(#09) we were counting stars. (milou)

C'est un peu par hasard qu'elle vient taper ici. Elle ne sait pas vraiment sur qui elle va tomber en fait, mais vous connaissez Pandore, le culot, ça ne la gêne pas le moins du monde. En fait, si elle vient ici, c'est pour voir Milo. Son petit Milo, enfin grand Milo mais bon... Ils ne se sont pas revus depuis la dernière fois. Dernière fois qui remonte à quelques longues semaines. Dernière fois où ils ont fini la soirée bien éméchés à compter les étoiles dans la mer. Dernière fois où ils ont également fini dans le même lit, comme si ça n'avait été que naturel entre eux. Elle sait qu'il vit en colocation avec quelqu'un, une autre nana, même si elle ignore qui d'ailleurs. Elle l'aime bien son milou, quand même. Elle a beau se la jouer garce la parisienne, elle tient beaucoup aux personnes qui lui sont assez proches. Elle passe une main dans ses cheveux, frappant doucement à sa porte, espérant juste que ça n'est pas l'autre donzelle qui vienne lui ouvrir, sinon elle risque de s'en prendre plein la figure sans comprendre pourquoi. Elle a beau n'avoir aucun droit sur lui... elle n'hésiterait pas à se montrer jalouse purement par plaisir et sadisme.

Enfin, la porte s'ouvre. En voyant sa petite mine afficher un semblant de déception, Panda hésite à se vexer bien comme elle sait le faire et à repartir de sitôt. Mais elle préfère faire comme si elle n'avait rien remarqué, c'est plus intelligent... et surtout plus mature. Mais elle reste quand même tentée. « Désolé, j’attendais des muchachos, pas une muchacha. » Elle grimace, croisant les bras en regardant dans le couloir juste pour avoir un truc à regarder et ne pas avoir à soutenir son regard se baladant entre la déception et le malaise. Où est passé le Milo d'origine, hein ? Elle attend patiemment, se promettant de lui faire la remarque plus tard s'il continue à être si mal à l'aise avec elle. Oui ils ont couché ensemble, et alors ? La plupart des gens associent tellement ça à ... à plus de choses qu'il n'en résulte en réalité, selon Pandore. « Bah.. j'peux m'en aller si tu veux. » fait-elle en lâchant un soupir discret, jouant à la demoiselle blessée. Elle l'est p't'être vraiment hein, en fait je n'en sais pas plus que vous pour tout vous dire. Il semble hésiter, elle fronce légèrement les sourcils, amusée par son comportement. Finalement, il lui fait la bise, sage décision parce qu'il se serait sans doute pris sa main à la place, sinon. « J’étais en train de bosser mais vas-y rentre. Ca me fait plaisir que tu sois là. » Elle entre alors, lui offrant un joli sourire au passage. Elle observe d'un oeil curieux l'appartement, s'arrêtant dans le salon près de ce qu'il était en train de faire. Visiblement oui, il était réellement en train de bosser avant qu'elle ne débarque à l'improviste. Elle retire sa veste et la garde dans ses bras, se tournant vers lui. Pandore, vous savez, la franchise incarnée. Elle préfère être directe. « Si j'suis là c'est pour qu'on parle un peu. » annonce-t-elle alors d'un ton totalement détendu. Elle s'approche de lui. « Arrête d'être si gêné Milo, on dirait que la dernière fois que tu m'as vue, tu dansais en tutu sur une table. Bon ok, j'aurais bien aimé voir un truc comme ça pour te charrier après, mais là c'est juste... ben... » Ben quoi, hein ? On s'est juste amusés, point ! Elle lui lance un regard presque tendre. « J'ai beaucoup aimé mais ça s'produira plus. » lance-t-elle alors avec un sourire à la Pandore, c'est-à-dire un savant mélange entre provocation et innocence. Elle vient quand même de lui dire que c'était bien hein !

