Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
MESSAGE : 3106 ICI DEPUIS : 15/03/2015 COMPTES : woody & isaiah & concho & elmo & nova & reyansh CRÉDITS : littlewildling (a) & signature par bat'phanie
STATUT : et si tout s'évapore et tout tient à un fil, t'es l'étoile, t'es le port, t'es mon repère tranquille (perry)
Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : c'est un piètre conducteur, il a été recalé quatre fois lors de ses examens de conduite mais à la cinquième tentative, grâce à des circonstances miraculeuses, il a enfin réussi à obtenir son permis ; il n'en demeure pas moins qu'il est un danger sur la route ‹ il n'a pas bu d'alcool depuis des années, sa forme physique étant centrale pour sa carrière d'acrobate ‹ c'est un véritable cat lover, il n'en a actuellement que deux, Pebble et Apricat, mais il en accueillerait bien plus s'il le pouvait, malheureusement la vie sur la route ne lui permettait jusqu'alors pas d'avoir plus que ces deux compagnons ‹ s'il est un acrobate hors-pair, certaines autres disciplines du cirque lui échappent totalement ; par exemple, il est tout simplement incapable de jongler ‹ il adore jouer aux mannequins et si vous avez le malheur de vous trouver avec lui dans un bel endroit, il vous demandera certainement de prendre des photos de lui - et il ne sera satisfait qu'au bout d'une vingtaine de minutes et d'une centaine de clichés ‹ ayant rejoint le monde du cirque à ses quinze ans, il n'a pas le souvenir de quoi que ce soit d'autre que la vie sur la route, ce qui occasionne chez lui quelques difficultés d'attachement ‹ il a beaucoup de mal à gérer son budget, il dépense beaucoup trop et mène un mode de vie au-dessus de ses moyens ‹ il déteste lire, sauf pour ce qui est des bandes-dessinées ; il en avait d'ailleurs une collection lorsqu'il était jeune, mais il l'a laissée chez ses parents ‹ il est arrivé à Bowen avec ses chats et une seule boîte contenant sa vie, soit quelques souvenirs sentimentaux ‹ il a des accès de colère, il a du mal à gérer cette violence qui se crée parfois en lui et qu'il extériorise avec brutalité par moments, même contre ceux qu'il aime ‹ il est obsessif-compulsif dès qu'il est question de propreté, si quelque chose traîne il le ramassera même si ce n'est pas à lui ‹ il rêve secrètement de fonder son propre cirque mais il sait que c'est de la folie relevant de l'impossible
Sujet: Re: And if you're still breathing, you're the lucky ones. † Lennox Ven 15 Mai 2015 - 21:38
what if all the world's inside of your head, is just creations of your own? your devils and your gods, all the living and the dead, and you're really all alone. you can live in this illusion, you can choose to believe. you keep looking but you can't find the woods while you're hiding in the trees
C'était la première fois que je parlais aussi profondément de ma perception du bonheur. C'était donc la première fois qu'on me contredisait à ce propos. Quand Effy me dit que tout ça n'était que dans ma tête, je fronçai les sourcils en baissant les yeux sur elle. Non. Elle avait tort. Le bonheur n'existait pas pour moi, je le savais. Il le fallait. Parce que si le concept du bonheur était aussi possible pour moi, alors cela ne voulait dire qu'une chose : j'étais juste incapable de l'apprécier. Incapable de l'atteindre. Je préférais croire qu'être heureux n'était pas fait pour moi que de savoir que j'étais simplement privé de ce droit. C'était plus facile à avaler lorsque je me disais que je ne serais jamais heureux. Moins fatiguant que de toujours essayer, comme Effy. Alors non. Je n'acceptai pas ces paroles. Mais je ne dis rien. Je détournai le regard en fermant ma gueule, comme je l'avais toujours fait quand on me contredisait sur comment je me sentais. Comme dans le temps où je me confiais à ma mère sur mes émotions, sur mon angoisse. Elle me disait que j'étais trop dur avec moi-même, trop dur avec la vie. Elle disait que ça allait passer, ou que j'exagérais. Elle ne me comprenait pas. Peut-être qu'Effy ne me comprenait pas non plus tout à fait. Elle ne me comprenait pas autant que j'aurais souhaité.
Je soupirai. Presque inaudible. Sauf que cette rencontre représentait déjà bien trop à mes yeux pour que je garde ce goût amer à la bouche. Alors je me levai et attendis qu'elle fasse de même avant qu'on trouve un plan pour faire semblant d'être heureux. Se baigner, qu'elle avait proposé. Alors nous étions allés. Parce que je n'avais plus mon mot à dire, à partir du moment où j'avais mis les prochaines heures de ma vie entre ses mains. Aussi longtemps qu'elle le souhaiterait, même. Alors que j'avais nagé beaucoup plus loin qu'elle et que je la pressai de me rejoindre en lui demandant ce qu'elle attendait, Effy s'approcha lentement de moi, me demandant ce qui me faisait croire qu'elle attendait quoi que ce soit. Elle avait soufflé cette réponse en un murmure, et quelque chose dans ses yeux me brisa le cœur et me tordit l'intérieur. Ce même éclat de tristesse me traversa alors les yeux, au même moment où le rythme de mon coeur s'accéléra. « Le temps que t'as mis avant de me rejoindre. » Et cette fois, je ne parlais pas de venir me rejoindre aussi loin dans l'océan. Je parlais de rentrer dans ma vie et d'alléger mon coeur en peine. De venir se blottir dans ma solitude. De me montrer que je n'étais pas le seul à en arracher. Qu'on pouvait en arracher à deux. Ensemble.
Sans même trop m'en rendre compte, j'avais attrapé ses deux mains dans les miennes et je la tirai légèrement vers moi. Comme si plus jamais il ne devait y avoir de distance entre nous. Deux (im)parfaits inconnus.
Invité
Sujet: Re: And if you're still breathing, you're the lucky ones. † Lennox Ven 15 Mai 2015 - 21:57
Pour une personne extérieure, la situation aurait paru incompréhensible. Pour la bonne raison qu'il n'y avait rien à comprendre. Effy se sentait tout simplement bien, enfin plutôt mieux que d'habitude, ce qui était déjà un pas en soi. Elle savait que ça ne durerait pas, que ce n'était qu'un bref moment qui lui apportait un peu de chaleur, mais elle en profitait en se voilant la face, comme si elle s'auto persuadait que ça n'allait jamais s'arrêter. Bien sûr que ça allait s'arrêter, tout est éphémère. Même la tristesse. Elle passe par des multiples nuances de gris, de nuages sombres, de froid, de désespoir, mais ce n'est jamais la même tristesse deux fois d'affilée. Ce qu'elle ressentait avec Lennox était étrange, difficile à décrire, même pour elle. Elle se sentait mieux, elle n'était pas mal à l'aise, et pourtant ça n'avait rien d'un moment joyeux où on oublie tous nos problèmes. Il y avait de la tristesse dans ces minutes, un maigre espoir, un peu de lumière, un sourire perdu quelque part entre des vagues de bien-être, et pourtant de la peur, de la solitude, même s'ils étaient à deux. Effy accueillait cette drôle de sensation à bras ouverts, sans trop savoir si c'était bien ou mal. Après tout, depuis quand se souciait-elle de ce qui était bien et de ce qui était mal ?
