Listen me, only listen me + Dorian (HOT)

Trop tard pour faire machine arrière. En déposant mes lèvres contre sa nuque, je me rends compte qu’il y a deux solutions ; soit il se barre de chez moi en courant, soit on finit au lit. Je ne sais pas si c’est présomptueux de penser ça, de me dire que peut-être il pourrait être assez attiré par moi pour qu’on en vienne à coucher ensembles. Pourtant, j’en meurs d’envie. Je m’en suis réellement rendu compte lorsqu’il est sorti de la salle de bain. Ce mec m’attire comme un aimant. Il a quelque chose mais je ne sais pas exactement expliquer quoi. Mais c’est quelque chose d’intense. C’est tout ce que j’arrive à trouver comme adjectif pour qualifier cette chaleur dans tout mon corps. Une chaleur que je n’avais pas ressentie depuis tellement longtemps. J’ai peur qu’il me rejette, mais d’un autre côté, le regard hypnotisant qu’il m’a lancé après avoir léché son pouce, je ne peux pas me tromper. Il pense à la même chose que moi.

Et il me le confirme. Je le sens se tendre sous mes lèvres, il respirait bruyamment, s’accrochant à la table comme si elle était la seule chose qu’il pouvait désormais palper autour de lui. Je souris contre sa peau, malicieusement mais surtout timidement. J’ai peur que ça soit du dégoût.

Pour moi, Eliàs n’est pas dégoûtant, il n’est pas un déchet. Il est une personne magnifique et surtout très courageuse. Il a du mérite pour se tenir encore droit après avoir vécu dans la rue. Je l’admire vraiment et s’il est ici, chez moi, sous mes lèvres ce n’est pas par pitié mais bien parce qu’il me plaît et que je me sens de plus en plus attaché à ce garçon. Je ne sais pas si c’est bien, si c’est mal. Sûrement un peu des deux. Mais je m’en fiche, je veux juste profiter de ce qui nous attend. Car oui, je viens d’en avoir la confirmation. Eliàs est bisexuel, il vient de poser ses lèvres sur les miennes. Je retiens mon souffle une fraction de seconde à cause de la surprise avant de finalement pousser un soupir bruyant, m’accrochant à sa nuque pour être sûr qu’il n’essayera pas de se détacher. Il va devoir assumer les conséquences de ce qu’il vient de faire. Il m’a embrassé, il est hors de question qu’il lâche mes lèvres désormais. Je finis par sortir de ma surprise, me rendant compte que nos lèvres n’ont toujours pas bougées. Elles finissent par se mouvoir gentiment, comme si elles avaient été faites pour être scellées. Cette sensation était explosive, merveilleuse. Je sentais mon cœur battre dans ma poitrine et mes jambes n’allaient pas tarder à flancher. De ma main de libre, je pris appui sur la cuisse du jeune homme, sentant mes genoux trembler comme une feuille. Je ne pu m’empêcher de sourire contre ses lèvres face à mes réactions. On dirait vraiment un garçon touché pour la première fois. « Je… m’en… fou… » soufflais-je entre chaque baiser. Je savais très bien à quoi il était déjà en train de penser. On ne peut pas faire ça. Je risque mon job mais en ce moment même, c’est le cadet de mes soucis. J’approfondis notre baiser, ma langue demandant le droit de passage à ses lèvres douces mais charnues à la fois.

Tout s’enchaine très rapidement. Je ne pense plus au fait qu’Eliàs est un sans-abris, je ne pense plus au fait que si ce qui est en train de se passer arrive aux oreilles de collègues à l’association je risque de me retrouver sans emploi, je ne pense plus au fait qu’on ne se connaît quasiment pas. Je n’ai jamais fini ausis rapidement dans les bras d’un « inconnu ». Plutôt du genre nianian je préfère connaître la personne et me rapprocher d’elle avant de passer à un tel acte. Mais aussi bizarre que cela puisse paraître, j’ai déjà l’impression de le connaître. Bien sur, il y a beaucoup de choses qui restent un mystère à son propos mais je m’en fiche. Il ne m’a pas posé mille et une questions sur mon passé, je n’ai pas à le faire pour le sien. Il y a une vraie connection avec le jeune homme et le reste, on s’en fou un peu en fait. Et puis c’est tellement… sensuel et explosif à la fois. Je ne sais pas expliquer qu’est-ce qu’il se passe dans ma tête à ce moment précis et franchement, j’ai mieux à faire que de chercher les bons mots.

