Sky full of stars. -Julian.

Elle avait confiance en lui. Elle se fichait de ce que les autres pouvaient bien dire. Rien que pour cela, Julian devrait se sentir rassuré et ne devrait plus prêter la moindre attention à ce qu'on pouvait bien dire sur lui et sur son couple. Mais ce n'était pas aussi simple. Il avait toujours vécu à travers le regard des autres. D'abord, à travers le regard de son père, puis à travers les regards de ceux qui étaient dans son lycée ou université, à travers le regard des filles qu'il convoitait. Maintenant, seul le regard d'Eileen lui importait, mais il était difficile de se départir de ses mauvaises habitudes. Il avait changé, mais il avait encore beaucoup de chemin de faire. Il lui adressa un léger sourire, hochant brièvement la tête pour lui montrer que son discours n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. La conversation avait continué sur ce ton si sérieux. Les études d'Eileen étaient arrivées sur le tapis. Et le jeune homme en était venu à lui demander de tenir une promesse. Le Callaway qui s'inquiétait du cursus scolaire de sa petite amie, il fallait dire que c'était une première. Mais il y tenait. Et toute son attitude le démontrait. Quand elle lui promit de remettre ses études dans la liste de ses priorités, il esquissa un grand sourire :

Je préfère ça. Et on fêtera ton futur diplôme. Promis.

N'était-ce pas la preuve que l'on pouvait s'amuser et construire son avenir en parallèle ? Eileen en était parfaitement capable et Julian ne se gênait pas de le faire savoir. Elle avait tout pour elle et il ne voulait pas la voir tout gâcher à cause d'excès qu'elle finira forcément par regretter. Quand elle le remercia une nouvelle fois d'être là, son sourire ne disparut pas de ses lèvres. Il se retint de dire une nouvelle fois que c'était normal. Il ne voulait pas qu'elle le remercie pour cela. Pour de la vérité pure et simple. En revanche, quand elle l'associa aux mots 'exceptionnel" et "en or", ce fut un rire qui s'échappa des lèvres du blond. Il avait encore du mal à y croire vraiment. Raison pour laquelle il répliqua, avec humour :

Oh oui toujours ! Tu crois que c'est pour quoi que je me la pète ?

Valait mieux en rire, n'est-ce pas ? Il ne se voyait pas vraiment comme un homme exceptionnel. Il avait beaucoup trop de côtés sombres en lui pour se définir comme tel. Même si oui, le fait qu'Eileen pense cela de lui le flattait assez bien. Alors qu'ils avaient pris le chemin de la plage, le temps était désormais propice aux confidences. C'était à coeur ouvert que Julian lui faisait désormais part de ses attentes, de ses craintes, de ses envies. Il haussa légèrement les épaules quand elle lui affirma qu'il n'aurait pas eu besoin d'attendre sa blessure pour se rebeller.

Je ne pense pas. Je crois que je serai toujours le fils à papa. Mon père aurait toujours eu cette emprise sur moi. Si je faisais des études de droit, c'était pour pouvoir jouer au basket. Avec ma blessure, je n'avais plus l'opportunité de faire ce qui me plaisait, je ne vois pas pourquoi je devais tenir l'autre partie du contrat.

Avec des "si", il referait le monde. Ce qui l'importait à cet instant, c'était le fait qu'elle était fière de lui. C'était une bouffée d'oxygène. Tout comme le fait de partager ses envies futures, sa volonté d'un avenir commun. Avec elle. Leur histoire prenait peu à peu une tournure plus sérieuse et c'était plaisant. Lui qui craignait tant de s'engager, il semblait avoir pris du recul sur la situation et les projets d'avenir avec Eileen devenaient bien plus simples. Tout était plus simple avec elle. Il la regarda avec douceur, grand sourire sur les lèvres en constatant le soutien qu'elle lui apportait.

Pour le basket, oui, j'essayerai. Je ne suis pas du genre à baisser les bras. Pour le super papa, en revanche, j'ai encore beaucoup de boulot à faire !

Parler à Leanne entre autres. Se faire connaître auprès de sa fille et l'assumer. En gros, ce n'était pas gagné. Et c'est pourquoi il répliqua, avec humour, sur son envie d'élever des chèvres. Oui, des chèvres. Julian partait dans son délire et Eileen le suivait. Comme d'habitude ! Il fronça les sourcils quand elle évoqua des chevaux, secouant la tête et dissimulant son petit sourire en coin.

Même habillée comme un sac de patates, avec un foulard sur la tête et des lunettes de soleil, je te trouverais attirante. Mais... chère Mademoiselle Bennett, je me vois dans l'obligation de me séparer de vous pour cause de discorde. Tu veux des chevaux. Je veux des chèvres. On ne peut pas continuer comme ça. Nous ne sommes plus sur la même longueur d'ondes et nos chemins vont donc devoir se séparer. Bonne continuation.

Et pour donner sens à ses paroles, ce goujat de Julian relâcha Eileen et commença à s'éloigner en sifflotant. Gamins, vous dites ?!