looking for some freedom ~libre

J'avais enfin fini le boulot, je filais donc chez moi. Je ne perdis pas de temps, je me fis rapidement une ligne avant de me changer. J'enfilais un débardeur, une veste en cuir, un jean troué et je me recoiffais rapidement. Ni une, ni deux, j'arrivais rapidement au bar de la plage. Seul, comme toujours, clope au bec et regardant tous les gens de travers, j'avançais rapidement. Une fois au bar, je rentrais avec ma clope et je me pris une bière. J'analysais rapidement la situation : personne de ma connaissance pour l'instant mais y'avait une nana sympa là-bas. Elle aurait du être heureuse qu'un mec comme moi s'intéresse à elle mais non, elle me décolla une claque. Frustré, je me barrais vers le bar et interceptais la serveuse après qu'elle ait servit un mec. « Un whisky, en vitesse. » Elle venait de s'occuper d'un mec à ma droite et je me tournais vers lui. Je compris qu'il tentait de s'allumer une clope mais sans feu ça allait être compliqué. Je jetais mon briquet vers lui, haussant un sourcil. « Tu peux m'en filer une comme ça. » Je détournais brièvement le regard, cherchant des yeux une proie intéressante. À part potentiellement mon voisin, qui était plutôt beau gosse en fait.

Ce mec était clairement un mec cool. Rien que le fait qu'il me fixe comme ça c'était bien, j'adorais qu'on me regarde. De toute façon on ne me voyait que moi, c'était le seul truc qui m'intéressait. J'étais perplexe devant ce regard glacial qui m'attirait un simple sourire en coin, amusé. Il ne me fila pas de clope alors j'étais vraiment déçu, tant pis. Son billet payait largement nos deux verres alors j'allais pas me gêner, radin que je suis, pour dire à la serveuse que c'était les deux whisky. Je le suivis vaguement des yeux et partit vers les toilettes, cherchant une nouvelle proie. Rien de passionnant. Je me roulait un joint tranquillou, sortit et trouvais une donzelle à mon goût. Je mangeais encore une autre baffe. Profondément agacé, je finissais mon verre cul sec et me barrais vers la plage. J'aperçus le brun de toute à l'heure et j'allumais mon remède, totalement de mauvaise humeur. « C'est vraiment des snobs les australiennes putain. » Je m'en foutais de parler tout seul, au mieux l'autre me répondait, au pire j'passais pour un taré. Je me penchais, attrapant un pauvre caillou pour le balancer plus loin. Ridicule, tel un enfant capricieux. Mais c'est ce que j'étais après tout, un sale gosse de riche. Je détaillais sans me gêner le brun : en regardant bien il était pas mal, quoi qu'un peu trop bcbg pour moi. « Tu fous quoi là toi ? » J'étais sociable, ce mec m'intriguait, je voulais savoir.

Je ne comprenais pas pourquoi les filles ne m'aimaient pas ici, pourtant à Londres j'étais côté et elles se battaient pour moi. Les mecs aussi parfois. Mais c'était il y a longtemps ça... Je fronçais les sourcils à la réponse du mec : moi, un bourrin ? J'étais sur de m'y prendre dix fois mieux que tout le monde, je les connais les gonzesses ! « C'est pas possible ça. » Je secouais la tête et tirais une latte, relevant légèrement la tête pour observer le ciel. Les étoiles se dévoilaient, la lune aussi. Les quelques nuages de la journée semblaient avoir disparus, laissant place à une nuit claire. Il se retourna finalement et planta son regard dans le miens. Je le soutiens sans peine, un vieux sourire en coin étirant mes lèvres. J'avais toujours aimé le contact avec les autres, j'avais besoin que des gens soient autour de moi. J'aurai pu faire parler un mur qu'il disait mon père. Alors ce gars là ne ferait pas exception. J'haussais un sourcil : il claquait son fric ? « Mais t'es pas d'ici non ? » Je lui trouvais un léger accent et puis il était bien pâle pour un australien. Moi-même j'avais bien mis quelques mois avant de choper l'accent du coin, si ce n'était pas plutôt des années. Quand je vis son sourire je compris ce qu'il voulait : l'appel à l'amitié, voilà ce que c'était. Je lui tendis le pet, un sourire vicieux aux lèvres. « J'ai toujours bien mieux que des clopes. »

