We are living in hell, we just don't realise it - John

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Des gens biens à Bowen... John n'avait jamais dit le contraire. Enfin, c'était surtout des gens intéressant qu'il savait possibles à trouver. Par exemple, Rhine, qu'il avait régulièrement suivie discrètement durant quelques mois et qui, lorsqu'elle l'avait vue chez Amélie l'avait pris pour un stalker, ou encore Amélie, justement. Et des tas d'inconnus qu'il aimait suivre dans leurs journées pour découvrir leurs habitudes et caractéristiques... Mais bon. Il ne cherchait pas non plus à se faire des amis. Pour quoi faire ? Il avait toujours vécu seul, et s'en sortait plutôt bien. Quoique, John devait bien avouer que si Julian n'avait pas été là, la probabilité que les trois adolescents soient toujours là était très élevée... et reconnaître avoir parfois besoin d'aide, ça, John n'appréciait pas du tout. Lorsque Julian évoqua le fait que seuls les pirates vivaient sur les océans, John confirma ses dires en sortant son couteau et le pointant vers lui. Rien de bien méchant, juste histoire d'accompagner ses paroles... mais, visiblement, Julian n'était pas très rassuré par ce couteau. Pourtant, il n'y avait pas de raisons de s'inquiéter... Et toi, ne t'avise pas de dire ce que je dois faire ou non. Je ris, si j'ai envie de rire. La liberté d'expression, tu connais ? Et puis, faut arrêter d'être parano, mon vieux, surtout pour de telles futilités, où il n'y avait rien de méchant. Si tu agis comme ça avec tout le monde, bah ce n'est pas étonnant que tu ne t'y fasses pas... Julian dégagea le bras de John, son bras mais surtout son couteau. Chose rare, John baissa un instant les yeux. Parano ? C'était vrai que ce n'était pas toujours méchant, ce genre de rire...

- Je sais, mais... Je n'agis pas comme ça avec tout le monde. Et c'est pas de ma faute, si je suis si susceptible avec ça !

Spoiler:

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Ce gars était tout bonnement fou ! Julian, lui, avait l'habitude de côtoyer les gens de bonne famille, où les règlements de compte se faisaient à travers des piques, des humiliations ou des déshonneurs. Il n'avait pas l'habitude de traîner avec des gens qui usaient d'armes, comme celle que John tenait en main. Il détestait cela, même. Voilà pourquoi le voir pointer son couteau vers lui l'avait gêné plus que tout. Mais ce n'était pas une raison pour se laisser démonter. Il avait alors poussé le bras de John et était sorti de ses gonds. Ecoutant ce qu'il avait à dire, Julian fronça légèrement les sourcils. La façon de penser, d'agir de John était vraiment à milles lieues des attitudes que l'on pouvait qualifier de "normales". Le jeune homme baissa les yeux vers le couteau de John.

Tu peux ranger ça, s'il te plaît, ça me stresse !

Voilà, maintenant, il était en rogne. En plus, son genou lui faisait un mal de chien. Il fouilla au fond de sa poche, sortit sa boîte d'anti-douleurs et prit un cachet, qu'il avala de sitôt. C'était tellement fort que ça le calmerait d'ici quelques minutes. Il soupira et posa son regard sur le jeune homme.

Ecoute, je ne connais pas ton passé, je ne sais pas ce qu'il s'est passé pour que tu sois aussi susceptible, mais un conseil, si vraiment tu veux chercher à t'intégrer ici, mets ta susceptibilité en stand by. Tout le monde ne te veut pas que du mal, ici. Dans mon cas, c'était uniquement de la pure surprise. Tu sais, des pirates, on n'en croise pas à chaque coin de rue. Donc forcément, ça étonne...

Spoiler:

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Tu peux ranger ça, s'il te plaît, ça me stresse ! John baissa le regard vers son couteau. C’était sûrement ce dont Julian parlait. John rangea donc son couteau comme il lui avait demandé… De toutes façons, il n’était pas nécessaire à ce moment. Surtout que Julian l’avait aidé face à cette bande d’adolescents aimant s’en prendre à plus petit… Plus petit mais plus vieux. Ce n’était vraiment pas juste. La vie était souvent injuste. C’était normal. Avoir une vie parfaite, sans jamais l’ombre d’un quelconque soucis aussi serait injuste. Lorsque Julian sortit une boîte de médicaments, John l’observa, intrigué, et remarqua peu après que Julian s’appuya sur une béquille. Un signe pourtant distinctif qu’il n’avait pas remarqué auparavant… Julian lui conseilla ensuite de devenir moins susceptible. Ça serait plus pratique pour s’intégrer dans ce monde. Sûrement.