La jeune fille fixait intensément Lennox, imperturbable. Lorsqu'il lui répondit enfin, elle n'esquissa qu'un demi-sourire, indéchiffrable, mystérieux et pourtant si sincère. Elle garda le silence quelques secondes, elle avait toujours bien aimé le silence, surtout celui-là : avec le vent, les vagues, un cri déchirant poussé par une mouette matinale. Mais le silence quand même. C'est alors que son interlocuteur glissa ses mains dans les siennes, l'amenant doucement vers lui. Effy tressaillit mais ne se dégagea pas, elle n'était juste pas quelqu'un de tactile, et un contact qu'elle n'avait pas volontairement fait d'elle-même la déstabilisait. Mais avec Lennox, ça allait, comme si c'était normal, comme si lui, il en avait le droit sans avoir à lui demander son avis. Elle serra ses mains dans les siennes, sans le quitter du regard.
« Il n'y a rien à attendre ici. Pas pour nous. »
Souffla-t-elle doucement. Rien ne les attendait, eux. Au début, Effy pensait que c'était aux gens de courir, que rien n'attendait personne et qu'il fallait se démerder pour atteindre ce que l'on souhaitait. Avec le temps, elle s'était résignée au fait que c'était plus facile, plus accessible à certains qu'à d'autres. Certains n'ont pas besoin de courir. Ils ont juste de la chance. Ils sont vivants. Ils rient, ils sont heureux, et ils ont ce qu'ils attendent sans trop devoir se bouger. Pour d'autres, il n'y avait juste rien. Repassez dans votre prochaine vie, peut-être qu'on aura quelque chose pour vous. Mais là, vous pouvez toujours courir, il n'y a rien pour vous par ici. Où que vous alliez, d'ailleurs.
Jackson Lewis-Reyes
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Sujet: Re: And if you're still breathing, you're the lucky ones. † Lennox Sam 16 Mai 2015 - 13:28
what if all the world's inside of your head, is just creations of your own? your devils and your gods, all the living and the dead, and you're really all alone. you can live in this illusion, you can choose to believe. you keep looking but you can't find the woods while you're hiding in the trees
Un hochement de tête. La compréhension de ces paroles si lourdes de sens. Il n'y avait plus rien ici pour nous. Pas pour nous. Le monde n'avait plus rien à nous offrir, plus rien à nous partager. Nous étions seuls avec nous-mêmes, seuls pour nous démerder dans ce tourbillon qu'est la vie. J'avais peur. Peur de ce qui arriverait, peur de ce qui se préparait pour moi dans l'avenir. Je n'avais pas envie de le savoir. Pas envie de le vivre. Du moins, pas tout seul. Je n'avais plus la force d'avancer, de mettre un pied devant l'autre, continuellement, bravant le brouillard. Avancer à l'aveuglette. Avancer dans le noir total. J'allais me perdre, si ce n'était pas déjà fait. J'avais besoin qu'on me prenne par la main et qu'on me guide. J'avais besoin qu'on me donne une petite poussée dans le dos pour marcher un peu plus vite. J'avais besoin qu'on allume la lumière au-dessus de moi, ou celle au bout du tunnel. Alors j'avais pris les mains d'Effy et j'avais tiré vers moi, et j'avais attendu. Attendu quoi ? Rien. Parce qu'il n'y avait rien.
Jusqu'à maintenant de dos à l'océan, je me tournai enfin pour contempler l'horizon infini de l'eau qui s'étendait au loin. J'avais lâché l'une des mains d'Effy, conservant l'autre bien serrée. Mon autre main glissait sous l'eau, celle-ci effleurant chacun de mes doigts libres. Avançant avec la brune à mes côtés, je m'enfonçai dans l'eau, le niveau étant maintenant à la hauteur de mes lèvres. Et je me laissai tomber, engloutir. Je fermai les yeux et je me laissai caler vers le bas. Mes pieds ne touchaient plus le sol, mon corps n'était plus en surface. Je flottais entre les deux mondes. Comme je l'avais toujours fait. À moitié mort, à moitié en vie. À moitié endormi, à moitié éveillé. Jamais totalement là. Jamais complètement parti. J'ouvris les yeux et regardai à ma gauche. Effy aussi était sous l'eau, ses cheveux brillants sous le soleil qui se frayait un chemin au travers des nuages, ses cheveux en suspension dans l'océan. Comme si le temps s'était arrêté. Et je crois bien qu'il s'était arrêté, en fait, à ce moment bien précis. Plus rien ne comptait, ni les secondes ni qui j'étais. Tout était en suspension.
Invité
Sujet: Re: And if you're still breathing, you're the lucky ones. † Lennox Sam 16 Mai 2015 - 18:16
Quant à Effy, elle ne savait pas ce dont elle avait besoin. Avait-elle vraiment besoin de quelque chose ? Ça lui allait très bien qu'on la laisse tranquille, qu'elle s'autodétruise toute seule, qu'elle se fasse des illusions ou des cauchemars. Le problème, c'est que la plupart des gens étaient attirés par elle, par cette lueur flamboyante au fond de son regard d'animal blessé, par son sarcasme teinté de tristesse, par son attitude simple qui cachait un être bien plus complexe. Et en général, les choses se terminaient mal, tout le monde était blessé. Elle ne rejetait personne, mais peut-être qu'elle devrait, finalement. Histoire de ne faire du mal à personne d'autre qu'à elle-même. Mais voilà, l'être humain n'est pas fait pour vivre seul, et peu importe si elle appréciait le silence et sa bulle de vide autour d'elle, elle ne pouvait éternellement se convaincre qu'elle voulait rester seule.
La jeune brune se laissa glisser sous la surface de l'eau, à la suite de Lennox, ses cheveux flottant telle des algues paresseuses autour d'elle. Le soleil levant perçait la surface, les rayons filtraient à travers l'eau teintant l'espace aquatique d'une aura presque féerique. Eff' laissa ses poumons se vider de leur air. C'était agréable comme sensation. Se laisser aller dans l'eau, en silence, observer le soleil doré tenter de la rattraper. Mais elle partait déjà, elle s'enfonçait dans les ténèbres. C'était une belle façon de mourir, maintenant qu'elle y pensait. Dans le silence apaisant des eaux douces et réconfortantes, les dernières parcelles de vie rejoignant la surface en zigzaguant entre les rayons qui passaient à travers l'eau en faisceaux droits. Elle aurait pu s'endormir comme ça. C'était doux, silencieux, calme, lent, agréable. Effy ferma les yeux, tout doucement ses doigts lâchèrent ceux de Lennox, sans même qu'elle ne s'en rende compte. Se laissant glisser dans la torpeur et dans ses rêves, son esprit se vidant de la moindre pensée. Le néant total dans sa tête, laissant les bras des ténèbres se refermer sur elle et l'emmener au loin.
