Coffee and cigarette | Maybelle

Sujet: Coffee and cigarette | Maybelle Mar 15 Oct 2013 - 22:52

Coffee and Cigarette.

I gave up coffee and cigarettes, i hate to say, it hasn't helped me yet, i thought my problems would just dissipate. And all my pain would be in yesterday

Son smartphone professionnel en main avec l’oreillette vissée sur la tête, Donovan donnait l’impression de hurler tout seul comme un fou au beau milieu de la rue. Pourtant il était bien en pleine conversation animée avec son père au bout du fil. « J’ai encore la capacité de décidé moi-même quel dossier je veux traiter ou non, tu me trouve mauvais ? Cherche toi un autre directeur adjoint qui supportera ton autorité de merde et tes sautes d’humeurs, je ne suis pas ton secrétaire et au pire ça me fera des vacances. En attendant laisse-moi gérer mon travail comme je l’entends. Bonne soirée père. » D’une humeur massacrante, le jeune Emery décrocha son écouteur avec rage et le lança dans son attaché case. Il n’avait pas la tête à retourner au bureau, après un entretien raté avec des clients insupportables et le coup de fil de son paternel qui pensait encore qu’il était encore en âge qu’il lui essuie le derrière et qu’on le borde en lui faisant la morale, Donovan avait assez donner. Il détestait son job, il l’avait toujours su, il n’était pas fait pour être l’un de ces hommes d’affaire qui mettent la pression aux autres pour servir leurs viles intérêts, lui était un idéaliste, un rêveur, il voulait cueillir des pâquerettes et lire des poèmes la bouche en cœur, ou plus réaliste, travailler pour une association, aider les autres, se rendre utile, écrire des livre s’il en avait eu le talent, des bouquins qui feraient s’évader les gens le temps de quelques pages, mais surtout pas avoir le rôle du bureaucrate qui ne connait rien du monde en dehors de sa tour de verre et du confort ouaté de son bureau.

Pourtant la journée était belle, et c’est en marchant un peu qu’il le remarqua, le regard furetant, regardant les passants les inconnus aux terrasses de café, il vit que le ciel était bleu et sentit qu’il faisait encore bon. Alors l’envie lui prit, comme un courant d’air, il imita les bados, peu importe la pile de dossiers qui l’attendait au travail. Il s’installa à une table, presque détendu, un demi-sourire aux lèvres. Il éteignit son portable pro en chercha son paquet de cigarettes dans sa poche, il remarqua à peine la présence de la jeune femme venu prendre sa commande. C’est en relevant à peine la tête qu’il commanda un café crème et une tarte au citron, idéalement il aurait l'aurait voulu meringuée, son dessert favori, mais il se contenta de demander une simple tarte, tout le monde ne pouvait être à ses ordres lui donnant exactement ce qu'il attendait. Il allait allumer une cigarette salvatrice.

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Certaines personnes détestent la routine parce qu’elles les ancrent dans une vie monotone et profondément ennuyeuse où tout est prévu à la seconde près. D’autres y trouvent une sorte de sécurité, comme si savoir à l’avance qu’on allait faire les mêmes choses chaque jour était rassurant. Maybelle n’était d’aucune de ces catégories. Ou plutôt si : elle appartenait aux deux, suivant les jours. Parfois, elle trouvait son boulot de serveuse très enrichissant parce qu’il lui permettait de rencontrer des gens de tous horizons. Mais il y avait toujours des moments où servir café sur café était profondément barbant. Elle rêvait d’autre chose. Elle rêvait de quitter l’Australie, de voyager, de faire ce qui lui plaisait réellement… Son truc à elle, c'était la danse. Pas mettre de la chantilly maison sur un café au lait pour le transformer en cappuccino... Cela dit, elle n’était pas à plaindre : elle avait un travail et ce n’était pas si mal. Bientôt, elle aurait mis suffisamment d’argent de côté pour pouvoir prendre un appartement – et comprendre pleinement le sens du mot "liberté" par la même occasion. Vivre avec ses parents devenait de plus en plus étouffant. Ses relations avec son paternel se dégradaient de jour jour, sa mère préférait se taire plutôt que de prendre partie, sa vie sociale était inspectée à la loupe pour « éviter qu’elle commette à nouveau les erreurs du passé »… Bref, elle ne pouvait même pas gérer son existence comme elle le voulait. Si elle était née quelques siècles plus tôt, sa vie aurait probablement inspiré Victor Hugo. « May, tu te charges de la table 2 ? » Sortant de ses pensées, la blonde acquiesça sans broncher. Servir des clients l’empêchait de se torturer l’esprit en ressassant tout ce qui n’allait pas ces temps-ci. Elle n’était pas du genre à s’apitoyer sur son pauvre sort mais cela faisait du bien, de temps à autre. Alors qu’elle avançait tranquillement vers la fameuse table numéro 2, elle remarqua que ce client était un peu spécial – et un sourire étira ses lèvres d’un rouge éclatant. L’avantage de travailler dans un café, c’est qu’on y fait des rencontres fortuites mais très intéressantes. Comme celle d’un vieil ami qu’on a un peu perdu de vue, par exemple. Donovan Emery. Elle avait du mal à y croire. Il était là, assis à cette table, à deux doigts d’allumer une cigarette. Oubliant tous ses tracas, la jeune serveuse s’approcha doucement de sa table sans dire un mot. Il passa commande sans réellement la regarder et le sourire de Maybelle s’agrandit malgré elle. Elle était curieuse de voir la tête qu’il ferait quand il se rendrait compte que c’était elle, cette serveuse à laquelle il ne prêtait aucunement attention. « Whoa. Quelle amabilité Monsieur Emery ! » Son ton était léger et plein de malice, comme d'habitude. C’était comme une seconde nature chez elle, elle trouvait toujours la phrase qui détendait l’atmosphère (ou qui faisait rire, au choix). Elle lui adressa un sourire radieux lorsqu’il releva la tête. Elle était vraiment ravie de le voir là. « Je t'apporte ça tout de suite. » Elle comptait bien ne pas en rester là. Quitte à prendre sa pause maintenant pour pouvoir lui parler un peu ! Hors de question de le regarder siroter son café crème comme s'il était un client lambda.