Une meurtrière. Après-tout, c'est ce qu'elle est, n'est-ce pas ? Deux hommes. Elle en a abattu deux, de sang froid. Et si on compte ses parents morts par sa faute – qu'elle a donc indirectement tué, non ? – alors ça fait quatre. Elle ne veut plus penser à ça. Si elle s'escrime à se montrer comme une simple et banale petite journaliste, elle se considère bien trop comme une criminelle qui n'a plus aucune chance de pardon. Nul requiem pour les fous. Pas pour les fous dans son genre à elle, pas pour cette folie dévastatrice qui vous prend et vous envoie loin, emportant tout sur son passage avec elle. Alors elle se concentre sur les moments présents comme une enfant. Carpe diem. Elle regarde Milo. Il a l'air de s'en balancer complet de ce qu'elle rencontre, et si ça l'agace, elle tente de ne rien trop en montrer. Après-tout, elle va lui forcer l'écoute alors un peu de patience suffira, même si on conçoit tous que ce n'est pas la meilleure qualité de la parisienne, hein. Il finit enfin par l'écouter, et elle voit bien que son « compliment » lui fait plaisir. En même temps, Pandore sait comment marche les hommes. Et que pour leur faire entendre un minimum raison, il faut d'abord commencer par flatter leur égo. Ils sont là, tout près, avec cette infime gêne encore présente. Celle de deux inconnus qui se connaissent pourtant très bien. La blonde grimace légèrement, le pressant de parler. « Premièrement, je ne suis pas gêné. » Elle hausse un sourcil. Elle ne répond pas, mais lui lance seulement un regard qui veut dire c'est ça, cause toujours, parce qu'elle est bien loin de le croire. Oh oui, terriblement loin. « Deuxièmement je n’ai jamais dansé avec un tutu. Troisièmement, j’ai moi-même beaucoup aimé. » Elle lâche à son tour un sourire. Ben oui, les femmes aussi ça a besoin d'être flatté de temps à autre. Pendant un court instant, elle se demande s'il a envie de recommencer, s'il s'imagine ça. Pandore ne pense pas ce genre de choses, généralement. Surtout parce que sa technique à elle, c'est de se faire détester des autres avant même qu'ils ne puissent apprendre à la connaître. Au moins, ils ne s'accrochent pas. Et elle est tranquille. Enfin, il y a quelques exceptions bien sûr. Emrys, Perry, ... Milo, aussi. Eh bien oui, il fait parti des rares personnes qu'elle apprécie vraiment. Et qu'elle ne supporterait pas de perdre pour une partie de jambes en l'air un soir où ils avaient, visiblement, trop bu. Il s'approche, elle fronce les sourcils, mais il ne fait que la serrer dans ses bras. Déséquilibrée, elle chancèle un peu avant de le serrer à son tour, ne sachant pas trop comment réagir. Elle n'a pas vraiment l'habitude de marques d'affection comme celle-ci. « Puis avoues que de nous deux, c’est à toi que ça manquera le plus ma performance. » Elle se met soudainement à rire franchement, avant de lui donner un coup sur l'épaule et de se dégager. « Hé, tu rigoles ou quoi ?! J'te signale que c'est toi qui as de la chance, j'ai quand même six ans de moins que toi, espèce de vieillard ! » fait-elle, un grand sourire aux lèvres, sa gêne comme soudainement évaporée. Elle secoue la tête, et croise les bras sur sa poitrine pour planter son regard provocateur dans le sien. « Bon, tu comptes m'offrir un truc à boire ou bien on va en rester là et s'éloigner pour toujours à cause d'un truc con ? » Ouais, pour elle c'est « un truc con ». Du bon temps, certes. Mais Milo est avant-tout un ami sur qui elle peut compter, ça serait bien que cette relation ne parte pas en fumée comme toutes les autres. « Et qu'un seul verre hein, parce que voilà quoi. » Elle lui lance un léger clin d'oeil, taquine.