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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 your fears are hidden well beneath your wind -r.

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Jackson Lewis-Reyes
Jackson Lewis-Reyes
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STATUT : et si tout s'évapore et tout tient à un fil, t'es l'étoile, t'es le port, t'es mon repère tranquille (perry)

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: c'est un piètre conducteur, il a été recalé quatre fois lors de ses examens de conduite mais à la cinquième tentative, grâce à des circonstances miraculeuses, il a enfin réussi à obtenir son permis ; il n'en demeure pas moins qu'il est un danger sur la route ‹ il n'a pas bu d'alcool depuis des années, sa forme physique étant centrale pour sa carrière d'acrobate ‹ c'est un véritable cat lover, il n'en a actuellement que deux, Pebble et Apricat, mais il en accueillerait bien plus s'il le pouvait, malheureusement la vie sur la route ne lui permettait jusqu'alors pas d'avoir plus que ces deux compagnons ‹ s'il est un acrobate hors-pair, certaines autres disciplines du cirque lui échappent totalement ; par exemple, il est tout simplement incapable de jongler ‹ il adore jouer aux mannequins et si vous avez le malheur de vous trouver avec lui dans un bel endroit, il vous demandera certainement de prendre des photos de lui - et il ne sera satisfait qu'au bout d'une vingtaine de minutes et d'une centaine de clichés ‹ ayant rejoint le monde du cirque à ses quinze ans, il n'a pas le souvenir de quoi que ce soit d'autre que la vie sur la route, ce qui occasionne chez lui quelques difficultés d'attachement ‹ il a beaucoup de mal à gérer son budget, il dépense beaucoup trop et mène un mode de vie au-dessus de ses moyens ‹ il déteste lire, sauf pour ce qui est des bandes-dessinées ; il en avait d'ailleurs une collection lorsqu'il était jeune, mais il l'a laissée chez ses parents ‹ il est arrivé à Bowen avec ses chats et une seule boîte contenant sa vie, soit quelques souvenirs sentimentaux ‹ il a des accès de colère, il a du mal à gérer cette violence qui se crée parfois en lui et qu'il extériorise avec brutalité par moments, même contre ceux qu'il aime ‹ il est obsessif-compulsif dès qu'il est question de propreté, si quelque chose traîne il le ramassera même si ce n'est pas à lui ‹ il rêve secrètement de fonder son propre cirque mais il sait que c'est de la folie relevant de l'impossible
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MessageSujet: your fears are hidden well beneath your wind -r.    your fears are hidden well beneath your wind -r.  EmptySam 15 Aoû 2015 - 0:54

La vue du paysage défilait rapidement devant mes yeux. Les arbres et palmiers longeant cette route de campagne reliant Townsville City à Bowen s’enchaînaient sans que j’aie le temps d’en voir un seul dans son entièreté. J’avais la tête appuyée contre la fenêtre, j’avais vainement tenté de fermer les yeux et de dormir. Cela faisait déjà plus d’une heure que nous roulions dans ce grand bus, nous devions être à mi-chemin. Je n’arrivais pas à voir les pancartes routières de ma position, alors je ne pouvais pas me situer géographiquement. Je soupirai, discrètement, replaçant ma valise en cuir brune sur mes jambes, la remontant vers mes cuisses pour plus de stabilité. Mon dos commençant à me maudire à cause de ma position, je délaissai la vitre de l’autobus pour positionner ma nuque droite sur mon appuie-tête. La jeune blonde à côté de moi, encore adolescente ou alors très jeune adulte, avait la tête qui balançait de haut en bas. Elle luttait contre le sommeil ou alors dormait déjà, je n’aurais su dire.

Son sommeil fut brusquement interrompu quand on entendit un bruit sourd provenant de sous l’autobus. Tout de suite, le chauffeur se rangea sur l’accotement, les quatre lumières clignotantes. La jeune femme, décontenancée par cet arrêt soudain et inattendu, semblait confuse. Nos regards se croisant, je tentai de lui offrir un sourire rassurant, même si je n’avais jamais été très doué pour apaiser les autres. « Probablement une crevaison. Ou alors un bris quelconque. » Lui appris-je, puisque visiblement elle n’avait pas eu connaissance du bruit à l’origine de l’arrêt de notre moyen de transport. Les gens levaient la tête pour tenter de mieux voir vers l’avant, d’autres se penchaient sur la fenêtre afin de regarder ce qui se passait autour de l’autobus. Le chauffeur ouvrit les portes de son bus et alla jeter un coup d’œil à l’extérieur, avant de rentrer de nouveau et d’appeler à la centrale à l’aide d’un intercom branché près de son volant. Après deux minutes d’attente silencieuse entre ma voisine et moi, le chauffeur se leva et nous annonça que l’autobus devait être remorqué, et qu’un autre autobus avait été envoyé pour nous ramener à bon bord. Je me reculai dans mon banc. « Génial. » Grommelais-je, vraiment pour moi-même, mais plus fort que je ne l’aurais prévu.

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je voudrais partir maintenant te retrouver, tu me manques tellement
qu'est-ce que ça veut dire d'être ensemble si on n'est pas ensemble ? est-ce que ça suffit de rassembler nos souvenirs ? ▬ qu'est-ce que ça veut dire d'être ensemble si on n'est pas ensemble ? est-ce que ça suffit de s'attendre ?
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MessageSujet: Re: your fears are hidden well beneath your wind -r.    your fears are hidden well beneath your wind -r.  EmptyDim 28 Fév 2016 - 0:19



Feat Lennox Nowakowski


Your fears are hidden well
beneath your wind



C'était une des premières fois que la jeune fille quittait la ville seule. Elle n’aimait pas trop prendre le bus, car cela lui donnait affreusement mal au crâne. Mais cette fois ci, Ambre avait prévu le coup. Munie de ses dolipranes et d'une bouteille d'eau, elle monta les marches et alla s'assoir sur une des dernières places libres, à côté d’un jeune homme à qui elle donnait la trentaine environ. Le bus démarra quelques minutes après la prise de son cachet : la dose la plus forte bien sûr, car la demoiselle détestait se sentir mal. Ambre regardait le paysage défiler entre les sièges de devant et l’homme assis à côté d’elle. Au bout d’une demi-heure à peu près, la fatigue la gagna et elle commença à somnoler, sûrement à cause d’une dose un peu forte de son médicament ! Sa tête se balançait en rythme avec les mouvements du bus qui tremblait beaucoup.

Sa pseudo sieste fut interrompue lorsque le bus se rangea un peu trop brusquement sur le bas-côté. Un bruit apparemment. Un peu perdue, la jeune femme leva les yeux, regarda autour d’elle, et finit par croiser le regard de son voisin, qui lui adressa un demi-sourire qui se voulait rassurant. Cela fit sourire la jeune fille, car il n’avait manifestement pas l’habitude. A vrai dire, il avait le même regard qu’elle dans les yeux, une même petite lueur, ou plutôt, une même petit non-lueur… Peut-être partageaient-ils quelque chose dont ils ignoraient tous les deux la teneur ? Mystère ! Enfin bref. Cet homme lui expliqua la raison de cet arrêt :  
« Probablement une crevaison. Ou alors un bris quelconque. » Ah zut, cela impliquait forcément arrêt, voiture de dépannage, toussa toussa, donc que des choses qui pouvaient retarder le voyage. Super !

L’intuition de la jeune femme fut vite confirmée lorsque que le chauffeur, après avoir vérifié la source du problème en descendant du bus, leur annonça que le bus allait être remorqué, et qu’ils devaient attendre un bus relai qui les amèneraient à bonne destination. Le
« Génial » lancé par le voisin de la blondinette exprimait bien le ressenti d’à peu près 100% des passagers. « Je ne vous le fais pas dire ! » Le bus était bondé, et la jeune fille s’y sentait pas. Légèrement claustro sur les bords, elle alla demander au chauffeur si c’était possible de descendre du bus pour prendre l’air, parce que bon, ça allait finir par la rendre folle tous ces gens qui râlent. Le chauffeur accepta. Ambre alla donc chercher son foulard et son gilet, puis, croisant le regard de l’homme interloqué : « vous aussi vous voulez descendre ? ». La jeune femme elle-même s’étonna de sa question, elle qui était pourtant si timide, mais essaya de cacher sa gêne en souriant à son voisin, puis lui tourna le dos et s’engagea dans l’allée du bus pour descendre.



Dernière édition par Ambre Edurtzeta le Jeu 10 Mar 2016 - 5:52, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: your fears are hidden well beneath your wind -r.    your fears are hidden well beneath your wind -r.  EmptyMer 2 Mar 2016 - 16:48


Dès qu’il eut terminé de se plaindre à voix haute, la jeune femme aux côtés de Lennox lui partagea son mécontentement commun. Évidemment, il ne faisait aucun doute que ce contretemps ne faisait l’affaire de personne, mais sans vouloir sembler égoïste, pour le coup, Lennox aurait bien eu besoin que tout se passe sans pépin. Il vivait un mois horrible, il se sentait lynché par la vie, il avait l’impression d’être un corps vide, sans âme, qui attendait (im)patiemment le train vers l’autre côté. Cet autre côté n’était pas la destination vers laquelle ce bus se rendait, non. Cet autre côté était la fin des tourments de Lennox. Mais pour le moment, manque de courage ou manque de méthodes infaillibles, Lennox s’était contenté de se rendre de l’autre côté de la province du Queensland. Changer d’air. Voir de nouveaux visages. Faire semblant. Ou pas. Il ne savait même plus s’il était vraiment capable de porter un masque semi-heureux alors qu’en réalité, il ne voulait que crever.

En tout cas, il avait quand même réussi à esquisser un second sourire à sa voisine de siège après son acquiescement à son mécontentement. C’était tout ce qu’il pouvait offrir pour le moment : un sourire et du savoir-vivre. La blonde se leva finalement de son banc et se dirigea vers le chauffeur. Lennox l’avait suivie du regard et, comme il n’était pas assis bien loin de l’avant de l’autobus, il entendit la jeune adulte demander à sortir durant cette attente. Le chauffeur accepta. La demoiselle revint chercher ses effets personnels, ou du moins ce qu’il lui fallait pour passer un petit moment dehors, et demanda à Lennox s’il voulait descendre lui aussi. Ce dernier marqua une pause, regardant par la fenêtre, analysant à quel point il était peu confortable sur ce banc, et il retourna son regard vers la blonde. « Oh et puis, tant qu’à attendre assis et à me développer un mal de dos chronique, hein … » Il sourit alors et se leva, penchant la tête pour ne pas la cogner contre le plafond de la rangée de l’autobus – cet espace n’était visiblement pas construit pour les grandes personnes. Une fois dans l’allée centrale, il se releva entièrement, droit. La jeune femme avait déjà commencé à marcher vers l’avant, et Lennox la suivit jusqu’à ce qu’ils aient tous les deux descendu les escaliers de l’autobus et soient à l’extérieur. Le soleil était écrasant. « En tout cas, je vous envie de pouvoir dormir aussi bien durant le trajet. J’ai été incapable de fermer l’œil. » Avoua Lennox, tentant de faire la conversation pour ne pas ressentir le malaise du silence. Il ressentait déjà assez de malaise comme ça rien qu’à être dans sa propre tête ; il ne fallait pas lui en rajouter.

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MessageSujet: Re: your fears are hidden well beneath your wind -r.    your fears are hidden well beneath your wind -r.  EmptyLun 7 Mar 2016 - 10:20



Feat Lennox Nowakowski


Your fears are hidden well
beneath your wind




Prendre l’air, respirer, au fond, c’est un besoin que nous avons tous au fond de nous-même. Quand rien ne va plus, ou quand on se pose beaucoup de question, on a besoin de tout lâcher. Beaucoup se voilent la face et essayent quand même d’assumer leur vie de tous les jours. Mais quand on est submergé par les épreuves de la vie, il faut tout lâcher, prendre du recul pour trouver une solution. Et non, on ne prends pas du recul en continuant sa vie de tous les jours. Voilà pourquoi Ambre avait décidé de faire une pause et de s’aérer la tête. Mais non, il fallait que le bus ai un problème, qu’il soit arrêté pour une durée indéterminée ! A croire qu’elle portait la poisse sérieusement. Enfin bref, son voisin avait accepté de venir avec elle, au grand soulagement de la jeune fille car elle n’aurait vraiment pas aimé se prendre un gros vent ! Surtout devant tout le monde. Par fierté et par manque de confiance en elle bien sûr. Ambre sortit du bus sous une chaleur étouffante. Pour faire beau, il faisait beau ! C’était peut être le seul point positif de la journée de la jeune fille, le soleil. Elle aimait beaucoup les beaux jours, beaucoup plus entraînant que les jours tout gris… Une fois sortie du bus, Ambre n’osa pas s’assoir par terre, ça aurait fait un peu… « claudo ». Elle s’appuya donc sur le bus.

« En tout cas, je vous envie de pouvoir dormir aussi bien durant le trajet. J’ai été incapable de fermer l’œil. » Ah zut, il avait remarqué ? Il l’avait donc regardé pendant le trajet ? Très émotive, et surtout très gênée, la jeune femme se mit à rougir et tourna le visage vers le paysage. Règle n°1 pour une grande timide comme elle, ne jamais regarder les gens dans les yeux. Déjà, ça évite de rougir dès qu’on se sent un peu mal à l’aise, ensuite, ça empêche l’autre de lire dans son regard. Surtout quand, comme la jeune blonde, votre regard est hyper expressif ! Malgré tous les masques qu’elle peut se mettre (que ce soit un peu de maquillage pour cacher ses yeux rouges d’avoir pleuré, que ce soit son sourire et sa bonne humeur permanente ou encore ses mensonges à tout va pour faire croire que tout va bien), son regard la trahit toujours. Bon, il faut être habitué pour lire à l’intérieur… Habitué ou… Connaisseur, comme ce gars là qui avait les yeux aussi expressifs que les siens, et surtout, aussi vides. « Oh, tu sais, c’est parce que je ne me sens pas bien du tout dans les transports, j’ai des médocs pour pas trop être malade, et… j’avoue que j’en ai pris pas mal, du coup, ça m’a endormie ! » Dit-elle avec un petit sourire. Puis ajouta : « D’ailleurs, tu t’appelles comment ? »

Ambre regardait toujours le paysage. Cela l'apaisait. Elle qui d'habitude, avait peur de parler aux inconnus, et même parfois aux gens qu'elle connaissait, étant en train de discuter contre un bus arrêté sur le bord de la route avec son voisin de banquette... Si on lui avait dit ça un jour, elle aurait rigolé ! N'empêche, pour la demoiselle, les gens avaient peu d'intérêt. Ils étaient soit trop fades, soit trop heureux, soit trop loin des préoccupations existentielles de la jeune fille. A vrai dire, ils ne la comprenaient pas. Ici, à Bowen, seule Effy avait réussi à trouver grâce à ses yeux. Elles étaient toutes les deux à la fois semblables et opposées. Mais bon, peut être qu'avec le temps, ça ira mieux, peut être qu'elle rencontrera des gens, des gens biens, des gens moins biens, qui la tireront vers le haut ou vers le bas, ou alors peut être qu'elle restera seule... Assez indécise, plutôt solitaire, la jeune demoiselle avait un peu du mal à se sociabiliser, même si c'est pas l'envie qui lui manquait. Et là, au bord de ce bus, vous ne vous en rendez pas compte, mais c'était un grand pas qu'elle faisait en parlant à cet inconnu.



