you'll never be alone, i'll be with you from dusk till dawn, (levi)

Sans doute était-ce la raison pour laquelle il ne cessait de regretter son insouciance, conscient que s’il avait écouté Sahar et ses mises en garde, ils n’en seraient pas là aujourd’hui. Et il lui aurait dans la foulée évité cette descente aux enfers, bercée par une prise excessive de substances en tout genre. Parce-que Levi était loin d’être dupe, quand bien même il préférait ne pas la blâmer pour quelque chose qu’elle ne contrôlait pas, il parvenait aisément à comprendre l’origine de ses pupilles ô combien dilatées lorsqu’elle lui rendait visite, percevant dans ses réactions physiologiques le mal qui la rongeait. Et il regrettait, se détestait d’en être la principale raison, lui qui aurait voulu la protéger de ses propres démons, d’elle-même, et être le seul à porter le poids du désespoir sur ses épaules. Il savait aujourd’hui qu’il n’avait pas su tenir ses promesses, quand bien même il n’avait pas choisi de se retrouver tout juste vivant sur un lit d’hôpital, et il craignait que Sahar puisse lui en vouloir d’une quelconque façon. Pour le moment, il n’était question que de cette libération imminente, comme si rien n’était capable d’entacher cette journée qui marquerait très probablement leurs esprits, eux qui l’avaient attendu jour et nuit depuis trois semaines. Leur impatience s’était d’ailleurs ressentie dans leurs rapprochements physiques et leurs gestes plus que douteux, juste avant qu’ils ne soient interrompus par l’arrivée attendue du médecin, officialisant sa sortie par le biais d’un tas de paperasses administratif. « C’est presque méchant ça. » Fit-il mine de s’offusquer, exagérant un air boudeur avant de finir de rassembler ses affaires, son regard balayant une dernière fois la pièce qui l’avait accueilli ce qui lui avait paru une éternité, pour s’assurer de ne rien avoir oublié. Sa main définitivement scellée à celle de son épouse, ils entreprirent cette dernière marche vers la sortie, sans daigner un regard vers quiconque, plus que jamais prêts à retrouver leur quotidien. « Je vais arranger ça. » Répondit-il avec un sourire empli de malice, se rendant compte du temps qu’ils avaient perdu, et de ce qu’il souhaitait maintenant rattraper, à tout prix. Levi prit place du côté passager après y avoir été invité par sa favorite, profitant de sa position pour poser sa main sur sa cuisse le temps du trajet, renouant à ces gestes d’affection qui le caractérisaient entièrement. Ce fut un vent de soulagement qui s’empara de lui au moment où il reconnut leur bâtiment, n’imaginant pas qu’il serait aussi bouleversé à l’idée de retrouver ses repères, souriant aux mots de Sahar qui évoqua leurs fidèles compagnons. « Ils seront pas aussi contents que moi. Salem va tirer la tronche demain. » Rit-il, imaginant déjà leur animal rejeter la moindre marque d’affection, quand bien même il ne lui laisserait pas le choix. Levi laissa sa moitié déverrouiller l’entrée de leur cocon, son regard s’illuminant au moment où il y pénétra, l’âme enfin complète au cœur de cette décoration familière, de ces odeurs et cette chaleur qui lui faisaient comprendre qu’il était désormais là où il devait être. Incapable de dissimuler ce qu’il ressentait, il se rua vers celle qu’il aimait plus que tout, enlaçant son corps et s’accaparant ses lèvres dans un baiser passionné, le cœur battant à vive allure. Et sa peau sembla s’enflammer au doux contact de ses mains contre son dos, en réclamant davantage. Il hocha d’ailleurs la tête à ses mots qui reflétaient si bien la dévotion de Sahar à son égard, ses propres mains attrapant les pas de son haut qu’il lui enleva dans la foulée, en faisant de même avec le sien avant d’enfouir son visage dans le creux de son cou, y laissant son souffle s’écraser contre sa peau. « J’veux que tu me laisses t’aimer. » Murmura-t-il, pressant son épiderme de baisers appuyés, remontant dans son cou, jusqu’à sa mâchoire, alors que ses mains recouvraient son échine qu’il effleurait dans des gestes contrôlés.