- Oui… je me doute. Toi aussi ton passé t’as joué des tours ?

Lança John en désignant le béquille du blond. Ce fait commençait à l'intéresser. Peut être qu'il devenait trop curieux, mais il fallait bien l'être pour réussir à découvrir les tas de différents particularités propres à chaque personne...

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En lui demandant d'éloigner son couteau, Julian avait fait preuve de politesse et de diplomatie, même si oui, cela était plutôt stressant. Heureusement, John céda à sa requête, ce qui le rassura quelque peu. Il pouvait reprendre le cours de la discussion. Mais pas avant de prendre son calmant, dont il ne pouvait se passer. C'était devenu une habitude, et il pouvait se montrer exécrable quand il n'en avait plus. Enfin... Une fois cela fait, il donna son avis, celui qu'il portait sur John. En faisant cela, il voulait peut-être lui montrer qu'il venait en paix, qu'il ne voulait en aucun cas lui chercher des noises, à l'inverse des trois petits vantards rencontrés précédemment. Un léger sourire se dessina sur les lèvres du blond quand John "approuva" ses paroles. Mais quand il lui retourna la question, Julian arqua un sourcil. Ce fut quand il montra sa béquille que le jeune homme hocha la tête.

Ah ça... Ouais, on va dire que c'est un mauvais coup du sort. Les aléas de la vie. Au final, je me retrouve dans le même cas que toi, à essayer de m'intégrer de nouveau dans un monde que je ne comprends plus. C'est bête...

Il haussa des épaules, d'un air nonchalant. Il s'y était presque fait à cela. Enfin, plus ou moins. Il s'avança légèrement et regarda dans l'artère principale.

Je pense qu'ils ne reviendront pas.

Il parlait bien évidemment des trois petits rigolos qui s'en étaient pris à John. Il se tourna vers le jeune homme.

Si jamais ça recommence, menace-les en disant que tu connais leur père, ça passera toujours.

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En effet… ce n’était pas de la chance tout ça. Alors que Julian avait un jour, apparemment, tout comprit au monde dans lequels ils vivaient, il se retrouvait au point de départ. Ca devait être le genre de chose dure à supporter, mais il fallait malgré tout vivre avec. Après tout, c’était toutes ces déceptions qui rendait la vie de chacun unique. Et la vie, elle était injuste pour beaucoup. John l’avait bien remarqué. Mais qu’y faire ? Rien. Julian déclara par la suite qu’il pensait que les trois adolescents ne reviendraient pas, et que si c’était le cas, que John devait dire qu’il connaissait leur père… Eh bien, c’était qu’il devait faire la loi chez lui, cet homme, pour effrayer ses fils à ce point !

- J’y penserais. J’espère tout de même ne pas avoir à le faire… mais bon, je réussirais toujours à me débrouiller, avec ou sans ton conseil. Ce ne sont pas trois gamins qui font me faire peur, malgré leur taille !

En plus il était sûr que ces trois-là étaient beaucoup moins amusés lorsqu’il a sortit ses couteaux ! C’était vrai que sur le coup, il n’était pas très rassuré, mais ça… il n’était pas obligé de le préciser.

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Julian avait préféré attendre un petit moment, pour vérifier que les trois loustics ne revenaient pas, accompagnés de quelques potes. Le jeune homme connaissait leur façon de penser. Pour cause, il avait eu la même. Il valait donc mieux prévenir que guérir... Bien entendu, il lui donna un conseil : la menace paternelle, ça sonnait toujours très bien. Maintenant, c'était à prendre ou à laisser. Si John préférait ses couteaux, c'était bien son problème. D'ailleurs, quand John lui annonça qu'il réussirait toujours à se débrouiller, Julian répliqua :

Je n'en doute pas.

Il était vrai qu'il était petit en taille, mais franchement, pour ce qu'il avait pu voir, il n'avait pas froid aux yeux.

Mais quand même, évite de te trouver sur la même route qu'eux. Ce sera beaucoup mieux pour toi, comme pour eux.

Julian haussa des épaules, avant de jeter un oeil sur son téléphone portable. Ah déjà !

Je dois filer ! Je pense qu'on sera amenés à se revoir, Bowen n'est pas si grand que ça !

Il fit un signe de tête pour le saluer et quitta la ruelle, prenant la direction opposée, de sa démarche claudicante. Quand on y réfléchissait bien, c'était quand même une rencontre étrange... Ce n'était pas le genre de garçon que l'on rencontrait à chaque coin de rue, ça, c'était certain !

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