Dernière édition par Ambre Edurtzeta le Jeu 10 Mar 2016 - 5:52, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: your fears are hidden well beneath your wind -r.    your fears are hidden well beneath your wind -r.  EmptyMar 8 Mar 2016 - 22:36

Une fois à l’extérieur de l’autobus, Lennox commença déjà à avoir trop chaud. Mais qu’il soit à l’intérieur ou à l’extérieur, ça ne changerait rien, même qu’il était mieux avec le petit vent du dehors. Comme l’autobus était arrêté, la climatisation ne fonctionnerait plus. Il avait bien fait de sortir avec sa voisine de banc, car dans cinq minutes, ça deviendrait un vrai fourneau là-dedans. D’ailleurs, pas mal tous les voyageurs avaient eu cette réflexion puisque bien vite, tout le monde était dehors, éparpillé un peu en bordure de la route. Certains étaient allés s’asseoir sur le gazon qui longeait l’asphalte, d’autres se tenaient debout et discutaient, et il y avait eux deux, adossés contre l’autobus. Lennox avait croisé ses bras, et avait croisé ses pieds devant lui. Pour faire la conversation, le trentenaire souligna à la jeune blonde à quel point elle était chanceuse de pouvoir dormir autant dans un autobus si peu confortable. De plus, la route pour sortir de Bowen n’était pas des plus reposantes. Des virages et des virages à n’en plus finir. Alors qu’il tourna le regard vers la jeune femme en attendant une réponse, il remarqua qu’elle avait rougit d’une façon assez exceptionnelle, ce qui fit sourire Lennox. Un mince sourire amusé, qu’il tenta tant bien que mal de dissimuler, pour ne pas gêner davantage la jeune femme. Lui-même était une personne très gênée mais, pour le coup, il se demanda ce qu’il avait bien pu dire pour la gêner tant que ça. Il aurait aimé être dans sa tête, rien que pour comprendre pourquoi elle se devait de fuir son regard pour reprendre le contrôle sur elle-même. En même temps, Lennox se rendit compte que depuis qu’elle lui avait adressé la parole dans l’autobus, la jeune femme ne l’avait pas vraiment regardé directement dans les yeux une seule fois. Assez étrange. Pouvait-elle être autant intimidée ? Peut-être était-ce en raison de l’âge bien plus avancé qu’elle de Lennox ….

Tout en continuant de regarder le paysage, la jeune femme expliqua qu’elle était aussi paisible grâce à des médicaments pour ne pas être malade. Il hocha la tête. Tiens, il aurait dû y penser, lui aussi, à en apporter. Des médicaments pour le cogner bien fort, assez fort pour qu’il n’ait pas besoin de contempler son reflet dans la vitre de l’autobus pendant tout le trajet. C’était bien la pire des punitions que d’obliger un homme qui se déteste à se retrouver face à lui pendant des heures. « Oh, je vois ! Oui, ça explique bien des choses … » Comme le fait qu’elle ne se réveillait jamais, même pas après les nombreux freinages trop sec de la part du conducteur, ou les bosses rencontrées sur le chemin qui faisaient sursauter la plupart des passagers. La blonde, elle, dormait comme un bébé. Pas que Lennox l’avait regardée pendant des kilomètres, non, il n’était pas étrange à ce point. Mais il avait regardé du coin de l’œil de temps en temps, fasciné par sa capacité à dormir aussi profondément. Cette capacité n’était induite que par les médicaments, il le savait maintenant. La blonde lui demanda finalement comment il s’appelait. « Lennox. » Répondit-il en regardant lui aussi le paysage. S’il pouvait avoir une conversation sans avoir à soutenir le regard d’un autre sur lui, tant mieux. Il n’allait pas s’en plaindre. Et la jeune femme semblait partager cet avis, juste par son comportement. « Et toi ? » Il la regarda du coin de l’œil, avant de reporter son regard sur l’océan devant eux. Leur trajet longeait les côtes alors ils voyaient les rochers et l’eau à perte de vue. C’était beau. Dommage que Lennox ne s’en rendait plus vraiment compte. « Tu pars de Bowen pour de bon, ou c’est qu’un voyage ? » Demanda-t-il. Lui fuyait. Il fuyait Lou, il fuyait Effy, il fuyait tout. Parce qu’autant l’une et l’autre étaient bonnes et mauvaises à la fois pour lui, autant il n’arrivait plus à voir clair quand l’une ou l’autre était là.

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MessageSujet: Re: your fears are hidden well beneath your wind -r.    your fears are hidden well beneath your wind -r.  EmptyMer 9 Mar 2016 - 12:56



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MessageSujet: Re: your fears are hidden well beneath your wind -r.    your fears are hidden well beneath your wind -r.  EmptyJeu 10 Mar 2016 - 1:28


Ambre. C’était peu commun comme prénom. À vrai dire, dans le monde anglophone, c’était bien la première fois qu’il entendait une femme se prénommer ainsi. Il se souvenait avoir déjà lu le prénom, par contre, dans la littérature française. Peut-être était-il d’origine autre qu’australienne. Cela expliquerait son teint pâle et son accent loin d’être australien. Lennox ne posa cependant pas la question, parce qu’il ne voulait pas non plus s’acharner. Après tout, il était vrai qu’ils n’étaient que voisins de banc l’instant d’un trajet d’autobus. Et comme Lennox n’était pas de nature très bavarde, c’était déjà un miracle qu’ils se soient échangés plus de trois mots avant que le jeune homme ne se referme comme une coquille. Il avait toujours eu de la difficulté à se sentir à l’aise auprès des gens, surtout parce qu’il ne se sentait même pas à l’aise avec lui-même. Et comme il était mal dans sa peau, cela se reflétait bien souvent dans sa façon d’agir avec les autres. Les autres ne cherchaient donc pas à lui parler plus longtemps, étant donné qu’il faisait planer le malaise au-dessus de tout le monde. Étrangement toutefois, avec Ambre, ça ne semblait pas être le cas. Même s’ils ne discutaient pas, même s’ils regardaient le paysage pendant une minute sans parler, ce silence ne pesait pas lourd sur lui. Ce silence ne le dérangeait pas. Et lorsqu’ils se parlaient, Lennox n’avait pas l’impression de la déranger. Comme si elle n’attendait rien de lui en particulier que ce qu’il était réellement, peu importe ce que c’était.

Par contre, une question qui trottait depuis un moment dans la tête de Lennox sortit finalement. Où elle allait. Peut-être que sa réponse à elle répondrait pour Lennox aussi. Parce qu’en vérité il ne savait même pas vraiment où il allait. Il connaissait la destination inscrite sur le billet d’autobus, oui, mais après ça, c’était le vide total pour le jeune homme. Il ne savait pas ce qu’il y ferait, ni combien de temps il resterait, ni pourquoi il pensait que le fait de quitter Bowen règlerait tous ses problèmes miraculeusement. Non, en fait, il n’y croyait pas trop, à cette dernière affirmation. Mais il croyait quand même sincèrement que ça lui ferait du bien de prendre du recul, alors qu’il ne savait même pas vraiment ce dont il avait besoin de s’éloigner. Il regarda finalement Ambre, mais celle-ci gardait toujours son regard rivé sur l’océan, et l’eau qui se fracassait contre les rochers à l’horizon. Après un certain moment d’hésitation, la jeune femme lui répondit finalement qu’elle partait en voyage. Réponse plutôt vague pour une réflexion aussi longue. Décidément, cette jeune adulte avait elle aussi des secrets. Tout comme Lennox. Elle lui renvoya la question, lui demandant si elle pouvait le tutoyer. Il sourit, amusé, parce qu’elle le faisait depuis le début et c’était la première fois qu’elle en demandait la permission. « Oui, bien sûr. » Lennox se fichait bien de leur écart d’âge, il ne se souciait pas vraiment de si on lui disait tu ou vous. Ses questionnements existentielles étaient plus approfondis qu’un tel détail. « Et … on peut dire que je pars en voyage aussi … en quelque sorte. » Lâcha-t-il, peu convaincu. Peu convainquant aussi. « Disons que je ne sais pas trop où je m’en vais … » Et étrangement, on aurait pu croire que Lennox ne parlait plus vraiment de son voyage, mais de sa vie en général. C’était un peu ça, aussi. Lennox avait l’impression de se diriger directement vers un mur, et de ne pouvoir s’arrêter à temps.

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MessageSujet: Re: your fears are hidden well beneath your wind -r.    your fears are hidden well beneath your wind -r.  EmptyJeu 10 Mar 2016 - 5:55



Feat Lennox Nowakowski


Your fears are hidden well
beneath your wind




L’espoir est dérisoire. Vous croyez que vous maîtrisez vos vies. Nigauds que vous êtes, assez naïfs pour croire un instant que vous maitrisez le cours de vos vies, que tout va s’arranger, que vous pouvez être heureux. Mais réveillez-vous bordel, je vous en supplie, réveillez-vous avant qu’il ne soit trop tard. La vie va vous détruire, vous écraser à petit feu, par le poids de la souffrance, de la culpabilité, de vos larmes, de vos cœurs brisés… Vous deviendrez petit à petit méconnaissable, à en vous en perdre vous-même. Elle ne vous fera pas de cadeau, jamais. Arrêter d’espérer. S’il vous plaît. La vie ne vous épargnera pas. La vie est injuste. La vie vous brisera. Vous ne pourrez pas vous relever. Les gens vous laisseront tomber petit à petit. Vous savez, le malheur fait peur, il fait fuir. A croire qu’il est contagieux. Vous ne pouvez compter sur personne. Vous êtes seuls face à la tornade de la vie. Alors je vous en supplie, arrêter d’y croire, arrêter avec vos putains de sourires hypocrites, arrêtez de me faire croire que tout va bien, que vous êtes heureux, c’est impossible. Vous avez tous des souffrances, des cicatrices, des marques de votre passé qui resteront gravée à tout jamais. Ne me mentez pas, je le sais, je le vois. C’est inscrit dans vos yeux, sur vos joues, gravées des larmes qui ont coulées encore et encore. Ne me dites pas que vous n’avez jamais vécu ça, les yeux rivés au plafond, les larmes qui coulent sur vos joues, et vous avez envie de tout casser, de tout détruire, à commencer par vous-même ?

Dans la vie, il n’y a ni méchants ni gentils, que des gens un peu paumés, qui essayent de s’attacher à la vie. Qui, tant bien que mal, essayent de savoir qui ils sont, ce qu’ils font là. Il y a ceux qui essayent d’avancer en s’oubliant dans des relations éphémères, ceux qui essayent de ne pas trop y penser, ceux qui essayent de garder le sourire malgré tout. Il y en a même parfois qui arrivent à être heureux. Mais c’est une espèce rare, méfiez-vous. Le bonheur est illusoire. Chaque rire, chaque sourire, chaque petite lumière dans notre vie est éphémère… Et puis, il y a ceux qui essayent de se raccrocher un peu à n’importe quoi, mais qui tombent quand même, qui s’enfoncent chaque jour un peu plus dans la spirale infernale de l’autodestruction. Ces gens-là sont parfois très discret, il faut se méfier. Le plus beau sourire peut parfois cacher les souffrances les plus atroces, l’âme la plus déchirée, les lueurs les plus sombres. Les plus beaux yeux peuvent avoir pleuré des heures durant, creusant un ravin sur ses joues. Les épaules les plus fragiles peuvent avoir tant portés… Et la solitude nous saisit tous au final, car nous nous renfermons peu à peu dans nos souffrances, et nous allons jusqu’à penser que la vie n’en vaut plus la peine.

La haine. La tristesse. Pleurer puis rire. Pleurer parce qu’on ne sait plus rire. Se perdre dans le méandre de ses sentiments. Vouloir avancer, mais creuser, creuser encore plus profond pour trouver une sortie. A défaut d’aller vers le haut, autant aller vers le bas, non ? A force de vouloir se battre, à force de vouloir avancer, et à force de ne pas y arriver, nous finissons par abandonner. Nous finissons par nous auto persuader que nous sommes incapables d’y arriver, et nous nous enfonçons chaque jour un peu plus dans un mélange dramatique de manque de confiance en soi et de rancœur contre le monde, contre les autres, et surtout, contre soi-même. Nous nous perdons de vue, nous oublions qui nous étions avant, avant de tomber plus bas que terre, nous devenons les fantômes de nos blessures, nous quittons à tout jamais le monde de l’enfance, rempli de rêves et d’innocence. Une tempête glaciale s’abat sur les cœurs, et les rêves d’enfants s’évanouissent à tout jamais.