Probablement que si tu n'avais jamais rencontré Levi, ton comportement demeurait diamétralement opposé de celui qu'il semblait être à l'heure actuelle. Sans surprise, la finalité aurait certainement été telle que tu l'avais toujours imaginé, sous-entendu, que tu serais restée ni plus ni moins qu'une vulgaire junkie, sans aucune perspective évolutive, prête à littéralement se damner en échange seulement, de quelques grammes. Et si tu ne prétendais pas avoir beaucoup changé en ce qui concernait ton approche aux substances quelles qu'elles soient, certaines de tes attitudes en revanche, s'étaient considérablement métamorphosées. Un revirement que tu ne devais essentiellement qu'à ton époux, et sa surveillance plus ou moins accrue de tes consommations, quand bien même, il te faudrait reconnaitre, que sa tolérance vis-à-vis de tes ambivalences surpassait littéralement toutes tes attentes. Outre tes pupilles systématiquement dilatées, et ton regard ô combien écarlate, ton bien aimé possédait la décence inestimable de t'épargner de blâmes potentiellement déplacés susceptibles de te froisser. Mais l'heure n'était certainement pas au constat, davantage à la fête, notamment si on considérait qu'il s'agissait des derniers instants passés à l'intérieur de l'établissement. Le temps de rassembler vos effets personnels restants, et de déambuler jusqu'au parking où se trouvait stationné votre véhicule, qu'il ne s'était probablement pas écoulée plus d'une dizaine de minutes. Invitant Levi à prendre place du côté passager, tu ne parvins pas à lui dissimuler un sourire satisfait au contact de sa main, venue presque au travers d'un geste mécanique s'égarer à hauteur de ta jambe. Et après moults échange de banalités, votre déplacement pris finalement fin au pied de votre bâtiment, suffisamment près en tout cas, pour que ton époux n'ait pas à effectuer un effort surhumain. « Salem tire toujours la tronche. Mais je doute que tu sois déçu par la réaction de Luke lorsqu'il te verra. » Répondis-tu presque immédiatement, t'empressant naturellement de déverrouiller la porte d'entrée dans la foulée, après avoir difficilement épuisé les derniers mètres jusqu'à votre appartement. Un sentiment de soulagement pour le moins intense te parcourant à l'instant précis où tu avais franchi l'entrée accompagnée de ce dernier, qui parut d'ailleurs, plus que jamais appréhender les lieux, comme si c'était la première fois. T'écartant légèrement, de manière à ne pas obstruer son passage à l'intérieur du domicile, tu te laissas aussitôt surprendre par l'enthousiasme de ton époux venu se ruer sur toi. Et autant l'avouer, il aurait été fabuler de prétendre que tu n'avais pas mille fois imaginé ces retrouvailles depuis son admission aux urgences. Le palpitant battant à tout rompre, tu prolongeas sans délai l'étreinte de ses pulpeuses contre les tiennes, tes mains se plaquant à hauteur de son dos, au travers d'une gestuelle toujours précautionneuse. Venue entre temps l'interroger quant à une potentielle exigence, tu fus là aussi bien peu étonnée de constater que Levi n'aspirait pour l'heure qu'à rien d'autre, qu'à renouer à votre habituel embrasement. Et autant l'admettre, tu partageais une excitation on ne peut plus identique à la sienne, à l'exception que tu craignais de lui engendrer par l'intermédiaire de tes caresses, une souffrance intolérable. Fallait-il croire que ton partenaire se posait quant à lui, bien moins de questions, à en témoignait la rapidité avec laquelle il t'allégea non seulement de ton premier vêtement, mais du sien également, son visage disparaissant au passage, à l'intérieur de ton cou. « Et si j'te faisais mal, sans le vouloir? » Chuchotas-tu, la tête penchée faiblement sur le côté, en guise d'approbation, tandis que l'une de tes mains trouva refuge le long de sa nuque, avant de remonter jusqu'à l'arrière de sa tête, l'autre effleurant lentement toute une partie de son échine. « C'est pas toi qui parlais de prendre une douche? » Enchaînas-tu plus difficilement cette fois, sous couvert que les moyens utilisés par Levi dans l'espoir très certainement de te faire succomber, paraissaient on ne peut plus fonctionner. Lèvres pincées, tu pouvais dès à présent ressentir très nettement les effluves indescriptibles de l'effet procuré par chacune des étreintes accumulées. Tes doigts jusqu'ici plaqués à l'intérieur de sa chevelure, vrillèrent dorénavant à hauteur de son faciès afin de l'inviter à remonter jusqu'au tien, ta bouche percutant à nouveau la sienne de plein fouet, alors que ton échine fut parcourue d'un frisson incontrôlable, au contact de sa main venue habilement la dévaler. L'une des tiennes, s'étant récemment égarée contre son torse, que tu effleuras avec lenteur, jonglant entre ses hématomes, et quelques-unes de ses plaies les plus visibles, avant d'aboutir jusqu'aux prémices de son pantalon, te stoppant net, comme si son approbation t'était plus que jamais indispensable.   

