Summer Andersen

Effectivement y'avait jamais eu de filtre entre Orso et Summer, mais c'était pas nécessairement pour s'envoyer chier. Là, ce soir, c'était cet ennui accumulé au fil des derniers jours qui déboulaient et pas de la meilleure façon. Ils étaient pas très classe là les deux, mais y'avait eu ça de bien entre eux. Pas besoin de s'impressionner, de trop se séduire et d'en faire des caisses. Leur alchimie un peu électrique avait fait tout le boulot tout seul, mais ouais à un moment les feux, ça finissait par s'éteindre. Là, ils venaient de drop le sceau d'eau direct sur le leur. Quand Orso se mit à applaudir, Summer savait qu'elle ne finirait pas dans son lit ce soir, ni plus jamais. Enfin, elle s'en doutait pas mal en le voyant bouffer comme un porc, mais là c'était scellé. '' Plutôt satisfaite, ouais, merci. '' répliqua-t-elle en haussant les épaules, unbothered par la scène qu'il faisait. Summer, elle voulait juste avoir le dernier mot. Le problème, c'était qu'Orso aussi. Et non seulement il voulait le dernier mot, mais il avait aussi aucune intention de payer le repas, chose qu'il aurait normalement fait si elle avait fermé sa gueule. Dommage, c'était pas une option. Elle le regarda, fixant son âme avec un bon resting bitch face, ne disant rien. Elle non plus, elle n'avait pas l'intention de payer le repas. La petite question d'Orso accompagné de son besoin d'être bruyant pour avoir un peu plus de poids dans la discussion, il arriva juste à point. Avait-elle autre chose à ajouter? Sûrement, oui. Avait-elle fini pour ce soir? Elle l'espérait, mais ça ne pouvait pas être si facile, right? Un petit sourire bien malin se dessina sur son visage tandis qu'elle le regardait toujours. '' Nan. '' dit-elle simplement, restant là. Elle vit bien l'incompréhension sur son visage à Orso. Normalement, elle enchainait pas mal plus de mots. Là, un seul et elle resta bien campée sur sa chaise. L'effet de surprise, c'était ça son but. Après quelques secondes d'affrontement du regard, encore, elle prit son verre d'eau et le vide au visage de l'Italien, créant une vraie scène cette fois. '' Là j'ai terminé. '' dit-elle finalement. Elle se leva, pris son sac à main et sorti du restau. Elle l'avait dit, c'était Orso qui allait payer. Summer marcha un p'tit coin de rue, attendant quand même de voir la scène bien trop satisfaisante de quand il allait finalement en sortir, lui aussi.

C'était assez étonnant comment on était tombé dans une espèce de haine, une escalade à celui qui serait le plus infect avec l'autre. De l'amour à la haine, y a qu'un pas. Cela dit, pas certain d'avoir ressenti de l'amour pour Summer, faut pas déconner, ça fait à peine un mois qu'on se connait. De l'attachement, ouais, certainement, elle m'avait bien charmé avec son franc parlé, mais là ce soir, ça m'exaspérait. Et comme j'étais pas le dernier à répliquer et que ma p'tite tendance têtue l'empêchait d'avoir le dernier mot, et qu'accessoirement, elle était exactement comme moi, forcément, on s'envoyait des horreurs et on s'parlait mal. Mais c'était pas genre douloureux, c'était plus comme si on s'rendait juste compte qu'on était absolument pas fait pour aller ensemble. Son p'tit sourire de satisfaite là, son regard noir, j'voyais qu'elle était dans le même mood que moi. J'lui demandais, alors, bien provocant, si elle avait fini et elle me répliqua que non. Mais elle bougeait pas. J'la regardais, plissant un peu les yeux, est-ce qu'elle allait enfin avouer qu'elle était dans le faux et que c'était elle qui se comportait n'importe comment? J'y croyais pas une seconde. Et en un mouvement, elle attrapa son verre d'eau et me le versa à la figure, avec une belle théâtralité. J'fermais les yeux, instinctivement, mais clairement, j'étais trempé. Et pas vraiment amusé. Elle se leva finalement, et forcément là, on avait attiré tous les regards. Bordel, on s'donnait en spectacle mais j'étais incapable de rester silencieux. Alors que Summer tournait déjà les talons, j'regardais autour de moi, croisant le regard des autres clients. "Pas de soucis, c'est juste qu'elle a pas apprécié que j'la largue, parce qu'ELLE EST PAS ASSEZ BIEN POUR MOI!" que j'disais en élevant le son de ma voix pour être certain qu'elle entende le reste de ma phrase. J'm'essuyais comme je pouvais avec la serviette et j'la jetais sans aucune classe sur le reste de ma pizza. J'me levais alors, faisant racler la chaise sur le carrelage du restaurant. Et j'allais payer, parce que j'étais pas un voleur, parce que le pauvre restaurateur n'avait pas à assumer les frais de notre connerie évidente. J'le faisais un peu en silence, sortant finalement du restau, cherchant Summer du coin de l'oeil. J'la voyais, dans la lumière faiblarde d'un lampadaire, et je l'interpelais depuis là où j'étais. "TU ME DOIS CINQUANTE DOLLARS ANDERSEN!" que j'criais. Si elle croyait que j'allais payer pour sa part, elle se fourrait le doigt dans l'oeil.