Sujet: Re: Coffee and cigarette | Maybelle Jeu 24 Oct 2013 - 9:54

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Dans une sorte d’état second, il sortait à peine de cette discussion avec son paternel, le jeune homme n’arrivait pas encore à faire attention au monde qui l’entourait, il en devinait les contours, avait été emporté par l’atmosphère ambiante, ce qui l’avait amené à s’assoir à la terrasse de ce café mais pour l’instant on ne pouvait rien lui demander de plus, il fallait qu’il s’extirpe de son monde pour entrer se ré-ancrer dans la réalité. Et alors qu’il portait la cigarette à ses lèvres, Donovan entendit le ton enjoué d’une voie qu’il connaissait bien, ce fut l’électrochoc qui lui manquait pour retomber sur terre. Il releva enfin la tête vers celle qui allait le servir, le bras en l’air, figé dans son geste, trop surpris pour avoir l’air naturel. « May, ma belle, j’ai atterri là où tu travail ?! » Derrière son ton surpris on percevait une notre enjouée. Il est vrai qu’il n’avait pas fait attention à l’endroit où il mettait les pieds, mais un heureux hasard lui avait fait choisir cette table et c’est avec plaisir qu’il salua la jolie blonde qui se tenait à côté de lui. Maybelle était de ces personnes qui vous contaminent avec leur bonne humeur et Donovan, l’éternel rabat joie, celui qui passait sa vie à se tourmenter pour peu de choses, adorait cette présence dans sa vie pour lui redonner le sourire et alléger son esprit le temps de quelques moments complices. « C’est envisageable que je commende un café en plus… pour la jolie blonde qui voudrait bien prendre une pose en ma compagnie ? ». Et alors que Maybelle retournait chercher la commande Don fini par allumer sa clope, il en tira une grande bouffée qu’il expira avec délectation. Elle n’avait plus la même vocation, cette clope dont il avait besoin tout à l’heure pour lui calmer les nerfs était devenu le simple plaisir amorçant un moment qui s’annonçait bien plus sympa que prévu.

Notre blond était d’autant plus ravi de revoir son amie que depuis quelques temps ils n’avaient fait que se croiser. Depuis son retour de Bangkok et avec les événements qui s’étaient succédé, il avait du mal à reprendre contact avec ses connaissances, il se sentait changé, déconnecté de cette vie. Peu à sa place dans ce monde trop guindé et trop absorbé par les soucis qui le parasitaient, il n’avait pas le goût à faire l’effort de sortir voir des amis. Pourtant cette rencontre fortuite et le plaisir qui en ressortait trahissaient ce besoin qu’il avait de prendre du temps pour lui, de revoir des amis, il n’avait besoin que d’un coup de pouce, ou de pied aux fesses, pour se bouger un peu. Qui plus est, il adorait Maybelle, les deux jeunes gens étaient devenu amis durant l’adolescence et étaient resté complices depuis tant d’années, malgré l’éloignement, malgré leurs familles rivales qui se tiraient dans les pattes, peut-être d’ailleurs cela les avait-il rapproché. Mais aujourd’hui il s’en voulait de ne plus être aussi présent dans la vie de la jeune femme, il ne savait même pas ce qu’elle devenait, si elle avait des projets et les quelques sms échangés au cours des quelques derniers mois ne suffisaient pas pour être au courant de la vie de quelqu’un. Il allait donc profiter de cette pose pour rattraper un peu de temps perdu et prouver qu’il pouvait être un ami convenable, en espérant que May pouvait s’accorder du temps…

