i don't need anyone ~ donovan

Leïla ce matin se leva de bonne heure, il devait être à peut prêt 7h30. Sa tante, qui travaillait pour les débuts avec elle à l'animalerie, lui avait dit de ne pas venir avant 11h parce qu'elle devait se reposer. Elle ne supportait pas cette façon qu'avait son entourage de la surprotéger en permanence. Donc 8h entièrement préparée, elle avait prit une douche rapide, s'était maquillée du stricte minimum, avait enfilé un jean et une fine chemise blanche. Elle avait traîné chez elle jusque a peut près 9h, puis ras le bol d'être seule là à ne rien faire, elle ne s'est pas barré de chez elle, de son Italie bien aimée, pour revivre strictement la même vie et rester cloîtrée chez elle. Elle prit son sac à main, et en route pour le centre ville. Une fois arrivée, elle flâna à droite à gauche, appréciant ce doux vent frais du matin. Elle se baladait avec un large sourire accroché aux lèvres, découvrant avec envie absolument tout ce qui l'entourait. Les gens ne la connaissant pas et la voyant déambuler ainsi avec ce sourire devait certainement la prendre pour une niaise déconnectée, mais elle s'en foutait royalement, elle était, et se sentait, pleinement heureuse, et il n'y avait aucune raison de le masquer en tirant la tronche. Puis quand elle en eût marre de sa ballade, elle se décida à aller directement rejoindre sa tante à l'animalerie. A peine rentrée, elle fut accueillie par un tas de remontrances. De menaces en disant que si elle ne faisait pas attention à elle, à son coeur, c'était billet retour pour l'Italie. Cette dispute mis Leïla dans tous ses états. C'est une blague ? Cette tante elle ne l'avait jamais vue de sa vie entière, et elle se permettait de lui remonter ainsi les bretelles ? Remontée, Leïla coupa court à la discussion en lui promettant que cela ne se reproduira plus. Elle ramena tous ses cheveux en arrière pour les nouer en queue complètement fouillie, puis finalement, elle entra dans le petit box où se tenaient les chiots, s'assit sur un petit tabouret, et les câlina sans relâche.

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Leila & Donovan

Aujourd'hui, repos pour Donovan, il avait mis en pause tous ses dossiers et décidait de consacrer sa journée à sa petite personne, il passerait surement prendre ses jumeaux pour les promener dans l'après midi et Victoria était très occupée. Cependant le rythme de la semaine se faisant sentir, il n'avait pas eu le droit à sa grasse matinée tant espérée, il avait réussi à grapiller du sommeil jusqu'à huit heure et n'en tenant plus il s'était levé pour aller courir un peu. En revenant de son footing il avait remarqué une petite boule de poils rodant autour de la maison, s'approchant doucement il devina la frimousse d'un chaton apeuré. Un peu embêté mais voyant que la bête semblait morte de faim il rentra à la maison prendre une bouteille de lait et une assiette, ressorti pour poser la boisson tout près du chaton. D'abord hésitant, puis finalement n'écoutant que son ventre, la bestiole se jeta sur l'assiette et la fini jusqu'à la dernière goutte. Enfin ses grands yeux bleus se posèrent sur un Donovan attendrit. L'animal avait un poil long et gris clair, il devait avoir un mois à tout casser et semblait plutôt faible. Pourtant, même si le cœur de notre homme se réchauffait pour la bête, il ne savait pas trop quoi faire de celui qui semblait perdu, il ne voulait pas le toucher, se disant que sinon il ne pourrait plus s'en débarrasser. Il lui remit une petite goutte de lait et rentra à la maison.
Après sa douche il ne put s'empêcher de vouloir jeter un oeil à un dossier urgent, se dirigeant vers son canapé il allait le traiter sur la table basse. C'est en voulait s’asseoir qu'il sursauta, trouvant le chaton lové contre un coussin sur le divan. Il vit la baie vitrée du salon ouverte et se rappela l'avoir ouverte le matin même, la bête n'avait donc eu qu'à faire le tour de la maison pour y entrer et se mettre à son aise. Il ne put s'empêcher de sortir son Iphone, le prendre en photo et l'envoyer à Victoria, après tout elle allait peut-être le trouver mignon. Donovan lui était mitigé, non pas qu'il n'aimait pas les bêtes, mais il savait qu'elles demandaient un entretien, de l'affection, une présence, il fallait les éduquer et surtout faire face à leur départ, à la douleur quand venait l'heure de leur mort, c'est ce qu'il trouvait le plus cruel. Pourtant il savait que les animaux faisaient beaucoup de bien aux hommes, ils les apaisaient, leur offrait une affection sans borne et sans arrière pensée, il savait aussi que la présence d'un animal jouait beaucoup dans l'éducation d'un enfant, il pensait alors aux jumeaux... Voilà qu'il se voyait adopter ce chat ! Pourtant il se résonna vite, peut-être était-il juste perdu, avait-il des maîtres, il devait se renseigner.
Il prit alors ses clés, lança un regard vers celui qui dormait du sommeil du juste, n'ayant pas le coeur à le déloger, il entreprit de sortir faire un tour à l'animalerie en ville.
En entrant dans la boutique il cria un "Bonjour" joyeux avant de chercher du regard si quelqu'un pourrait l'aider. Il trouva une jeune femme assise devant un box, caressant des chiots avec grande affection, c'en était touchant. "Excusez moi de vous déranger... j'aurai besoin d'un renseignement." Il s'approcha doucement, ne voulant pas briser la complicité de cette femme et ses bêtes, ni leur faire peur.

