lonely heart club band # maxim

« elle sortit de l'appartement minuscule la tête ailleurs. elle pensait à autre chose pour oublier ses problèmes, pour ne pas se dire qu'elle était sdf. pas encore sale, habillée en lambeaux et mendiant dans la rue, mais avec nulle part où aller. elle avait squatté partout où s'était possible. toutes ses amies y étaient passées. elle n’avait pas l'argent pour s'acheter un billet de train jusqu'à sa famille. elle ne pouvait pas se remettre à bosser, était incapable de remplir un cv une nouvelle fois. et ce soir, se résignait t-elle, à dormir dehors. elle ne portait qu'un sac de sport contenant tous ses vêtements, et un sac à dos contenant deux ou trois bricoles. elle n'a jamais été très attachée à la valeur physique des objets. elle déambula longtemps dans les rues de bowen, réfléchissant. et passant devant le club de boxe, fermé, il était huit heures du matin, la petite lampe, l'ampoule, s'alluma devant sa tête. maxim. rien qu'en y pensant, son cœur se serra, elle essaya tant bien que de mal de se dire que c'était pas la bonne solution et qu'elle allait trouver autre chose. elle chassa ses pensées en marchant droit devant. le temps filait. elle avait plus rien, plus d'appart, aucun salaire, et la solitude comme seule amie. elle réfléchit un grand coup. il fallait qu'elle le fasse. elle devait le faire. elle ne savait ni si elle avait le courage nécessaire. si elle n'allait pas rester muette face à lui, om s'enfuir en courant. nim qui perd courage, c'était vraiment à pleurer. elle avança, marchant quelques minutes avant  de tomber là où il vivait. elle avait dû venir une ou deux fois, afin qu'il récupère quelque chose. mais c'était pour dire que les deux n'avaient pas une relation des plus simples. elle chercha son nom devant l'interphone et ne sonna même pas. elle attendit juste que quelqu'un passe par là, fit mine de venir d'arriver et passa sa tête dans l'immeuble. et monta les marche une à une, la boule au ventre, comme un enfant qui allait entrer au collège. et elle sonna, en espérant pour qu'il soit réveillé à neuf heures du matin. elle attendit, patiemment, ou pas, cherchant même à s'enfuir quand les gonds de la porte s'ouvrirent peu à peu. »

«Tu délectes l'usufruit, ta cigarette qui se consume entre le bout de tes doigts et toi admirant la fumée s'évaporer au loin dans un nuage gris. Tu penses à elle. C'est idiot l'emprise qu'elle a sur toi, ses yeux amandes couleur ciel qui te tourmente, ses cheveux couleur or qui dégoulinent le long de ses épaules larges. Et toi ! Toi qui éteint ta cigarette comme inlassablement perdu dans tes pensées. C'est un virus...Elle est un virus pour ton cerveau. Chaque geste que tu fais te ramènes à elle, chaque mouvement, tout est calculé. Tu te relèves un peu nonchalant de ton lit, toute la nuit, tu avais parait-il énormément dormi. Tu étais encore vêtue de ta chemise blanche, celle que tu avais porté la veille à une fête retro. Une inconnue dont tu ne te souvenais pas le nom, aguicheuse, mais pourtant si peu complaisant t'avais tenue compagnie. Tu l'avais ramené dans ton lit, sans même t'en rendre compte, parce que les filles, tu n'en voulais aucune chez toi, mais c'est plus elle, Nim qui te forçait à le faire, elle te mettait à bout. Tu pensais à elle et il te fallait l'oublier. Alors que tu retirais tout doucement son soutien-gorge et que vos corps se pressaient contre ton lit, mêlée entre baiser, excitation et dégoût, tu te sentais tout d'un coup faible et insignifiant et tu reculais d'elle, ...ce n'était pas elle que tu voulais. Tu lui demanda ensuite en hurlant de partir. Elle s'écarta de ton emprise et comme traumatisé par ce bel apollon changé en démon, elle prit ses clics et ses clacs et elle ne revenu pas sur ses pas. Pathétique, mais humain. Tu te laissais ensuite tombé dans ton lit, le regard vide, les doigts mimant des caresses et le coeur en peine. Combien d'heures et de jours allais-tu vivre ainsi. Quelqu'un toqua, tu croyais vraiment que c'était la demoiselle de tout à l'heure qui revenait à la charge, tu ne voulus pas ouvrir...Mais, elle continua avec des battements sur la porte de plus en plus réguliers, alors tu craquas...Je t'ai dit de t'en aller !!...disais-tu en criant ne fut-ce que pour qu'elle t'entends et c'est lorsque tu ouvris la porte que tu l'as vu,... Nim ?.... tu ne sais ce qui te pris, mais tu l'as serra dans tes bras avant qu'elle ne dit un mot, puis tu l'as lâcha, comme-ci tu retrouvais tes esprits. Tu fis mine de regarder les alentours en posant une main sur la poignée de la porte de sorte à bloquer son accès à ton appartement... Je t'ai pris pour une autre... Tu mentais, c'était elle dont tu avais besoin, tu passas une main sur ta nuque gêné...Mais, visiblement... c'est toi que je dois me coltiné...Alors, mademoiselle j'emmerde mon monde, quel bon vent t'amène ?»

