what the fuck (emrys)

Un temps ensoleillé, une chaleur étouffante, pas une brise à l'horizon, le printemps a bel et bien posé ces bagages à Bowen. Avec de telles températures, je dois être la seule cinglée, cloîtrée à la maison, à réviser pour les examens à venir. Habituellement les jeunes de mon âge profitent de cette période pour se dénuder, se dévergonder et se déchirer la gueule à la plage. Sauf que même si je sais m'amuser, je suis bien trop attachée à mes études pour prendre une pause. Celles-ci coûtent assez cher à mes grands-parents pour que je puisse prendre du bon temps et laisser de côté mes révisions. Même si j'avoue que l'envie de prendre l'air est tentante. Mais il ne faut pas que je cède à la tentation. Je me concentre sur mes écrits et me bourre le crâne pour me forcer à retenir et apprendre. Les minutes s'enchaînent et défilent sous mon nez. Je vois mon après-midi gâchée et finalement vers quatre heures, je craque. Fermant mes bouquins, je m'arme de mes lunettes, empoigne les clés de ma vieille voiture toute rouillée et je décolle, direction la playa. La première bouffée d'air frais est si revigorante que je ne regrette pas d'être ici. Installée sur la plage, je profite du soleil. Telle une petite vieille, je sors un bouquin que je commence à lire. Non parce que vous pensiez que je venais ici pour m'enjailler, faire la folle en bikini en jouant au volley, ou encore me faire prendre dans l'eau par un chaud lapin en manque de chaire fraîche ? Vous vous trompez de personne dans ce cas. Je suis le genre à sortir son bouquin, se foutre de la crème jusqu'à en devenir blanche et à garder sa petite robe blanche semi-transparente sur sois. Tranquille jusqu'à présent, je dévore mon bouquin en faisant défiler les pages. Et alors que je pensais conserver cette tranquillité, un jeune homme qui s'amusait au volley-ball avec ces potes loupe le coche et je me prends la balle en pleine poire. Lunette volant sur le sable et me retrouvant légèrement sonner, je me relève furax tout en tanguant un peu et en feignant de me ramasser au sol. « Non mais s'pèce d'idiot, tu pourrais faire gaffe. Si tu ne sais pas jouer au volley, évite mon coco !  Ça t'empêchera d'éborgner quelqu'un .. ». Habituellement je ne suis pas si directe, mais on va mettre ma réaction sur le coup de l'émotion.

Deux mots. Bonne humeur. Oui, aujourd’hui il était indéniablement de bonne humeur et allez savoir pourquoi ! Aujourd’hui il se sentait invincible, et rien ne semblait pouvoir l’atteindre. C’était une sensation qu’il avait longtemps arboré en arpentant les routes du monde avant d’arriver en Australie, et de finalement perdre cette capacité en ayant habité chez les Bowen. Ils avaient été les premiers à avoir réussi à remémorer au jeune homme ce que pouvait être une famille, et honnêtement, il avait beau arpenter les routes sans rien ni personne avec lui, se débrouiller seul pour tout, ça faisait du bien de savoir qu’il pouvait tout de même compter sur quelqu’un, se sentir protégé et choyé comme s’il comptait vraiment pour eux. Il n’était que de passage vraiment. Enfin bref, le soleil s’exhibait volontiers en ce début d’après-midi, et il n’avait pas envie de rentrer par une si belle journée. En fait, il décidait même d’aller faire un tour à la plage sur un coup de tête. Oui, la plupart de ces décisions étaient prises sur le moment, et selon son instinct et ses envies. Autant ne pas regretter une fois qu’il serait chez lui. Il se mit alors en route pour la plage, son sac sur une épaule. Un bon quart d’heure après et il avait les pieds dans le sable chaud. Il se mit en quête d’une place idéale où se poser, pas trop de monde, pas trop exposée au soleil, … Il marchait doucement afin d’éviter de projeter du sable sur les personnes aux alentours, passa à côté d’un marchand de glace, et d’un terrain de volley. Il s’arrêta d’ailleurs pour observer le match qui se jouait, d’un œil distrait, jusqu’à ce que le ballon roule à ses pieds. Il l’a récupera avant qu’un mec ne lui fasse signe pour qu’Emrys la lui lance à lui. D’une bonne distance, il s’exécute et prend l’élan nécessaire du bras pour qu’elle finisse son parcours jusque lui. Enfin ca, c’était s’il comptait la rattraper, puisque du coup, le ballon poursuit sa trajectoire jusqu’à une malchanceuse qui se trouvait être sur son chemin. Et merde… « Non mais s'pèce d'idiot, tu pourrais faire gaffe. Si tu ne sais pas jouer au volley, évite mon coco ! Ça t'empêchera d'éborgner quelqu'un .. » Il allait encore s’en prendre plein la tronche, mais bon. Il soupira avant de tenir son sac et d’aller s’excuser auprès de la victime du ballon maudit. Une jeune femme brune, qui devait avoir une bonne vingtaine d’année. « Excuse-moi, c’est de ma faute.. » enfin de la sienne à l’autre gars aussi, mais bon… Il se baissa pour récuperer les lunettes de celle-ci avant de les lui tendre « Est-ce que ça va ? Rien de casser ? » Bon, fallait pas exagerer non plus. C’était une attaque de ballon, pas une chute de vélo, et encore … Mais bon, il lui fallait se modérer, après tout, il était fautif et elle victime.