Come in again, in the night || Charlize ♥

Comme la vie était douce depuis quelques semaines ! Charlize avait honnêtement du mal à y croire, pourtant elle était heureuse. C'était la première fois depuis des années qu'elle se sentait aussi bien et elle arrivait à l’admettre. Elle comprenait que le fait de s'être enfin laissée porter par ses sentiments pour Andrew, au lieu de sans cesse lutter, était en grande partie la cause de ce bonheur. Elle avait enfin réussi à se lâcher et à faire confiance, à lui et à elle-même. Ça ne l'empêchait pas d'avoir du travail par dessus la tête et sa fille qui prenaient beaucoup de son temps. Mais elle ne se trouvait plus d’excuses pour repousser le brun et son attirance pour lui. Ainsi il l'emmenait au restaurant, ils sortaient aussi régulièrement que possible et Lize y prenait goût. Ce soir ils étaient allés danser, comme Drew le lui avait promis, c'était la première fois et la pâtissière saluait son effort parce que la danse ce n'était pas tellement son truc à lui. Ils avaient été à deux doigts d'annuler, après l'avis de tempête qui était sorti le matin même, mais à Bowen, on ne courrait pas grands risques et un peu de pluie ne les avait pas effrayés. La soirée avait été un franc succès, Lize était totalement sous le charme de son musicien maladroit sur la piste. En sortant du restaurant, elle l’avait laissé prendre sa main et ce contact l’électrisait. Mais ça n'avait pas duré bien longtemps, la pluie qui s'abattait sur eux était violente. Drew, romantique jusqu'au bout, laissa sa douce à l’abri le temps d'aller chercher la voiture, elle n'était pas si loin mais Lize avait eu la merveilleuse idée de chausser des talons de douze centimètres et elle n’avait pas très envie de se faire une cheville ce soir ! Et puis il fallait avouer que la vie de Parish et sa chemise trempée valaient le détour, bien qu'elle le plaignait un peu. C’est effectivement l’impression que ça donne ! Répondit-elle en montant avec un petit sourire aux lèvres. Tu n’as pas froid ? Heureusement pour eux, l'hiver australien n'était pas rude. La conduite du musicien était prudente, ils discutaient dans l’habitacle. Oui c'était vraiment….oh merde, mes clés ! Dans un éclair de génie, la blonde réalisa qu'elle avait laissé ses clés dans son bureau à la pâtisserie. Oh je suis désolée Drew, je les ai laissé sur mon bureau, je voulais repasser rapidement chercher un papier pour ma compta et j’ai totalement oublié. Le papier attendrait, mais sans son trousseau, elle ne pourrait pas rentrer chez elle. Le jeune homme fit demi-tour sans rechigner et reprit leur conversation. Tu t’améliores en danse, j'ai même eu l'impression que tu t’amusais ce soir ! Elle le taquinait gentiment. Une fois devant la boutique, Lize pressa le pas pour entrer, Andrew sur les talons. J’ai fait une nouvelle recette de tiramisu au spéculoos, je pense que ça devrait plaire. Je crois que le biscuit à l’ananas de la fête de la mangue avait vraiment plu, je pense le proposer régulièrement. Répondait-elle tout en attrapant ses clés, elle les brandit fièrement devant Drew. C’est bon, on peut y aller. Et tandis qu'ils rebroussaient chemin, un énorme coup de tonner s’abattit juste au dessus d’eux, les plongeant dans l’obscurité. La foudre venait de s’abattre sur le bâtiment. Charlize sursauta en attrapant la main de son compagnon. C'était violent. Il faut que je regarde le tableau électrique. Elle alluma la lampe torche de son téléphone et se dirigea jusqu'au boîtier.  Aucune réponse. Oh non j'espère que ça n’a pas grillé ! Elle commençait doucement à paniquer, s’il n’y avait plus d’électricité, ses chambres froides et ses congélateurs ne pourraient pas maintenir le froid indéfiniment et ça signifiait la perte de sa marchandise. Mais le pire n'était pas là. Elle tourna vivement la tête vers la porte du sas. Dans son labo il y avait deux portes de sécurité qui protégeaient du feu, elles pouvaient se verrouiller automatiquement en cas de danger. Drew, tu peux essayer d'ouvrir la porte du fond, je vais voir celle de l’avant. J’espère qu'on n'est pas coincés. Cette fois-ci elle ne rigolait plus du tout, rester enfermée dans son magasin, ce n'était pas ce qu'elle avait en tête pour la soirée.