Les cuisses d’Eliàs se resserrent autour de mon bassin, me soutenant. Il a sûrement dû me sentir flancher sous le désir. Je m’accroche à lui comme s’il était une bouée de sauvetage lors du naufrage du Titanic. Torse contre torse, sa main se pose sur ma joue. J’en frissonne. Le genre de contact que je n’ai pas l’habitude mais qui ne me gêne pas venant de lui. Nous cherchons tout les deux notre souffle, comme si tout d’un coup, tout l’air de mon studio avait été aspiré. Sa langue, chaude et douce, vint s’aventurer contre la mienne. J’allais pas tarder à tomber, je le sentais. Mes genoux allaient se dérober et je me sentais vraiment con d’avoir une telle réaction après seulement un baiser et quelques caresses. Ca fait si longtemps qu’un homme ne m’a pas touché de cette manière… Un frisson me parcouru lorsque sa main se glissa sous mon t-shirt. C’est comme si le bout de ses doigts avaient le pouvoir d’électrifier chaque terminaison nerveuse de ma peau. Ca en devenait douloureux mais le genre de douleur qu’on aime supporter, le genre de douleur qu’on hésite pas à en redemander même. Mon t-shirt passa par-dessus ma tête, un nouveau frisson me parcourant. Il ne faisait pas grand chose mais Eliàs arrivait à me donner des sacrées sensations.

Mais je n’arrivais plus à tenir. Mes jambes me lâchaient alors j’aggripais le t-shirt du jeune homme pour le tirer vers moi. De quelques pas, peu sûrs, je reculais jusqu’à sentir mon lit contre l’arrière de mes genoux. Je me laissais tomber dans les draps, attirant le jeune homme avec moi dans ma chute. Je lâchais enfin son t-shirt pour le lui retirer. Chaque parcelle de peau passa sous mes doigts, chaque tatouage fut passé à la loupe. Il était au-dessus de moi, il pouvait bien faire ce qu’il voulait de mon corps à présent. La seule chose que je lui demanderais de ne pas faire mal, c’est mon cœur. Mais on verra ça plus tard. Mes mains se perdent dans sa tignasse noires, la serrant entre mes doigts comme si j’avais peur qu’il s’en aille. Mon corps n’était plus qu’un impressionnant brasier mais je n’étais pas sûr de vouloir être maitrisé. C’était trop bon pour que ça s’arrête...

Eliàs savait y faire. En temps normal, je n’étais pas aussi facile, il me fallait un peu plus pour me mettre dans cet état. Mais il avait suffit de quelques caresses de la part du métis pour que tout mon corps s’enflamme et que ma respiration devienne saccadée. Jamais on ne m’avait fait ressentir autant mais avec aussi peu de gestes. C’était une vraie explosion de sensations, de bonheur et de sentiments. J’essayais de garder les pieds sur terre, mais ça devenait difficile. Eliàs m’avait débarrassé de mon t-shirt et il s’amusait à tirer sur mes tétons, me faisant gémir un peu plus fort que d’habitude. Je me mordis la lèvre, signe évident d’excitation. Je le laissai mener la danse. J’étais tout à lui. D’une rencontre par hasard, on en venait à se laisser tomber sur mon canapé/lit et c’était tellement bon. Peu habitué à me laisser faire, c’était pourtant naturellement que je laissai Eliàs poser ses mains et ses lèvres sur moi, laissant une fine couche de chaire de poule se former sur ma peau bien pâle comparé à la sienne. Une fois que je l’eu débarrassé de son t-shirt, mes mains s’hasardèrent un peu sur son torse. Il n’était pas très musclé mais ses tatouages le mettaient vraiment en valeur et ça suffisait à faire rater quelques battements à mon cœur. « Eliàs… Putain… » soufflais-je en sentant ses lèvres dans mon cou ; mon point faible. Je n’étais pas habitué à jurer et ce mot sorti d’entre mes lèvres me fit cligner des yeux, comme à chaque fois que je laissais un vilain mot s’échapper. Je m’accrochai à ses cheveux, les tirant entre mes doigts. J’adorais ça. J’adorais sa tignasse. Il était hors de question qu’il les coupe. Du moins pas tant qu’on serait… Qu’on serait quoi ? Amis ? Amants ? Stop, j’aurais tout le loisir d’y penser plus tard. Pour l’instant j’étais bien trop occupé à me perdre dans les bras d’Eliàs. Un gémissement franchit la barrière de ses lèvres lorsqu’il colla son bassin au mien. Je ne me gênais pas pour le frotter au sien pendant que ses mains glissaient dans mon dos, s’arrêtant à la lisière de mon élastique du jogging que je portais. Le jeune homme me débarrassa bien rapidement de ce bout de tissu en trop. Je me mis à trembler, d’envie, de plaisir. J’avais envie de lui, là maintenant et ce n’était pas une option. Je le laissai me regarder, même si ça me mettait extrêmement mal à l’aise. Je suis loin d’être quelqu’un qui a confiance en lui mais son compliment me rassura quelque peu. Je me mordis la lèvre avant de rapprocher sa bouche de la mienne en le poussant par les cheveux.