« Perdue, un peu sonnée, éreintée, un peu timbrée, elle attends. Son coeur s'accorde malgré au coups qu'elle donne, contre le panneau en bois qui la sépare de lui. Saleté de porte, qu'elle aimerait franchir en un pas. Elle se prend en une lame tranchante phrase qui ne lui est pas destinée. Sans vraiment comprendre, bouche bée et intriguée, se demandant ce qui a pu lui causer autant de haine. Elle ne peut s'en aller, elle vient juste d'arriver. Elle ne dit rien, dépassée par ce qui se passe. Dans un état de semi-hébétude, telle une droguée, déconnectée, enivrée. Pas de vin, par d'eau de vie. Simplement de lui. Alors ton corps s'emballe quand il apparait. L'air fatigué, épuisé, harassé. Totalement à coté, énervé, sûrement. Sort de sa bouche ton nom écorché, tel un appel à l'aide auquel elle aimerait tant répondre. En tant normal, elle lui aurait répondu que oui, c'était son nom, pas la peine de la répéter. Mais pas envie de l'insulter de s'énerver. Plus tard, si il le fallait. Mais elle le voyait, et c'était ce qui importait. Imprévisible, furtif, il la prend dans ses bras, et lui vient l'envie de prolonger son étreinte, de ne plus le lâcher. Mais son cœur asséché, assoiffé, qui n'attends qu'à apprendre à aimer, n'est pas encore disposé à l'admettre. Alors elle se retire, dessinant un air sceptique, alors que sa peau frissonne encore à se contact éphémère. Il lui donne une excuse maladroite, qui la laisse pantoise, encore sous le choc. «Eh bien, vous vous êtes quittés en bon termes à ce que je vois. C'est dans tes habitudes d'envoyer chier tout ce qui passe devant ta porte ?» Acerbe mais pas trop. Aucune illusion à ce qui vient de se passer, à part un bref regard gêné. Fidèle aux habitudes. Maintenant exaspérée, ou désespérée, elle peine à faire une différence, puisqu'elle agit contrairement à ce qu'elle pense. «Tu crois que ça m'enchante aussi. Le vent qui m'amène ici c'est celui que j'aimerais ne pas sentir la nuit.» Elle n'en dit pas plus, le reste peine à sortir. Elle formule une autre phrase, incompréhensible, ressemblant à un vague murmure effacé. «J'ai nulle part où aller.» C'est tombé, sec et inévitable, l'argent ne plaisante jamais. Elle regarde ailleurs, elle n'a aucune envie de le voir s'esclaffer ou autre. Avec un effort surhumain, elle soutient son regard sans ciller, sans plaisanter. «Alors est-ce que mon bon monsieur aurait la gentillesse d'héberger une fauchée pour quelques nuits ?» »