J'comprenais pas ces mecs qui appréciaient d'être seuls tout le temps. J'trouvais ça cool de rencontrer des gens, de les faire chier, surtout quand, comme lui, ils ne désiraient pas avoir de la compagnie. Français. J'étais surpris par sa réponse, je n'y aurais pas pensé. « Ah, bouffeur de grenouilles quoi. » Je souris, m'amusant de tout et de rien. Même si je savais qu'il n'avait probablement jamais bouffé de grenouilles, c'était un peu comme ça qu'on appelait les français il y a longtemps. Je le regardais s'asseoir et fit de même, non loin de lui, sans pour autant le coller. Je n'appréciais pas du tout la proximité physique avec des inconnus, je connaissais même pas le nom de ce mec. Je reluquais les deux nanas sans me gêner, un sourire tout à fait équivoque dévoilant mes dents. Je l'observais balancer son verre, laissant un blanc face à sa question. Je ne tardais pourtant pas à répondre, le fixant avec un ravissement tout à fait enfantin.  « De un t'as payé mon whisky, de deux qu'est-ce qui te dit que je n'ai pas un esprit ouvert ? » Je détournais le regard, observant la mer quelques instants. L'ambiance paraissait calme mais dans ma tête c'était tout le contraire. C'était toujours un bordel monstre là-dedans, j'avais l'impression que ça se calmait mais en fait c'était probablement de pire en pire.

Je parlais que de nanas oui, mais je disais pas non à un mec à mon goût. « C'est parce que j'aime que les français. » Je lui fis un clin d'oeil, provocateur. En réalité je m'en foutais qu'il soit australien, français ou allemand ça n'avait aucun rapport. Je voulais juste voir sa réaction. Je repris mon pet avec un amour sans faille, ça me rendait toujours heureux de retrouver mon bébé. Je tirais une longue latte, savourant la sensation de cette fumée épaisse dans ma gorge. Je jetais un regard au mec, qui sortit une fiole de sa veste. Intéressant, je devrais faire pareil moi aussi. Pourquoi j'y avais pas pensé ? Je fronçais légèrement les sourcils, de nouveau contrarié. Et puis je souris, heureux de voir que le mec avait finalement un nom. Un grand sourire enjoué étira mes lèvres. « Swann. » Et puis je refronçais les sourcils, de nouveau perplexe. Diego c'était plutôt latino comme nom. Mais il n'avait pas l'air de l'être. Je scrutais les vagues, comme si je cherchais les réponses à mes questions sous l'écume.

L'histoire de Diego m'arracha un sourire amusé, du début à la fin. Je ris avec lui, avant de m'étouffer comme une merde que j'étais. Je repris mon souffle avant de plisser les yeux et de lui jeter un regard suppliant. « J'ai toujours rêvé de me taper un tapas avant de mourir. » Je crachais à l'opposé de Diego, essayant de décrasser ma gorge. J'étais habitué à ce genre de truc, je ne prenais pas spécialement soin de mon corps de toute façon. Je fronçais les sourcils : swan, un cygne ? Chelou ce mec. « Tu trouves que j'ai une gueule de cygne ? » Complètement barge ce mec. Un sourire éclaira soudain mon visage, tel un gosse qui voit une sucette, lorsque qu'il me tendit sa flasque. « Aaah, ça tombe bien j'en avais besoin ! » Je savais pas trop ce que c'était mais j'en bu une bonne gorgée. J'suis pas sur que ça faisait du bien à ma gorge mais ça me réchauffait les entrailles en tout cas. Je me demandais bien ce qu'il avait rajouté au whisky, que je reconnaissais vaguement, mais je ne me risquais pas à poser la question. Mon corps supporterait de toute façon.

J'avouerai que j'avais jamais mangé de tapas mais ça ne me donnait pas spécialement envie. A vrai dire je ne mangeais pas grand chose de toute façon. « J'aimerai bien voir ça ! » J'l'imaginais bien entrain d'égorger un mec. Non à vrai dire je ne le voyais pas du tout faire ce genre de choses. Il était trop... sain. Je compris que j'partais trop loin quand je vis le regard qu'il me lança quand on parlait du cygne. J'haussais les épaules : tant pis, j'étais paumé c'était comme ça. Le goût du breuvage me restait dans la bouche, sale pâteuse. Des amphet ? Je souris, je ne pensais pas qu'il taperait là-dedans. « Pas mal, je ne pensais pas ça de toi. » Je l'aperçus s'allonger sur le sol. Je continuais de fixer la mer, les yeux dans le vague. J'commençais à peine la soirée mais je sentis petit à petit mon cerveau s'embuer, tranquillement. Je commençais à peine, j'étais même pas encore euphorique. J'étais bien trop calme à mon goût. Et puis ce mec finissait par me taper un peu dans l'oeil, fallait que je l'apprivoise. « Tu fais quoi dans la vie mignonnet ? » Je me tournais vers lui, m'asseyant en tailleur et l'observant avec intérêt.