Il ne fallait pas oublier que Andrew était un très bel homme, Charlize aimait le découvrir encore et encore. Petit à petit elle comprenait la complexité de ses tatouages, elle apprenait le dessin de ses muscles, il l'attirait énormément. Et si elle avait passé des années à refuser de ressentir quoi que ce soit pour un homme, aujourd'hui elle se laissait aller, de plus en plus. Dans la voiture, alors qu'elle l'avait forcé à faire un détour parce qu'elle avait oublié ses clés sur son bureau, elle essayait d'être positive concernant les talents de danseur du musicien. Il fallait avouer que s’il avait le rythme avec une guitare, il manquait de souplesse pour danser. Mais la jeune femme était persuadée qu'il n’osait surtout pas se lâcher et que le problème venait de là. Elle afficha un petit sourire en coin. Si c’est que ça, on refera ce genre de soirées régulièrement alors. Pas le choix ! Qu'elle affirma avec un petit air malicieux. Danser avec Drew, passer la soirée avec lui, c'était bien une habitude qu'elle pourrait avoir du plaisir à prendre. Une fois à l’intérieur de la pâtisserie, dans le labo, le jeune homme, gourmand, se renseignait que ce qu'elle allait faire de bon. Il ne fallait pas oublier qu'avant même d'entrer dans la vie de la brune, il était un bon client de la boutique. Elle lui sourit. Je te garderai une part ! Si elle savait qu'ils allaient rester coincés ici et qu’il aurait droit à la quantité de gâteaux qu'il voulait ! Le coup de tonnerre les pris par surprise, la violence, puis le noir et enfin la panique pour la jeune femme qui tenta malgré tout de garder la tête froide. Je ne sais pas d’où ça vient, mais ça affecte l’intérieur en tout cas. Il hasarda sur le groupe électrogène, il avait raison, ça aiderait effectivement à maintenir les frigos pour quelques heures, mais concernant les accès à l’extérieur, ça m'aiderait pas. Il va prendre le relai sur le frais, pas pour les portes. Les portes étaient toutes bloquées, Lize lança un regard apeuré à son compagnon, dehors ça soufflait de plus en plus, en regardant par la fenêtre, la jolie brune remarqua une grosse branche de l’arbre de la maison d’en face qui s'était écrasée au sol, elle pouvait apercevoir des fils électriques en dessous, c'était probablement la cause de la panne de courant. Oui on est coincés. Je vais essayer d'appeler la caserne, mais les pompiers doivent être débordés. En toute honnêteté elle savait, ils étaient saufs, coincés mais pas blessés, ils ne seraient pas une propriété pour les secours et c'était compréhensif. Elle envoya tout de même un message aux anciens collègues d’Axten pour les informer de la situation, dire que ça allait mais qu'elle pourrait avoir besoin d'aide. Puis elle se retourna vers Andrew qui lui demandait une veste. Elle lui sourit avec douceur. Mon pâtissier a toujours quelques t-shirts de rechange dans son casier, je vais voir si j’y ai accès. Elle se dirigea vers le vestiaire, par chance, le jeune homme ne fermait jamais son casier, sans trop regarder à l’intérieur, elle trouva nn t-shirt blanc bien rangé tout au fond. Elle retourna le donner au guitariste. Est-ce que ça va ? Je sais que n’aimes pas être confiné. Ils en avaient fait l'expérience tous les deux dans un ascenseur de l'hôpital, ça restait un souvenir marquant pour la pâtissière. Je suis désolée, tout est de ma faute, Drew. Elle s’en voulait beaucoup, sans cette histoire de clés, ils ne seraient pas coincés ici.

@Andrew Parish

Même si tout semblait vouloir aller de travers, Charlize essayait de relativiser, ses frigos n'allaient pas s’arrêter, elle était tranquille pour un bon moment. Alors le temps pouvait bien se déchaîner, ça irait. Portant ils étaient tous les deux enfermés dans son laboratoire et ils ne savaient pas pour combien de temps ils en auraient ainsi. Alors elle s’inquiétait, pas tellement pour elle, mais plus pour Andrew qui angoissait dans les endroits clos. Ils en avaient déjà fait l'expérience ensemble et même si ça s'était plutôt bien terminé, ils en étaient sortis en un seul morceau et l’animosité s'était considérablement réduite entre eux, la belle espagnole n’avait pas forcément envie de recommencer. Elle hocha alors doucement la tête. Oui, tout est fermé. On a seulement accès à mon bureau et aux chambres froides. Ce n'était pas si mal, au moins ils ne mourraient pas de faim. Charlize savait mieux que personne combien les pompiers devaient être débordés actuellement, après tout, Axten avait vécu ce genre de situation plus d'une fois, une véritable source d'angoisse pour sa jeune épouse. C’est pourquoi elle choisit d'envoyer un SMS à un de ses anciens collègues, sans pour autant alerter la caserne. Parce que la brigade était comme une grande famille dont elle faisait encore partie, elle le savait, s'ils la savaient en danger, ils feraient leur maximum pour lui venir en aide. Mais elle n'était pas réellement en danger. D’ailleurs il fallait avouer qu'il y avait bien pire comme situation, elle avait face à elle un homme à moitié nu, très attirant, il faudrait être difficile pour se plaindre. Cependant ses pensées étaient accaparées par le bien-être de son amant. Elle savait qu'il angoissait facilement. Drew la rassura un peu mais Lize ne put s'empêcher de culpabiliser, pour elle tout était de sa faute. Le musicien l’attira contre lui et elle soupira un bon coup. Elle esquissa même un sourire tandis qu'il essayait de faire de l’humour. Je n’ai pas peur de te demander. Tu étais très attirant avec ta chemise trempée. Si au départ la brune avait été timide avec son compagnon, à présent elle savait lui faire comprendre quand elle avait envie de lui. Malheureusement pour l’instant elle n’avait pas tellement la tête à ça. J’ai un siège confortable dans mon bureau, mais je n’en ai qu'un, on devra tirer à pile ou face. Ou se serrer. Qu'elle ajoute avec un mince sourire en se mordillant la lèvre inférieure. Bien qu'au fond elle espérait qu'ils ne passeraient pas la nuit ici et qu’ils pourraient retrouver un lit confortable. Je n’ai rien à faire non… mais le dessert était léger ce soir, tu veux goûter quelque chose d'autre ? Après tout, autant tirer le meilleur de leur manque de chance ce soir.

@Andrew Parish