She’s so lost in her sadness that she has no idea how visible it is. † Evan

She’s so lost in her sadness that she has no idea how visible it is.
Effy & Evan

Une jeune fille à la longue chevelure brune, ressemblant plus à une crinière mal démêlée qu'à une chevelure soyeuse à vrai dire, marchait d'un pas nonchalant et calme à travers les couloirs de l'université. Il était quatre heures, la fin des cours pour elle aujourd'hui. À vrai dire, elle avait encore un cours jusque dix-huit heures, mais elle se sentait incapable de l'affronter. Cela faisait maintenant une semaine qu'elle était à Bowen, et elle ne s'y était toujours pas faite. Les jours défilaient comme des fantômes devant ses yeux. Ou c'était plutôt elle la fantôme, qui évoluait dans un monde sans vraiment le voir, sans vraiment le ressentir. Comme si rien ne pouvait l'atteindre. Comme si on aurait pu lui balancer un poignard à la figure, il lui serait passé à travers.

Effy s'était habillée à sa manière rock-rebelle, comme bien souvent. Elle passait un peu à travers tous les styles, selon son humeur et ses envies du jour, mais cela faisait un moment qu'elle optait pour les vêtements sombres, déchirés ou avec des motifs peu communs. Aujourd'hui, elle avait remis ses Doc Martens noires, suivies de bas résilles noirs et d'une robe à volants mauve tirant sur le gris, vachement courte. Par-dessus, quelques longs colliers qui se superposaient. Un maquillage très lourd comme d'habitude, pas de fond de teint bien sûr mais des yeux entourés de noir : de gros traits sous les cils du bas, du mascara noir et un smoky eye parfaitement maîtrisé. Bref, la totale quoi. Seuls ses yeux d'un bleu azur perçant lui donnaient un petit air angélique. Seulement ça.

La brunette finit par en avoir assez de ces gens qui se bousculaient autour d'elle, se pressaient, criaient, riaient... Elle se sentait mal. Ca lui vrillait la tête, elle avait l'impression qu'on lui perçait des trous dans le crâne à force de rires gras et de cris de poufiasse. La respiration haletante, Eff' accéléra le pas, poussa la porte d'un local au hasard. Il semblait vide, et sans se poser davantage de questions, la jolie brune se dirigea vers la fenêtre qu'elle ouvrit en grand. De l'air. Elle inspira une grande bouffée d'oxygène, puis chercha frénétiquement son paquet de cigarette dans son sac, et s'en alluma une. Accoudée à la fenêtre, expirant longuement la fumée de ses poumons, elle sentit des larmes lui monter aux yeux.

Effy tira plusieurs longues bouffées de cigarette d'affilée, savourant l'air du dehors sur son visage, accoudée à la fenêtre. Elle effaça une larme qui venait de déborder avec son pouce, fermant un instant les yeux. Elle était déjà un peu calmée, la menace de la crise d'angoisse ne pesait plus au-dessus d'elle comme une épée de Damoclès, mais elle ressentait l'irrépressible besoin de se coucher à terre et de rester allonger là, contre le carrelage froid, pendant des heures. De fixer un point devant elle et de ne plus bouger. De laisser le chaos dans sa tête s'estomper, lui laissant le temps qu'il lui fallait. Ce n'était malheureusement pas possible et de toute manière, une fois résonna dans son dos, sèche, la faisant sursauter au passage. Et merde.

La jeune fille tourna la tête, braquant son regard d'un bleu intense et captivant sur la personne qui venait d'entrer. Au physique qu'il avait, c'était sans hésitation un professeur de l'université, c'était bien sa veine. La jeune fille ne dit rien pendant quelques secondes, sa cigarette se consumant au bout de ses doigts fin, fixant le prof qui venait de la réprimander. Il avait raison, mais sur le coup, Effy n'en avait rien à faire de ce qui était interdit ou pas. C'était vraiment pas le moment de la faire chier et elle hésita entre se laisser aller à un petit pétage de câble. Elle n'avait même pas la force de faire de l'ironie. Ne voyait-il donc pas qu'elle était à bout de nerfs ? Non bien sûr que non, il n'aurait pas pu le deviner à moins d'être medium. La jolie brune finit donc par jeter sa cigarette par la fenêtre d'une pichenette, sans détourner son regard du jeune homme. Voilà, faute réparée, maintenant il pouvait lui foutre la paix, elle ne faisait plus rien de mal. La jeune fille tourna à nouveau le visage vers la fenêtre, sans dire un mot, et s'empressa d'essuyer discrètement une nouvelle larme qui s'était égarée sans qu'elle s'en rende compte.