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Leila & Donovan

Le chiot que la jeune femme tenait faisait peine à voir, il semblait si frêle, c’était assez mignon de voir qu’à ce moment-là, le magasin pouvait bien prendre feu, il pouvait aussi être un braqueur qui venait lui piquer la caisse, elle n’en avait strictement rien à faire, seul l’animal comptait, il semblait n’y avoir qu’eux deux seuls au monde. Pourtant elle le reposa, un instant de flottement lorsqu’elle sembla prise d’un malaise, une seconde à peine et puis elle ne regardait que lui et là c’est Donovan qui se sentit la personne la plus importante au monde pour elle. Il lui sembla qu’avec ses grands yeux expressifs elle s’accrochait à vous et vous portait toute l’attention possible, rien qu’à vous, c’était troublant, il s’en serait presque senti fier.
Mais il se ressaisi vite « Bonjour, je… vous aviez peut-être mieux à faire, je peux repasser si vous voulez » Il passa la main dans ses cheveux, un peu embarrassé. « C’est que, vous voyez, j’ai trouvé un chaton et je ne sais pas trop quoi en faire, mais rien ne presse en fait, j’ai encore de bonnes réserves de lait pour qu’il tienne quelques heures. » Il disait n’importe quoi, il faut dire que Donovan n’avait jamais eu à faire face à ce genre de situations, il n’avait jamais eu d’animal, ni n’en avait jamais recueilli temporairement, il se trouvait un peu bête et voir cette femme devant lui, qui commençait à le regarder d’un drôle d’air, ne l’aidait pas vraiment.
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Leila & Donovan

On ne pouvait nier que la jeune inconnue faisait tout pour mettre à l’aise ses futurs clients, le fait qu’elle lui touche la main après seulement quelques minutes mit pourtant Donovan légèrement mal à l’aise, il n’était pas du tout tactile, il n’était pas du genre embrasser, accoler ni câliner les gens, mis à part ses proches quelque fois. On avait pu sentir ce malaise l’espace de quelques secondes mais il ne s’en offusqua pas non plus, il lui semblait que la jeune femme était pleine de vie, de douceur, d’une chaleur naturelle qui allait très bien avec le côté tactile. Et Dieu qu’elle était belle, le simple fait de lâcher sa chevelure de la sorte aurait pu rendre fou plus d’un homme, Donovan lui savait apprécier la beauté tout en se contenant, en plus il aimait les blondes, non pas qu’elle fut pas attirante, mais il avait cette attraction pour les chevelure couleur de blé depuis toujours, inconditionnellement et sans pouvoir se l’expliquer réellement. En cet instant il se contentait juste d’apprécier être reçu par une femme si agréable.
D’ailleurs lorsqu’il lui exposa son problème, de façon bien hasardeuse vous en conviendrez, elle sembla réellement concernée par l’affaire et fut immédiatement volontaire pour l’aider. Il la suivit donc vers le comptoir, la façon dont elle cherchait activement dans ses papiers fit sourire Donovan. « Oui, bien entendu, je ne travaille pas aujourd’hui, je pourrai vous le ramener dans la journée si ça vous convient. » Puis elle le remercia de façon sincère, surpris, il ne put s’empêcher de demander « On dirait que ça vous surprend ? Ça ne se fait pas de signaler un animal abandonné ? Enfin je veux dire … » il s’accouda au comptoir, songeur « … Je n’allai pas laisser la bestiole toute seul et puis il se pourrait qu’il ait un maître quelque part … même s’il me semble jeune, je dirai qu’il a un mois à peine » Il sourit en repensant à la boule de poils recroquevillé sur son canapé, il ne put s’empêcher de sortir son portable pour montrer la photo qu’il avait pris en partant de chez lui, pire qu’une gamine. « Ce ne serait pas humain de laisser ce bonhomme seul… Et si vous ne lui trouvez pas de foyer, vous en ferez quoi ? » Tout donnait l’impression que Donovan s’était déjà bien trop attaché au chaton même s’il essayait d’avoir l’air détaché et au-dessus de ça.