Jackson Lewis-Reyes
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Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : c'est un piètre conducteur, il a été recalé quatre fois lors de ses examens de conduite mais à la cinquième tentative, grâce à des circonstances miraculeuses, il a enfin réussi à obtenir son permis ; il n'en demeure pas moins qu'il est un danger sur la route ‹ il n'a pas bu d'alcool depuis des années, sa forme physique étant centrale pour sa carrière d'acrobate ‹ c'est un véritable cat lover, il n'en a actuellement que deux, Pebble et Apricat, mais il en accueillerait bien plus s'il le pouvait, malheureusement la vie sur la route ne lui permettait jusqu'alors pas d'avoir plus que ces deux compagnons ‹ s'il est un acrobate hors-pair, certaines autres disciplines du cirque lui échappent totalement ; par exemple, il est tout simplement incapable de jongler ‹ il adore jouer aux mannequins et si vous avez le malheur de vous trouver avec lui dans un bel endroit, il vous demandera certainement de prendre des photos de lui - et il ne sera satisfait qu'au bout d'une vingtaine de minutes et d'une centaine de clichés ‹ ayant rejoint le monde du cirque à ses quinze ans, il n'a pas le souvenir de quoi que ce soit d'autre que la vie sur la route, ce qui occasionne chez lui quelques difficultés d'attachement ‹ il a beaucoup de mal à gérer son budget, il dépense beaucoup trop et mène un mode de vie au-dessus de ses moyens ‹ il déteste lire, sauf pour ce qui est des bandes-dessinées ; il en avait d'ailleurs une collection lorsqu'il était jeune, mais il l'a laissée chez ses parents ‹ il est arrivé à Bowen avec ses chats et une seule boîte contenant sa vie, soit quelques souvenirs sentimentaux ‹ il a des accès de colère, il a du mal à gérer cette violence qui se crée parfois en lui et qu'il extériorise avec brutalité par moments, même contre ceux qu'il aime ‹ il est obsessif-compulsif dès qu'il est question de propreté, si quelque chose traîne il le ramassera même si ce n'est pas à lui ‹ il rêve secrètement de fonder son propre cirque mais il sait que c'est de la folie relevant de l'impossible
Sujet: Re: And if you're still breathing, you're the lucky ones. † Lennox Mar 26 Mai 2015 - 11:06
what if all the world's inside of your head, is just creations of your own? your devils and your gods, all the living and the dead, and you're really all alone. you can live in this illusion, you can choose to believe. you keep looking but you can't find the woods while you're hiding in the trees
Les doigts d'Effy lâchèrent les miens, et inexplicablement, je ressentis tout de suite un vide. Sa présence me manquait déjà. Comme si elle comblait ce que j'avais toujours cru être un trou béant en mon intérieur. Comme si elle pansait mes blessures et réparait les tissus brisés. J'ouvris les yeux dans l'eau et regardai le courant et les vagues nous séparer, un peu plus encore à chaque seconde. Inconsciemment, j'avais tendu ma main vers elle, pour la rattraper, pour qu'elle me revienne. Mais elle ne m'appartenait pas. Elle n'était qu'un mirage sur cette longue route que je traversais de mes pieds lourds à lever à chaque pas. Elle dérivait. Au loin. Loin de moi. Une angoisse s'empara de mon être alors que j'assistais à cette scène surréaliste, mon imagination ayant amplifié l'effet de cette séparation de nos âmes pourtant si connectées.
Je remontai à la surface, pour reprendre mon souffle, pour reprendre contact avec la réalité. Peu de temps après, Effy reprenait à son tour son souffle. Je tournai ma tête vers elle. J'avais l'impression qu'en lâchant ma main, la jeune femme avait brisé quelque chose entre nous. C'était ridicule. Je ne comprenais pas du tout pourquoi je me sentais de la sorte. Après tout, elle ne me devait rien. Je ne lui devais rien non plus. Elle aurait pu partir, là, maintenant et sans se retourner. Je n'aurais rien pu dire. Et pourtant, je lui aurais crié de rester auprès de moi, qu'elle n'avait pas le droit de me quitter aussi cruellement. Cruelle rencontre. « Va-t-on se revoir ? » Demandais-je faiblement, timidement. Une demande d'assurance que ce n'était pas la fin. Que ce n'était que le début. Qu'elle reviendrait alléger mon être un jour ou l'autre. Pourtant, nous étions encore tous les deux dans l'eau. Aucun signe qu'elle s'apprêtait à partir. Mais j'avais eu besoin de savoir où tout cela nous menait.
Invité
Sujet: Re: And if you're still breathing, you're the lucky ones. † Lennox Mer 3 Juin 2015 - 20:06
Effy avait l'impression de s'enfoncer dans un énorme oreille moelleux, en restant en apesanteur, coulant tout doucement, étape par étape. C'était dingue de constater à quel point cette sensation lui procurait du bien-être. C'aurait été une belle façon de mourir, mais mettre fin à son existence n'était pas au programme ce matin. Pourtant, elle hésita un bref instant. Très bref, furtif, insaisissable. Mais elle y pensa. Juste à ce moment, elle releva le buste et creva la surface, inspirant une grande bouffée d'air, se rendant tout à coup compte que ses poumons avaient cruellement manqué d'air. Elle ne s'en était pas rendue compte, bien trop confortée dans cet état semi-conscient sous l'eau, dans le silence apaisant. Une angoisse subite lui tordit l'estomac et elle sentit ses mains trembler un instant, le regard fixé sur l'immensité de l'océan qui s'étendait à perte de vue, avant de chercher d'un geste frénétique la main de Lennox, qu'elle serra entre ses doigts dès qu'elle la trouva. Sa respiration se fit plus régulière - elle n'avait même pas remarqué durant ces quelques secondes de panique que son souffle était devenu saccadé - et elle tourna son regard perçant vers le jeune homme. Un faible sourire prit place sur ses lèvres, rassuré. C'est alors qu'il lui demanda s'ils allaient se revoir, à la façon d'un petit garçon peu sûr de lui. Le sourire d'Effy se fit plus profond, prenant cette touche énigmatique qui lui était habituelle.