Ambre voyait la vie comme un long couloir, où toutes les portes se fermaient une par une. La petite gamine qui rigolait quand elle tombait, et qui mordait la vie à pleine dents a disparu bien trop vite, rongée par les humiliations incessantes. La flamme qui ravivait son cœur d’enfant a été soufflée par le vent glacial de l’oubli et de l’indifférence. Les petites étoiles dans ses yeux, qui représentaient l’admiration, l’espoir, les rêves, son monde de petite fille, s’éteignirent une par une, laissant place à des cendres. Ses pas se faisaient de plus en plus lourd. Des pensées sombres envahirent son esprit. La nuit, elle avait peur de dormir, elle avait peur de dormir parce qu’elle faisait des cauchemars, parce qu’elle revoyait leurs visages, à tous ces connards qui l’avaient brisée. Alors elle pleurait, elle pleurait de tristesse, mais aussi de colère, de honte, de mépris envers sa propre faiblesse. Ses larmes glissent continuellement le long de ses joues, pendant des heures et des heures. Au fond, c’était la solitude qui lui pesait autant, cette impression de ne compter pour personne. Cette impression d’être un déchet humain, une erreur de la nature, un objet condamné à être brisé par l’amertume de la vie. Et pourtant, tous les matins, elle enfilait son masque, sa carapace, son sourire rayonnant, sa bonne humeur entrainant, et ses bracelets pour cacher les horribles cicatrices de ses coupures…

Qui était-elle ? ¨Pourquoi vivait-elle ? Pourquoi souffrait-elle ? Avait-elle mérité tout ce qu’on lui a infligé ? Moqueries, injures et mépris ? Pourquoi continuer à se battre, alors que l’espoir de s’en sortir un jour est vain ? Pourquoi les gens ne la voyaient-il pas ? Pourquoi les gens ne la comprenaient pas ? Pourquoi les gens mettaient-ils autant d’application à essayer de la couler ? Fallait-il continuer à vivre ou juste essayer de survivre ? Tant de questions qui resteraient sûrement sans réponses. Chaque jour est un pas de plus vers la fin de ce sombre destin, plein d’incertitudes, endeuillé par la solitude, par cette impression que cela ne changera pas. Qui l’entends, qui l’écoute ici-bas ? Qui attache la moindre importance à chacun de ses pas ? Une petite larme sur terre qui deviendra étoile dans l’univers, à supposer qu’un jour, la mort veuille l’accueillir dans ses bras… Y’a-t-il quelqu’un ici qui la retiendra, qui l’écoutera, qui l’aimera ? Elle n’y croit pas, elle n’y croit plus. La jeune femme est perdue. Un cœur si lourd, si lourd à porter, fardeau difficile à accepteur, douleur qui ne pleurent qu’à l’intérieur, et qui ravage tout sur son passage.

Chaque jour mettre un pied devant l’autre, avancer, s’enfoncer. Ne pas regarder derrière, ne pas se retourner, mais voir tous les jours son propre corps blessé par la vie, blessé de ses propres mains, à cause de ses propres souffrances, de sa propre rancœur, et donc ne pouvoir oublier. Elle pleure. Devenue l’ombre de soi-même, une loque, un tas de souffrance à l’état pur. A hurler son désespoir à l’humanité, à en devenir folle à lier, à en taper les murs de tout son être, de toute sa force, de toute sa haine. Chaque jour, se regarder dans le miroir, vie brisée, femme brisée, cœur brisé. Se détester. Se haïr au point de ne plus pouvoir se supporter, au point de s’auto blesser, pour avoir l’impression qu’au moins une fois dans sa vie, elle aura maîtrisé sa douleur, elle l’aura choisie, et pas subie, s’auto détruire pour extérioriser, pour essayer de laisser couler tous ses tourments intérieurs. Et puis, aussi pour se rappeler qu’elle est en vie, qu’elle doit continuer chaque jour son défilé de sourires et de joies absurdes, pendant que les jours s’enchaînent inlassablement. Nous ne pouvons plus recoller les morceaux d’un cœur mille et mille fois brisé n’est-ce pas ? Nous ne pouvons pas effacer nos cicatrices, nos blessures, nos cauchemars, nous sommes obligés d’avancer, de continuer malgré tout. Les démons de notre passé nous hanteront à tout jamais, nous ne pouvons y échapper. C’est la vie, la vie qui détruit et qui blesse. Sadness.

Ambre, posée, là, contre le bus, laissait s’entremêler la noirceur de ses sentiments, cachés au fond de son âme par un sourire éblouissant. Son voisin de banc avait l’air lui aussi très pris par ses pensées. Mais étrangement, ce silence n’était pas pensant, bien au contraire, il en était presque apaisant, au milieu de ce monde qui ne jure que par le bruit, au milieu de tous ces autres passagers, qui pestiféraient car le bus allait arriver en retard. C’était un partage de silence, pour deux âmes qui, sans le savoir, se comprenaient, et partageaient les mêmes doutes. Ils n’attendaient rien l’un de l’autre, ils s’étaient rencontrés au hasard, et avaient pourtant bien plus en commun que beaucoup de gens sur cette Terre. Parce qu’après tout, nous nous définissons par nos épreuves, par nos souffrances, par nos blessures, non ? Cette situation était particulière, et Ambre le sentait. D’habitude, lorsqu’elle commençait à divaguer, à se pencher sur sa propre misère, les gens la prenaient pour une timbrée. Pas aujourd’hui. Deux âmes perdues qui fuyaient un quotidien trop lourd à porter.

« Et… On peut dire que je pars en voyage aussi… en quelque sorte. » Répondit Lennox, aussi peu convaincu de sa propre réponse que convainquant. « Disons que je ne sais pas trop où je m’en vais ». Tiens ? Lui aussi ? Alors, pour la première fois depuis plusieurs années, Ambre tourna la tête, et chercha le regard de Lennox. Elle voulait savoir ce qu’il essayait de fuir, comme elle. Elle voulait détruire la carapace, elle voulait essayer de le comprendre, lire dans les yeux tout ce qu’il ne voulait pas dire. « Lennox, de quoi tu parles exactement ? Je sais que ce n’est pas que de notre voyage….» lui répondit alors la jeune femme. Celle-ci se sentait en confiance avec son voisin de banc. C’était peut-être le destin qui les avait fait se rencontrer ce jour-là. Le destin, la chance, le hasard, la providence, appelez-la comme vous voulez, mais y’a forcément quelque chose. Ambre soutenait son regard. Cela la remuait, parce qu’elle ne le faisait jamais, et au fond d’elle tout se mélangeait. Ses cauchemars de chaque nuit, ses souvenirs douloureux, les fantômes des épreuves qu’elle a traversées.

La jeune blonde savait pourquoi elle n’arrivait pas à regarder les gens dans les yeux. Trop peur d’être jugée, d’être méprisée. Trop peur de retrouver cette lueur moqueuse qu’elle voyait dans le regard de ses camarades de collège et de lycée. Trop peur de se mettre à pleurer, mais aussi trop peur qu’on y lise toute la détresse qu’ils pouvaient exprimer. Alors peu à peu, Ambre s’était écrasée, sous le poids des moqueries, sous le poids des humiliations quotidiennes, et peu à peu, toute sa confiance en elle s’était évanouie. Alors elle avait une attitude très renfermée, elle ne parlait plus à personne, ne faisait confiance à personne, ne montrait ses sentiments à personne, par peur d’être encore plus détruite au final. Même son meilleur ami de l’époque était exclu de son petit monde intérieur ravagé par le chagrin et par la douleur. Seule Effy, aujourd’hui, avait su lire en elle, saisir la nature de ses cauchemars. Seule Effy était devenue un repère pour la jeune femme, car elle la réconfortait et la rassurait. Mais aujourd’hui, quelqu’un d’autre semblait être capable de comprendre… Peut-être est-ce un début de chemin vers la guérison, vers la paix intérieure ? Ou est-ce encore une relation destructrice qui fera tomber la demoiselle dans les plus profonds abysses de son cœur ?


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: c'est un piètre conducteur, il a été recalé quatre fois lors de ses examens de conduite mais à la cinquième tentative, grâce à des circonstances miraculeuses, il a enfin réussi à obtenir son permis ; il n'en demeure pas moins qu'il est un danger sur la route ‹ il n'a pas bu d'alcool depuis des années, sa forme physique étant centrale pour sa carrière d'acrobate ‹ c'est un véritable cat lover, il n'en a actuellement que deux, Pebble et Apricat, mais il en accueillerait bien plus s'il le pouvait, malheureusement la vie sur la route ne lui permettait jusqu'alors pas d'avoir plus que ces deux compagnons ‹ s'il est un acrobate hors-pair, certaines autres disciplines du cirque lui échappent totalement ; par exemple, il est tout simplement incapable de jongler ‹ il adore jouer aux mannequins et si vous avez le malheur de vous trouver avec lui dans un bel endroit, il vous demandera certainement de prendre des photos de lui - et il ne sera satisfait qu'au bout d'une vingtaine de minutes et d'une centaine de clichés ‹ ayant rejoint le monde du cirque à ses quinze ans, il n'a pas le souvenir de quoi que ce soit d'autre que la vie sur la route, ce qui occasionne chez lui quelques difficultés d'attachement ‹ il a beaucoup de mal à gérer son budget, il dépense beaucoup trop et mène un mode de vie au-dessus de ses moyens ‹ il déteste lire, sauf pour ce qui est des bandes-dessinées ; il en avait d'ailleurs une collection lorsqu'il était jeune, mais il l'a laissée chez ses parents ‹ il est arrivé à Bowen avec ses chats et une seule boîte contenant sa vie, soit quelques souvenirs sentimentaux ‹ il a des accès de colère, il a du mal à gérer cette violence qui se crée parfois en lui et qu'il extériorise avec brutalité par moments, même contre ceux qu'il aime ‹ il est obsessif-compulsif dès qu'il est question de propreté, si quelque chose traîne il le ramassera même si ce n'est pas à lui ‹ il rêve secrètement de fonder son propre cirque mais il sait que c'est de la folie relevant de l'impossible
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MessageSujet: Re: your fears are hidden well beneath your wind -r.    your fears are hidden well beneath your wind -r.  EmptyJeu 10 Mar 2016 - 18:09

Lennox ne cachait même plus ses cicatrices. Il ne cachait même plus toute la douleur qui l’habitait. Il avait pourtant essayé, longtemps, de faire semblant. Pendant toute son adolescence et même au début de son âge adulte, Lennox mentait à tout le monde mais surtout, il se mentait  à lui-même. Probablement parce qu’il se disait que s’il arrivait à berner les autres, peut-être allait-il réussir à se convaincre lui-même. Se convaincre qu’il allait bien. Se convaincre que sa tentative de suicide n’avait été qu’un cri de désespoir passager. Qu’il avait simplement eu besoin d’attention, et que maintenant qu’il l’avait eue, il allait pouvoir s’en sortir. Foutaises. De grosses foutaises. Il menait tout le monde en bateau, et il était le premier à en être naufragé. Sa tentative de suicide n’avait pas été un moyen de s’attirer l’attention des autres, leur amour, leur pitié, leur affection. Il s’en foutait des autres. Parce que les autres ne l’avaient jamais compris. Sa tentative de suicide avait été sa seule option. Elle l’était encore aujourd’hui. À moins de passer de l’autre côté, Lennox ne serait jamais heureux. Il le savait aujourd’hui, et il l’avait toujours su en quelque sorte. Cette vie dans laquelle il était né, elle n’était pas pour elle. Ce monde qui lui avait ouvert ses bras, les avait tout de suite refermés en voyant le regard vide de Lennox. Il n’y avait plus d’espoir pour lui ici. Il n’y en avait jamais eu. Les hommes comme Lennox ne font qu’errer sur cette terre. Les gens comme lui ne vivent jamais totalement. Ils respirent, leurs cœurs battent, leurs corps bougent, mais en réalité ils sont morts de l’intérieur. C’est pour ça que Lennox avait voulu mettre fin à ses jours. Tant qu’à vivre une vie dans un esprit qui s’est déjà éteint, aussi bien s’abandonner au grand complet pour ne plus avoir à souffrir. Parce que pour souffrir, Lennox souffrait, oui. Il souffrait de sa solitude, il souffrait de la douleur incessante qui le bouffait de l’intérieur, il souffrait de voir les autres réussir à sourire aussi facilement, comme s’ils étaient aussi légers qu’une plume, comme si un rien pouvait leur permettre de s’envoler. Haut. Loin. Tandis que Lennox était constamment tiré vers le bas, incapable de se garder la tête hors de l’eau. Il se noyait de l’intérieur, et rien ni personne ne pouvait l’en sauver.

