Invité | Sujet: Le jour de l'Occident est la nuit de l'Orient. (vinnie) Mer 21 Aoû 2013 - 23:05 | |
| Aux prises avec mon destin, je frôlais d'un pas lourd le sable velouté. Je m'y enfonçais doucement, noyé par mes idées, floutées par mes désirs, embrumées par mon inconscience. Toujours cette musique qui résonnait dans mon crâne, celle de ma vieille Europe, celle qui prenait sans cesse de disgracieuses rides, jusqu'à en être méconnaissable. L'Australie respirait la jeunesse, la nouveauté. Elle m'aidait à rendre mes combats actuels et à donner un sens à ma vie. Il devait être trois heures du matin. Il n'y avait plus personne. Des adolescents faisaient la fête au loin autour d'un gigantesque feu de bois. Je n'ai jamais eu le temps de me préoccuper de ces bêtises. Mon cerveau était enchaîné par mes désirs révolutionnaires, je n'avais pas le temps de m'amuser, juste le temps de hurler. Ce soir, j'avais laissé les paradis artificiels prendre possession de mon corps. Je frottais doucement mon nez, comme souillé. Ma chemise était déjà perdue sur la plage. Je ne la retrouverais jamais. Peu importe. Je faisais face à la lune blafarde, la défiant sans gêne. Ses traits se déformèrent, elle apparut alors comme un gigantesque visage grimaçant. Dieu que tu es laide., murmurais-je. Je jetais un coup d'oeil autour de moi. Peut-être qu'il ne viendra pas. Je me laissais tomber dans le sable, qui m'étreint de ses bras réconfortants. Chaque nuit pourrait être ma dernière. Pas ce soir. |
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Invité | Sujet: Re: Le jour de l'Occident est la nuit de l'Orient. (vinnie) Mer 21 Aoû 2013 - 23:54 | |
| Un jour, Frédéric Beigbeder à dit « De la naissance à la mort, on branche nos vies sur pilotage automatique et il faut un courage surhumain pour en dévier le cours. » et il avait raison. Ma vie était sur pilotage automatique depuis bien longtemps et avec la mort de ma soeur, tout ça ne c'était pas arranger. Mais ce soir, j'avais envie de faire une exception et de me rendre sur la plage pour le voir. De faire quelque chose de différent. Certes, j'étais pas le genre de gars mielleux ou encore celui qui se rendait à un rencard mais là, c'était différent. J'arrivais donc sur place et me mis à marcher, les pieds nus dans le sable, relax. Après tout, il n'y avait de raison de stresser. J'allais juste voir un ami. Bon, un ami avec qui je couchais mais un ami quand même. Puis j'aimais pas me mettre la pression pour rien. C'est donc quelques minutes après avoir marcher que je le vis allongé sur le sable torse nu. " Salut " Je fis un petit sourire poli puis me posais à ses côtés tout en prenant appuie sur mes mains en regardant l'horizon, ou du moins le peu qu'on arrivait à voir grâce au reflet de la lune dans l'eau. " Ca va ? " Très banal comme début de conversation me direz-vous mais j'étais pas très bavard comme gars, puis il n'y avait rien de mieux pour commencer une conversation non ? |
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