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À l'entente de la voix de son ami, le sourire de Maybelle s'agrandit davantage. Elle était tellement heureuse de le voir là ! Ce n'était absolument pas prévu et pourtant, son apparition avait suffi à illuminer sa journée. Elle hocha la tête lorsqu'il demanda - certainement plus pour lui-même qu'autre chose - si le hasard l'avait amené jusqu'au café où elle travaillait. Pour une fois, le destin semblait de leur côté, et cela n'arrivait pas souvent. Elle s’éclipsa rapidement pour aller préparer sa commande, en profitant pour prévenir son supérieur qu'elle prenait sa pause maintenant. Elle était libre de faire ce qu'elle voulait pendant ce petit quart d'heure rien qu’à elle et ce qu'elle voulait, c'était rattraper le temps perdu auprès de son ami de toujours. La vie les avait quelque peu éloignés au cours de ces derniers mois mais il n'en restait pas moins l'une des personnes les plus chères à ses yeux. Loin des yeux ne voulait pas forcément dire loin du cœur. Revenant à la table avec un plateau où étaient posées deux petites tasses remplies de café et une part de tarte au citron, à la demande de Donovan. « Et voilà ! J'ai un petit quart d'heure à te consacrer, ça nous laisse le temps de papoter un peu. » Elle posa le tout sur la table avant de prendre place en face de lui, lui offrant un sourire absolument radieux. Même si quinze minutes n'étaient pas grand chose, elle était contente de pouvoir passer du temps en sa compagnie. « Qu’est-ce que tu fais ici ? Ça ne te ressemble pas vraiment de t’arrêter de bosser pour prendre un café… » Mine de rien, Donovan et elle se connaissaient plutôt bien. Ils étaient amis depuis pas mal d’années et même si leurs familles respectives désapprouvaient totalement leur relation, ils n’avaient jamais succombé à la pression de ne plus se parler pour leur faire plaisir. Maybelle savait que Donovan consacrait pratiquement tout son temps libre à son travail. Elle savait aussi qu’il n’était pas le genre de personne à prendre le temps de faire une pause café. Le voir assis là était assez étonnant – bien qu’elle ne s’en plaigne pas du tout puisque cela lui donnait l'occasion de le voir.

Sujet: Re: Coffee and cigarette | Maybelle Lun 28 Oct 2013 - 23:28

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Son amie étant parti préparer la commande, Donovan profita de cet instant de calme pour se vider l’esprit, il observait les passants, chose qu’il aimait beaucoup faire dans l’adolescence, regarder les gens évoluer autour de lui, se rendre compte que si lui se posait un instant, la vie continuait pour tous les autres, des gens pressés, des bados, des amoureux qui se tiennent la main, des hommes hurlant dans leur téléphone greffé à l’oreille, il crut se reconnaitre à cet instant et il n’aimait pas ce que cette image lui renvoyait, mais aussi des enfants insouciants qui avaient encore la vie devant eux avant de s’embêter avec des conneries qui leur gâcheraient la vie, il les envia énormément. Il tirait sur sa clope avec plaisir, il avait peu d’addictions, il ne buvait pas et pouvait se targuer d’avoir une hygiène de vie saine, mais la cigarette et tout autre substance fumable restaient sa faiblesse, il aimait sentir sa gorge le brûler légèrement, et son esprit s’embuer par trop de fumée, il en avait besoin.

Lorsque Maybelle revint, Don remarqua qu’elle ne portait plus de tablier et que deux tasses étaient disposées sur son plateau, un sourire ravi se vissa sur ses lèvres. Et même lorsqu’elle lui dit qu’elle avait un quart d’heure à lui consacrer, ce que le jeune homme trouva dérisoire, cela n’entama sa bonne humeur, il allait donc profiter pleinement de ce tout petit temps avec son amie. « Au pire je te séquestre et t’emmène avec moi… on aurait toute notre après-midi pour nous ! Comme à l’époque où on séchait les cours pour aller en ville. » Le fait de se retrouver en la présence de la jeune blonde rappela inévitablement des souvenirs de leur adolescence à notre homme, il se laissait alors envahir par cette douce mélancolie, songes d’une période agréablement insouciante aujourd’hui révolue. D’ailleurs il retomba vite dans la réalité, lorsque May lui demanda ce qu’il faisait ici. Il se souvint qu’elle le connaissait bien trop pour savoir qu’il n’était pas dans ses habitudes de prendre du temps pour lui. Il repensa à son père, ce qui gâcha son plaisir l’espace d’un instant. Mais comme ils s’étaient toujours tout dit, Donovan ne mentit pas à son ami, il en était bien incapable. « Toujours les mêmes histoires, mon père et son autorité suprême sur ma vie et mon job en l’occurrence. Mais j’apprends à lâcher du lest comme tu peux le voir. Je crois que j’ai tout intérêt à faire ça si je ne veux pas finir complètement dingue. » Il prit un instant où son esprit divagua avant de retrouver le sourire « En tout cas s’il me voyait assis ici, en face de toi, c’est lui qui s’arracherait les cheveux ! » Il finit dans un éclat de rire en s’imaginant la scène. Puis il entama sa part de tarte, bien décidé à ne pas se laisser abattre.