Mais il trouvait parfois réconfort dans les yeux d’un autre. D’un autre être humain comme lui. Qui cherche encore un sens à toute cette connerie. Qui essaie encore de comprendre ce qu’il est, ce qu’il doit faire. Quel est son rôle dans ce monde. Quand Ambre avait finalement décidé de tourner les yeux vers lui, il avait trouvé une autre de ces personnes. Un peu comme Effy la première fois qu’ils s’étaient vus. Ils avaient tout de suite su. Leurs regards s’étaient croisés alors qu’ils étaient à des mètres l’un de l’autre, mais la lueur, ou plutôt l’absence de celle-ci, dans leurs yeux, avait fait son chemin jusqu’au cœur de l’autre. Depuis ce temps-là, Effy et Lennox ne s’étaient pas lâchés. Ils étaient à la fois bons et mauvais l’un pour l’autre. Une relation autodestructrice qui aurait raison d’eux un jour ou l’autre. Lennox s’en foutait. Alors il avait décidé de suivre Effy dans sa déchéance, d’essayer comme elle d’oublier, en se gavant de pilules et d’alcool, faux pansement sur ses blessures. Ça réussissait plus ou moins. Lennox n’avait jamais été aussi mal en point. D’ailleurs, depuis quelques jours, ses mains tremblaient et le dessous de ses yeux était mauve. Cerné à cause des longues nuits d’insomnie. Ambre était-il comme eux ? Ambre était-elle une pièce manquante à Effy et Lennox ? À la regarder, Lennox aurait pu jurer que si. Il aurait pu jurer qu’elle le comprenait, même sans rien dire. D’ailleurs, elle avait au moins su lire en lui comme un livre ouvert, puisqu’elle avait bien vite compris qu’il ne parlait plus de son voyage. Il n’avait jamais parlé de son voyage, en vérité. Son voyage n’était qu’une façade, pour envoyer aux oubliettes les vraies raisons de son départ. Mais Ambre avait tout vu. Il ne pouvait rien lui cacher, à elle non plus. « Lennox, de quoi tu parles exactement ? Je sais que ce n’est pas que de notre voyage ...» Il eut un léger rictus, pris au piège. Il fixa ses pieds un moment, songeur. Pouvait-il s’ouvrir aussi facilement à quelqu’un ? Il l’avait déjà fait une fois avec Effy. Et il avait l’impression, étrangement, qu’Ambre aussi saurait supporter tout le mal que Lennox s’apprêtait à lui dévoiler. Il avait l’impression qu’elle le vivait, elle aussi, alors elle ne fuirait pas devant tant de souffrance, puisque la même l’habitait également. Il hocha donc la tête. « Tu as raison. Je ne parle pas de notre voyage. » Il releva les yeux vers l’océan, s’y perdant un moment, cherchant ses mots, cherchant une réponse que lui-même ne possédait pas véritablement. Puis il plongea son regard azur dans celui d’Ambre, et toute la tristesse qui se lisait dans chacun d’eux se transmis à l’autre. Dans une tempête d’émotions à l’intérieur de Lennox, qui ne souhaitait pourtant à personne d’autre de vivre dans la noirceur qui lui servait de maison depuis plus de trente ans. « Je ne sais pas où je m’en vais. Vraiment. Je sais que je fuis, je ne sais pas quoi exactement, mais j’ai besoin de m’en aller. J’ai besoin de quitter Bowen un moment, parce que la vie que j’y mène se fait trop pesante, trop lourde sur mes épaules. J’étouffe, je retombe dans … dans un cycle infernal dont je me sortirai pas vivant … Je me dis qu’en changeant d’air, qu’en passant quelques jours à l’extérieur, je gagnerai peut-être du temps … Mais c’est stupide, au fond. Je m’en rends compte en te le disant. Le sable dans mon sablier, il est écoulé depuis bien longtemps déjà. » Déballa-t-il tout d’un coup. Quand il eut terminé, il fronça légèrement les sourcils et entrouvrit la bouche, ne sachant pas s’il devait s’excuser ou non de tout ce qu’il venait de confier à une pauvre femme qui ne devait pas avoir plus de vingt ans. Mais il se ravisa. Préférant attendre de voir ce qu’Ambre était réellement, derrière ce visage d’ange. Il se doutait bien que quelque chose de bien plus sombre y était caché.

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MessageSujet: Re: your fears are hidden well beneath your wind -r.    your fears are hidden well beneath your wind -r.  EmptyVen 11 Mar 2016 - 0:39



Feat Lennox Nowakowski


Your fears are hidden well
beneath your wind




Ambre avait dans le cœur tant de peines et tant de rancœur. Elle avançait dans la vie, perdue, comme un chien errant. Depuis toujours. A chaque minute qui passait, son cœur se refermait un peu plus sur lui-même, comme un étau. Emprisonnée dans son propre passé, elle pouvait passer des heures dans son lit à pleurer en se rappelant le véritable enfer qu’elle avait vécu en France, avant de venir vivre ici à Bowen. Le harcèlement scolaire. Le plus grand fléau des adolescents. Jeunesse empoisonnée. Pour les bourreaux, ce ne sont que deux ou trois moqueries sans importances, une manière de se sentir mieux dans sa peau, une manière de se sentir supérieur en écrasant l’autre. La domination par la souffrance et par l’humiliation. Les adolescents peuvent faire preuve d’une grande cruauté entre eux. Pendant ses quatre années de collège, la jeune femme avait été détruire. Ses camarades l’enfonçaient chaque jour un peu plus dans l’auto destruction. Au début, elle avait voulu être forte, ne rien dire, faire semblant que tout aller bien, que ce soit au collège ou à la maison. Elle extériorisait son manque de confiance en elle et sa haine envers le monde chez elle, une fois que tout le monde dormait, elle se mettait à pleurer, à pleurer toutes les larmes de son corps. Je vous laisse imaginer juste 5 minutes le visage d’une jeune fille de 12 ans, ravagés pas les larmes, les yeux vides, mais au fond du cœur, encore un peu d’espoir qu’il y ait des gens bien sur Terre, parce qu’elle avait une vision bien trop idéale de la vie. Enfant au cœur d’or. Puis plus les mois passaient, plus les couleurs s’effaçaient du monde d’Ambre. Tout devenait noir, et son cœur s’emplissait soudain d’une rage violente, sanglante, envers elle-même. Quelle merde, de ne pas arriver à sourire malgré tout et à avancer ! Petite fille fragile, d’être détruite pour si peu de choses.

Elle se sentait si seule, parmi des gens de son âge qui la haïssaient, et des adultes qui ne voulaient pas accorder d’importance aux noirceurs d’une âme de 13 ans. Elle commença à se couper, pour oublier, pour extérioriser, parce qu’aussi paradoxal que cela puisse être, cela lui faisait du bien. La blondinette retrouva le sourire, malgré toutes les injures, grâces à ses coupures. Sa douleur coulait en même temps que son sang. S’infliger une telle punition si jeune, c’est vraiment la pire des cruautés. Enfance brisée. Très vite, Ambre se rendit compte de la réalité de la vie, et cela s’ajouta au lourd poids qui pesait sur ses épaules. Que faire lorsqu’à 14 ans, on a l’impression de voir toutes les portes se fermer devant nos yeux ? Que faire lorsqu’on se rends compte que la nature est méchante de plus profond de son être et qu’il tend vers la souffrance ? La jeune fille était devenue dépendante de l’auto-mutilation, seule chose qu’elle contrôlait dans sa jeunesse… Elle fit sa première tentative alors qu’elle n’avait pas encore 15 ans. Ce soir-là, lorsqu’elle s’ouvrit pour ce qu’elle voulait être la dernière fois, elle ne poussa pas un cri, elle regardait juste son bras saigner et si vider peu à peu. Mais par miracle (ou pas ?), l’artère qu’elle avait touchée s’était vite rebouchée. Et puis, la jeune femme avait essayé d’autres fois, avec différentes méthodes, mais cela ne marchait jamais. Elle ne se battait pas pour vivre, et ne cherchais même pas à survivre. Le jour la détruisait, et la nuit, elle pleurait… Ambre voulait juste arrêter de souffrir, quitter les prisons de son cœur, mais la mort ne voulait pas l’accueillir entre ses bras. Vous vous rendez compte ?! Même la mort ne voulait pas d’elle. C’était un poids pour tous ceux qui tenaient à elle. Déchet humain. Petit corps fragile couvert de nombreuses cicatrices. Ce genre de personne qu’on ne pourrait même pas toucher avec un bâton de peur d’être contaminée aussi. Parfois, les gens venaient la voir pour lui demander de l’aide, puis dès que leur problème était résolu, ils retombaient dans l’indifférence la plus extrême. Et ses larmes, pauvres et dérisoires armes contre la rage intérieure qui l’habitait, seule preuve qu’elle existait encore. Mais elle ne pouvait pas le montrer. Alors elle gardait ce sourire constant, et ravalait ses larmes. Qui aurait pu se douter que sous ses pull manche longue se cachait une véritable boucherie ? Qui aurait pu croire que derrière cette oreille attentive se cachait en réalité un être qui souffrait des sombres tourments qui restaient enfouis au plus profond d’elle ? Qui aurait pu croire que derrière ce sourire et ce jolie visage se cacher une profonde envie de déserter, de tout quitter, de crever ?  Souffrance.

Vous savez, Ambre a voulu s’en sortir, elle a essayé. Mais elle n’a jamais réussi à sortir de celle bulle. Elle avançait toute seule. Elle n’avait rien demandé à personne elle… Elle gardait cet espoir qu’un jour elle pourrait s’en sortir et retrouver le sourire, malgré le fait que tous les soirs, quand elle rentrait chez elle, elle s’enfermait pour pouvoir pleurer tout ce qu’elle pouvait. Les gens lui faisaient du mal, et elle ne savait pas pourquoi. Alors peu à peu, elle a fini par s’auto persuader que c’était de sa faute, et qu’elle le méritait, alors elle ne pouvait pas en parler. De toute façon, à qui aurait-elle pu le faire ? Elle était seule. Sourire aux lèvres mais si malheureuse… Ses cris silencieux que personne n’entendait. La jeune fille attendait qu’une chose, que quelqu’un vienne, lui tende la main, l’écoute, et sèche ses larmes. Personne ne l’a aidé alors qu’elle voulait s’envoler à jamais. Puis un jour, à la fin du lycée, elle a failli la réussir sa tentative. J’ai bien dit failli. Alors elle s’est retrouvée à l’hôpital, obligée de tout expliquer à ses parents. Ils ont beaucoup souffert eux aussi, de voir leur fille qui avait tant souffert. Mais ils ne pouvaient pas comprendre. Ceux qui n’avaient pas vécu tout ça, la noirceur, les cauchemars, ne pouvaient pas comprendre. Ce n’était pas de leur faute. En plus, grâce à ce court séjour psychiatrique, la jeune fille avait quasi renoncé à son addiction. Alors ses parents l’ont envoyé ici, à Bowen. Loin de tant de souvenirs douloureux. Mais ce qu’ils ne savaient pas, c’est qu’ils auraient beau l’envoyer à l’autre bout du monde, son enfer, Ambre le vit encore toutes les nuits, dans des cauchemars qui reflètent ses plus profondes peurs, ses plus profondes souffrances. Et à Bowen, son sentiment de solitude avait décuplé. Elle ne connaissait personne. Et voir tous ces visages souriants lui donnaient envie de vomir. Au moins, en France, les gens faisaient la gueule dans la rue. Pas en Australie. Et devant tant de bonheur affiché un peu partout, la jeune femme s’enferma encore plus profond dans ses tourments, malgré sa grande volonté de s’en sortir.

Puis elle rencontra Effy. Rencontre miraculeuse d’une autre femme qui avait dans les yeux autant de souffrances que dans les siens. Cette amie si différente à l’extérieure qui partageait pourtant ces mêmes noirceurs. Et puis, petit à petit, cette amitié lui passa du baume sur tant de cicatrices, et la jeune fille se releva. Son sourire devenait un peu plus vrai. Et puis, aujourd’hui, elle avait une raison de se battre. A défaut de le faire pour elle, elle se battait pour son amie, pour l’aider, pour la relever à chaque fois qu’elle chutait. Et ça l’aidait elle aussi à penser ses blessures. Quand elle croisa le regard de Lennox, ses doutes furent confirmé. Lui aussi, il était comme elle, comme Effy, avec les mêmes démons, les mêmes envies, les mêmes insomnies, les mêmes questions. C’était si facile de se comprendre, de se reconnaître, quand on était passé pas les mêmes tornades dévastatrices. Lorsqu’elle croisa son regard, elle comprit tout de suite que lui aussi l’avait reconnu, et qu’il alla chercher au plus profond de ses yeux bleus sa propre image, ses propres tourments, et peut-être même des réponses qu’il n’avait pas. Ils se comprenaient sans rien dire. Ils ne pouvaient plus se mentir. Mais au moins, ils n’auraient plus besoin de se cacher. Les masques sont tombés. Ambre pouvait enfin redevenir elle-même. Elle n’aurait plus besoin de fuir son regard, ou de faire semblant qu’elle allait bien. Pour la deuxième fois de sa vie, son cœur s’allégea un peu plus. Ce regard d’une telle intensité avait établi entre eux une connexion qu’à cet instant précis, personne n’aurait pu briser. Ils partageaient leurs souffrances, leurs cicatrices, et leur tristesse infinie. Ambre se sentait complètement bouleversée. En quittant Bowen par lâcheté, elle ne s’attendait pas à ce qu’elle allait vivre avec ce Lennox, ce partage de cœur qui ne pouvait que leur faire du bien à tous les deux. Dans leur regard passaient toutes les émotions qui se sont tues des années durant, et qui sont incapables de s’exprimer.

« Tu as raison. Je ne parle pas de notre voyage… Je ne sais pas où je m’en vais. Vraiment. Je sais que je fuis, je ne sais pas quoi exactement, mais j’ai besoin de m’en aller. J’ai besoin de quitter Bowen un moment, parce que la vie que j’y mène se fait trop pesante, trop lourde sur mes épaules. J’étouffe, je retombe dans … dans un cycle infernal dont je me sortirai pas vivant … Je me dis qu’en changeant d’air, qu’en passant quelques jours à l’extérieur, je gagnerai peut-être du temps … Mais c’est stupide, au fond. Je m’en rends compte en te le disant. Le sable dans mon sablier, il est écoulé depuis bien longtemps déjà. » Confia alors Lennox d’une seule traite. Ses sourcils se froncèrent, mais il ne dit pas un mot de plus. Cette confidence touchait énormément la jeune fille, qui l’avait attentivement écouté. C’était parfois si dur de parler, d’exprimer tout haut ses sentiments, surtout à une jeune fille d’un peu plus de 10 ans sa cadette. Mais au fond, quand on se parle avec le cœur, l’âge ne compte plus. Ils étaient pareils. Elle comprenait tout ce qu’il ressentait. Sur le coup, Ambre ne savait pas trop quoi répondre, alors elle préféra garder le silence, le temps de réfléchir à tout ce que l’homme en face d’elle venait de lui dire. Il désirait quitter Bowen pour oublier, pour ne plus avoir à porter le poids de sa propre vie. Il fuyait. Comme beaucoup de gens. Qui n’a jamais fui pour essayer de ne plus penser à ses problèmes ? Il se sentait emprisonné dans une spirale dont il ne pensait pas ressortir vivant. Ambre était elle-même perdue dans ses propres pensées, elle ne savait plus trop si elle essayait de répondre à ses propres questions où à celle de Lennox. Pourquoi être partie de Bowen dans le premier bus qui se trouvait devant elle ? Pour essayer d’échapper à un destin funeste dont elle ne voulait pas porter le poids ? Pour fuir la solitude de son âme ? Pour fuir ses plus profondes peurs ? Celles de s’attacher à des gens qui ont les mêmes souffrances qu’elles ? Pour oublier ses pensées suicidaires qui ne veulent pas la quitter ? Pourquoi ?