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Leila & Donovan

On voyait que la jeune femme était réellement affectée par le sort de ces petites bêtes, elle semblait passionnée par son métier et ça faisait plaisir à voir, Donovan s’était tourné vers la bonne personne. Même si ce qu’elle disait pouvait donner mal au cœur, savoir que d’autres ne se préoccupaient absolument pas du sort des animaux abandonnés. Le jeune homme, lui, ne pouvait concevoir de laisser des animaux dans la peine, peut-être cela venait-il de son séjour en Thaïlande, il avait vu tant de misère, humaine mais aussi du côté des bêtes, c’était désastreux et celui qui venait de la ville, qui n’avait toujours eu à se préoccuper que de son seul sort s’était retrouvé à aider les autres, avec un plaisir et une volonté qui l’avaient lui-même surpris. Depuis il gardait cette sensibilité et cette envie de se rendre utile aux gens, même aux chatons donc. « Je comprends bien que ça ne soit pas l’idéal pour un bébé chat de se retrouver ici, malgré toute l’affection que vous semblez porté à vos pensionnaires. ».
Il l’écoutait attentivement lorsqu’elle expliqua qu’à seulement un mois, le chaton avait besoin de soins particuliers, ce qui semblait logique. Leila lui proposa de revenir dans une heure avec le bébé pour qu’elle puisse l’amener chez un vétérinaire, il trouvait que c’était une idée raisonnable au départ. Puis il la vit peiner à porter ce chiot et, alors qu’il allait quitter la boutique, il se dirigea vers elle et lui prit la bête des mains, il le cala bien contre lui, se rendant compte qu’il était plus lourd qu’on aurait pu le penser. « Vous allez bien ? Il faudrait vous remplumer un peu pour pouvoir porter ce genre de gabarit ». Il réfléchit un instant puis lu proposa, tout sourire. « Ecoutez, je ne travaille pas aujourd’hui. Que dites-vous que je vous accompagne chez ce vétérinaire ? On passe chez moi chercher le chat et on y va, je serais votre apprenti pour la journée et… j’insiste même pour vous offrir le déjeuner, histoire que je sois sur que vous mangiez un peu, il vous faut des forces c’est certain. » Il y avait dans cette proposition quelque chose de très amical, presque paternel, plus que venir au secours du chat, Donovan sentait que cette fille avait besoin d’aide ce matin.

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Leila & Donovan

Son geste fut peut-être un peu brusque, parce que lorsque Donovan voulut prendre le chiot des mains Leila il vit ses grands yeux, tels deux billes noires se poser sur lui avec une surprise immense. Il aurait presque lâché l’animal, mais il tint bon. « Ce n’est pas non plus une tare d’être mince, c’est juste que ce bonhomme doit peser votre poids ! » Il lui sourit avec malice mais la jeune femme ne réagit pas à son trait d’humour… Autant avouer que Donovan n’était pas le roi du stand up, il ne l’avait jamais été.
Finalement elle déclina l’invitation du jeune homme, Donovan n’en fut pas froissé, on voyait que cette fille en voulait, elle était du genre à ne vouloir d’aide de personne, comme si elle voulait se prouver quelque chose, il ne savait pas quoi et ça ne le regardait pas, il se décida donc à battre en retraite, l'obstinée ne lâcherait pas son morceau. Pas vexé mais quand même un peu inquiet pour Leila, il lui remit le chiot dans les bras et se prépara à quitte la boutique. « Je vous ramène le chat d’ici une heure, faites attention avec ce chien. » Donovan observa la jeune soigneuse sortir par la porte de service, il allait tourner les talons en haussant les épaules avec nonchalance quand il entendit un bruit derrière lui, dehors. Il se dirigea doucement vers la sortie et voyant Leila à terre il eut le réflexe de sortir son téléphone, il composa le numéro du Samu automatiquement tout en se précipitant auprès d’elle, l’air halluciné, il sentait bien que quelque chose n’allait pas dans la boutique. « Leila, vous allez bien ? Vous m’entendez ? » Le téléphone à l’oreille il écoutait ce bip qui sembla durer des heures avant que quelqu’un daigne lui répondre. Il dégagea le visage de la jeune femme pour la voir presque inconsciente, en panique il ne savait pas quoi faire, bien qu'il soit réellement pourvu d'empathie envers les gens, qu'il soit le premier à venir en aide aux nécessiteux et à quiconque ayant besoin de lui, Donovan n’étant pas très doué pour venir en aide aux blessés. Et personne au bout du fil