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Un sourire nostalgique étira les lèvres de la jeune serveuse alors qu'elle repensait à tous les après-midis passés en tête-à-tête avec Donovan plutôt qu'à suivre les cours au lycée. Elle regrettait vraiment ce temps-là. Le temps où elle était insouciante, où tout allait bien dans le meilleur des mondes. Quelques années seulement s'étaient écoulées et pourtant, la vie de Maybelle avait changé du tout au tout. Elle n'était plus du tout la jeune fille insouciante qu'elle était autrefois. « Chiche ? », demanda-t-elle d'une voix pleine de défi lorsqu'il proposa de la séquestrer. Être enlevée par Donovan n'avait rien de déplaisant. Ils étaient amis, ils se connaissaient depuis toujours... Il n'y avait par conséquent aucun doute qu'il serait un très gentil ravisseur. Elle soupira d’un air las quand son ami lui parla de son père et du rythme de travail effréné qu'il exigeait. Il avait bien raison de s'accorder une pause ou il finirait complètement fou ! Un sourire naquit sur ses lèvres lorsqu'elle imagina leurs pères découvrir qu'ils étaient là, assis tous les deux en train de discuter tranquillement. Ils s'en mordraient les doigts - et ce serait bien fait ! Il fallait qu’ils apprennent à se détacher de leurs parents et leur autorité étouffante. Certes, le père de Donovan n’avait pas grand-chose à voir avec le sien mais ils agissaient de la même façon : ils souhaitaient contrôler leur vie sans leur laisser le moindre choix. « Qu’est-ce qu’on va devenir, hein ? » Elle avait dit cela sur le ton de la plaisanterie mais au final, elle ne rigolait pas. Elle se demandait vraiment quel avenir elle avait. Son père lui menait la vie de plus en plus dure et elle n'avait plus grand chose à quoi se raccrocher. Elle se demandait si Donovan était dans le même état d'esprit qu'elle. Ces temps-ci, ils n'avaient plus vraiment de contacts et elle ignorait ce qu'il se passait réellement dans sa vie. Ils s'étaient un peu perdus de vue et même s'ils avaient échangé quelques SMS au cours des dernières semaines, cela ne valait pas une vraie conversation en face à face. Ils n'avaient pas beaucoup de temps avant que son patron ne vienne la chercher pour qu'elle reprenne son service, mais elle pouvait au moins s'assurer que son ami allait bien. « Bon. Tu as exactement treize minutes pour me dire comment tu vas et tout ce que j'ai loupé depuis la dernière fois où on s'est vus ! », dit-elle joyeusement, grand sourire aux lèvres, avant de boire une gorgée de café. Cette rencontre fortuite avec son vieil ami d'enfance la rendait définitivement heureuse. Donovan faisait partie de ces personnes qu'elle était toujours contente de voir.

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Déballer sa vie d’une traite, d’un air presque détaché, ce n’était pas tellement l’habitude de notre homme, mais en même temps avec une histoire pareille, il n’était pas simple de ne parler que d’une seule partie. Au moins c’était fait. Après il ne cherchait pas à ce qu’on le plaigne, qu’on le félicite ou n’importe quelle marque d’intérêt pour son cas, même de la part de Maybelle, il n’avait pas à se justifier. D’ailleurs, comme à son habitude, la jolie serveuse n’essayait pas de le faire entrer dans les détails ou à lui demander d’explications, elle avait certes de grands yeux surpris en écoutant son récit et bien entendu elle devait trouver ça délirant. Mais elle ne le jugeait pas et c’est tout ce que Donovan attendait de ses amis. Elle lui avoua qu’il lui faudrait un peu de temps pour tout digérer et qu’elle trouvait ces nouvelles surprenantes. M’en direz-vous tant. Don lui sortit un timide « Je sais… » Lui-même était le premier éberlué de la tournure qu’avait pris son existence ! Maybelle continua en affirmant avec un grand sourire qu’il avait une vie hors du commun. « Ouais… je me passerais bien de tout ça tu sais. Moi j’ai jamais aspiré à devenir ce genre d’homme, j’voulais une vie bien calme, d’ailleurs avant que je fasse cette bêtise de partir à Bangkok j’avais la vie du parfait Australien rangé. Mais faut croire qu’on a tous un destin et que le mien est bien moins calme que prévu. ».

Il croqua dans sa dernière bouchée de tarte, il la trouvait délicieuse. C’est alors que, probablement rongée par la curiosité et son intérêt envers lui, May fini par lui demander ce qu’il ressentait et ce qu’il en était du côté de Victoria. « Bien entendu elle est au courant. J’ai eu beaucoup de mal à lui en parler, il fallait d’abord que je digère la nouvelle. C’est un peu tendu entre nous mais je pense qu’on y arrivera, je vais tout faire pour qu’elle trouve sa place dans cette vie. Et puis cette autre femme n’est rien de plus que la mère des jumeaux. ». Notre blond était devenu sérieux, le visage presque fermé, on sentait que cet étrange trio lui prenait la tête. Mais il retrouva rapidement le sourire. « Aller, assez parlé de moi, on ne va pas y passer toute ta pause. C’est ton tour de parole, et je veux tout savoir ! »

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Dernière édition par Donovan Emery le Mer 8 Jan 2014 - 21:40, édité 1 fois

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Spoiler:

La jeune serveuse écouta le récit de son ami de longue date avec attention, ne pouvait retenir plusieurs exclamations de surprise. Donovan, marié et bientôt papa - d'une autre femme que son épouse qui plus est. C'était... Wow. L'espace d'une seconde, elle se demanda s'il ne se payait pas sa tête mais à en juger par son air complètement dépité, ce n'était pas le cas. Il était sérieux. Et Maybelle était plus que chamboulée pour ces révélations auxquelles elle ne s'était pas attendue. Pour autant, il restait son ami et elle n'avait aucunement l'intention de le juger. « Attends, là... Je crois qu'il va falloir que je prenne quelques minutes pour imprimer ce que tu viens de dire... C'est... Surprenant, comme nouvelles. » Elle avait dit cela d'un ton jovial, presque sur le ton de la rigolade. Pas la peine d'alourdir l'atmosphère en paraissant traumatisée. Elle dévisagea Donovan pendant quelques secondes puis un sourire réconfortant prit place sur ses lèvres roses. « Eh bien au moins, on peut dire que tu ne t'ennuies pas... Tu as une vie vraiment hors du commun. » C'était plus fort qu'elle, elle avait toujours besoin de sortir une idiotie pour faire rire des les moments les plus délicats. Ce n'était pas qu'elle prenait les choses à la légère, loin de là. Mais elle jouait à être heureuse et souriante en toutes circonstances depuis tellement longtemps que le rire était devenu son meilleur allié. Cette situation ne devait pas être facile. Ni pour Donovan, ni pour Victoria. « Et comment tu te sens ? Et Victoria, elle est au courant ? Comment elle le prend ? » Elle avait retrouvé son sérieux et ses yeux d'un bleu perçant fixaient le visage de son ami. Elle se demandait ce qu'il ressentait et comment il faisait pour gérer tout ça. À sa place, Maybelle aurait été incapable d'en parler si ouvertement. Elle ne parvenait déjà pas à parler de sa grossesse surprise alors que trois ans étaient passés alors... Elle admirait beaucoup Donovan. Et peut-être que parler de tout cela avec elle lui ferait du bien. Ou peut-être pas. Mais il savait qu'elle serait là pour lui quoi qu'il arrive.

Sujet: Re: Coffee and cigarette | Maybelle Mer 8 Jan 2014 - 21:42

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Déballer sa vie d’une traite, d’un air presque détaché, ce n’était pas tellement l’habitude de notre homme, mais en même temps avec une histoire pareille, il n’était pas simple de ne parler que d’une seule partie. Au moins c’était fait. Après il ne cherchait pas à ce qu’on le plaigne, qu’on le félicite ou n’importe quelle marque d’intérêt pour son cas, même de la part de Maybelle, il n’avait pas à se justifier. D’ailleurs, comme à son habitude, la jolie serveuse n’essayait pas de le faire entrer dans les détails ou à lui demander d’explications, elle avait certes de grands yeux surpris en écoutant son récit et bien entendu elle devait trouver ça délirant. Mais elle ne le jugeait pas et c’est tout ce que Donovan attendait de ses amis. Elle lui avoua qu’il lui faudrait un peu de temps pour tout digérer et qu’elle trouvait ces nouvelles surprenantes. M’en direz-vous tant. Don lui sortit un timide « Je sais… » Lui-même était le premier éberlué de la tournure qu’avait pris son existence ! Maybelle continua en affirmant avec un grand sourire qu’il avait une vie hors du commun. « Ouais… je me passerais bien de tout ça tu sais. Moi j’ai jamais aspiré à devenir ce genre d’homme, j’voulais une vie bien calme, d’ailleurs avant que je fasse cette bêtise de partir à Bangkok j’avais la vie du parfait Australien rangé. Mais faut croire qu’on a tous un destin et que le mien est bien moins calme que prévu. ».

Il croqua dans sa dernière bouchée de tarte, il la trouvait délicieuse. C’est alors que, probablement rongée par la curiosité et son intérêt envers lui, May fini par lui demander ce qu’il ressentait et ce qu’il en était du côté de Victoria. « Bien entendu elle est au courant. J’ai eu beaucoup de mal à lui en parler, il fallait d’abord que je digère la nouvelle. C’est un peu tendu entre nous mais je pense qu’on y arrivera, je vais tout faire pour qu’elle trouve sa place dans cette vie. Et puis cette autre femme n’est rien de plus que la mère des jumeaux. ». Notre blond était devenu sérieux, le visage presque fermé, on sentait que cet étrange trio lui prenait la tête. Mais il retrouva rapidement le sourire. « Aller, assez parlé de moi, on ne va pas y passer toute ta pause. C’est ton tour de parole, et je veux tout savoir ! »