Le jeune homme avait tiré une conclusion qui alarma la jeune fille. Mais elle ne voulait pas dire quelque chose de travers, alors elle resta muette encore un peu, et se plongea dans le regard de son voisin pour essayer d’y trouver les mots justes, pour essayer de le convaincre que la mort n’était pas la seule solution. Elle ne le connaissait pas du tout, mais elle voulait l’aider, cet homme, qui semblait peut-être encore plus perdue qu’elle-même. Enfin… L’aider est un bien grand mot, quelle influence Ambre pouvait-elle avoir sur lui, Lennox, de plus de dix ans son aîné ? Et pourtant, elle sentait au plus profond d’elle-même qu’ils allaient avoir besoin l’un de l’autre durant ce trajet de bus. Les yeux azurs de Lennox étaient remplis d’une telle souffrance, de tant de questions, de tellement de sentiments et de noirceurs mélangés que la jeune femme s’y perdit, surtout pour essayer de l’aider. L’avantage entre deux âmes, c’est qu’ils pouvaient s’abstenir de beaucoup de mots dérisoires. Pas besoin de lui dire qu’on comprend, il le sait, pas besoin de lui dire qu’elle a aussi vécu ça, il le sait. La demoiselle pouvait aller à l’essentiel.
« Tu sais, Lennox, je ne pense pas que mourir soit la meilleure solution. Dans ton sablier, il y en a encore, du sable. Tu peux le retourner, je le sais, je le sens. Et puis moi, je ne veux pas que tu fasses cette grosse connerie. Je sais que mes mots peuvent te paraître vides de sens, je les ai moi-même entendu maintes et maintes fois sans y faire attention. Mais ces gens-là ne comprenaient pas. Je sais comme c’est dur de supporter les méandres de nos souffrances, le poids de nos blessures, ou les fantômes de nos peurs. Je sais comme c’est dur de vivre dans la noirceur au quotidien, et encore plus de sourire malgré tout. Tu te sens perdu ? Tu ne sais plus qui tu es ? Mais je sais que c’est caché quelque part au fond de ton âme. Et si je t’aidais à te retrouver ? Lennox… Le chemin vers la guérison est long, très difficile. Je suis trop souvent tombée, mais regarde, nous sommes encore là. Nous avançons. En rampant peut-être, écrasé pas le poids de nos prisons intérieures, mais nous sommes là. Et je sais que nous pouvons le faire, je veux y croire… »


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: c'est un piètre conducteur, il a été recalé quatre fois lors de ses examens de conduite mais à la cinquième tentative, grâce à des circonstances miraculeuses, il a enfin réussi à obtenir son permis ; il n'en demeure pas moins qu'il est un danger sur la route ‹ il n'a pas bu d'alcool depuis des années, sa forme physique étant centrale pour sa carrière d'acrobate ‹ c'est un véritable cat lover, il n'en a actuellement que deux, Pebble et Apricat, mais il en accueillerait bien plus s'il le pouvait, malheureusement la vie sur la route ne lui permettait jusqu'alors pas d'avoir plus que ces deux compagnons ‹ s'il est un acrobate hors-pair, certaines autres disciplines du cirque lui échappent totalement ; par exemple, il est tout simplement incapable de jongler ‹ il adore jouer aux mannequins et si vous avez le malheur de vous trouver avec lui dans un bel endroit, il vous demandera certainement de prendre des photos de lui - et il ne sera satisfait qu'au bout d'une vingtaine de minutes et d'une centaine de clichés ‹ ayant rejoint le monde du cirque à ses quinze ans, il n'a pas le souvenir de quoi que ce soit d'autre que la vie sur la route, ce qui occasionne chez lui quelques difficultés d'attachement ‹ il a beaucoup de mal à gérer son budget, il dépense beaucoup trop et mène un mode de vie au-dessus de ses moyens ‹ il déteste lire, sauf pour ce qui est des bandes-dessinées ; il en avait d'ailleurs une collection lorsqu'il était jeune, mais il l'a laissée chez ses parents ‹ il est arrivé à Bowen avec ses chats et une seule boîte contenant sa vie, soit quelques souvenirs sentimentaux ‹ il a des accès de colère, il a du mal à gérer cette violence qui se crée parfois en lui et qu'il extériorise avec brutalité par moments, même contre ceux qu'il aime ‹ il est obsessif-compulsif dès qu'il est question de propreté, si quelque chose traîne il le ramassera même si ce n'est pas à lui ‹ il rêve secrètement de fonder son propre cirque mais il sait que c'est de la folie relevant de l'impossible
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MessageSujet: Re: your fears are hidden well beneath your wind -r.    your fears are hidden well beneath your wind -r.  EmptyVen 11 Mar 2016 - 4:49

Quand Lennox s’était jeté d’en haut de son viaduc, ce viaduc qu’il avait même montré à Effy, il n’avait même pas regretté. Cette seconde où ses pieds s’étaient retrouvés dans le vide, et que l’adolescent qu’il était avait compris qu’il venait réellement de poser le geste, que la fin approchait, Lennox s’en souvenait très bien. Pour la première fois de sa vie, il avait eu l’impression d’avoir des ailes et, surtout, de savoir s’en servir pour s’envoler. Pourtant, Lennox était bel et bien tombé. Il n’avait pas pris son envol. Mais dans sa tête, cette chute était la façon la plus rapide de s’envoler dans le ciel par après. C’est ça qui aurait dû se produire. C’est ça que devait lui réserver son avenir. Cet avenir qu’il s’était imaginé. Un trou noir. Une ligne d’arrêt, après le saut. Malheureusement, le destin lui réservait encore bien des années de souffrance. La vie n’en avait pas fini avec lui. La vie avait décidé de continuer à le torturer, de ne pas lui offrir cette mort subite, mais plutôt une mort à petit feu. Une mort lente et pénible. Celle qu’il vivait depuis toutes ces années. Lennox agonisait. En silence. Tapis dans l’obscurité. Quand il s’était réveillé à l’hôpital, après sa tentative de suicide, il avait su que plus rien ne serait jamais pareil pour lui. En plus d’avoir perdu tout espoir d’un jour être heureux, il avait également perdu l’espoir de pouvoir s’achever avant qu’il ne soit trop tard. Il avait d’ailleurs passé ses premières journées à l’hôpital les yeux fermés, muet, sans jamais répondre quoi que ce soit à qui que ce soit, ni à ses docteurs ni même à ses parents. Il s’était dit que s’il faisait semblant d’être mort, peut-être le serait-il réellement au bout d’un temps. Mais non. Il vivait, et surtout, il souffrait, encore et encore. Alors plutôt que de nier, il avait décidé d’affronter la réalité. La dure réalité. Vingt ans plus tard, il l’affrontait encore. Le combat ne s’était jamais terminé.

Quand leurs regards se croisèrent finalement, Lennox eut l’impression que tout le corps d’Ambre s’était détendu, comme par magie. Qu’elle avait baissé ses gardes, qu’elle n’avait plus besoin de faire semblant, de le fuir du regard, de s’emprisonner dans son monde. Elle aussi voyait donc la même chose que lui. Elle voyait en lui ce qu’il voyait en elle. Sans doute était-ce pour cette raison que Lennox s’était ouvert aussi facilement à elle, malgré l’écart d’âge, malgré qu’ils ne se connaissaient pas du tout, malgré qu’il soit brisé et qu’il lui était maintenant inutile pour lui de confier aux autres ses démons, parce que les démons avaient pris le dessus. Finalement. Ils avaient triomphé. Le silence fut entre les deux, après que Lennox se soit ouvert à elle. Le regard du jeune homme s’était retourné vers l’océan, pour ne pas avoir à regretter ses paroles, pour ne pas désirer retourner en arrière. Il se perdit dans le paysage, ne s’attendant même plus à une réponse d’Ambre quand celle-ci ouvrit finalement la bouche. Le discours qu’elle lui offrit en était un d’espoir, contre toute attente. Il ne s’imaginait pas qu’une femme portant un regard aussi vide et triste pouvait encore trouver les mots pour essayer de l’encourager. Malheureusement pour elle, Lennox était bien trop loin déjà. Égaré. Les mots ne l’atteignaient plus. Il ne voulait plus les entendre. Parce qu’ils n’étaient que ça, des mots. Des mots en l’air. Des mots qui ne veulent rien dire. Des mots ne sauveraient pas Lennox. Les actions le feraient. Et à ses yeux, seule le mort était l’action raisonnable à entreprendre au point où il en était. Il n’arrivait plus à entrevoir autre chose. Toutes les portes s’étaient refermées devant lui. Sauf celle au bout complètement. Celle d’où s’échappait la lumière. Celle au bout du tunnel. Elle, elle lui était grande ouverte. Elle, elle l’attendait. Depuis bien longtemps. Mais Ambre ne le laissa pas avoir ces pensées sombres. Lennox se tourna vers la jeune femme, un sourire désolé au visage, et les yeux attristés. « Tu es encore bien jeune, Ambre … et je me fais si vieux. » Déclara-t-il d’abord, secouant presque imperceptiblement la tête. « Je ne veux pas que tu perdes cet espoir que tu as … il te sera si précieux dans les années à venir. Tu n’es pas au bout de tes souffrances, Ambre. Alors si tu as cet espoir auquel tu peux t’accrocher, conserve-le. Entretiens-le. Ce sera ton meilleur allié. Ton seul allié. Moi, je n’ai plus d’espoir … Je n’arrive plus à croire en quoi que ce soit. » Il baissa le regard vers ses souliers, croisant les bras et accotant son épaule gauche contre l’autobus jaune. Il releva les yeux vers la jeune femme. Les siens avaient quelques larmes qui faisaient miroiter le reflet d’Ambre. « Tu peux bien essayer de m’aider à me retrouver, mais la vérité est que je n’ai jamais su qui j’étais … Je ne suis personne. Je n’existe pas, pas réellement. T’aurais beau fouiller, au plus profond de moi, au plus profond de mon âme, tu n’y trouverais que le vide, le silence … Je n’ai jamais pris la peine de me construire, si c’était pour mieux me démolir à la fin … Ça n’aurait servi à rien d’être quelqu’un que je ne voulais pas être. » Et Lennox ne voulait pas être. Il ne voulait pas être. Ni lui, ni personne. Exister était sa souffrance, alors il s’était nié cette existence.

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je voudrais partir maintenant te retrouver, tu me manques tellement
qu'est-ce que ça veut dire d'être ensemble si on n'est pas ensemble ? est-ce que ça suffit de rassembler nos souvenirs ? ▬ qu'est-ce que ça veut dire d'être ensemble si on n'est pas ensemble ? est-ce que ça suffit de s'attendre ?
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MessageSujet: Re: your fears are hidden well beneath your wind -r.    your fears are hidden well beneath your wind -r.  EmptyVen 11 Mar 2016 - 17:15



Feat Lennox Nowakowski


Your fears are hidden well
beneath your wind



Souffrir était son quotidien. Toute la journée, il fallait passer au-dessus, sourire, faire croire que tout allait bien, alors qu’au fond, c’était vide le plus complet. Chaque jour avancer, et soutenir les autres, leur montrer que la vie est belle, alors qu’on ne souhaite que crever. Toujours aller de l’avant, malgré les difficultés. Ambre, malgré toute la douleur du monde devait continuer à avancer. Pour ses parents, pour ses sœurs. Alors même que son petit monde à elle s’était écroulé, elle devait vivre pour ne pas détruire celui de sa famille, de ses amis. La jeune fille n’avait jamais oublié les larmes de sa mère, de son père, ou de ses sœurs causées par sa propre souffrance. Alors elle ne voulait pas les détruire. Elle devait s’en sortir. Elle y croyait dur comme faire qu’elle pouvait s’en sortir, ou plutôt qu’elle devait s’en sortir. Du haut de ses 19 ans, malgré ses plus grandes souffrances, elle puisait dans ses propres peurs pour s’en sortir.  Ne faire souffrir personne. Alors avancer et garder la tête haute pour les autres, plus que pour elle-même. Ne plus croire en soi, mais puiser de la force dans l’amour des siens. La jeune femme s’était vu mourir plusieurs fois dans ses cauchemars incessants. Et elle se réveillait en pleurs, en hurlant, terrifiée. Non pas d’avoir réussir à attenter à ses jours, mais d’avoir détruit l’avenir des gens qui l’aimaient. Parce que sa vie à elle ne valait rien, mais celle des gens qui lui étaient chers était plus importante que tout.

Ambre savait qu’elle allait devoir l’affronter cette putain de vie, et se la prendre en pleine gueule, se détruire intérieurement chaque jour un peu plus, et s’enfermer dans la ronde du temps, pour ne pas voir de larmes causées par sa propre perte. Parce qu’il y avait quand même quelques personnes sur cette planète qui tenait à elle. Effy par exemple. La demoiselle ne pouvait pas partir, elle n’avait pas le droit de laisser tomber sa meilleure amie. Déjà que celle-ci était au fond du trou, Ambre savait que son amie ne se relèverait pas de son suicide. Et elle voulait tellement la voir heureuse un jour qu’elle ne pouvait pas se permettre de la laisser tomber comme ça. A Bowen, la jeune femme puisait sa force dans cette amitié, si profonde, si pure, si vraie. Alors Lennox avait dû être étonné de son message d’espoir malgré toute la tristesse du monde qui se lisait dans ses yeux, mais la blondinette fonctionnait comme cela. Elle voulait donner de l’espoir au gens, elle voulait aider les gens à s’en sortir, tous, sans exception, car elle était persuadée qu’à être obligée de vivre, autant le faire bien. Elle voudrait rendre aux gens le bonheur qu’elle avait perdu, leur tendre la main comme elle aurait aimé qu’on le lui la tende. Quand on a quelqu’un pour se battre, c’est tout de suite plus facile n’est-ce pas ? Alors Ambre ne voulait donner que ça, de l’espoir. Elle s’interdisait de laisser couler quelqu’un avec elle. Le navire devait faire naufrage seule, sans en entraîner aucun autre. A vrai dire, personne ne comprenait cela, même pas elle-même. Mais c’était dans sa nature, elle ne pouvait pas lutter contre. C’est pour ça qu’elle arrivait à sourire, c’est pour ça qu’elle donnait tout ce qu’elle pouvait pour sortir Effy de toutes ses conneries, c’est pour ça qu’elle donnait de l’espoir. Et à cause de cela, beaucoup de gens ne la prenaient pas au sérieux. Quelqu’un qui arrive à sourire, qui essayait d’entraîner les autres vers le bien, et qui tentait de redonner de l’espoir aux cœurs brisés ne pouvait pas souffrir autant qu’il le prétendait.