« Qui suis-je pour prétendre connaître l'avenir ? »
Répondit-elle dans un souffle, sans lâcher la main de Lennox. S'ils allaient se revoir ? Peut-être. Peut-être que oui peut-être que non. On ne pouvait prévoir ce genre de choses et c'était pourquoi Effy partait du principe que chaque fois qu'elle voyait quelqu'un, ce pouvait être la dernière fois. Pas tant parce qu'il pouvait toujours leur arriver quelque chose - ce qui était possible -, mais le plus probable était qu'il lui arrive quelque chose à elle. Qu'elle se fasse quelque chose. Son état psychologique variait selon les jours, on ne pouvait jamais savoir sur quoi on allait tomber en la voyant au matin.
« Tout dépend de toi. Fais preuve d'optimisme, et tu pourras espérer me revoir. »
Reprit la jeunette après un silence. C'était la réalité, tout n'était qu'une question de perception. S'il restait dans sa vision aussi fataliste des choses, alors il allait finir par se mettre en tête qu'ils ne se reverraient plus. Ce qui était peut-être vrai, ou peut-être pas. Un peu d'espoir peut parfois pousser les choses, si on y croit.
« Le bar est ouvert. Tu viens avec moi ? »
Constata la jeune brune en tournant la tête vers la plage. Un peu de tequila de grand matin, pourquoi pas. La question qu'elle avait posé à Lennox était plus une invitation qu'une interrogation. Elle ne voulait pas le forcer à quoi que ce soit, et s'il décidait de partir de son côté, elle irait quand même se souler toute seule. Mais s'il participait, c'était quand même mieux. Eff' avait déjà commencé à marcher en direction du sable, sans lâcher la main du jeune homme. Ce contact avait quelque chose de rassurant. Il n'avait pas de signification, le but n'était pas de montrer quoi que ce soit. C'était juste apaisant.
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Sujet: Re: And if you're still breathing, you're the lucky ones. † Lennox Sam 13 Juin 2015 - 21:15
what if all the world's inside of your head, is just creations of your own? your devils and your gods, all the living and the dead, and you're really all alone. you can live in this illusion, you can choose to believe. you keep looking but you can't find the woods while you're hiding in the trees
J'aurais voulu qu'elle me réponde que oui. Qu'elle voulait me revoir. Qu'elle avait besoin de me revoir. J'aurais préféré qu'elle me dise qu'en fait, on ne se quitterait pas de si tôt de toute façon, alors peu importe le "revoir" si nous étions encore longtemps dans le "voir". Effy ne me dit rien de tel. Elle me parla d'avenir, du fait qu'on ne pouvait le connaître. Je la dévisageai un moment, le regard triste et perdu, visiblement déçu de sa réponse. Parce que si elle m'avait posé cette question avant que je ne le fasse, je lui aurais répondu que de ne pas la revoir m'était inconcevable. Que j'aurais besoin d'elle demain, et le surlendemain, et ainsi de suite. Parce qu'elle me comprenait. Parce qu'elle ne me jugeait pas. Parce qu'elle ne s'attendait à rien d'autre de moi que ce que j'étais réellement. Sa présence me suffisait, sa seule présence les valait toutes. Sauf qu'à ses yeux je n'étais pas cette bombonne d'oxygène, je n'étais pas cette béquille. Je n'étais qu'un inconnu parmi tant d'autres, un peu plus bizarre que les autres, mais juste un autre pion sur cette carte. Du moins, voilà comment mon être détraqué venait d'interpréter ce moment.
Sans doute Effy avait-elle lu dans mon regard toute cette déconfiture et cette incertitude, puisqu'elle reprit en disant que tout dépendait de moi et de mon optimisme. « Et si je demeure moi-même et que je ne m'attends pas à recevoir de cadeau, pourrais-je quand même espérer un peu ? » J'avais bien dit plus tôt que j'aimais la présence d'Effy parce que je n'avais pas l'impression d'avoir à être quelqu'un d'autre. Pourtant, voilà que la brunette me demandait de faire preuve d'optimisme. Je ne pouvais pas faire preuve d'optimisme. Ce n'était pas une aptitude que l'on m'avait donnée à la naissance, ou qu'on m'avait appris à développer. De toute façon, je ne croyais pas qu'un changement d'attitude de ma part allait modifier le cours du temps. Si Effy repartait dans quelques minutes sans me donner une adresse, un nom complet ou un numéro de téléphone, alors une éventuelle rencontre ne relèverait que du hasard. Et comme je n'avais jamais gagné aux machines de casino, je doutais fortement que cette fois-ci la chance tournerait pour moi. Elle ne tournait jamais.
Changement complet de sujet, Effy affirma que le bar était désormais ouvert, et elle me demanda si je venais avec elle. Juste à titre informatif. Sinon, elle me dirait au revoir. Ou Adieu. Selon la perception, ou le niveau d'optimisme, j'imagine, à en croire ses paroles. Et comme je ne voulais pas m'abandonner au hasard, je tournai la tête vers le bar et essayai de me faire à l'idée qu'à quelque part dans le monde, il était passé midi. « Je te suis. » Elle m'entraîna avec elle, tenant toujours ma main dans la sienne alors qu'elle marchait déjà vers la terrasse sablonneuse du bar. Je pris place en face d'elle et elle commanda directement une tequila alors que je venais d'ouvrir le menu. Pressé par la situation, je nommai le premier cocktail qui était inscrit sur la carte. « Un daïquiri aux fraises. » Le serveur me dévisagea, je soupirai en fermant les yeux, honteux, tout d'un coup renvoyé de plein fouet dans mes jeunes années où les autres se questionnaient davantage que moi sur mon orientation sexuelle. Quelques minutes plus tard, nous avions nos verres devant nous. Un mini-parasol rouge et une grande paille blanche ornait le mien. J'enlevai le tout assez rapidement et reportai mon attention sur Effy. « Qu'est-ce qui a fait en sorte que tu es qui tu es aujourd'hui ? » La questionnais-je, toujours plus poétiquement et vague qu'une personne normale. Je n'aimais pas être direct, je me voyais mal lui demander dans quel merdier elle avait grandi pour devenir une femme aussi troublée comme je l'étais. Je préférais la laisser l'interpréter à sa façon, et me répondre ce qu'elle voulait.
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Invité
Sujet: Re: And if you're still breathing, you're the lucky ones. † Lennox Lun 22 Juin 2015 - 21:19
Eff' ne manqua pas de remarquer la moue quelque peu dépitée qui prit place sur le visage de Lennox. Elle haussa un sourcil, conservant son petit sourire en coin malicieux et si particulier, le bleu océan de ses iris plongés dans ceux du jeune homme. Il l'avait dit lui-même, il n'était pas optimiste. C'était compréhensible, Effy n'avait rien d'une jeunette toute pimpante et croquant la vie à pleine dents, qui attendait de celle-ci tous les miracles possibles et imaginables. Mais elle était réaliste, pas fataliste. Elle se refusait à voir ce qu'il y avait de pire dans les événements ou dans les gens, elle ne faisait que constater la réalité et s'y adapter, en bien ou en mal. Ni plus ni moins. Pourtant, elle savait qu'il y avait de plus jolies couleurs à travers lesquelles on pouvait voir la vie et sa propre existence. Elle en connaissait les nuances, mais elle ne les voyait tout simplement plus.