@Summer Andersen

Elle n'allait certainement pas rester là à se faire parler comme de la merde, Summer. Elle comptait bien l'avoir, ce dernier mot et ça voulait dire qu'elle ne comptait pas dépenser un sous sur ce repas, comme c'était prévu à la base. Enfin, elle était amplement capable de payer son repas, c'était pas une radine et elle n'était pas pauvre, mais c'était juste... Par principe. Orso l'avait invité, il avait choisi ce fichu restau italien et bien il l'invitait, point barre. Summer, elle s'en fichait de se donner en spectacle, au pire Orso il aurait l'air d'un bon goujat, chose qu'il était clairement en ce moment. C'est donc sans hésitation que ce verre d'eau quitta ses mains pour retrouver le visage de l'Italien. Tant pis pour lui, tout simplement. Elle, elle quitta, bien fière de son coup et surtout, l'égo bien en place. Forcément celui d'Orso devait être froissé - ou plutôt mouillé héhé. Elle sortit du restaurant, mais avec la ferme intention d'voir sa réaction. Elle s'éloigna donc juste assez pour avoir l'air d'être en train de partir, mais assez pour l'entendre lorsqu'il sorti furieusement en gueulant. '' ET TU VAS FAIRE QUOI SI J'TE LES DONNE PAS, HEIN? '' lui cria-t-elle en retour pour le provoquer. Elle souriait, elle était pas peu fière. C'était pas comme si Orso pouvait venir lui voler dans ses poches ou son compte en banque, quand même. Puis, il ne voulait clairement plus rien à voir avec elle, comme c'était le cas de son côté alors y'avait peu de chance qu'il la suive ou la harcèle. Puis c'était cinquante fucking dollars, c'était pas la mer à boire. C'était pas comme s'il ne pouvait plus payer son logement ou ses courses, quoi. Il allait survivre, dès que son petit égo s'en serait remis. Elle se retourna une dernière fois pour le regarder alors qu'il était un peu plus près d'elle. '' Ah et au cas où c'était pas clair. We're done, Orso. '' dit-elle avec un clin d'oeil avant de continuer son chemin. Juste pour avoir le plaisir d'être celle qui le largue alors que obviously, ils s'étaient mutuellement largué depuis qu'ils avaient commencé à s'insulter.

On était des vrais gamins, là, on frôlait probablement le ridicule mais moi, j'nous trouvais bien cohérents. Enfin de compte, elle et moi, c'était pas possible. J'crois qu'on avait des personnalités beaucoup trop semblables pour que ça puisse fonctionner. La preuve en est, la seule chose qu'on avait réussi à faire, face à l'évidence de notre relation morte, c'était de s'envoyer des horreurs au visage, comme si c'était ça, notre vraie nature. C'était évident là, elle et moi, on avait plus rien à faire ensemble. Et elle était partie, me balançant son eau en plein visage. J'étais trempé, mon égo avait pris un p'tit coup mais clairement, j'la rattrapais dehors, sans pour autant aller vers elle. J'allais pas lui courir après, faut pas déconner. Alors j'lui gueulais, dans la rue, parce qu'on avait pas encore fini notre cirque, qu'elle me devait 50 balles. Elle répliqua, elle aussi en criant. Comme si c'était impossible pour elle et pour moi, de faire un pas dans la direction de l'autre. Plus y avait de la distance, meilleur c'était. "T'AURA JUSTE UNE TARRE DE PLUS À LA LOOONGUE LISTE QUE TU POSSEDE DÉJÀ : RADINE." Ouais, j'en faisais des caisses là, j'étais pas à 50 dollars près mais c'était juste pour le principe quoi. Merde à la fin, elle m'avait balancé de l'eau, elle m'avait fait un fuck et maintenant, elle voulait que j'lui paye une pizza qu'elle avait même pas manger. Quel culot. Et comme si c'était pas assez clair, elle précisa que c'était fini entre nous. J'riais, presque ironiquement. "Bien joué Sherlock, elle était pas évidente celle là!" J'lui envoyais un fuck, bien haut au dessus de moi, qu'elle pouvait probablement distinguer grâce aux lumières du restaurant qui m'éclairait et j'tournais les talons. Fourrant les mains dans les poches et bizarrement, assez soulagé que cette histoire soit enfin terminée. On s'emmerdait royal, avec Summer Andersen. Quoi que, j'avais trouvé ça un poil divertissant, si j'regardais de plus près. S'insulter, c'était presque aussi bien que de coucher ensemble.

rp clos.

@Summer Andersen