Et pourtant. Et pourtant le cœur de la jeune femme saignait continuellement. Voir même plus encore que ceux qui avaient tout abandonné, car elle devait porter en plus le poids de ses propres lois, de ses propres barrières, elle ne pouvait pas laisser sa souffrance s’exprimer. Et c’est encore plus dur d’être obligée de se taire, surtout par ses propres contraintes. Vous allez sûrement vous demander pourquoi continuait-elle à se réfréner si cela était si dur ? Je vais vous répondre que je n’en sais rien. Peut-être parce qu’un cœur pur comme le sien ne pouvait pas faire cela.  Mais cela ne veut pas dire qu’elle ne souffre pas, retenez le bien. A ses yeux, seule la mort pouvait la libérer de tous ses tourments, seule la déchéance la plus totale serait quelque chose de raisonnable. Elle ne méritait que de la haine et du mépris, tellement elle n’était rien. Toutes les nuits, elle faisait des cauchemars absolument affreux. Des cauchemars de sa propre mort, par scarification, par pendaison, par saut dans le vide, par le feu, par une balle dans le crâne, par une overdose de tous ses médicaments, ou en s’éclatant la tête contre une paroi… Ou alors de toutes les humiliations subies pendant des années, les moqueries, les critiques, les caresses non légitimes pour abuser d’elle… Ou alors c’était des nuits sans cauchemars, vides, sombres, douloureuses, où elle faisait des insomnies car son cœur brulait dans sa poitrine, car le lourd fardeau de la vie sur ses frêles épaules devenait beaucoup trop lourd à porter. C’était pour Ambre un calvaire de passer ses nuits seules. Alors elle prenait des bouquins pour ne pas s’endormir trop vite, elle écrivait, elle écrivait sans relâche pour ne pas avoir à aller se coucher. Parfois, il lui arrivait de passer plusieurs nuits de suite à remplir un cahier avec un seul mot : mourir. Mais tous les matins, elle cachait ses cernes avec un peu de correcteur et prenait des médicaments pour tenir debout. Heureusement, elle avait un medecin qui ne lui posait pas trop de questions. La journée, elle ne pouvait pas s’approcher de quelque chose un peu trop en hauteur sans penser à sauter, elle ne pouvait pas voir un seul objet coupant sans que ses cicatrices sur son bras se mette à la titiller. Elle avait emprunté le chemin noir de l’auto destruction intérieure, invisible aux yeux de ceux qui ne vivaient pas la même chose. Et à 19 ans, ce combat perpétuel était lourd à porter pour un cœur si fragile…


Lennox se tourna vers la jeune fille avec un sourire désolé et des yeux bleus tout triste. « Tu es vraiment bien jeune, Ambre … et je me fais si vieux. ». Oh non, pas lui. Les yeux de la jeune femme s’obscurcirent. Pas lui, il ne pouvait pas avoir dit ça. Il ne pouvait pas avoir osé une remarque si débile, si blessante, si conne ! L’homme debout en face d’elle continua : « Je ne veux pas que tu perdes cet espoir que tu as … il te sera si précieux dans les années à venir. Tu n’es pas au bout de tes souffrances, Ambre. Alors si tu as cet espoir auquel tu peux t’accrocher, conserve-le. Entretiens-le. Ce sera ton meilleur allié. Ton seul allié. Moi, je n’ai plus d’espoir … Je n’arrive plus à croire en quoi que ce soit. » La jeune femme ne dit pas un mot. Pas tout de suite. Elle n’arrivait pas encore à croire ce que cet homme, qu’elle pensait être comme elle, était en train de dire. Elle pensait pourtant qu’ils étaient pareil, elle pensait qu’il comprendrait. Comment pouvait-elle s’être autant trompée ? Ses yeux se remplirent de larmes que la blondinette essaya de retenir du mieux qu’elle pouvait. Ne pas faiblir, pas maintenant, pas devant ce vieux croûton qui croyait qu’il était le seul à avoir perdu espoir, et que du coup, vu son âge, c’était légitime qu’il soit comme ça, et que plus rien ne pouvait changer. Mais bon, la demoiselle osa lever un regard vers lui. Il regardait ses chaussures, et avait les larmes aux yeux lui aussi. Lui non plus n’allait pas bien. Mais c’était trop tard, il avait dit la phrase qu’il ne fallait pas, il avait dit les mots de trop, il avait fait mention de l’âge, et le cœur d’Ambre s’était fermé. « Tu peux bien essayer de m’aider à me retrouver, mais la vérité est que je n’ai jamais su qui j’étais … Je ne suis personne. Je n’existe pas, pas réellement. T’aurais beau fouiller, au plus profond de moi, au plus profond de mon âme, tu n’y trouverais que le vide, le silence … Je n’ai jamais pris la peine de me construire, si c’était pour mieux me démolir à la fin … Ça n’aurait servi à rien d’être quelqu’un que je ne voulais pas être. » La jeune femme tourna son regard vers l’horizon et ses traits se durcirent. Et elle fit alors exploser sa rage.

« Mais qu’est-ce que t’en con putain ! Parce que t’as quelques années de plus que moi tu te sens supérieur ? Parce que tu crois qu’à 19 ans on ne peut pas vraiment souffrir ? Parce que tu crois que tu es le seul ici à avoir perdu espoir ? Non mais tu te prends pour qui ?! Tu te fais si vieux ? Je te donne même pas 35 ans ! Tu crois que ta vie est déjà finie ? Tu crois que rien ne peux changer ? Tu te sens supérieur parce que tu as vécu quelques années de plus ? Mais la Souffrance atteint tout le monde ! Tu crois que parce que j’essaye de t’aider, je vais forcément mieux que toi ? Lennox, moi aussi, moi aussi je suis perdue, moi aussi je ne sais pas qui je suis. Je fuis la nuit, je fuis le sommeil et ces cauchemars qui me font si peur, et le jour me détruit. A chaque pas que je fais, je sens le poids de la vie et de mon passé. J’ai voulu crever. J’ai jamais réussi. Et je n’ai pas essayé qu’une fois, mais plus d’une dizaine. La vie, je la hais. Chaque jour qui passe, je sais que je suis condamnée, et que je ne pourrais pas y échapper, à toute cette souffrance. Je ne pourrais pas y échapper parce que je ne veux pas laisser couler ceux que j’aime. Tu n’as donc aucun respect pour toi-même que de te laisser couler chaque jour un peu plus alors que je suis certaine qu’il y a des gens qui tiennent à toi ?! Et même si y’en a pas des, même si y’en a qu’une, tu te dois de pas la détruire. Alors non, non je ne te dis pas d’aller crever, non je cultive pas le désespoir. Pas parce que j’espère, mais parce que je sais que je détruirai Effy, mes parents, mes petites sœurs si j’arrivais à me buter. Et je refuse de voir une seule larme couler sur leurs joues à cause de moi. Je n’ai jamais su qui j’étais, et ne le saurais probablement jamais. Je suis morte de l’intérieur depuis déjà pas mal d’années. Mais au moins, j’essaye de me construire, ou de construire une autre moi, qui avance, qui sourit, et qui existe. C’est parce que tu n’avances pas que tu te détruis Lennox. Et notre âge à rien avoir là-dedans. La seule différence qu’il y ait entre toi et moi aujourd’hui, c’est que je ne suis pas assez conne pour faire souffrir ceux que j’aime, et que, contrairement à toi, quitte à devoir assumer cette vie de souffrance, je préfère le faire en essayant de m’en sortir. Alors si tu veux toi-même t’enterrer, vas-y, je t’en prie. De toute façon tu n’as l’air attendre que ça. Mais sache que si tu fais ça, je ne te le pardonnerai jamais Lennox. Moi aussi j’veux crever, j’veux tout abandonner, j’veux continuer à me scarifier chaque jour pour voir mon sang s’épuiser peu à peu. Mais j’ne peux pas. Pour elle, pour ma famille. L’espoir, y’a bien longtemps que c’est terminé. Mais c’que j’peux toujours faire, c’est te tendre la main et te redonner le tien, comme j’ai toujours attendu qu’on me le fasse. Mais si tu veux pas la saisir, alors vas-y, laisse tomber, je suis déjà bien trop fatiguée pour me battre encore.. »

Ambre se retourna pour faire dos à cet homme et le laissa planté contre le bus. Elle s’était sentie violemment blessée lorsqu’il lui avait parlé. Elle alla s’assoir loin des gens du bus, loin de Lennox, loin du bruit. Tu es trop jeune. Mais qu’est-ce que la jeunesse ? Un chiffre, une date de naissance, un visage d’enfant ? Non. La jeune femme se sentait différente de toutes les filles de son âge. Les années ne se comptent pas avec des heures, des jours, des mois, mais avec le nombre de cicatrices, de blessures, de souffrance. Elle avait dû murir bien plus vite que les autres adolescents pour en arriver jusque-là, et elle en avait bavé. Elle ne se sentait pas à sa place dans le monde des jeunes, bien trop brisée, et elle ne se sentait pas à sa place dans le monde des adultes, car ceux-ci ne savaient pas l’accepter. 19ans, c’est trop jeune, ce n’est pas assez mature comparé aux adultes du monde d’aujourd’hui, vous comprenez. Et en plus, en plus d’en chier comme si peu de gens, elle devait encore le supporter pendant encore des années. Lennox avait touché une corde sensible. Une petite brise s’était levée, et les longs cheveux blonds de la jeune femme lui caressait le visage. Certaines mèches restait collées à ses joues humides. Comme disait Anouilh : « Mourir, mourir, ce n’est rien ! Commence donc par vivre, c’est moins drôle et plus long ».


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: c'est un piètre conducteur, il a été recalé quatre fois lors de ses examens de conduite mais à la cinquième tentative, grâce à des circonstances miraculeuses, il a enfin réussi à obtenir son permis ; il n'en demeure pas moins qu'il est un danger sur la route ‹ il n'a pas bu d'alcool depuis des années, sa forme physique étant centrale pour sa carrière d'acrobate ‹ c'est un véritable cat lover, il n'en a actuellement que deux, Pebble et Apricat, mais il en accueillerait bien plus s'il le pouvait, malheureusement la vie sur la route ne lui permettait jusqu'alors pas d'avoir plus que ces deux compagnons ‹ s'il est un acrobate hors-pair, certaines autres disciplines du cirque lui échappent totalement ; par exemple, il est tout simplement incapable de jongler ‹ il adore jouer aux mannequins et si vous avez le malheur de vous trouver avec lui dans un bel endroit, il vous demandera certainement de prendre des photos de lui - et il ne sera satisfait qu'au bout d'une vingtaine de minutes et d'une centaine de clichés ‹ ayant rejoint le monde du cirque à ses quinze ans, il n'a pas le souvenir de quoi que ce soit d'autre que la vie sur la route, ce qui occasionne chez lui quelques difficultés d'attachement ‹ il a beaucoup de mal à gérer son budget, il dépense beaucoup trop et mène un mode de vie au-dessus de ses moyens ‹ il déteste lire, sauf pour ce qui est des bandes-dessinées ; il en avait d'ailleurs une collection lorsqu'il était jeune, mais il l'a laissée chez ses parents ‹ il est arrivé à Bowen avec ses chats et une seule boîte contenant sa vie, soit quelques souvenirs sentimentaux ‹ il a des accès de colère, il a du mal à gérer cette violence qui se crée parfois en lui et qu'il extériorise avec brutalité par moments, même contre ceux qu'il aime ‹ il est obsessif-compulsif dès qu'il est question de propreté, si quelque chose traîne il le ramassera même si ce n'est pas à lui ‹ il rêve secrètement de fonder son propre cirque mais il sait que c'est de la folie relevant de l'impossible
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MessageSujet: Re: your fears are hidden well beneath your wind -r.    your fears are hidden well beneath your wind -r.  EmptyVen 11 Mar 2016 - 18:26

Les yeux de la jeune femme s’était refermés, elle se montrait plus dure et, en même temps, elle avait les larmes qui montaient et menaçaient de s’échapper à tout moment. Lennox ne comprenait pas, sur le moment, à quoi c’était relié. Il n’avait jamais fait le lien avec sa première phrase. Il continua donc tout simplement à s’ouvrir à elle, même si ça lui sembla tout d’un coup bien plus difficile étant donné qu’elle ne semblait plus aussi ouverte à l’écouter. D’ailleurs, dès qu’il eut terminé de parler, de son confier, Ambre se tourna vers lui et, avec fureur, lui jeta au visage des insultes à n’en plus finir, ainsi que les justifications venant avec. Lennox recula de deux pas en écoutant Ambre, les yeux froncés, le regard froid. Pour qui se prenait-elle à l’insulter de la sorte, comme si elle connaissait tout de lui, comme s’il n’avait déjà plus aucun secret pour elle ? Il l’écoutait et, plus elle lui crachait son venin à la figure, plus le trentenaire sentait qu’ils étaient à des kilomètres l’un de l’autre. En mentionnant son âge, Lennox avait repoussé Ambre du plus loin qu’il le pouvait. Et, en attaquant Lennox de la sorte, sans pitié et sans fondement, Ambre avait fait comprendre à Lennox qu’il ne pouvait réellement plus s’ouvrir à qui que ce soit. Ça lui retombait toujours dessus de toute façon. C’était toujours de sa faute. Il était toujours le lâche, le con et l’indigne, dans l’histoire. La blonde l’avait bien souvent répété, d’ailleurs, qu’il était con alors qu’elle détenait la vérité absolue, visiblement. Le jeune homme serra les poings. Ce n’était pas la meilleure des idées de faire monter autant d’émotions négatives en Lennox alors qu’il était présentement en manque. La drogue l’avait rendu un peu plus agressif déjà, et quand on levait le ton sur lui, Lennox avait maintenant tendance à perdre ses moyens. Il ne fit rien, toutefois, sachant qu’Ambre était une jeune femme et que tout le monde autour les dévisageait alors qu’Ambre lui criait presque dessus, d’un ton ferme, mais avec une plaie béante invisible à l’œil nu qui s’ouvrait de plus en plus. On lisait toute la souffrance générée par leurs discours, par leurs regards. Les autres ne comprendraient pas.