« Ce n'est qu'une question de point de vue, Lennox. Si tu crois réellement qu'on va se revoir un jour... Alors ça va forcément se produire, non ? Et si tu ne le fais pas... Et bien, il reste toujours mon optimisme à moi. »
Murmura la jeunette, en posant une main légère et froide sur la joue de son interlocuteur, aussi bref et furtif que le battement d'ailes d'un papillon. Sans attendre de réponse et surtout sans se demander s'il avait compris ce qu'elle venait de répondre, elle s'était dirigée vers la plage, tenant Lennox par la main, non pas comme on tire un enfant qui rechigne à avancer, mais plutôt comme on invite une personne à rester auprès de soi. Elle avait besoin de vérifier qu'il était bien là, comme si elle craignait qu'il ne se volatilise d'un instant à l'autre si jamais elle lui tournait le dos trop longtemps. Et puis ça pouvait peut-être réellement arriver. Si elle ne le regardait plus pendant quelques secondes de trop, il était possible qu'il s'en aille, aussi silencieusement qu'il était apparu à elle tout à l'heure, avant que le soleil ne se lève.
Ils rejoignirent le bar quelques minutes plus tard et Effy s'installa, sans se soucier le moins du monde du regard interloqué et peut-être même désapprobateur du serveur lorsqu'il vit ses vêtements trempés, son maquillage réduit à néant qui avait coulé le long de ses yeux fatigués depuis bien longtemps, et ses cheveux dégoulinant cascadant dans son dos, laissant tomber des gouttes d'eau à intervalles réguliers sur le bois de la terrasse, traçant un petit chemin derrière ses pas feutrés sur le plancher nu. Ils commandèrent leur boisson, et devant le visage réprobateur du barman, Effy répondit par un sourire narquois et parfaitement décontracté, un rien provoquant. Elle eut sa tequila devant elle, et se permit de demander au serveur des rondelles de citron, histoire de le titiller un peu plus tout d'abord, ensuite parce qu'elle prenait toujours sa tequila avec du citron. Elle s'alluma ensuite une cigarette, sans toucher à sa tequila pour le moment, savourant d'abord la fumée qui se dispersait dans l'air devant elle et emplissait ses poumons, pour se dissiper dans la lumière de l'aube.
La question de Lennox faillit la désarçonner. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il s'intéresse à ses choix de vie et ses emmerdes, comme s'ils avaient tous deux passé un accord tacite dès que leurs regards s'étaient croisés. Maintenant que ses paroles résonnaient en elle, elle baissa son regard intense vers le bois de la table, avant de le remonter pour le planter dans celui du jeune homme brun.
« Je... J'crois que j'ai toujours été comme ça. Des fois j'me dis que je suis pas née dans le bon sens. Je suis sortie de ma mère à l'envers et les mots que j'entends j'les entends à l'envers. Les gens que je devrais aimer j'les hais, et les gens que je devrais haïr... »
Eff' laissa sa phrase en suspense, se rendant compte du nombre de mots qu'elle venait d'enchaîner. Elle détourna le regard, le posant sur l'océan. Pas vraiment parce qu'elle était déstabilisée par Lennox, par ce qu'elle venait de lui confier, plutôt parce qu'elle était déconcertée par cette réalité qu'elle venait de dire à haute voix. Comme si elle ne s'était jamais vraiment dit intérieurement des réalités essentielles sur elle-même. Elle tira une bouffée de cigarette, la fumée s'échappant doucement entre ses lèvres pâles, tandis que son regard d'un bleu pétillant se perdait au loin.
Jackson Lewis-Reyes
MESSAGE : 3106 ICI DEPUIS : 15/03/2015 COMPTES : woody & isaiah & concho & elmo & nova & reyansh CRÉDITS : littlewildling (a) & signature par bat'phanie
STATUT : et si tout s'évapore et tout tient à un fil, t'es l'étoile, t'es le port, t'es mon repère tranquille (perry)
Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : c'est un piètre conducteur, il a été recalé quatre fois lors de ses examens de conduite mais à la cinquième tentative, grâce à des circonstances miraculeuses, il a enfin réussi à obtenir son permis ; il n'en demeure pas moins qu'il est un danger sur la route ‹ il n'a pas bu d'alcool depuis des années, sa forme physique étant centrale pour sa carrière d'acrobate ‹ c'est un véritable cat lover, il n'en a actuellement que deux, Pebble et Apricat, mais il en accueillerait bien plus s'il le pouvait, malheureusement la vie sur la route ne lui permettait jusqu'alors pas d'avoir plus que ces deux compagnons ‹ s'il est un acrobate hors-pair, certaines autres disciplines du cirque lui échappent totalement ; par exemple, il est tout simplement incapable de jongler ‹ il adore jouer aux mannequins et si vous avez le malheur de vous trouver avec lui dans un bel endroit, il vous demandera certainement de prendre des photos de lui - et il ne sera satisfait qu'au bout d'une vingtaine de minutes et d'une centaine de clichés ‹ ayant rejoint le monde du cirque à ses quinze ans, il n'a pas le souvenir de quoi que ce soit d'autre que la vie sur la route, ce qui occasionne chez lui quelques difficultés d'attachement ‹ il a beaucoup de mal à gérer son budget, il dépense beaucoup trop et mène un mode de vie au-dessus de ses moyens ‹ il déteste lire, sauf pour ce qui est des bandes-dessinées ; il en avait d'ailleurs une collection lorsqu'il était jeune, mais il l'a laissée chez ses parents ‹ il est arrivé à Bowen avec ses chats et une seule boîte contenant sa vie, soit quelques souvenirs sentimentaux ‹ il a des accès de colère, il a du mal à gérer cette violence qui se crée parfois en lui et qu'il extériorise avec brutalité par moments, même contre ceux qu'il aime ‹ il est obsessif-compulsif dès qu'il est question de propreté, si quelque chose traîne il le ramassera même si ce n'est pas à lui ‹ il rêve secrètement de fonder son propre cirque mais il sait que c'est de la folie relevant de l'impossible
Sujet: Re: And if you're still breathing, you're the lucky ones. † Lennox Sam 11 Juil 2015 - 22:25
what if all the world's inside of your head, is just creations of your own? your devils and your gods, all the living and the dead, and you're really all alone. you can live in this illusion, you can choose to believe. you keep looking but you can't find the woods while you're hiding in the trees
J'entendais ce qu'Effy me disait, je le comprenais aussi, comme on peut comprendre n'importe quelle phrase dont les mots s'enfilent aisément les uns après les autres. Mais je ne comprenais pas. Je n'en comprenais pas le sens, je n'en comprenais pas la vérité. Parce que pour moi, le monde ne fonctionnait pas ainsi. Si je croyais du plus profond de mon coeur que demain serait un beau jour, rien ne me disait que ce serait réellement le cas. Alors même si je croyais dur comme fer que je reverrais un jour Effy, il n'était pas impossible que nos chemins ne se croisent plus jamais. Après tout, Bowen comptait un bon nombre d'habitants, et depuis plus de trente ans que j'y vivais et je n'avais jamais croisé Effy. Vous me direz que je l'avais sans doute croisée sans la remarquer, parce qu'alors je ne la connaissais pas et je ne lui portais donc pas attention. C'est faux. Je n'aurais pu ignorer une femme dont le pouvoir d'attraction envers moi était aussi fort. J'aurais ressenti, à des kilomètres à la ronde, ce que je ressentais en ce moment-même. C'était indéniable. Effy m'était indéniable. « Alors misons tout sur ton optimisme. » Conclus-je, fataliste. Un sourire se dessina quand même sur mes lèvres, car cela m'amusait de ne pas être d'accord avec la brunette alors qu'elle se démenait à essayer de me faire comprendre sa vision du hasard, du destin.