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La jeune blonde hocha la tête lorsque son ami avoua sans mal qu'il se passerait bien de tout cela. Oui, elle s'en doutait bien. Cette situation ne devait pas être facile à gérer et elle n'imaginait pas ce que Victoria et lui étaient en train de vivre. Elle écouta le reste de son explication sans l'interrompre, accordant beaucoup d'importance à chacun de ses mots. Lorsqu'il eût terminé, Maybelle posa une main sur celle de son ami dans l'espoir de le réconforter un peu. « Je suis désolée... Mais je suis sûre que tout va rentrer dans l'ordre. Victoria t'aime, tu l'aimes, et y a aucune raison pour que cette histoire change quelque chose. » Oui, elle était naïve au point de croire que l'amour triomphait toujours. Comme dans les contes de fées et les films à l'eau de rose. Elle ne disait pas cela seulement pour réconforter Donovan. Elle y croyait vraiment. Elle était persuadée que les Emery se sortiraient de cette situation et qu'ils en sortiraient bien plus forts, qui plus est. « Et puis je suis sûre que tu seras un très bon père. » Elle lui adressa un sourire sincère. Donovan était quelqu'un de bien. Et elle ne doutait pas une seule seconde qu'il serait assumer son rôle de père, même si les choses seraient compliquées. « N'hésite pas si un jour tu as besoin de quelqu'un à qui parler. Tu sais que c'est toujours un plaisir d'écouter tes coups de gueule et de t'aider à essayer d'y voir plus clair dans tes moments de doutes », plaisanta-t-elle en souriant. Cela dit, la proposition était sérieuse. S'il avait besoin d'elle, elle répondrait présente et elle espérait qu'il le savait. Il retrouva finalement le sourire avant de lui demander de parler d'elle. Et le sourire de Maybelle s'éclipsa un peu. Elle n'aimait tellement pas parler d'elle qu'elle aurait préféré écouter Donovan parler pendant des heures. « Eh bien... Par quoi commencer ? », demanda-t-elle d'un air pensif avant de se lancer. « Mon père m'a foutue dehors. C'est assez compliqué, comme toujours avec lui, mais il a juré qu'il ne m'adresserait plus jamais le parole et qu'à ses yeux je ne faisais plus partie des Goodwin. Ça devait se finir comme ça, je suppose... On ne pouvait pas vivre comme ça éternellement. » Son air détaché n'était qu'une façade, évidemment. L'attitude de son père l'avait blessée. Une fois de plus. Elle était habituée à ses remontrances et au fait qu'il ait honte d'avoir une fille comme elle mais jamais elle n'aurait pensé qu'il irait jusqu'à la rayer de sa vie et, par conséquent, de celle de toute leur famille. Elle ne voyait plus sa mère ni sa soeur et cela lui manquait. Elle pensait souvent à toutes les choses que son père lui avait dites avant de la mettre à la porte. Des paroles blessantes et infondées qui la marqueraient pour longtemps. Toutefois, elle afficha un sourire pour éviter que Donovan s'inquiète pour elle. Elle allait bien. Vraiment bien. Et c'était entièrement grâce à Nicholas. C'était lui qui lui permettait de garder la tête hors de l'eau et d'aller de l'avant. « Et scoop de l'année... Je ne suis plus célibataire ! Et non, ce n'est pas une blague. J'ai un copain. Pour de vrai. », fit-elle en riant doucement. Maybelle Goodwin, la jeune fille la plus sage de Bowen, venait enfin de se trouver un petit-ami... Son premier petit-ami. Elle avait vingt ans, à son âge, bon nombre de ses copines avaient déjà eu plusieurs relations plus ou moins sérieuses mais Maybelle avait été bien trop meurtrie par la vie pour se donner une chance en amour. Jusqu'à maintenant, en tout cas. Et elle était réellement heureuse avec Nicholas. « Enfin, t'en fais pas hein, tu resteras toujours mon premier amour ! », fit-elle d'un air faussement dramatique en lui lançant un regard amusé. Oui, lorsqu'elle était plus jeune, elle avait eu des vues sur Donovan. Cela n'avait pas duré bien longtemps, ce n'était rien de plus qu'un petit coup de cœur comme en ont toutes les adolescentes. Il ne s'était jamais rien passé entre eux, d'ailleurs. Donovan avait juste eu le malheur d'être séduisant, plus âgé et gentil avec elle... Comment ne pas tomber sous son charme, hein ? Elle aimait bien en plaisanter maintenant parce qu'avec le recul, elle se trouvait carrément idiote. Elle et Donovan ? Quelle drôle d'idée !

Sujet: Re: Coffee and cigarette | Maybelle Mer 22 Jan 2014 - 23:04

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La jolie May essayait comme elle le pouvait de calmer les angoisses de son ami, Donovan la gratifia d’un sourire, il lui était reconnaissant de le soutenir sans questionnement intrusif sur sa vie ou son état d’esprit, sans le juger ou faire de commentaire. Ils avaient toujours su se soutenir sans grands discours, simplement en étant là pour l’autre, à l’écoute et c’est exactement ce que Maybelle faisait en ce moment. « Je sais que tu es là May et je ne veux surtout plus laisser le temps se jouer de nous, c’est bête de devoir déballer notre vie en quinze minutes parc qu’on ne prend pas assez le temps de se voir. » Ce n’était pas une critique ni un reproche, juste un constat presque triste sur le fait qu’ils vivaient leurs vies en parallèle l’un de l’autre.

Puis il se lassa de s’épancher sur ses déboires sentimentaux, Donovan voulait que la jolie blonde prenne son tour pour le tenir au courant de sa vie. On pouvait remarquer que ce changement soudain de conversation perturba la jeune femme l’espace d’un instant, il savait combien il était simple de s’intéresser aux autres plutôt que de parler de soi, habituellement il préférait lui aussi être de ce côté-là. Finalement elle réussit à se confier, Don apprit donc que son amie avait été mise à la porte de chez elle, que son père avait encore fait des siennes ce qui le désola. Mais elle ne lui laissa même pas le temps de prendre la parole, elle enchaina directement sur le fait qu’elle avait quelqu’un dans sa vie, Maybelle était comme ça, on sentait toujours l’urgence d’annoncer de bonnes nouvelles pour minimiser les mauvaises, pour ne pas que les autre s’inquiètent. « Attend, mais pour quelle raison ton père t’a viré ? » Il savait que les relations entre père et fille Goodwin n’avaient jamais été simples, mais il fallait être sans cœur pour renier son enfant, même le père de Donovan n’avait jamais été jusque-là… peut-être aussi parce qu’il était plus simple pour monsieur Emery de garder ainsi une emprise sur son fils… « Et tu as un endroit où dormir ? Tu vie chez ton copain ? J’espère que c’est quelqu’un de bien … tu le mérite » Il ne voulait pas se montrer trop intrusif, mais comme un grand frère trop protecteur le serait, il avait cette tendance à être curieux de savoir si ce garçon méritait l’amour et la confiance de son amie. Il savait qu’elle avait beaucoup souffert dans sa courte vie, il ne voulait pas qu’elle soit aussi victime de salauds peu scrupuleux.