Quand elle eut terminé de tout déballer ce qu’elle avait sur le cœur, Ambre laissa Lennox en plan, se dirigeant vers un espace vert en bordure de la route, en retrait de tous les autres. Elle s’assit, les jambes relevées vers son corps, silencieuse. Elle fixait le vide. Comme depuis le début. Lennox cessa de la regarder un moment, envoyant un regard noir à tous ceux qui les dévisageaient encore, l’un ou l’autre. Il ferma les yeux, prenant une grande inspiration. Les mots qu’Ambre lui avait jetés à la figure lui revenaient sans cesse en tête, éparpillés, emmêlés, et ils continuaient de lui rentrer dedans même si la voix d’Ambre ne résonnait plus dans ses oreilles.

Dix minutes passèrent. Lennox avait pris le temps de se calmer, de peser ses mots, de réfléchir à la situation. L’autobus de remplacement ne semblait pas prêt d’arriver. Il se dirigea finalement vers Ambre, toujours assise, immobile. En restant un peu derrière elle, en retrait, il déclara d’abord : « T’as tout interprété de travers. Tu ne m’as même pas laissé une chance de m’expliquer. Tu m’insultes alors que tu ne me connais même pas, alors que tu ne connais même pas le fond de ma pensée. Tu t’emportes pour un rien alors que je suis là, devant toi, vulnérable et ouvert à toi. T’es pas juste, Ambre. » Lennox s’avança finalement, s’asseyant à côté de la jeune femme, à une distance plus que raisonnable. Il n’avait pas forcément envie de réduire la distance entre eux, pas après qu’ils se soient autant éloignés. Chaque chose en son temps. Il inspira encore une fois, et reprit : « Je ne me sens aucunement supérieur à toi. Je ne pense même pas avoir parlé de supériorité. Ça, c’est quelque chose que t’as en-dedans de toi, un conflit quelconque que je ne peux comprendre, mais t’as pas le droit de le projeter sur moi et de m’en vouloir pour la réalité distordue que tu perçois. Tu sais, à dix-neuf ans, j’étais comme je le suis aujourd’hui. Ma souffrance n’a pas évoluée, et elle n’a pas diminuée non plus. J’en suis au même point. Aux mêmes questionnements de merde quant à la vie et à la mort. Alors non, Ambre, je ne pense pas que j’ai le droit de prétendre que je souffre plus que toi parce que je suis plus vieux. Ce serait complètement faux, et je serais le premier à le dire. À dix-neuf ans j’étais comme toi, et je suis encore comme toi. C’est pas une question d’âge.  C’est qui on est, fondamentalement, c’est tout. C’est la malchance d’être nés comme nous sommes. » Lennox se repassa le monologue d’Ambre dans sa tête, pour pouvoir en reprendre chaque partie, pour pouvoir lui faire voir sa façon de penser à lui. Pour lui remettre sous le nez qu’elle ne pouvait l’accuser de ce qu’elle ne connaissait pas de lui, aussi. Lennox avait été grandement touché, négativement, par les paroles de la jeune femme, et il ne la laisserait pas s’en tirer aussi facilement. Il ne la laisserait pas le couler, l’enterrer un peu plus dans le sol, lui frapper dessus, sans se défendre. Lennox s’était déjà trop laissé faire par le passé. Il n’en pouvait plus. « Tu me traites de con sans savoir, Ambre, à quel point c’est en ce moment que je fais souffrir les gens que j’aime. C’est en ce moment qu’ils souffrent à essayer de me sortir du trou dans lequel je suis, en vain. Ils finissent tous par partir. Parce que je suis une cause perdue. Ils abandonnent. Ils baissent les bras. Parce que ça ne sert à rien que d’essayer de me redonner espoir. Ça fait trente-cinq ans, Ambre, que j’attends. Trente-cinq ans. » Et il ne voulait pas relancer le débat sur l’âge. Mais elle pouvait bien prendre le temps de s’imaginer qu’est-ce que quinze années de souffrance de plus auraient comme effet sur son être, non ? Elle souffrait peut-être autant, mais elle en était peut-être moins fatiguée, moins las. Quinze ans à pleurer, quinze ans à vouloir mourir, tout finir, tout lancer en l’air, c’est long. C’est long, quinze ans. « J’attends et j’essaye, à ma façon, de m’en sortir. Mais rien n’y fait, Ambre. Rien n’y fait. Et tu es bien centrée sur toi-même si tu penses que tu peux généraliser ta situation à la mienne. Tu ne peux pas prétendre savoir si je me suis assez battu ou non. Tu ne connais rien de ma vie. Rien de ma souffrance. Rien de mes échecs. Tu dis que c’est parce que je n’avance pas que je me détruis. Moi j’te dis que c’est en continuant à avancer, justement, que je continue à me démolir. » Avait-il lâché. Lennox aurait pu en dire tellement plus, parce qu’Ambre avait touché à une corde sensible, Ambre avait réveillé le démon tapis dans la noirceur la plus profonde de Lennox. Elle avait réveillé sa flamme. Puis, après un moment, il releva le fait qu'elle avait parlé d'Effy. Alors il en parla lui aussi. Parce que ça ne pouvait qu'être la même. « Y'a qu'Effy qui ne m'abandonne pas. Y'a qu'Effy qui me prend comme je suis. » Déclara-t-il.

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je voudrais partir maintenant te retrouver, tu me manques tellement
qu'est-ce que ça veut dire d'être ensemble si on n'est pas ensemble ? est-ce que ça suffit de rassembler nos souvenirs ? ▬ qu'est-ce que ça veut dire d'être ensemble si on n'est pas ensemble ? est-ce que ça suffit de s'attendre ?
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MessageSujet: Re: your fears are hidden well beneath your wind -r.    your fears are hidden well beneath your wind -r.  EmptySam 12 Mar 2016 - 0:43



Feat Lennox Nowakowski


Your fears are hidden well
beneath your wind



♫♪ « Elle disait j’ai déjà trop marché, mon cœur est déjà trop lourd de secrets, trop lourd de peines… Elle disait je ne continue plus, ce qui m’attends je l’ai déjà vécu, c’est plus la peine… Elle disait que vivre était cruel, elle ne croyait plus au soleil, si au silence des églises. Même mes sourires lui faisaient peur, c’était l’hiver dans le fond de son cœur. » ♪♫… La douleur ne disparait jamais, on apprend juste à vivre avec. Peu à peu, les brûlures du cœur s’oublient, et les espoirs laissent place à des cendres. La rancœur et la rage s’atténuent, et on y croit plus. On avance peu à peu, à taton, enfermé dans la ronde du temps. C’est un cercle vicieux d’auto destruction qui se met en place : plus le temps passe, plus on souffre, plus on s’enfonce, plus on arrête d’y croire. Ambre, assise, les jambes repliées, les cheveux au vent. Elle réfléchissait beaucoup à ce qu’elle venait de balancer à Lennox. Elle avait vu ses poings se serrer, son regard se durcir, et elle crut déceler dans ses yeux un peu d’incompréhension. Sûrement qu’il ne comprenait pas la soudaine explosions de la jeune fille. Ce qu’elle venait de lui dire avait mis un froid entre eux, et elle l’avait bien senti quand il s’était reculé de deux pas. Une frontière s’était mise entre eux deux, et cela fit du mal à la jeune femme. Elle ne voyait plus la même tristesse dans ses yeux, elle voyait de la colère, de l’agressivité. Si elle n’avait pas su que la souffrance pouvait faire mal au point de vouloir tout détruire sur son passage, elle aurait eu peur. Tout le monde autour d’eux les regardaient, car il faut avouer qu’Ambre n’avait pas été discrète en lui criant tout son mal être. Les gens ne devaient pas comprendre pourquoi tout d’un coup, deux inconnus se hurlaient dessus. Ils ne pouvaient pas comprendre, ils ne pouvaient pas savoir, ils ne pouvaient pas saisir l’importance de la douleur de ces deux personnes en train de se blesser mutuellement. Deux âmes détruites qui ne savaient pas comment s’exprimer…

La jeune femme savait qu’elle était allée beaucoup trop loin dans ses propos, se permettant de juger le brun sans le connaître plus qu’à travers ce que son regard pouvait lui dire. Mais les yeux trahissaient les sentiments, pas le vécu. Et elle venait de faire deux choses qu’elle avait toujours détester : juger quelqu’un, et lui faire du mal. C’est pour ça qu’elle était partie. Elle avait honte. Mais sa rancœur trop longtemps enfouie l’empêchait de le réaliser vraiment. La blonde regardait fixement le paysage. Pour s’apaiser. La beauté de la nature était pour elle un baume au cœur. Elle voyait encore les yeux pleins de colère de Lennox posé sur elle alors qu’elle lui faisait dos. Elle lui avait fait du mal, beaucoup de mal, elle le sentie. Une âme meurtrie a du mal à s’ouvrir, alors quand cela arrive, alors le moindre choc peut faire une douleur immense. Une fois, la jeune femme avait essayé de s’ouvrir à quelqu’un, à un adulte. Elle avait eu beaucoup de mal à ses décider, beaucoup de mal à entrouvrir les portes de son cœur. Mais cette personne n’avait pas saisi l’ampleur du problème, et avait rigolé en lui rappelant qu’à son âge, on ferait mieux de faire la fête avec ses copines que de se poser des questions existentielles sur l’importance de la vie… Alors depuis, elle ne voulait plus recommencer. Jamais. Et puis, elle avait rencontré cette fille comme elle, Effy. Et aujourd’hui, encore, Lennox.  Mais comment lui faire comprendre qu’au fond elle était juste terrorisée, et que ce n’était pas contre lui, mais contre elle-même ? Ambre, assise, seule, ne voulait même pas se retourner pour voir ce qu’il faisait. Sûrement qu’il devait être remonté dans le bus pour changer de place, ou alors il était parti ailleurs. En tout cas il ne venait pas. Le bus non plus d’ailleurs, qui commençait à se faire attendre. La jeune femme en avait marre d’attendre et à présent elle ne souhaitait qu’une chose, arriver à destination. Quitter ce bus pourri, oublier toutes ses souffrances qui étaient revenues à la surface lorsque son voisin lui avait parlé.

Ambre commençait à avoir froid. Comme à chaque fois qu’une tempête glaciale s’abattait sur son cœur, et peu importe la température extérieure. Ses bras frêles commencèrent à trembler sans même qu’elle s’en rende compte. En réalité, elle était morte de trouille. La jeune femme savait ce qu’elle fuyait. La peur. La peur de l’échec, parce qu’elle en avait marre de foirer tout ce qu’elle entreprenait. La peur de vivre, car elle savait bien à quel point c’était difficile, elle avait déjà eu du mal à tenir 20 ans, alors 30, 40 ou 50… Elle préférait même pas imaginer. Peur de souffrir, peur de s’ouvrir, peur de s’attacher, peur de tout lâcher, peur de s’enfoncer dans des choses malsaines, peur d’avoir perdu pour toujours la lumière dans son cœur et le véritable sourire… Peur de ses cauchemars, peur qu’on recommence à l’humilier, peur de dormir, peur de tomber. Peur quoi. Ambre s’était enfermée dans sa bulle de peur pour ne plus s’enfoncer encore, pour ne plus risquer quoi que ce soit, car chaque choc pouvait devenir la goutte d’eau qui faisait déborder le vase… Et elle ne voulait pas retomber au fond du trou. Une fois avait suffi. Elle n’y survivrait pas à une deuxième de toute manière.

Quelqu’un se rapprocha de la jeune fille dans son dos et une voix grave exprima :
« T’as tout interprété de travers. Tu ne m’as même pas laissé une chance de m’expliquer. Tu m’insultes alors que tu ne me connais même pas, alors que tu ne connais même pas le fond de ma pensée. Tu t’emportes pour un rien alors que je suis là, devant toi, vulnérable et ouvert à toi. T’es pas juste, Ambre. » C’était Lennox. Il était revenu finalement. Ambre ne se retourna pas. Elle ne voulait pas le voir, elle n’arriverait pas à passer au-dessus de la distance qui les séparaient. En plus, elle savait qu’il avait entièrement raison et ne voulait pas l’admettre. Le pauvre, il n’avait rien fait que de se confier, et elle l’avait démoli. Débile, abrutie, irréfléchie. Tu tourneras sept fois la langue dans ta bouche avant de parler la prochaine fois. Lennox s’approcha et s’assit loin de la jeune femme. Quelque chose s’était brisé entre eux, et ils n’étaient pas prêt à passer au-dessus… « Je ne me sens aucunement supérieur à toi. Je ne pense même pas avoir parlé de supériorité. Ça, c’est quelque chose que t’as en-dedans de toi, un conflit quelconque que je ne peux comprendre, mais t’as pas le droit de le projeter sur moi et de m’en vouloir pour la réalité distordue que tu perçois. Tu sais, à dix-neuf ans, j’étais comme je le suis aujourd’hui. Ma souffrance n’a pas évoluée, et elle n’a pas diminuée non plus. J’en suis au même point. Aux mêmes questionnements de merde quant à la vie et à la mort. Alors non, Ambre, je ne pense pas que j’ai le droit de prétendre que je souffre plus que toi parce que je suis plus vieux. Ce serait complètement faux, et je serais le premier à le dire. À dix-neuf ans j’étais comme toi, et je suis encore comme toi. C’est pas une question d’âge.  C’est qui on est, fondamentalement, c’est tout. C’est la malchance d’être nés comme nous sommes. » La jeune femme se taisait, immobile, et absorbait les paroles de cet homme. Elle se rendait compte qu’elle avait été profondément injuste, et qu’elle l’avait énormément blessé. Le vent continuait à balayer ses cheveux, son corps tout frêle tremblait. Dans quelle situation avait-elle réussi à se fourrer, elle qui quittait Bowen pour essayer de se retrouver, et voilà qu’elle tombait sur une âme aussi perdue qu’elle. Et en plus, inconsciemment, elle lui avait fait du mal. Mais ce n’était pas ce qu’elle voulait. La jeune femme voulait simplement lui montrer que sa jeunesse n’a rien à voir la dedans, et qu’il pouvait s’en sortir s’il le voulait vraiment.