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Leila & Donovan

Les tremblements du corps de la jeune femme effrayaient notre médecin amateur, à tout moment il croyait bien la voir défaillir, tomber dans les vapes, voire pire. On aurait dit un drogué dans une grave phase de crise ce qui le mettait d’autant plus mal à l’aise. Pourtant elle restait consciente, on voyait qu’elle se battait pour rester lucide. Lorsque Donovan se fut suffisamment approché d’elle, Leila tendit les bras vers lui, il se rua sur le sol et avec le peu de force qui lui restait, la brunette s’accrocha à son coup et lui dit qu’elle était cardiaque. Il éteignit son téléphone, toujours en attente, à priori elle pouvait mourir sur place avant que les secours se manifestent, c’était aberrant le temps qu'il mettaient à répondre, il aurait peut-être attendu encore de longues minutes avant d'entendre la voix d'un secouriste. Mais on voyait que Leila n’était pas étrangère à ce genre d’incident, ce qui rassura notre homme parce qu'elle connaissait la marche à suivre. « Une piqûre ? Vous l’avez sur vous ? Je… je fais quoi ? » En panique, il commençait à comprendre qu’il était le seul à pouvoir la sauver, l’urgence de la situation le faisait suer à grosses gouttes et tremper sa chemise, pourtant il tentait de rester lucide, il ne pouvait pas l’abandonner. Il la voyait souffrir et tout son être en était dérangé. Il fallait absolument qu’elle trouve les ressources nécessaires pour lui indiquer où se trouvait la seringue miraculeuse. Certes il aurait pu retourner toute l’animalerie pour la trouver mais s’aurait été pure perte de temps et Donovan savait qu’il lui était compté « Restez avec moi Leila, dites-moi ou trouver la seringue et je vous aiderai. »

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Le cœur de Donovan battait à tout rompre alors que celui de Leila semblait être sur le point de s’arrêter, ne laissant à la jeune femme qu’un souffle court et irrégulier des plus inquiétants. Avec une infini douceur, il la souleva de terre, ça ne relevait pas du compliqué à première vue puisqu’elle ne pesait pas grand-chose, et la carrure de notre homme lui permettait amplement ce genre d’effort, mais rien n’était simple lorsqu’il s’agissait de porter quelqu’un dont la vie ne semblait tenir qu’à un fil. Pourtant il réussit à la transporter jusqu’à boutique et avec les quelques forces qui lui restaient, Leila indiqua le tiroir derrière le bureau de caisse. Donovan la posa sur le comptoir alors qu’une douleur vraisemblablement insoutenable secoua la malade, elle s’accrochait à lui mais il ne pouvait pas la garder dans ses bras. Il se précipita pour fouiller dans ledit tiroir, la boite ne fut pas compliqué à trouver, d’un rouge qui ne laissait aucun doute possible, il l’ouvrit et trouva donc la fameuse seringue. Il se retourna vers Leila qui lui indiquait l’emplacement de son cœur en soufflant « ici, c’est ici », il avait vu le geste dans quelques films ou séries médicales, un shoot d’adrénaline en plein cœur, il ne devait pas hésiter, ne pas trembler, mais surtout ne pas se tromper. L’adrénaline, à ce moment précis, il n’en manquait pas, un mélange de peur intense, de doute, un sentiment d’urgence et l’excitation de se devoir héroïque, il attrapa une paire de ciseaux qui trainait, découpa le vêtement de la jeune femme, sous sous-vêtement aussi, certes elle se retrouva sein nu, plus vulnérable que jamais mais en cet instant, Donovan s’en moquait bien, il ne voyait que ce petit corps fragile, secoué de violents sursauts auquel il devait insuffler un nouveau souffle.
Alors il retira le capuchon à l’aiguille, se souvint pour l’avoir vu plusieurs fois faire, qu’il fallait faire sortir un peu de liquide pour retirer l’air de la seringue et l’enfonça avec force dans le thorax de la jeune femme, à l’endroit même qu’elle indiquait. Poussant jusqu’à ce que tout le liquide se déverse et la retira avec autant de soulagement que de peur. Avait-il bien fait, cela suffirait-il à la sauver… il se plaqua contre le comptoir, épuisé mais en alerte, attendant un signe, n’importe quoi qui lui montre que cette matinée de fou allait finalement prendre un chemin moins dramatique. « Leila, vous m’entendez ? Vous êtes toujours avec moi ? » Et je fais quoi moi maintenant, j’appelle les urgences ?