De tout façon, Effy était à ce moment-là déjà en route vers le bar, comme attirée tel un aimant vers cet alcool qui allégeait son âme, son mal. Je la suivis, même si mon apaisement n'avait pas la même source qu'elle. Je me prêterais à son jeu pour ce matin. Je marcherais dans ses souliers. Voir lesquels étaient le plus confortable ; je doutais que l'une ou l'autre des paires me conviennent. Aucune taille de soulier ne m'allait, visiblement. Je n'étais jamais bien dans rien. Bref, une fois bien assis et surtout bien dévisagés et jugés par le serveur, nos boissons furent commandées et une discussion plus sérieuse s'en suivit. Parce que les déclarations vagues et les sous-entendus profonds ne me suffisaient plus. J'avais besoin de savoir, d'apprendre, de découvrir Effy. Percer le mystère. L'aimer encore un peu plus. Sa réponse me fit mal, mal parce que je l'affectionnais déjà trop pour l'entendre dire de pareilles choses sur elle-même. Pas qu'elle se sous-estimait tant que ça, non. Juste parce qu'elle se sentait différente. J'aurais voulu que sa vie soit dans le bon ordre. Mais elle était à l'envers. Tout comme la mienne était, pour sa part, éparpillée et perdue. J'hochai la tête lorsque la jeune femme laissa sa phrase en suspens. Elle n'avait pas besoin de terminer, je comprenais. « Tu m'aimeras, alors. » Parce qu'elle devrait m'haïr, parce qu'elle devrait courir loin, loin de moi, ce poison. J'avais déclaré cela sans amusement, sans jeu, sans sous-entendu. Juste comme ça. Elle m'aimerait. J'osais l'espérer. Même si ce n'était pas bien. Même si elle saurait que ce n'était pas bien. Je préférais qu'elle m'aime en sachant qu'elle ne devait pas plutôt qu'elle ne m'aime pas, point. J'étais tordu.
« Je me suis toujours demandé pourquoi j'existais. Pourquoi j'étais toujours ici. Depuis que j'ai l'âge de réfléchir, de vraiment réfléchir à ce monde dans lequel on vit, j'me demande pourquoi on m'y a fait une place. Tout ce que je fais c'est souffrir. Souffrir sans jamais comprendre pourquoi. C'est insoutenable ; de ne pas savoir pourquoi. Parce qu'il n'y a aucune façon de s'en sortir. » Déclarais-je ensuite, pour faire suite à son dévoilement d'elle-même. Je lui offrais une infime partie de moi, à mon tour. Parce qu'il y avait encore tant à dire et à ne pas dire.
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Sujet: Re: And if you're still breathing, you're the lucky ones. † Lennox Mar 14 Juil 2015 - 20:27
La remarque de Lennox, soufflée du bout des lèvres, ramena le regard couleur océan de la jeune femme dans ceux de son interlocuteur. Elle le transperça de ses iris clairs, d'un regard indéchiffrable, qui mettrait sûrement tous les autres mal à l'aise, mais pas Lennox. Elle n'avait pas besoin de sourire pour lui faire comprendre ce qu'elle pensait. Elle avait compris sa réponse et elle ne savait pas si c'était vrai ou non. De toute façon, la question d'être d'accord avec sa réponse ou non ne se posait même pas. Il l'avait dit sans attendre de réplique, juste comme ça, sur un ton neutre, presque banal. Et puis, elle s'en fichait que la présence du jeune homme soit peut-être nocive pour elle. Eff' était déjà assez toxique pour elle-même, alors un peu plus ou un peu moins... Et de toute façon, il était clair qu'elle n'avait rien contre le jeune homme brun, c'était tout le contraire. Elle l'aimait bien, pas comme on aime bien un ami, pas comme on choisit d'apprécier quelqu'un, mais plutôt parce que c'était une évidence. Elle n'avait pas le choix. Ce n'était pas le genre d'ami avec lequel on se disait "chouette, on va se faire une petite aprem' sympa ensemble". C'était simplement celui auprès duquel elle devait être, comme si la gravité terrestre n'exerçait plus autant d'attraction sur elle, et que c'était Nox qui avait désormais ce rôle. Il y avait une attraction entre eux qui n'avait rien avoir avec une quelconque attirance physique ou tension sexuelle. Juste une entente, un accord tacite, un simple regard et un long silence, partagé à deux. Et c'était amplement suffisant.
« C'est peut-être déjà le cas. »
Rétorqua Effy en finissant par laisser l'esquisse d'un sourire éclairer son visage. Elle tira quelques bouffées de cigarette, puis finit par prendre enfin son shot de tequila. Elle saisit la rondelle de citron entre ses doigts et l'apporta à sa bouche pour y planter ses dents, laissant l'acidité du citron calmer la brûlure de l'alcool. Cela lui fit du bien un instant, mais ne la revigora pas pour autant. Pour tout dire, elle tombait de fatigue. Elle n'avait pas dormi de la nuit, elle avait bu et avait pris plein de merdes, avait eu le temps d'avoir une gueule de bois, avait entamé une descente quand elle était arrivée à la plage, qui avait eu le temps de se dissiper quelque peu. Pas totalement bien sûr, juste le plus gros, la descente de trente minutes. La vraie, insidieuse et piquante, allait la tenailler pendant au moins le jour suivant, enfin, toute cette journée. Elle allait de nouveau être mal dans sa peau, trembler, pleurer peut-être, et tenter quelque chose pour se soulager. C'était pourquoi elle préférait à nouveau se torcher la gueule, être saoule, apaiser son mal. C'était toujours mieux qu'un cutter. Mais elle était au bout du rouleau, complètement crevée, et elle ne tiendrait sans doute même pas trois verres.