La demoiselle serra les dents lorsqu'une nouvelle remarque fusa. Si elle avait été dans son état normal, elle aurait eu assez de discernement pour voir qu'il n'y avait rien d'agressif dans cette phrase, mais là, elle sentait juste qu'elle allait péter les plombs si on l'asticotait encore un peu, ne serait-ce qu'en deux mots. Elle jeta son mégot sans y faire plus d'attention, fermant un instant les yeux pour expirer lentement. Pas de quoi faire un drame, il fallait qu'elle se calme, sinon elle allait imploser, à force de retenir tout ça à l'intérieur. Ou bien elle allait se transformer en cyclone et tout détruire sur son passage. Pour finir par se détruire elle-même, comme elle aimait tant le faire.

Le professeur n'avait apparemment pas quitté la salle, puisqu'une nouvelle question fusa dans son dos, qui de toute évidence lui était adressée, à son plus grand désespoir. Elle ne pouvait pas le blâmer de s'inquiéter pour elle, c'était même extrêmement gentil, mais elle en avait envie quand même en cet instant. Effy tourna la tête d'un mouvement vif, tellement vite qu'elle aurait pu se faire un torticolis, sa crinière brune suivant le mouvement et barrant un instant son regard. Elle planta ses iris bleu iceberg dans ceux du prof, qui semblait inquiet.

« Très bien. Ça s'voit, non ? »

La réplique avait claqué, plus sèche que ce que la jeune fille n'aurait voulu. Pas d'chance, il était tombé sur la Effy des mauvais jours. Genre, des très mauvais jours. Celle qui abandonnait son visage impénétrable et son silence énigmatique pour une explosion de mauvais goût. Cependant, la demoiselle n'allait sûrement pas se démonter. Elle n'était pas dans son assiette, elle était même à ramasser à la petite cuillère - joli jeux de mots, par ailleurs - et tout ce dont elle rêvait, c'était d'un joint, de rester dans son coin et de se replier sur elle-même pour le reste de la journée, ou même de la semaine. Éventuellement chopper un cutter quelque part pour se soulager. Mais non, elle se retrouvait coincée ici. En soi, c'était pas plus mal : se mutiler après si peu de temps, alors que ses parents comptaient sur son exil en Australie pour qu'elle retrouve le moral, ç'aurait été d'un ridicule... Mais voilà, la joie de vivre n'était pas quelque chose qu'on perdait sous un coussin et qu'on pouvait retrouver si on cherchait bien. Effy était dépressive, à peine avait-elle rencontré un psychiatre de Bowen qu'elle s'était barrée, se réfugiant dans sa bulle de ténèbres à elle. Il y avait peu d'espoir qu'elle s'en sorte un jour, peu importe son emplacement sur une carte du monde.