Il se prenait souvent à imaginer lui aussi ce qu’il serait devenu si son chemin n’avait pas croisé celui de Sahar, si son âme, plus que jamais tourmentée, n’avait pas trouvé un refuge de taille dans celle de sa bien-aimée. Il n’avait aucun mal à comprendre que son destin aurait été bien différent, probablement écourté par ses excès en tout genre et son manque de jugement, lui qui serait probablement tombé entre les mains de personnes mal intentionnées. Levi, il savait que rencontrer celle qui était aujourd’hui son épouse l’avait sauvé, de toutes les manières possibles et imaginables. Et c’était aussi la raison pour laquelle il se sentait si reconnaissant qu’elle ait pu le choisir lui, quand l’univers entier s’était ligué contre eux pour ne jamais leur donner d’issue favorable. Ils s’étaient chacun accrochés à ces bribes d’espoir qui les avaient maintenu à flot, qu’ils avaient trouvé dans le regard de l’autre. Et ils avaient eu raison de le faire, à en voir les sentiments puissants qu’ils éprouvaient aujourd’hui et qui ne cessaient de s’étendre, prouvant leur dévotion à l’univers entier. Levi n’avait pas hésité à suivre sa favorite, sa main scellée à la sienne alors qu’ils rejoignaient l’extérieur de l’hôpital, priant intérieurement pour ne plus jamais y remettre les pieds. « J’en doute aussi. J’ai hâte de les revoir. » Affirma-t-il, un sourire attendri aux lèvres en imaginant leurs retrouvailles, bien qu’il était plus qu’excité à l’idée de passer une soirée isolé du monde avec son épouse. Il observa la porte de leur cocon s’ouvrir devant son regard presque ébahi, bouleversé de retrouver cet environnement qui lui avait tant manqué, là où était plus que jamais sa place. Ce fut quelques secondes qui s’écoulèrent pendant qu’il réalisa que le cauchemar prenait fin une bonne fois pour toute, et sans plus attendre, Levi se précipita vers Sahar, le cœur au bord des lèvres, lui exprimant tout ce qu’il avait sur le cœur par le biais de baisers aimants et fougueux. Plus rien n’importait plus que ce qu’ils détenaient maintenant entre leurs mains, cette liberté qui était désormais la leur et dont ils pouvaient jouir comme ils l’entendaient. Et c’était ce que l’anglais tenta de lui faire comprendre, la débarrassant rapidement d’une première couche de tissu, en faisant de même dans la foulée avec son propre haut alors que son visage vint s’enfouir dans le creux de son cou. « Tu me feras jamais mal. T’imagines surtout pas à quel point tu me fais du bien. » Murmura-t-il, dans des mots rassurants, qui tentaient de lui faire savoir ô combien il avait besoin de la sentir au plus près de lui.  Le langage de son corps, de cette nuque qui se tendit, l’incita à continuer, ses baisers se décuplant, devenant davantage appuyés à chaque pression. « Si. T’en as envie ? » Souffla-t-il, l’excitation s’intensifiant au creux de ses entrailles, faisant naître une brûlure des plus exquises qui ne demandait qu’à se répandre. Finalement, ce fut Sahar qui ramena son visage à hauteur du sien, de sorte à ce que leurs bouches puissent se retrouver une énième fois, pressant l’une contre l’autre dans un élan fougueux. Il appréhenda la lente descente de sa main, qui sembla slalomer avec prudence entre les dernières séquelles visibles sur son épiderme, jusqu’à buter contre l’attache de son bas. « J’suis à toi, pour toujours. » Finit-il par lui souffler, sa main se superposant à la sienne pour l’inviter à continuer, l’aidant à défaire l’attache de son pantalon alors qu’un sourire étira ses lèvres en percevant ses doigts effleurer les prémices de son anatomie. « Tu sais que j’ai rêvé de ce moment ? » S’amusa-t-il, ses paumes glissant le long de son échine pour trouver refuge contre sa chute de rein, parcourant le long de son bassin pour à son tour la libérer du plus encombrant.