Lennox reprit la parole, se livrant à son tour. La jeunette riva à nouveau son regard sur son interlocuteur, l'écoutant sans mot dire, sans broncher. Elle se reconnaissait entièrement dans ce qu'il disait. C'était une sensation horrible, de ne pas savoir pourquoi. De ne pas savoir quand ni comment. Quand est-ce que je cesserai d'être aussi mal ? Est-ce que c'est même possible que ça s'arrête ? Si ça se trouve, j'en sortirai jamais. Qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour aller mieux, pourquoi les autres n'ont pas ça, eux ? Est-ce qu'il y a vraiment quelque chose à faire, ou bien c'est juste moi qui suis pas construite comme les autres ? J'veux juste que ça s'arrête, pourquoi c'est comme ça, pourquoi ça finit pas... Ouais. La pire des sensations.
« On n'en sort jamais vraiment. »
Commenta la brune d'une voix plate. Elle en était persuadée, même les gens qu'elle croisait tous les jours, ceux qui étaient dans la norme, devaient eux aussi à un moment ou un autre se poser ces questions angoissantes, sans réponse.
Jackson Lewis-Reyes
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Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : c'est un piètre conducteur, il a été recalé quatre fois lors de ses examens de conduite mais à la cinquième tentative, grâce à des circonstances miraculeuses, il a enfin réussi à obtenir son permis ; il n'en demeure pas moins qu'il est un danger sur la route ‹ il n'a pas bu d'alcool depuis des années, sa forme physique étant centrale pour sa carrière d'acrobate ‹ c'est un véritable cat lover, il n'en a actuellement que deux, Pebble et Apricat, mais il en accueillerait bien plus s'il le pouvait, malheureusement la vie sur la route ne lui permettait jusqu'alors pas d'avoir plus que ces deux compagnons ‹ s'il est un acrobate hors-pair, certaines autres disciplines du cirque lui échappent totalement ; par exemple, il est tout simplement incapable de jongler ‹ il adore jouer aux mannequins et si vous avez le malheur de vous trouver avec lui dans un bel endroit, il vous demandera certainement de prendre des photos de lui - et il ne sera satisfait qu'au bout d'une vingtaine de minutes et d'une centaine de clichés ‹ ayant rejoint le monde du cirque à ses quinze ans, il n'a pas le souvenir de quoi que ce soit d'autre que la vie sur la route, ce qui occasionne chez lui quelques difficultés d'attachement ‹ il a beaucoup de mal à gérer son budget, il dépense beaucoup trop et mène un mode de vie au-dessus de ses moyens ‹ il déteste lire, sauf pour ce qui est des bandes-dessinées ; il en avait d'ailleurs une collection lorsqu'il était jeune, mais il l'a laissée chez ses parents ‹ il est arrivé à Bowen avec ses chats et une seule boîte contenant sa vie, soit quelques souvenirs sentimentaux ‹ il a des accès de colère, il a du mal à gérer cette violence qui se crée parfois en lui et qu'il extériorise avec brutalité par moments, même contre ceux qu'il aime ‹ il est obsessif-compulsif dès qu'il est question de propreté, si quelque chose traîne il le ramassera même si ce n'est pas à lui ‹ il rêve secrètement de fonder son propre cirque mais il sait que c'est de la folie relevant de l'impossible
Sujet: Re: And if you're still breathing, you're the lucky ones. † Lennox Lun 20 Juil 2015 - 10:26
what if all the world's inside of your head, is just creations of your own? your devils and your gods, all the living and the dead, and you're really all alone. you can live in this illusion, you can choose to believe. you keep looking but you can't find the woods while you're hiding in the trees
Elle me regarda. De son regard perçant, de son regard renversant. Je la regardai également, d’un regard tout aussi pénétrant que le sien, comme si d’une certaine façon nous tentions de nous parler sans mots. Effy et moi n’avions pas besoin des mots. Après seulement une heure, ou plus – elle me faisait perdre la notion du temps -, nous étions capables de comprendre ce que l’autre ressentait, ce que l’autre désirait. Du moins, plus que tous les autres individus sur cette terre, nous nous comprenions. Effy ne répondait rien à mon sous-entendu sur le fait que j’étais nocif pour elle. Je n’aurais rien répondu à sa place non plus. Après tout, elle était sans aucun doute tout aussi nocive pour moi et pourtant, j’étais toujours là. Même, j’en voulais encore plus. J’avais besoin d’en avoir plus. Après un bout de temps par contre, nos regards silencieux ayant fait leur temps, Effy rétorqua que c’était peut-être déjà le cas. Je ne pus m’empêcher de sourire, un sourire discret, un sourire flatté, un sourire d’adolescent qui vient de se faire dire un truc positif de la part de son premier amour. C’était dingue, ce qu’elle me faisait ressentir, cette femme.
Malheureusement, alors que je détaillai Effy alors qu’elle avalait finalement son shot de tequila pendant que je sirotais mon verre, je me rendis à l’évidence : en ce moment, elle était au bout du rouleau. Elle peinait à rester éveillée, ses yeux semblaient las de vivre, son corps tout entier aurait voulu s’éteindre pour ne plus jamais se rallumer. Si son corps était autant fatigué, son être l’était encore plus. Je lisais en elle toute la douleur qui se frayait un chemin au travers de son système nerveux. Je savais qu’elle n’allait pas bien, tout comme je pouvais être au fond du baril dans ces moments de désespoir. J’aurais voulu l’aider. Je n’avais jamais su comment m’aider moi-même. Je me trouvais devant une impasse. Tout ce que je pouvais faire, c’était l’accompagner, si elle voulait bien de ma main pour la conforter dans cette longue et interminable marche.
Je lui posai donc cette question, peut-être pour changer le mal de place, et la jeune femme me répondit en toute sincérité. Je décidai donc de faire la même chose, pas parce qu’elle avait demandé, mais parce que je voulais être avec elle. Je me livrai donc à elle. Effy m’écoutait sans rien dire, mais elle m’écoutait, je le savais. Elle était l’une des rares personnes à réellement écouter. Sans vouloir se défiler. Sans vouloir fuir cet homme trop complexe pour elle. Je ne l’étais pas. La réponse fatidique d’Effy confirma que pendant tout ce temps, je ne faisais pas fausse route. On ne s’en sortait effectivement jamais. Raison pour laquelle j’avais tenté de m’enlever la vie plus tôt dans ma vie. Raison pour laquelle je réessayerais sans doute lorsque le temps me pèserait trop. J’hochai doucement la tête, pour appuyer ses propos. Et je terminai ma boisson d’un trait, ayant un léger haut-le-cœur devant un goût si sucré aussi tôt le matin.