Mais bordel, il ne savait pas foutre la paix aux gens celui-là ? Ils étaient bien mignons ces profs, à faire genre qu'ils en avaient quelque chose à foutre de la vie de leurs élèves. À soigner leur image de bons professeurs pédagogues aux méthodes modernes et humaines, à jouer les jeunes cools pour être plus proches des étudiants. Effy n'était pas dupe : devant la taille des auditoires que devaient affronter les profs de l'université, les jeunes gens s'y asseyant et y étudiant n'étaient que des numéros pour ces professeurs. C'était bien hypocrite de vouloir prouver le contraire, et Eff' n'était pas du tout le genre de fille faux-cul qui allait lécher les bottes d'un enseignant pour s'attirer ses faveurs. Si certaines étaient prêtes à tout pour obtenir leur moyenne, elle n'en faisait pas partie. Plutôt crever. Tout ce dont elle rêvait en cet instant, c'était qu'on la laisse tranquille, mais apparemment le jeune homme châtain en avait décidé autrement. Elle leva les yeux au ciel lorsqu'il lui dit qu'elle pouvait parler si elle en avait envie. La jeunette ramassa ses affaires sans piper mot, sauta de l'appui de fenêtre sur le sol et se dirigea vers la sortie. Elle irait péter un câble ailleurs, s'enfermer dans sa chambre de la résidence, ou bien fumer un joint dans le parc, peu importe. Mais ce satané prof en décida autrement en relançant la conversation. Effy passa à côté de lui en coup de vent, serrant les dents, prête à exploser, décidant de l'ignorer mais c'était plus fort qu'elle. Elle s'arrêta et pivota d'un mouvement vif, ses boucles couleur chocolat venant fouetter son visage.

« Gardez votre empathie dégoulinante de bonne volonté pour vous, j'suis pas conne ok ? Mêlez-vous de vos affaires, continuez votre petite vie confortable en oubliant mon existence, ça arrangera tout le monde. »

Lança-t-elle en plantant à nouveau un regard aussi dur que de l'acier dans celui de l'homme. Il était peut-être habitué à avoir de l'autorité sur les autres, mais la jeune fille avait toujours eu beaucoup de mal à accepter une quelconque supériorité. Elle ne supportait pas l'idée de devoir du respect à quelqu'un juste parce que c'était dans l'ordre des choses. Elle respectait ceux qui le méritaient, ceux qu'elle jugeait intéressant. Respecter un titre, que ce soit un médecin, prof ou grand physicien, c'était ridicule, ça ne valait rien. Alors sa tentative de psychologie à deux balles, il pouvait se la garder. Elle n'avait besoin de personne et surtout pas de lui. Alors oui, il en tomberait peut-être des nues qu'une petite étudiante effrontée lui parle sur ce ton, mais elle n'en avait carrément rien à faire de ce qu'il pouvait bien en penser. Qu'il l'envoie chez le doyen de l'université s'il en avait envie tiens, il devrait l'y traîner par la peau du cul.

Avait-il décidé de la pousser à bout ou bien était-il simplement blindé contre les demoiselles à la langue aussi acérée qu'un poignard ? Parce que s'il continuait à garder ce ton détaché et sympathique, et à se sentir aussi impliqué, elle allait finir par lui en coller une. Au fond d'elle, Effy savait bien que son interlocuteur prenait sur lui, parce qu'il avait compris quelle méthode utiliser. N'importe quel autre prof aurait déjà abandonné et l'aurait expédiée chez le doyen de l'université vite fait bien fait. Mais lui, il se contentait de la regarder franchement, de ses yeux bleus plein de compassion. Ouais, bah c'est pas parce qu'il savait mieux s'y prendre que les autres que ça allait la calmer. Qu'il aille se faire voir, elle avait perdu assez de temps comme ça. Quand il lui proposa de passer à son bureau ou d'assister à un de ses cours, Effy le fixa longuement, ses yeux azur s'étant transformés en glace. Elle ne répondit rien et haussa les épaules avant de tourner les talons avec un soupir exaspéré, sa crinière brune s'envolant tel un feu sauvage, et elle disparut de la classe.