« Tu me traites de con sans savoir, Ambre, à quel point c’est en ce moment que je fais souffrir les gens que j’aime. C’est en ce moment qu’ils souffrent à essayer de me sortir du trou dans lequel je suis, en vain. Ils finissent tous par partir. Parce que je suis une cause perdue. Ils abandonnent. Ils baissent les bras. Parce que ça ne sert à rien que d’essayer de me redonner espoir. Ça fait trente-cinq ans, Ambre, que j’attends. Trente-cinq ans. » La jeune femme glissa un regard vers Lennox, qui avait les yeux remplis d’une détresse profonde. Elle comprit à quel point ce devait être dur de continuer 15 ans de plus qu’elle avec les mêmes souffrances, les mêmes peurs, les mêmes questions, les mêmes envies. Déjà qu’à presque 20 ans, elle avait essayé de mettre fin à ses jours de nombreuses fois, et qu’elle souffrait énormément de voir qu’elle n’arrivait pas à s’en sortir au boit de 8 ans. Mais lui, cet homme qui s’ouvrait aujourd’hui à elle, cela faisait plus du double qu’il en bavait. Ambre se mordilla les lèvres, consciente de l’énorme erreur qu’elle avait faite en l’accusant à tort et à travers. « J’attends et j’essaye, à ma façon, de m’en sortir. Mais rien n’y fait, Ambre. Rien n’y fait. Et tu es bien centrée sur toi-même si tu penses que tu peux généraliser ta situation à la mienne. Tu ne peux pas prétendre savoir si je me suis assez battu ou non. Tu ne connais rien de ma vie. Rien de ma souffrance. Rien de mes échecs. Tu dis que c’est parce que je n’avance pas que je me détruis. Moi j’te dis que c’est en continuant à avancer, justement, que je continue à me démolir. » Lennox toucha un questionnement important de la jeune femme ces derniers temps, qui se sentait vraiment à bout de force. Qu’est-ce qui l’épuisait ? Ses tourments ou le fait que sans relâche, elle portait un masque ? C’était maintenir sa carapace, ou ses larmes de tous les soirs ? Qu’est-ce qui est le plus douloureux pour des vies brisées ? L’incapacité d’arriver à se relever malgré tous les efforts du monde, ou les gros nuages noirs qui les détruits à petit feu ? Ambre comprenait chacun des mots, chacune des sensations du trentenaire. Et pourtant, elle se sentait si mal, là, assise à côté de lui, toute penaude, toute triste de l’avoir touché à vif. C’était elle la conne au final, pas lui. « Y'a qu'Effy qui ne m'abandonne pas. Y'a qu'Effy qui me prend comme je suis. » Tiens, il connait Effy lui aussi ? En même temps, entre mêmes âmes, on ne pouvait que se reconnaître.

La jeune femme en avait gros sur le cœur. A elle aussi cette discussion avait ré-ouverte des plaies béantes au cœur. Son passé, ses souvenirs, ses cauchemars et ses peurs lui revenaient en plein dans la gueule. Cela faisait pourtant plusieurs mois que la jeune femme se battait contre elle-même pour ne plus y penser, pour avancer encore et encore, pour s’en sortir. Elle se disait qu’à force, elle finirait par faire abstraction de tout ça, et qu’elle arriverait à sourire comme tout le monde. Son esprit avait réussi à enfouir tout cela au plus profond d’elle-même, et à bien le cacher. Mais Lennox, Lennox et ses yeux bleus, Lennox et ses souffrances, Lennox et sa tristesse, mais Lennox avait réussi à venir tout dépoussiérer et à tout faire ressortir. La blessure en était encore plus vive, car la blonde se rendait compte qu’elle avait encore foiré. Que le poids qui pesait sur ses épaules et sur son cœur était encore bien présent. Lennox avait réussi à tout faire sortir d’un coup. Même la rage et la rancœur contre la vie et contre elle-même qui était allé se tapir au fond de son cœur. Cela faisait longtemps que Ambre n’avait pas eu envie de tout détruire, à commencer par elle. Et elle s’en voulait terriblement d’avoir accusé Lennox alors qu’elle était seule responsable de sa souffrance. Oui, il était plus vieux qu’elle, c’était un fait, pas un reproche, et à cause de cela, elle s’était permise de le juger et de l’enfoncer. Que dire, que dire dans cette situation ?
« Je… je… je suis désolée Lennox… Pardonne moi… je n’aurais jamais dû te dire tout ça, je le regrette vraiment » répondit donc la jeune femme, en espérant que son cœur à lui ne s’était pas complètement fermé aussi. Elle espérait que ce n’était pas trop tard.

Ambre ne savait plus quoi dire, et c’était rare. Que dire à une âme en peine qu’on comprends parfaitement ? Elle voulait l’aider, l’aider à s’en sortir, à se retrouver, car elle était persuadée qu’il y avait quelque chose d’enfoui en lui, quelque chose que même lui ne voyait pas. Même le plus brisé des hommes peut s’en sortir. En tout cas elle voulait y croire. Parce qu’elle ne voulait pas le perdre, ce grand fou qui s’était ouverte à elle sans rien attendre en retour. Au fond, elle s’était attachée à lui, le trentenaire dépressif, au moment même où leurs regards se sont croisés. La jeune femme s’attachait très vite à toutes les âmes en peine, car elle voulait les aider, leur tendre la main, faire en sorte qu’ils retrouve un petit peu de joie, malgré toute la souffrance qui ne disparaîtra jamais. Ambre savait qu’une relation amicale entre deux blessés de la vie pouvait vite tourner en une autodestruction à deux, et qu’elle pouvait vite devenir nocive.
« Ecoute Lennox, je pourrais jamais rattraper ce que je t’ai dis là. J’ai fait tout ce que j’aimais pas, juger, et faire du mal… » La jeune femme se tue. Elle avait la forte impression que ses mots sonnaient creux, et qu’il n’arriverait pas à cerner le profond désarroi qu’elle ressentait. Que c’est dur de parler, que c’est dur de trouver les mots justes. « Pardon ».

Les larmes commencèrent à couler sur ses jours et à s’écraser sur ses bras tremblants. Elle ne voulait pas en parler, elle ne voulait pas sortir de son cœur toutes ses souffrances, parce qu’elle savait qu’elle n’arriverait pas à les retenir. Elle savait que si elle commençait à se confier maintenant, elle baisserait la garde, et que Lennox pourrait atteindre son âme. Elle ne voulait pas. Sa carapace, elle avait mis des années à la construire, en se promettant que plus personne n’y aurait jamais accès. Et puis, il y a eu Effy. Alors elle avait une exception, une fois. En se promettant de ne jamais recommencer. Car ouvrir sa carapace était pour elle une marque de confiance énorme. Se mettre à nue comme ça était pour elle synonyme de vulnérabilité. Une fois qu’elle aurait parlé, ce serait trop tard. Elle serait irrémédiablement liée à lui, ne serait-ce que par ce partage de tourments. Et puis… Elle craqua. Lennox avait déjà sérieusement fissuré sa carapace, et elle était maintenant brisée. « J’ai voulu mourir, tu sais, et pas qu’une fois. J’ai essayé encore et encore, mais j’ai jamais réussi. J’suis qu’une merde. J’essaye de me persuader que tout va bien, alors je souris, tout le temps. J’essaye d’aider les autres, et de les relever, alors qu’au fond, je ne vaux pas mieux. Je ne suis plus rien. J’me suis perdue en chemin. Lennox, je suis un déchet humain. J’crois plus en rien. L’humanité me dégoûte. Et s’il n’y avait pas Effy, mes sœurs, et mes parents, j’aurais déjà franchi le pas depuis longtemps. Je vaux quoi ici ? Quel est mon rôle sur cette planète ? J’y arrive plus. Je suis mes peurs, mes tourments, et mes cauchemars. Ils reviennent toutes les nuits tu sais. J’ai peur, peur de tout laisser tomber, et d’entraîner des gens dans ma chute. J’ai peur qu’on se rapproche parce que j’ai peur que notre relation soit destructrice. J’ai peur d’être encore une gamine qu’on ne peut prendre au sérieux. Quelle influence pourrais-je avoir, moi, la jeune femme dépressive ? J’ai peur de recommencer. J’en peux plus. J’ai l’impression que mon envie de m’en sortir me tue à petit feu. Et pourtant, je veux pas abandonner, je veux me retrouver, je veux savoir qui je suis, ce que je fais là. Je veux que ce putain de monde soit un peu meilleur qu’il ne l’est. Je veux être heureuse. Mais Lennox, pourquoi la vie est si dure ? Pourquoi s’acharne-t-elle contre certaines personnes ? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça… ? »

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MessageSujet: Re: your fears are hidden well beneath your wind -r.    your fears are hidden well beneath your wind -r.  EmptyMar 15 Mar 2016 - 4:37


Lennox était maintenant assis aux côtés d’Ambre, et il avait terminé ses reproches et ses justifications faites auprès de la jeune femme. Elle l’avait écouté, cette fois, sans broncher, sans répliquer quoi que ce soit, laissant simplement ses grands yeux se remplir d’une détresse profonde qui serra le cœur de Lennox. Ce dernier termina quand même de dire ce qu’il avait à dire, parce qu’il ne désirait pas s’être ouvert en vain. Il ne voulait pas avoir livré son cœur à cette jeune femme pour qu’elle lui tourne le dos ensuite. Ambre et lui avaient encore bien des choses à se dire, il le sentait, et c’est un peu pour cette raison qu’il n’avait pas décidé de se refermer complètement et de rester là où il était, et elle dans son coin. Il n’avait pas l’obligation de venir s’expliquer à elle ; il ne lui devait rien, après tout. Cependant, il sentait qu’Ambre était un être fragile comme lui, et que même un événement aussi isolé que celui-ci pouvait faire bien des ravages. Ils ne se laisseraient pas dans cet état, ni l’un ni l’autre.

Ambre avait sans doute pris conscience des mots qu’elle lui avait injustement lancé au visage dix minutes plus tôt, car tout de suite ses traits s’adoucirent comparativement à un peu plus tôt, et elle alla même jusqu’à s’excuser. Lennox n’en demandait pas autant. Il avait juste voulu lui faire voir l’autre côté.  Lui faire voir sa manière de voir. Lui faire prendre conscience, un peu, que ses pensées pouvaient être déformées par ses malheurs et ses expériences passées. Que la vie qu’elle percevait en Lennox n’était pas forcément la vérité absolue. Après tout, il était bien vrai qu’elle ne connaissait rien de lui. Et lui d’elle. « C’est rien. N’y pense plus. » Lâcha-t-il, se montrant indifférent à sa demande de pardon, alors qu’en réalité cela lui faisait du bien de constater qu’Ambre ne pensait pas forcément tout ce qu’elle lui avait dit. Il perdit son regard dans l’océan, et tous les demeurèrent à nouveau dans un silence profond. Lennox n’avait rien besoin de plus. Au pire, s’ils avaient dit ce qu’ils avaient à se dire pour aujourd’hui, ce serait déjà ça de fait. Après un moment, elle reprit quand même la parole, s’excusant encore de l’avoir jugé de la sorte. « Ce sont des choses qui arrivent, Ambre. Parfois, sur le coup de l’émotion, nos mots dépassent notre pensée … » Mais Ambre avait déjà commencé à pleurer, et Lennox afficha un regard triste en la voyant dans cet état. En revenant la voir, son seul but avait été de clarifier la situation, de ne pas les laisser s’éteindre de cette façon. Leur lien unique venait à peine de se créer et il avait menacé de se rompre. Lennox avait voulu recoller les pots cassés, pas faire couler les larmes de la blonde.

Étant donné qu’il avait l’impression que la jeune femme allait bientôt lui ouvrir son cœur à son tour, Lennox la regarda pleurer en attendant qu’elle se confie. Il aurait pu lui dire de ne pas pleurer, de ne pas s’en faire pour ça, mais en réalité il savait bien que ces larmes lui feraient du bien. Et qu’elles mèneraient à un dévoilement total de soi de la part d’Ambre, ce qui pouvait lui être bénéfique, en fait. Surtout si la personne qui recevait les mots était quelqu’un comme elle. Quelqu’un comme Lennox. Ambre prit la parole, comme l’avait envisagé le trentenaire. Il l’écouta sans broncher ; c’était à son tour d’être une épaule et une oreille pour la jeune adulte. « Tu n’as rien fait, Ambre, si ce n’est que d’être trop sensible face au monde qui t’entoure, face aux émotions que tu ressens … Tu sais, j’ai l’impression que les gens comme nous ressentent tout d’une façon décuplée, et qu’on a eu le malheur de surtout ressentir la tristesse et la colère. Ça pèse lourd sur les épaules, de tels sentiments. » Lennox tenta de lui offrir un sourire rassurant, même s’ils ne pouvaient plus être rassurés, ni l’un ni l’autre. « Et je ne veux pas paraître pessimiste, bien que je le sois … m’enfin, ce que je veux dire c’est que … j’ai l’impression que ce bonheur qu’on recherche, il est bien trop abstrait. On s’en crée un idéal inatteignable. Je l’ai tellement cherché, et je n’ai jamais vraiment eu l’impression de l’effleurer … ne serait-ce qu’un court laps de temps … Je me dis qu’on ne cherche peut-être pas à la bonne place … » Honnêtement, Lennox ne savait plus quoi dire à Ambre, tout simplement. Comment une âme en peine pouvait-elle en consoler une autre ? S’il avait su quels mots trouver pour conforter l’autre, il se les serait dits par lui-même bien avant. Sauf que Lennox ignorait ce qu’il fallait dire devant autant de détresse. Il vivait la même depuis tant d’années, et jamais il n’avait su ce qu’il voulait entendre de la bouche des autres. Rien ne semblait égayer son regard. Ambre non plus. « J’aimerais trouver les mots magiques pour nous relever tous les deux mais … je ne les connais pas encore. » Avoua-t-il en baissant les yeux, déçu.

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je voudrais partir maintenant te retrouver, tu me manques tellement
qu'est-ce que ça veut dire d'être ensemble si on n'est pas ensemble ? est-ce que ça suffit de rassembler nos souvenirs ? ▬ qu'est-ce que ça veut dire d'être ensemble si on n'est pas ensemble ? est-ce que ça suffit de s'attendre ?
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