« J’espère bien, ton cœur m’appartient toujours mon ange. » Un grand sourire complice se dessina sur les lèvres du blond. Il avait toujours su que jeune, Maybelle avait craqué sur lui, à l’époque ça se voyait comme le nez au milieu de la figure, même si elle tentait d’être discrète, elle le suivait partout, faisait tout son possible pour attirer son attention. Donovan en avait été tout aussi flatté que gêné, lui-même avait dans les 17 ans et c’était la première fois qu’il sentait qu’il attirait vraiment une fille, oui, il était du genre peu en avance sur ce genre de choses, mais il n’avait jamais partagé le coup de cœur de l’adolescente, pour lui, May était une amie, la sœur qu’il n’aurait jamais, une enfant aussi… Aujourd’hui, même si cette histoire appartenait au passé et que la jeune femme assumait et parlait ouvertement de cette histoire, leur relation avait peu évolué, ils étaient toujours aussi proches, lui toujours aussi protecteur et la Maybelle adulte faisait de même avec lui.
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"Is that alright ?"

Maybe it's time to let the old ways die. It takes a lot to change a man, it takes a lot to change your plans. And a train to change your mind.

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Maybelle approuva les dires de Donovan d'un hochement de tête vigoureux. Maintenant qu'ils s'étaient retrouvés - merci le destin, d'ailleurs !, il n'était plus question qu'ils se perdent de vue à nouveau. Elle allait tout faire pour qu'ils se voient régulièrement. « Y a plutôt intérêt, oui ! On devrait mettre un truc en place. Genre un coup de fil par semaine et un déjeuner en tête-à-tête tous les mois. Ou plus, même. » Elle lui adressa un sourire amical. S'ils prenaient ce genre d'engagement, au moins, ils seraient sûrs de ne plus s'éloigner et de ne pas avoir plusieurs mois d'existence mouvementée à raconter en quelques minutes seulement.

Puis la discussion se focalisa sur elle et sur ses relations (ou plutôt sur son absence de relations) avec son père et elle se sentit mal à l'aise. Elle savait qu'elle pouvait faire confiance à Donovan, là n'était pas le problème. Il comprenait mieux que personne ce que l'on ressentait avec un père tyrannique puisqu'il en avait un, lui aussi. Mais elle n'avait pas envie d'en parler. C'était trop tôt, trop frais dans son esprit... Trop douloureux. Elle lui raconterait plus tard, quand elle aurait digéré le fait que sa propre famille ait coupé les ponts. « Ce n'est pas important, t'inquiètes pas... C'est... Des histoires sans intérêt. » Il n'allait pas gober son excuse bidon. Quel genre de parents rayaient leur fille de leur vie pour des "histoires sans intérêt" ? Mieux valait lui dire la vérité, il comprendrait. « En fait je n'ai pas très envie d'en parler. C'est assez récent et... Enfin, voilà. Mais promis, je te dirai tout un peu plus tard. » Elle lui adressa un nouveau sourire, un peu plus crispé cette fois-ci. Elle espérait qu'il ne le prendrait pas mal. Apparemment non, puisqu'il enchaîna vite avec des tonnes de questions toutes plus attendrissantes les unes que les autres. Il s'inquiétait pour elle comme un véritable grand frère et c'était adorable. « Hey, hey, hey. Don, relax, d'accord ? Ça va. Je vais bien. Tu n'as pas à t'inquiéter. » Elle marqua une petite pause avant de lui répondre. « Je vis en colocation dans un petit appartement du centre-ville. J'aurais pu m'installer chez mon copain mais on ne sort pas ensemble depuis longtemps et je n'ai pas voulu le déranger... Mais ça va, tout se passe bien. » Un large sourire s'empara de ses lèvres en pensant à son petit-ami. Elle ne voulait pas embêter son ami en listant toutes les qualités de son chéri mais ce n'était pas l'envie qui manquait. Elle était tellement amoureuse qu'elle aurait pu en parler de Nick pendant des heures. « Et pour mon copain, tu n'as pas à t'en faire non plus. C'est vraiment quelqu'un de bien. Il est même trop bien pour moi ! », plaisanta-t-elle bien qu'elle soit totalement sérieuse au fond d'elle. Elle adressa finalement un regard reconnaissant à Donovan. « En tout cas merci. De te préoccuper de moi et de t’inquiéter. Ça me fait plaisir de voir que quelqu'un se soucie de moi. » À défaut d'avoir des parents attentionnés, elle avait des amis en or qui s'inquiétaient réellement pour elle. Et cela valait toutes les familles du monde.

Son sourire s'agrandit davantage quand Donovan affirma que son cœur lui appartenait pour toujours. Elle était contente de voir que leur complicité était toujours intacte. Jetant un coup d’œil à sa montre, elle avala le restant de son café d'une seule traite. Sa pause était bientôt finie, malheureusement. Bizarrement, le temps passait toujours plus vite lorsqu'on était en bonne compagnie. « Je vais devoir retourner bosser... Mais je ne partirai pas avant que tu m'assures qu'on ne sera plus cent sept ans sans se voir ! Prépare-toi à m'avoir sur le dos super souvent, Emery ! », dit-elle d'un ton joyeux.