Elle sortit des bâtiments en furie, fit quelques pas dans le parc avant de s'effondrer après trente secondes derrière un arbre, en larmes. Elle avait envie de se tirer, loin d'ici, sans faire de bruit. S'effacer de ce monde. Mettre fin à tout ça. La brunette s'alluma une autre cigarette qu'elle fuma rapidement, puis une deuxième, pour se calmer. Elle était tentée de se rouler un joint mais n'en avait même pas la force. Elle resta longtemps adossée contre le tronc rassurant de ce grand maître de la nature, le soleil de Bowen toujours bien haut dans le ciel malgré que l'après-midi touchait à sa fin. Vers dix-sept heures, unes hésitation la pris et elle finit par se décider. Elle essuya ses larmes, se moquant éperdument des traces de maquillage noires qui s'étaient un peu éparpillés sous ses yeux gonflés. Elle ramassa son sac et entra à nouveau dans le bâtiment, pour aller au secrétariat. Elle demanda l'info qu'elle souhaitait, enchaîna quelques couloirs et se retrouva devant une porte de bois clair. Elle leva la main, hésita, la rabaissa, la releva finalement pour toquer trois coups discrets. On lui signala qu'elle pouvait entrer et la jeune fille ouvrit timidement la porte, passant la tête pour laisser son regard perçant se plonger dans celui du prof de tout à l'heure. Elle reprit un air plus confiant et franchit la porte pour la refermer derrière elle, et resta là. Et merde. Elle ne savait déjà plus ce qui lui avait pris de venir.

« Euhm... Désolée pour la petite crise de tantôt. »

Souffla-t-elle d'une voix grave. Ca lui coûtait beaucoup de présenter des excuses, elle ne le faisait que très rarement. La plupart du temps, elle envoyait juste balader les gens et se repointait parfois comme une fleur. Mais s'excuser, alors la jamais. Pourtant, ici elle sentait qu'elle devait le faire. De son plein gré.

Misère de misère. Qu'est-ce qui lui avait encore pris. Voilà qu'elle était toute mal à l'aise, face à ce professeur qui ne semblait pas le moins du monde choqué par son attitude de tout à l'heure - et c'était plutôt ça qui la choquait elle. Bon, il n'était définitivement pas comme les autres profs qui se baladaient dans l'université. Un peu plus et elle finirait par lui proposer de fumer un joint ensemble dans son bureau. Enfin bon, fallait pas pousser le bouchon trop loin Maurice. Effy hocha donc la tête quant à la proposition du professeur Duncan et posa son sac à terre, à côté de la chaise, pour s'asseoir sur celle-ci, jambes croisées. Elle n'était vraiment pas aussi à l'aise que d'habitude. Elle qui n'était jamais perturbée par rien, qui évoluait dans la vie et entre les gens comme un fantôme libre et sans aucune gêne, elle se retrouvait un peu paumée. Fallait dire que le bureau d'un prof, c'était pas vraiment l'endroit où elle se rendait le plus souvent.

« Effy. Enfin, Elizabeth, mais tout le monde m'appelle Effy. »

Se présenta la jeune étudiante en relevant son regard d'un bleu étonnamment intense vers Evan. C'était bien un des seuls à qui elle disait son nom complet. Elle avait tendance à oublier elle-même quelle était sa véritable identité. Depuis qu'elle était toute petite, on l'avait toujours appelé Effy et elle se présentait toujours sous ce nom. Plus personne ne l'appelait Elizabeth depuis bien longtemps, même ses professeurs.

« Je... J'étudie le journalisme. »

Se sentit-elle obligée de préciser. Ca n'avait pas grand-chose avoir avec le théâtre, mais peu importe. Maintenant qu'elle était assise là, autant participer à la conversation.

Un simple sourire pas vraiment marqué par l'entrain étira les lèvres de la jeune fille aux boucles brunes, lorsque son interlocuteur répondit le classique "enchanté". Elle ne savait de nouveau plus pourquoi elle était venue jusqu'ici. Elle n'avait rien à lui raconter, que ce soit sur sa récente crise dont il avait malheureusement été victime, ni même sur sa vie en général. Effy n'était pas quelqu'un qui se confiait facilement, encore moins une personne qui pleurait sur son sort. Pas devant les autres en tout cas. Elle détestait pleurer, ça ne lui arrivait quasiment jamais. Et quand ça arrivait, elle ignorait les larmes. "Pleure, tu pisseras moins", lui avait dit un de ses potes un jour. Merci, mais ma vessie se porte très bien.