Je ne voulais pas attendre plus longtemps. Ca faisait un bon moment que je n’avais pas été intime avec un homme et Eliàs me torturait à me faire languir comme ça. Comme si j’avais retrouvé la force dans mes jambes, je pivotai de manière à me retrouver sur lui. Ca ne me dérange pas qu’il me domine mais il a aussi le droit qu’on s’occupe un peu de lui. Son bas de jogging – qui est en réalité le mien – finit sa course au même endroit que le mien. Accroché à ses lèvres comme si elles étaient la seule chose palpable sur cette terre, je glissais mes doigts sous l’élastique de son caleçon, le torturant également un peu. L’objet de mes désirs était déjà dur et dressé comme il le fallait. Mais avant de lui donner pleine satisfaction, j’avais moi aussi envie de m’amuser un peu. Je quittai ses lèvres pour descendre plus au sud, embrassant de temps à autre le torse, puis les abdominaux d’Eliàs avant d’arriver à son entre jambe. Je me débarrassais de son boxer et posai mes lèvres autour de lui, une de mes mains caressant son flanc. Je fis un léger mouvement de pompage avec mes lèvres, essayant de le faire languir au maximum tout en sentant mon propre désir devenir dur à contrôler. Ma langue titilla son point sensible tout en aspirant toujours l’objet de mes désirs qui comblait toutes mes espérances. Très rapidement, le manque d’air se fit sentir dans mes poumons. Je le lâchais, léchant son extrémité une dernière fois avant de remonter à ses lèvres. J’avais envie qu’il me fasse l’amour, et je ne voulais pas qu’il attende une minute de plus.

Une grimace de plaisir – si si ça existe – étira mon visage en sentant les dents d’Eliàs me laisser une marque sur la peai fine de mon cou. Je m’accrochai discrètement aux draps, ne pouvant plus attendre plus longtemps. Le métis me taquinait quant au juron que j’ai laissé glisser, il n’allait pas s’en sortir aussi facilement croyez moi. Lorsque je pris le dessus – ce qui était une première pour moi – j’avais une idée bien précise en tête ; me venger. Mais une de ces délicieuse vengence, celle qui n’est pas vraiment méchante.

Chaque minute avait été incroyable. Jamais un homme ne m’avait fait l’amour comme ça, jamais on ne m’avait fait ressentir autant de choses. Ca paraissait pourtant surréaliste quand on sait qu’avec Eliàs, on se connaît à peine. Pourtant, on avait été en parfaite symbiose, chaque mouvement, chaque caresse, chaque gémissement était en parfaite harmonie. Je ne me suis jamais senti aussi bien et ça même avant l’accident. Je n’ai jamais été un homme à homme. Je crois d’ailleurs, qu’on ne m’a jamais vu en compagnie d’un autre homme. Les autres, c’était juste pour m’amuser, pour décompresser. Eliàs est passé par là, avec son regard troublant, ses tatouages et son demi sourire caché et j’ai complètement flanché. Il ne le sait pas, mais rien qu’avec ce qu’il m’a fait, il m’a permis de ne plus penser à mes problèmes pendant plusieurs minutes. L’accident, mon meilleur ami, mon amnésie, tout ça a disparu et je suis en train de luter pour que tout ça reste dans un tiroir caché dans ma tête parce que ce moment était trop parfait pour le gâcher avec des mauvais souvenirs et des problèmes. Eliàs pivote sur le dos, ne me lâchant pas. Parfait, je n’avais vraiment pas envie qu’il me lâche. Je ne voulais pas être un simple objet que l’on lâche une fois qu’on l’a utilisé. Je ne suis pas fan des câlins et des moments romantiques mais j’avoue que je suis vraiment bien dans ses bras là. Il m’embrasse dans les cheveux et je souris comme une adolescente en chaleur, me blottissant contre lui. Chose que je ne fais jamais en temps normal.

Après plusieurs minutes à essayer de retrouver ma respiration, je finis par lever les yeux vers le visage d’Eliàs. Il est magnifique. Il est vraiment troublant. Mais magnifique. Je me recale contre son torse et fixe le mur d’en face. Je dois avoir une tête à faire peur. Je suis sûre que mes cheveux collent à mon front vu la chaleur qu’il fait dans cette pièce – à moins que ça soit moi – et que je dois avoir les joues couleur tomate à cause de l’effort et de l’orgasme.  Je baisse les yeux sur mes doigts qui tripotent le bout de tissu de mon drap. Ca y est. Je réfléchi. C’est mauvais. Je me déteste parfois d’avoir un cerveau qui pense trop. « Tu ne vas pas filer en douce hein ? » Eliàs m’avait promis de rester cette nuit, même si j’espérais le convaincre de rester plus longtemps. Du moins, le temps qu’il trouve du travail. Mais j’ai peur qu’au réveil, il ne soit plus là. Inexplicablement, j’ai l’impression que mes paupières pèsent cent kilos. Je les ferme quelques instants, décrivant des petites cercles avec mon indexe sur le ventre de mon amant. J’aimerais au moins entendre sa réponse avant de plonger définitivement dans le sommeil.