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Donovan savait à quel point son amie pouvait être secrète et fermée parfois. Lui-même l’était habituellement, son déballage de tout à l’heure n’était absolument pas révélateur de son caractère habituel. Il ne pouvait donc pas en vouloir à Maybelle ses réticences à lui parler de ses histoires familiales. Et même si son ton, la façon dont son visage s’était durcie, inquiétèrent le jeune homme, il n’insista pas pour en savoir plus. Elle disait qu’elle lui en parlerait plus tard, il serait patient. Même si elle ne devait jamais lui en parler, il ne se froisserait pas pour autant, on a chacun ses failles, ses douleurs, pas besoin que d’autres, surtout ceux qui se disent votre ami, s’occupent de les rendre encore plus pénibles, c’était la façon dont Donovan voyait les choses, il aimait qu’on respecte son intimité, ses choix, ses silences parfois, tout comme il avait apprécié que la jolie blonde l’écoute aujourd’hui, sans le juger, alors il s’adaptait lui aussi aux autres et généralement ça fonctionnait plutôt bien.

Elle lui révéla par la suite qu’elle allait bien, qu’elle vivait en colocation, Don haussa un sourcil lorsqu’il l’apprit, il en fut surpris, allez savoir pourquoi, pourtant il ne doutait pas qu’avec son caractère sociable et amical, Maybelle serait une colocataire charmante et pas de celles qui vous cause de problème. « Je suis sûr que tu t’intègres très bien en communauté et au moins tu n’es pas seule quand tu rentres chez toi le soir, c’est bien. » Il sourit, un peu plus soulagé sur le sort de son amie. Puis vint le temps de parler de ce fameux copain, elle en avait des étoiles dans les yeux, le début d’une histoire, quel bonheur, quel délice cette phase de lune de miel, il se souvenait de ses premiers mois avec Victoria, une découverte de l’autre perpétuelle et tellement agréable, il recommencerait mille fois si on le lui permettait. « Ne dis pas qu’il est trop bien pour toi, personne n’est jamais trop bien ma belle, tu mérites le bonheur, comme chacun et surement plus que d’autres, s’il te rend heureuse c’est le principale. »

Il la vit regarder sa montre, l’heure semblait venue de se séparer, leur temps de parole était écoulé, il avait filé à une vitesse folle, Don serait bien resté des heures à discuter avec son amie, de tout, de rien, de sujets plus futiles, à refaire le monde comme des gamins utopistes. Mais déjà elle lui échappait. Elle lui fit promettre qu’ils se reverraient vite. Pour lui, il était inconcevable de mettre autant de temps à se revoir, pas maintenant qu’ils s’étaient retrouvés. « Ok, mais j’exige un temps de parole plus long, je te kidnapperai s’il le faut, quinze minutes c’est totalement dérisoire ! » Il se levait déjà pour sortir son portefeuille de son jean, il en sorti des billets qu’il posa sur la table.

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La jeune blonde écouta les conseils avisés de son ami avec beaucoup d'attention. C'était peut-être dû à leur différence d'âge mais elle trouvait qu'il avait une vision des choses beaucoup plus sage que la sienne. Et il répondait toujours présent pour lui en faire part et essayer de la guider sur le droit chemin. C'était un ami exceptionnel et elle était contente de l'avoir. Plus question qu'elle le laisse s'éloigner à nouveau. Quitte à le harceler en lui envoyant des messages toutes les semaines pour avoir des nouvelles ! Elle lui sourit finalement lorsqu'il assura que personne n'était jamais "trop bien". Elle tâcherait de s'en souvenir, même si elle trouvait justement que chacune des personnes qu'elle rencontrait étaient plus intéressantes qu'elle. Elle se trouvait toujours inintéressante comparée à toutes les filles qu'elle croisait à longueur de journée dans les rues de Bowen. « Je tâcherais de m'en souvenir », sourit-elle. Puis l'heure de reprendre le travail arriva (déjà !) et elle soupira doucement. « Tu me kidnappes quand tu veux, chéri ! » Elle lui fit un clin d’œil exagéré avant de se mettre à rire. Cela dit, elle était sérieuse ! Elle passerait volontiers plus de temps avec Donovan, à parler de leurs vies et à refaire le monde. Comme au bon vieux temps. « Sérieusement, t'as pas intérêt à disparaître encore. Maintenant qu'on s'est retrouvé, je ne te laisserai pas partir ! » Puis elle s'approcha de lui et le serra dans ses bras pour lui dire au revoir. Elle n'avait pas envie de retourner bosser. Si ça ne tenait qu'à elle, elle serait restée là, assise sur cette terrasse avec Donovan, jusqu'à la fin de la journée. « J'ai été contente de te voir. » Elle lui offrit un sourire radieux. « Prends soin de toi. Et à bientôt ! » Elle avait volontairement insister sur les deux derniers mots pour qu'il comprenne qu'elle n'avait pas l'intention de le laisser filer à nouveau. Il lui avait trop manqué. À contrecœur, elle retourna à l'intérieur du café pour reprendre son service, sous l’œil attentif de son patron qui veillait au grain. Elle fit un dernier signe de main à son ami avant de se replonger dans le travail, contente d'avoir passé un petit quart d'heure en sa compagnie.

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