« On verra bien ce que je deviendrai. »

Répondit simplement Eff' avec un haussement d'épaule, mais la petite étincelle malicieusement énigmatique et indéchiffrable était venue éclairer ses iris bleu clair l'espace d'une seconde. Comme le professeur Duncan lui posait une question, elle n'avait d'autre choix que de répondre. Quoi que, parfois elle jouait la muette même quand on attendait d'elle une parole. Ce n'était pas de l'impolitesse. C'est qu'elle n'avait rien à dire - ou ne voulait rien dire. Elle était comme ça avec tout le monde, même ses amis, sauf quelques rares exceptions. Il ne fallait pas s'y méprendre, ce n'était pas de l'antipathie à votre égard. Juste... Effy.

« Je n'aime pas trop parler en public. Mon truc c'est plutôt d'agir dans l'ombre. »

Répliqua-t-elle tout de même à la seconde demande du professeur qui lui faisait face. On ne pouvait nier qu'il faisait un bel effort pour établir la communication. Mais l'étudiante était tel un chat sauvage, discret et mystérieux, qui se laissait difficilement approcher et sortait les griffes quand il se sentait menacer. Sauf que ses griffes à elle, c'étaient ses paroles. Ou son silence, au choix. On ne savait pas très bien ce qu'on préférait, avec elle. Evan - oui, elle allait l'appeler Evan parce qu'elle n'appréciait guère le ton solennel et formel que donnait "Monsieur Duncan" - lui demanda avec douceur si elle souhaitait parler de ce qui lui était passé par la tête tout à l'heure. Non. Elle n'en avait pas envie, jamais. Avec personne. Mais il méritait au moins une réponse.

« Croyez-moi, vous ne préférez pas savoir ce que j'ai dans la tête. »

Finit par dire calmement la brunette. Calme, sereine, comme si elle discutait de la couleur de ses chaussettes. Pourtant, cette phrase prononcée si calmement prenait une teinte mélancolique, mais son regard était presque inquiétant, tellement elle restait stoïque.

Un sourire amusé étira très légèrement les lèvres de la jeune femme lorsque le professeur lui affirma que ça l'aiderait à se faire de nouveaux amis. Comme si elle riait intérieurement à une blague qu'elle seule pouvait comprendre. Elle n'avait pas besoin de se faire de nouveaux amis. Bien assez de gens étaient déjà trop proches de son esprit malsain et toxique. Et comme elle était égoïste, malgré elle, elle ne les repoussait pas. Elle aurait sûrement dû. Effy se contenta donc de hocher la tête à la proposition d'Evan - parce que oui, elle préférait dire Evan que professeur Duncan, après tout il jouait au prof sympa et cool.

Son interlocuteur semblait curieux de savoir ce qui pouvait bien se passer dans sa tête, néanmoins il restait respectueux devant le silence obstiné de la jeune femme. S'il allait fouiller dans les dossiers, il n'aimerait sans doute pas ce qu'il y trouverait. Ou non, il aurait sûrement pitié. Ca devait être mis en grand qu'elle avait terminé le lycée plus tard à cause d'une tentative de suicide et d'un soutien psychologique prolongé qui était d'ailleurs censé se poursuivre ici à Bowen. Ce qui n'étais pas le cas, vu qu'Effy n'avait aucune envie d'aller voir un psy qu'elle ne connaissait pas et qui ne savait rien d'elle et allait tenter de s'immiscer dans sa tête.

« D'accord. »

Répondit simplement la brunette lorsque Evan lui proposa de prendre congé et de se reposer. Elle savait que sa proposition était empreinte d'empathie à son égard. Vu l'ouragan de colère et d'insolence dont le pauvre professeur avait été victime tout à l'heure, il était bien sympa de lui proposer ça si gentiment. Eff' en avait conscience, aussi lui adressa-t-elle un sourire sincère, tout petit, mais sincère quand même.

« Merci. »

Souffla-t-elle après s'être levée et dirigée vers la porte. Elle planta un instant son regard pétillant dans celui du professeur. On pouvait y voir qu'elle pensait ce qu'elle venait de dire. Puis elle franchit la porte et disparut dans le couloir, décidée à rentrer dans sa chambre universitaire et d'y rester tranquille un moment.