Elle attend, avec patience ou pas, elle ne le sait pas s’il va daigner lui ouvrir. C'est son dernier recours que ça lui plaise ou non, et elle se sent compressée, forcée. Elle hait ne pas avoir de solutions. Le chantage, les ultimatums ça bloque, la déroute. Elle cherche en permanence le plan C, le truc qui t’empêche de bien réalisé. C’est qu’une bornée. « Je plains ta mère. » Elle n’avait pas réussi à faire mieux, Nim. Ça pouvait être vilain, mesquin, elle en avait rien à foutre, elle était au bout du rouleau. Il enchainait quelques blagues et une ou deux allusions qu'elle aurait aimé relever, mais elle avait du mal à retrouver une légèreté quelconque. Il s'amusait à jouer le mâle dominant, rire de sa faiblesse ou ce genre de choses. Pendant une fraction de seconde, elle se demanda si elle n'allait pas lui mettre une droite avant de se rendre compte qu'il allait surement l'héberger et qu'elle était un peu sous le charme. Elle réagit toujours un peu violemment. D’une défense certes exagérée, mais jamais regrettée. Il tenta de claquer la porte, avant que ton pied joue à la cale. Et il riait intérieurement Maxim, déconnecté, avec du mal à croire qu'elle était autant dans la merde qu'elle le prétendait. Elle continue à le fixer, c'est la seule chose qu'elle trouve à faire en voulant le faire craquer. « Je suis pas née chez les barrow moi. On ne vit pas tous avec de quoi se payer quatre manoirs dans un compte en banque. » Son côté manipulateur reprenait le dessus, elle en rajoutait un peu. Un putain d'instinct de survie qui la pousse à faire n'importe quoi, à sacrifier des choses qu'elle ne devrait pas. Il rougit sans s’en rendre compte et elle craque. Elle se rend compte que son visage quitte son éternelle impassibilité, que son teint se colore et que ses yeux se brouillent. Elle ne va pas pleurer, c'est pas son style, mais tout ce qu'elle planque perpétuellement ressort peu à peu, et ça se voit. Et il s'obstine à se borner, le mec face à elle il cherche des excuses et elle a une putain d'envie de gueuler. Gueuler que c'est pas vrai, qu'il fuit autant qu'elle fuie. « Tu déconnes. » Et elle cherche des arguments Nim, elle veut le faire céder, car elle sait qu'il y a pas d'autres solution " Putain Maxim, je te promets, je volerais rien, je me cacherais devant tes potes, je t'aguicherais pas je serais aussi discrète que possible." Elle détourne le regarde, dépassée et exaspérée.

« Mais je le sais Maxim, je sais que t'es pas un type bien, mais j'y peux rien c'est plus fort que moi. » Elle se met tout d'un coup à parler aussi peu loquace qu'elle est et ça coule ça coule, comme le sang quand elle se blesse, comme les larmes d'une âme en peine. « T'oseras pas me violer, Max, me fait pas croire ça. » Elle ose avoir confiance pour une fois. Et il la prend dans ses bras et elle ne comprend rien. Il oscille entre ombre et lumière et tout sujet coup, L’homme équilibré qu'elle connaissait disparaît. Tel un alcoolique un peu paumé, il débite des phrases qu'elle refuse d'entendre. Elle fait la sourde oreille et dénie, telles ses habitudes. Elle se contente de rester collée contre lui, avec une furieuse envie de l'embrasser. Elle le laisse divaguer quelque temps avant qu'il s'arrache à elle et qu'il reprenne brutalement ses esprits. Et elle ne dis rien, ne relève ni n'admet ce qui se passe, sale paumée qu'elle est. Elle aurait largement le temps de ruminer  à tout ça chez lui. Et il la laisse entrer, et elle sourit, la première fois depuis un bout de temps à vrai dire. Car elle caresse l'espoir d'être heureuse de réussir à se fixer. Si elle savait comme elle se trompait, si elle savait qu'il lui restait des kilomètres à parcourir avant la paix. Une route tellement longue...

« rêve pas barrow, je dors en pyjama » C'était même pas vrai en plus. Elle lui adresse un clin d’œil, car elle n’est pas encore consciente de ce qui se passe. Au fond, c’est encore qu’une gamine Nim.  Et lorsqu'elle passe la porte, elle a beau se retenir, sa bouche s’ouvre d'elle-même. C'était tout bonnement immense, démesuré même. Il devait se sentir si seul, là dedans. C'est à première chose qu'elle pensa. Elle était plus du genre cocon chaleureux, plutôt que château. D’un coup elle comprenait, ses airs d’homme si propre, mais si perdu. Pourquoi il ne parlait pas souvent de chez lui. Car c’était pas une maison. Il n’y avait pas de vie, pas de présence, que du froid, de la solitude. Et sur le fait, elle se promit d’essayer de le changer. Juste un peu, pas des masses, juste assez pour se sentir mieux. Le souffle coupé et la valise à la main de peur d’abimer le parquet, elle demande timidement ou est-ce quel pourrait bien s’installer. Elle se sent minuscule tout à coup, seule dans la lumière de cet appartement. « écoute maxim, je suis vraiment désolée pour ça. Pour ce que je te fais subir et pour tout le reste.  Je….»   Et elle s'excuse, elle n'en croit pas ses yeux. Elle reprend son habituel sourire canaille avant de lui dire: « Et que prends laquelle de tes 95  chambre, monsieur le baron. » elle s'autorise une pointe d'humour pas drôle, pour noyer ce qu'elle sent. Pour l'instant, Il aura beau lui dire que c'est un connard, qu'il lui mènera la vie dire, elle refuse de le croire. Comment peur on être si réaliste et si naïve à la fois...