« Et maintenant ? » Demandais-je innocemment.
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Invité
Sujet: Re: And if you're still breathing, you're the lucky ones. † Lennox Dim 26 Juil 2015 - 20:38
C'était vrai, Effy écoutait avec attention. Elle avait toujours été plus douée pour écouter que pour parler. Avec son air indéchiffrable, ce masque tout à fait impénétrable qu'elle arborait souvent sur son visage, et son absence de réactions, ou tout du moins de réaction normale, les gens se disaient souvent qu'elle n'en avait rien à foutre des autres. Qu'elle se fichait de ce qu'ils lui racontaient, qu'elle était seule parce qu'elle était asociale et que les autres ne l'intéressaient pas. C'était totalement faux. Effy était effectivement une fille marginale, renfermée sur elle-même et refoulée, vague et difficile à cerner. Mais ce n'était pas parce qu'elle était complexe qu'elle se fichait des autres. Elle faisait attention à ceux qui allumaient son intérêt, même si son comportement n'en donnait pas l'impression. Elle était simplement discrète et subtile, mais elle écoutait, elle faisait attention, son cerveau tournait pour trouver des solutions aux problèmes de ses proches. Elle se taisait juste, pendant que tout ça se produisait dans sa tête. Et ces personnes-là connaissaient la Effy des beaux jours, la Effy fêtarde et souriante, dans toute sa complexité et ses excès. La Effy déjantée, un peu dévergondée parfois, qui savait charmer d'un regard sans même qu'elle semble le faire exprès. La Effy qui se lâchait, qui buvait, qui payait des tournées et entraînait sa bande de joyeux p'tits cons dans leurs conneries mémorables. La Effy qui faisait parfois des gaffes, qui la fermait mais qui hurlait intérieurement, qui chialait dans son coin quand elle se rendait compte qu'elle avait blessé une amie. La Effy qui n'avait pas peur d'affronter les problèmes des autres, qui ne fuyait pas devant les gens blessés, ces personnes un peu bizarres, un peu bancales, qui dans leur tête subissaient un blizzard. Non, Eff' ne reculait devant rien. Aussi faible et fragile pouvait-elle paraître, elle avait traversé bien des choses, et elle gardait tout pour elle. Parce qu'elle écoutait. Avec la plus grande attention. En gardant le silence.
Effy commanda un deuxième shot juste après le premier, sans même accorder un regard au serveur qui l'aurait sûrement gratifié d'un froncement de sourcil désapprobateur. Elle ne faisait aucune connerie, alors il n'avait pas le droit de lui refuser un verre, on était dans un bar. Elle s'enfila donc le deuxième shot. La fatigue tiraillait chacun de ses muscles et elle était presque certaine que la tête allait lui tourner, tellement elle était crevée, doublant l'effet de l'alcool. Lennox sembla s'en apercevoir et la brunette lui répondit par un faible sourire, sans rien dire pendant quelques secondes. Elle finit par se lever d'un mouvement décidé, même un peu brusque.
« Maintenant, je rentre chez moi. »
Répondit Effy d'une voix détachée. Elle ramassa son paquet de clopes qu'elle rangea dans son sac après en avoir tiré une, l'alluma, et descendit de la terrasse du bar après avoir déposé de quoi payer ses consommations et celle de Nox sur la table. Ses pieds retrouvèrent la fraîcheur du sable du matin et elle fit une pause pour poser son regard bleu sur le jeune homme. Il faisait ce qu'il voulait, il pouvait la suivre s'il en avait envie, rester ici ou aller ailleurs. Mais elle, elle rentrait dans sa chambre universitaire, c'était l'heure pour elle de retrouver le fond de ses draps, de se rouler un joint si elle en avait encore la force, et de laisser Morphée la prendre dans ses bras le temps de quelques heures, si possible sans cauchemars, pour au réveil se retrouver dans la réalité, qui était bien pire.
Jackson Lewis-Reyes
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Sujet: Re: And if you're still breathing, you're the lucky ones. † Lennox Mer 5 Aoû 2015 - 22:57
what if all the world's inside of your head, is just creations of your own? your devils and your gods, all the living and the dead, and you're really all alone. you can live in this illusion, you can choose to believe. you keep looking but you can't find the woods while you're hiding in the trees
Lennox qui fuit devant tout. Lennox qui ne supporte pas grand-chose, encore moins lui-même. Lennox qui a peur de tout le monde, Lennox qui a peur des émotions autre que les siennes. L’inconnu, la détresse des autres, la tristesse d’un autre cœur, le désespoir d’une autre âme. Lennox n’arrivait pas à être là pour les autres. Lennox était incapable de socialiser, vraiment, honnêtement, avec qui que ce soit. Lennox l’être asociale, Lennox le déchet de la société, Lennox l’erreur, Lennox le bug, Lennox qui ne voudrait que s’effacer plutôt que d’avoir à continuer tous ces êtres qu’il n’arrive pas à comprendre. Si au moins il pouvait d’abord se comprendre lui-même. Mais non. Il nageait dans l’incompréhension et dans l’incertitude face aux mystères de la vie. Face aux banalités de la vie.
Alors que je buvais mon cocktail alcoolisé avec un peu de mal étant donné mon inhabitude face à ce genre de comportement matinal, Effy, quant à elle, se commanda un second shot qu’elle s’enfila aussi vite que le premier. Devant sa cadence, je calai finalement le mien, prenant mon courage à deux mains. Suite à ma grimace, je demandai à ma nouvelle et mystérieuse compagne ce qui allait se passer maintenant. La brunette se leva brusquement, sans prévenir, le regard tout aussi fatigué qu’un peu plus tôt. Elle était malgré tout assez vive dans ses mouvements, assez pour m’avoir fait sursauter légèrement devant une telle détermination à se lever. La demoiselle me répondit alors que maintenant, elle rentrait chez elle. Juste comme ça. D’une façon si détachée et calme. Je fus encore plus surpris que lorsqu’elle s’était levée. « Euh … » Avant même que je ne puisse dire quoi que ce soit, Effy avait ramassé ses effets personnels et elle descendit la terrasse du bar, retournant vers la plage, marchant du côté opposé duquel j’étais arrivé une heure plus tôt. Quand je réalisai ce qui se passait vraiment, quand je compris qu’elle me filait aussi facilement d’entre les doigts, Effy était déjà bien loin. Seuls ses pas encore dessinés dans le sable me donnaient l’impression qu’elle était toujours près de moi. Mais elle était loin. Trop loin pour que je lui tende une main tentant de la retenir auprès de moi.
Alors le destin allait devoir être en ma faveur.
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Sujet: Re: And if you're still breathing, you're the lucky ones. † Lennox
And if you're still breathing, you're the lucky ones. † Lennox